Gaza hostages face long road to recovery
As Israel prepares to welcome home the first of 33 hostages freed under a ceasefire with Hamas, health workers warn of the psychological challenges they face after their 15 months in captivity.Nearly 2,000 Palestinian prisoners in Israeli jails are also set to be released as part of the agreement that took effect on Sunday.Of the 251 hostages taken during Hamas’s October 7, 2023, attack that sparked the war, 94 remained in Gaza as the ceasefire began, including 34 the Israeli military says are dead.During a 42-day first phase of the ceasefire, Palestinian militants are due to free 33 hostages, starting with three women.Throughout the war, there has been only one other pause in the fighting — a week-long truce in November 2023 that also saw the exchange of hostages for prisoners.Amir Blumenfeld, a former chief of the Trauma branch of the Israeli army, said hostages released during that truce had suffered serious health issues.”After 50 days of captivity, the hostages suffered from many physical and psychological problems,” said the physician, a member of the health team of the Hostage Families Forum support group.”This time, after (more than 470 days of detention), it’s going to be horrible,” he said, predicting drastic weight loss of up to “half or a third” of original body weight.- Haunted by captivity -Blumenfeld said the time it would take to heal from the physical injuries and ailments would vary from patient to patient, though he expected their recovery would ultimately be satisfactory.But, he added, “the most difficult problem will be mental health”.Ilana Gritzewsky, freed during the November 2023 truce, described how a video released by Hamas of her partner, still held by the militant group, threw her back into her own ordeal.She said she lost 11 kilos (24 pounds) during nearly two months in captivity.”I also endured abuse. I was burned, lost partial hearing in my left ear, and dislocated my jaw,” she told AFP.”I was sexually harassed during the abduction” and “still suffer from the consequences”, she added.A December Israeli health ministry report sent to the United Nations highlighted testimonies of torture, including beatings, brandings, sexual assault, food deprivation and solitary confinement.It said many former hostages now suffer from symptoms of anxiety, depression, post-traumatic stress disorder and survivor’s guilt.Under health ministry guidelines, the newly released hostages will be hospitalised for at least four days, with women undergoing pregnancy tests and psychiatric care being made available immediately.- ‘Survived hell’ -Iris Gavrieli Rahabi, part of First Line Med (FLM), a collective of 450 psychoanalysts supporting survivors of the October 7 attack and their families, expressed concern.”The fear is that some of the hostages will be in a situation of total psychological collapse and that they will return in a critical condition,” Rahabi said.She said she was particularly worried about the young women, noting testimony from other freed hostages indicated that some women “were used as sexual and domestic slaves”.”There are big concerns, given the little information we have received, that they have been victims of serious sexual violence and that some of them may be pregnant,” she said.In addition to the trauma of detention, they will face the harsh reality of learning that “their loved ones have been killed, their homes and communities destroyed, and that a terrible war has unfolded”, she added.Psychological recovery is likely to take years for most of the hostages, and may even prove impossible for some, according to Blumenfeld.He said mental health professionals will need to expect to be “confronted with symptoms and issues that they are not familiar with”.But Rahabi said the freed hostages could find the power in themselves to start recovering because of their own resilience.”When you’ve survived hell and are still alive, it gives you immense strength,” she said.
Moselle: un enfant de 7 ans décède dans l’incendie de sa maison
Un enfant de 7 ans est décédé dans l’incendie de sa maison à Amanvillers (Moselle), dans la nuit de samedi à dimanche, a-t-on appris auprès des pompiers.”Le feu d’habitation était violent dès l’appel” aux pompiers, a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel Gaël Zimmer, du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de la Moselle, confirmant une information de France 3. “Il y avait cinq occupants à l’intérieur de l’habitation, deux adultes et trois enfants. Deux adultes et deux enfants ont pu évacuer avant l’arrivée des secours, et un enfant était porté manquant. Il a été retrouvé décédé”, a-t-il ajouté.Au plus fort de l’intervention, environ 50 pompiers ont été mobilisés, ainsi qu’une vingtaine de véhicules, dont trois engins pompes, une échelle aérienne, une équipe médicale et une unité de sauvetage déblaiement.L’incendie était maîtrisé dans la matinée, les pompiers traitaient les foyers résiduels au fur et à mesure du déblaiement.Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les causes du sinistre.
Incendie criminel de Miramas: deuxième mort, un enfant de 5 ans
Un enfant de cinq ans, grièvement brûlé vendredi dans un incendie criminel qui a coûté la vie à sa mère à Miramas (Bouches-du-Rhône), est décédé à son tour de ses blessures dans la nuit de samedi à dimanche, a-t-on appris auprès du procureur d’Aix-en-Provence.”Le petit garçon de cinq ans est décédé cette nuit”, a déclaré à l’AFP le procureur de la République Jean-Luc Blachon.Quatre membres d’une même famille, les parents et leurs deux jumeaux de 5 ans, avaient été brûlés à différents degrés dans la nuit de jeudi à vendredi dans l’incendie de leur appartement, situé au rez-de-chaussée d’un immeuble de sept étages à Miramas, à une soixantaine de km au nord-ouest de Marseille.La mère de famille, âgée de 41 ans, était morte de ses blessures samedi à l’hôpital. L’état de santé de la petite fille, toujours hospitalisée, “n’inspire plus d’inquiétude”, a précisé le procureur. Le père, brûlé au visage et aux mains selon les pompiers, a pu sortir de l’hôpital.”Les premières investigations ont permis de conclure avec certitude que l’incendie était d’origine criminelle”, avait déclaré samedi le procureur, estimant que l’appartement de la famille était “ciblé”.Il n’a pas donné d’indications sur les motifs qui auraient pu pousser le ou les incendiaires à viser cette famille. “L’enquête est toujours en cours”, a-t-il insisté, estimant qu’il s’agissait d’un “crime d’une absolue gravité”.L’enquête pour homicides, tentative d’homicides en bande organisée et incendie volontaire en bande organisée a été confiée à la police judiciaire.
Travailler au musée de l’ex-camp nazi d’Auschwitz, une mission quotidienne pour la mémoire
Pour aller au travail, Pawel Sawicki, porte-parole adjoint du musée de l’ancien camp nazi d’Auschwitz-Birkenau, longe chaque jour les barbelés omniprésents avant d’arriver à son bureau installé dans un ancien hôpital de la SS.Derrière le bâtiment se dressent une ancienne chambre à gaz et un four crématoire. Plus loin, se dessine le tristement célèbre portail surmonté de l’inscription “Arbeit macht frei” (“Le travail rend libre”, ndlr) de ce camp libéré par l’Armée rouge il y a 80 ans, le 27 janvier 1945.Au total, environ 850 personnes travaillent comme M. Sawicki au musée pour préserver le souvenir des victimes de cet ancien camp d’extermination construit sur le territoire de la Pologne occupée par l’Allemagne, où plus d’un million de personnes, pour la plupart des juifs, ont été conduites à la mort pendant la Deuxième guerre mondiale.Quelque 350 guides parlant une vingtaine de langues travaillent sur ce site de mémoire – une mission difficile et délicate, remplie d’émotions.”On dit que si vous commencez à travailler ici, soit vous abandonnez très vite car l’histoire s’avèrera trop pesante (…), soit vous restez pour longtemps”, explique à l’AFP M. Sawicki, 44 ans, le responsable des multimédias du site, sur lequel il est employé depuis 17 ans. “Si vous trouvez un sens à cette mission, cela aide”, ajoute-t-il.Pour porter le bagage émotionnel parfois trop lourd, il dit ériger autour de lui “une sorte de barrière de professionnalisme” derrière laquelle il se sent en sécurité, même si celle-ci se brise de temps en temps.- Pas un mot -Jacek Paluch, qui travaille au musée depuis 15 ans en tant que guide, essaye toujours de laisser “le travail au travail”.”Mais il s’agit d’un travail, d’un endroit tellement spécifiques qu’il est impossible de laisser toute cette histoire ici sans la ramener chez soi”, confie-t-il à l’AFP. Il accompagne chaque année jusqu’à 400 groupes à travers cette ancienne usine de mort.Au total, plus d’1,8 million de personnes en provenance du monde entier ont visité l’an dernier l’ancien camp.Pour ce guide âgé de 60 ans, les rencontres avec les anciens prisonniers sont les plus difficiles, les plus chargées d’émotions. Comme celle avec un homme, un numéro d’ancien détenu tatoué sur un bras, assis en silence sur un banc, sans réagir aux questions.”Tout au long de sa vie, il n’a jamais dit un mot à sa famille sur ce qui s’est passé ici. Soudain, à l’occasion d’un déjeuner dominical, il s’est mis à raconter”, se rappelle Jacek Paluch. “On l’a empêché de parler, on l’a amené ici pour qu’il raconte son histoire, sur place. Mais dès qu’il a franchi le portail avec ‘Arbeit Macht frei’, les souvenirs sont revenus, il est redevenu silencieux et n’a plus pu raconter quoi que ce soit”.- Preuves de crimes -Jacek Paluch sait bien reconnaître le moment où il doit décrocher.”C’est le moment où, la nuit, je rêve que j’accompagne les groupes. A cet instant, je sais que je dois de prendre du temps libre”.Wanda Witek-Malicka, qui est historienne au centre de recherche du musée depuis six ans, a longtemps travaillé sur le destin des enfants, prisonniers à Auschwitz. Mais cette femme de 38 ans a dû abandonner ce sujet déchirant lorsqu’elle est devenue mère elle-même.”A ce moment-là, ce chapitre particulier de l’histoire d’Auschwitz concernant les enfants, les femmes enceintes, les nouveau-nés, je n’ai pas du tout été en mesure de le traiter”, se rappelle-t-elle, “la charge émotionnelle liée à ce lieu, à cette histoire, m’a dépassée”.Selon elle, il est impossible de penser tout le temps à l’histoire de ce lieu “parce que, à un moment, nous ne serions probablement plus en mesure de travailler”.Penché sur des boîtes métalliques qui avaient contenu le gaz Zyklon-B utilisé dans les chambres à gaz d’Auschwitz et qu’il doit conserver, Andrzej Jastrzebiowski, 48 ans, se souvint de sa révolte lorsqu’il devait, plus jeune, travailler sur ces objets ayant appartenu aux bourreaux nazis.”Plus tard, je me suis rendu compte que ces objets étaient importants, en tant que preuves des crimes commis ici, dit-il, et que préserver ces objets fait partie de notre mission ici”.- “Leur donner une voix” -Le laboratoire de conservation ultra-moderne du musée où il est employé depuis 17 ans, est responsable de la préservation des centaines de milliers d’objets retrouvés sur le sinistre site, ayant principalement appartenu aux victimes du camp : chaussures, valises, pots en métal, brosses, etc. Ou encore documents de l’ancienne administration. Des baraquements, des barbelés, des ruines des chambres à gaz et des fours crématoires sont aussi pris en charge par les conservateurs.C’est un travail de la plus haute urgence et de la plus haute importance : “bientôt, il n’y aura plus de témoins directs qui puissent raconter l’histoire, il ne restera donc plus que ces objets et ce sont ces objets précis qui devront la raconter, l’histoire”, dit M. Jastrzebiowski. “Notre travail, c’est de leur donner une voix pour leur permettre de la raconter”.Lorsqu’il travaille sur un objet, et pour ne pas tomber dans la routine, il essaye à chaque fois de découvrir à qui il a appartenu. “Penser aux propriétaires des objets, à leurs histoires, m’aide dans mon travail et, surtout, c’est bien à l’opposé de ce que souhaitaient les nazis : eux, ils voulaient que leur mémoire se perde, qu’ils disparaissent à jamais”.
Cinq ans après, le choc du Covid encore visible sur le système de santé français
Activité pas tout à fait rétablie, difficulté à recruter, dettes financières: cinq ans après, le choc du Covid-19 se fait encore sentir sur le système de santé français, profondément ébranlé malgré la résistance dont il a fait preuve.A l’hôpital, si la pandémie a rempli les salles de réanimation, elle a aussi vidé les autres services, avec une baisse d’activité des hôpitaux de 6,7% en 2020 en volume qui a mis beaucoup de temps à être rattrapée.Si les cliniques privées ont retrouvé un niveau d’activité pré-Covid en 2022, la situation n’est pas complètement rétablie à l’hôpital public.En 2023, la fédération des hôpitaux publics (FHF) observe encore un sous-recours aux soins en chirurgie digestive (-11%), cardiologie (-13%), soins liés au système nerveux (-11%) et greffes (-7,5%) par rapport au niveau attendu. “On a fermé des blocs opératoires pendant le Covid parce qu’il n’y avait plus d’activité (…) Et au moment de la reprise, qui s’est faite progressivement, on n’a pas tout rouvert “, explique le docteur Marc Noizet, président du syndicat de médecins urgentistes Samu Urgences de France. Derrière cette lente remise en route se cache notamment une crise des ressources humaines sans précédent.- “Démissions” -La pandémie a “révélé” le manque de moyens à l’hôpital et donné aux soignants “l’espoir d’un vrai changement”, se souvient Thierry Amouroux, porte-parole du SNPI (syndicat d’infirmières hospitalières, CFE-CGC). “Mais quand, lors du déconfinement, les petits gestionnaires sont revenus reprendre leurs plans d’économie là où ils en étaient avant, ça a été d’une violence terrible. Il y a eu un divorce avec les blouses blanches” et des “démissions”, pointe-t-il. En 2022, la FHF décomptait près de 6% de postes d’infirmières vacants, soit 15.000, du jamais vu. La situation s’est un peu détendue depuis, avec un taux redescendu à 3% en 2023. Mais pour Thierry Amouroux, ces chiffres sous-estiment la réalité. D’après un calcul du syndicat à partir des bilans sociaux des établissements (incluant les arrêts maladie non remplacés, burn-out…), 60.000 postes d’infirmières restent aujourd’hui vacants dans les hôpitaux publics et privés.Après la crise, “des piliers de service sont partis, ceux qui assuraient le tutorat des jeunes… Parce qu’ils ont perdu espoir”, soupire-t-il.Sur le plan financier, l’hémorragie de soignants a obligé le gouvernement à desserrer un peu le robinet des rémunérations, pour les retenir. En 2020, le “Ségur de la santé” a revalorisé les salaires des soignants et prévu des investissements à l’hôpital. Une dépense supplémentaire pour l’Assurance maladie, estimée à 13,2 milliards d’euros en 2023, selon la commission des comptes de la Sécu.- “Partage des compétences” -Mais pour beaucoup d’experts, ces dépenses ne sont pas financées, expliquant une large part du déficit actuel de l’Assurance maladie.”Pour l’essentiel, ces dépenses pérennes n’ont pas été couvertes par l’affectation de ressources supplémentaires”, constatait sobrement le rapport annuel de la commission des comptes de la Sécu, en octobre.Les professions paramédicales, pharmaciens et infirmières en tête, regrettent de leur côté que les promesses de transformation et décloisonnement du système de santé faites au cœur de la crise, quand tous les bras étaient réquisitionnés pour dépister, vacciner, soigner, ne se soient pas toutes matérialisées.Les infirmières, fortement mises à contribution et applaudies tous les soirs aux balcons comme tous les soignants pendant le confinement, souffrent toujours quatre ans après d’un “manque de reconnaissance”, estime la présidente de l’Ordre des infirmiers, Sylvaine Mazière-Tauran.Les mesures visant à leur donner plus d’autonomie sont prises au compte-goutte (possibilité de faire des certificats de décès, accès direct à certaines infirmières de pratique avancée…), mais la réforme globale de la profession infirmière, promise par les ministres de la santé successifs, se fait attendre.Pour Gérard Raymond, président de la fédération d’associations de patients France Assos Santé, le monde de la santé est revenu “trop vite à ses anciens corporatismes”.”Au moment du Covid, infirmiers, médecins, pharmaciens, médecins, ont su collaborer, se coordonner, mettre en place des consultations à distance… Ils ont montré que c’était possible. Mais aujourd’hui, le partage des compétences ne va pas assez loin, pas du tout assez vite”, regrette-t-il.
Pakistan’s Sajid and Abrar demolish West Indies in first Test win
Spinner Sajid Khan took five wickets and Abrar Ahmed another four to guide Pakistan to a 127-run win on the third day of the first Test against West Indies in Multan on Sunday.Sajid took 5-50 for match figures of 9-115, while leg-spinner Abrar Ahmed snared 4-27 as West Indies were dismissed for 123, falling well short of their victory target of 251.Pakistan’s spinners took all the wickets in West Indies’ second innings, with Noman Ali chipping in with 1-42, as the home side took an early advantage in the two-Test series. Left-handed batter Alick Athanaze hit 55, the only half-century of the match for the tourists, and added 41 runs for the sixth wicket with Tevin Imlach.Sajid removed the dangerous Athanaze, while Abrar’s haul included the final wicket of Jomel Warrican.Left-armer Warrican had led the spin attack for the tourists with a career-best 7-32 as Pakistan were bowled out for 157 in their second innings.They were the best figures by a West Indian bowler in Pakistan, topping fast bowler Malcolm Marshall’s 5-33 at Lahore in 1986.Pakistan captain Shan Masood praised his spinners but said he wanted to see an improvement in the side’s batting.”The spinners were clinical and Abrar along with Noman and Sajid was great,” Masood said. “Batting was tough on this pitch but we still need to add more runs with the last few wickets and there are improvements to be made.”His beaten counterpart Kraigg Brathwaite wanted West Indies’ batters to believe in their abilities.”The batters didn’t play as well as they should have,” Brathwaite said. “We saw how Alick played so we just have to be brave. We have got one more Test and we have to believe in ourselves.”The Test lasted fewer than eight sessions, with the start delayed on the first day by poor visibility.The Multan pitch provided sharp turn, with Sajid taking the wickets of Brathwaite (12), Keacy Carty (six), Kavem Hodge (0) and Mikyle Louis (13).Noman then trapped Justin Greaves leg before wicket for nine in the last over before lunch, leaving the tourists tottering on 54-5.Noman took 5-39 in the first innings. He and Sajid took 39 of the 40 wickets in the last two Tests against England in Pakistan’s 2-1 series win last year.Pakistan had resumed earlier on 109-3 but managed to add just 48 runs.Warrican’s nagging line and length earned him match figures of 10-101, his first 10-wicket match haul.He dismissed overnight batter Saud Shakeel for two with the first ball of the day and then had Mohammad Rizwan for the same score in his next over.Warrican continued the demolition with the wickets of Kamran Ghulam (27), Noman (nine) and Sajid (five).The second match starts on January 25, also in Multan.
La pandémie? Cinq ans après, Wuhan a tourné la page
Construit en 10 jours au début de la pandémie et symbole de la mobilisation chinoise anti-Covid, l’hôpital en préfabriqué de Wuhan est désormais à l’abandon: cinq ans après, habitants et autorités sont passés à autre chose.Caché derrière des palissades, l’hôpital Huoshenshan aujourd’hui désaffecté avait été édifié par des milliers d’ouvriers, dans cette métropole du centre de la Chine où le virus avait été détecté pour la première fois.Le 23 janvier 2020, face à la propagation d’un virus alors inconnu, les autorités de Wuhan avaient décrété le confinement total de la ville – qui allait durer au total 76 jours.C’était le coup d’envoi en Chine d’une stricte politique sanitaire de contrôle des déplacements, de quarantaines obligatoires puis de tests, qui préfiguraient les bouleversements mondiaux à venir.Aujourd’hui, les quartiers commerçants animés et les embouteillages de la ville semblent à des années-lumière des rues totalement désertes et des hôpitaux bondés, symboliques du premier confinement anti-Covid de la planète.”Les gens vont de l’avant. Ces souvenirs sont de plus en plus flous”, déclare à l’AFP Jack He, un étudiant de 20 ans qui habite à Wuhan.Lycéen lors du confinement, il avait passé une grande partie de son année scolaire à suivre des cours en ligne à la maison.”On a toujours l’impression que ces années ont vraiment été difficiles (…) Mais une nouvelle vie a commencé”, souligne-t-il, à quelques jours du cinquième anniversaire du confinement.Sur le site qui accueillait le marché Huanan, où les scientifiques estiment que le virus a pu passer des animaux aux humains, un mur bleu clair a été édifié pour cacher les étals désormais désaffectés.- Journalistes suivis -Lors du passage de journalistes de l’AFP, des ouvriers installaient des décorations pour le Nouvel An chinois sur les fenêtres du deuxième étage du marché, où se trouvent encore des boutiques d’opticiens.Aucun signe ne vient rappeler l’importance de l’endroit.En vérité, la ville ne compte pas vraiment de lieu d’hommage aux victimes de la pandémie.Les commémorations officielles du confinement mettent l’accent sur l’héroïsme des médecins et l’efficacité des mesures contre l’épidémie. En dépit des critiques, souvent entendues à l’international, sur la dissimulation par les autorités des premiers cas, en décembre 2019.Les anciens étals du marché ont été déplacés dans une nouvelle zone située hors du centre-ville. Mais la pandémie reste un sujet sensible. Une dizaine de vendeurs de ce “nouveau marché de Huanan”, comme il est appelé, refusent ainsi d’en parler.Le propriétaire d’un stand déclare toutefois, sous couvert d’anonymat, que “les affaires ne sont plus aussi bonnes qu’avant”.Un autre explique que les gestionnaires du marché ont envoyé sur un groupe de discussion en ligne, réunissant notamment les vendeurs, des images de caméras de surveillance montrant des journalistes de l’AFP, et appelant à ne pas accepter leurs demandes d’interview.Au moins une voiture a suivi les reporters de l’AFP durant leur séjour à Wuhan.- “Héros” -L’un des rares lieux de commémoration publique du confinement se trouve à côté de l’ex-hôpital de Huoshenshan: une station-service qui sert également de “base d’éducation à la lutte contre l’épidémie de Covid-19”.L’un des murs affiche une chronologie du confinement, avec des photographies décolorées du président Xi Jinping, qui avait visité Wuhan en mars 2020.Un employé indique à l’AFP qu’un petit bâtiment situé derrière la supérette de l’établissement abritait une autre exposition, mais qu’elle n’ouvre désormais que “lorsque les dirigeants viennent la visiter”.La ville a, c’est vrai, déjà retrouvé depuis longtemps l’effervescence de l’avant-Covid.Le matin, les habitants se pressent sur le marché animé de la rue Shanhaiguan, spécialisé dans les petits déjeuners, où ils viennent déguster nouilles ou beignets.Dans la rue commerçante huppée de Chuhe Hanjie, les gens viennent promener leurs chiens et les jeunes sont habillés à la dernière mode, tandis que d’autres patientent pour commander des thés au lait branchés.Une habitante de 40 ans, Chen Ziyi, estime que la notoriété acquise par la ville durant la pandémie a eu un effet finalement plutôt positif, entraînant un afflux de touristes.”Tout le monde s’intéresse davantage à Wuhan désormais”, déclare-t-elle. “Ils disent que Wuhan, c’est la ville des héros.”