Dieselgate: cinq constructeurs jugés à Londres, des milliards en jeu

Le procès hors norme de cinq géants de l’automobile, dont Renault et Peugeot-Citroën, s’est ouvert lundi à Londres, dernier épisode du scandale mondial des voitures diesel truquées, qui pourrait ouvrir la voie à des milliards de livres d’indemnisation.L’allemand Mercedes, le japonais Nissan et l’américain Ford sont les trois autres mis en cause dans cette procédure britannique, qui s’ouvre pour trois mois devant la Haute Cour. Tous nient les faits.Dans ce vaste dossier, qui a donné lieu à l’ouverture de procédures civiles et pénales dans le monde entier –par exemple en Allemagne, en France, aux Etats-Unis ou en Corée du Sud– les plus grands fabricants automobiles sont suspectés d’avoir manipulé des véhicules pour passer les contrôles antipollution, notamment les émissions d’oxydes d’azote (NOx).La Londonienne Rosamund Adoo Kissi-Debrah, dont la fille de neuf ans, Ella, est morte en 2013 d’une grave crise d’asthme, depuis reconnue par la justice comme liée à la pollution de l’air, a tenu à être présente, avec une vingtaine d’autres manifestants, devant le tribunal.”Le médecin légiste a dit que si nous n’avions pas eu des niveaux illégaux de pollution de l’air là où nous vivons, non seulement elle n’aurait pas eu d’asthme, mais elle ne serait pas morte cette nuit-là”, a-t-elle déploré auprès de l’AFP. Elle attend “des excuses” des constructeurs.- “Tous les constructeurs” -“Des millions de voitures diesel circulent encore sur nos routes et rendent nos enfants malades”, ajoute, à ses côtés, Jemima Hartshorn, qui espère que le procès attirera l’attention du gouvernement sur la nécessité de “retirer ces voitures de nos routes”.Volkswagen, auquel le nom du Dieselgate est souvent associé, a reconnu dès 2015 avoir commercialisé plus de 11 millions de véhicules dans le monde équipés d’un logiciel détectant les phases de test pour diminuer ses émissions. Il a déjà réglé une facture dépassant les 30 milliards d’euros, dont la plus grande part aux Etats-Unis.Le constructeur allemand avait été reconnu coupable en 2020 par la Haute Cour de Londres d’avoir mis en place un “logiciel truqueur”. Sans reconnaître sa responsabilité, il avait mis fin aux procédures deux ans plus tard en réglant à l’amiable 193 millions de livres (222 millions d’euros).Mais l’affaire “est beaucoup plus large que Volkswagen: elle concerne presque tous les constructeurs” qui vendent des voitures au Royaume-Uni, affirme à l’AFP Martyn Day, du cabinet d’avocats Leigh Day, principal représentant des plaignants, pour qui les indemnisations pourraient se compter en “milliards de livres”.- “Manipulation” -Car l’issue du procès pourrait faire jurisprudence et s’appliquer aux autres constructeurs qui font l’objet de plaintes, comme Volkswagen-Porsche, Vauxhall-Opel, Jaguar Land Rover, BMW, FCA-Suzuki, Volvo, Hyundai-Kia, Toyota et Mazda. En tout, 1,6 million de conducteurs demandent compensation dans le pays.”Le plus important pour nous est de convaincre que toutes ces voitures sont équipées de dispositifs de manipulation” des émissions, a résumé à l’AFP M. Day peu avant l’ouverture du procès lundi.Adam Kamenetzky, un Londonien de 45 ans, estime avoir été “trompé” lorsqu’il a choisi en 2018 un SUV Mercedes gris, spécifiquement parce qu’il était censé être moins polluant. Selon lui, le véhicule est en réalité bien plus nocif, ce qui fait aussi baisser sa valeur.Présent à l’ouverture, il entend “demander des comptes” aux marques automobiles.Sollicités par l’AFP, Ford et Mercedes rejettent des “allégations sans fondement”. Renault et Stellantis, la maison-mère de Peugeot et Citroën, assurent que les véhicules vendus étaient tous “conformes” aux réglementations. Nissan n’a pas souhaité faire de commentaire.Le procès se concentrera d’abord sur la responsabilité des constructeurs, avant une éventuelle seconde procédure à partir d’octobre 2026 concernant les indemnisations.

Dieselgate: cinq constructeurs jugés à Londres, des milliards en jeu

Le procès hors norme de cinq géants de l’automobile, dont Renault et Peugeot-Citroën, s’est ouvert lundi à Londres, dernier épisode du scandale mondial des voitures diesel truquées, qui pourrait ouvrir la voie à des milliards de livres d’indemnisation.L’allemand Mercedes, le japonais Nissan et l’américain Ford sont les trois autres mis en cause dans cette procédure britannique, qui s’ouvre pour trois mois devant la Haute Cour. Tous nient les faits.Dans ce vaste dossier, qui a donné lieu à l’ouverture de procédures civiles et pénales dans le monde entier –par exemple en Allemagne, en France, aux Etats-Unis ou en Corée du Sud– les plus grands fabricants automobiles sont suspectés d’avoir manipulé des véhicules pour passer les contrôles antipollution, notamment les émissions d’oxydes d’azote (NOx).La Londonienne Rosamund Adoo Kissi-Debrah, dont la fille de neuf ans, Ella, est morte en 2013 d’une grave crise d’asthme, depuis reconnue par la justice comme liée à la pollution de l’air, a tenu à être présente, avec une vingtaine d’autres manifestants, devant le tribunal.”Le médecin légiste a dit que si nous n’avions pas eu des niveaux illégaux de pollution de l’air là où nous vivons, non seulement elle n’aurait pas eu d’asthme, mais elle ne serait pas morte cette nuit-là”, a-t-elle déploré auprès de l’AFP. Elle attend “des excuses” des constructeurs.- “Tous les constructeurs” -“Des millions de voitures diesel circulent encore sur nos routes et rendent nos enfants malades”, ajoute, à ses côtés, Jemima Hartshorn, qui espère que le procès attirera l’attention du gouvernement sur la nécessité de “retirer ces voitures de nos routes”.Volkswagen, auquel le nom du Dieselgate est souvent associé, a reconnu dès 2015 avoir commercialisé plus de 11 millions de véhicules dans le monde équipés d’un logiciel détectant les phases de test pour diminuer ses émissions. Il a déjà réglé une facture dépassant les 30 milliards d’euros, dont la plus grande part aux Etats-Unis.Le constructeur allemand avait été reconnu coupable en 2020 par la Haute Cour de Londres d’avoir mis en place un “logiciel truqueur”. Sans reconnaître sa responsabilité, il avait mis fin aux procédures deux ans plus tard en réglant à l’amiable 193 millions de livres (222 millions d’euros).Mais l’affaire “est beaucoup plus large que Volkswagen: elle concerne presque tous les constructeurs” qui vendent des voitures au Royaume-Uni, affirme à l’AFP Martyn Day, du cabinet d’avocats Leigh Day, principal représentant des plaignants, pour qui les indemnisations pourraient se compter en “milliards de livres”.- “Manipulation” -Car l’issue du procès pourrait faire jurisprudence et s’appliquer aux autres constructeurs qui font l’objet de plaintes, comme Volkswagen-Porsche, Vauxhall-Opel, Jaguar Land Rover, BMW, FCA-Suzuki, Volvo, Hyundai-Kia, Toyota et Mazda. En tout, 1,6 million de conducteurs demandent compensation dans le pays.”Le plus important pour nous est de convaincre que toutes ces voitures sont équipées de dispositifs de manipulation” des émissions, a résumé à l’AFP M. Day peu avant l’ouverture du procès lundi.Adam Kamenetzky, un Londonien de 45 ans, estime avoir été “trompé” lorsqu’il a choisi en 2018 un SUV Mercedes gris, spécifiquement parce qu’il était censé être moins polluant. Selon lui, le véhicule est en réalité bien plus nocif, ce qui fait aussi baisser sa valeur.Présent à l’ouverture, il entend “demander des comptes” aux marques automobiles.Sollicités par l’AFP, Ford et Mercedes rejettent des “allégations sans fondement”. Renault et Stellantis, la maison-mère de Peugeot et Citroën, assurent que les véhicules vendus étaient tous “conformes” aux réglementations. Nissan n’a pas souhaité faire de commentaire.Le procès se concentrera d’abord sur la responsabilité des constructeurs, avant une éventuelle seconde procédure à partir d’octobre 2026 concernant les indemnisations.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Dieselgate: cinq constructeurs jugés à Londres, des milliards en jeu

Le procès hors norme de cinq géants de l’automobile, dont Renault et Peugeot-Citroën, s’est ouvert lundi à Londres, dernier épisode du scandale mondial des voitures diesel truquées, qui pourrait ouvrir la voie à des milliards de livres d’indemnisation.L’allemand Mercedes, le japonais Nissan et l’américain Ford sont les trois autres mis en cause dans cette procédure britannique, qui s’ouvre pour trois mois devant la Haute Cour. Tous nient les faits.Dans ce vaste dossier, qui a donné lieu à l’ouverture de procédures civiles et pénales dans le monde entier –par exemple en Allemagne, en France, aux Etats-Unis ou en Corée du Sud– les plus grands fabricants automobiles sont suspectés d’avoir manipulé des véhicules pour passer les contrôles antipollution, notamment les émissions d’oxydes d’azote (NOx).La Londonienne Rosamund Adoo Kissi-Debrah, dont la fille de neuf ans, Ella, est morte en 2013 d’une grave crise d’asthme, depuis reconnue par la justice comme liée à la pollution de l’air, a tenu à être présente, avec une vingtaine d’autres manifestants, devant le tribunal.”Le médecin légiste a dit que si nous n’avions pas eu des niveaux illégaux de pollution de l’air là où nous vivons, non seulement elle n’aurait pas eu d’asthme, mais elle ne serait pas morte cette nuit-là”, a-t-elle déploré auprès de l’AFP. Elle attend “des excuses” des constructeurs.- “Tous les constructeurs” -“Des millions de voitures diesel circulent encore sur nos routes et rendent nos enfants malades”, ajoute, à ses côtés, Jemima Hartshorn, qui espère que le procès attirera l’attention du gouvernement sur la nécessité de “retirer ces voitures de nos routes”.Volkswagen, auquel le nom du Dieselgate est souvent associé, a reconnu dès 2015 avoir commercialisé plus de 11 millions de véhicules dans le monde équipés d’un logiciel détectant les phases de test pour diminuer ses émissions. Il a déjà réglé une facture dépassant les 30 milliards d’euros, dont la plus grande part aux Etats-Unis.Le constructeur allemand avait été reconnu coupable en 2020 par la Haute Cour de Londres d’avoir mis en place un “logiciel truqueur”. Sans reconnaître sa responsabilité, il avait mis fin aux procédures deux ans plus tard en réglant à l’amiable 193 millions de livres (222 millions d’euros).Mais l’affaire “est beaucoup plus large que Volkswagen: elle concerne presque tous les constructeurs” qui vendent des voitures au Royaume-Uni, affirme à l’AFP Martyn Day, du cabinet d’avocats Leigh Day, principal représentant des plaignants, pour qui les indemnisations pourraient se compter en “milliards de livres”.- “Manipulation” -Car l’issue du procès pourrait faire jurisprudence et s’appliquer aux autres constructeurs qui font l’objet de plaintes, comme Volkswagen-Porsche, Vauxhall-Opel, Jaguar Land Rover, BMW, FCA-Suzuki, Volvo, Hyundai-Kia, Toyota et Mazda. En tout, 1,6 million de conducteurs demandent compensation dans le pays.”Le plus important pour nous est de convaincre que toutes ces voitures sont équipées de dispositifs de manipulation” des émissions, a résumé à l’AFP M. Day peu avant l’ouverture du procès lundi.Adam Kamenetzky, un Londonien de 45 ans, estime avoir été “trompé” lorsqu’il a choisi en 2018 un SUV Mercedes gris, spécifiquement parce qu’il était censé être moins polluant. Selon lui, le véhicule est en réalité bien plus nocif, ce qui fait aussi baisser sa valeur.Présent à l’ouverture, il entend “demander des comptes” aux marques automobiles.Sollicités par l’AFP, Ford et Mercedes rejettent des “allégations sans fondement”. Renault et Stellantis, la maison-mère de Peugeot et Citroën, assurent que les véhicules vendus étaient tous “conformes” aux réglementations. Nissan n’a pas souhaité faire de commentaire.Le procès se concentrera d’abord sur la responsabilité des constructeurs, avant une éventuelle seconde procédure à partir d’octobre 2026 concernant les indemnisations.

South Africa 112-2 after Noman’s double strike in Pakistan Test

South Africa recovered from spinner Noman Ali’s double strike to reach 112-2 at tea on the second day of the first Test in Lahore on Monday in reply to Pakistan’s 378 all out.Noman removed skipper Aiden Markram for 20 and Wiaan Mulder for 17 — both caught behind by wicketkeeper Mohammad Rizwan — in extracting spin from the Gaddafi Stadium pitch after Senuran Muthusamy took a career-best 6-117 in the morning.At the break Ryan Rickelton and Tony de Zorzi were unbeaten on 45 and 23 respectively, with the tourists still trailing by 266 runs in the first innings.Noman has figures of 2-47.It was Noman’s like-for-like left-armer Muthusamy who destroyed Pakistan after they resumed on 313-5, losing their last five wickets for just 16 runs.Salman Agha hit five fours and three sixes in his 93 and was last man out, caught in the deep off spinner Prenelan Subrayen, who took 2-78.Agha added 49 with Rizwan to take their sixth-wicket stand to 163 before Muthusamy ripped out the middle order with three wickets in the 12th over of the day.Rizwan was the first to go, for 75, when he edged a sharply turning ball to wicketkeeper Kyle Verreynne after a knock containing two fours and two sixes.Two balls later Noman went without scoring, bowled when he played down the wrong line and then Sajid Khan followed first ball, caught in the slips.It became 378-9 when Muthusamy bowled Shaheen Shah Afridi, on seven, for his sixth wicket.His previous Test best was 4-45 against Bangladesh in Chattogram last year.

“Peu déstabilisable”, Cédric Jubillar va être interrogé sur la nuit de la disparition de son épouse

Décrit lundi matin par un psychiatre comme “peu déstabilisable”, tout en étant fragilisé par des “angoisses d’abandon”, Cédric Jubillar doit donner, dans la foulée, sa version de la nuit de la disparition de son épouse qu’il est accusé d’avoir tuée.L’expert a examiné l’accusé à deux reprises et a décrit devant la cour d’assises du Tarn une “organisation défensive de sa personnalité”, un homme “impulsif” mais “peu déstabilisable”, qui a “une grande maîtrise de ses émotions”.Parallèlement, a souligné le psychiatre, l’enfance chaotique de Cédric Jubillar peut avoir fait de lui “un colosse aux pieds d’argile”, travaillé par des fragilités persistantes: “les angoisses d’abandon, ce sont des choses qui restent et mettent l’adulte en difficulté”.Dans la dernière ligne droite de ce procès, qui entre dans sa quatrième semaine, avocats généraux et parties civiles ont questionné le psychiatre sur la colère qu’aurait pu ressentir l’accusé face à la relation extraconjugale de son épouse ou sur sa mémoire parfois défaillante à propos de certains points. C’est “compliqué pour lui de parler de choses qui peuvent être émotionnellement difficiles pour lui”, a souligné le psychiatre.- “Abîme” -Vendredi, pendant les premières heures de son interrogatoire récapitulatif, le peintre-plaquiste de 38 ans est resté fidèle à son comportement depuis le début du procès: globalement stoïque, avec quelques signes de nervosité mais toujours des réponses directes, souvent courtes et peu développées. Et alors qu’il doit donner des explications sur la nuit du 15 au 16 décembre 2020, au cours de laquelle l’infirmière de 33 ans a disparu sans jamais être retrouvée, “il ne donne pas l’impression de mesurer l’abîme qui s’ouvre devant nous”, a estimé l’un des avocats des parties civiles, Laurent de Caunes, décrivant un accusé qui donne “une apparence très lisse et très évasive”.”C’est intéressant de voir qu’il choisit de ne pas répondre, ou de répondre le strict minimum, quand on sait que c’est un être exubérant, prolixe, un être qui, en dehors de la cour d’assises, a une grande gueule”, a analysé vendredi soir l’avocat de plusieurs cousins, oncles et tantes de la disparue, Mourad Battikh.Ni défense ni parties civiles ne s’attendent lundi à un rebondissement majeur. “Je n’ai aucune inquiétude sur les propos que tiendra Cédric Jubillar lundi”, a confié l’un de ses avocats, Alexandre Martin, “parce que depuis le début cet homme a toujours la même version sur ce qu’il a fait cette nuit-là”.”On n’obtiendra rien de Cédric Jubillar à cette audience”, a estimé Me Mourad Battikh. “La culture de l’aveu, ce n’est pas ce que l’on attend de ce procès”, a-t-il dit.- “Vérité judiciaire” -“Nous, ce qu’on attend, c’est qu’il y ait une vérité judiciaire qui s’exprime au regard des éléments du dossier (…) qui sont quand même très accablants”, a ajouté Me Battikh, en référence aux témoignages et aux indices recueillis comme les lunettes de Delphine, cassées, sa voiture changée de sens pendant la nuit, les cris de femme entendus dans la nuit…La semaine écoulée a notamment été marquée par le témoignage de la mère de l’accusé, Nadine Jubillar, qui a raconté comment, quelques semaines avant la disparition de sa belle-fille, Cédric lui aurait dit: “J’en ai marre, elle m’énerve, je vais la tuer, l’enterrer et personne ne va la retrouver”, ce que l’accusé a en partie reconnu.”C’est une expression que j’utilise fréquemment”, s’est défendu Cédric Jubillar, en référence aux menaces également proférées à deux amis, avant de marteler, comme depuis le début du procès: “Je n’ai jamais fait de mal à Delphine.”Le reste de la semaine sera consacré aux plaidoiries des parties civiles et de la défense, ainsi qu’au réquisitoire des deux avocats généraux désignés pour ce procès où près de 90 personnes ont été entendues, dont 65 témoins et 11 experts.Le verdict est attendu vendredi. Cédric Jubillar encourt la réclusion à perpétuité.

“Peu déstabilisable”, Cédric Jubillar va être interrogé sur la nuit de la disparition de son épouse

Décrit lundi matin par un psychiatre comme “peu déstabilisable”, tout en étant fragilisé par des “angoisses d’abandon”, Cédric Jubillar doit donner, dans la foulée, sa version de la nuit de la disparition de son épouse qu’il est accusé d’avoir tuée.L’expert a examiné l’accusé à deux reprises et a décrit devant la cour d’assises du Tarn une “organisation défensive de sa personnalité”, un homme “impulsif” mais “peu déstabilisable”, qui a “une grande maîtrise de ses émotions”.Parallèlement, a souligné le psychiatre, l’enfance chaotique de Cédric Jubillar peut avoir fait de lui “un colosse aux pieds d’argile”, travaillé par des fragilités persistantes: “les angoisses d’abandon, ce sont des choses qui restent et mettent l’adulte en difficulté”.Dans la dernière ligne droite de ce procès, qui entre dans sa quatrième semaine, avocats généraux et parties civiles ont questionné le psychiatre sur la colère qu’aurait pu ressentir l’accusé face à la relation extraconjugale de son épouse ou sur sa mémoire parfois défaillante à propos de certains points. C’est “compliqué pour lui de parler de choses qui peuvent être émotionnellement difficiles pour lui”, a souligné le psychiatre.- “Abîme” -Vendredi, pendant les premières heures de son interrogatoire récapitulatif, le peintre-plaquiste de 38 ans est resté fidèle à son comportement depuis le début du procès: globalement stoïque, avec quelques signes de nervosité mais toujours des réponses directes, souvent courtes et peu développées. Et alors qu’il doit donner des explications sur la nuit du 15 au 16 décembre 2020, au cours de laquelle l’infirmière de 33 ans a disparu sans jamais être retrouvée, “il ne donne pas l’impression de mesurer l’abîme qui s’ouvre devant nous”, a estimé l’un des avocats des parties civiles, Laurent de Caunes, décrivant un accusé qui donne “une apparence très lisse et très évasive”.”C’est intéressant de voir qu’il choisit de ne pas répondre, ou de répondre le strict minimum, quand on sait que c’est un être exubérant, prolixe, un être qui, en dehors de la cour d’assises, a une grande gueule”, a analysé vendredi soir l’avocat de plusieurs cousins, oncles et tantes de la disparue, Mourad Battikh.Ni défense ni parties civiles ne s’attendent lundi à un rebondissement majeur. “Je n’ai aucune inquiétude sur les propos que tiendra Cédric Jubillar lundi”, a confié l’un de ses avocats, Alexandre Martin, “parce que depuis le début cet homme a toujours la même version sur ce qu’il a fait cette nuit-là”.”On n’obtiendra rien de Cédric Jubillar à cette audience”, a estimé Me Mourad Battikh. “La culture de l’aveu, ce n’est pas ce que l’on attend de ce procès”, a-t-il dit.- “Vérité judiciaire” -“Nous, ce qu’on attend, c’est qu’il y ait une vérité judiciaire qui s’exprime au regard des éléments du dossier (…) qui sont quand même très accablants”, a ajouté Me Battikh, en référence aux témoignages et aux indices recueillis comme les lunettes de Delphine, cassées, sa voiture changée de sens pendant la nuit, les cris de femme entendus dans la nuit…La semaine écoulée a notamment été marquée par le témoignage de la mère de l’accusé, Nadine Jubillar, qui a raconté comment, quelques semaines avant la disparition de sa belle-fille, Cédric lui aurait dit: “J’en ai marre, elle m’énerve, je vais la tuer, l’enterrer et personne ne va la retrouver”, ce que l’accusé a en partie reconnu.”C’est une expression que j’utilise fréquemment”, s’est défendu Cédric Jubillar, en référence aux menaces également proférées à deux amis, avant de marteler, comme depuis le début du procès: “Je n’ai jamais fait de mal à Delphine.”Le reste de la semaine sera consacré aux plaidoiries des parties civiles et de la défense, ainsi qu’au réquisitoire des deux avocats généraux désignés pour ce procès où près de 90 personnes ont été entendues, dont 65 témoins et 11 experts.Le verdict est attendu vendredi. Cédric Jubillar encourt la réclusion à perpétuité.

Gouvernance de Gaza: la France jouera son “rôle” en soutien à l’Autorité palestinienne, assure Macron

Le président français Emmanuel Macron a assuré lundi que la France jouerait un “rôle tout particulier” pour veiller à ce que l’Autorité palestinienne soit intégrée à la future gouvernance de Gaza, insistant sur la représentation des Palestiniens dans ce processus.”Il est prévu que la France ait un rôle dans cette phase” de négociation de la suite du plan Trump pour Gaza, et “que nous soyons associés à cette gouvernance”, a-t-il dit en arrivant à Charm el-Cheikh en Egypte pour un sommet sur l’accord de paix en présence de Donald Trump.”Sur les questions de gouvernance, nous allons avoir un rôle tout particulier pour être au côté de l’Autorité palestinienne et veiller à ce qu’elle ait sa part, mais aussi qu’elle fasse ses réformes pour le jour d’après”, a-t-il ajouté.Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas sera “présent à ce sommet”, qui coïncide avec la libération des derniers otages détenus dans l’enclave, a-t-il ajouté, un “très bon signal” selon lui. “C’est la reconnaissance du rôle de l’Autorité palestinienne comme instance légitime”, a-t-il estimé, en plaidant pour que les Palestiniens soient “au cœur de la gouvernance de Gaza”.Plus d’une vingtaine de dirigeants sont attendus au sommet de Charm el-Cheikh, auquel le Hamas ne participera pas. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, initialement non attendu, participera finalement au sommet.Emmanuel Macron a aussi appelé à ne “pas oublier” la Cisjordanie, qui fait l’objet d’une colonisation accélérée par Israël, et à poursuivre les efforts pour la création d’un Etat palestinien, au côté de celui d’Israël.Il faut “faire le lien entre Gaza et la Cisjordanie” et “nous assurer qu’il y a un chemin pour permettre les deux Etats, la seule perspective politique qui permet véritablement une paix durable”, a-t-il insisté.Côté sécurité, Emmanuel Macron a indiqué que les Européens allaient “monter en charge” dans la formation des policiers palestiniens à Gaza mais que la France ne participerait pas à la force de stabilisation qui doit être mise en place. Il existe un “consensus” pour avoir “surtout des forces régionales et peut-être des contributions de certains pays comme l’Indonésie”, a-t-il dit. Ces pays demandent toutefois que cela se fasse dans un “cadre international”, c’est-à-dire à l’ONU, a-t-il insisté.La France co-organisera une conférence sur l’aide humanitaire à Gaza avec l’Egypte, qui l’accueillera, “dans les prochaines semaines”, a-t-il également précisé.

Gouvernance de Gaza: la France jouera son “rôle” en soutien à l’Autorité palestinienne, assure Macron

Le président français Emmanuel Macron a assuré lundi que la France jouerait un “rôle tout particulier” pour veiller à ce que l’Autorité palestinienne soit intégrée à la future gouvernance de Gaza, insistant sur la représentation des Palestiniens dans ce processus.”Il est prévu que la France ait un rôle dans cette phase” de négociation de la suite du plan Trump pour Gaza, et “que nous soyons associés à cette gouvernance”, a-t-il dit en arrivant à Charm el-Cheikh en Egypte pour un sommet sur l’accord de paix en présence de Donald Trump.”Sur les questions de gouvernance, nous allons avoir un rôle tout particulier pour être au côté de l’Autorité palestinienne et veiller à ce qu’elle ait sa part, mais aussi qu’elle fasse ses réformes pour le jour d’après”, a-t-il ajouté.Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas sera “présent à ce sommet”, qui coïncide avec la libération des derniers otages détenus dans l’enclave, a-t-il ajouté, un “très bon signal” selon lui. “C’est la reconnaissance du rôle de l’Autorité palestinienne comme instance légitime”, a-t-il estimé, en plaidant pour que les Palestiniens soient “au cœur de la gouvernance de Gaza”.Plus d’une vingtaine de dirigeants sont attendus au sommet de Charm el-Cheikh, auquel le Hamas ne participera pas. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, initialement non attendu, participera finalement au sommet.Emmanuel Macron a aussi appelé à ne “pas oublier” la Cisjordanie, qui fait l’objet d’une colonisation accélérée par Israël, et à poursuivre les efforts pour la création d’un Etat palestinien, au côté de celui d’Israël.Il faut “faire le lien entre Gaza et la Cisjordanie” et “nous assurer qu’il y a un chemin pour permettre les deux Etats, la seule perspective politique qui permet véritablement une paix durable”, a-t-il insisté.Côté sécurité, Emmanuel Macron a indiqué que les Européens allaient “monter en charge” dans la formation des policiers palestiniens à Gaza mais que la France ne participerait pas à la force de stabilisation qui doit être mise en place. Il existe un “consensus” pour avoir “surtout des forces régionales et peut-être des contributions de certains pays comme l’Indonésie”, a-t-il dit. Ces pays demandent toutefois que cela se fasse dans un “cadre international”, c’est-à-dire à l’ONU, a-t-il insisté.La France co-organisera une conférence sur l’aide humanitaire à Gaza avec l’Egypte, qui l’accueillera, “dans les prochaines semaines”, a-t-il également précisé.

“Immoral mais pratique”: au Pakistan, l’exploitation massive d’enfants comme domestiques

Depuis ses 10 ans, Amina récure, balaie et cuisine pour une famille de classe moyenne de Karachi. Comme des millions d’enfants pakistanais, elle est aide ménagère, une pratique illégale mais très répandue qui a déjà endeuillé des familles souvent trop pauvres pour obtenir justice.”Aux côtés de ma mère, je coupe des légumes, je fais la vaisselle, je passe le balai et la serpillière”, décrit la fillette de 13 ans à l’AFP. “Mais je déteste travailler pour cette famille.””On quitte notre bidonville à 07H00 et on rentre à 20H00, parfois, on travaille le dimanche même si c’est censé être notre seul jour de repos, et ça c’est vraiment injuste.” Un foyer pakistanais sur quatre employait un enfant comme domestique en 2022, selon l’Organisation internationale du travail (OIT), généralement des fillettes de 10 à 14 ans. Sania, 13 ans, gagne par exemple 13 euros par mois pour aider sa mère à entretenir la demeure d’une riche famille pakistanaise qui lui a explicitement interdit de parler aux enfants ou de toucher à leurs jouets.Leurs deux revenus combinés, 40 euros, sont loin du salaire moyen à 125 euros mais permettent à la famille de survivre. “Moi, j’aurais rêvé de continuer l’école pour devenir médecin”, regrette l’aînée d’une fratrie de cinq, qui devrait légalement être scolarisée jusqu’à ses 16 ans. – “Je sais bien que c’est immoral” -“Je sais bien que c’est immoral et illégal d’employer un enfant mais c’est pratique, et au moins, il a un toit et est bien nourri”, tente de justifier auprès de l’AFP un professeur d’université qui emploie Humza, 10 ans.Sous couvert d’anonymat, par peur de représailles, il raconte que le petit garçon a été envoyé par ses parents de son village à 450 kilomètres de Karachi, pour habiter à plein temps chez lui et effectuer ses tâches ménagères.Il paye l’enfant 30 euros par mois, perçus par sa famille, qu’il ne rentre voir que quelques fois par an.Une main d’oeuvre “docile et bon marché”, estime-t-il, dans le pays de 255 millions d’habitants dont un tiers a moins de 14 ans.  “Au village, ses parents, pauvres, l’auraient sûrement envoyé aux champs sans même pouvoir le nourrir”, argue-t-il, confessant toutefois être “mal à l’aise lorsque [s]es propres enfants partent à l’école et que lui reste nettoyer”. Kashif Mirza de l’ONG Sparc, l’une des principales organisations pakistanaises de défense des droits de l’enfant, estime que ces employés mineurs vivent une “forme d’esclavage moderne parfaitement admise dans la société pakistanaise qui les rend vulnérables auprès des mêmes employeurs qui prétendent faussement les protéger”.- Pardonner -En février, Iqra, 13 ans, est morte sous les coups de ses riches patrons à Rawalpindi, ville jumelle d’Islamabad, parce que du chocolat avait disparu de leur cuisine. Son père, Sana U., qui avait assuré au moment des faits qu’il réclamerait justice, raconte aujourd’hui à l’AFP avoir abandonné les poursuites “au nom de Dieu”, la loi islamique permettant aux proches de gracier, généralement contre un dédommagement, ou de se venger. “Des femmes de leur famille sont venues chez nous le mois dernier et ont fait pression pour implorer notre pardon, alors j’ai fini par leur accorder sans compensation financière”, assure-t-il.”Je n’avais pas le choix, où aurais-je trouvé l’argent pour payer les frais de justice? J’ai déjà plus de 600.000 roupies [1.800 euros] de dettes”, raconte-t-il.  Aujourd’hui, ses deux fils et deux filles, qui travaillaient auparavant comme domestiques, restent à la maison et il assure seul les revenus du foyer. “Même si on peine à survivre, je ne peux pas supporter l’idée de perdre un autre enfant.”- Brûlée au fer -Les sanctions visant employeurs ou parents “ne sont pas assez strictes”, regrette auprès de l’AFP Mir Tariq Ali Talpur, ministre des Affaires sociales du Sindh.Dans cette immense province principalement rurale où se trouve Karachi, il assure que les autorités effectuent régulièrement des contrôles et prennent en charge les enfants employés illégalement. “Nous devons les présenter au tribunal mais les parents viennent les récupérer et paient une amende ne dépassant pas 1.000 roupies [3 euros]. C’est pour ça que ces incidents ne cessent de se reproduire”, regrette-t-il. Quant aux employeurs accusés de violences, les associations de protection de l’enfance militent de longue date pour durcir les sanctions, en commençant par leur refuser la libération sous caution.Mais en septembre encore, un couple de Karachi, accusé d’avoir brûlé au fer à repasser Zainab, leur aide ménagère de 13 ans, car elle avait accidentellement brûlé le voile de sa patronne en repassant, s’est retrouvé libre en attendant son procès contre 90 euros chacun. “Je ne comprends pas comment ils ont pu être libérés, est-ce que personne ne voit les blessures de Zainab ?”, interroge Asia M., en pointant les brûlures sévères de sa fille aux bras, jambes, dos et ventre.”Je regrette profondément de l’avoir poussée dans les bras de ses tortionnaires. Ils ont ruiné sa vie. Ces marques resteront à jamais gravées sur son corps”, se désole-t-elle. La mère de famille assure vouloir poursuivre les auteurs en justice. Mais, dit-elle, “ils sont riches et se pensent intouchables, les pauvres comme nous n’ont aucun pouvoir et même la loi n’est pas de notre côté”. 

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Ce glacier résistait au réchauffement, est-il en train de succomber?

Le Groenland fond, les Alpes fondent, l’Himalaya fond, mais il existe une partie du monde où des glaciers massifs sont restés stables, voire ont gagné en masse, ces dernières décennies.Ces glaciers-là se répartissent sur le “toit du monde”, des milliers de kilomètres de chaînes de hautes montagnes en Asie centrale (Karakoram, Tien Shan, Kun Lun, Pamir). Et c’est au Tadjikistan dans les montagnes du Pamir qu’une longue et complexe expédition d’une douzaine de scientifiques financée par le Swiss Polar Institute et la fondation Ice Memory s’est rendue en septembre et octobre, accompagnée en exclusivité par un photographe de l’AFP.Il a fallu traverser en 4X4 le Tadjikistan d’ouest en est pendant quatre jours, puis monter à pied à plus de 5.800 mètres d’altitude sur la calotte glaciaire de Kon Tchoukourbachi, un dôme de glace tout près de la frontière chinoise.Pendant une semaine au sommet, par des températures glaciales et malgré une journée de blizzard, les scientifiques venus de Suisse, du Japon, des Etats-Unis et du Tadjikistan ont foré le glacier pour en extraire deux carottes de glace de 105 mètres, par tronçons.Ces couches de glaces compactées pendant des siècles, peut-être des millénaires, sont un trésor d’archive climatique car elles renseignent sur les chutes de neige, les températures, l’atmosphère et les poussières du passé.”Seule l’analyse en laboratoire le confirmera, mais nous espérons que la carotte sera exceptionnelle non seulement pour la zone, mais pour toute la région, probablement 20, 25 ou 30.000 ans”, confie à l’AFP Evan Miles, le glaciologue des universités de Fribourg et Zurich qui a mené l’éprouvante expédition, tout en restant très prudent.En remontant dans le temps, les chercheurs espèrent répondre à deux questions: pourquoi ces glaciers ont-ils résisté au réchauffement général? Et cette anomalie est-elle en train de prendre fin? “Toute cette région est unique au monde car les glaciers ont perdu très, très peu de masse depuis 25 ans, voire en ont gagnée”, explique Evan Miles.Des chercheurs pensent que l’anomalie de Karakoram, selon son nom officiel, prend fin. Les glaciers montrent en effet des signes de perte depuis quelques années, mais les scientifiques veulent déterminer s’il s’agit d’une variation naturelle, ou du début du vrai déclin.Pour en être certain, il faut une très longue période de mesures, “ce que les carottes peuvent nous fournir”, dit Evan Miles.Une conférence de presse célèbrera lundi à Douchanbé le succès de la mission. Une carotte sera expédiée au Japon, l’autre stockée dans un sanctuaire souterrain en Antarctique à la station Concordia, par -50°C, à la demande d’Ice Memory.Cette fondation, créée en 2021 par des universités et centres de recherche français, italien et suisse, a déjà collecté plusieurs carottes dans les Alpes, au Groenland, dans les Andes… Pourquoi les stocker dans ce sanctuaire en Antarctique? Pour permettre “aux scientifiques du futur de les analyser avec les outils les plus modernes dans 50, 100 ou 200 ans, et d’en extraire de nouvelles informations”, explique à l’AFP le climatologue suisse Thomas Stocker, ancien vice-président d’un groupe d’experts du climat de l’ONU (Giec), qui préside Ice Memory.”Nous perdrons probablement 90% de la masse des glaciers sur Terre”, rappelle-t-il. “Nous tentons de préserver une chose menacée par les activités humaines”.