Mètre, kilogramme… Dans les labos du LNE, on garde la mesure
C’est un cylindre de platine iridié vieux de 136 ans sans lequel il serait impossible de faire un gâteau, un médicament ou un pont. Baptisé “Prototype 35”, ce poids d’un kilogramme est l’étalon de toutes les balances de France.Dans les sous-sols du Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) dans le 15e arrondissement de Paris, Florian Beaudoux sort d’une armoire le précieux objet de 39 mm de diamètre et 39 mm de haut, conservé sous cloche. “On ne peut pas l’utiliser trop souvent”, explique le responsable du département masse et grandeurs dérivées au LNE. “Même en le manipulant avec une pince spéciale, on enlève à chaque fois des nano morceaux” qui vont petit à petit changer sa masse.Le “prototype 35” est au sommet français d’une chaîne d’étalonnage reliant de façon ininterrompue chaque masse utilisée dans l’industrie ou le commerce au kilogramme utilisé internationalement. En le comparant à d’autres masses lors d’un processus très rigoureux, on obtient des étalons “allant de 100 microgrammes – de petits fils qui ont l’épaisseur d’un cheveu – jusqu’à 5 tonnes”, détaille le scientifique.Dans un autre laboratoire, ses collègues règlent des lasers pour s’approcher au plus près de la définition du mètre. Les longueurs d’onde servent ensuite à calibrer des objets physiques, des cales-étalon, pour mesurer des longueurs, des diamètres ou des angles. C’est ce principe de “dissémination” qui permet de garantir qu’un même sac de pommes affichera une masse équivalente sur n’importe quelle balance d’un supermarché. Que le résultat d’une prise de sang sera identique quel que soit le laboratoire où elle est réalisée. Ou que les ailes d’un avion fabriquées en Allemagne pourront être raccordées sans mal au fuselage conçu en France.Pendant longtemps, “c’était le bazar”, rappelle M. Beaudoux. Le temps n’était pas le même à Paris et Bruxelles, la longueur d’un tissu était mesurée en aune et celle d’un terrain en pied et la livre de blé de Brest ne valait pas celle de Marseille.- Et le mètre prit pied -La Révolution française, avec son idéal d’égalité, a voulu y mettre bon ordre. Les scientifiques ont mis au point un système décimal dans lequel volume, masse et longueur seraient calculées à partir d’une fraction du méridien terrestre: le système métrique était né.Avec le développement des échanges commerciaux, d’autres pays se sont intéressés à cette “invention” française. Il y a 150 ans, le 20 mai 1875, 17 pays ont signé à Paris la “Convention du mètre”, un traité créant un Système international de mesures.Aujourd’hui utilisé par plus de 150 pays, il compte sept unités: le mètre, le kilogramme, la seconde, le kelvin (température), le candela (intensité lumineuse), l’ampère (intensité électrique) et la mole (quantité de matière). Leurs définitions ont évolué pour éliminer les incertitudes inhérentes à l’utilisation de références matérielles comme la Terre, dont la taille et la vitesse de rotation varient. Le mètre est désormais défini à partir de la vitesse de la lumière, une constante fondamentale de la physique. Le kilogramme n’est plus la masse d’un décimètre cube d’eau, mais est lié à une constante de la physique quantique.  A charge pour les différents instituts de métrologie de trouver les moyens de les mettre en Å“uvre.”Pour la masse, la France était un des trois seuls pays à posséder une balance de Kibble (un instrument de très haute précision, NDLR) qui pouvait donner une valeur”, rappelle Maguelonne Chambon, directrice de la recherche du LNE, qui souligne l’importance de la collaboration internationale dans cette science.”Il faut qu’on se compare, qu’on comprenne d’où viennent les écarts, puis comment les régler pour arriver à un consensus”, précise-t-elle. Et pour cela, “il faut des laboratoires sur différents sites de la planète”, pour tenir compte d’environnements distincts, et avec qui il est “important d’avoir des relations suivies”.D’où des inquiétudes sur les possibles répercussions des coupes budgétaires du président Donald Trump sur la science américaine.”Nos collègues américains sont très, très inquiets parce qu’il n’y a pas de logique (dans les coupes, NDLR). Et cela peut avoir un impact sur la recherche”, avertit-elle.
Au moins 33 Palestiniens tués dans un pilonnage israélien à Gaza selon les secours
La Défense civile locale a annoncé la mort de 33 Palestiniens, la plupart des enfants, dans des frappes israéliennes dimanche dans la bande de Gaza, où Israël a intensifié sa campagne aérienne et terrestre malgré les pressions internationales pour cesser la guerre.Après des dizaines de morts rapportés quotidiennement ces derniers jours à Gaza, la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués et 100 blessés “dans des frappes avant l’aube sur des tentes de déplacés dans la zone d’Al-Mawassi” près de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien dévasté et assiégé. A Jabalia (nord), sept personnes ont été tuées dans un raid israélien contre leur maison et quatre ont péri à Al-Zawayda (centre) et à Khan Younès, selon le porte-parole de l’organisation de secours, Mahmoud Bassal. “Plus de la moitié des 33 martyrs sont des enfants”, a-t-il dit.A l’hôpital Nasser de Khan Younès, où les victimes ont été transportées à bord d’ambulances, des corps couverts de draps blancs sur lesquels sont inscrits les noms des morts sont placés à même le sol, selon des images de l’AFP. A côté, des proches pleurent.Sur le lieu des frappes à Al-Mawassi, des Palestiniens tentent de récupérer ce qui reste de leurs effets après la destruction de leurs tentes. “J’ai entendu le bruit des explosions, puis les vitres et les pierres sont tombées sur moi. Il n’y avait que poussière”, raconte Saleh Hamida après la frappe qui a détruit une habitation voisine à al-Zawayda.- “Pas le moment de reculer” -Le ministère de la Santé du Hamas a en outre accusé Israël d’assiéger l’hôpital indonésien dans le nord de Gaza. “Un état de panique et de confusion règne parmi les patients, les blessés et les équipes médicales”, selon lui.La veille, l’armée israélienne a annoncé “l’expansion” de son offensive avec des “frappes d’envergure” et l’acheminement de forces pour “prendre le contrôle de zones” de Gaza.Objectif: “la libération des otages et la défaite du Hamas”, a-t-elle affirmé, en allusion aux otages enlevés durant l’attaque d’une violence sans précédent contre Israël menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.En riposte à cette attaque, Israël a juré de détruire le Hamas et son armée a lancé une offensive à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts, poussé les quelque 2,4 millions d’habitants à se déplacer plusieurs fois et provoqué un désastre humanitaire.Parallèlement à l’intensification des opérations israéliennes, le Hamas a annoncé samedi la reprise de négociations indirectes avec Israël à Doha “sans aucune condition préalable”.Le même jour, le Likoud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré que ce dernier était “en contact permanent” avec la délégation israélienne et avait ordonné aux négociateurs “de rester à Doha pour le moment”.Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite, a de nouveau dit son opposition à tout accord, affirmant que “ce n’est pas le moment de reculer”.- “Tout un peuple” -Après le blocage de négociations pour prolonger une trêve qui a duré deux mois, Israël a repris le 18 mars ses bombardements à Gaza. En outre, depuis le 2 mars, il bloque l’entrée de toute aide humanitaire vitale pour la population du territoire.Début mai, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a annoncé un plan pour “la conquête” de Gaza, d’où Israël s’était unilatéralement retiré en 2005 après 38 ans d’occupation.Allié d’Israël, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a déclaré, après un appel téléphonique samedi avec M. Netanyahu, que sans accord sur la libération des otages, “nous anticipons qu’Israël poursuivra ses opérations”.A l’étranger, les appels se sont multipliés pour cesser la guerre. Il faut “arrêter le massacre à Gaza”, a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. “Ca suffit”, a lancé le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani.”Tout un peuple est soumis à une force militaire écrasante et disproportionnée”, a déclaré le président du Conseil européen Antonio Costa.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.Les représailles israéliennes ont tué au moins 53.272 Gazaouis, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Au moins 33 Palestiniens tués dans un pilonnage israélien à Gaza selon les secours
La Défense civile locale a annoncé la mort de 33 Palestiniens, la plupart des enfants, dans des frappes israéliennes dimanche dans la bande de Gaza, où Israël a intensifié sa campagne aérienne et terrestre malgré les pressions internationales pour cesser la guerre.Après des dizaines de morts rapportés quotidiennement ces derniers jours à Gaza, la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués et 100 blessés “dans des frappes avant l’aube sur des tentes de déplacés dans la zone d’Al-Mawassi” près de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien dévasté et assiégé. A Jabalia (nord), sept personnes ont été tuées dans un raid israélien contre leur maison et quatre ont péri à Al-Zawayda (centre) et à Khan Younès, selon le porte-parole de l’organisation de secours, Mahmoud Bassal. “Plus de la moitié des 33 martyrs sont des enfants”, a-t-il dit.A l’hôpital Nasser de Khan Younès, où les victimes ont été transportées à bord d’ambulances, des corps couverts de draps blancs sur lesquels sont inscrits les noms des morts sont placés à même le sol, selon des images de l’AFP. A côté, des proches pleurent.Sur le lieu des frappes à Al-Mawassi, des Palestiniens tentent de récupérer ce qui reste de leurs effets après la destruction de leurs tentes. “J’ai entendu le bruit des explosions, puis les vitres et les pierres sont tombées sur moi. Il n’y avait que poussière”, raconte Saleh Hamida après la frappe qui a détruit une habitation voisine à al-Zawayda.- “Pas le moment de reculer” -Le ministère de la Santé du Hamas a en outre accusé Israël d’assiéger l’hôpital indonésien dans le nord de Gaza. “Un état de panique et de confusion règne parmi les patients, les blessés et les équipes médicales”, selon lui.La veille, l’armée israélienne a annoncé “l’expansion” de son offensive avec des “frappes d’envergure” et l’acheminement de forces pour “prendre le contrôle de zones” de Gaza.Objectif: “la libération des otages et la défaite du Hamas”, a-t-elle affirmé, en allusion aux otages enlevés durant l’attaque d’une violence sans précédent contre Israël menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.En riposte à cette attaque, Israël a juré de détruire le Hamas et son armée a lancé une offensive à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts, poussé les quelque 2,4 millions d’habitants à se déplacer plusieurs fois et provoqué un désastre humanitaire.Parallèlement à l’intensification des opérations israéliennes, le Hamas a annoncé samedi la reprise de négociations indirectes avec Israël à Doha “sans aucune condition préalable”.Le même jour, le Likoud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré que ce dernier était “en contact permanent” avec la délégation israélienne et avait ordonné aux négociateurs “de rester à Doha pour le moment”.Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite, a de nouveau dit son opposition à tout accord, affirmant que “ce n’est pas le moment de reculer”.- “Tout un peuple” -Après le blocage de négociations pour prolonger une trêve qui a duré deux mois, Israël a repris le 18 mars ses bombardements à Gaza. En outre, depuis le 2 mars, il bloque l’entrée de toute aide humanitaire vitale pour la population du territoire.Début mai, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a annoncé un plan pour “la conquête” de Gaza, d’où Israël s’était unilatéralement retiré en 2005 après 38 ans d’occupation.Allié d’Israël, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a déclaré, après un appel téléphonique samedi avec M. Netanyahu, que sans accord sur la libération des otages, “nous anticipons qu’Israël poursuivra ses opérations”.A l’étranger, les appels se sont multipliés pour cesser la guerre. Il faut “arrêter le massacre à Gaza”, a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. “Ca suffit”, a lancé le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani.”Tout un peuple est soumis à une force militaire écrasante et disproportionnée”, a déclaré le président du Conseil européen Antonio Costa.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.Les représailles israéliennes ont tué au moins 53.272 Gazaouis, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Gaza rescuers say children among 33 killed in Israeli strikes
Gaza’s civil defence agency said Israeli air strikes on Sunday killed at least 33 people, more than half of them children, a day after Israel announced an expanded military campaign in the besieged territory.Israel’s military has said the expansion of its operations is aimed at “achieving all the war’s objectives” including releasing hostages and “the defeat of Hamas”.The intensified assault comes as international concern has mounted over worsening humanitarian conditions in Gaza due to an Israeli aid blockade since March 2.Civil defence spokesman Mahmud Bassal told AFP on Sunday that 22 people were killed and at least 100 others wounded in a predawn attack on tents sheltering displaced Palestinians in Al-Mawasi, in the southern Gaza Strip.AFPTV footage showed people sifting through the wreckage of ruined shelters and rescuers treating the wounded.At a hospital in nearby Khan Yunis city, young men mourned over the shrouded bodies of loved ones laid out on the ground outside.In northern Gaza, Bassal said seven people were killed in a strike on a house in Jabalia, while the Al-Awda hospital in the same area reported damage.Four more deaths were recorded in the central area of Al-Zawayda and in Khan Yunis in the south, according to Bassal.He said that the “series of violent Israeli air strikes” across Gaza overnight and in the early morning resulted in a total of “at least 33 martyrs, more than half of whom were children”.There was no immediate comment from the Israeli military.- ‘Ceasefire, now’ -The announcement of Israel’s stepped-up campaign drew international criticism on Saturday.UN chief Antonio Guterres, addressing an Arab League summit in Baghdad, said he was “alarmed” at the escalation and called for “a permanent ceasefire, now”.The summit’s final statement urged the international community “to exert pressure to end the bloodshed”.Italy urged Israel to stop the strikes, while Germany said it was “deeply concerned”. European Council President Antonio Costa said he was “shocked by the news from Gaza”.Israel resumed its operations in the territory on March 18, ending a two-month truce in the war.In Tel Aviv, demonstrators took to the streets on Saturday to protest against Prime Minister Benjamin Netanyahu’s government and demand it strike a deal to secure the release of the remaining hostages.”Instead of bringing them all home by agreeing to the deal that is on the table, Netanyahu is dragging us into a needless political war that will lead to the death of the hostages and soldiers,” said protester Zahiro Shahar Mor, nephew of slain hostage Avraham Munder.Of the 251 hostages taken during Hamas’s October 7, 2023 attack that triggered the war, 57 remain in Gaza, including 34 the military says are dead.- Doha talks -Senior Hamas official Taher al-Nunu said Saturday that new talks on ending the war had begun in Doha “without any preconditions from either side”.Previous negotiations mediated by Qatar, Egypt and the United States failed to secure a breakthrough, but the talks have been ongoing.Netanyahu’s Likud party said he had been “in continuous contact” with the Israeli delegation and had ordered the negotiators “to remain in Doha for the time being”.Israel’s far-right National Security Minister Itamar Ben Gvir argued against a deal, saying “now is not the time to pull back”.Israel has faced increasing pressure to lift its aid blockade, as UN agencies warn of critical shortages of food, clean water, fuel and medicine.Marwan Sultan, director of the Indonesian Hospital in northern Gaza, said that the situation there was “catastrophic” amid nearby attacks and “a severe shortage” of supplies.On Sunday, the health ministry in Hamas-run Gaza accused Israel of laying siege to the hospital, where it said “a state of panic and confusion is prevailing… severely hampering the provision of emergency medical care”.Hamas’s October 2023 attack resulted in the deaths of 1,218 people on the Israeli side, mostly civilians, according to an AFP tally based on official figures.The Gaza health ministry said that at least 3,131 people have been killed since Israel resumed strikes on March 18, taking the war’s overall toll to 53,272.
Les frères Dardenne et leurs “Jeunes mères” pour émouvoir le Festival de Cannes
Un sanctuaire pour s’extraire d’un parcours cabossé: “Jeunes mères”, en lice pour offrir une 3e Palme d’or record aux frères Dardenne, suit cinq adolescentes hébergées dans une maison maternelle, qui tentent de construire une vie meilleure pour elles et leurs enfants.Emotionnellement intense, le film, qui sera présenté au dernier jour du Festival de Cannes vendredi, sort en salles en France à la même date.Rejetée par les siens à l’annonce de sa grossesse, Naïma (Samia Hilmi) quitte la maison maternelle, prête à se lancer dans la vie de mère célibataire dont elle avait honte. Julie (Elsa Houben), ancienne toxicomane, Jessica (Babette Verbeek), abandonnée par une mère qui le fut elle-même adolescente, Perla (Lucie Laruelle) et Ariane (Janaina Halloy Fokan), filles de femmes alcooliques ou en proie à des troubles psychiques, sont elles aussi sur cette voie.”Le film va raconter comment chacune va se libérer d’un poids, d’un destin qui leur a été, comme tous les destins, imposé, et à travers quel chemin elles doivent passer pour se libérer de ce destin qui les poursuit depuis leur enfance”, résume Jean-Pierre Dardenne pour l’AFP.Trait d’union entre ces cinq jeunes mères, une maison maternelle, qui accueille des femmes enceintes sans ressources, visitée dans le cadre d’un autre projet de scénario par le duo belge, primé à Cannes pour “Rosetta” (1999) et “L’Enfant” (2005).- “Se libérer” -“C’est un peu ce lieu qui nous a décidés à faire ce film”, se remémore Jean-Pierre Dardenne. “Quand je dis le lieu, c’est aussi les jeunes femmes, les éducatrices, la psychologue, la directrice qui nous ont captés, ce qu’il s’y passait, ce qu’on a ressenti. (…) Comme si le lieu, ces gens nous avaient dit: racontez nos histoires.”Histoires au pluriel car le long-métrage, marqué du sceau du réalisme caractéristique des deux cinéastes, ne documente ni le fonctionnement d’une maison maternelle ni la maternité adolescente. “Ce sont des destins individuels, (…) il y a chaque fois une histoire très particulière”, portée avec justesse par un quintet d’actrices peu expérimentées, souligne Luc Dardenne. “Ce qui nous a intéressés, c’était de trouver cinq personnes qui vivent cinq choses différentes, même si, évidemment, c’est chaque fois lié à la relation à un enfant.”Dans la veine du cinéma social, dont les deux Belges sont parmi les plus illustres représentants, “Jeunes mères” développe “comment pèse sur chacune l’histoire sociale, la pauvreté, le fait d’avoir déjà une mère qui vous a abandonné… et comment se battre avec ça”, poursuit Luc Dardenne.C’est souvent douloureux, mais c’est aussi lumineux car ce qui a “vraiment intéressé” le duo, ajoute-t-il, ç’a été “de trouver les scènes qui permettaient à ces jeunes filles de se libérer de cet emprisonnement dans lequel elles étaient”.Entre espoirs, embûches, réussites et renoncements, le spectateur fait aux côtés de Naïma, Julie, Jessica, Perla et Ariane l’expérience de la résilience. “C’est surtout une histoire sensible”, conclut le cinéaste. “C’est ça qu’on a essayé de transférer sur l’écran.”