Attachez vos ceintures: comment le changement climatique augmente les turbulences

Pour certains voyageurs, les turbulences aériennes sont un mauvais moment à passer. Mais dans un monde qui se réchauffe sous l’effet du changement climatique, la fréquence de ces dernières devrait augmenter, selon plusieurs experts. Selon des données officielles, les turbulences sont la principale cause d’accidents en plein vol liés à la météo, même si les chiffres restent relativement faibles. Entre 2009 et 2024, 207 personnes ont été blessées lors de voyages aériens chahutés. Par exemple, en 2024, 40 personnes à bord d’un vol Air Europa ont été blessées en raison de turbulences, et un individu âgé est décédé dans un vol Singapore Airlines. “Généralement, les passagers blessés sont ceux qui ne portent pas leur ceinture de sécurité ou le personnel navigant”, explique John Abraham, professeur de mécanique à l’université St. Thomas. “Les avions modernes résistent aux turbulences, le principal risque est donc de blesser les passagers, et non de perdre l’avion”. Néanmoins, les avions doivent être inspectés après avoir subi des turbulences “sévères” qui se produisent environ 5.000 fois par an au-dessus des Etats-Unis, selon Robert Sharman, du Centre national de recherche atmosphérique.- 60 à 155% d’augmentation -Selon Mohamed Foudad, de l’université de Reading, il existe trois types de turbulences: les turbulences convectives, les ondes orographiques et les turbulences en air clair.Les turbulences convectives sont liées aux courants provenant des nuages et des orages, qui peuvent être détectés visuellement ou par radar, tandis que les ondes orographiques ont lieu au-dessus des chaînes de montagnes. Les turbulences en air clair, en revanche, sont invisibles, et donc plus dangereuses.Elles proviennent, la plupart du temps, de vents d’ouest rapides présents en haute atmosphère, à la même altitude que les avions commerciaux (10 à 12 kilomètres de haut). Le réchauffement climatique augmente la vitesse et le cisaillement de ces vents d’ouest, des changements brusques dans les courants d’air verticaux – les fameux trous d’air. Tout ceci déclenche les turbulences en air clair. L’année dernière, Mohamed Foudad et ses collègues ont publié un article dans le Journal of Geophysical Research, analysant des données sur les turbulences de 1980 à 2021. “Nous constatons une claire augmentation de la fréquence des turbulences dans de nombreuses régions, notamment en Atlantique Nord, Amérique du Nord, en Asie de l’Est, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord”, a-t-il déclaré à l’AFP, avec des augmentations allant de 60 à 155%.Une autre analyse approfondie a attribué cette augmentation dans certaines régions à la hausse des émissions de gaz à effet de serre. Une étude publiée en 2023 par l’université de Reading a révélé que pour chaque degré Celsius de réchauffement de la surface, les hivers connaissaient une augmentation d’environ 9% de turbulences en air clair modérées dans l’Atlantique Nord et les étés, une augmentation de 14%.- Plus d’orages -L’hiver a toujours été la saison la plus difficile en termes de turbulences, mais le réchauffement climatique amplifie désormais les turbulences en air clair en été et en automne, comblant ainsi l’écart.Les vents d’ouest ne sont pas les seuls à subir les effets du changement climatique, qui contribue à l’amplification des orages. “Le changement climatique pourrait également augmenter la fréquence et la gravité des orages dans les scénarios futurs, et les turbulences rencontrées à proximité des orages constituent un facteur majeur dans les accidents liés aux turbulences”, selon Robert Sharman.Mohamed Foudad travaille quant à lui sur l’optimisation des itinéraires de vol afin d’éviter les zones de turbulences et l’amélioration de la précision des prévisions. Certaines compagnies aériennes s’orientent vers des stratégies impliquant une utilisation accrue des ceintures de sécurité, par exemple en mettant fin plus tôt au service en cabine.Des technologies prometteuses sont également en cours de test, selon M. Sharman, notamment un radar qui émet des faisceaux laser dans l’atmosphère afin de détecter les changements subtils de densité de l’air et de vitesse du vent.Et la réduction des émissions de gaz à effet de serre est également essentielle. L’aviation est responsable d’environ 3,5% du réchauffement climatique causé par l’homme. Les compagnies aériennes explorent des carburants plus propres, mais les progrès ont été “décevants”, selon l’Association internationale du transport aérien.

Attachez vos ceintures: comment le changement climatique augmente les turbulences

Pour certains voyageurs, les turbulences aériennes sont un mauvais moment à passer. Mais dans un monde qui se réchauffe sous l’effet du changement climatique, la fréquence de ces dernières devrait augmenter, selon plusieurs experts. Selon des données officielles, les turbulences sont la principale cause d’accidents en plein vol liés à la météo, même si les chiffres restent relativement faibles. Entre 2009 et 2024, 207 personnes ont été blessées lors de voyages aériens chahutés. Par exemple, en 2024, 40 personnes à bord d’un vol Air Europa ont été blessées en raison de turbulences, et un individu âgé est décédé dans un vol Singapore Airlines. “Généralement, les passagers blessés sont ceux qui ne portent pas leur ceinture de sécurité ou le personnel navigant”, explique John Abraham, professeur de mécanique à l’université St. Thomas. “Les avions modernes résistent aux turbulences, le principal risque est donc de blesser les passagers, et non de perdre l’avion”. Néanmoins, les avions doivent être inspectés après avoir subi des turbulences “sévères” qui se produisent environ 5.000 fois par an au-dessus des Etats-Unis, selon Robert Sharman, du Centre national de recherche atmosphérique.- 60 à 155% d’augmentation -Selon Mohamed Foudad, de l’université de Reading, il existe trois types de turbulences: les turbulences convectives, les ondes orographiques et les turbulences en air clair.Les turbulences convectives sont liées aux courants provenant des nuages et des orages, qui peuvent être détectés visuellement ou par radar, tandis que les ondes orographiques ont lieu au-dessus des chaînes de montagnes. Les turbulences en air clair, en revanche, sont invisibles, et donc plus dangereuses.Elles proviennent, la plupart du temps, de vents d’ouest rapides présents en haute atmosphère, à la même altitude que les avions commerciaux (10 à 12 kilomètres de haut). Le réchauffement climatique augmente la vitesse et le cisaillement de ces vents d’ouest, des changements brusques dans les courants d’air verticaux – les fameux trous d’air. Tout ceci déclenche les turbulences en air clair. L’année dernière, Mohamed Foudad et ses collègues ont publié un article dans le Journal of Geophysical Research, analysant des données sur les turbulences de 1980 à 2021. “Nous constatons une claire augmentation de la fréquence des turbulences dans de nombreuses régions, notamment en Atlantique Nord, Amérique du Nord, en Asie de l’Est, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord”, a-t-il déclaré à l’AFP, avec des augmentations allant de 60 à 155%.Une autre analyse approfondie a attribué cette augmentation dans certaines régions à la hausse des émissions de gaz à effet de serre. Une étude publiée en 2023 par l’université de Reading a révélé que pour chaque degré Celsius de réchauffement de la surface, les hivers connaissaient une augmentation d’environ 9% de turbulences en air clair modérées dans l’Atlantique Nord et les étés, une augmentation de 14%.- Plus d’orages -L’hiver a toujours été la saison la plus difficile en termes de turbulences, mais le réchauffement climatique amplifie désormais les turbulences en air clair en été et en automne, comblant ainsi l’écart.Les vents d’ouest ne sont pas les seuls à subir les effets du changement climatique, qui contribue à l’amplification des orages. “Le changement climatique pourrait également augmenter la fréquence et la gravité des orages dans les scénarios futurs, et les turbulences rencontrées à proximité des orages constituent un facteur majeur dans les accidents liés aux turbulences”, selon Robert Sharman.Mohamed Foudad travaille quant à lui sur l’optimisation des itinéraires de vol afin d’éviter les zones de turbulences et l’amélioration de la précision des prévisions. Certaines compagnies aériennes s’orientent vers des stratégies impliquant une utilisation accrue des ceintures de sécurité, par exemple en mettant fin plus tôt au service en cabine.Des technologies prometteuses sont également en cours de test, selon M. Sharman, notamment un radar qui émet des faisceaux laser dans l’atmosphère afin de détecter les changements subtils de densité de l’air et de vitesse du vent.Et la réduction des émissions de gaz à effet de serre est également essentielle. L’aviation est responsable d’environ 3,5% du réchauffement climatique causé par l’homme. Les compagnies aériennes explorent des carburants plus propres, mais les progrès ont été “décevants”, selon l’Association internationale du transport aérien.

Sous un ciel parsemé de drones, des robots pour aider les médecins militaires ukrainiens

A l’aide d’un robot piloté à distance, un militaire ukrainien récupère l’un de ses camarades blessés pour le transporter vers un lieu sûr, loin du front. Soudain, le pire se produit sur son écran.Ce jeune homme de 27 ans répondant au nom de guerre “Magicien”, aperçoit une fumée grise: sa machine a heurté une mine.”Magicien” est alors convaincu que la mission est un échec, et que son frère d’armes a péri par sa faute. “Pendant cinq minutes, la mort de cette personne pesait sur ma conscience”, raconte-t-il à l’AFP.Mais en regardant l’écran, qui montre des panaches de fumée s’échappant du véhicule, il aperçoit une silhouette qui rampe pour se mettre en sécurité: le soldat blessé est toujours vivant. Il ne reste pour l’équipe qu’à envoyer un deuxième robot pour finir la mission.La prolifération de drones bon marché mais mortels déployés tant par la Russie que l’Ukraine a profondément changé la façon dont la guerre est menée. Elle a aussi transformé la manière dont les médecins de première ligne récupèrent les blessés sur le champ de bataille.Au début de l’invasion russe lancée début 2022, les soignants pouvaient se précipiter sur le champ de bataille et évacuer les soldats avec des civières ou des véhicules. C’est aujourd’hui impossible en raison des drones.Olena Ivanenko raconte des épisodes douloureux où elle n’a pas pu atteindre des soldats blessés, pourtant à moins d’un kilomètre de distance. “J’entendais leurs voix à la radio, mais je ne pouvais rien faire”, dit avec regret cette infirmière militaire.- “Trop loin” -Sur dix kilomètres autour de la ligne de front s’étend désormais une “zone mortelle” où tout mouvement peut être fatal, selon des analystes.”Quand un frère ou une soeur meurt, c’est fini. On ne peut pas les ramener à la vie, mais quand on a une chance de sauver quelqu’un et qu’on ne peut pas le faire parce qu’on est trop loin, c’est très dur”, témoigne Mme Ivanenko, qui sert au sein du 412e régiment ukrainien.Cette impuissance a contraint l’armée à faire preuve d’ingéniosité.L’unité de Mme Ivanenko envoie souvent de la nourriture ou des médicaments à l’aide de drones aux militaires immobilisés par leurs blessures. Cela va même jusqu’à envoyer des seringues en expliquant à distance comment s’en servir.Les robots d’évacuation comme ceux de “Magicien” sont une autre solution, mais seuls des opérateurs qualifiés peuvent mener à bien ces missions délicates.”Il faut être très prudent, ne pas faire de mouvements brusques, être très attentif”, explique “Krop”, un opérateur de robot de la 5e brigade.Sur un terrain d’entraînement dans l’est de l’Ukraine, il montre à l’AFP les mouvements agiles dont sont capables les machines qu’il pilote à l’aide d’une manette équipée d’un écran.”Krop” envoie le robot à travers un champ de tournesols et le fait tourner sur place, tandis qu’un autre pilote joue le rôle du blessé sur la plate-forme destinée à les transporter.- “Tout mon corps tremblait” -L’attitude des opérateurs change en fonction de la mission, souligne “Bot”, pilote de la 5e brigade.”Il s’agit de la vie de quelqu’un. Ce n’est pas un jeu”, dit le jeune homme de 24 ans.Les robots sont lents, ce qui signifie que les drones russes peuvent facilement les localiser et les prendre pour cible, s’ils ne sautent pas sur une mine avant cela.Le bilan des évacuations ratées, en termes de vies perdues, pèse lourdement sur les pilotes.”On passe une demi-heure à se flageller, puis on se dit: +Bon sang, ce sont ces salauds qui les ont tués. Ce n’est pas moi qui leur ai tiré dessus+”, assure “Magicien”.Après avoir cru à l’échec de sa mission d’évacuation de son camarade blessé, il s’en est tiré avec un deuxième robot.”À ce moment-là, je conduisais et tout mon corps tremblait, sauf les doigts qui tiennent le joystick”, raconte le militaire.Le trajet du retour a duré des heures, avec des moments douloureux pour le soldat blessé, entre nids-de-poule, creux et bosses.”J’avais un peu pitié de lui. Quinze kilomètres dans un panier qui tremble, ce n’est pas très confortable”, remarque “Magicien”. “Mais je l’ai sorti de là”.

Découverte “exceptionnelle” d’un mausolée de la Vienne gallo-romaine

Alexia Maunier retire avec d’infinies précautions la terre accrochée au pan de mur d’un mausolée vieux de 2.000 ans, qui vient d’être découvert sur le site de l’antique cité gallo-romaine de Vienne, au bord du Rhône. “On a les mains dans l’Histoire, c’est indescriptible”, souffle l’étudiante en archéologie, 22 ans. “C’est mon premier chantier, c’est émouvant !”Pour les archéologues chevronnés qui encadrent ce chantier école du musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal, dans le département du Rhône, cette découverte au cœur de l’été, a aussi été “une très grande surprise, très émouvante”. Le mausolée date probablement du début de l’empire romain, entre la fin du 1er siècle avant Jésus-Christ et les tout premiers siècles de l’ère chrétienne.Même si on n’en devine pour l’heure que les contours arrondis de la partie supérieure, il est “exceptionnel par son envergure” pour la Gaule, avec un diamètre intérieur estimé à 15 mètres, et par “son état de conservation”, résume jeudi devant la presse Giulia Ciucci, docteure en archéologie et responsable du site.Personne ne s’attendait, selon elle, à trouver une sépulture aussi prestigieuse, d’ordinaire réservée à l’élite de Rome, en plein cœur de ce qui est l’un des plus grands ensembles urbains de la civilisation gallo-romaine mis au jour en France: sept hectares de vestiges d’un quartier résidentiel, commercial et artisanal de la Vienne antique, ouverts au public. – Six mètres de hauteur -Depuis la fin du 19e siècle, les fouilles à Saint-Romain-en-Gal ont révélé ce quartier riche et aristocratique de Vienna, le nom latin de cette cité devenue colonie de l’empire romain en 47 avant Jésus-Christ, cinq ans après la défaite de Vercingétorix à Alésia marquant la fin de la conquête de la Gaule par Jules César.Après plus de 10 ans de suspension des fouilles, une quinzaine d’étudiants en archéologie s’y relaient depuis 2024. Leurs professeurs recherchaient le reste de la mosaïque d’une domus (maison) découverte en 1890. À la place, ils ont découvert le sommet de ce mausolée, dont ils pensent qu’il mesure environ six mètres de hauteur. Cela donne l’idée de l’importance de son propriétaire. “L’édifice devait dominer tout le paysage, être vu de loin parce que les morts, dans le monde romain, sont supposés être encore dans le monde des vivants et doivent y marquer leur présence”, explique Giulia Ciucci.À peine deux mètres de l’édifice ont été dégagés, et par endroits seulement. Tout reste donc à faire en creusant, mais ces fouilles seront suspendues fin août pour reprendre à l’été 2026.Les archéologues et leurs étudiants, qui découpent pour l’heure minutieusement des petits morceaux de terre amalgamée sur les vestiges, avec des truelles fines, des petites pelles et même un aspirateur domestique, rongent leur frein. L’un des buts: excaver la chambre funéraire, découvrir des écrits et connaître l’identité de celui ou celle qui y gît peut-être. “La plupart des chambres funéraires, en France ou en Italie, ont été pillées depuis l’Antiquité mais sait-on jamais…”, espère Mme Ciucci.- Boutiques -L’architecture de cette sépulture, “très similaire à celle du mausolée à Rome d’Auguste”, le premier empereur romain (27 av. J.-C. – 14), en dit long sur “l’importance de son propriétaire et rend cette découverte exceptionnelle”, assurent en chœur Mme Ciucci et Emilie Alonso, la directrice du musée. Il s’agit certainement d’un personnage illustre de Vienna et probablement très en cour dans la Rome d’Auguste, estime Giulia Ciucci. Car en y installant ses légionnaires les plus méritants, son grand-oncle César en avait déjà fait la ville d’une élite gauloise précocement romanisée.”Ce type de mausolée, on en a recensé 18 en France jusqu’à maintenant mais très peu sont apparents” parce que recouverts par des constructions plus récentes, ou pas aussi bien conservés, assure Mme Ciucci.Sur un autre chantier, les futurs archéologues et leurs enseignants ont mis au jour les vestiges de “trois boutiques”, a également annoncé l’archéologue Benjamin Clément, qui dirige cette fouille. Ils permettront de “mieux comprendre la dernière étape des échanges économiques dans l’Antiquité, assez peu connue: celle des boutiquiers et du commerce de proximité”.

“Bloquons tout”: Sophie Binet (CGT) prudente sur un mouvement jugé “nébuleux”

La N.1 de la CGT Sophie Binet s’est montrée prudente vendredi à l’égard de l’appel viral à la mobilisation “Bloquons tout”, mouvement qui rejoint certaines revendications sociales du syndicat mais qui reste “nébuleux” avec un risque de “noyautage de l’extrême droite”.Si “les revendications sociales et la dénonciation” du projet de budget du Premier ministre rejoignent “tout à fait notre analyse”, “sur le reste, les choses sont très nébuleuses”, a détaillé la syndicaliste sur France Inter.Celle-ci précise que son syndicat “va en débattre la semaine prochaine” puis en intersyndicale le 1er septembre.”Les modes d’action sont flous et on (..) est très vigilant sur les tentatives de noyautage et d’instrumentalisation de l’extrême droite qui à certains endroits, essaie de développer des discours anti-syndicaux et de réorienter la colère” contre “les immigrés et étrangers”, argumente la dirigeante syndicale.Né sur les réseaux sociaux, le mouvement “Bloquons tout” appelant à une mobilisation le 10 septembre a reçu le soutien de la France insoumise, des Écologistes, des communistes puis des socialistes.Plusieurs syndicats, dont la CGT et Force ouvrière, réuniront la semaine prochaine leurs instances internes pour décider d’actions, alors que plusieurs fédérations syndicales rejoignent l’appel à “tout bloquer” du 10 septembre.Face au projet de budget du gouvernement, Mme Binet a insisté sur les initiatives syndicales comme la pétition “StopbudgetBayrou.fr” qui a récolté plus de 300.000 signatures. La secrétaire générale de la CGT appelle depuis le mois de juillet à la “mobilisation” contre les mesures d’économies de M. Bayrou pour réduire le déficit public. “Jamais un gouvernement n’a été aussi faible, à nous de jouer”, a lancé la secrétaire générale. Elle a en particulier rejeté l’appel à négociation sur la suppression de deux jours fériés lancé par François Bayrou, un “vol” doublé d’un “chiffon rouge” qui cache “le reste des mesures scandaleuses du budget”, selon elle.Il n’y a “rien à négocier puisque le gouvernement nous dit +on supprime les deux jours fériés, vous pouvez juste choisir de quel jour il s’agit+”, a-t-elle résumé.  

“Bloquons tout”: Sophie Binet (CGT) prudente sur un mouvement jugé “nébuleux”

La N.1 de la CGT Sophie Binet s’est montrée prudente vendredi à l’égard de l’appel viral à la mobilisation “Bloquons tout”, mouvement qui rejoint certaines revendications sociales du syndicat mais qui reste “nébuleux” avec un risque de “noyautage de l’extrême droite”.Si “les revendications sociales et la dénonciation” du projet de budget du Premier ministre rejoignent “tout à fait notre analyse”, “sur le reste, les choses sont très nébuleuses”, a détaillé la syndicaliste sur France Inter.Celle-ci précise que son syndicat “va en débattre la semaine prochaine” puis en intersyndicale le 1er septembre.”Les modes d’action sont flous et on (..) est très vigilant sur les tentatives de noyautage et d’instrumentalisation de l’extrême droite qui à certains endroits, essaie de développer des discours anti-syndicaux et de réorienter la colère” contre “les immigrés et étrangers”, argumente la dirigeante syndicale.Né sur les réseaux sociaux, le mouvement “Bloquons tout” appelant à une mobilisation le 10 septembre a reçu le soutien de la France insoumise, des Écologistes, des communistes puis des socialistes.Plusieurs syndicats, dont la CGT et Force ouvrière, réuniront la semaine prochaine leurs instances internes pour décider d’actions, alors que plusieurs fédérations syndicales rejoignent l’appel à “tout bloquer” du 10 septembre.Face au projet de budget du gouvernement, Mme Binet a insisté sur les initiatives syndicales comme la pétition “StopbudgetBayrou.fr” qui a récolté plus de 300.000 signatures. La secrétaire générale de la CGT appelle depuis le mois de juillet à la “mobilisation” contre les mesures d’économies de M. Bayrou pour réduire le déficit public. “Jamais un gouvernement n’a été aussi faible, à nous de jouer”, a lancé la secrétaire générale. Elle a en particulier rejeté l’appel à négociation sur la suppression de deux jours fériés lancé par François Bayrou, un “vol” doublé d’un “chiffon rouge” qui cache “le reste des mesures scandaleuses du budget”, selon elle.Il n’y a “rien à négocier puisque le gouvernement nous dit +on supprime les deux jours fériés, vous pouvez juste choisir de quel jour il s’agit+”, a-t-elle résumé.  

Meta va dépenser plus de 10 milliards de dollars chez Google en services de cloud

Meta (Facebook, Instagram) a signé un contrat avec Google Cloud de plus de 10 milliards de dollars pour utiliser ses serveurs et d’autres services d’informatique à distance, d’après une source proche du dossier.L’information a initialement été révélée par The Information, média spécialisé dans le secteur des technologies.Le contrat, qui s’étend sur six ans, est l’un des plus gros jamais obtenu par la branche de cloud de Google depuis sa création il y a 17 ans.Mi-juillet, le patron de Meta Mark Zuckerberg a fait part de sa volonté d’investir des “centaines de milliards de dollars” dans des infrastructures d’intelligence artificielle, en vue de parvenir à son objectif affiché: construire une IA plus intelligente que les humains.Les géants des technologies dépensent des sommes colossales pour améliorer leurs modèles d’IA générative, qui nécessitent d’énormes puissance de calcul, et donc des puces informatiques de pointe et beaucoup d’énergie.Meta compte donc faire construire des réseaux informatiques de plusieurs gigawatts, mais ne peut pas se permettre de prendre plus de retard qu’il n’en a déjà sur les leaders du secteur, notamment OpenAI (ChatGPT) et Google. Le groupe californien a aussi débauché des employés d’OpenAI, Google et Anthropic à coup de primes conséquentes.Mark Zuckerberg veut constituer “l’équipe la plus élitiste et la plus dense en talents de toute l’industrie”, qui disposerait “d’un niveau de puissance de calcul sans équivalent dans le secteur”, selon ses propos.Meta n’a pas réagi à une sollicitation de l’AFP jeudi.Google Cloud, numéro trois de l’informatique à distance derrière AWS (Amazon) et Microsoft, a vu ses ventes bondir de 32% au deuxième trimestre, pour dépasser les 13 milliards de dollars.”Quasiment toutes les licornes (start-up valorisées à au moins un milliard de dollars, ndlr) de l’IA générative utilisent Google Cloud”, s’est félicité la patron de la firme californienne Sundar Pichai, lors de la conférence aux analystes fin juillet.OpenAI, pourtant partenaire privilégié de Microsoft dans l’IA, a aussi signé un contrat avec Google Cloud récemment.

Meta va dépenser plus de 10 milliards de dollars chez Google en services de cloud

Meta (Facebook, Instagram) a signé un contrat avec Google Cloud de plus de 10 milliards de dollars pour utiliser ses serveurs et d’autres services d’informatique à distance, d’après une source proche du dossier.L’information a initialement été révélée par The Information, média spécialisé dans le secteur des technologies.Le contrat, qui s’étend sur six ans, est l’un des plus gros jamais obtenu par la branche de cloud de Google depuis sa création il y a 17 ans.Mi-juillet, le patron de Meta Mark Zuckerberg a fait part de sa volonté d’investir des “centaines de milliards de dollars” dans des infrastructures d’intelligence artificielle, en vue de parvenir à son objectif affiché: construire une IA plus intelligente que les humains.Les géants des technologies dépensent des sommes colossales pour améliorer leurs modèles d’IA générative, qui nécessitent d’énormes puissance de calcul, et donc des puces informatiques de pointe et beaucoup d’énergie.Meta compte donc faire construire des réseaux informatiques de plusieurs gigawatts, mais ne peut pas se permettre de prendre plus de retard qu’il n’en a déjà sur les leaders du secteur, notamment OpenAI (ChatGPT) et Google. Le groupe californien a aussi débauché des employés d’OpenAI, Google et Anthropic à coup de primes conséquentes.Mark Zuckerberg veut constituer “l’équipe la plus élitiste et la plus dense en talents de toute l’industrie”, qui disposerait “d’un niveau de puissance de calcul sans équivalent dans le secteur”, selon ses propos.Meta n’a pas réagi à une sollicitation de l’AFP jeudi.Google Cloud, numéro trois de l’informatique à distance derrière AWS (Amazon) et Microsoft, a vu ses ventes bondir de 32% au deuxième trimestre, pour dépasser les 13 milliards de dollars.”Quasiment toutes les licornes (start-up valorisées à au moins un milliard de dollars, ndlr) de l’IA générative utilisent Google Cloud”, s’est félicité la patron de la firme californienne Sundar Pichai, lors de la conférence aux analystes fin juillet.OpenAI, pourtant partenaire privilégié de Microsoft dans l’IA, a aussi signé un contrat avec Google Cloud récemment.

Au Kenya, des chasseurs-cueilleurs expulsés de leurs forêts ancestrales

De sa maison qui se fondait dans la forêt de Mau, Fred Ngusilo ne retrouve qu’un sac et une chaussure, sous des bouts de bois éparpillés. Sa communauté de chasseurs-cueilleurs Ogiek, l’une des dernières d’Afrique, se voit chassée de ses terres ancestrales et craint pour sa survie.Fin 2023, des gardes-forestiers et forces de sécurité kényans ont débarqué par surprise, équipés de haches et marteaux, évinçant en quelques jours des centaines de personnes, relate à l’AFP ce militant des droits humains de 38 ans. Aucun motif ne leur a été donné, ni aucun préavis accordé, assurent plusieurs d’entre eux.”Quand je viens ici, je suis tellement triste. J’en ai les larmes aux yeux”, souffle M. Ngusilo en balayant du regard les restes de la maison familiale à quelques dizaines de kilomètres de la ville de Narok, dans la vallée du Rift. Certains Ogiek persistent à y élever leur bétail, mais sont régulièrement chassés par les gardes-forestiers.Le calme apparent de la plus grande forêt du pays, château d’eau qui abreuve des millions de Kényans, contraste avec les récits de décennies de persécutions et d’expropriations rapportés par ses autochtones, que les autorités kényanes justifient au nom de la préservation de la zone.Un argument réfuté par la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples. Des décisions rendues en 2017 et 2022 par cette juridiction continentale ont jugé les évictions illégales, ordonnant à Nairobi de payer aux Ogiek des réparations équivalant à plus d’un million d’euros et de reconnaître leurs terres ancestrales. Mais le Kenya ne s’est toujours pas exécuté.- Quotidien difficile -Le Programme de développement du peuple Ogiek (OPDP), une ONG protégeant ce sous-groupe de l’ethnie kalenjin, compte plus de 50.000 membres, qui étaient autrefois aussi disséminés sur les contreforts du Mont Elgon (Ouest).Nombre d’entre eux sont désormais contraints de louer des maisons en dehors de la forêt, privés de leurs moyens de subsistance.”Avant, c’était bien : pas de loyer, pas besoin d’acheter du bois ou de la nourriture. Maintenant, il faut tout acheter”, regrette la grand-mère de Fred, Janet Sumpet Ngusilo, 87 ans.Alors, outre leurs combats devant les juges, les Ogiek organisent ces dernières années des festivals culturels. Des cérémonies, empreintes de nostalgie et d’appels à la justice, qui ont ressemblé plusieurs centaines de personnes ce mois-ci.Avant, “je survivais de viande et de miel. Les jeunes d’aujourd’hui ne connaissent pas cette vie”, raconte Salaton Nadumwangop à l’AFP.”J’avais plus de 500 ruches (…) nous déposions des feuilles par terre, nous nous couvrions et dormions jusqu’au matin. La forêt est notre vie”, ajoute cet homme de 55 ans coiffé d’un chapeau en fourrure épinglé de perles évoquant des abeilles.Avant de témoigner des violences des trois évictions qu’il a subies : en fuyant, certains ont été attaqués par des hyènes et des léopards et “de nombreuses personnes sont mortes”, raconte-t-il.- “Complètement perdus” -Josphat Lodeya, à la tête de l’unité gouvernementale chargée des minorités et personnes marginalisées, a promis lors du dernier festival Ogiek l’application des verdicts de la cour située à Arusha, en Tanzanie, sans plus de précisions. “Nous sommes un petit peuple. Même si nous essayons de voter, ils nous considèrent comme des moins que rien. Alors ils nous méprisent”, estime M. Nadumwangop. Les autorités “essaient de nous vendre”, affirme Fred Ngusilo, qui se dit prêt à mourir pour retourner chez lui.Lorsque l’AFP l’a accompagné en août dans les restes sa maison familiale, il s’est fait harceler par des gardes-forestiers qui ont menacé de l’arrêter.Contacté par l’AFP, KFS, l’office forestier kényan, n’était pas disponible dans l’immédiat. La cupidité des autorités, avides de l’argent tiré du bois, mène également à la disparition des forêts, déplorent certains Ogiek. Plus de 20% de la forêt de Mau a disparu depuis les années 1980, selon différentes études. Plusieurs membres de la communauté accusent aussi des projets de crédit carbone, encouragés par le président William Ruto, d’être derrière les expropriations de 2023. Des allégations dures à prouver, même si plusieurs avocats et observateurs les estiment plausibles.Salaton Nadumwangop se dit “très inquiet”. “Si les choses continuent ainsi, les Ogiek disparaîtront, se lamente-t-il. Nous serons complètement perdus.”

Au Kenya, des chasseurs-cueilleurs expulsés de leurs forêts ancestrales

De sa maison qui se fondait dans la forêt de Mau, Fred Ngusilo ne retrouve qu’un sac et une chaussure, sous des bouts de bois éparpillés. Sa communauté de chasseurs-cueilleurs Ogiek, l’une des dernières d’Afrique, se voit chassée de ses terres ancestrales et craint pour sa survie.Fin 2023, des gardes-forestiers et forces de sécurité kényans ont débarqué par surprise, équipés de haches et marteaux, évinçant en quelques jours des centaines de personnes, relate à l’AFP ce militant des droits humains de 38 ans. Aucun motif ne leur a été donné, ni aucun préavis accordé, assurent plusieurs d’entre eux.”Quand je viens ici, je suis tellement triste. J’en ai les larmes aux yeux”, souffle M. Ngusilo en balayant du regard les restes de la maison familiale à quelques dizaines de kilomètres de la ville de Narok, dans la vallée du Rift. Certains Ogiek persistent à y élever leur bétail, mais sont régulièrement chassés par les gardes-forestiers.Le calme apparent de la plus grande forêt du pays, château d’eau qui abreuve des millions de Kényans, contraste avec les récits de décennies de persécutions et d’expropriations rapportés par ses autochtones, que les autorités kényanes justifient au nom de la préservation de la zone.Un argument réfuté par la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples. Des décisions rendues en 2017 et 2022 par cette juridiction continentale ont jugé les évictions illégales, ordonnant à Nairobi de payer aux Ogiek des réparations équivalant à plus d’un million d’euros et de reconnaître leurs terres ancestrales. Mais le Kenya ne s’est toujours pas exécuté.- Quotidien difficile -Le Programme de développement du peuple Ogiek (OPDP), une ONG protégeant ce sous-groupe de l’ethnie kalenjin, compte plus de 50.000 membres, qui étaient autrefois aussi disséminés sur les contreforts du Mont Elgon (Ouest).Nombre d’entre eux sont désormais contraints de louer des maisons en dehors de la forêt, privés de leurs moyens de subsistance.”Avant, c’était bien : pas de loyer, pas besoin d’acheter du bois ou de la nourriture. Maintenant, il faut tout acheter”, regrette la grand-mère de Fred, Janet Sumpet Ngusilo, 87 ans.Alors, outre leurs combats devant les juges, les Ogiek organisent ces dernières années des festivals culturels. Des cérémonies, empreintes de nostalgie et d’appels à la justice, qui ont ressemblé plusieurs centaines de personnes ce mois-ci.Avant, “je survivais de viande et de miel. Les jeunes d’aujourd’hui ne connaissent pas cette vie”, raconte Salaton Nadumwangop à l’AFP.”J’avais plus de 500 ruches (…) nous déposions des feuilles par terre, nous nous couvrions et dormions jusqu’au matin. La forêt est notre vie”, ajoute cet homme de 55 ans coiffé d’un chapeau en fourrure épinglé de perles évoquant des abeilles.Avant de témoigner des violences des trois évictions qu’il a subies : en fuyant, certains ont été attaqués par des hyènes et des léopards et “de nombreuses personnes sont mortes”, raconte-t-il.- “Complètement perdus” -Josphat Lodeya, à la tête de l’unité gouvernementale chargée des minorités et personnes marginalisées, a promis lors du dernier festival Ogiek l’application des verdicts de la cour située à Arusha, en Tanzanie, sans plus de précisions. “Nous sommes un petit peuple. Même si nous essayons de voter, ils nous considèrent comme des moins que rien. Alors ils nous méprisent”, estime M. Nadumwangop. Les autorités “essaient de nous vendre”, affirme Fred Ngusilo, qui se dit prêt à mourir pour retourner chez lui.Lorsque l’AFP l’a accompagné en août dans les restes sa maison familiale, il s’est fait harceler par des gardes-forestiers qui ont menacé de l’arrêter.Contacté par l’AFP, KFS, l’office forestier kényan, n’était pas disponible dans l’immédiat. La cupidité des autorités, avides de l’argent tiré du bois, mène également à la disparition des forêts, déplorent certains Ogiek. Plus de 20% de la forêt de Mau a disparu depuis les années 1980, selon différentes études. Plusieurs membres de la communauté accusent aussi des projets de crédit carbone, encouragés par le président William Ruto, d’être derrière les expropriations de 2023. Des allégations dures à prouver, même si plusieurs avocats et observateurs les estiment plausibles.Salaton Nadumwangop se dit “très inquiet”. “Si les choses continuent ainsi, les Ogiek disparaîtront, se lamente-t-il. Nous serons complètement perdus.”