Décès du journaliste Jean-François Kahn, fondateur de Marianne

Fondateur de l’Evénement du Jeudi et de Marianne, engagé en politique auprès de François Bayrou, le journaliste Jean-François Kahn est mort à 86 ans, a annoncé jeudi à l’AFP sa veuve, la productrice Rachel Assouline-Kahn.Elle a précisé que le décès avait eu lieu mercredi. Le magazine Le Point avait le premier donné l’information, évoquant “une légende du journalisme”.L’homme de presse avait apporté son soutien à la candidature de François Bayrou à la présidentielle en 2007 puis 2012, se disant “convaincu que c’était l’homme dont la France avait besoin”.Le Premier ministre a salué sur X “un géant et un homme rare”. “L’incroyable créativité qui l’animait, son audace, lui ont fait fonder de véritables journaux-époque, L’Evénement du Jeudi, Marianne. Il incarnait le +centrisme révolutionnaire+, l’humanisme et la fidélité. Nous l’aimions”, a-t-il écrit.Surnommé JFK, il s’était présenté aux élections européennes de 2009 sur une liste MoDem mais sans prendre la carte du parti. Il démissionnera sitôt élu pour reprendre la plume et les débats qu’il affectionnait tant.Fils du philosophe Jean Kahn, Jean-François Kahn était le frère du médecin généticien Axel Kahn, mort en 2021.”C’était un intellectuel avant d’être un journaliste”, a réagi auprès de l’AFP Maurice Szafran, qui avait cofondé en 1997 Marianne à ses côtés. Selon lui, “le journalisme était un moyen de comprendre l’histoire, de faire l’histoire et de s’inscrire dans l’histoire”. A la tête de Marianne à partir de mars et en lien avec lui encore récemment, Frédéric Taddeï s’est dit “terriblement triste”. “Il a été très important pour moi. (…) Je lisais déjà les Nouvelles Littéraires quand j’avais 18 ans”, où il était directeur de la rédaction, et “c’était un sacré patron de presse”, a-t-il souligné auprès de l’AFP.Denis Olivennes, président de CMI France propriétaire de Marianne, a dit craindre “qu’il n’y en ait plus jamais sur ce modèle”.Le jeune Jean-François Kahn avait opté pour l’enseignement. Mais, “pour fuir la dureté du professorat, je suis devenu journaliste par faiblesse”, confiait-il il y a quelques années.C’est la politique qui le passionne et les politiques qu’il aime provoquer, l’oeil pétillant derrière d’épaisses lunettes.En 1984, il sera le premier à défier Jean-Marie Le Pen de débattre avec lui. Le débat courtois tournera au dialogue de sourds et JFK le bretteur jubilera, affirmant qu’on peut contrer l’extrême droite sur le débats des idées.- Politique jusqu’au bout -Son caractère bien trempé séduit nombre de médias. Entré très jeune à Paris Presse, il couvre la guerre d’Algérie et révèle l’affaire Ben Barka, l’opposant marocain enlevé en plein Paris par des policiers en 1965 et dont le corps n’a jamais été retrouvé.L’Express, Le Monde, Europe 1, la direction des Nouvelles Littéraires, du Quotidien de Paris, brièvement du Matin, il assouvit sa passion pour la presse et ne mâche pas ses mots. En 1986, après cinq ans de débat Face à Face avec Alain Duhamel, il est viré d’Europe 1 pour avoir traité de “requins” les patrons d’Hachette, alors propriétaire de la radio. A la même époque, son talent d’intervieweur l’amène souvent sur le plateau de L’Heure de Vérité.En 1984, il lance l’Evénement du Jeudi, hebdomadaire au concept inédit: un journal qui appartient à ses lecteurs. Pour un Pascal (le billet de 500 francs d’alors) on devient actionnaire de l’EdJ. Le magazine prospère pendant une petite décennie avant de finir dans l’escarcelle d’Hachette et de disparaître après quelques vaines tentatives de relance.Jean-François Kahn avait quitté le navire en 1997 pour lancer Marianne, nouveau succès de presse même si les recettes publicitaires ne sont pas au rendez-vous.Il avait annoncé se retirer du journalisme en 2011, après un commentaire très critiqué sur l’affaire Strauss-Kahn. “Si c’est un troussage de domestique, c’est pas bien”, avait-il dit sur France Culture, avant de s’en excuser.JFK a cependant tenu des chroniques dans le quotidien belge Le Soir jusqu’en 2022. Auteur de nombreux ouvrages principalement politiques, il avait encore sorti “Ne m’appelez plus jamais gauche” l’année dernière aux éditions de l’Observatoire.D’après Maurice Szafran, il venait de terminer un livre sur “le retour du fascisme”. 

Décès du journaliste Jean-François Kahn, fondateur de Marianne

Fondateur de l’Evénement du Jeudi et de Marianne, engagé en politique auprès de François Bayrou, le journaliste Jean-François Kahn est mort à 86 ans, a annoncé jeudi à l’AFP sa veuve, la productrice Rachel Assouline-Kahn.Elle a précisé que le décès avait eu lieu mercredi. Le magazine Le Point avait le premier donné l’information, évoquant “une légende du journalisme”.L’homme de presse avait apporté son soutien à la candidature de François Bayrou à la présidentielle en 2007 puis 2012, se disant “convaincu que c’était l’homme dont la France avait besoin”.Le Premier ministre a salué sur X “un géant et un homme rare”. “L’incroyable créativité qui l’animait, son audace, lui ont fait fonder de véritables journaux-époque, L’Evénement du Jeudi, Marianne. Il incarnait le +centrisme révolutionnaire+, l’humanisme et la fidélité. Nous l’aimions”, a-t-il écrit.Surnommé JFK, il s’était présenté aux élections européennes de 2009 sur une liste MoDem mais sans prendre la carte du parti. Il démissionnera sitôt élu pour reprendre la plume et les débats qu’il affectionnait tant.Fils du philosophe Jean Kahn, Jean-François Kahn était le frère du médecin généticien Axel Kahn, mort en 2021.”C’était un intellectuel avant d’être un journaliste”, a réagi auprès de l’AFP Maurice Szafran, qui avait cofondé en 1997 Marianne à ses côtés. Selon lui, “le journalisme était un moyen de comprendre l’histoire, de faire l’histoire et de s’inscrire dans l’histoire”. A la tête de Marianne à partir de mars et en lien avec lui encore récemment, Frédéric Taddeï s’est dit “terriblement triste”. “Il a été très important pour moi. (…) Je lisais déjà les Nouvelles Littéraires quand j’avais 18 ans”, où il était directeur de la rédaction, et “c’était un sacré patron de presse”, a-t-il souligné auprès de l’AFP.Denis Olivennes, président de CMI France propriétaire de Marianne, a dit craindre “qu’il n’y en ait plus jamais sur ce modèle”.Le jeune Jean-François Kahn avait opté pour l’enseignement. Mais, “pour fuir la dureté du professorat, je suis devenu journaliste par faiblesse”, confiait-il il y a quelques années.C’est la politique qui le passionne et les politiques qu’il aime provoquer, l’oeil pétillant derrière d’épaisses lunettes.En 1984, il sera le premier à défier Jean-Marie Le Pen de débattre avec lui. Le débat courtois tournera au dialogue de sourds et JFK le bretteur jubilera, affirmant qu’on peut contrer l’extrême droite sur le débats des idées.- Politique jusqu’au bout -Son caractère bien trempé séduit nombre de médias. Entré très jeune à Paris Presse, il couvre la guerre d’Algérie et révèle l’affaire Ben Barka, l’opposant marocain enlevé en plein Paris par des policiers en 1965 et dont le corps n’a jamais été retrouvé.L’Express, Le Monde, Europe 1, la direction des Nouvelles Littéraires, du Quotidien de Paris, brièvement du Matin, il assouvit sa passion pour la presse et ne mâche pas ses mots. En 1986, après cinq ans de débat Face à Face avec Alain Duhamel, il est viré d’Europe 1 pour avoir traité de “requins” les patrons d’Hachette, alors propriétaire de la radio. A la même époque, son talent d’intervieweur l’amène souvent sur le plateau de L’Heure de Vérité.En 1984, il lance l’Evénement du Jeudi, hebdomadaire au concept inédit: un journal qui appartient à ses lecteurs. Pour un Pascal (le billet de 500 francs d’alors) on devient actionnaire de l’EdJ. Le magazine prospère pendant une petite décennie avant de finir dans l’escarcelle d’Hachette et de disparaître après quelques vaines tentatives de relance.Jean-François Kahn avait quitté le navire en 1997 pour lancer Marianne, nouveau succès de presse même si les recettes publicitaires ne sont pas au rendez-vous.Il avait annoncé se retirer du journalisme en 2011, après un commentaire très critiqué sur l’affaire Strauss-Kahn. “Si c’est un troussage de domestique, c’est pas bien”, avait-il dit sur France Culture, avant de s’en excuser.JFK a cependant tenu des chroniques dans le quotidien belge Le Soir jusqu’en 2022. Auteur de nombreux ouvrages principalement politiques, il avait encore sorti “Ne m’appelez plus jamais gauche” l’année dernière aux éditions de l’Observatoire.D’après Maurice Szafran, il venait de terminer un livre sur “le retour du fascisme”. 

Palestinian official says hundreds leave Jenin as Israel presses raid

A Palestinian official said hundreds of people began leaving their homes in a flashpoint area of the occupied West Bank on Thursday as Israeli forces pressed a deadly operation.The Israeli military launched the raid in the Jenin area, a hotbed of Palestinian militancy, days into a ceasefire in the war with Hamas in the Gaza Strip.Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu has said the objective of the operation, dubbed “Iron Wall”, is to “eradicate terrorism” in the area.He linked the operation to a broader strategy of countering Iran “wherever it sends its arms — in Gaza, Lebanon, Syria, Yemen” and the West Bank.The Israeli government has accused Iran, which supports armed groups across the Middle East, including Hamas in Gaza, of attempting to funnel weapons and funds to militants in the occupied Palestinian territory.”Hundreds of camp residents have begun leaving after the Israeli army, using loudspeakers on drones and military vehicles, ordered them to evacuate the camp,” Jenin governor Kamal Abu al-Rub told AFP.The Israeli army said it was “unaware of any evacuation orders for residents in Jenin as of now”.Since it began on Tuesday, the operation has killed at least 12 Palestinians and wounded 40 more, according to the Palestinian health ministry.”There are dozens of camp residents who have begun to leave,” Jenin resident Salim Saadi said.”The army is in front of my house. They could enter at any moment.”Israeli forces have also detained several Palestinians from the Jenin area, with an AFP photographer seeing a row of blindfolded men in white jumpsuits being transported out of the West Bank.- Drones -Palestinians had already begun fleeing the Jenin area on foot on Wednesday, with AFPTV images showing a group of men, women and children making their way down a muddy road, the sound of drones buzzing above them clearly audible. The Israeli military said on Thursday it killed two Palestinian militants near Jenin during the night, accusing them of having killed three Israelis.In a statement, the military said that Israeli troops found the two militants barricaded in a house in the village of Burqin.”After an exchange of fire, they were eliminated by the forces,” it said, adding one soldier was wounded in the gunfight.The two men were wanted for the killing of three Israelis and the wounding of six others in a January 6 attack on a bus in the West Bank. The Palestinian health ministry later confirmed the two deaths. Violence has surged across the occupied West Bank since the Gaza war erupted on October 7, 2023, with Hamas’s attack on southern Israel.According to the Palestinian health ministry, Israeli troops or settlers have killed at least 850 Palestinians, including many militants, in the West Bank since the Israel-Hamas war began.During the same period, at least 29 Israelis, including soldiers, have been killed in Palestinian attacks or Israeli military operations in the territory, according to Israeli official figures.The Jenin raid began after a truce took effect in Gaza on Sunday, halting 15 months of war between Israel and Hamas.The October 2023 attack, the deadliest in Israel’s history, resulted in the deaths of 1,210 people, mostly civilians, according to an AFP tally of Israeli official figures.Militants also took 251 people hostage, 91 of whom remain in Gaza, including 34 the military has said are dead.The attack sparked a devastating war in Gaza that has killed more than 47,200 people, the majority of them civilians, according to figures from the Hamas-run territory’s health ministry that the United Nations considers reliable.Under the terms of the truce, Gaza militants handed over three Israeli women they had been holding since 2023, in exchange for the release of around 90 Palestinian prisoners from Israeli jails.On Saturday, the two sides are due to carry out a second swap.During first phase of the ceasefire, which is intended to last 42 days, Israeli forces are withdrawing from densely populated areas of the Gaza Strip.The ceasefire followed months of fruitless negotiations mediated by Qatar, the United States and Egypt.

“Très heureux”: près de 2000 couples LGBT+ se marient en Thaïlande, pionnière en Asie du Sud-Est

Larmes, baisers et drapeau arc-en-ciel: près de 2000 couples  LGBT+ se sont dit “oui” en Thaïlande jeudi, à l’entrée en vigueur de la loi autorisant le mariage entre personnes de même sexe, pionnière en Asie du Sud-Est.”Aujourd’hui, c’est un jour exceptionnel. Nous avons le droit d’aimer, comme les autres”, sourit auprès de l’AFP Sappanyoo Panatkool, 38 ans, après avoir épousé son partenaire Apiwat Apiwatsayree, 49 ans, qui a essuyé une larme au cours de la cérémonie.Les deux acteurs, aux costumes beiges assortis, figurent parmi les premiers couples qui ont reçu des autorités leur certificat de mariage, bordé de rose.La Thaïlande est devenue le troisième territoire asiatique à reconnaître le mariage pour tous, après Taïwan et le Népal. Seule une quarantaine de pays dans le monde ont franchi le pas, depuis les Pays-Bas en 2001.”Nous sommes tellement heureuses. Nous attendons ce jour depuis 10 ans”, a déclaré Thanaphon Chokhongsung, 59 ans.Cette Thaïlandaise s’est unie avec sa partenaire Sumalee Sudsaynet, 64 ans, dans un arrondissement de la capitale Bangkok au nom évocateur: Bang Rak, “rak” voulant dire “amour” en thaï.Des célébrations de masse ont aussi eu lieu dans la salle des congrès de l’un des plus grands centres commerciaux de Bangkok, où des fonctionnaires se sont installés pour gérer l’afflux de demandes, dans une ambiance festive.- Consensus -Des dizaines de couples, certains en costume traditionnel, ont rempli les lieux. Le kaki de l’uniforme d’un policier s’est mêlé à cette foule bariolée.”Nous sommes très heureux. Nous n’avons plus à nous inquiéter de l’avenir de notre partenaire si quelque chose arrive à l’un d’entre nous”, s’est réjoui Pisit Sitihirunchai, le membre des forces de l’ordre, qui s’est uni avec Chanatip, employé d’une ONG.La nouvelle loi sur le mariage, promulguée par le roi Maha Vajiralongkorn en septembre, ne comporte plus de références genrées et confère aux couples homosexuels les mêmes droits en matière d’héritage, de propriété ou d’adoption qu’aux couples hétérosexuels.Le mariage gay suscite un consensus rare en Thaïlande, dans un contexte de polarisation croissante entre le bloc conservateur favorable à l’armée et au roi, et l’opposition progressiste soutenue par les jeunes générations.Le royaume bouddhique bénéficie depuis longtemps d’une réputation de tolérance envers les minorités sexuelles et de genre, qui attire des touristes de pays voisins conservateurs.L’homosexualité est illégale dans la moitié des pays d’Asie, et peut entraîner une peine de prison de plusieurs années, comme en Birmanie ou en Malaisie, frontaliers de la Thaïlande, a relevé en 2020 un rapport de l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (Ilga).- Discriminations -“Aujourd’hui, le drapeau arc-en-ciel flotte fièrement au-dessus de la Thaïlande”, a écrit la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, sur X.”Cette loi sur l’égalité devant le mariage marque le début d’une plus grande prise de conscience de la société thaïlandaise sur la diversité des genres”, a poursuivi la dirigeante, actuellement en Suisse pour le Forum de Davos.La loi reste associée à son prédécesseur Srettha Thavisin, issu du même parti, Pheu Thai, qui a accéléré le processus législatif, jusqu’à sa destitution en août.L’instabilité chronique de la vie politique thaïlandaise, entre coups d’Etat et grandes contestations populaires, avait eu raison de précédentes tentatives d’autoriser le mariage pour tous par le passé.”Récemment, le dirigeant d’un pays a dit qu’il n’y avait que deux genres. Mais je pense qu’on est plus ouverts d’esprit que ça”, a déclaré Srettha, dans une allusion au président américain Donald Trump qui a signé lundi après son investiture un décret limitant à deux, “masculin” et “féminin”, les genres reconnus par l’Etat fédéral.Malgré cette avancée sur le mariage, les personnes transgenres ou non-binaires n’ont toujours pas le droit de faire modifier la mention de leur sexe sur leurs documents d’identité en Thaïlande, prochain combat à remporter pour les militants des droits LGBT+ locaux.”Les personnes qui ne s’identifient pas à leur sexe biologique sont comme des SDF”, a déclaré Ploynaplus Chirasukon, qui a épousé à Bangkok sa partenaire de longue date. “La possibilité de changer de sexe à l’état civil permettrait une véritable égalité.”

“Très heureux”: près de 2000 couples LGBT+ se marient en Thaïlande, pionnière en Asie du Sud-Est

Larmes, baisers et drapeau arc-en-ciel: près de 2000 couples  LGBT+ se sont dit “oui” en Thaïlande jeudi, à l’entrée en vigueur de la loi autorisant le mariage entre personnes de même sexe, pionnière en Asie du Sud-Est.”Aujourd’hui, c’est un jour exceptionnel. Nous avons le droit d’aimer, comme les autres”, sourit auprès de l’AFP Sappanyoo Panatkool, 38 ans, après avoir épousé son partenaire Apiwat Apiwatsayree, 49 ans, qui a essuyé une larme au cours de la cérémonie.Les deux acteurs, aux costumes beiges assortis, figurent parmi les premiers couples qui ont reçu des autorités leur certificat de mariage, bordé de rose.La Thaïlande est devenue le troisième territoire asiatique à reconnaître le mariage pour tous, après Taïwan et le Népal. Seule une quarantaine de pays dans le monde ont franchi le pas, depuis les Pays-Bas en 2001.”Nous sommes tellement heureuses. Nous attendons ce jour depuis 10 ans”, a déclaré Thanaphon Chokhongsung, 59 ans.Cette Thaïlandaise s’est unie avec sa partenaire Sumalee Sudsaynet, 64 ans, dans un arrondissement de la capitale Bangkok au nom évocateur: Bang Rak, “rak” voulant dire “amour” en thaï.Des célébrations de masse ont aussi eu lieu dans la salle des congrès de l’un des plus grands centres commerciaux de Bangkok, où des fonctionnaires se sont installés pour gérer l’afflux de demandes, dans une ambiance festive.- Consensus -Des dizaines de couples, certains en costume traditionnel, ont rempli les lieux. Le kaki de l’uniforme d’un policier s’est mêlé à cette foule bariolée.”Nous sommes très heureux. Nous n’avons plus à nous inquiéter de l’avenir de notre partenaire si quelque chose arrive à l’un d’entre nous”, s’est réjoui Pisit Sitihirunchai, le membre des forces de l’ordre, qui s’est uni avec Chanatip, employé d’une ONG.La nouvelle loi sur le mariage, promulguée par le roi Maha Vajiralongkorn en septembre, ne comporte plus de références genrées et confère aux couples homosexuels les mêmes droits en matière d’héritage, de propriété ou d’adoption qu’aux couples hétérosexuels.Le mariage gay suscite un consensus rare en Thaïlande, dans un contexte de polarisation croissante entre le bloc conservateur favorable à l’armée et au roi, et l’opposition progressiste soutenue par les jeunes générations.Le royaume bouddhique bénéficie depuis longtemps d’une réputation de tolérance envers les minorités sexuelles et de genre, qui attire des touristes de pays voisins conservateurs.L’homosexualité est illégale dans la moitié des pays d’Asie, et peut entraîner une peine de prison de plusieurs années, comme en Birmanie ou en Malaisie, frontaliers de la Thaïlande, a relevé en 2020 un rapport de l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (Ilga).- Discriminations -“Aujourd’hui, le drapeau arc-en-ciel flotte fièrement au-dessus de la Thaïlande”, a écrit la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, sur X.”Cette loi sur l’égalité devant le mariage marque le début d’une plus grande prise de conscience de la société thaïlandaise sur la diversité des genres”, a poursuivi la dirigeante, actuellement en Suisse pour le Forum de Davos.La loi reste associée à son prédécesseur Srettha Thavisin, issu du même parti, Pheu Thai, qui a accéléré le processus législatif, jusqu’à sa destitution en août.L’instabilité chronique de la vie politique thaïlandaise, entre coups d’Etat et grandes contestations populaires, avait eu raison de précédentes tentatives d’autoriser le mariage pour tous par le passé.”Récemment, le dirigeant d’un pays a dit qu’il n’y avait que deux genres. Mais je pense qu’on est plus ouverts d’esprit que ça”, a déclaré Srettha, dans une allusion au président américain Donald Trump qui a signé lundi après son investiture un décret limitant à deux, “masculin” et “féminin”, les genres reconnus par l’Etat fédéral.Malgré cette avancée sur le mariage, les personnes transgenres ou non-binaires n’ont toujours pas le droit de faire modifier la mention de leur sexe sur leurs documents d’identité en Thaïlande, prochain combat à remporter pour les militants des droits LGBT+ locaux.”Les personnes qui ne s’identifient pas à leur sexe biologique sont comme des SDF”, a déclaré Ploynaplus Chirasukon, qui a épousé à Bangkok sa partenaire de longue date. “La possibilité de changer de sexe à l’état civil permettrait une véritable égalité.”

Nucléaire: lancement du débat public sur le projet d’EPR2 dans l’Ain

Le débat public sur le projet de réacteurs EPR2 près de la centrale nucléaire du Bugey (Ain), les seuls réacteurs de nouvelle génération envisagés en bord de fleuve, se tiendra du 28 janvier au 15 mai, a annoncé jeudi la Commission nationale du débat public (CNDP).Huit réunions publiques, des échanges sur les marchés, des permanences près du site, mais aussi un recueil de commentaires en ligne permettront de recevoir les avis sur cet énorme chantier d’un coût estimé à 15,3 milliards d’euros, ont précisé lors d’un point-presse les organisateurs du débat.Emmanuel Macron a annoncé en 2022 un vaste programme de relance de l’atome en France prévoyant la construction d’au moins six réacteurs EPR2: deux à Penly (Seine-Maritime), deux à Gravelines (Nord), et deux au Bugey, au bord du Rhône.Sur ce dernier site, où existe déjà quatre réacteurs nucléaires d’une puissance de 900 MW chacun, les maîtres d’ouvrage, EDF et RTE, prévoient de construire d’ici 2040 deux réacteurs à eau pressurisée d’une puissance de 1.670 MW chacun.La consultation publique sur ce projet, qui intervient après celles de Penly et Gravelines, devrait à nouveau porter sur leur impact économique ou “la place du nucléaire dans le mix énergétique”, a anticipé David Chevallier qui présidera ce débat.Mais il s’agit du “premier projet d’EPR en bord de fleuve et non en bord de mer”, ce qui suscite des questionnements particuliers, et une réunion, le 8 avril, portera spécifiquement sur leur impact sur le Rhône, a-t-il souligné.Fleuve le plus puissant d’Europe, son étiage moyen a déjà baissé ces dernières années sous l’effet du réchauffement climatique selon l’Agence de l’eau, et certains craignent que les nouveaux EPR n’aggravent la situation.Selon EDF et RTE, les futurs réacteurs entraîneront une hausse de la température de moins de un degré entre l’aval et l’amont, et une consommation de 0,5% du débit du Rhône, avec des pointes inférieures à 2% en période de canicule.Après un chantier émaillé de déboires et d’aléas techniques, l’EPR de Flamanville a produit ses premiers électrons en septembre avec 12 ans de retard sur le calendrier. Sa facture a explosé entre les 3,3 milliards du devis initial et un coût final de 22,6 milliards d’euros de 2023, selon la Cour des comptes, qui a appelé mardi l’Etat à lever les nombreuses “incertitudes” avant de poursuivre le programme de nouveaux réacteurs.

Royaume-Uni : Dans l’attente de sa condamnation, le meurtrier de trois fillettes perturbe l’audience

L’adolescent qui a tué trois fillettes dans une attaque au couteau fin juillet en Angleterre a dû être évacué jeudi de la salle du tribunal de Liverpool qui doit déterminer sa peine, après avoir perturbé le début de l’audience.Alex Rudakubana, 18 ans, qui est arrivé vers 12H00 GMT au tribunal portant un masque chirurgical, s’est mis à crier une fois arrivé dans le box des accusés.”Je dois parler à un médecin. Je me sens malade”, a-t-il répété, demandant au juge de ne “pas continuer”, ce qui a conduit ce dernier à le faire sortir de la salle, où l’audience se poursuit.Selon plusieurs médias, l’accusé a dû être conduit à l’hôpital pour recevoir des soins en début de journée, ce qui n’a pas été officiellement confirmé. L’audience a débuté avec une heure de retard.Axel Rudakubana a plaidé coupable lundi, à la surprise générale, des meurtres de Bebe King, 6 ans, Elsie Dot Stancombe, 7 ans, et Alice da Silva, 9 ans. Elles ont été poignardées le 29 juillet 2024 dans une attaque au couteau qui a horrifié le Royaume-Uni, et déclenché de violentes émeutes anti-immigration.Lors de sa garde à vue, il a déclaré qu’il était “heureux” que ces enfants soient mortes, selon la procureure Deanna Heer.Il risque une condamnation à une lourde peine de prison, mais pas à la perpétuité incompressible en raison de son âge, 17 ans lors des faits.L’adolescent avait attaqué ces fillettes et blessé dix autres personnes lors d’un cours de danse inspiré de la star Taylor Swift dans la ville de Southport.Les aveux d’Axel Rudakubana, qui n’a donné aucune explication à ses actes, ont coupé court au procès, initialement prévu pour durer quatre semaines.”Aucun d’entre nous ne sera jamais en mesure de répondre à cette terrible question: pourquoi? (…) Pourquoi a-t-il fait ça? Pourquoi n’en a-t-il pas été empêché?”, s’est interrogé Andrew Brown, fondateur du groupe d’habitants Stand up for Southport, auprès de l’AFP.- “Loups solitaires” -Les restrictions médiatiques imposées pour lui assurer un procès équitable ont été levées lundi, et la presse britannique a révélé le passé de ce garçon violent, quasi déscolarisé à 13 ans, vivant confiné et fasciné par les tueries de masse.De nombreuses opportunités manquées pour l’empêcher de passer à l’acte ont aussi éclaté au grand jour. L’adolescent avait été signalé à trois reprises à un programme de prévention de l’extrémisme.Des armes et un manuel d’entraînement de l’organisation jihadiste Al-Qaïda ont été retrouvés chez Axel Rudakubana, qui a également admis avoir produit un poison extrêmement toxique, de la ricine.Cette attaque n’est toutefois pas considérée comme “terroriste”, faute d’avoir décelé chez lui une idéologie.La cheffe de l’opposition conservatrice, Kemi Badenoch, et le chef du parti anti-immigration Reform UK, Nigel Farage, ont dénoncé le “silence” du gouvernement sur le profil de l’assaillant.- Fascination morbide -Axel Rudakubana est né en 2006 au Pays de Galles, dans une famille chrétienne originaire du Rwanda.Diagnostiqué autiste, il avait été exclu de son collège après y avoir amené un couteau, mais y était retourné pour agresser ses anciens camarades avec une crosse de hockey. Il les accusait, selon le Times, de harcèlement raciste.Une fois sorti du système scolaire classique, en pleine pandémie de Covid-19, l’adolescent est devenu de plus en plus isolé.Il était fasciné par les génocides, et notamment celui au Rwanda, durant lequel des membres de sa famille élargie sont morts, selon les médias.Axel Rudakubana avait un “intérêt maladif pour la mort”, a déclaré la procureure Ursula Doyle, ajoutant que l’adolescent n’avait “montré aucun signe de remords”.Cette attaque a déclenché une vague d’émeutes anti-immigration et islamophobes dans des dizaines de villes d’Angleterre et d’Irlande du Nord, après la diffusion en ligne de rumeurs par des comptes d’extrême droite sur l’identité du suspect.Pendant plusieurs jours, des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile et des mosquées ont été pris pour cible. Keir Starmer, élu quelques jours auparavant, avait promis la plus grande fermeté, et à la mi-décembre, plus de 410 personnes avaient été condamnées pour ces violences.

Royaume-Uni : Dans l’attente de sa condamnation, le meurtrier de trois fillettes perturbe l’audience

L’adolescent qui a tué trois fillettes dans une attaque au couteau fin juillet en Angleterre a dû être évacué jeudi de la salle du tribunal de Liverpool qui doit déterminer sa peine, après avoir perturbé le début de l’audience.Alex Rudakubana, 18 ans, qui est arrivé vers 12H00 GMT au tribunal portant un masque chirurgical, s’est mis à crier une fois arrivé dans le box des accusés.”Je dois parler à un médecin. Je me sens malade”, a-t-il répété, demandant au juge de ne “pas continuer”, ce qui a conduit ce dernier à le faire sortir de la salle, où l’audience se poursuit.Selon plusieurs médias, l’accusé a dû être conduit à l’hôpital pour recevoir des soins en début de journée, ce qui n’a pas été officiellement confirmé. L’audience a débuté avec une heure de retard.Axel Rudakubana a plaidé coupable lundi, à la surprise générale, des meurtres de Bebe King, 6 ans, Elsie Dot Stancombe, 7 ans, et Alice da Silva, 9 ans. Elles ont été poignardées le 29 juillet 2024 dans une attaque au couteau qui a horrifié le Royaume-Uni, et déclenché de violentes émeutes anti-immigration.Lors de sa garde à vue, il a déclaré qu’il était “heureux” que ces enfants soient mortes, selon la procureure Deanna Heer.Il risque une condamnation à une lourde peine de prison, mais pas à la perpétuité incompressible en raison de son âge, 17 ans lors des faits.L’adolescent avait attaqué ces fillettes et blessé dix autres personnes lors d’un cours de danse inspiré de la star Taylor Swift dans la ville de Southport.Les aveux d’Axel Rudakubana, qui n’a donné aucune explication à ses actes, ont coupé court au procès, initialement prévu pour durer quatre semaines.”Aucun d’entre nous ne sera jamais en mesure de répondre à cette terrible question: pourquoi? (…) Pourquoi a-t-il fait ça? Pourquoi n’en a-t-il pas été empêché?”, s’est interrogé Andrew Brown, fondateur du groupe d’habitants Stand up for Southport, auprès de l’AFP.- “Loups solitaires” -Les restrictions médiatiques imposées pour lui assurer un procès équitable ont été levées lundi, et la presse britannique a révélé le passé de ce garçon violent, quasi déscolarisé à 13 ans, vivant confiné et fasciné par les tueries de masse.De nombreuses opportunités manquées pour l’empêcher de passer à l’acte ont aussi éclaté au grand jour. L’adolescent avait été signalé à trois reprises à un programme de prévention de l’extrémisme.Des armes et un manuel d’entraînement de l’organisation jihadiste Al-Qaïda ont été retrouvés chez Axel Rudakubana, qui a également admis avoir produit un poison extrêmement toxique, de la ricine.Cette attaque n’est toutefois pas considérée comme “terroriste”, faute d’avoir décelé chez lui une idéologie.La cheffe de l’opposition conservatrice, Kemi Badenoch, et le chef du parti anti-immigration Reform UK, Nigel Farage, ont dénoncé le “silence” du gouvernement sur le profil de l’assaillant.- Fascination morbide -Axel Rudakubana est né en 2006 au Pays de Galles, dans une famille chrétienne originaire du Rwanda.Diagnostiqué autiste, il avait été exclu de son collège après y avoir amené un couteau, mais y était retourné pour agresser ses anciens camarades avec une crosse de hockey. Il les accusait, selon le Times, de harcèlement raciste.Une fois sorti du système scolaire classique, en pleine pandémie de Covid-19, l’adolescent est devenu de plus en plus isolé.Il était fasciné par les génocides, et notamment celui au Rwanda, durant lequel des membres de sa famille élargie sont morts, selon les médias.Axel Rudakubana avait un “intérêt maladif pour la mort”, a déclaré la procureure Ursula Doyle, ajoutant que l’adolescent n’avait “montré aucun signe de remords”.Cette attaque a déclenché une vague d’émeutes anti-immigration et islamophobes dans des dizaines de villes d’Angleterre et d’Irlande du Nord, après la diffusion en ligne de rumeurs par des comptes d’extrême droite sur l’identité du suspect.Pendant plusieurs jours, des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile et des mosquées ont été pris pour cible. Keir Starmer, élu quelques jours auparavant, avait promis la plus grande fermeté, et à la mi-décembre, plus de 410 personnes avaient été condamnées pour ces violences.