Le Pendjab, grenier à blé de l’Inde, dévasté par les inondations
La saison s’annonçait prometteuse mais les inondations causées par les fortes pluies de la mousson ont dévasté les champs dans le nord de l’Inde, où récoltes et bétail tué en décomposition dégagent une odeur nauséabonde.L’Etat du Pendjab, considéré comme le grenier à blé du pays, a connu cette année des niveaux de précipitations supérieurs de 34% à la moyenne, selon les services de météorologie.Leur bilan est sans précédent: au moins 52 morts, plus de 400.000 habitants sinistrés. Et des dégâts considérables des deux côtés de la frontière qui sépare les Pendjab indien et pakistanais.”Les cultures ont été entièrement détruites”, a constaté le ministre indien de l’Agriculture, Shivraj Singh Chouhan, lors d’une récente visite. Le Premier ministre Narendra Modi a annoncé une aide d’urgence de 150 millions d’euros.”Il s’agit des plus graves inondations que nous traversons depuis des décennies”, a insisté le chef de l’exécutif du Pendjab, Bhagwant Mann.Un sentiment partagé par les anciens.”La dernière fois que nous avons connu des inondations aussi dévastatrices, c’était en 1988″, se souvient Balkar Singh, 70 ans, dans son petit village de Shehzada, à une trentaine de kilomètres de la grande ville d’Amritsar.Les pluies diluviennes de la mousson ont transformé ses rizières en marais et ouvert d’énormes fissures dans les murs de sa maison.- Investissements noyés -Les inondations et les glissements de terrain sont fréquents de juin à septembre en Inde. Les scientifiques assurent que le changement climatique, combiné au développement mal planifié des infrastructures, a augmenté leur fréquence, leur gravité et leur impact.Coincé entre le fleuve Ravi et la frontière du Pakistan, le village de Toor n’a pas échappé au déluge. Récoltes détruites, bétail noyé et maisons démolies, il n’est plus qu’un champ de ruines.”L’eau a déferlé après minuit le 26 août”, témoigne un agriculteur, Surjan Lal.”Son niveau a atteint au moins trois mètres en quelques minutes”, poursuit-il. “On s’est retrouvés sur les toits pendant près d’une semaine, impuissants, à regarder l’eau tout emporter, du bétail à nos lits.”Dans le village voisin de Lassia, collé au Pakistan, Rakesh Kumar compte ses pertes. “En plus de celles dont je suis propriétaire, j’ai pris d’autres terres en bail et je me suis lourdement endetté cette année”, explique cet agriculteur âgé de 37 ans. “Tous mes investissements sont partis avec l’eau des inondations…”Et comme si ça ne suffisait pas, il y a peu de chance pour que le blé qu’il a planté dans ses champs pour l’hiver lui rapporte grand-chose.”Il faudrait d’abord que toute cette boue sèche”, fulmine-t-il, “ce n’est qu’après que les machines pourront évacuer le limon”. Et encore, acheminer ces engins sur place relève du défi logistique.Pour ceux qui ne possèdent pas leur terre comme Mandeep Kaur, 50 ans, la situation s’annonce encore plus délicate.- Menaces sur le basmati -“On gagnait notre vie en travaillant pour les grands propriétaires mais ils sont tous partis”, constate l’ouvrière agricole.Sa maison a été entièrement détruite par les eaux, elle est désormais contrainte de dormir sur un matelas posé sous une bâche dans la cour.Le Pendjab est le principal fournisseur du riz et du blé livrés dans le cadre des programmes alimentaires d’urgence réservés aux Indiens les plus modestes. Quelque 800 millions mangent grâce à eux, soit plus de la moitié de la population du pays le plus peuplé de la planète.Les experts estiment que les pertes attendues cette année ne menacent pas encore ces programmes, qui disposent d’importants stocks.”La baisse des récoltes dans le Pendjab indien et pakistanais va lourdement peser sur les prix et les exportations de riz basmati”, alerte toutefois Avinash Kishore, de l’Institut international de recherche sur la politique agricole de New Delhi.A l’heure où la hausse des droits de douane imposés à l’Inde par les Etats-Unis a rendu son riz basmati bien moins compétitif, les inondations risquent de lui porter un nouveau coup.Pour les producteurs du Pendjab, la route du redressement s’annonce d’autant plus difficile que les autorités locales se sont retirées d’un programme d’assurance fédérale jugé trop cher.Alors Balkar Singh a bien du mal à rester optimiste. “J’ai toujours de l’eau jusqu’au genou dans ma ferme”, rappelle l’agriculteur, “je ne sais pas trop ce que l’avenir nous réserve”.
Aux Philippines, le calvaire quotidien des habitants d’une île aux prises à la montée des eaux
Chaque matin, Maria Tamayo prend soin de se réveiller avant ses petits enfants et s’empare d’une pelle en plastique, pour tenter de retirer l’eau de mer qui s’infiltre dans sa maison du nord des Philippines.C’est devenu une routine depuis que les marées de la baie de Manille ont commencé à engloutir les rues de son village sur l’île de Pugad, un îlot de sept hectares qui risque d’être submergé complètement.”Ecoper l’eau prend beaucoup de temps. C’est pourquoi mes pieds ont commencé à me faire mal”, déplore Mme Tamayo, qui dit consacrer jusqu’à trois heures par jour à cette tâche.La femme de 65 ans est l’un des 2.500 habitants du seul village de Pugad, dans la province de Bulacan, qui s’enfonce de quelque 11 centimètres par an, le rythme le plus rapide de tout le pays, selon une étude dirigée par le géologue Mahar Lagmay.L’affaissement du terrain, connu sous le nom de subsidence, est un phénomène “alarmant” causé par l’exploitation excessive des eaux souterraines, et aggravé par l’élévation du niveau de la mer induit par le réchauffement climatique, explique M. Lagmay.”Le taux de subsidence (à Pugad) est assez élevé”, soutient-il, ajoutant qu’aucune étude n’a été menée concernant la petite île en particulier, mais que les données existantes sur les zones environnantes sont révélatrices.Avec des marées hautes inondant les rues au moins trois fois par semaine, la mer impose déjà son rythme sur la vie quotidienne des habitants de Pugad.A l’école, les horaires des cours sont ajustés en fonction des marées pour éviter que les enfants ne contractent des maladies transmises par les inondations.Des maisons ont été élevées sur pilotis, tandis que les petits commerçants utilisent désormais des tables plus hautes pour garder leurs marchandises au-dessus des eaux troubles qui peuvent monter jusqu’à 1,5 mètre lors des jours de fortes inondations.- Impossible retour à la normale -“Je pense déjà qu’il est impossible que nos vies redeviennent normales”, observe Jaime Gregorio, chef du village de Pugad.Si la moyenne mondiale de la montée des eaux est de 3,6 millimètres par an, les Philippines voient la mer monter trois fois plus vite, le Département de l’Environnement et des Ressources naturelles (DENR) estimant même que cela pourrait atteindre 13 millimètres par an.Karlo Queano, le chef de ce département, prévient que certaines zones côtières du pays pourraient disparaître complètement si rien n’est fait.Une étude gouvernementale comportant des préconisations est en cours, mais n’est pas attendue avant 2028, rapporte M. Queano.M. Gregorio assure que les routes sont surélevées tous les trois ans pour que la communauté puisse maintenir une vie normale, mais reconnaît que les projets à long terme pour combattre les inondations ne sont pas mis en place de façon consistante, à cause des changements politiques.Mme Tamayo, vendeuse de snacks, a vécu sur l’île toute sa vie, mais l’adaptation aux marées a épuisé le peu d’argent que sa famille avait réussi à économiser.Chaque année depuis trois ans, sa famille fait des travaux pour surélever sa maison avec du gravier et du béton. “J’aime cette île… Mais parfois je pense à partir”, soupire-t-elle.Son mari, Rodolfo, qui gagne sa vie avec son bateau, estime que rester est une question de survie: “On ne peut pas partir, nous n’avons aucune chance de trouver du travail là-bas, on va être affamés”.M. Lagmay, le géologue, soutient que l’affaissement des sols pourrait être réversible grâce à des politiques efficaces contre le creusement de puits trop profonds. Cependant, combattre l’élévation du niveau de la mer sera impossible sans un effort concerté des pays les plus industrialisés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, souligne-t-il.
Policiers frappés à Reims: le procureur dénonce des violences “extrêmes” et “gratuites”
Après l’agression de sept policiers en dehors de leur service samedi soir à Reims, le procureur François Schneider a dénoncé mardi une violence “extrême” et “parfaitement gratuite” contre un groupe “qui n’avait rien demandé à personne”. Ce sont “des faits d’une gravité assez exceptionnelle. Les images (…) sont d’une violence extrême et surtout parfaitement gratuite”, a déclaré le procureur lors d’une conférence de presse.Deux frères au lourd passé judiciaire, dont l’un venait de sortir de prison, ont été mis en examen lundi soir pour “violences aggravées sur personnes dépositaires de l’autorité publique” après l’agression perpétrée en plein centre de Reims.Alors qu’ils devaient se retrouver dans un restaurant pour un pot de départ après leur service, les policiers ont été pris pour cible avec “une ceinture” ainsi que des “coups de pieds” et “de poings”, a-t-il détaillé. Selon le procureur, certains éléments de l’enquête “permettent de penser qu’ils étaient informés de la qualité des policiers. Il n’y a d’ailleurs, objectivement, pas d’autres explications pour ce lynchage gratuit”, a-t-il ajouté.”C’est abject”, a réagi auprès de l’AFP Mathieu Dufour, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance. “Ils se sont immédiatement fait sauter dessus et lyncher. Il n’y a pas eu de discussion avec les auteurs des violences”, a-t-il ajouté, déplorant une situation “difficile à comprendre”.D’autres assaillants sont toujours recherchés, selon le procureur qui indique qu'”ils étaient environ une dizaine” au total.Le magistrat a précisé que les deux mis en examen étaient “des jeunes qui avaient déjà été contrôlés” par des policiers et qui étaient donc “parfaitement susceptibles de (…) connaître” les victimes.Agés de 26 et 27 ans et originaires de Mayotte, les suspects, deux frères “très connus des services de police”, ont été placés en détention provisoire et encourent 20 ans de prison. Tous deux étaient “convoqués aujourd’hui devant le tribunal correctionnel pour des faits d’offre ou cession de stupéfiants et non divulgation de codes dans deux affaires différentes”, a détaillé M. Schneider.L’un d’eux a déjà “été condamné à six ans d’emprisonnement par le tribunal correctionnel de Grenoble pour un vol avec violence, pour un enlèvement et séquestration” et l’autre “a multiplié les peines pour des violences”.Les deux suspects “n’ont absolument rien reconnu, expliquant avoir été bien là, mais par hasard, et n’avoir rien vu”, a rapporté le procureur.”Les incapacités de travail sont de 28 jours pour le policier qui a la cheville cassée et de 6 à 10 jours pour les autres qui se sont fait réellement tabasser”, a détaillé M. Schneider. “C’était un véritable lynchage en règle de tout un groupe d’une ultra-violence”, a-t-il insisté.bbr-kau-zl-bla/cnp/cbn
Afrique du Sud: audience à la Cour constitutionnelle dans une affaire visant Shell
La plus haute cour d’Afrique du Sud a tenu une audience mardi dans une affaire historique opposant des écologistes et des communautés côtières au géant de l’énergie Shell, concernant l’exploration de pétrole et de gaz au large de la côte de l’océan Indien.L’audience devant la Cour constitutionnelle marque les dernières étapes d’une bataille juridique qui dure depuis des années contre les projets de Shell visant à effectuer des relevés sismiques au large de la côte sud-est du pays, ce qui selon les militants affecterait les baleines et autres formes de vie marine.En 2022, une juridiction inférieure avait a estimé que l’autorisation d’exploration accordée par le gouvernement de l’Afrique du Sud en 2014 était illégale, dans un jugement salué comme une grande victoire pour la société civile.Mais l’an dernier, une cour d’appel avait donné au géant britannique du pétrole une nouvelle chance de renouveler son permis.Carmen Mannarino, responsable de programme au sein de l’organisation de défense des droits des pêcheurs Masifundise, a dit à l’AFP que l’audience de mardi marquait la “première fois qu’une affaire juridique concernant les communautés de pêcheurs allait jusqu’à la Cour constitutionnelle.”La dignité des communautés est en cause”, a-t-elle dit, avant d’ajouter: “La question fondamentale est la suivante: les droits des communautés sont-ils plus ou moins importants que ceux des entreprises?”La “Wild Coast”, aux paysages sauvages spectaculaires, s’étend sur quelque 300 km au bord de l’océan Indien et compte plusieurs réserves naturelles ainsi que des zones marines protégées.Le projet d’exploration impliquait l’envoi d’une puissante onde de choc toutes les dix secondes, dans une zone de 6.000 km2, par des bateaux équipés de canons à air. Le géant de l’énergie indique sur son site internet que les impacts de telles études sont “bien compris” et qu’il “adopte les mesures d’atténuation les plus strictes”.Mais le pêcheur Ntsindiso Nongcavu, un requérant dans l’affaire, a déclaré à l’AFP qu’il était “prêt à combattre toute entreprise qui souhaite effectuer des études sismiques dans notre océan”. Le pêcheur de 48 ans de la ville côtière de Port St Johns, qui a commencé à pêcher à l’âge de huit ans, faisait partie des 200 personnes manifestant devant le tribunal suprême à Johannesburg pendant l’audience.
Intoxications et “odeurs nauséabondes”: un Burger King fermé en Franche-Comté
Les services de l’Etat ont ordonné la fermeture d’un restaurant rapide Burger King à Lure, en Haute-Saône, à la suite de “plusieurs cas d’intoxication alimentaire chez des convives”, et d’inspections ayant révélé des problèmes d’hygiène et des “odeurs nauséabondes”, a annoncé mardi la préfecture. Cette mesure est justifiée par des “faits graves, susceptibles de présenter un risque pour la santé des consommateurs” fréquentant ce restaurant situé dans une zone commerciale, en périphérie de cette ville de 8.000 habitants, a expliqué dans un communiqué le préfet de Haute-Saône, Serge Jacob.Les inspecteurs qui se sont rendus sur place lundi “ont constaté plusieurs manquements graves”, tels qu’une “absence d’hygiène des locaux, des équipements et des enceintes réfrigérées”, des “odeurs nauséabondes dans les locaux de préparation” et une “incapacité du personnel à assurer la salubrité des denrées alimentaires”, détaille la préfecture.L’établissement ne pourra rouvrir que lorsque les inspecteurs de la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) auront constaté que toutes les “mesures correctives” nécessaires auront été mises en oeuvre, ont encore indiqué les services de l’Etat.”Nous suivons avec la plus grande attention la situation du restaurant de notre franchisé de Lure”, a réagi Burger King France qui compte quelque 580 restaurants dans le pays. “Nous réaffirmons notre volonté de collaborer avec les services de l’État pour résoudre cette situation au plus vite et proposer à nos clients une expérience conforme à nos exigences élevées en termes de qualité et de sécurité”, a-t-il indiqué dans un communiqué.Une “enquête interne” est également en cours “sur le respect des règles d’hygiène et de sécurité dans ce restaurant”.Le groupe a par ailleurs engagé un plan d’action complémentaire, prévoyant un “nettoyage complet des cuisines et du restaurant, (une) remise en conformité des installations et (un) accompagnement renforcé de l’équipe sur place sur les aspects de formation”.
Au procès Péchier, un cluedo au bloc opératoire, et les sanglots d’une infirmière
Un “cluedo” au bloc opératoire, et une infirmière hantée par le souvenir d’un drame évité de justesse: la cour d’assises du Doubs s’est penchée mardi sur les mystères d’un arrêt cardiaque dû à un empoisonnement, que l’accusation impute à l’ex-anesthésiste Frédéric Péchier.Sur les 30 empoisonnements de patients, dont 12 mortels, reprochés à l’ancien médecin de 53 ans, survenu dans deux cliniques privées de Besançon entre 2008 et 2017, celui de Jean-Claude Gandon, en janvier 2017, est le dernier dans l’ordre chronologique. C’est aussi le premier et unique cas où l’arrêt cardiaque survient alors que c’est le Dr Péchier lui-même qui prend en charge l’anesthésie: pour l’accusé, c’est la preuve qu’il a été visé par un acte malveillant, mais les enquêteurs le soupçonnent au contraire d’avoir sciemment empoisonné son propre patient pour se forger un “alibi” alors qu’une enquête venait d’être ouverte sur un cas suspect antérieur.Mardi, la cour a disséqué l’enchainement des événements, ce 20 janvier 2017, lorsque M. Gandon, alors âgé de 70 ans, est au bloc pour être opéré d’un cancer de la prostate, par un urologue.A la barre, Ludivine Gladoux, alors élève infirmière anesthésiste, se souvient que le Dr Péchier lui demande ce jour-là d’administrer des antalgiques au patient. Elle en est étonnée car “c’était très tôt dans l’intervention”.Elle se saisit d’une poche injectable de paracétamol, constate qu’elle est étrangement humide, “ce qui n’est pas habituel”, et en installe donc une autre. Le Dr Péchier, à qui elle signale sa découverte, lui “propose de prendre une pause café”, ce qu’elle fait, durant une vingtaine de minutes, pendant que lui-même “reste au bloc”.Lorsqu’elle revient, le patient est en train de faire un arrêt cardiaque, se souvient la jeune femme. Pour le réanimer, le Dr Péchier lui prescrit des intralipides, antidote aux anesthésiques locaux. Le patient survit – il assiste aujourd’hui à l’audience.- “J’ai été piégée” -L’enquête révèlera que le septuagénaire a été empoisonné à la mépivacaïne, un anesthésique local, injecté dans la poche de paracétamol.”Quelle a été votre réaction en apprenant que la poche que vous aviez passée avait été polluée?”, demande à l’infirmière l’avocate générale Christine de Curraize. La jeune femme fond en larmes. “Je ne fais pas ce métier pour ça, j’étais étudiante. J’ai été piégée, j’ai cru que j’avais fait une connerie”, balbutie-t-elle en sanglots, confiant que cette expérience la hantait encore.”On sait maintenant que la poche a été polluée après que vous l’avez posée”, la réconforte la magistrate.Pour Stéphane Giuranna, avocat d’une partie de la famille du patient, “le cluedo est terminé”. “Quand Frédéric Péchier voit que vous avez posé une poche qui n’est pas percée, il vous dit de sortir en pause. Et quand vous revenez…” l’arrêt cardiaque se produit, souligne le conseil, qui avance l’hypothèse que l’anesthésiste a ainsi eu le temps de polluer la poche de paracétamol.Dans la matinée, une autre témoin, également infirmière, avait raconté à la cour avoir fourni à l’accusé, à sa demande, du potassium. Un élément qui interpelle l’accusation, car ce produit a notamment provoqué l’arrêt cardiaque d’une autre patiente, Sandra Simard, alors âgée de 36 ans. Questionnée par l’avocat de la défense, Me Randall Schwerdorffer, cette témoin a toutefois reconnu que son bureau, où se trouvait l’armoire à médicaments, n’était pas fermé à clé, et que “tout le monde pouvait y accéder”. Alors “pourquoi un médecin qui voudrait voler du potassium viendrait voir une infirmière à visage découvert?”, au lieu de subtiliser discrètement le produit, pointe le défenseur. “Ce serait étonnant”, concède l’infirmière.Me Schwerdorffer est désormais le seul avocat de l’ancien médecin. Son confrère Lee Takhedmit s’est retiré du dossier à cause de “divergences de vue sur la conduite de l’audience”, a-t-il confié à France Info. Me Schwerdorffer, lui, évoque des “difficultés organisationnelles” et dément tout différend d’ordre stratégique. Frédéric Péchier, qui clame son innocence et comparaît libre, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu le 19 décembre.
Colombia halts US arms purchases in row over drug fight delisting
Colombia on Tuesday halted arms purchases from the United States, its biggest military partner, after Washington decertified the South American country as an anti-drugs ally for failing to halt cocaine trafficking.On Monday, President Donald Trump denounced his leftist Colombian counterpart Gustavo Petro for not only failing to curb cocaine production, but overseeing its surge to “all-time records.”Trump added that as a result he had “designated Colombia as having failed demonstrably to meet its drug control obligations.”Reacting to the news, Colombian Interior Minister Armando Benedetti told Blu Radio that “from this moment on…weapons will not be purchased from the United States.”Trump’s decertification of longtime ally Colombia, the first in three decades, was seen as mainly symbolic.It was not expected to significantly affect the millions of dollars provided by Washington each year to Bogota to bolster its fight against drug cartels and left-wing guerrillas funded by cocaine trafficking.But it was seen as a stinging rebuke of Petro’s anti-drug efforts nonetheless.The former left-wing guerrilla hit back, saying that the Colombian military would end its dependence on “handouts” from the United States.- An ‘erratic’ president -Since coming to power in 2022, Petro, a former guerrilla himself, has championed a paradigm shift in the US-led war on drugs, away from forced eradication to focus on the social problems that fuel drug trafficking.Under his watch, cultivation of coca, the main ingredient in cocaine, has increased by about 70 percent, according to Colombian government and United Nations estimates.Writing on X, Petro blamed the figures on “the increase in (cocaine) consumption worldwide, especially in Europe.””The world needs to change its anti-drug policy because it has failed,” he said, adding that cocaine consumption in the United States had only stabilized “because they switched en masse to fentanyl consumption, which is 30 times more deadly.”Washington has conducted assessments annually since 1986 on the anti-narcotics efforts of some 20 drug-producing and distributing countries. In the case of Colombia, US assistance for anti-narcotics efforts reached some $380 million a year.”Colombia has been a great partner historically. Unfortunately, they have a president now that, in addition to being erratic, has not been a very good partner when it comes to taking on the drug cartels,” Secretary of State Marco Rubio, a harsh critic of leftist leaders in Latin America, said on a visit to Israel.The decertification comes amid a major drive by Trump against Latin American drug cartels.On Tuesday he claimed that the United States had “knocked off” three suspected Venezuelan drug boats, up from a previous tally of two.It is a major blow for Colombia, coming as the military and police reel from a string of deadly attacks by the guerrillas.On August 21, 12 police officers were killed when breakaway members of the defunct FARC rebel group shot down a police helicopter during a coca eradication operation in the country’s northwest.
“Nous avons un accord” pour TikTok, assure Donald Trump
Un accord a été trouvé entre les États-Unis et la Chine concernant TikTok, la version américaine de la plateforme devant selon Washington passer sous contrôle national, a déclaré mardi Donald Trump.”Nous avons un accord pour TikTok. J’ai conclu un accord avec la Chine. Je vais parler vendredi au président (chinois) Xi (Jinping) pour tout confirmer”, a dit le président américain à des journalistes avant de partir pour une visite d’État au Royaume-Uni.Le chef de l’État américain avait déjà fait état lundi d’une résolution du dossier TikTok, à formaliser avec son homologue chinois.Selon le secrétaire au Trésor des États-Unis Scott Bessent, le protocole prévoit que la plateforme de partage de courtes vidéos passe sous contrôle américain avec l’entrée ou la montée au capital d’un ou plusieurs investisseurs basés aux États-Unis.Lundi, l’adjoint au responsable de l’Administration chinoise du cyberespace (CAC), Wang Jingtao, a indiqué que les parties s’étaient entendues sur “l’utilisation sous licence de l’algorithme” et d’autres fonctionnalités protégées par la propriété intellectuelle.L’accord implique également que la maison mère de la plateforme, ByteDance, “confie la gestion des données et de la sécurité des contenus des utilisateurs américains” à un tiers, selon le dirigeant chinois.Cette question de la propriété de l’algorithme et du contrôle des données des utilisateurs est au cœur des préoccupations des élus américains.Le Congrès a adopté, au printemps 2024, une loi imposant à ByteDance de céder le contrôle de TikTok aux États-Unis sous peine d’interdiction.Ce texte visait à empêcher que les autorités chinoises ne puissent mettre la main sur des données personnelles d’utilisateurs de TikTok aux États-Unis ou ne soient en mesure d’influencer l’opinion américaine via le puissant algorithme du réseau social.TikTok a admis que des employés basés en Chine avaient eu accès à des données d’utilisateurs américains, mais a assuré que rien n’avait été communiqué au gouvernement chinois.La possibilité pour TikTok US d’utiliser l’algorithme, qui resterait propriété de ByteDance, et non une séparation pure et simple, ne résoudrait pas totalement les questions soulevées par le Congrès.La date limite, initialement fixée au 19 janvier, a déjà été repoussée à trois reprises par le président Trump.Selon plusieurs médias américains, un protocole avait été trouvé en avril, avant que les relations commerciales et diplomatiques entre Chine et Etats-Unis ne se tendent brutalement, sur fonds de nouveaux droits de douane.Il prévoyait la participation du groupe informatique Oracle, qui héberge déjà les données de TikTok US sur ses serveurs américains, ainsi que du gestionnaire d’actifs Blackstone et de l’entrepreneur Michael Dell.D’autres candidats à un rachat de la plateforme s’étaient positionnés, en particulier le “Project Liberty” de l’entrepreneur Frank McCourt et la start-up d’intelligence artificielle (IA) générative Perplexity AI, chacun voulant intégrer l’application à un modèle plus large.





