Macron veut “mobiliser” plus de jeunes volontaires “en renfort” des armées

Emmanuel Macron a annoncé lundi un projet aux contours flous pour “mobiliser” davantage de jeunes volontaires “en renfort des armées” en cas de besoin, face à une “accélération des périls” depuis la guerre en Ukraine, semblant acter la fin du service national universel (SNU). Dans ses traditionnels voeux aux armées, près de Rennes, le chef de l’Etat a insisté sur “l’accumulation des menaces” qui oblige la France à s’adapter. Pour cela, il a lancé aussi une actualisation de la Revue stratégique sur les priorités de la défense française, plaidant parallèlement pour un “réveil stratégique européen”.”Ne nous leurrons pas”, le conflit en Ukraine “ne se terminera pas demain ni après-demain”, a lancé le président au moment même où son homologue Donald Trump, qui a promis une fin rapide de cette guerre, était investi aux Etats-Unis.”Il ne peut pas y avoir de paix et de sécurité en Europe sans les Européens et sans qu’elles ne soient négociées par les Européens”, a-t-il averti.”L’enjeu aujourd’hui, c’est de donner les moyens à l’Ukraine de durer, et d’entrer dans toute future négociation en position de force. L’enjeu demain, quand les hostilités s’arrêteront, sera de donner à l’Ukraine des garanties contre tout retour de la guerre sur son territoire, et des assurances pour notre propre sécurité”, a-t-il plaidé.Dans ce contexte nouveau, Emmanuel Macron a dit vouloir “proposer à notre jeunesse un engagement fort” pour lui “donner le choix de servir”.”Aujourd’hui, nous nous contentons d’un recensement, d’une journée défense et citoyenneté”, “c’est trop peu”, a-t-il expliqué.Il a rappelé que mobiliser les jeunes était “l’ambition du SNU”, un projet qui lui était cher. Le gouvernement de Gabriel Attal avait lancé il y a un an les travaux pour une généralisation à la rentrée 2026 de ce dispositif destiné aux 15-17 ans.Mais depuis, la dissolution, l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, et les restrictions budgétaires semblent avoir sonné le glas de cette “ambition”.Emmanuel Macron le reconnaît presque, sans le dire, ouvrant la voie à un nouveau projet.Sans “rétablir le service national obligatoire”, il a demandé au gouvernement et à l’état-major des armées des propositions d’ici mai pour “permettre à une jeunesse volontaire d’apprendre avec les armées et d’en renforcer les rangs”. “Nous devrons mieux détecter les volontaires”, “les former et être capable de les mobiliser le jour venu”, “en renfort des armées en métropole ou ailleurs”, a-t-il esquissé. “Après l’armée de métier, c’est la réserve de professionnels qu’il nous faut à présent mobiliser, en appui, en appoint.””Pour constituer cette réserve, la Journée de défense et de citoyenneté sera rénovée et redeviendra demain un moment de temps retrouvé avec les armées”, a-t-il ajouté. Parmi les 800.000 jeunes qui y passent chaque année, “certains se signaleront et diront qu’ils répondront présents si la Nation les appelle”.La France vise 210.000 militaires d’active et 80.000 réservistes à l’horizon 2030.Plus largement, le chef de l’Etat et des armées a donc lancé une nouvelle Revue stratégique. D’ici mai également, le secrétariat général de la Défense et de la sécurité nationale devra lui faire des propositions pour s’adapter aux “périls de l’époque”.Comme il le dit depuis des mois, l’Europe a besoin d’un “réveil stratégique”, pour faire face “si notre allié américain” se désengage du Vieux Continent, un mouvement qui pourrait s’accélérer drastiquement avec le retour de Donald Trump.”Notre allié américain affirme que l’on doit dépenser plus” pour la défense au sein de l’Otan, “et il a raison”, a-t-il assuré, défendant toutefois les efforts français avec les 413 milliards d’euros de la loi de programmation pour 2024-2030.Il a prôné une fois de plus “une préférence européenne” dans l’acquisition d’équipements, mais aussi “plus de programmes communs” au sein de l’Union européenne pour concevoir l’armement de demain. “Nous devons toutefois changer d’échelle dans nos montants consacrés à la défense”, a-t-il aussi affirmé, évoquant “un mur d’investissement”.Le président avait choisi de présenter ses voeux à Cesson-Sévigné, qui accueille le Commandement de l’appui terrestre numérique et cyber, pour placer ce rendez-vous annuel sous le signe “de l’innovation” à trois semaines d’un sommet sur l’intelligence artificielle qu’il organise les 10 et 11 février à Paris.

Municipales à Paris: la candidature de l’écologiste Yannick Jadot bouscule la gauche

Un prétendant de plus à gauche pour la mairie de Paris: après les socialistes Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud, l’écologiste Yannick Jadot s’est déclaré candidat à la succession d’Anne Hidalgo en 2026, avec l’ambition de rassembler face à une “droite unie”.  “Je souhaite que le prochain maire de Paris soit écologiste”, a déclaré lundi dans un entretien au Parisien Yannick Jadot, dont le nom circulait pour se lancer dans la bataille de l’Hôtel de Ville depuis que la maire socialiste a renoncé à briguer un troisième mandat en novembre. “Le bilan commun, le désir d’unité de notre électorat, la menace d’une droite unie m’amènent à proposer un autre chemin: le rassemblement des écologistes immédiatement, celui des écologistes et de la gauche rapidement”, expose le sénateur de Paris, ex-candidat à la présidentielle de 2022. Fustigeant le “déni climatique” d’une “droite trumpisée”, il propose de “porter ce rassemblement face à Rachida Dati” (LR), actuelle ministre de la Culture qui brigue elle aussi la mairie de Paris.La “priorité absolue” de M. Jadot: “rendre Paris plus accessible aux classes moyennes et populaires qui la font vivre”.Même si elle n’a surpris personne, la candidature du parlementaire de 57 ans, qui habite à Paris “depuis quarante ans”, rebat les cartes au sein d’une gauche déjà morcelée. Elle compte désormais quatre candidats déclarés pour prendre les rênes de la capitale dirigée par les socialistes depuis 2001, avec les écologistes comme alliés – parfois distants. Au sein du PS, deux candidats briguent l’investiture: le député Emmanuel Grégoire, ancien premier adjoint d’Anne Hidalgo avec laquelle il est en froid, et le sénateur Rémi Féraud, chef de la majorité au Conseil de Paris, adoubé par l’édile.Les deux concurrents sont en pleine campagne auprès des quelque 3.700 militants parisiens qui devront les départager lors d’un vote dont la date fait débat.  Yannick Jadot entend d’abord convaincre les écologistes parisiens. “J’ai rencontré les différents candidats potentiels, Fatoumata Koné (cheffe de file des Ecologistes au Conseil de Paris), Anne-Claire Boux (adjointe en charge de la Santé), Aminata Niakaté (conseillère de Paris) et David Belliard (adjoint chargé des Transports).””Le bilan d’Anne Hidalgo, c’est aussi le leur”, explique-t-il, reconnaissant “percuter des ambitions légitimes”.- “Lumière médiatique” -La notoriété de Yannick Jadot “va mettre un peu de lumière médiatique sur notre primaire, on ne peut que s’en réjouir”, a réagi auprès de l’AFP Fatoumata Koné, candidate à l’investiture d’EELV.Les prétendants écologistes ont jusqu’à fin janvier pour déposer leur candidature et le parti EELV décidera à la mi-mars lequel briguera l’Hôtel de Ville. Avec la volonté d’une union des forces de gauche dès le premier tour, alors que les Verts parisiens ont jusqu’ici toujours présenté des listes autonomes, avant de faire liste commune au second tour.Yannick Jadot espère ensuite unir “les socialistes, les communistes et tous ceux de la société civile qui voudront faire gagner l’écologie et la gauche”. Dans l’optique de “valoriser le formidable héritage” d’Anne Hidalgo, tout en “accélérant” dans certains domaines.”J’ai hâte que nous confrontions nos idées et qu’un projet de progrès se dégage pour Paris”, a dit à l’AFP Emmanuel Grégoire. Comme Rémi Féraud, le député a exclu toute alliance avec LFI chez qui aucun candidat n’est encore sorti du bois. Interrogé sur la présidentielle – à laquelle il dit renoncer – Yannick Jadot a jugé qu’une “union derrière Jean-Luc Mélenchon n’était ni souhaitable, ni efficace”.Les communistes, qui font partie de la majorité municipale, ont de leur côté désigné le sénateur Ian Brossat pour mener une liste.A droite, la patronne de la fédération LR de Paris, Agnès Evren, a appelé lundi tous les élus de son camp à se rassembler derrière Rachida Dati.L’appel de la sénatrice n’engage cependant pas l’ensemble du groupe Union capitale, première force d’opposition à Paris, qu’elle copréside aux côtés du LR Geoffroy Boulard et de l’ex-député Horizons Pierre-Yves Bournazel. Ce proche d’Edouard Philippe ne cache pas ses ambitions pour 2026.La droite est éparpillée en trois groupes au Conseil de Paris: Union Capitale, Changer Paris co-dirigé par Rachida Dati, et Demain Paris mené par le sénateur LR Francis Szpiner qui n’a pas souhaité se prononcer.

Les enseignants de Mayotte font leur rentrée dans l’incertitude après le cyclone

Cinq semaines après le passage du cyclone Chido et une semaine avant les élèves, les enseignants de Mayotte ont fait leur rentrée lundi dans un contexte houleux, entre des établissements toujours pas remis en état et un autre où des sinistrés ont été évacués.La rentrée des élèves, prévue initialement le 13 janvier et plusieurs fois décalée, aura lieu “à partir du 27 janvier”, selon le ministère de l’Education.Malgré ce report, une incertitude générale règne toujours à Mayotte, où de nombreux établissements ne sont pas encore en état d’accueillir les quelque 117.000 élèves scolarisés dans le département le plus jeune de France.Dans un communiqué, le ministère de l’Education nationale a expliqué lundi que les modalités d’accueil des élèves seraient “adaptées à chaque école”.Pour “garantir la continuité pédagogique”, des “systèmes de rotation des élèves dans les classes” seront mis en place et des cours seront “diffusés sur la chaîne Mayotte-La 1ère”, ajoute le communiqué.Les élèves bénéficieront de “dons de fournitures scolaires” et pourront avoir recours à “un soutien psychologique”, poursuit le ministère.A l’Assemblée nationale, où les députés entament lundi l’examen du projet de loi d’urgence pour Mayotte, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a lui reconnu que la rentrée sera “progressive, complexe, difficile” et présentait “un défi”, 30% des établissements étant selon lui inutilisables ou occupés.Lundi matin, une petite dizaine d’enseignants se sont réunis sous la houlette de syndicats devant le rectorat de Mayotte à Mamoudzou, le chef-lieu, pour protester contre les modalités d’attribution d’une prime post-Chido et les conditions de la réouverture des écoles.”On nous oblige à faire la rentrée sans que nous en connaissions les conditions, notamment sur l’accès à l’eau et l’électricité”, a dénoncé à l’AFP Yamina Ali, enseignante en primaire à Mamoudzou, assurant que ses collègues n’avaient pas pu pénétrer dans l’établissement lundi, le portail étant non fonctionnel sans électricité. – Transfert dans la confusion -Autre point de tension, le lycée Younoussa-Bamana de Mamoudzou, où étaient hébergés des sinistrés du cyclone, pour la plupart des migrants issus de la région africaine des Grands Lacs. Des collectifs d’habitants avaient pénétré vendredi dans l’enceinte pour tenter de les déloger, dans un contexte de colère persistante contre les étrangers à Mayotte.Lundi, ces migrants ont été évacués dans la plus grande confusion, leur transfert initialement prévu vers un gymnase ayant été annulé au dernier moment. En début d’après-midi, plusieurs centaines d’entre eux attendaient toujours à côté de leurs affaires rassemblées sans savoir où ils iraient, a constaté l’AFP.Selon la CGT Educ’action, Younoussa-Bamana était le seul établissement encore occupé. La semaine dernière, le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, a affirmé sur France Culture que 39 écoles (sur les 221 écoles “administratives”) étaient en incapacité de fonctionner. Cinq établissements secondaires sur 33 ont été “significativement impactés” par le cyclone.La rentrée le 27, “c’est l’objectif de cette semaine. On va faire le point sur le matériel pédagogique, appeler les élèves pour faire un état des lieux précis, on a vu aussi ce besoin d’accompagnement psychologique”, a-t-il déclaré lundi à la cité scolaire de Bandrélé (sud-est) où il était venu assister à la rentrée, cité par Mayotte-La 1ère.La ministre de l’Education, Elisabeth Borne, dont le déplacement sur le territoire fin décembre avec le Premier ministre François Bayrou avait été houleux, a prévu de se rendre à Mayotte la semaine du 27 janvier pour échanger avec la communauté éducative, les parents et les élèves.Selon des enseignants interrogés par l’AFP, la question du nombre d’élèves qu’ils auront à la rentrée se pose également. Au lycée des Lumières à Kaweni, le service de “la vie scolaire est en train de faire le point sur les enfants qui sont encore sur le territoire, beaucoup étant partis à La Réunion ou dans l’Hexagone”, a indiqué un professeur souhaitant rester anonyme.A l’assemblée nationale lundi, Manuel Valls a annoncé la prise en charge sur critères sociaux des billets d’avion pour les enfants du second degré qui seraient contraints de suivre leur scolarité sur un autre territoire en raison de l’état de leur établissement.

Trump arrives for inauguration vowing sweeping change

Donald Trump arrived at the Capitol to be sworn in for a historic second term as president Monday, promising a blitz of immediate orders on immigration and the US culture wars as he caps his extraordinary comeback.Trump and outgoing President Joe Biden traveled by motorcade together to the Capitol, where the ceremony was being held indoors — and with a much smaller crowd — for the first time in decades due to frigid weather.Earlier, they and their spouses met for a traditional tea at the White House.”Welcome home,” Biden said to Trump as he and First Lady Jill Biden greeted their successors at the front door to the presidential residence.Republican Trump, 78, was a political outsider at his first inauguration in 2017, but as he takes the oath as the 47th US president he is surrounded by America’s wealthy and powerful.The world’s richest man, Elon Musk, Meta boss Mark Zuckerberg, Amazon chief Jeff Bezos and Google CEO Sundar Pichai all had prime seats in the Capitol alongside Trump’s cabinet members.Musk, who bankrolled Trump’s election campaign to the tune of a quarter of a billion dollars and promotes far-right policies on the X social network, will lead a cost-cutting drive in the new administration.While Trump refused to attend Biden’s 2021 inauguration after falsely claiming electoral fraud by the Democrat, this time Biden has been keen to restore a sense of tradition.Biden was joining former presidents Barack Obama, George W. Bush and Bill Clinton at the Capitol. Former first ladies Hillary Clinton and Laura Bush were there but ex-first lady Michelle Obama stayed away.- ‘American decline’ -Unusually for an inauguration where foreign leaders are normally not invited, Argentina’s hard-right president Javier Milei was attending, along with Italy’s far-right Prime Minister Giorgia Meloni.The frigid weather has forced Trump’s inauguration indoors for the first time since Ronald Reagan’s in 1985, missing out on the customary massive crowds along the National Mall.Behind the pomp and ceremony, the billionaire is kickstarting his nationalist, right-wing agenda with a barrage of around 100 executive orders undoing Biden’s legacy.Trump will declare a national emergency at the Mexico border, give the US military a key role on the frontier, and end birthright citizenship, as he seeks clamp down on undocumented migrants, an official from his incoming administration said.Trump has pledged to start immediate deportations of undocumented migrants.He will also sign an order for the US government to recognize only two biological sexes and seek to eliminate federal government diversity programs as he takes office.The announcement of the hardline policies came a day after Trump had promised a “brand new day” and to end “four years of American decline.””I will act with historic speed and strength and fix every single crisis facing our country,” Trump told an inauguration eve rally where he danced with the Village People band.- ‘Ecstatic’ -Despite promising a new “golden era,” populist Trump also campaigned on often apocalyptic depictions of the country in his victorious election campaign against Democratic Vice President Kamala Harris in November.At sunrise on Monday, the National Mall, where the inauguration was originally due to be held, was largely empty — save for the Fairchild family, who traveled from Michigan to pay tribute to Trump.”Ecstatic,” said grandmother Barb, when asked how they were feeling, adding she thought the move indoors was made “to protect our president.”In his final hours in office, Biden issued extraordinary pre-emptive pardons for former Covid-19 advisor Anthony Fauci and retired general Mark Milley to shield them from “politically motivated prosecutions” by Tump.Biden gave similar pardons to members, staff and witnesses of a US House committee probing the violent January 6, 2021 US Capitol attack by Trump’s supporters.Biden said he had also restored the tradition of leaving a letter for his successor — though he said the contents were between him and Trump.Trump will make history by replacing Biden as the oldest president to be sworn in. He is also just the second president in US history to return to power after being voted out, after Grover Cleveland in 1893.For the rest of the world, Trump’s return means expecting the unexpected.From promising sweeping tariffs, to making territorial threats to Greenland and Panama and calling US aid for Ukraine into question, Trump looks set to rattle the global order once again.Russian President Vladimir Putin congratulated Trump ahead of the inauguration and said Monday he was open to talks on the Ukraine conflict, adding he hoped any settlement would ensure “lasting peace”.

Plus de 30 ans après la disparition de Lydie Logé, Monique Olivier avoue son implication

Plus de 30 ans après, Monique Olivier a avoué son implication dans la disparition dans l’Orne de Lydie Logé, une femme de 29 ans que son ex-époux, le tueur en série Michel Fourniret, est soupçonné d’avoir tuée.  Mme Olivier, mise en examen depuis janvier 2021 pour complicité d’arrestation, d’enlèvement, de détention ou de séquestration arbitraire dans l’enquête concernant cette disparition en décembre 1993, a “reconnu qu’elle était sur les lieux, ce qui est une forme d’aveu pour moi”, a déclaré à l’AFP l’avocate de la famille de la victime, Me Corinne Herrmann, confirmant une information de RTL.Le corps de Lydie Logé n’a jamais été retrouvé.Ces aveux ont eu lieu “en plusieurs temps” devant la juge d’instruction du pôle des crimes sériels et non élucidés de Nanterre (Hauts-de-Seine), a ajouté Me Herrmann auprès de l’AFP, sans donner davantage de détails sur la teneur des propos de Mme Olivier.- Traces ADN -Monique Olivier a été interrogée sur ce dossier en avril, puis en octobre 2024, a précisé de son côté le parquet de Nanterre.”Compte tenu du secret de l’instruction, le parquet du pôle n’entend pas en l’état communiquer en l’absence d’avancée significative à ce jour, ni sur la suite des investigations envisagées par la juge d’instruction, ni sur d’éventuelles suites procédurales données à cette affaire”, a ajouté le ministère public.Un transport sur les lieux des faits, en présence de la mise en cause, est prévu jeudi, selon Me Herrmann.Selon RTL, Monique Olivier a reconnu que le couple avait enlevé la jeune femme et que Michel Fourniret avait tenté de violer Lydie Logé avant de l’étrangler. Monique Olivier a confirmé le meurtre et avoir participé à la dissimulation du cadavre, toujours selon ce média.Lydie Logé, mère d’un garçon de sept ans, a disparu le 18 décembre 1993 dans le village de Saint-Christophe-le-Jajolet, dans l’Orne, où elle habitait. Après avoir fait ses courses de Noël avec une amie, dernière personne à l’avoir vu vivante, elle était rentrée chez elle. Alors que deux enquêtes de 1994 à 1998 puis de 2004 à 2009, avaient abouti à des non-lieux, les investigations ont été relancées en 2018 après des rapprochements établis entre les traces ADN issues de composés organiques trouvés dans la camionnette de Michel Fourniret et l’ADN de la mère de Lydie Logé.Selon Me Herrmann, les investigations ont depuis confirmé que “l’élément pileux trouvé dans le fourgon” appartient bien à la disparue. Le 22 décembre 2020, le tueur en série avait été mis en examen pour enlèvement et séquestration suivis de mort. Son ex-épouse, Monique Olivier, est quant à elle poursuivie pour complicité. L'”Ogre des Ardennes” est décédé quelques mois plus tard, en mai 2021.- Appel à témoins -Près de trente ans après les faits, en juin 2023, les sÅ“urs de la jeune femme avaient lancé un appel à témoins sur RTL pour tenter d’obtenir des informations sur cette disparition.  La famille attend désormais de Monique Olivier “qu’elle fournisse plus de détails et qu’elle permette de localiser le corps de Lydie”, conclut Me Corinne Herrmann auprès de l’AFP.Mme Olivier est incarcérée après sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité dans les enlèvements et meurtres de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin, à l’issue d’un premier procès historique du pôle des crimes sériels ou non élucidés de Nanterre fin 2023.Au 1er janvier, le parquet spécialisé de ce pôle unique en son genre, créé en 2022, avait examiné plus de 400 procédures, parmi lesquelles 116 ont fait l’objet de saisines, a indiqué lundi Valérie Courtalon, procureur de la République par intérim de Nanterre, lors de l’audience solennelle de rentrée du tribunal. Contacté par l’AFP, l’avocat de Monique Olivier, Me Richard Delgenes, n’avait pas réagi dans l’immédiat. 

Haro sur “l’oligarchie” des ultra-riches avant leur rendez-vous annuel à Davos

Après Joe Biden, une ONG de premier plan a dénoncé lundi l’émergence d’une “oligarchie” de milliardaires dangereuse pour la démocratie, qui profite du retour à la Maison-Blanche de Donald Trump, avant l’ouverture du rendez-vous traditionnel des riches et puissants à Davos.  La réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station des Alpes suisses s’ouvre lundi, parallèlement à la cérémonie d’investiture du 47e président américain à Washington à laquelle participent les hommes les plus riches du monde. “Une nouvelle oligarchie aristocratique, héritière de milliers de milliards, exerce un pouvoir tentaculaire sur nos systèmes politiques et économiques”, dénonce Oxfam dans son rapport sur les inégalités, qui dresse d’année en année le constat d’une hausse de la fortune des super-riches.”Le joyau de la couronne dans cette oligarchie, c’est un président milliardaire, soutenu et acheté par l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, et dirigeant la plus grande économie mondiale”, fustige Amitabh Behar, le directeur exécutif de l’ONG.Le patron du constructeur automobile Tesla et de l’entreprise spatiale SpaceX, également propriétaire du réseau social X, a largement financé la campagne de Donald Trump et obtenu une mission extra-gouvernementale pour couper dans les dépenses publiques.Le président sortant des Etats-Unis Joe Biden a lui-même déploré le mélange entre intérêts financiers et politiques, évoquant l’apparition d’un “complexe technologico-industriel” et disant craindre de voir l’Amérique tomber aux mains d’une “oligarchie”.D’après Oxfam, la fortune des milliardaires s’est envolée l’an dernier de 2.000 milliards de dollars à l’échelle mondiale, soit trois fois plus qu’en 2023, pour atteindre 15.000 milliards. Et “les politiques défendues par le président Trump devraient faire flamber les inégalités”, prévient l’ONG.”Ce degré d’inégalités est intolérable”, a dénoncé Amitabh Behar lundi dans un entretien avec l’AFP.- 1.000 milliards de dollars -Le message “Taxez les super-riches” figurait lundi sur des pancartes de militants de l’ONG Greenpeace qui ont brièvement perturbé la route d’accès à l’héliport de Davos, tandis qu’un autre groupes d’activistes a aspergé de peinture la façade d’un espace floqué du logo Amazon près du centre de conférence, appelant à “abandonner les subventions aux énergies fossiles”.La veille, des manifestants avaient bloqué la route d’accès à Davos pour protester contre la réunion du Forum économique mondial, là encore avec parmi les slogans “taxez les riches”. Plusieurs centaines ont été délogés par la police, selon l’agence Keystone-ATS.”Le Forum économique mondial symbolise le pouvoir que détiennent les gens riches comme moi”, a expliqué à l’AFP l’Autrichienne Marlene Engelhorn, qui a redistribué l’année dernière son héritage de 25 millions d’euros à diverses organisations. Oxfam calcule que cinq hommes peuvent prétendre arriver à une fortune de 1.000 milliards de dollars dans les dix ans, quand “le nombre de personnes prises au piège de la pauvreté n’a presque pas évolué depuis 1990”. Mille milliards, c’est déjà la fortune cumulée des quatre hommes les plus riches au monde, tous Américains et issus de la tech: Elon Musk, Jeff Bezos (Amazon, Blue Origin), Mark Zuckerberg (Meta) et Larry Ellison (Oracle).Les trois premiers, présents lundi à la cérémonie d’investiture, “possèdent aujourd’hui plus de richesses que la moitié la plus pauvre de la société américaine”, a critiqué Bernie Sanders, figure de la gauche aux Etats-Unis. Elon Musk s’est aussi invité ces dernières semaines dans les débats politiques au Royaume-Uni et en Allemagne.Donald Trump a nommé d’autres milliardaires dans sa nouvelle administration, et de riches hommes et femmes d’affaires à des postes d’ambassadeurs ou de directeurs d’agences fédérales. Leur point commun est souvent d’avoir contribué financièrement à sa campagne.”Je n’ai pas envie de vivre dans un pays avec une poignée de riches personnes et énormément de personnes pauvres”, a dit par téléphone à l’AFP Morris Pearl, retraité new-yorkais qui a fait carrière dans la finance et fait partie de “millionnaires patriotes”, qui réclament d’être taxés davantage. “Je crains que nous ne soyons confrontés à des troubles civils si nous ne changeons pas les choses.”Plus de 60 chefs d’Etats et de gouvernement sont attendus cette semaine à Davos, avec pour point d’orgue jeudi une intervention en visioconférence de Donald Trump.

Trump revient au pouvoir

Ses premières décisions viseront les migrants et les personnes transgenres : Donald Trump, au sommet de sa puissance politique, va être investi lundi président des Etats-Unis.”Bienvenue à la maison”, lui a lancé son successeur, et bientôt prédécesseur Joe Biden en l’accueillant avec son épouse pour une visite de courtoisie, à connotation davantage privée que politique.Le 45ème (2017-2021) et bientôt 47ème président des Etats-Unis, et son grand rival démocrate sont ensuite partis ensemble pour le Capitole, siège du Congrès américain où aura lieu la cérémonie d’investiture, dans le froid mordant d’un matin de janvier ensoleillé.Joe Biden s’est astreint, depuis la victoire du milliardaire républicain à l’élection du 5 novembre, à organiser une transition civile avec un homme qui n’a cessé de l’humilier.L’amabilité manifestée lundi par les deux dirigeants tranche de manière saisissante avec le départ il y a quatre ans de Donald Trump, rendu fou de rage par sa défaite, au point de bouder la prestation de serment de son rival démocrate.- “Démocratie en action” -“C’est la démocratie en action”, a lancé la vice-présidente sortante, et candidate malheureuse Kamala Harris, recevant de son côté son successeur J.D. Vance.Donald Trump deviendra vers midi, heure de Washington (17H00 GMT), président de la première puissance mondiale. Il sera aussi, à 78 ans, le chef d’Etat américain le plus âgé jamais investi.Il jurera de protéger la Constitution sous la coupole du Capitole, là même où le 6 janvier 2021, ses partisans avaient tenté d’empêcher le Congrès de certifier la victoire de Joe Biden. Aux premières loges de ce “comeback” politique inouï: les anciens présidents américains, les grands patrons de la tech américaine, le désormais incontournable Elon Musk, ainsi que des dirigeants ou personnalités d’extrême droite invités à titre personnel.Dans la foulée, Donald Trump signera une première salve de décrets.- “Deux sexes” -Le républicain, selon qui l’Amérique est menacée par une “invasion” de migrants ainsi que par les idées progressistes, qu’il qualifie du terme péjoratif d’idéologie “woke”, va décréter l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique.Il ordonnera par ailleurs à son administration de “reconnaître” l’existence de seulement “deux sexes”, ont fait savoir de hauts responsables de sa future administration.Sont attendues aussi des annonces sur l’énergie et l’environnement, ainsi que des grâces pour les assaillants du Capitole condamnés à la suite du 6 janvier 2021.La cérémonie d’investiture se déroule habituellement à l’extérieur, mais le protocole a été chamboulé à cause des températures glaciales.Faute de grand rassemblement à ciel ouvert, des milliers de partisans de Donald Trump ont patienté des heures pour accéder à une salle où leur champion doit apparaître dans l’après-midi.”Il aime l’Amérique et il est l’homme parfait pour ce job”, se réjouissait Alexx Rouse, 32 ans, venue du Texas.”Demain à midi, le rideau tombera sur quatre longues années de déclin américain”, avait assuré Donald Trump dimanche pendant un ultime meeting. – Vengeance -Tout au long de sa campagne, il a promis de se “venger” de ses adversaires politiques.Face à cette menace, Joe Biden, quelques heures avant de quitter le pouvoir, a décidé d’accorder des grâces préventives à une série de “serviteurs de l’Etat” risquant selon lui des “poursuites judiciaires injustifiées”.  Parmi elles, l’ancien chef d’état-major des armées Mark Milley, virulent critique de Donald Trump, le médecin Anthony Fauci, dans le viseur des trumpistes pour avoir orchestré la réponse américaine à la pandémie de Covid-19, ainsi que des parlementaires ayant enquêté sur l’assaut du Capitole.En 2017, le premier discours d’investiture de l’ancien promoteur immobilier et animateur de télévision, dans lequel il avait promis de mettre fin au “carnage” provoqué par les idées progressistes, avait sidéré le monde. Selon le Wall Street Journal, son allocution lundi sera moins sombre. Il devrait plaider pour une “révolution du bon sens” et promettre une “ère de succès”.Â