Deux jours après le crime, le meurtrier de Charlie Kirk toujours introuvable

Le meurtrier du jeune militant conservateur américain Charlie Kirk demeurait introuvable vendredi, malgré la gigantesque chasse à l’homme enclenchée depuis mercredi pour retrouver l’auteur d’un assassinat qui a choqué un pays profondément polarisé.Le gouverneur républicain de l’Utah (ouest), Spencer Cox, a exhorté la population à aider les autorités à capturer “cet être humain malveillant”, soulignant que la peine de mort serait requise à son encontre.La police a annoncé une récompense pouvant aller jusqu’à 100.000 dollars pour toute information en lien avec l’enquête. Jusqu’à présent, plus de 7.000 signalements ont été reçus par la police.Les autorités ont publié des photos et des vidéos du suspect: un jeune homme svelte, habillé d’un tee-shirt sombre à manches longues avec un drapeau américain sur le torse, jean et lunettes de soleil, casquette bleue sur le crâne et chaussures de sport aux pieds.Sur une vidéo mise en ligne par le FBI, on voit une personne identifiée comme le suspect courant sur un toit après le tir et sautant avec adresse jusqu’au sol. On le voit ensuite traverser une rue très fréquentée et disparaître dans une zone boisée, où les enquêteurs ont ensuite trouvé un fusil de chasse 30-06 Mauser.Porte-drapeau de la jeunesse trumpiste désormais vu comme un “martyr” par la droite américaine, Charlie Kirk a été tué mercredi d’une balle dans le cou alors qu’il participait à un débat public dans une université de l’Utah.Si l’identité et les motivations du meurtrier sont toujours inconnues, le FBI a évoqué un acte “ciblé.”Donald Trump, qui avait dès mercredi mis en cause la responsabilité de la “gauche radicale”, appelle désormais à la retenue.- Trump appelle à la non violence -“Il militait pour la non violence. C’est de cette manière que je voudrais que les gens répondent”, a déclaré jeudi le président républicain, après avoir annoncé qu’il remettrait à la victime de 31 ans la médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction civile américaine, à titre posthume.Sur la chaîne conservatrice Fox News, un commentateur influent a affirmé que le meurtre de Charlie Kirk montrait que le camp conservateur était attaqué. “Que nous l’acceptions ou non, ils sont en guerre contre nous”, a-t-il assuré en visant implicitement les progressistes.Le meurtre de Charlie Kirk a pourtant été unanimement condamné par tout le spectre politique américain.”Charlie est devenu un martyr de la liberté d’expression”, estime Carson Caines, un étudiant en informatique rencontré par l’AFP sur le campus de l’université au lendemain du drame. A 23 ans, ce jeune mormon “très en colère”, qui a forgé sa conscience politique avec les vidéos de Charlie Kirk, avoue avoir eu envie de “réagir physiquement” mais “refuse d’alimenter le cycle de la violence”.A travers les Etats-Unis, des veillées funèbres ont été organisées pour rendre hommage au militant.Sur le campus d’Orem, plusieurs centaines de personnes portant des casquettes rouges MAGA (“Make America great Again”, le slogan de Donald Trump) et tenant des drapeaux américains se sont rassemblées et ont prié à la mémoire du défunt.”Cela semble toujours insensé que cela soit arrivé”, affirme Jonathan Silva, 35 ans, à l’AFP. “C’est totalement surréaliste”.Sa femme Angelina, 27 ans, a expliqué à l’AFP comment la polarisation politique violente a poussé le couple à remettre en question ses plans d’avoir un enfant. “Il semble un peu désespéré d’essayer de fonder une famille et d’élever des enfants dans une société où il y a tant de haine et tant de division”.Le vice-président JD Vance, qui a salué en Charlie Kirk un “véritable ami”, a annulé sa venue aux commémorations du 11-Septembre à New York pour rencontrer la famille du défunt dans l’Utah.- Vance porte le cercueil -Illustration de la proximité qu’entretenait Charlie Kirk avec l’exécutif américain, JD Vance a, selon une vidéo partagée par la Maison Blanche, aidé à porter le cercueil sur quelques mètres pour l’amener à bord de son avion gouvernemental.L’appareil a ensuite gagné Phoenix, dans l’Arizona, siège de Turning point USA, le mouvement de jeunesse que Charlie Kirk avait cofondé en 2012.Les Etats-Unis ont connu une recrudescence de la violence politique ces dernières années.Donald Trump a lui-même été victime de deux tentatives d’assassinat lors de la dernière campagne électorale. Cette année, Melissa Hortman, élue démocrate au Parlement du Minnesota et son époux ont été tués et un autre élu local a été grièvement blessé.

“Je me suis choisie”: le chemin d’une arbitre israélienne transgenre vers les sommets

Le visage de l’arbitre israélienne Sapir Berman s’illumine en évoquant le moment où son “rêve est devenu réalité”. Cette année, elle a été la première femme transgenre à arbitrer un match de football international. “J’ai toujours voulu être une femme, et j’ai toujours voulu être arbitre de football. Et puis ces deux rêves ont fusionné en un seul, dans une explosion de joie”, raconte la jeune femme de 31 ans à l’AFP, décrivant un “sentiment exaltant et puissant”: ce “que je fais est juste, je me choisis, je montre au monde que c’est possible”.”Depuis que j’ai cinq ans, je veux être une femme, une fille. Mais quand j’ai commencé à jouer au foot, je me suis rendue compte que mon rêve d’être une femme et celui de jouer au foot n’étaient pas compatibles”, se rappelle-t-elle.”Alors j’ai décidé de cacher qui j’étais, et de continuer à jouer au foot. Je me suis cachée pendant presque 26 ans”.Celle qui a grandi dans une famille fan de foot a joué à haut niveau, en défense, jusqu’à ses 15 ans environ.Puis quand elle comprend qu’elle ne fera pas carrière, elle rejoint l’Association des arbitres. Sapir Berman gravit les échelons, jusqu’à arbitrer des matchs de la Première ligue israélienne masculine.   Tout en gardant enfoui son “secret le plus intime”. – “Beaucoup de questions” -Le déclic est venu au moment du confinement lié à la pandémie du Covid en 2020. Sapir Berman a le temps de réfléchir à son avenir. “Je me suis demandée (…) +c’est à ça que ma vie va ressembler?+”, se remémore-t-elle.”J’ai décidé de me dévoiler”.Elle croit d’abord que cela marquera la fin de sa carrière, mais son frère lui suggère d’essayer de faire en sorte de continuer.Celle qui a annoncé sa transition en 2021 explique que son parcours n’a pas été facile, malgré le soutien et le professionnalisme de l’Association des arbitres israéliens.”Il y avait beaucoup de questions, et beaucoup de moments où ils disaient: +on ne sait pas quoi faire+. Et moi non plus, je ne savais pas quoi faire, ce que ça impliquait, à quoi m’attendre”, admet-elle.Quand elle commence son traitement hormonal dans le cadre de sa transition, elle en veut d’abord à son son corps.”En dehors du terrain je me sentais incroyablement bien, mais sur le terrain j’avais l’impression que j’étais en train de détruire ma carrière”.Elle rate deux tests de condition physique, est rétrogradée en ligue inférieure mais avec l’aide notamment d’un psychologue du sport, finit par faire son grand retour. Cette année, elle a reçu sa certification pour les matchs internationaux, et rêve désormais d’arbitrer des matchs de Ligue des champions, d’Euro ou de Coupe du monde.- Insultes au féminin -En mars, à l’occasion d’un match de qualification à l’Euro féminin des moins de 17 ans entre l’Irlande du nord et le Monténégro, Sapir Berman est devenue la première arbitre transgenre d’un match international officiel dans l’histoire du football européen, selon l’UEFA. L’Anglaise Lucy Clark avait été en 2018 la première femme transgenre au monde à arbitrer un match, en championnat d’Angleterre semi-professionnel, mais n’a jamais officié à l’international.La participation des sportifs transgenres est un sujet brûlant, les différentes disciplines cherchant à concilier inclusion et équité de compétition.En Angleterre et en Ecosse, les compétitions féminines de football sont depuis mai interdites aux femmes transgenres.Sapir Berman affirme faire confiance aux instances décisionnaires, pour qu’elles “trouvent le moyen d’intégrer, d’unir et de diversifier”.Sur le terrain, pour elle, les réactions ont été bonnes, côté joueurs comme côté public.”Les supporters continuent de m’insulter, mais maintenant ils le font au féminin”, s’amuse-t-elle. Une “sorte de marque d’approbation, ils me voient exactement comme je suis”.Et dans la rue, des jeunes s’arrêtent pour lui dire que son histoire leur a donné de l’espoir. “Ca me comble, ça me donne tellement de force pour continuer. Parce qu’au final, je me suis choisie moi-même”.

India hardliners give Nepal protests baseless religious twist

Protesters in Nepal ousted the prime minister and set parliament ablaze over the government’s ban on social media and corruption allegations — but in neighbouring India, the violence is being misrepresented online as something else entirely: a religious uprising. While some claim that the demonstrations are a demand for a “Hindu state”, others say the opposite — that they are an attack on the faith. Fuelling the narrative are allegations from Indian broadcasters and politicians that rioters vandalised Nepal’s Pashupatinath temple, a revered Hindu site in the Himalayan nation. “Some rioters, hiding within the crowd of protesters, attempted to vandalise the temple, and it was only after this incident that the army was deployed,” an anchor for the right-wing Zee News television channel said in a report featuring a clip of people climbing onto the temple’s gate and violently shaking it. Jivesh Mishra, a member of India’s ruling Bharatiya Janata Party (BJP) in eastern Bihar state, which shares a border with Nepal, told reporters on Wednesday: “An attack on a temple is an attack on (the) Hindu faith.”Right-wing influencers also amplified the claim to their thousands of followers.But AFP fact-checkers traced the footage to a religious ritual called Naxal Bhagwati Jatra, filmed weeks before the violence. KN Swami, a renowned monk in the temple, also posted clips on social media to refute claims it had been attacked. “I am currently inside the temple, and everything is peaceful here,” he confirmed to AFP on Wednesday.Nepal’s demonstrations began Monday in the capital Kathmandu, driven by angry young protesters who dubbed themselves the “Gen Z” movement. The protests escalated into an outpouring of rage nationwide, with government buildings set ablaze after a deadly crackdown. KP Sharma Oli quit as prime minister shortly after demonstrators set fire to his house.- ‘Instigated and funded’ -Hundreds of social media posts have claimed without evidence that the protests were “instigated and funded” by “anti-Hindu forces and Islamists” to attack religious sites. Nepal, a secular republic since 2008, has witnessed frequent demonstrations by groups demanding a return to Hindu statehood. Old visuals of the rallies resurfaced online this week, misleadingly presented as the current protests.Footage of protesters calling for a Hindu monarchy in the past was falsely shared as evidence that Nepal’s “Gen Z” movement is more about religion than corruption. Another image circulated with a claim that demonstrators wanted India’s firebrand Hindu monk Yogi Adityanath as Nepal’s new prime minister. Other posts viewed thousands of times on X, Instagram, Threads and Facebook have compared the unrest in Nepal with protests in Bangladesh, a Muslim-majority country where a student-led revolt ousted long-time leader Sheikh Hasina last year.Meanwhile, hashtags in favour of a “Hindu Nation” — a popular catchphrase of the BJP — have trended across social media platforms in India. The posts warn the country to “prepare for similar youth uprisings”.”The urge to break news fast in India is higher, and that led to misinformation from their side,” said Prashant Das, a senior research fellow at South Asian University.”What is rife now are speculations and rumours, which are natural responses of people in such situations.”

A Londres, les manifestations anti-immigration inquiètent demandeurs d’asile et habitants

Dans la capitale britannique, plusieurs hôtels hébergeant des demandeurs d’asile ont été pris pour cible lors de manifestations anti-immigration, suscitant désormais la crainte de ceux qui y sont logés mais aussi de certains habitants.L’entrée de l’hôtel Thistle Barbican, qui héberge quelque 600 demandeurs d’asile dans le centre de la capitale, est bloquée par des barrières en acier et des planches de bois.”Je ne me sens pas en sécurité parce que les gens pensent que nous sommes leurs ennemis”, déclare l’un d’eux à l’AFP, préférant rester anonyme.Cet homme originaire d’un pays africain y est logé depuis deux ans, pendant l’examen de sa demande d’asile, en vertu de l’obligation du gouvernement britannique de lui fournir un toit.Mais “ces deux derniers mois, les gens ont changé”, dit-il, ressentant une hostilité croissante après les manifestations de l’été en Angleterre.Celles-ci ont démarré devant un hôtel d’Epping, au nord-est de Londres, où un demandeur d’asile qui y était hébergé a été accusé d’avoir notamment tenté d’embrasser une adolescente de 14 ans. Il a été condamné pour agressions sexuelles la semaine dernière.La colère a aussi enflé sur les réseaux sociaux, avec des publications accusant les migrants d’être logés dans des hôtels luxueux et de bénéficier d’avantages dont les Britanniques sont privés.”Je ne suis pas ici pour m’en prendre aux femmes ou aux enfants, mais pour obtenir une protection”, défend le demandeur d’asile interrogé par l’AFP, regrettant que certains manifestants ne les considèrent pas “comme leurs égaux”.Les résidents de l’hôtel ont “très peur maintenant”, abonde Mo Naeimi, réfugié iranien de 29 ans qui y a lui-même été hébergé par le passé, et travaille pour une association aidant les demandeurs d’asile. À l’extérieur de l’hôtel, des manifestants ont peint les couleurs du drapeau de l’Angleterre – une croix rouge sur fond blanc – sur des murs ou des cabines téléphoniques.Ces dernières semaines, les étendards anglais et britannique ont essaimé dans le pays, une démonstration de patriotisme largement alimentée par l’extrême droite et liée à ces manifestations anti-immigration.Elles interviennent au moment où le gouvernement de Keir Starmer peine à endiguer les traversées clandestines de la Manche, avec plus de 30.000 arrivées de migrants sur des petits bateaux depuis début janvier.- “Tension palpable” -En face du Thistle Barbican, un commerçant d’origine pakistanaise, arrivé à Londres il y a 20 ans, a accroché le drapeau anglais dans sa vitrine. La raison: il veut protéger son entreprise et ses employés immigrés des manifestants, explique-t-il. “Je ne suis pas blanc, bien sûr que j’ai peur”, confie cet homme de 45 ans à l’AFP.”Ils pourraient venir casser les fenêtres et nous attaquer à la place” des demandeurs d’asile, dit-il, ajoutant que ces derniers n’ont jusque-là posé “aucun problème”.Dans l’est de la capitale, le quartier d’affaires de Canary Wharf a aussi été secoué par des manifestations après l’annonce en juillet que l’hôtel Britannia allait héberger des demandeurs d’asile.Lorsque Britt-Marie Monks, commerçante de 43 ans vivant à proximité, a appris la nouvelle, son “coeur s’est arrêté”, raconte-t-elle à l’AFP.Cette mère de famille dit aussi bien se méfier des demandeurs d’asile logés que des personnes venant manifester leur colère devant l’hôtel, et elle “évite” désormais la route qui passe à côté.Andrew Woods, ancien conseiller municipal, juge que la présence de l’hôtel a “divisé” les habitants.En marge d’une manifestation, des affrontements ont éclaté avec la police dans un centre commercial haut de gamme du quartier d’affaires, conduisant à l’arrestation de quatre personnes.”C’est le dernier endroit où je m’attendrais que ça arrive”, s’étonne Ziaur Rahman, expert en informatique qui vit et travaille à Canary Wharf. Pour Britt-Marie Monks, il s’agit principalement d’habitants frustrés qui voudraient que le gouvernement s’occupe de leurs problèmes en priorité. Mais Mo Naeimi craint que les demandeurs d’asile servent de boucs émissaires, à un moment où les conditions de vie se dégradent pour certains Britanniques.Samedi, l’activiste d’extrême droite Tommy Robinson organise à Londres une grande marche pour la défense de la “liberté d’expression”, qui fait craindre que les hôtels hébergeant des demandeurs d’asile soient à nouveau ciblés.”Ça va s’intensifier”, prédit Britt-Marie Monks, qui dit ressentir “une tension palpable” dans l’air.

A Londres, les manifestations anti-immigration inquiètent demandeurs d’asile et habitants

Dans la capitale britannique, plusieurs hôtels hébergeant des demandeurs d’asile ont été pris pour cible lors de manifestations anti-immigration, suscitant désormais la crainte de ceux qui y sont logés mais aussi de certains habitants.L’entrée de l’hôtel Thistle Barbican, qui héberge quelque 600 demandeurs d’asile dans le centre de la capitale, est bloquée par des barrières en acier et des planches de bois.”Je ne me sens pas en sécurité parce que les gens pensent que nous sommes leurs ennemis”, déclare l’un d’eux à l’AFP, préférant rester anonyme.Cet homme originaire d’un pays africain y est logé depuis deux ans, pendant l’examen de sa demande d’asile, en vertu de l’obligation du gouvernement britannique de lui fournir un toit.Mais “ces deux derniers mois, les gens ont changé”, dit-il, ressentant une hostilité croissante après les manifestations de l’été en Angleterre.Celles-ci ont démarré devant un hôtel d’Epping, au nord-est de Londres, où un demandeur d’asile qui y était hébergé a été accusé d’avoir notamment tenté d’embrasser une adolescente de 14 ans. Il a été condamné pour agressions sexuelles la semaine dernière.La colère a aussi enflé sur les réseaux sociaux, avec des publications accusant les migrants d’être logés dans des hôtels luxueux et de bénéficier d’avantages dont les Britanniques sont privés.”Je ne suis pas ici pour m’en prendre aux femmes ou aux enfants, mais pour obtenir une protection”, défend le demandeur d’asile interrogé par l’AFP, regrettant que certains manifestants ne les considèrent pas “comme leurs égaux”.Les résidents de l’hôtel ont “très peur maintenant”, abonde Mo Naeimi, réfugié iranien de 29 ans qui y a lui-même été hébergé par le passé, et travaille pour une association aidant les demandeurs d’asile. À l’extérieur de l’hôtel, des manifestants ont peint les couleurs du drapeau de l’Angleterre – une croix rouge sur fond blanc – sur des murs ou des cabines téléphoniques.Ces dernières semaines, les étendards anglais et britannique ont essaimé dans le pays, une démonstration de patriotisme largement alimentée par l’extrême droite et liée à ces manifestations anti-immigration.Elles interviennent au moment où le gouvernement de Keir Starmer peine à endiguer les traversées clandestines de la Manche, avec plus de 30.000 arrivées de migrants sur des petits bateaux depuis début janvier.- “Tension palpable” -En face du Thistle Barbican, un commerçant d’origine pakistanaise, arrivé à Londres il y a 20 ans, a accroché le drapeau anglais dans sa vitrine. La raison: il veut protéger son entreprise et ses employés immigrés des manifestants, explique-t-il. “Je ne suis pas blanc, bien sûr que j’ai peur”, confie cet homme de 45 ans à l’AFP.”Ils pourraient venir casser les fenêtres et nous attaquer à la place” des demandeurs d’asile, dit-il, ajoutant que ces derniers n’ont jusque-là posé “aucun problème”.Dans l’est de la capitale, le quartier d’affaires de Canary Wharf a aussi été secoué par des manifestations après l’annonce en juillet que l’hôtel Britannia allait héberger des demandeurs d’asile.Lorsque Britt-Marie Monks, commerçante de 43 ans vivant à proximité, a appris la nouvelle, son “coeur s’est arrêté”, raconte-t-elle à l’AFP.Cette mère de famille dit aussi bien se méfier des demandeurs d’asile logés que des personnes venant manifester leur colère devant l’hôtel, et elle “évite” désormais la route qui passe à côté.Andrew Woods, ancien conseiller municipal, juge que la présence de l’hôtel a “divisé” les habitants.En marge d’une manifestation, des affrontements ont éclaté avec la police dans un centre commercial haut de gamme du quartier d’affaires, conduisant à l’arrestation de quatre personnes.”C’est le dernier endroit où je m’attendrais que ça arrive”, s’étonne Ziaur Rahman, expert en informatique qui vit et travaille à Canary Wharf. Pour Britt-Marie Monks, il s’agit principalement d’habitants frustrés qui voudraient que le gouvernement s’occupe de leurs problèmes en priorité. Mais Mo Naeimi craint que les demandeurs d’asile servent de boucs émissaires, à un moment où les conditions de vie se dégradent pour certains Britanniques.Samedi, l’activiste d’extrême droite Tommy Robinson organise à Londres une grande marche pour la défense de la “liberté d’expression”, qui fait craindre que les hôtels hébergeant des demandeurs d’asile soient à nouveau ciblés.”Ça va s’intensifier”, prédit Britt-Marie Monks, qui dit ressentir “une tension palpable” dans l’air.

Frappes ukrainiennes sur les raffineries et forte demande: en Russie, l’essence devient chère

“Doucement mais sûrement”: Oleg fait le plein d’essence à Moscou et vitupère contre la hausse des prix nourrie par une demande accrue et les frappes ukrainiennes contre les infrastructures pétrolières, secteur clé de l’économie russe que les Occidentaux veulent sanctionner.”Tout le monde l’a remarqué”, tonne Oleg, retraité de 62 ans: les prix des carburants vont crescendo à la pompe. Au 1er septembre, l’essence au détail coûtait 6,7% de plus que fin 2024, selon Rosstat, l’agence nationale des statistiques.Ce renchérissement s’inscrit dans un contexte de hausse générale des prix, avec une inflation annuelle qui a été de 8,14% en août, à l’heure où la Russie intensifie l’offensive qu’elle a lancée en 2022 en Ukraine.Début septembre, le prix de la tonne d’AI-95, l’un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s’est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg.Et depuis le début de l’été, les réseaux sociaux sont saturés de vidéos montrant des files d’attente devant les stations-service de l’Extrême-Orient russe, en Crimée – région que la Russie a annexée au détriment de Kiev en 2014 -, et dans certaines régions du sud proches de l’Ukraine, pour cause de pénurie.Mercredi, le média Izvestia évoquait des “interruptions d’approvisionnement” dans “plus de dix régions” de Russie, l’un des principaux producteurs de pétrole au monde.- Raffineries frappées -A Moscou, vitrine de la Russie, pas de pénurie mais une hausse qui a propulsé le litre de sans-plomb 95 à plus de 66 roubles (0,67 euro). Ce prix, qui reste bien inférieur à ceux affichés dans de nombreux pays européens, surprend le consommateur russe, habitué à ne pas payer cher l’essence et au revenu moyen moindre.  Artiom, un Moscovite qui ne souhaite pas donner son nom de famille, observe cette augmentation “depuis le début de l’année”. “Pour des personnes ordinaires, 300 ou 400 roubles en plus par plein (3 à 4 euros, ndlr), cela commence à être sensible”, dit-il. Sur le site Gazeta.ru, Igor Iouchkov, analyste au Fonds national de sécurité énergétique, met en avant l’augmentation d'”environ 16%” du droit d’accise (impôt indirect) depuis le 1er janvier et la baisse de subsides versés aux compagnies pétrolières.Car, comme l’explique à l’AFP Sergueï Teriochkine, expert en questions énergétiques, “plus les subventions sont faibles, plus la rentabilité est faible”, ce qui pousse les pétroliers à “répercuter” ces pertes sur les prix au détail. La demande a, elle, été dopée par les départs en vacances et les engins agricoles.Restent – surtout – les frappes contre les raffineries et dépôts de pétrole que l’Ukraine a multipliées afin de toucher Moscou au portefeuille et d’entraver sa capacité à financer son offensive.”Les frappes ont ciblé de grandes raffineries dans la partie européenne de la Russie”, notamment dans les régions de Samara, Riazan, Volgograd et Rostov, énumère Alexandre Kots, journaliste russe spécialiste des questions militaires, sur Telegram.- “Ce n’est rien!” -L’une de ces attaques, à la mi-août, a touché la raffinerie de Syzran, dans la région de Samara, selon l’état-major ukrainien. Le complexe se trouve à plus de 800 km de la frontière ukrainienne. Il est présenté par Kiev comme le “plus important du système Rosneft”, géant russe des hydrocarbures.Moscou n’a pas quantifié l’impact de ces frappes, mais dans le journal Kommersant, l’analyste Maxime Diatchenko parle d’une baisse de la production “de près de 10%” depuis le début de l’année.”C’est rien!”, assure Alexandre, un homme d’affaires moscovite, après avoir rempli le réservoir de sa berline allemande. “Une frappe, deux frappes, trois frappes, ça n’est rien pour le marché en général ou pour les prix”.”Le pays a besoin d’argent. L’augmentation du prix de l’essence, c’est une façon d’augmenter le revenu de l’Etat”, estime de son côté Vladimir, un Moscovite de 50 ans.Pour tenter de stabiliser la situation, Moscou a prolongé une interdiction d'”exporter de l’essence pour les automobiles” jusque fin octobre.La Russie reste par ailleurs un exportateur majeur de pétrole brut, des exportations que les Occidentaux entendent étouffer pour tarir une des principales sources de financement de l’offensive russe en Ukraine, pays qui compte l’Union européenne comme principale alliée.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Frappes ukrainiennes sur les raffineries et forte demande: en Russie, l’essence devient chère

“Doucement mais sûrement”: Oleg fait le plein d’essence à Moscou et vitupère contre la hausse des prix nourrie par une demande accrue et les frappes ukrainiennes contre les infrastructures pétrolières, secteur clé de l’économie russe que les Occidentaux veulent sanctionner.”Tout le monde l’a remarqué”, tonne Oleg, retraité de 62 ans: les prix des carburants vont crescendo à la pompe. Au 1er septembre, l’essence au détail coûtait 6,7% de plus que fin 2024, selon Rosstat, l’agence nationale des statistiques.Ce renchérissement s’inscrit dans un contexte de hausse générale des prix, avec une inflation annuelle qui a été de 8,14% en août, à l’heure où la Russie intensifie l’offensive qu’elle a lancée en 2022 en Ukraine.Début septembre, le prix de la tonne d’AI-95, l’un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s’est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg.Et depuis le début de l’été, les réseaux sociaux sont saturés de vidéos montrant des files d’attente devant les stations-service de l’Extrême-Orient russe, en Crimée – région que la Russie a annexée au détriment de Kiev en 2014 -, et dans certaines régions du sud proches de l’Ukraine, pour cause de pénurie.Mercredi, le média Izvestia évoquait des “interruptions d’approvisionnement” dans “plus de dix régions” de Russie, l’un des principaux producteurs de pétrole au monde.- Raffineries frappées -A Moscou, vitrine de la Russie, pas de pénurie mais une hausse qui a propulsé le litre de sans-plomb 95 à plus de 66 roubles (0,67 euro). Ce prix, qui reste bien inférieur à ceux affichés dans de nombreux pays européens, surprend le consommateur russe, habitué à ne pas payer cher l’essence et au revenu moyen moindre.  Artiom, un Moscovite qui ne souhaite pas donner son nom de famille, observe cette augmentation “depuis le début de l’année”. “Pour des personnes ordinaires, 300 ou 400 roubles en plus par plein (3 à 4 euros, ndlr), cela commence à être sensible”, dit-il. Sur le site Gazeta.ru, Igor Iouchkov, analyste au Fonds national de sécurité énergétique, met en avant l’augmentation d'”environ 16%” du droit d’accise (impôt indirect) depuis le 1er janvier et la baisse de subsides versés aux compagnies pétrolières.Car, comme l’explique à l’AFP Sergueï Teriochkine, expert en questions énergétiques, “plus les subventions sont faibles, plus la rentabilité est faible”, ce qui pousse les pétroliers à “répercuter” ces pertes sur les prix au détail. La demande a, elle, été dopée par les départs en vacances et les engins agricoles.Restent – surtout – les frappes contre les raffineries et dépôts de pétrole que l’Ukraine a multipliées afin de toucher Moscou au portefeuille et d’entraver sa capacité à financer son offensive.”Les frappes ont ciblé de grandes raffineries dans la partie européenne de la Russie”, notamment dans les régions de Samara, Riazan, Volgograd et Rostov, énumère Alexandre Kots, journaliste russe spécialiste des questions militaires, sur Telegram.- “Ce n’est rien!” -L’une de ces attaques, à la mi-août, a touché la raffinerie de Syzran, dans la région de Samara, selon l’état-major ukrainien. Le complexe se trouve à plus de 800 km de la frontière ukrainienne. Il est présenté par Kiev comme le “plus important du système Rosneft”, géant russe des hydrocarbures.Moscou n’a pas quantifié l’impact de ces frappes, mais dans le journal Kommersant, l’analyste Maxime Diatchenko parle d’une baisse de la production “de près de 10%” depuis le début de l’année.”C’est rien!”, assure Alexandre, un homme d’affaires moscovite, après avoir rempli le réservoir de sa berline allemande. “Une frappe, deux frappes, trois frappes, ça n’est rien pour le marché en général ou pour les prix”.”Le pays a besoin d’argent. L’augmentation du prix de l’essence, c’est une façon d’augmenter le revenu de l’Etat”, estime de son côté Vladimir, un Moscovite de 50 ans.Pour tenter de stabiliser la situation, Moscou a prolongé une interdiction d'”exporter de l’essence pour les automobiles” jusque fin octobre.La Russie reste par ailleurs un exportateur majeur de pétrole brut, des exportations que les Occidentaux entendent étouffer pour tarir une des principales sources de financement de l’offensive russe en Ukraine, pays qui compte l’Union européenne comme principale alliée.

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Indonésie: 23 morts dans les inondations à Bali et Florès, selon un nouveau bilan

Le bilan des inondations sur les îles indonésiennes touristiques de Bali et Florès s’est encore alourdi vendredi, passant de 19 à 23 morts, ont indiqué les services de secours qui ont également fait état de cinq personnes portées disparues.Après les pluies torrentielles qui se sont abattues en début de semaine, provoquant des inondations et glissements de terrain dans sept districts de l’île, les autorités balinaises ont décrété une période d’urgence de sept jours qui a débuté mercredi.Sur l’île, le bilan des intempéries est passé vendredi à 18 morts, contre 14 la veille, a indiqué Suharyanto, le chef de l’agence nationale de gestion des catastrophes (BNPB), qui comme beaucoup d’Indonésiens ne porte qu’un nom.”Dix-huit (personnes) ont été retrouvées mortes, deux sont toujours recherchées”, a-t-il déclaré vendredi, sans mentionner la présence d’étrangers parmi les victimes.De l’aide d’urgence a été distribuée aux résidents touchés, notamment de la nourriture, des vêtements et des lits, a-t-il ajouté.Les intempéries ont également touché l’île de Florès, située à environ 800 km à l’est de Bali, dans la province de Nusa Tenggara Est. Sur cette île, point de départ vers l’île de Komodo depuis la ville de Labuan Bajo, le bilan demeure de 5 morts et trois disparus, a indiqué le chef de l’agence locale de secours Tahur Rahman.Malgré le retour du soleil dans la zone touchée, les opérations de secours sont rendues difficiles par l’énorme quantitié de matériaux charriés par l’inondation qui entravent les efforts de recherche, a-t-il indiqué.L’Indonésie est sujette aux crues soudaines et aux glissements de terrain pendant la saison des pluies, généralement de novembre à avril. De fortes précipitations peuvent également se produire en dehors de cette période.Le changement climatique a également accru l’intensité des tempêtes, entraînant des pluies plus abondantes, des crues soudaines et des rafales plus violentes.En mars, des inondations et des glissements de terrain sur l’île de Java, consécutifs à de fortes pluies, nt fait trois morts et cinq disparus.En janvier, au moins 25 personnes sont mortes en raison des intempérioes dans le centre de Java.