Qui met le feu à l’Amazonie ?

Jean Rouge est une vieille connaissance des grands propriétaires terriens et des petits éleveurs de l’Amazonie brésilienne.C’est un ami qui nettoie les pâturages, mais aussi un ennemi qui détruit les terres et les arbres, menaçant la plus grande forêt tropicale de la planète.”Jean Rouge” est son nom dans le jargon local. Ailleurs, on l’appelle: le feu. Son usage est si ancré dans le système d’élevage local qu’il est souvent difficile d’y renoncer, ont constaté des journalistes de l’AFP en s’aventurant dans la municipalité de Sao Felix do Xingu, terre de cow-boys dans le nord du Brésil.En 2024, les flammes, attisées par une sécheresse inédite liée au changement climatique, ont consumé près de 18 millions d’hectares de l’Amazonie brésilienne, un record historique.La déforestation, que le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a promis d’éradiquer d’ici 2030, a augmenté de 4% en un an jusqu’en juillet, après une baisse de 30% l’année précédente.Pour la première fois, plus de forêt tropicale a brûlé que de pâturages.Mais la majorité des incendies a commencé sur des terres agricoles avant de se propager à travers une végétation asséchée. “Le feu est une méthode bon marché pour entretenir le pâturage”, explique sous son chapeau de toile Antonio Carlos Batista, 62 ans.Ce propriétaire d’une terre aux 900 têtes de bétail à Sao Félix do Xingu sait de quoi il parle.L’année dernière, la municipalité a enregistré le plus grand nombre d’incendies du pays: plus de 7.000. “La main d’œuvre coûte cher, les pesticides aussi. Ici, nous n’avons aucun financement public”, dit-il. Pendant la saison sèche, de l’essence et une allumette suffisent. La pratique est courante. Quand quelqu’un va allumer un feu, il dit: “Je vais embaucher Jean Rouge!”, raconte Antonio Carlos Batista.Aujourd’hui, en Amazonie, “le grand défi est la déforestation par incendies”, estime auprès de l’AFP la ministre brésilienne de l’Environnement Marina Silva. Pour inverser la tendance, ont expliqué les interlocuteurs rencontrés dans la forêt et à Brasilia, il faut plus de pompiers, davantage de sanctions et surtout un changement de culture.- “Jour du feu” -“Bem-Vindo” à Sao Félix do Xingu, dans l’État de Para où Lula accueillera en novembre, dans la ville de Belem, la COP30, la conférence sur le climat de l’ONU, la première en Amazonie.D’une superficie presque équivalente à celle du Portugal avec seulement 65.000 habitants, la municipalité abrite le plus grand cheptel de vaches du Brésil – 2,5 millions de têtes, en partie destinées à l’exportation. C’est aussi celle qui génère la plus importante émission de CO2 du pays, en raison de la déforestation. En 2019, lors du “Jour du feu”, de grands propriétaires terriens y avaient répandu les flammes pour soutenir la politique climatosceptique de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, déclenchant de grands incendies et l’indignation internationale. Sao Félix do Xingu est une terre de ranchs et de grandes étendues déboisées que l’on peut parcourir sur des kilomètres à travers des routes poussiéreuses.Les principales propriétés sont détenues par des compagnies au siège implanté dans des villes lointaines comme Sao Paulo. Beaucoup se font discrètes, délimitées par une simple clôture, parfois sans plaque pour les identifier. C’est le cas du ranch Bom Jardim, qui compte 12.000 têtes de bétail, sur les rives de la rivière Xingu. Assis sous le porche de l’étable, boucle d’argent à la ceinture, le contremaître Gleyson Carvalho, 28 ans, reconnaît qu’utiliser le feu dans le ranch est de plus en plus dangereux.”D’un côté, c’est bien”, dit-il, cela permet de renouveler le sol en éliminant les herbes sèches et de faire pousser un pâturage plus nutritif.”De l’autre, c’est mauvais”: l’année dernière, “tout a été dévasté, la nourriture manquait, le bétail a maigri. Nous avons dû lutter dur pour qu’aucune bête ne meure”. Le feu est venu de l’extérieur, affirme-t-il.Selon des données satellitaires du réseau de surveillance Mapbiomas analysées par l’AFP, plus des deux tiers du ranch ont brûlé, inondant de fumées nocives un village indigène kayapo établi dans un territoire voisin protégé. La propriété appartient à l’ex-maire de Sao Félix, Joao Cléber, plusieurs fois sanctionné pour déforestation notamment.Selon un rapport de Greenpeace de 2021, le ranch vendait indirectement du bétail aux grands abattoirs brésiliens Frigol et JBS, qui exportaient une partie de leur viande à l’étranger, en particulier vers la Chine pour le premier.-  Impunité -Quand on survole Sao Felix en période sèche, on peut voir des nuages de fumée s’élever depuis d’immenses étendues noires de terre brûlée, comme des balafres dans la verdure alentour.”C’est très triste car on arrive dans une région entièrement verte puis le feu vient tout détruire”, lâche José Juliao do Nascimento, 64 ans, petit éleveur aux 90 bêtes dans la commune rurale de Casa de Tabua, au nord de Bom Jardim. Venu du sud du pays, il a débarqué en Amazonie comme beaucoup de compatriotes dans les années 1960-1970, quand le régime militaire encourageait à abattre la forêt pour exploiter la terre et s’enrichir. “Une terre sans hommes pour des hommes sans terre”, promettait le slogan.L’année dernière, un feu incontrôlé a atteint sa propriété. Des vaches affolées, appartenant à d’autres, ont surgi chez lui après avoir parcouru des kilomètres à la recherche de nourriture.La forêt luxuriante visible depuis sa maisonnette en bois a été carbonisée. L’État du Para a interdit complètement les incendies pour l’entretien des pâturages mais l’impunité règne, lâche M. Nascimento.”Tout le monde a WhatsApp, un téléphone. Quand une voiture de police ou de l’Agence de contrôle environnemental Ibama apparaît, les gens se préviennent les uns les autres. Comme ça, même si quelqu’un travaille sur son tracteur, il peut le cacher et s’enfuir.” – La loi du plus fort ? -Dans le coin, on croise peu de représentants des pouvoirs publics pour mettre des amendes ou saisir des terres. Les fonctionnaires sont “menacés”, confie Rodrigo Agostinho, président de l’organisme public de contrôle pour l’environnement (l’Ibama). Pour autant, les petits éleveurs rencontrés par l’AFP à Sao Félix do Xingu se disent persécutés comparé aux grands groupes.”Quand la police arrive, on doit se cacher”, déplore Dalmi Pereira, 51 ans, éleveur de la commune de Casa de Tabua. “Ils nous traitent comme des criminels de l’Amazonie, responsables des incendies, de la déforestation. Mais personne ne nous aide”.Face à eux: Agro SB, le géant agro-industriel de la viande et de l’agriculture dans la région. L’entreprise a acheté la terre en 2008 pour installer son complexe Lagoa do Triunfo, de la taille d’une grande ville. La propriété, condamnée à six amendes jamais payées pour infractions environnementales depuis 2013, a concentré plus de 300 des incendies enregistrés à Sao Félix en 2024, selon des données analysées par l’AFP. Cette même année, elle a reçu un label “vert” du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage pour “ses pratiques de responsabilité sociale et de durabilité environnementale”. Agro SB “bénéficie d’un traitement à part”, s’indigne M. Pereira, alors que “nous, nous restons à la porte” des administrations.A cela s’ajoute le litige foncier entre petits éleveurs et le groupe industriel. Les producteurs installés des années auparavant réclament leur droit de propriété par usucapion (propriété acquise après un usage d’une certaine durée), une pratique historiquement fréquente en Amazonie. Mais pour Agro SB, propriété du groupe Opportunity fondé par le banquier brésilien Daniel Dantas condamné pour corruption dans des affaires financières puis blanchi, il s’agit d'”envahisseurs” qui ont pris possession de sa terre, a indiqué la société dans un courriel envoyé à l’AFP. Agro SB ajoute que les incendies enregistrés sur sa propriété “ont leur origine dans les zones envahies” et qu’elle porte plainte contre ses occupants.- Pompiers et pare-feu -En Amazonie, les communautés locales et les petits producteurs utilisent le feu de manière “culturelle” mais ce sont “surtout les grandes propriétés” qui recourent aux flammes pour la déforestation et le renouvellement des pâturages, sans oublier les orpailleurs, rappelle Cristiane Mazzetti, coordinatrice des forêts de Greenpeace Brésil. Rencontré lors d’une parade de cow-boys, le maire de Sao Félix, Fabrício Batista, souligne aussi que la majorité des propriétés rurales n’a pas de statut légal.  “La première chose que nous devons faire est de fournir des papiers aux gens”, dit-il. “Des gens qui ont des papiers prendront soin de leur propriété. Quand ils n’en ont pas, ils commettent parfois des infractions.”Propriétaire d’un domaine condamné en 2014 pour déforestation à une amende ensuite annulée, l’édile réclame pour lutter contre les incendies plus “d’infrastructures” au gouvernement fédéral.”Ici, il n’y a pas une seule brigade de pompiers. Quand il y a un incendie, qui va l’éteindre ?” Pour Regino Soares, producteur de 65 ans et président de l’association de petits éleveurs Agricatu, qui a lui-même perdu un cinquième de ses bêtes dans le feu, c’est surtout une question de bonnes pratiques à mettre en œuvre de ranch en ranch, de “sensibilisation”.”Mettre le feu au bon moment, faire des pare-feu dans les bonnes proportions, retirer la végétation asséchée autour des pâturages, se prévenir entre voisins quand on allume un feu…”- La “banlieue” du Brésil-Cette année, l’Amazonie connaît une trêve. Le nombre d’incendies enregistré depuis janvier est le plus faible depuis le début des relevés en 1998.”Bien que la sécheresse persiste par endroits, il a plu plus régulièrement car nous sommes dans une année neutre où l’Amazonie n’est pas sous l’effet des phénomènes climatiques El Niño ni La Niña”, explique Ane Alencar, directrice scientifique de l’Institut de recherches environnementales de l’Amazonie.”Il y a également eu un meilleur contrôle des autorités et un effet de choc chez certains producteurs qui ont été plus prudents après ce qui s’est passé en 2024″.Depuis le retour de Lula, après des années de laisser-faire sous Bolsonaro (2019-2022), l’Ibama a intensifié ses opérations, confirme son président Rodrigo Agostinho.L’État a mobilisé un record de 4.300 pompiers, 800 véhicules, 11 avions. Des ressources cependant très insuffisantes pour protéger une forêt grande environ comme dix fois la France.Le nombre d’amendes environnementales a augmenté, un travail compliqué car il faut identifier la personne qui a craqué l’allumette. “On doit effectuer une expertise, trouver l’auteur, consulter des images satellites”, explique M. Agostinho. Mais l’intelligence artificielle permet de mieux “localiser les contrevenants et d’évaluer la taille des zones” touchées.Reste le défi de les faire payer. À titre d’exemple, Greenpeace a montré l’année dernière que cinq ans après le “Jour du feu”, la grande majorité des sanctions imposées n’avaient pas été réglées.Lors des deux premiers mandats de Lula (2003-2010) les politiques de surveillance et de contrôle avaient permis une réduction de 70% de la déforestation en Amazonie.Pour le journaliste et cinéaste Joao Moreira Salles, auteur du livre sur l’Amazonie “Arrabalde”, la clé de toute politique réside dans le soutien populaire. “Le plus important, ce n’est pas que le monde la voie pendant la COP30, mais que les Brésiliens la voient. Parce que c’est ça le problème: le Brésil tourne le dos à l’Amazonie. C’est sa banlieue”.

From waste to runway: Kenyan designers transform used clothes into artMon, 13 Oct 2025 06:06:57 GMT

In a dusty alley in the heart of Kenya’s largest open-air market, fashion models strut down a makeshift runway in bold, upcycled outfits made from waste collected at dumpsites and market cast-offs — proof that even trash can dazzle.Every year, thousands of tonnes of used clothes from Europe, the United States, and beyond make their …

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A Tel-Aviv, la place des Otages en liesse après l’annonce de libérations par les médias

Aussitôt que les médias israéliens ont annoncé que les otages israéliens avaient été remis à la Croix-Rouge, des milliers de personnes réunies sur la place des Otages à Tel-Aviv applaudissent à tout rompre.L’armée l’a confirmé, mais les images des captifs ne sont pas encore diffusées sur les télévisions. En attendant, cette marée humaine, au milieu de laquelle flottent des drapeaux israéliens, laisse exploser sa joie.”On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans”, décrit à l’AFP Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.Ils n’étaient que quelques centaines une heure auparavant, peu après le lever du jour sur Tel-Aviv, à se réunir sur ce lieu emblématique du mouvement pour la libération des otages israéliens retenus dans la bande de Gaza. Les premières images de libération des personnes encore retenues dans le territoire palestinien doivent être diffusées sur grand écran.Beaucoup se prennent dans les bras, et déjà l’émotion est palpable. Certains sont venus avec des portraits des otages qui doivent être libérés dans la matinée, d’autres des drapeaux israéliens.- “Euphorie” -Noga, qui arbore un autocollant “dernier jour” dit à l’AFP ressentir une sorte d'”euphorie”.Depuis l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, au cours de laquelle 251 personnes ont été enlevées par le Hamas et ses alliés, cette jeune femme portait chaque jour sur elle une vignette comptant les jours de leur captivité.”Je suis entre l’émotion et la tristesse pour ceux qui ne reviendront pas”, précise-t-elle.L’ambassadeur de France en Israël, Frédéric Journès, qui avait affiché les visages d’otages franco-israéliens devant l’ambassade, sourit au milieu de la foule, en arborant un tee-shirt “Bring them home” (“ramenez-les à la maison”).Certaines personnes sont là depuis des heures, ne voulant pas rater ces libérations tant attendues et dont l’heure exacte reste inconnue. Dimanche, plusieurs médias israéliens avaient annoncé qu’elles pourraient survenir dans la nuit.Le Forum des familles, la principale organisation de proches de captifs, avait d’ailleurs organisé sur place une “nuit jaune”, de la couleur du ruban associé aux otages en Israël, et qui a envahi l’espace public israélien, des ronds points aux poignées de portes de voitures ou aux guidons de poussettes.- “Très émue” -Émilie Moatti, ancienne députée travailliste, une des fondatrices de ce Forum a dit à l’AFP être “très émue” en montrant la foule qui se rassemble, peinant à retenir ses larmes.Sur des écrans géants, les télévisions israéliennes montrent des images des précédents rassemblements sur ce lieu, devenu au fil des mois le centre névralgique de la mobilisation pour la libération des otages. La chanson Habayta (“à la maison”, en hébreu), en boucle dans les haut-parleurs, résonne différemment à l’heure où Israël attend la libération de 48 otages, dont 20 vivants.Le titre, datant des années 1980 et s’adressant à l’origine aux soldats israéliens se battant au Liban, a été largement repris dans le pays depuis la prise d’otages massive du 7-Octobre.Il était entonné sur cette place lors de rassemblements hebdomadaires qui ont parfois réuni des dizaines de milliers de personnes au cours des deux dernières années.Première étape du plan de cessez-le-feu présenté par Donald Trump, le retour en Israël des 48 otages, vivants ou morts, doit s’accompagner de la libération par Israël de près de 2.000 prisonniers palestiniens.

A Tel-Aviv, la place des Otages en liesse après l’annonce de libérations par les médias

Aussitôt que les médias israéliens ont annoncé que les otages israéliens avaient été remis à la Croix-Rouge, des milliers de personnes réunies sur la place des Otages à Tel-Aviv applaudissent à tout rompre.L’armée l’a confirmé, mais les images des captifs ne sont pas encore diffusées sur les télévisions. En attendant, cette marée humaine, au milieu de laquelle flottent des drapeaux israéliens, laisse exploser sa joie.”On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans”, décrit à l’AFP Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.Ils n’étaient que quelques centaines une heure auparavant, peu après le lever du jour sur Tel-Aviv, à se réunir sur ce lieu emblématique du mouvement pour la libération des otages israéliens retenus dans la bande de Gaza. Les premières images de libération des personnes encore retenues dans le territoire palestinien doivent être diffusées sur grand écran.Beaucoup se prennent dans les bras, et déjà l’émotion est palpable. Certains sont venus avec des portraits des otages qui doivent être libérés dans la matinée, d’autres des drapeaux israéliens.- “Euphorie” -Noga, qui arbore un autocollant “dernier jour” dit à l’AFP ressentir une sorte d'”euphorie”.Depuis l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, au cours de laquelle 251 personnes ont été enlevées par le Hamas et ses alliés, cette jeune femme portait chaque jour sur elle une vignette comptant les jours de leur captivité.”Je suis entre l’émotion et la tristesse pour ceux qui ne reviendront pas”, précise-t-elle.L’ambassadeur de France en Israël, Frédéric Journès, qui avait affiché les visages d’otages franco-israéliens devant l’ambassade, sourit au milieu de la foule, en arborant un tee-shirt “Bring them home” (“ramenez-les à la maison”).Certaines personnes sont là depuis des heures, ne voulant pas rater ces libérations tant attendues et dont l’heure exacte reste inconnue. Dimanche, plusieurs médias israéliens avaient annoncé qu’elles pourraient survenir dans la nuit.Le Forum des familles, la principale organisation de proches de captifs, avait d’ailleurs organisé sur place une “nuit jaune”, de la couleur du ruban associé aux otages en Israël, et qui a envahi l’espace public israélien, des ronds points aux poignées de portes de voitures ou aux guidons de poussettes.- “Très émue” -Émilie Moatti, ancienne députée travailliste, une des fondatrices de ce Forum a dit à l’AFP être “très émue” en montrant la foule qui se rassemble, peinant à retenir ses larmes.Sur des écrans géants, les télévisions israéliennes montrent des images des précédents rassemblements sur ce lieu, devenu au fil des mois le centre névralgique de la mobilisation pour la libération des otages. La chanson Habayta (“à la maison”, en hébreu), en boucle dans les haut-parleurs, résonne différemment à l’heure où Israël attend la libération de 48 otages, dont 20 vivants.Le titre, datant des années 1980 et s’adressant à l’origine aux soldats israéliens se battant au Liban, a été largement repris dans le pays depuis la prise d’otages massive du 7-Octobre.Il était entonné sur cette place lors de rassemblements hebdomadaires qui ont parfois réuni des dizaines de milliers de personnes au cours des deux dernières années.Première étape du plan de cessez-le-feu présenté par Donald Trump, le retour en Israël des 48 otages, vivants ou morts, doit s’accompagner de la libération par Israël de près de 2.000 prisonniers palestiniens.

‘I know it’s immoral’: Child workers still common in Pakistan

From the age of 10, Amina has been scrubbing, sweeping and cooking in a middle-class home in Pakistan’s megacity of Karachi. Like millions of Pakistani children, she is a household helper, an illegal but common practice that brings grief to families often too poor to seek justice. “Alongside my mother, I cut vegetables, wash dishes, sweep the floor and mop. I hate working for this family,” said the 13-year-old, who leaves her slum neighbourhood in Karachi at 7 am and often returns after dark.”Sometimes we work on Sundays even though it’s supposed to be our only day off, and that’s really unfair.” One in four households in a country of 255 million people employs a child as a domestic worker, mostly girls aged 10 to 14, according to a 2022 report by the International Labour Organization (ILO).Sania, 13, earns $15 a month helping her mother maintain a sprawling luxury home in the city, where she has been explicitly forbidden to speak to her employer’s children or touch their toys. AFP is not publishing the full names of children and parents interviewed to protect their identities.Sania gets half the salary of her mother for the same hours, together earning $46 — far below the minimum wage of 40,000 rupees ($140).”I dreamed of finishing school and becoming a doctor,” said the eldest of five siblings who, according to the law, should be in school until the age of 16.- ‘I know it’s immoral’ – A university professor who spoke to AFP on condition of anonymity employs a 10-year-old boy because children are “cheaper and more docile”.”I know it’s immoral and illegal to employ a child, but at least he has a roof and is well fed here,” he said. Hamza was sent by his parents to live with the professor in Karachi — a 450-kilometre (280-mile) journey from his impoverished village, to which he returns only a few times a year.His monthly salary of $35 is paid directly to his father.”In the village, his poor parents would likely have sent him to the fields without even being able to feed him,” the professor said, while also acknowledging that he feels “uneasy” when his own children go to school and Hamza stays behind to clean.There is no unified definition of a child or child labour in Pakistan, although a federal law prohibits children under the age of 14 from working in unsafe and hazardous environments, such as factories.In Sindh province, of which Karachi is the capital, employing a child as a domestic maid can lead to a maximum of one year in jail or a fine of up to 50,000 rupees ($177). However, few are prosecuted.Kashif Mirza from the NGO Sparc, one of the leading child rights organisations, described it as a form of “modern slavery widely accepted in Pakistani society that makes them particularly vulnerable”.”Society prefers to hire child domestic labour because they are cheap and more obedient, and employers make the argument that they are also safeguarding them, which is not true and illegal,” he told AFP.- ‘I had no choice’ -Iqra, a 13-year-old child worker, died in February from blows by her wealthy employers in Rawalpindi, Islamabad’s twin city, because chocolate had disappeared from their kitchen. Her father, Sana, who said after her death that he would seek to prosecute the employers, instead told AFP that he forgave them.Under Islamic law, which operates alongside common law in Pakistan, the family of a killed relative can accept financial compensation from the perpetrators in exchange for forgiveness, leaving them free from prosecution.”I had no choice. Where would I have found the money to pay legal fees? I already have more than 600,000 rupees ($2,120) in debt,” he said.”There was also some pressure from the family’s relatives to pardon them, and I eventually agreed,” he said.He told AFP that he had not taken any money from the family, highly unusual under Islamic law.He brought home his other two daughters and two sons after Iqra’s death. “I stopped sending them because I cannot bear the thought of losing another child,” he said.- Burned with an iron -“The penalties are not strict enough,” for both employers and parents, said Mir Tariq Ali Talpur, the social affairs minister for rural and impoverished Sindh. He told AFP that authorities regularly conduct checks and take charge of young children employed illegally, but the courts often return them to their parents after a small fine of around $3.50.”That’s why these incidents keep happening again and again,” he said.A Karachi couple accused of burning a 13-year-old domestic worker named Zainab with an iron was given bail for a fee of around $105 each in September.”I don’t understand how they could be free. Doesn’t anyone see Zainab’s injuries?” said the teen’s mother Asia, pointing to severe burns on her daughter’s arms, legs, back and stomach.Asia, who is pursuing the offenders legally, acknowledges that they are “rich and think they’re untouchable”.”The poor like us have no power,” she said. 

IMF meetings to begin under fresh cloud of US-China trade tensions

The IMF and World Bank’s semi-annual gathering of finance ministers and central bank governors gets underway in Washington on Monday, against the backdrop of new trade threats from the world’s two largest economies.Last week, China unveiled new export restrictions on critical minerals, prompting a fierce response from US President Donald Trump, who said he would impose new 100 percent tariffs on Beijing in response.The news, delivered just after US stock markets closed on Friday, sent shares plunging after hours, as investors digested the prospect of a reinvigorated trade war. Last week, International Monetary Fund managing director Kristalina Georgieva told an event in Washington that the world economy is doing “better than feared, but worse than we need.”She added that the Fund now expects global growth to slow “only slightly this year and next,” propped up by better-than-expected conditions in the United States, and among some other advanced economies, emerging markets and developing countries. The annual meetings in Washington will take place at the IMF and World Bank’s headquarters, situated just a stone’s throw from the White House. – Economy, jobs in spotlight -For the World Bank, the focus is likely to remain on job creation, with president Ajay Banga set to take part in several events aimed at boosting labor market participation in countries facing a surge in population growth. The IMF will hold press conferences to discuss its regular trio of reports focused on the health of the global economy, fiscal policy, and global financial stability.At the annual meetings there will be another roundtable on Ukraine, a country still facing near-daily drone and missile attacks more than three years after the start of Russia’s full-scale invasion.The event will be an opportunity to discuss “the needs for ongoing support to Ukraine and efforts needed for its reconstruction,” according to the IMF. There will also be meetings of finance ministers from the G7 group of advanced Western economies, and a gathering of the G20 group of nations, a forum that includes both the United States and China. – Ongoing trade tensions -Even before the most recent trade spat broke out, Trump’s tariff plans had raised US import taxes on goods to the highest level in decades, cooling growth and pushing up prices. So far, however, “all signs point to a world economy that has generally withstood acute strains from multiple shocks,” Georgieva said last week.”The world has avoided a tit-for-tat slide into trade war — so far,” she added. The White House continues to insist that the long-term effect of tariffs will be positive for the United States, pointing to their relatively muted economic impact thus far.

Gaza: échange imminent d’otages contre prisonniers entre Israël et le Hamas

Le Hamas doit remettre lundi à Israël les derniers otages vivants qu’il détient dans la bande de Gaza en échange de prisonniers palestiniens, à quelques heures d’un sommet de la paix en Egypte en présence de Donald Trump.La branche armée du mouvement islamiste palestinien a confirmé lundi matin qu’il s’apprêtait à libérer les otages vivants et publié une liste de 20 noms. Peu après, l’armée israélienne a annoncé que des véhicules de la Croix-Rouge se dirigeaient vers un point convenu dans le nord de la bande de Gaza pour récupérer des otages.Sur la place de Tel-Aviv rebaptisée Place des Otages, des dizaines de personnes attendaient depuis tôt le matin autour d’un écran où étaient affichés les portraits des otages. Certains avaient le visage grave, d’autres souriaient.Première étape du plan présenté par le président américain pour faire taire les armes, le retour en Israël des 48 otages, vivants ou morts, doit s’accompagner de la libération par Israël de 250 détenus pour des “raisons de sécurité”, dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et de 1.700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis octobre 2023.Au quatrième jour du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, le retour des otages marquera un “événement historique” mêlant “tristesse” et “joie”, a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.Leur arrivée est prévue “tôt lundi matin”, selon Shosh Bedrosian, porte-parole de M. Netanyahu, et le gouvernement s’attend à ce que les “20 otages vivants soient libérés ensemble [et remis tous] en même temps à la Croix-Rouge”. La porte-parole a ajouté qu’un “organisme international”, prévu dans le cadre du plan américain, “aiderait à localiser les otages” morts qui ne seraient pas libérés lundi.- “La guerre est terminée” -Selon des sources proches des négociations, le Hamas continue d’exiger que soient relâchés en échange des chefs palestiniens.Israël a de son côté prévenu que les détenus palestiniens, qui ont été transférés dans deux prisons spécifiques, ne seraient libérés qu’après confirmation que les otages ont été rendus.Donald Trump est attendu en Israël à 06H20 GMT. Après un échange avec M. Netanyahu, il s’exprimera devant le Parlement et rencontrera des proches d’otages.”La guerre est terminée. D’accord? Vous comprenez ça?”, a déclaré le président américain en quittant les Etats-Unis.De son côté, M. Netanyahu a estimé qu’Israël avait remporté “d’immenses victoires, des victoires qui ont stupéfié le monde entier”. “Je dois vous dire que la lutte n’est pas terminée”, a-t-il toutefois ajouté dans une allocution télévisée.- Sommet pour la paix -Après son court séjour en Israël, M. Trump se rendra à Charm el-Cheikh, en Egypte, pour y coprésider avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi un “sommet pour la paix” à Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. La gouvernance de la bande de Gaza, ravagée par deux ans de guerre, en sera l’un des enjeux.Les pays médiateurs de l’accord de cessez-le-feu à Gaza doivent y signer un document garantissant son application, a indiqué une source diplomatique selon qui ces pays seront “les Etats-Unis, l’Egypte, le Qatar et probablement la Turquie”.Aucun responsable israélien ne fera le voyage, pas plus que le Hamas. L’Iran, soutien de longue date de ce dernier, a été invité mais ne participera pas non plus.Parallèlement au retrait progressif déjà amorcé de l’armée israélienne, qui garde le contrôle de 53% de la bande de Gaza, le plan américain prévoit dans une phase ultérieure que le Hamas soit exclu de la gouvernance du territoire, où il a pris le pouvoir en 2007, et que son arsenal soit détruit.Selon le plan américain, le gouvernement serait confié à “un comité palestinien technocratique et apolitique” placé “sous la supervision et le contrôle d’un nouvel organe international de transition” dirigé par M. Trump.- Des camions en attente -Dans la bande de Gaza, des centaines de milliers de Palestiniens déplacés par la guerre ont regagné depuis le début du cessez-le-feu le nord du territoire, en grande partie transformé en champ de ruines.Des camions chargés d’aide ont commencé à entrer à Gaza par le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d’Israël. D’autres camions attendaient à Rafah, le point de passage voisin, sur la frontière entre Gaza et l’Egypte.Certains chargements auraient déjà été pillés, selon plusieurs témoignages d’habitants.”Nous ne voulons pas vivre dans une jungle, nous exigeons que l’aide soit sécurisée et distribuée avec respect pour les gens,” a déclaré à l’AFP Mohammed Za’rab, un jeune homme devant des cartons au sol le long d’une route.La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées par le Hamas et ses alliés.Depuis lors, plus de 67.806 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza dans la campagne de représailles israélienne, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l’ONU.