En Guyane, la lutte contre l’illettrisme érigée en priorité à l’école

Une trentaine d’idiomes sont parlés en Guyane, territoire ultramarin où le français n’est que la seconde langue de la majorité de ses habitants. Or, quatre adultes sur dix sont en situation d’illettrisme. Face à ce constat, le rectorat a refondé le processus d’apprentissage de la lecture et de l’écriture en imposant une méthode unique.Dans cet immense enclave francophone d’Amérique du Sud, à l’entrée dans le premier degré, 80 % des élèves sont ainsi allophones.”Aucune (autre) académie n’est comme cela”, souligne auprès de l’AFP le recteur Philippe Dulbecco. “La difficulté, ce ne sont pas ces 80% d’élèves” allophones, “mais plutôt la grande diversité (des) langues” qu’ils parlent, poursuit-il.Créole guyanais ou haïtien, anglais, portugais, espagnol, chinois, teko, kali’na, sranantongo… Le territoire compte une trentaine d’idiomes différents pour une population de 300.000 habitants. Une richesse, mais aussi l’une des principales causes de l’illettrisme.À la sortie de l’école, 58% des Guyanais de 17 à 21 ans étaient en difficulté de lecture en 2023, contre 15% au national, selon les tests de détection de l’illettrisme effectués lors de la Journée défense et citoyenneté (journée d’appel obligatoire pour tous les jeunes Français).”Dès que l’on s’approche des frontières et de l’intérieur de la Guyane, les statistiques explosent: plus de 70% à Saint-Laurent-du-Maroni (nord-ouest), 84% à Grand-Santi et Maripasoula (ouest), 100% à Camopi (est)”, détaille à l’AFP Mariam Koita, référente illettrisme de l’académie.D’autres causes sont à l’oeuvre: “pauvreté, parcours migratoire, fracture territoriale, manque de ressources et de formation pour les professeurs”, énumère Mme Koita.  “Le système scolaire a du mal avec ce contexte multilinguiste”, souligne la référente.Selon une étude de l’Insee parue en novembre 2024, le lien entre allophonie et non-maîtrise des fondamentaux en français est évident: sept élèves sur dix en difficulté de lecture en Guyane ont une langue maternelle étrangère.”Le fait qu’il y en ait autant souligne que l’Education nationale n’a pas fait tout ce que l’on attendait d’elle”, reprend Philippe Dulbecco.- Méthode syllabique – À la rentrée 2024, un “plan lecture” a été déployé dans le premier degré, s’appuyant sur une méthode syllabique unique, imposée aux professeurs. “Une seule méthode permet d’avoir un dispositif de formation plus efficace”, justifie M. Dulbecco.Quelque 210.000 euros ont été investis pour acheter des manuels et former les 450 enseignants de CP, année charnière pour la lecture et l’écriture. La formation suivra les cohortes d’élèves : les professeurs de CE1 seront formés pour la rentrée prochaine, ceux de CE2 pour celle d’après, etc.Mais l’académie de Guyane, classée REP+ généralisé, est l’une des moins attractives de France et peine à pourvoir ses postes, souvent confiés à des contractuels.En parallèle, le rectorat souhaite développer un dispositif existant : les classes bilingues, qui permettent un apprentissage dans la langue maternelle avant celui du français.Une dizaine de langues sont enseignées dans 87 classes bilingues. Environ 1.600 élèves sur les 49.742 du premier degré en bénéficient, avec un objectif de 5.000 élèves à terme.Cependant, certains élus locaux critiquent ces classes, y voyant une logique communautariste. Pourtant, “apprendre dans sa langue maternelle, celle que l’on maîtrise le mieux, permet de prendre confiance en soi pour apprendre” ensuite en français, assure le recteur. – Handicap social -Il y a urgence. “L’illettrisme est un facteur d’isolement qui favorise l’illégal et l’informel pour gagner sa vie. C’est beaucoup plus difficile de trouver du travail quand on ne sait pas lire”, explique Olivier Marnette, correspondant de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme. Confrontés à l’étroitesse du marché économique, de nombreux jeunes Guyanais peinent à s’insérer. En 2022, seuls 21% des 15-29 ans travaillaient, contre 49% dans l’Hexagone selon l’Insee.Un constat éloquent alors qu’un habitant sur deux est âgé de moins de 25 ans. “La Guyane est très jeune et l’éducation est la clef de voûte pour construire l’avenir”, assure Mariam Koita. À la rentrée 2024, l’académie comptait 89.653 élèves sur une population de 300.000 habitants. Pour Olivier Marnette, ce combat contre l’illettrisme “est une lutte pour l’autonomie des gens et le développement du territoire, contre l’échec d’une société qui les écarte d’une promesse républicaine”.

Troubled Burberry shows sign of recovery despite sales drop

British fashion house Burberry announced Friday a further decline in sales, hit by weak demand in China, but the troubled group is showing signs of recovery under new leadership. Revenue dropped seven percent to £659 million ($871 million) in the company’s third quarter, covering the three months to late December, from the period a year earlier, Burberry said. The group famed for its trench coats noted, however, that it was more likely to avoid a full-year operating loss after the sales decline was less severe than forecast by analysts.The news sent shares in Burberry — known also for its trademark red, camel and black check design — soaring by around 15 percent in morning deals on London’s FTSE 250 index.Burberry exited London’s top-tier FTSE 100 index in September after 15 years, with analysts citing strategic mistakes and weak demand from China.Chief executive Joshua Schulman, appointed in July, swiftly launched a turnaround plan focused on cutting costs and selling more outerwear. “We recognise that it is still very early in our transformation and there remains much to do,” Schulman said in a statement.The Asia-Pacific region saw Burberry’s largest decline in sales during its third quarter, with turnover in mainland China dropping seven percent.China is the world’s biggest spender in the luxury sector, accounting for half of global sales.But as the country’s post-pandemic recovery falters, consumption has flagged, sending jitters across the globe.Burberry’s latest sales decline in the world’s second-biggest economy was partially offset by an uplift in revenue from the Americas, it said.Burberry had posted a net loss of £74 million for its first half, after reporting a profit for the same period a year earlier.”Recent months have seen a sharp turnaround in performance, hinting at a much-needed comeback,” Aarin Chiekrie, an equity analyst at Hargreaves Lansdown, said after the trading update.”But there’s still a long way to go… Building back brand desirability requires a lot of investment, even more patience,” he said.

Vote de Hassan sur Sansal: “une honte” pour Glucksmann, “un scandale” pour Retailleau

“Honte”, “scandale”… le vote de plusieurs eurodéputés LFI, dont Rima Hassan, contre une résolution du Parlement européen demandant la libération de l’écrivain Boualem Sansal, incarcéré depuis la mi-novembre en Algérie, suscitait un tollé vendredi à gauche comme à droite.”C’est une honte! Franchement, s’abstenir ou voter contre un tel texte factuel où il n’y a rien d’idéologique, rien d’historique qui soit contestable, c’est simplement cautionner l’emprisonnement d’un immense écrivain dans des geôles et c’est profondément scandaleux”, a déclaré sur BFMTV/RMC Raphaël Glucksmann, qui siège avec les socialistes.Les députés européens ont voté jeudi à une écrasante majorité (533 voix pour, 24 contre et 48 abstentions) une résolution pour demander la libération de l’écrivain franco-algérien ainsi que d’autres critiques du pouvoir algérien.La délégation de La France insoumise s’est partagée entre 4 votes contre et 2 abstentions. Rima Hassan a ainsi voté contre, tandis que Manon Aubry s’est abstenue.L’ancien Insoumis François Ruffin s’est dit en “désaccord complet” avec le vote de ses anciens camarades. “La place d’un écrivain n’est pas en prison, qu’on soit d’accord ou pas avec ce qu’il écrit. Evidemment qu’il faut tout faire pour la libération d’un écrivain”, a-t-il réagi sur France Inter.Tollé également à droite. “Vous vous rendez compte que cette résolution demandait la libération immédiate d’un homme malade, d’un homme âgé. Et Mme Rima Hassan dit +non, je refuse, je vote contre+. C’est inhumain, c’est politiquement scandaleux. Et je demande d’ailleurs à LFI de se justifier”, a renchéri le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur Europe1/Cnews.Rima Hassan s’est défendue sur X en affirmant notamment “s’opposer à l’instrumentalisation qui est faite” du cas de M. Sansal par la droite et l’extrême droite dans les relations déjà houleuses entre la France et son ancienne colonie.M. Retailleau a admis que Boualem Sansal était “sans doute l’otage de cette relation tendue entre les deux pays. Boualem” et a demandé “au régime algérien un geste humanitaire”.Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris des déclarations de M. Sansal au média français Frontières, réputé d’extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie.Pour M. Glucksmann, ce vote est un argument supplémentaire pour justifier la rupture en France entre socialistes et Insoumis. “Notre vision du monde, nos principes ne sont pas les mêmes, Notre rapport au débat public n’est pas le même. Arrêtons l’hypocrisie”, a-t-il plaidé. 

Pakistan stick with spin as they chase West Indies series sweep

Head coach Aaqib Javed brushed aside criticism of Pakistan’s reliance on spin bowling as they seek a clean sweep against the West Indies in the second Test starting on Saturday.Pakistan completed a 127-run win inside three days in the opening Test, with spinners Sajid Khan taking nine wickets, Noman Ali six and Abrar Ahmed five for their third straight win at home.West Indies left-arm spinner Jomel Warrican also grabbed a career-best 7-32 as 34 of the 40 wickets in the match went to spinners.The second Test will also be played on a dry and grassless pitch in the central city of Multan.Former Pakistan players and analysts hit out at the spin-heavy strategy, saying the team would struggle on away tours where pitches may not be as conducive to spin.Aaqib, a fast bowler from an era dominated by the great pacemen Wasim Akram and Waqar Younis, insisted the spin assault would continue.”We found that the West Indies have a weakness in dealing with the spin bowling, so we exploited that and will do that again,” Aaqib told a news conference on Friday.West Indies skipper Kraigg Brathwaite had no qualms about Pakistan’s tactics.”Pakistan are playing at home and if they believe spinning pitches are their strength then that’s fine and that’s how cricket is played,” Brathwaite said.”I have played on pitches which took turn from day one but not like this, which had cracks from day one,” he said.- ‘Believe in your plan’ – West Indies will be without injured pace bowler Jayden Seales, who took three wickets in the first match and will be replaced by the experienced Kemar Roach.Pakistan are unlikely to make any changes.Brathwaite said his batters need more faith after the first Test, in which his team managed just 137 and 123 in their two innings, with Alick Athanaze the only one to reach a half century.”It was a difficult pitch to bat in the last game,” Brathwaite said.”I would say you need to believe in your plan from ball one and not think of the third or fourth ball.”Pakistan are eighth and the West Indies ninth and last on the World Test Championship table.Another victory in Multan could see the hosts rise to seventh.Pakistan were forced to make radical changes last year after losing the first of three Tests against England, their 11th straight home Test without a win.The Aaqib-led selection panel dropped out-of-form batter Babar Azam and rested pace spearheads Shaheen Shah Afridi and Naseem Shah.The tactics worked on the spin-friendly pitches in Rawalpindi and Pakistan went on to win the series 2-1.”If we had taken these decisions earlier we would have been in the race for World Test Championship final,” Aaqib said.

L’Arabie saoudite doit “boxer dans (sa) catégorie” sur la scène mondiale, affirme son ministre des Finances

L’Arabie saoudite doit “boxer dans (sa) catégorie” sur la scène internationale, vu sa place croissante dans les institutions et à l’heure du retour à la Maison-Blanche de Donald Trump, estime son ministre des Finances dans un entretien avec l’AFP à Davos.”Nous sommes un acteur clé de l’économie mondiale. Et nous devons boxer dans notre catégorie”, dit Mohammed al-Jadaan, interrogé en marge de la réunion annuelle du Forum économique mondial en Suisse.Pays le plus riche du monde arabe, l’Arabie saoudite pèse de façon croissante dans les institutions internationales, notamment depuis sa présidence du G20 des plus grandes économies mondiales en 2020. Le pays du Golfe, par l’intermédiaire de Mohammed al-Jadaan, préside aussi depuis 2024 le comité IMFC, chargé de conseiller le Fonds monétaire international (FMI) sur les questions monétaires et financières.Ryad est également un acteur géopolitique essentiel dans un Moyen-Orient fragile et un “Sud global” qui veut davantage avoir sa voix au chapitre.”Nous devons veiller à ce que les économies émergentes et les pays à faibles revenus fassent entendre leur voix. C’est pourquoi nous protégeons de toutes les manières possibles leurs intérêts dans ces institutions multilatérales”, a souligné le ministre, soulignant que le “Sud global” devient “plus gros que les économies avancées” concernant la taille de l’économie et la population.- Brics -Invité à rejoindre l’organisation des Brics, rassemblant les économies émergentes les plus puissantes dont la Chine, l’Inde ou la Russie, Mohammed al-Jadaan affirme que le royaume n’a “pas encore pris de décision”, tout en disant “évaluer (…) notre intérêt à rejoindre les Brics”.Selon une note du centre de réflexion Carnegie Endowment for International Peace, “l’Arabie saoudite ne peut pas risquer de s’aliéner la Chine ou la Russie”.”Mais elle ne peut pas non plus se permettre de faire porter un fardeau à ses relations avec l’Occident en approuvant de quelque manière que ce soit les tentatives de la Chine et de la Russie de construire un bloc anti-occidental”, ajoute le centre de réflexion.Cela explique en partie les hésitations saoudiennes, surtout vis-à-vis des Etats-Unis dont le nouveau président Donald Trump a été un proche du prince héritier du royaume Mohammed ben Salmane pendant son premier mandat. “Nous entretenons des relations économiques stratégiques très importantes avec les États-Unis, quel que soit le résident de la Maison Blanche”, a tempéré Mohammed al-Jadaan au lendemain de l’annonce par Ryad d’un élargissement de “ses investissements et échanges commerciaux avec les Etats-Unis à hauteur de 600 milliards de dollars sur quatre ans, voire davantage”.Le ministre a été interrogé par l’AFP avant le discours jeudi soir de Donald Trump, qui a invité Ryad et l’Opep à “baisser le coût du pétrole”.L’Arabie saoudite s’est lancée dans un vaste plan de modernisation, baptisé Vision 2030, piloté par le prince héritier, prévoyant d’attirer des investissements étrangers et de dynamiser son tourisme. Le royaume investit aussi massivement dans son “soft power”, à l’instar du tennis, du golf, la course automobile, ainsi que le football avec le rachat du club britannique de Newcastle, à la faveur de son richissime fonds souverain PIF.Le pays va également accueillir la coupe du monde de football 2034, au grand dam de certaines ONG qui critiquent les nombreux décès de travailleurs migrants sur les chantiers du projet Vision 2030.”Ce n’est absolument pas vrai”, a réagi le ministre, interrogé sur ces mises en cause. Il affirme faire jeu “égal” avec “les meilleures normes de protection des travailleurs au monde aujourd’hui”. “La coupe du monde est une partie, je ne dirais pas petite, mais elle fait partie d’un grand plan”, a poursuivi Mohammed al-Jadaan: “Pour nous, investir dans le sport, le divertissement et la culture pour attirer des investisseurs est en fait un excellent pari.”