Au moins 33 Palestiniens tués dans un pilonnage israélien à Gaza selon les secours

La Défense civile locale a annoncé la mort de 33 Palestiniens, la plupart des enfants, dans des frappes israéliennes dimanche dans la bande de Gaza, où Israël a intensifié sa campagne aérienne et terrestre malgré les pressions internationales pour cesser la guerre.Après des dizaines de morts rapportés quotidiennement ces derniers jours à Gaza, la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués et 100 blessés “dans des frappes avant l’aube sur des tentes de déplacés dans la zone d’Al-Mawassi” près de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien dévasté et assiégé. A Jabalia (nord), sept personnes ont été tuées dans un raid israélien contre leur maison et quatre ont péri à Al-Zawayda (centre) et à Khan Younès, selon le porte-parole de l’organisation de secours, Mahmoud Bassal. “Plus de la moitié des 33 martyrs sont des enfants”, a-t-il dit.A l’hôpital Nasser de Khan Younès, où les victimes ont été transportées à bord d’ambulances, des corps couverts de draps blancs sur lesquels sont inscrits les noms des morts sont placés à même le sol, selon des images de l’AFP. A côté, des proches pleurent.Sur le lieu des frappes à Al-Mawassi, des Palestiniens tentent de récupérer ce qui reste de leurs effets après la destruction de leurs tentes. “J’ai entendu le bruit des explosions, puis les vitres et les pierres sont tombées sur moi. Il n’y avait que poussière”, raconte Saleh Hamida après la frappe qui a détruit une habitation voisine à al-Zawayda.- “Pas le moment de reculer” -Le ministère de la Santé du Hamas a en outre accusé Israël d’assiéger l’hôpital indonésien dans le nord de Gaza. “Un état de panique et de confusion règne parmi les patients, les blessés et les équipes médicales”, selon lui.La veille, l’armée israélienne a annoncé “l’expansion” de son offensive avec des “frappes d’envergure” et l’acheminement de forces pour “prendre le contrôle de zones” de Gaza.Objectif: “la libération des otages et la défaite du Hamas”, a-t-elle affirmé, en allusion aux otages enlevés durant l’attaque d’une violence sans précédent contre Israël menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.En riposte à cette attaque, Israël a juré de détruire le Hamas et son armée a lancé une offensive à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts, poussé les quelque 2,4 millions d’habitants à se déplacer plusieurs fois et provoqué un désastre humanitaire.Parallèlement à l’intensification des opérations israéliennes, le Hamas a annoncé samedi la reprise de négociations indirectes avec Israël à Doha “sans aucune condition préalable”.Le même jour, le Likoud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré que ce dernier était “en contact permanent” avec la délégation israélienne et avait ordonné aux négociateurs “de rester à Doha pour le moment”.Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite, a de nouveau dit son opposition à tout accord, affirmant que “ce n’est pas le moment de reculer”.- “Tout un peuple” -Après le blocage de négociations pour prolonger une trêve qui a duré deux mois, Israël a repris le 18 mars ses bombardements à Gaza. En outre, depuis le 2 mars, il bloque l’entrée de toute aide humanitaire vitale pour la population du territoire.Début mai, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a annoncé un plan pour “la conquête” de Gaza, d’où Israël s’était unilatéralement retiré en 2005 après 38 ans d’occupation.Allié d’Israël, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a déclaré, après un appel téléphonique samedi avec M. Netanyahu, que sans accord sur la libération des otages, “nous anticipons qu’Israël poursuivra ses opérations”.A l’étranger, les appels se sont multipliés pour cesser la guerre. Il faut “arrêter le massacre à Gaza”, a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. “Ca suffit”, a lancé le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani.”Tout un peuple est soumis à une force militaire écrasante et disproportionnée”, a déclaré le président du Conseil européen Antonio Costa.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.Les représailles israéliennes ont tué au moins 53.272 Gazaouis, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Gaza rescuers say children among 33 killed in Israeli strikes

Gaza’s civil defence agency said Israeli air strikes on Sunday killed at least 33 people, more than half of them children, a day after Israel announced an expanded military campaign in the besieged territory.Israel’s military has said the expansion of its operations is aimed at “achieving all the war’s objectives” including releasing hostages and “the defeat of Hamas”.The intensified assault comes as international concern has mounted over worsening humanitarian conditions in Gaza due to an Israeli aid blockade since March 2.Civil defence spokesman Mahmud Bassal told AFP on Sunday that 22 people were killed and at least 100 others wounded in a predawn attack on tents sheltering displaced Palestinians in Al-Mawasi, in the southern Gaza Strip.AFPTV footage showed people sifting through the wreckage of ruined shelters and rescuers treating the wounded.At a hospital in nearby Khan Yunis city, young men mourned over the shrouded bodies of loved ones laid out on the ground outside.In northern Gaza, Bassal said seven people were killed in a strike on a house in Jabalia, while the Al-Awda hospital in the same area reported damage.Four more deaths were recorded in the central area of Al-Zawayda and in Khan Yunis in the south, according to Bassal.He said that the “series of violent Israeli air strikes” across Gaza overnight and in the early morning resulted in a total of “at least 33 martyrs, more than half of whom were children”.There was no immediate comment from the Israeli military.- ‘Ceasefire, now’ -The announcement of Israel’s stepped-up campaign drew international criticism on Saturday.UN chief Antonio Guterres, addressing an Arab League summit in Baghdad, said he was “alarmed” at the escalation and called for “a permanent ceasefire, now”.The summit’s final statement urged the international community “to exert pressure to end the bloodshed”.Italy urged Israel to stop the strikes, while Germany said it was “deeply concerned”. European Council President Antonio Costa said he was “shocked by the news from Gaza”.Israel resumed its operations in the territory on March 18, ending a two-month truce in the war.In Tel Aviv, demonstrators took to the streets on Saturday to protest against Prime Minister Benjamin Netanyahu’s government and demand it strike a deal to secure the release of the remaining hostages.”Instead of bringing them all home by agreeing to the deal that is on the table, Netanyahu is dragging us into a needless political war that will lead to the death of the hostages and soldiers,” said protester Zahiro Shahar Mor, nephew of slain hostage Avraham Munder.Of the 251 hostages taken during Hamas’s October 7, 2023 attack that triggered the war, 57 remain in Gaza, including 34 the military says are dead.- Doha talks -Senior Hamas official Taher al-Nunu said Saturday that new talks on ending the war had begun in Doha “without any preconditions from either side”.Previous negotiations mediated by Qatar, Egypt and the United States failed to secure a breakthrough, but the talks have been ongoing.Netanyahu’s Likud party said he had been “in continuous contact” with the Israeli delegation and had ordered the negotiators “to remain in Doha for the time being”.Israel’s far-right National Security Minister Itamar Ben Gvir argued against a deal, saying “now is not the time to pull back”.Israel has faced increasing pressure to lift its aid blockade, as UN agencies warn of critical shortages of food, clean water, fuel and medicine.Marwan Sultan, director of the Indonesian Hospital in northern Gaza, said that the situation there was “catastrophic” amid nearby attacks and “a severe shortage” of supplies.On Sunday, the health ministry in Hamas-run Gaza accused Israel of laying siege to the hospital, where it said “a state of panic and confusion is prevailing… severely hampering the provision of emergency medical care”.Hamas’s October 2023 attack resulted in the deaths of 1,218 people on the Israeli side, mostly civilians, according to an AFP tally based on official figures.The Gaza health ministry said that at least 3,131 people have been killed since Israel resumed strikes on March 18, taking the war’s overall toll to 53,272.

Les frères Dardenne et leurs “Jeunes mères” pour émouvoir le Festival de Cannes

Un sanctuaire pour s’extraire d’un parcours cabossé: “Jeunes mères”, en lice pour offrir une 3e Palme d’or record aux frères Dardenne, suit cinq adolescentes hébergées dans une maison maternelle, qui tentent de construire une vie meilleure pour elles et leurs enfants.Emotionnellement intense, le film, qui sera présenté au dernier jour du Festival de Cannes vendredi, sort en salles en France à la même date.Rejetée par les siens à l’annonce de sa grossesse, Naïma (Samia Hilmi) quitte la maison maternelle, prête à se lancer dans la vie de mère célibataire dont elle avait honte. Julie (Elsa Houben), ancienne toxicomane, Jessica (Babette Verbeek), abandonnée par une mère qui le fut elle-même adolescente, Perla (Lucie Laruelle) et Ariane (Janaina Halloy Fokan), filles de femmes alcooliques ou en proie à des troubles psychiques, sont elles aussi sur cette voie.”Le film va raconter comment chacune va se libérer d’un poids, d’un destin qui leur a été, comme tous les destins, imposé, et à travers quel chemin elles doivent passer pour se libérer de ce destin qui les poursuit depuis leur enfance”, résume Jean-Pierre Dardenne pour l’AFP.Trait d’union entre ces cinq jeunes mères, une maison maternelle, qui accueille des femmes enceintes sans ressources, visitée dans le cadre d’un autre projet de scénario par le duo belge, primé à Cannes pour “Rosetta” (1999) et “L’Enfant” (2005).- “Se libérer” -“C’est un peu ce lieu qui nous a décidés à faire ce film”, se remémore Jean-Pierre Dardenne. “Quand je dis le lieu, c’est aussi les jeunes femmes, les éducatrices, la psychologue, la directrice qui nous ont captés, ce qu’il s’y passait, ce qu’on a ressenti. (…) Comme si le lieu, ces gens nous avaient dit: racontez nos histoires.”Histoires au pluriel car le long-métrage, marqué du sceau du réalisme caractéristique des deux cinéastes, ne documente ni le fonctionnement d’une maison maternelle ni la maternité adolescente. “Ce sont des destins individuels, (…) il y a chaque fois une histoire très particulière”, portée avec justesse par un quintet d’actrices peu expérimentées, souligne Luc Dardenne. “Ce qui nous a intéressés, c’était de trouver cinq personnes qui vivent cinq choses différentes, même si, évidemment, c’est chaque fois lié à la relation à un enfant.”Dans la veine du cinéma social, dont les deux Belges sont parmi les plus illustres représentants, “Jeunes mères” développe “comment pèse sur chacune l’histoire sociale, la pauvreté, le fait d’avoir déjà une mère qui vous a abandonné… et comment se battre avec ça”, poursuit Luc Dardenne.C’est souvent douloureux, mais c’est aussi lumineux car ce qui a “vraiment intéressé” le duo, ajoute-t-il, ç’a été “de trouver les scènes qui permettaient à ces jeunes filles de se libérer de cet emprisonnement dans lequel elles étaient”.Entre espoirs, embûches, réussites et renoncements, le spectateur fait aux côtés de Naïma, Julie, Jessica, Perla et Ariane l’expérience de la résilience. “C’est surtout une histoire sensible”, conclut le cinéaste. “C’est ça qu’on a essayé de transférer sur l’écran.”

Aude: l’aloe vera au lieu de la vigne pour s’adapter à la sécheresse

Face au changement climatique, le viticulteur Laurent Maynadier, issu d’une famille de vignerons dans l’Aude depuis 13 générations, diversifie ses cultures en adoptant l’aloe vera, une plante de milieux arides dont il vient de récolter les premières fleurs.”On a testé des plantes aromatiques (thym, romarin, origan, sauge, lavande)” et deux d’entre elles “sont sorties du lot: l’aloe vera et le romarin. Le romarin, lui, n’est pas rentable. On s’est donc dirigé vers l’aloe vera”, explique avec conviction Laurent Maynadier, alors qu’il taille des fleurs jaunes en forme d’épis à l’aide d’un sécateur.”L’aloe vera est peu gourmand en eau, par rapport à la vigne. Il en a besoin de cinquante à cent fois moins, donc c’est quand même un gros avantage. C’est aussi une plante qui ne nécessite pas de produits phytosanitaires”, poursuit-il, sous le soleil qui arrose généreusement son exploitation à Fitou, dans les Corbières.A l’instar d’autres parties de l’Aude ou des Pyrénées-Orientales, cette zone est frappée par une sécheresse persistante depuis plusieurs années. Une tendance lourde liée au changement climatique que des pluies ponctuelles – comme celles qui ont largement dépassé la moyenne enregistrées en mars dans l’Aude – ne sauraient modifier de manière substantielle.Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a rappelé cette semaine que “les niveaux des nappes du Roussillon et du massif des Corbières restent bas à très bas” et le resteront dans les prochains mois. “Peu importe le scénario de pluies ou de températures”, insiste le BRGM.Dans ce contexte, Laurent Maynadier est loin d’être le seul à réduire la part des vignes dans son exploitation ou à diversifier sa production. Et l’aloe vera n’est pas non plus la seule plante introduite par des agriculteurs audois ou des Pyrénées-Orientales.Près de 5.000 hectares de vignes doivent être arrachés dans l’Aude – sur près de 27.500 dans toute la France – dans le cadre d’un dispositif gouvernemental mis en place en octobre dernier.Des pistachiers, des oliviers, voire des caroubiers, sont parfois plantés à leur place, souvent dans l’idée de les faire cohabiter avec la vigne.- Garder le métier des ancêtres -Laurent Maynadier a quant à lui déjà arraché la moitié de ses vignes: il en cultive actuellement neuf hectares, contre 18 il y a cinq ans. Ses 3.000 plantes d’aloe vera occupent actuellement une parcelle de 5.000 m2 (un demi-hectare), une surface qu’il compte augmenter, tout en expérimentant d’autres variétés de milieux arides, comme l’arganier.Et, bien entendu, il tient absolument à garder le métier de ses ancêtres.”Non, la vigne, je n’imagine pas l’abandonner un seul instant. Par contre, on sera obligé de revoir notre manière de travailler”, souligne-t-il, debout dans sa cave aux murs en pierre.Il faudra notamment “avoir un couvert végétal, avoir de l’agroforesterie, un paillage au sol. Ce sont des techniques (…) que l’on développera pour maintenir l’activité viticole”, ajoute-t-il, devant son alambic.Un alambic qui servira aussi à transformer la fleur de l’aloe vera. Le vigneron cultive depuis trois ans cette plante dont il met déjà à profit la palme.”La fleur, c’est la première fois que l’on va l’utiliser (…) pour faire des distillats, des eaux florales. Et cette eau florale a deux vocations: d’une part être utilisée dans les cosmétiques et d’autre part être utilisée en alimentaire”, précise-t-il.”C’est extrêmement intéressant économiquement. C’est plus intéressant aujourd’hui que la vigne”, relève-il, avant de résumer: “Je suis vigneron, je suis attaché à cette production, mais je sais aussi calculer.”lb-ech-vgr-dmc/ap/jco/er

Aude: l’aloe vera au lieu de la vigne pour s’adapter à la sécheresse

Face au changement climatique, le viticulteur Laurent Maynadier, issu d’une famille de vignerons dans l’Aude depuis 13 générations, diversifie ses cultures en adoptant l’aloe vera, une plante de milieux arides dont il vient de récolter les premières fleurs.”On a testé des plantes aromatiques (thym, romarin, origan, sauge, lavande)” et deux d’entre elles “sont sorties du lot: l’aloe vera et le romarin. Le romarin, lui, n’est pas rentable. On s’est donc dirigé vers l’aloe vera”, explique avec conviction Laurent Maynadier, alors qu’il taille des fleurs jaunes en forme d’épis à l’aide d’un sécateur.”L’aloe vera est peu gourmand en eau, par rapport à la vigne. Il en a besoin de cinquante à cent fois moins, donc c’est quand même un gros avantage. C’est aussi une plante qui ne nécessite pas de produits phytosanitaires”, poursuit-il, sous le soleil qui arrose généreusement son exploitation à Fitou, dans les Corbières.A l’instar d’autres parties de l’Aude ou des Pyrénées-Orientales, cette zone est frappée par une sécheresse persistante depuis plusieurs années. Une tendance lourde liée au changement climatique que des pluies ponctuelles – comme celles qui ont largement dépassé la moyenne enregistrées en mars dans l’Aude – ne sauraient modifier de manière substantielle.Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a rappelé cette semaine que “les niveaux des nappes du Roussillon et du massif des Corbières restent bas à très bas” et le resteront dans les prochains mois. “Peu importe le scénario de pluies ou de températures”, insiste le BRGM.Dans ce contexte, Laurent Maynadier est loin d’être le seul à réduire la part des vignes dans son exploitation ou à diversifier sa production. Et l’aloe vera n’est pas non plus la seule plante introduite par des agriculteurs audois ou des Pyrénées-Orientales.Près de 5.000 hectares de vignes doivent être arrachés dans l’Aude – sur près de 27.500 dans toute la France – dans le cadre d’un dispositif gouvernemental mis en place en octobre dernier.Des pistachiers, des oliviers, voire des caroubiers, sont parfois plantés à leur place, souvent dans l’idée de les faire cohabiter avec la vigne.- Garder le métier des ancêtres -Laurent Maynadier a quant à lui déjà arraché la moitié de ses vignes: il en cultive actuellement neuf hectares, contre 18 il y a cinq ans. Ses 3.000 plantes d’aloe vera occupent actuellement une parcelle de 5.000 m2 (un demi-hectare), une surface qu’il compte augmenter, tout en expérimentant d’autres variétés de milieux arides, comme l’arganier.Et, bien entendu, il tient absolument à garder le métier de ses ancêtres.”Non, la vigne, je n’imagine pas l’abandonner un seul instant. Par contre, on sera obligé de revoir notre manière de travailler”, souligne-t-il, debout dans sa cave aux murs en pierre.Il faudra notamment “avoir un couvert végétal, avoir de l’agroforesterie, un paillage au sol. Ce sont des techniques (…) que l’on développera pour maintenir l’activité viticole”, ajoute-t-il, devant son alambic.Un alambic qui servira aussi à transformer la fleur de l’aloe vera. Le vigneron cultive depuis trois ans cette plante dont il met déjà à profit la palme.”La fleur, c’est la première fois que l’on va l’utiliser (…) pour faire des distillats, des eaux florales. Et cette eau florale a deux vocations: d’une part être utilisée dans les cosmétiques et d’autre part être utilisée en alimentaire”, précise-t-il.”C’est extrêmement intéressant économiquement. C’est plus intéressant aujourd’hui que la vigne”, relève-il, avant de résumer: “Je suis vigneron, je suis attaché à cette production, mais je sais aussi calculer.”lb-ech-vgr-dmc/ap/jco/er

Aude: l’aloe vera au lieu de la vigne pour s’adapter à la sécheresse

Face au changement climatique, le viticulteur Laurent Maynadier, issu d’une famille de vignerons dans l’Aude depuis 13 générations, diversifie ses cultures en adoptant l’aloe vera, une plante de milieux arides dont il vient de récolter les premières fleurs.”On a testé des plantes aromatiques (thym, romarin, origan, sauge, lavande)” et deux d’entre elles “sont sorties du lot: l’aloe vera et le romarin. Le romarin, lui, n’est pas rentable. On s’est donc dirigé vers l’aloe vera”, explique avec conviction Laurent Maynadier, alors qu’il taille des fleurs jaunes en forme d’épis à l’aide d’un sécateur.”L’aloe vera est peu gourmand en eau, par rapport à la vigne. Il en a besoin de cinquante à cent fois moins, donc c’est quand même un gros avantage. C’est aussi une plante qui ne nécessite pas de produits phytosanitaires”, poursuit-il, sous le soleil qui arrose généreusement son exploitation à Fitou, dans les Corbières.A l’instar d’autres parties de l’Aude ou des Pyrénées-Orientales, cette zone est frappée par une sécheresse persistante depuis plusieurs années. Une tendance lourde liée au changement climatique que des pluies ponctuelles – comme celles qui ont largement dépassé la moyenne enregistrées en mars dans l’Aude – ne sauraient modifier de manière substantielle.Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a rappelé cette semaine que “les niveaux des nappes du Roussillon et du massif des Corbières restent bas à très bas” et le resteront dans les prochains mois. “Peu importe le scénario de pluies ou de températures”, insiste le BRGM.Dans ce contexte, Laurent Maynadier est loin d’être le seul à réduire la part des vignes dans son exploitation ou à diversifier sa production. Et l’aloe vera n’est pas non plus la seule plante introduite par des agriculteurs audois ou des Pyrénées-Orientales.Près de 5.000 hectares de vignes doivent être arrachés dans l’Aude – sur près de 27.500 dans toute la France – dans le cadre d’un dispositif gouvernemental mis en place en octobre dernier.Des pistachiers, des oliviers, voire des caroubiers, sont parfois plantés à leur place, souvent dans l’idée de les faire cohabiter avec la vigne.- Garder le métier des ancêtres -Laurent Maynadier a quant à lui déjà arraché la moitié de ses vignes: il en cultive actuellement neuf hectares, contre 18 il y a cinq ans. Ses 3.000 plantes d’aloe vera occupent actuellement une parcelle de 5.000 m2 (un demi-hectare), une surface qu’il compte augmenter, tout en expérimentant d’autres variétés de milieux arides, comme l’arganier.Et, bien entendu, il tient absolument à garder le métier de ses ancêtres.”Non, la vigne, je n’imagine pas l’abandonner un seul instant. Par contre, on sera obligé de revoir notre manière de travailler”, souligne-t-il, debout dans sa cave aux murs en pierre.Il faudra notamment “avoir un couvert végétal, avoir de l’agroforesterie, un paillage au sol. Ce sont des techniques (…) que l’on développera pour maintenir l’activité viticole”, ajoute-t-il, devant son alambic.Un alambic qui servira aussi à transformer la fleur de l’aloe vera. Le vigneron cultive depuis trois ans cette plante dont il met déjà à profit la palme.”La fleur, c’est la première fois que l’on va l’utiliser (…) pour faire des distillats, des eaux florales. Et cette eau florale a deux vocations: d’une part être utilisée dans les cosmétiques et d’autre part être utilisée en alimentaire”, précise-t-il.”C’est extrêmement intéressant économiquement. C’est plus intéressant aujourd’hui que la vigne”, relève-il, avant de résumer: “Je suis vigneron, je suis attaché à cette production, mais je sais aussi calculer.”lb-ech-vgr-dmc/ap/jco/er

Foule de fidèles et dirigeants étrangers à la messe inaugurale de Léon XIV

Dix jours après son élection à la tête de l’Eglise catholique, Léon XIV s’est offert dimanche matin son premier bain de foule place Saint-Pierre avant la messe d’inauguration de son pontificat, en présence de dizaines de milliers de fidèles et de dirigeants étrangers dont le vice-président américain JD Vance.Cette messe solennelle riche en rites et symboles, qui débutera à 10H00 (08H00 GMT) sur la place Saint-Pierre de Rome encadrée par un lourd dispositif de sécurité, marque le début officiel du pontificat du premier pape américain de l’histoire deux fois millénaire de l’Eglise catholique.Robert Francis Prevost, élu le 8 mai après un conclave de 24 heures, y recevra à cette occasion les emblèmes pontificaux, le pallium, bande d’étoffe qui se porte sur la chasuble, et l’anneau du pêcheur, une bague rendue inutilisable après la mort de chaque pape.Avant la messe, le pape de 69 ans, qui a passé plus de 20 ans au Pérou, est allé en papamobile au contact des fidèles, un exercice très apprécié de son prédécesseur François. Debout et souriant à bord du petit véhicule blanc, il a salué et béni la foule qui l’a applaudi, certains criant son nom, d’autres agitant des drapeaux de leur pays d’origine.”L’atmosphère est festive et joyeuse, dans l’espérance d’un avenir meilleur”, a confié à l’AFP Giovanni Milano, un Sicilien de 31 ans. Inacia Lisboa, une Cap-Verdienne de 71 ans vivant à Rome, dit s’être “levée à l’aube pour voir le nouveau pape”, dont elle apprécie le “charisme” et attend “qu’il prie pour nous tous et la paix dans le monde, dont nous avons tant besoin”. “C’est la chose la plus importante, le reste suivra, comme on dit”, a-t-elle ajouté.Son homélie devrait donner le ton de son pontificat, au terme d’une première semaine chargée lors de laquelle il a appelé à la paix, au dialogue et à davantage de justice sociale.Le vice-président américain JD Vance – dernier dirigeant à rencontrer le pape François, le 20 avril à la veille de sa mort – sera présent aux côtés du secrétaire d’Etat Marco Rubio, ces deux responsables étant d’ailleurs de fervents catholiques.L’élection de Léon XIV, natif de Chicago, a suscité un vif enthousiasme aux Etats-Unis même s’il s’était opposé à la politique antimigratoire de l’administration Trump, notamment sur son compte X, supprimé depuis.Sont également attendus les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky, israélien Isaac Herzog et nigérian Bola Ahmed Tinubu, ainsi que leur homologue péruvienne Dina Boluarte. Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre français François Bayrou, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen seront aussi place Saint-Pierre.- Cérémonial millimétré -Du côté des têtes couronnées, le roi et la reine Philippe et Mathilde de Belgique, Felipe VI et Letizia d’Espagne, le prince Edouard d’Edimbourg ont, entre autres, annoncé leur présence.Bien qu’aucun pape n’ait été couronné lors d’une messe d’investiture depuis Paul VI en 1963, l’événement demeure grandiose et empreint de traditions.Après s’être recueilli devant le tombeau de Saint Pierre, sous l’autel central de la basilique, le nouveau guide spirituel des 1,4 milliard de catholiques se rendra en procession jusqu’à la place pour la messe célébrée en plusieurs langues et retransmise en direct en mondovision.À l’issue de la cérémonie, le pape saluera une par une les délégations des chefs d’État à l’intérieur de la plus grande église du monde.Comme pour les funérailles de François le 26 avril, les autorités italiennes ont annoncé des mesures de sécurité drastiques avec 5.000 membres des forces de l’ordre et 2.000 volontaires de la protection civile déployés dans la capitale italienne.Des tireurs d’élite, des plongeurs, une couverture aérienne de l’armée de l’air et des opérations anti-drones seront également mis en place.Les fidèles et visiteurs qui ne pourront pas accéder à la place pourront suivre la cérémonie sur des écrans géants installés sur la Via della Conciliazione, la grande avenue menant au Vatican.Au cours de sa première semaine en tant que pape, Léon XIV a profité de ses audiences pour lancer ses premiers appels, de la libération des journalistes emprisonnés à la proposition de médiation aux belligérants du monde entier.Devant le corps diplomatique vendredi, il a insisté sur son engagement social et appelé à lutter contre les “inégalités mondiales” et les “conditions de travail indignes”, dans la lignée de Léon XIII (1878-1903), artisan de la doctrine sociale de l’Eglise.Sur une note plus légère, le pape, passionné de tennis, a également reçu au Vatican le N.1 mondial, l’Italien Jannik Sinner, qui lui a offert une raquette.