Trump pose des conditions à l’aide pour les catastrophes naturelles

Donald Trump s’est rendu vendredi dans des zones sinistrées de Californie et de Caroline du Nord, en utilisant son premier déplacement présidentiel pour transformer l’aide fédérale aux catastrophes naturelles en objet de marchandage politique. Le milliardaire républicain a choisi de se rendre d’abord en Caroline du Nord, Etat républicain durement frappé par un ouragan en octobre, avant d’aller en Californie démocrate, où Los Angeles compte encore ses morts dans les ruines laissées par les incendies des deux dernières semaines.En Caroline du Nord, M. Trump a expliqué qu’il allait “réformer fondamentalement”, voire “peut-être supprimer” la FEMA, l’agence fédérale de réponse aux ouragans, incendies et autres désastres. Il a également affirmé qu’il n’aiderait Los Angeles à se reconstruire que si la Californie coopérait un minimum avec son administration.”Je veux deux choses à Los Angeles. Je veux des preuves d’identité pour les électeurs et je veux que l’eau soit libérée”, a lâché le tribun.Le septuagénaire est persuadé de longue date que la Californie permet aux sans-papiers de voter, sans preuves de fraudes massives. Il répète aussi depuis des semaines un mensonge démenti par tous les experts, selon lequel l’Etat démocrate gèrerait mal son eau et n’aurait eu qu’à ouvrir un robinet pour sauver Los Angeles des flammes.- “Régler le problème” -Mais à son arrivée en Californie, où il a survolé le quartier en ruines de Pacific Palisades, M. Trump a changé de ton.”Le gouvernement fédéral vous soutient à 100%”, a-t-il assuré devant des élus locaux et des habitants. “Je vais vous donner tout ce que vous voulez. Je vais vous donner plus que n’importe quel président ne vous aurait jamais donné.””Je ne crois pas qu’on puisse réaliser à quel point c’est dur, à quel point c’est dévasté, tant qu’on ne l’a pas vu”, a-t-il ajouté. “C’est incroyable.”Le gouverneur démocrate Gavin Newsom, que M. Trump qualifie souvent de “racaille”, l’a brièvement accueilli à l’aéroport.”Nous voulons régler le problème”, a assuré le président, après une poignée de main. “Le moyen d’y arriver, c’est de travailler ensemble avec le gouverneur de l’Etat”, a-t-il ajouté. “Ils auront besoin de beaucoup d’aides fédérales. A moins que vous n’en ayez pas besoin?””Nous allons avoir besoin de votre aide”, a reconnu M. Newsom, en se disant prêt à “travailler ensemble pour assurer un rétablissement rapide”.Le président érige de longue date la Californie en contre-modèle pour le pays, en dénonçant ses politiques sociétales jugées trop à gauche et son engagement envers la transition énergétique.La Californie est aussi un Etat sanctuaire, qui refuse de suivre les injonctions de M. Trump sur les expulsions de sans-papiers.- Expulsions -En parallèle de ce déplacement, l’administration de M. Trump a continué de mettre en scène l’offensive anti-immigration promise pendant sa campagne.La Maison Blanche s’est targuée la veille de l’arrestation de “538 migrants criminels illégaux” et a assuré que “des centaines” avaient été expulsés par avions militaires plutôt que civils pour la première fois. “Nous sortons les pires criminels” du pays, a assuré M. Trump à Asheville (Caroline du nord), sa première étape.”C’est une pure opération de propagande”, a asséné sur X Aaron Reichlin-Melnick, expert du American Immigration Council. A titre de comparaison, sous la présidence de Joe Biden, quelque 270.000 personnes ont été expulsées pendant l’exercice budgétaire 2024 (d’octobre à fin septembre), un chiffre annuel jamais atteint durant le premier mandat de Donald Trump (2017-2021).Un total de 265 migrants expulsés des Etats-unis ont atterri vendredi au Guatemala, selon les autorités locales. Selon la Maison Blanche, quatre avions transportant des migrants expulsés sont en outre partis pour le Mexique, ce que n’a pas confirmé Mexico.Le gouvernement mexicain s’est dit prêt à coopérer pour accueillir ses citoyens expulsés. “Nous accepterons toujours l’arrivée de Mexicaines et de Mexicains sur notre territoire à bras ouverts”, a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.Donald Trump a promis d’expulser au total des “millions” de personnes.Le président républicain a aussi pris vendredi une série de mesures contre le droit à l’avortement et adressé un message de soutien aux dizaines de milliers de personnes qui ont défilé à Washington contre l’IVG.Son administration a, dans le même temps, demandé le licenciement des fonctionnaires chargés de promouvoir la diversité et remporté une victoire avec la confirmation par le Sénat de son choix, contesté au sein même de son parti, de Pete Hegseth comme patron du Pentagone. 

US Senate confirms former Fox News co-host as Pentagon chief

The US Senate narrowly confirmed former Fox News co-host Pete Hegseth as Pentagon chief on Friday, despite allegations of alcohol abuse, sexual misconduct and other fears about his ability to lead the world’s most powerful military.Three Republican senators voted against Donald Trump’s pick as secretary of defense, resulting in a 50-50 tie that required J.D. Vance to cast the deciding ballot — only the second time in history a vice president has had to intervene to save a cabinet nominee.The razor-edged result underscored concerns about Hegseth, who will take over the Pentagon with war raging in Ukraine, the Middle East volatile despite ceasefires in Lebanon and Gaza, and as Trump expands the military’s role in security on the US-Mexico border.The 44-year-old is a former Army National Guard officer who until recently worked as a co-host for Fox News — one of Trump’s favored television channels.Hegseth has a combative media personality, fierce loyalty and telegenic looks — common hallmarks in Trump’s entourage.Supporters say Hegseth’s deployments in Afghanistan and Iraq give him the insight to run the Defense Department better than more experienced officials who would normally be considered for the job.He has pledged to focus the military on “lethality” and to bring back “warrior culture” to the Pentagon.In confirming him, Republicans brushed aside his lack of experience leading an organization anywhere near the size of the Defense Department — the country’s largest employer with some three million personnel.They also approved Hegseth despite allegations of financial mismanagement at veterans’ nonprofits where he previously worked, reports of excessive drinking, and allegations that he sexually assaulted a woman in California.Asked during his confirmation hearing last week about criticism he has faced, Hegseth said there was a “coordinated smear campaign” against him, and that he is “not a perfect person, but redemption is real.”Trump has stood by him, telling reporters Friday: “Pete’s a very, very good man.”Shortly after he was confirmed, Trump wrote on his Social Truth platform: “Congratulations to Pete Hegseth. He will make a great Secretary of Defense!”- ‘Erratic and aggressive behavior’ -But three Republicans — senators Susan Collins, Mitch McConnell and Lisa Murkowski — were unconvinced and voted against him.Murkowski said on X the day before the Friday vote that “past behaviors Mr Hegseth has admitted to, including infidelity on multiple occasions, demonstrate a lack of judgment that is unbecoming of someone who would lead our armed forces.”Prior to his approval by the full Senate, lawmakers received an affidavit from Hegseth’s former sister-in-law Danielle Hegseth that added to the allegations against him.”I believe Hegseth has an alcohol abuse problem and was abusive to his ex-wife Samantha,” the affidavit said, though it noted that Danielle Hegseth did not personally witness physical or sexual abuse by the incoming defense secretary.Danielle Hegseth however said she “personally observed… Hegseth’s erratic and aggressive behavior over many years,” that she was subjected to emotional abuse by him, and that she was told by his ex-wife that she once hid from him in a closet because she “feared for her personal safety.”According to the affidavit, Hegseth also told his ex-sister-in-law that women should not work or have the right to vote, and said that “Christians needed to have more children so they can overtake the Muslim population.”During his combative confirmation hearing, Hegseth stuck to his opposition to diversity, equity and inclusion policies — long a bugbear for Republicans — saying they are “dividing troops inside formations, causing commanders to walk on eggshells, not putting meritocracy first.”But he sought to soften past remarks opposing women serving in combat, telling lawmakers that “women will have access to ground combat roles… given the standards remain high.”Three more of Trump’s most contentious nominees will soon be grilled by lawmakers.Kash Patel — Trump’s nominee to lead the FBI — Tulsi Gabbard, his pick for director of national intelligence, and Robert F Kennedy Jr, the president’s choice for secretary of health and human services, are expected to have Senate hearings next week.

Olivier Derivière mène la musique de jeu vidéo à la baguette

“Depuis mes 6 ans, je ne sors jamais sans une console”: fasciné très tôt par les univers virtuels et inspiré par l’Américain John Williams, le Français Olivier Derivière est devenu l’un des compositeurs en vue de musiques de jeux vidéo.Une partition d’un côté, une manette de l’autre, il peaufine devant son ordinateur dernier cri la bande musicale de “South of Midnight”, prochain jeu d’aventure du studio canadien Compulsion Games prévu pour le 8 avril.”C’est (m)a plus grosse production”, raconte Olivier Derivière, 46 ans, en diffusant plusieurs chansons aux sonorités empruntées au “Deep South” américain, alors que plus d’une centaine de sessions d’enregistrement, partagées entre Nashville aux États-Unis, Abbey Road à Londres et son studio en banlieue parisienne, ont été nécessaires pour composer sept heures de musique.Dès son enfance niçoise, ce fils d’un gérant de société et d’une cheffe de cÅ“ur a grandi “dans un monde musical”. “À 5 ans, je découvrais U2 et les Pink Floyd grâce à mon père, quand mes copains écoutaient des chansons françaises”, se souvient-il.C’est aussi à cette époque qu’il se découvre une autre passion: les jeux vidéo.- “Modèle” -“Le jour où on m’a montré le Commodore 64 (une console sortie en 1982, NDLR) bouger un pixel, ça a été la révolution dans mon cerveau”, confie le compositeur, qui apprend à programmer pour écrire de la musique avec la machine. Bac scientifique en poche, Olivier Derivière enchaîne plusieurs cursus “chaotiques” dans l’informatique et la musique, avant de s’envoler pour Boston, à la faveur d’une bourse pour étudier au Berklee College of Music.Il y fréquente l’Orchestre symphonique de Boston et se lie d’amitié avec John Williams, l’homme derrière les B.O. de nombreux films de Steven Spielberg ou de la saga Star Wars, qui devient rapidement son “modèle” et lui enseigne la patience.De retour en France au début des années 2000, il se lance dans la musique de jeu avec “Obscure” (2004), développé par un petit studio du nord de la France.Depuis, il a Å“uvré sur plus d’une vingtaine de titres, essentiellement pour des studios français comme Asobo (“A Plague Tale”), Don’t Nod (“Remember Me”) ou Ubisoft (“Assassin’s Creed”).”J’ai commencé dans une toute petite pièce. Un ordinateur, deux enceintes et c’était tout”, rembobine Olivier Derivière avec un sourire, désormais courtisé par des studios internationaux.Dans son studio de 300 m2 qui emploie six personnes, cet amateur de batterie se faufile de cabines d’enregistrement en salles de montage pour suivre l’avancée de ses différents projets, dont certains encore gardés secrets, une paire de baguettes entre les doigts.Il s’autorise tout de même quelques parties du jeu de tennis “Top Spin”, dans une pièce qui regorge de consoles, récentes comme anciennes.- “Expérience unique” -“J’ai toujours joué, je n’ai jamais arrêté”, rapporte le compositeur.Pour lui, réaliser une musique se divise en 2 parties: créer une partition, puis l’intégrer au jeu en fonction des interactions du joueur.Un travail d’adaptation normalement effectué par les concepteurs musicaux.”Moi, je fais les deux”, explique-t-il. “Comme je joue aux jeux vidéo, je comprends ce langage et c’est un atout”.Pour “South of Midnight”, il a porté une attention particulière aux actions effectuées par l’héroïne Hazel, illustrées à l’oreille par un chÅ“ur de jeunes filles, ainsi qu’à l’évolution des chansons liées aux immenses créatures qui peuplent son univers.”Si on compare au cinéma ou au théâtre, ce que propose le jeu vidéo en termes de proposition artistique, c’est gigantesque”, s’enthousiasme-t-il.Ce qui ne l’a pas empêché de faire un pas de côté en composant la musique du film “Gueules Noires” (2023) et celle d’un épisode de la série “Star Wars: Visions”.Mais pas de quoi le détourner longtemps de “l’expérience unique” qu’offre le jeu vidéo.”Je pense qu’il faut s’émanciper de ces réflexes qu’on aurait de regarder le cinéma, le grand frère, en se disant: on va faire pareil”, poursuit-il. “On doit apporter aux joueurs des expériences nouvelles.”

US migrant deportation flights arrive in Latin America

US military planes carrying dozens of expelled migrants arrived in Guatemala, authorities said Friday, as President Donald Trump moved to crack down on illegal immigration.A total of 265 Guatemalans arrived on three flights — two operated by the military, and one a charter, the Central American country’s migration institute said, updating earlier figures.Washington also sent four deportation flights to Mexico on Thursday, the White House press secretary said on X, despite multiple US media reports that authorities there had turned at least one plane back.The Mexican government has not confirmed either the arrival of flights or any agreement to receive a specific number of planes with deportees.But Mexico’s foreign ministry said Friday it was ready to work with Washington over the deportation of its citizens, saying the country would “always accept the arrival of Mexicans to our territory with open arms.”The flights came as the White House said it had arrested more than a thousand people in two days with hundreds deported by military aircraft, saying that “the largest massive deportation operation in history is well underway.”Some 538 illegal immigrant “criminals” were arrested Thursday, it said, followed by another 593 on Friday. By comparison, under Trump’s predecessor Joe Biden deportation flights were carried out regularly, with a total of 270,000 deportations in 2024 — a 10-year record — and 113,400 arrests, making an average of 310 per day.- ‘Bad, hard criminals’ -The Guatemalan government did not confirm whether any of the migrants arrested this week were among the deportees that arrived Friday.”These are flights that took place after Trump took office,” an official in the Guatemalan vice president’s office told AFP.A Pentagon source told AFP that “overnight, two DOD (Department of Defense) aircraft conducted repatriation flights from the US to Guatemala.”Early Friday the White House posted an image on X of men in shackles being marched into a military aircraft, with the caption: “Deportation flights have begun.”And Trump told reporters that the flights were to get “the bad, hard criminals out.””Murderers, people that have been as bad as you get. As bad as anybody you’ve seen,”  he said.Friday’s deportees were taken to a reception center at an air force base in Guatemala’s capital, away from the media.Trump promised a crackdown on illegal immigration during the election campaign and began his second term with a flurry of executive actions aimed at overhauling entry to the United States. On his first day in office he signed orders declaring a “national emergency” at the southern border and announced the deployment of more troops to the area while vowing to deport “criminal aliens.”His administration said it would also reinstate a “Remain in Mexico” policy under which people who apply to enter the United States from Mexico must remain there until their application has been decided.The White House press secretary, Karoline Leavitt, said Friday on X that program had been reinstated, and that Mexico had deployed some 30,000 National Guard troops to its border.The Mexican foreign ministry did not confirm either claim in its statement.The White House has also halted an asylum program for people fleeing authoritarian regimes in Central and South America, leaving thousands of people stranded on the Mexican side of the border.

Pic dans les transports en Chine avant le Nouvel an lunaire

Gares et aéroports en Chine connaissent samedi le principal pic de voyageurs avant le Nouvel an lunaire, des millions de personnes rentrant passer les fêtes en famille pour une migration annuelle qui s’annonce record.La nouvelle année chinoise, celle du Serpent, débutera mercredi. Les Chinois bénéficient de huit jours fériés consécutifs, l’occasion de manger de grands repas, d’assister à des spectacles traditionnels ou de faire éclater pétards et feux d’artifices.A la gare de Pékin-Ouest, des milliers de voyageurs en parkas, dont beaucoup portaient des masques chirurgicaux pour éviter les contaminations dans des trains pleins, tiraient samedi leurs valises dans les couloirs avant d’embarquer dans les wagons, a constaté l’AFP.Durant la traditionnelle période de 40 jours qui s’étend avant, pendant et après les fêtes, quelque 9 milliards de trajets interprovinces, tous transports confondus, devraient être effectués, selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle.Le nombre de voyages en train et avion devraient quant à eux “atteindre des niveaux record” durant la migration de cette année, a-t-elle précisé. Le ministère des Transports a indiqué s’attendre durant cette période à 510 millions de trajets en train et 90 millions en avion.Selon la compagnie ferroviaire nationale, qui a ajouté des milliers de trains pour faire face à la demande, ce samedi constitue “le principal pic” dans les gares avant les fêtes.Elle dit avoir utilisé les mégadonnées (“big data”) issues des ventes et des listes d’attente de billets afin de prévoir et de réguler l’offre.Il est courant pour les Chinois d’aller étudier et travailler dans une province différente de la leur, en raison d’opportunités plus intéressantes, d’où l’importante migration de population autour du Nouvel an.Beaucoup d’usines ont déjà fermé temporairement pour les fêtes, les ouvriers retournant chez eux traditionnellement plus tôt que le reste de la population.Si les trajets en train relevaient encore il y a une dizaine d’années de l’épopée, parfois sur plusieurs jours, le développement rapide des trains à grande vitesse, efficaces et confortables, simplifie désormais grandement les déplacements.

“J’ai entendu une forte explosion”, raconte un survivant du crash d’Azerbaijan Airlines

“J’ai entendu une forte explosion, les masques à oxygène sont tombés, l’avion a tremblé”, se souvient Rinat Assanov, survivant du crash d’Azerbaijan Airlines qui a tué 38 des 67 personnes à bord fin décembre au Kazakhstan.La piste principale est celle d’un tir par erreur de la défense anti-aérienne au-dessus de la Russie, même si Moscou ne l’a pas admis.Rentré chez lui à Tokmok au Kirghizstan, dans le nord de ce pays montagneux d’Asie centrale, Rinat, 20 ans, dit à l’AFP devoir rester “allongé toute la journée” pour reposer son “corps endolori”.L’étudiant en informatique doit suivre un traitement pendant encore six mois et a interdiction des médecins de regarder les images du drame.Un mois après le crash du vol 8243 qui aurait dû relier le 25 décembre 2024 Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan, à Grozny en Tchétchénie, les circonstances exactes n’ont pas encore été établies officiellement.L’Azerbaïdjan accuse ouvertement Moscou d’avoir abattu par accident l’avion et d’avoir ensuite tenté de camoufler la réalité.Les images montrent des trous sur le fuselage de l’avion rappelant ceux du vol MH17 de Malaysia Airlines, abattu en juillet 2014 par un missile antiaérien BUK russe au-dessus du territoire ukrainien sous contrôle des rebelles séparatistes prorusses, faisant 298 morts. Le Kazakhstan, allié de Moscou, a annoncé vendredi avoir décalé à la semaine prochaine la publication de l’analyse des boîtes noires.- “Tout le monde a paniqué” -Comme de nombreux citoyens kirghiz pour qui la Russie reste une destination privilégiée pour gagner sa vie, Rinat Assanov, orphelin dès l’adolescence, prévoyait de s’y rendre via l’Azerbaïdjan.Après un premier vol nocturne entre la capitale kirghize Bichkek et Bakou, Rinat monte à bord de l’avion qui devait le mener en Tchétchénie et s’endort, épuisé.”J’ai été réveillé par une explosion. Ca a fait un tel bruit. J’ai vu sur le côté gauche de l’avion une sorte de plastique qui s’est cassé et les masques à oxygène sont tombés”, raconte-t-il à l’AFP.”Puis il y a eu un deuxième bruit, cinq à dix minutes plus tard. Et tout le monde a paniqué, les gens se levaient et marchaient partout, pleuraient… Une hôtesse de l’air nous a dit de nous calmer”, poursuit Rinat, cicatrice au-dessus de la nuque.Mais l’avion continue son vol pour aller vers Aktaou, de l’autre côté de la mer Caspienne. Jusqu’ici, ce détour dangereux dans un avion endommagé n’a jamais été expliqué, Moscou se bornant à affirmer que c’était un choix du pilote bien qu’il y avait des aérodromes plus proches.”On a encore volé environ une heure et demie et pendant tout ce temps j’espérais que l’avion soit en bon état, qu’on atterrirait normalement”, relate celui qui fréquentait régulièrement des salles de sport avant cette catastrophe.- “La terre se rapproche” -Après avoir traversé la mer Caspienne séparant le Caucase de l’Asie centrale, l’appareil du constructeur brésilien Embraer s’écrase finalement dans la steppe à trois kilomètres de l’aéroport d’Aktaou.”L’hôtesse de l’air nous a dit que l’avion allait devoir faire un atterrissage d’urgence sur la terre, de se préparer au choc et de sortir par les sorties d’urgence”, déclare Rinat à l’AFP.”On nous a expliqué comment protéger notre tête et qu’il fallait s’asseoir correctement et enlever tous les objets coupants, comme les montres”, se remémore-t-il.”Là j’ai compris que l’avion tombait quelque part dans un champ, pas du tout vers l’aéroport. Et je me disais +pourquoi moi, pourquoi cet avion, pourquoi maintenant+. Je vois que la terre se rapproche, j’ai eu tellement peur que j’ai perdu connaissance. Et je me suis réveillé à l’hôpital”, se souvient le jeune homme.Après trois jours de coma, il est évacué au Kirghizstan, où il est placé en soins intensifs.S’il refuse pour le moment de reprendre l’avion, Rinat reste optimiste et prévoit de poursuivre des études de géodésie après l’obtention de son diplôme en informatique.”La vie continue comme avant. Je me suis juste retrouvé dans cette situation et vais vivre avec”.