US Open: duel pour le trône entre le roi Sinner et son dauphin Alcaraz

Un peu plus de piment dans un duel déjà captivant: le tenant du titre Jannik Sinner et son dauphin au classement ATP Carlos Alcaraz se disputent à partir de dimanche à l’US Open un nouveau titre en Grand Chelem, mais surtout la place de N.1 mondial.Depuis le début de la saison 2024, les deux ogres du circuit masculin ont monopolisé les sept titres du Grand Chelem mis en jeu (quatre pour Sinner, trois pour Alcaraz).Le dernier duel entre l’Italien de 24 ans et son cadet espagnol de 22 ans a cependant tourné court, le N.1 mondial étant contraint lundi à l’abandon en finale du Masters 1000 de Cincinnati alors qu’Alcaraz menait 5-0.Malade, Sinner a payé cher son abandon puisqu’il a permis à son dauphin de se rapprocher à moins de 2.000 points au classement ATP.Si son forfait de dernière minute pour le tournoi de double mixte de l’US Open organisé mardi et mercredi n’a eu aucune conséquence comptable dans la hiérarchie masculine, l’actuel patron du circuit débutera le tournoi de simple avec nettement plus de points à défendre (2.000) que son rival (50), éliminé au 2e tour l’an dernier.Pour être certain de conserver la tête du classement, l’Italien doit gagner à New York.Alcaraz reviendra lui au sommet de la hiérarchie mondiale s’il franchit un tour de plus que Sinner.Mais l’Italien ne cédera pas son trône sans combattre, lui qui a aligné 26 succès de rang sur dur avant son abandon à Cincinnati.L’Italien a déjà montré sa force de caractère en battant Alcaraz en finale de Wimbledon mi-juillet, un peu plus d’un mois après avoir laissé filer contre l’Espagnol trois balles de match et le titre à Roland-Garros.Alcaraz, sacré en 2022 à l’US Open et devenu alors à 19 ans le plus jeune N.1 mondial depuis la création du classement ATP en 1973, a aussi des arguments solides à faire valoir.Toujours dangereux dans les grands rendez-vous, le vétéran serbe Novak Djokovic (38 ans) espère jouer les trouble-fêtes et décrocher à New York un 25e titre record en Grand Chelem.En terre américaine, les héros locaux Taylor Fritz (finaliste en 2024) et Ben Shelton (récent vainqueur du Masters 1000 de Toronto) tâcheront eux aussi de briser le duopole italo-espagnol en Grand Chelem.- Suspense chez les dames – Dans le tableau féminin, la tenante du titre et n.1 mondiale Aryna Sabalenka a vu son étoile de favorite pâlir quelque peu ces dernières semaines. Au WTA 1000 de Cincinnati, son seul tournoi de préparation sur dur, la Bélarusse a disparu dès les quarts de finale. Sa dauphine Iga Swiatek, lauréate à Flushing Meadows en 2022, est à l’inverse en pleine renaissance, après un début de saison en dessous de ses standards.La Polonaise de 24 ans a gagné un sixième titre surprise en Grand Chelem mi-juillet à Wimbledon (gazon), avant de triompher sur dur lundi à Cincinnati. Gare aux pronostics hâtifs cependant, tant l’US Open peut révéler des championnes inattendues comme la Canadienne Bianca Andreescu (2019) ou la Britannique Emma Raducanu (2021).Compatriote d’Andreescu, la jeune Victoria Mboko (24e mondiale à 18 ans) a fait sensation en remportant début août le WTA 1000 de Montréal.Sa victime en finale, la double lauréate de l’US Open et ex-N.1 mondiale Naomi Osaka (25e), a également rappelé qu’il faudrait la compter parmi les prétendantes à New York.Dans le camp français, la révélation de Roland-Garros Loïs Boisson (46e) retrouve le tableau final d’un Grand Chelem pour la première fois depuis sa demi-finale surprise à Paris en juin.  Autre invité surprise d’un dernier carré prestigieux, le récent demi-finaliste du Masters 1000 de Cincinnati Térence Atmane (69e) doit en revanche faire l’impasse sur le dernier Grand Chelem de la saison.Le Boulonnais de 23 ans a révélé mardi souffrir de deux déchirures ligamentaires et d’une lésion musculaire au pied. En son absence et celle d’Arthur Fils (20e), également blessé, Ugo Humbert (23e) sera le mieux classé de la délégation tricolore et pourrait retrouver le 15e mondial Andrey Rublev dès le 3e tour.

Japon: une ville veut limiter à deux heures l’utilisation des smartphones

Pas plus de deux heures d’écran par jour: une municipalité japonaise a annoncé cette semaine souhaiter limiter l’utilisation des téléphones portables hors du temps de travail ou d’étudeCette limite, qui sera recommandée pour tous les habitants de la ville de Toyoake, dans le centre du Japon, ne sera pas contraignante et ne fera l’objet d’aucune pénalité en cas de dépassement, selon la version actuelle du projet porté par la mairie.Cette proposition vise “à empêcher l’utilisation excessives d’appareils provoquant des problèmes de santé physique et mentale (…) notamment des troubles du sommeil”, a défendu le maire Masafumi Koki dans un communiqué diffusé vendredi.Le texte invite aussi les élèves des écoles élémentaires à ne pas toucher à leur smartphone après 21H00, et après 22H00 pour leurs camarades des classes supérieures.La mesure a suscité l’opposition sur les réseaux sociaux, certains internautes mettant en avant son caractère irréaliste.”Je comprends leur intention, mais une limite de deux heures est impossible”, écrit ainsi un utilisateur sur le réseau social X. “En deux heures, je ne peux même pas lire un livre ou regarder un film” sur mon téléphone, se plaint un autre internaute. D’autres ont affirmé qu’une telle décision devait revenir aux familles, et à elles seules.Face au tollé, le maire a tenu vendredi à préciser que cette limite de deux heures n’était pas obligatoire, et que le texte soulignait “que les téléphones portables (étaient) utiles et indispensables” au quotidien.La mesure doit être examinée la semaine prochaine. En cas d’adoption, elle entrera en vigueur en octobre.En 2020, la région de Kagawa, dans l’ouest du pays, avait pris une décision inédite en appelant les enfants à ne pas passer plus d’une heure par jour sur les jeux vidéo pendant la semaine, et pas plus d’une heure et demie le week-end. Elle encourageait aussi à interdire aux enfants de 12 à 15 ans d’utiliser leurs smartphones après 21H00 – et après 22H00 pour les adolescents de 15 à 18 ans.Les jeunes Japonais passent en moyenne un peu plus de cinq heures par jour sur internet pendant la semaine, selon une étude publiée en mars par l’Agence des enfants et des familles, un organisme public.

Le RN “n’a pas vocation à organiser des manifestations” le 10 septembre, assure sa vice-présidente

Contrairement aux partis de gauche qui ont pris fait et cause pour la mobilisation du 10 septembre, le Rassemblement national “n’a pas vocation à être l’organisateur de manifestations” et ne donnera pas de consigne à ses sympathisants, a indiqué vendredi à l’AFP la députée Edwige Diaz, vice-présidente du mouvement d’extrême droite.”Notre rôle en tant que parti politique est d’apporter des réponses aux problèmes et aux revendications des gens. Pas de crier dans un haut-parleur”, déclare l’élue de Gironde, pour expliquer que le RN “n’a pas vocation à être l’instigateur (ni) l’organisateur de manifestations”.Né sur les réseaux sociaux, le mouvement “Bloquons tout” appelant à une mobilisation le 10 septembre a reçu cette semaine le soutien de la France insoumise, rapidement suivie des Écologistes, des communistes puis des socialistes.Un ralliement initié par Jean-Luc Mélenchon, qui “ne pouvait pas faire un plus beau cadeau à Emmanuel Macron” selon Mme Diaz, “parce que récupérer cette manifestation (…) c’est le meilleur moyen de l’affaiblir, de la démonétiser et donc de dissuader des personnes d’y participer”.Pour autant, “nos adhérents et nos électeurs sont libres de faire ce qu’ils veulent”, ajoute la vice-présidente chargée de la formation des membres du parti à la flamme, tout en disant redouter des débordements en marge des cortèges.”Je doute de la capacité” du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau “à empêcher l’intrusion de Black Blocs”, dit-elle, pointant “les risques de casse de mobilier urbain ou de vitrines d’entreprises”.”Au final, c’est la France qui travaille, qui souffre et qui a des revendications légitimes qui risque d’être lésée”, insiste cette cadre du RN, qui estime que si son parti “avait été au pouvoir, il n’y aurait pas eu de mouvement +bloquons tout+ le 10 septembre”.”On n’est pas là pour prendre position sur des mouvements sociaux, on a été élus autour de Marine Le Pen à l’Assemblée nationale pour défendre les positions des Français, des classes populaires, des classes moyennes, de ceux qui bossent, des retraités de ceux qui n’en peuvent plus qu’on vienne les taxer”, a abondé vendredi sur Europe 1 le député RN Thomas Ménagé, appelant à ne pas “bordéliser le pays”. 

Bumpy skies: How climate change increases air turbulence

The seatbelt sign pings on, trays rattle, drinks slosh in their glasses. For many flyers, air turbulence can be an unnerving experience — and in a world warming under the effects of climate change, it is only set to worsen, according to a growing body of scientific evidence.Here are the key things to know during another searing summer in 2025.- Why turbulence matters -Beyond making people uneasy, turbulence is also the leading cause of in-flight weather accidents, according to official data.The numbers remain relatively small: there were 207 reported injuries on US commercial flights between 2009 and 2024. But high-profile incidents have thrust the issue into the spotlight.These include an Air Europa flight last year, in which 40 passengers were hurt, and a Singapore Airlines flight where one elderly passenger died and dozens were injured.”Typically injuries (are) to unbelted passengers or cabin crew rather than structural damage,” John Abraham, a mechanical engineering professor at the University of St. Thomas told AFP.”Modern aircraft withstand turbulence, so the main risk is occupant injury, not loss of the plane.”Still, planes must be inspected after “severe” encounters with turbulence — about 1.5 times the normal force of Earth’s gravity — which occur some 5,000 times a year over the US, said Robert Sharman, a senior scientist emeritus at the National Center for Atmospheric Research.Turbulence also increases fuel consumption when pilots must leave optimal altitudes, alter routes or change speeds, Abraham added.- How climate change is making it worse – Mohamed Foudad, an atmospheric scientist at the University of Reading in the UK, explained there are three main types of turbulence: convective, mountain wave and clear-air turbulence (CAT).Convective turbulence is linked to rising or sinking air currents from clouds or thunderstorms that can be detected visually or by onboard radar, while mountain wave turbulence occurs over mountain ranges. CAT, by contrast, is invisible — and therefore the most dangerous.It generally arises from jet streams: fast-moving westerly winds in the upper atmosphere at the same altitude as commercial jets, about 10–12 kilometers up.With climate change, the tropics are warming faster at cruising altitude than higher latitudes. That increases the temperature difference between the higher- and lower-latitudes, driving up jet stream velocity and wind shear — volatile shifts in vertical air currents that trigger CAT.Foudad and colleagues published a paper last year in the Journal of Geophysical Research: Atmospheres analyzing data from 1980 to 2021.”We find a clear, positive trend — an increase in turbulence frequency over many regions, including the North Atlantic, North America, East Asia, the Middle East and North Africa,” he told AFP, with increases ranging from 60 to 155 percent. Further analysis attributed the rising turbulence in certain regions to increased greenhouse gas emissions.- What happens next? -A 2023 paper led by Isabel Smith at the University of Reading found that for every degree Celsius of near-surface warming, winters would see an increase of about nine percent in moderate CAT in the North Atlantic, and summers a rise of 14 percent.Winter has historically been the roughest season for turbulence, but warming is now amplifying CAT in summer and autumn, closing the gap.Jet stream disruption is not the only concern: climate change is also fueling stronger storms.”Climate change may also increase the frequency and severity of thunderstorms under future scenarios, and turbulence encounters near thunderstorms are a major component of turbulence accidents,” Sharman told AFP.In terms of mitigation strategies, Foudad is working on two studies: optimizing flight routes to avoid turbulence hotspots and improving forecasting accuracy.Some airlines are moving towards strategies involving passengers wearing seatbelts more often, such as ending cabin service earlier.Promising technologies are also being tested, says Sharman, including onboard LIDAR, which beams lasers into the atmosphere to detect subtle shifts in air density and wind speed.Ultimately, cutting greenhouse gas emissions will be essential, Foudad added.Aviation is responsible for about 3.5 percent of human-caused warming. Airlines are exploring cleaner fuels to help reduce the industry’s footprint, though progress has been “disappointingly slow,” according to the International Air Transport Association. 

Thaksin, éternel agitateur de la politique thaïlandaise

Thaksin Shinawatra, acquitté vendredi de crime de lèse-majesté, demeure une personnalité centrale de la vie politique thaïlandaise, malgré des années d’exil et plusieurs condamnations qui lui ont façonné une image aussi adulée que détestée.La justice thaïlandaise a acquitté vendredi le milliardaire, fondateur d’une dynastie politique qui domine le pays depuis plus de 20 ans, poursuivi pour des propos publiés en 2015 par un média sud-coréen, notamment au sujet du coup d’Etat qui avait renversé l’année précédente le gouvernement de sa soeur Yingluck.L’ancien policier de 76 ans au parcours de “self-made man” a longtemps été la bête noire de l’establishment attaché au roi, qui voyait en lui un homme corrompu, autoritaire et dédaigneux vis-à-vis des institutions.Elu Premier ministre en 2001, puis réélu en 2005 avant d’être renversé par l’armée en 2006, Thaksin s’est exilé deux ans plus tard, mais il n’a jamais cessé de commenter les affaires nationales, voire de s’y immiscer, selon ses détracteurs.Les tensions suscitées par son style clivant ont culminé entre 2008 et 2010, lorsque éclatent des protestations entre ses soutiens issus des campagnes, “les chemises rouges”, et ses opposants conservateurs, “les chemises jaunes”.Il avait promis à plusieurs reprises de revenir, malgré une condamnation par contumace à huit ans de prison pour corruption et abus de pouvoir.Il tient sa promesse le 22 août 2023, deux ans jour pour jour avant son acquittement pour crime de lèse-majesté, atterrissant à Bangkok où il a été accueilli en héros par des partisans du parti Pheu Thai, dirigé par sa fille Paetongtarn.Il a été immédiatement arrêté, puis transféré dans un hôpital de la capitale, tenu par la police.- Accord secret? -Thaksin avait alors bénéficié d’une grâce royale qui avait allégé sa peine de huit à un an.En tout, il n’a passé que six mois en détention, en raison de son état de santé et de son âge.Le traitement de faveur dont aurait bénéficié le milliardaire a interrogé les analystes autour d’un accord secret entre le clan Shinawatra et ses anciens adversaires de l’armée et de la monarchie.Les généraux auraient autorisé le retour de Thaksin, en échange d’une place au sein de la coalition gouvernementale menée par le Pheu Thai, à laquelle ils ne pouvaient prétendre après leur défaite aux élections législatives de mai 2023.La famille Shinawatra, d’origine chinoise, a fait fortune au XXe siècle dans le commerce de la soie avec comme point de départ la région de Chiang Mai (nord), mais Thaksin Shinawatra n’a pas suivi cette voie.Docteur en droit pénal d’une université américaine, il commence sa carrière dans la police. La trentaine venue, il trouve cette force “trop bureaucratique” et se lance dans les affaires.Grâce à des franchises gouvernementales et à un réseau d’amis influents, il édifie un empire dans les télécommunications avec son groupe Shin Corp, présent également dans l’aviation commerciale et les médias.Il remporte haut-la-main les élections législatives de 2001. Se disant proche du peuple, il verse sans hésiter dans le populisme et se fait le chantre d’une Thaïlande décomplexée après la crise financière de 1997. – Le “Berlusconi d’Asie” -Mais l’homme d’affaires est accusé par ses détracteurs de corruption, au point d’avoir été surnommé par certains “le Berlusconi d’Asie”. Comme lui, il a été propriétaire d’un club de football, Manchester City, pour une saison seulement, de 2007 à 2008.Ses politiques pionnières de redistribution séduisent les campagnes, la croissance grimpe à plus de 5% et il est salué pour sa gestion du tsunami de décembre 2004, qui lui assure une réélection triomphale en 2005.Mais au sein de l’armée et dans l’entourage du souverain de l’époque – le vieux roi Bhumibol -, certains se sont inquiétés de cette concentration de pouvoirs dans les mains d’un seul homme, qui lutte sans merci contre les trafiquants de drogue et contre les musulmans séparatistes du Sud.En janvier 2006, un événement finit par catalyser toutes les oppositions: sa famille vend à Singapour toutes ses parts dans l’empire Shin Corp, empochant plus de 1,5 milliard de dollars et bénéficiant d’une exemption fiscale.Des manifestations éclatent dans la capitale, prélude au putsch qui provoquera sa chute et son exil en septembre 2006.Sa fille Paetongtarn Shinawatra, Première ministre depuis août 2024, est suspendue de ses fonctions moins d’un an plus tard, et risque la destitution, accusée de manquements à l’éthique par des sénateurs conservateurs, au sujet de sa gestion des tensions à la frontière avec le Cambodge.Ces procédures ont jeté une ombre sur le futur de la dynastie, d’autant que la troisième membre de la famille la plus influente, Yingluck, vit en exil, et qu’aucun successeur ne semble se démarquer.