Florida man executed for neighbor’s murder
A 65-year-old man convicted of raping and murdering his neighbor was executed by lethal injection in Florida on Tuesday.Norman Grim had dropped appeals against his death sentence and was put to death at 6:14 pm (2214 GMT) at the Florida State Prison in Raiford, the Florida Department of Corrections said.Grim was convicted of the 1998 murder and sexual battery of Cynthia Campbell, a 41-year-old lawyer who lived next door to him. He was sentenced to death in 2000.There have now been 41 executions in the United States this year, the most since 2012, when 43 inmates died this way.Florida has carried out the most executions, with 15 including Grim’s. There have been five each in Alabama and Texas.Thirty-four of this year’s executions have been carried out by lethal injection, two by firing squad and five by nitrogen hypoxia, which involves pumping nitrogen gas into a face mask, causing the prisoner to suffocate.The use of nitrogen gas as a method of capital punishment has been denounced by United Nations experts as cruel and inhumane.The death penalty has been abolished in 23 of the 50 US states, while three others — California, Oregon and Pennsylvania — have moratoriums in place.President Donald Trump is a proponent of capital punishment and, on his first day in office, called for an expansion of its use “for the vilest crimes.”
Cyberharcèlement de Brigitte Macron: prison avec sursis requise contre “instigateurs” et “suiveurs”
“J’ai confiance en la justice”: plusieurs prévenus jugés jusqu’à mardi à Paris pour avoir cyberharcelé Brigitte Macron, cible d’une infox la présentant comme une femme transgenre, ont fait valoir une dernière fois mardi soir leur droit à la “liberté d’expression” et à la “satire”.Des peines de prison de trois à 12 mois avec sursis et des amendes allant jusqu’à 8.000 euros ont été requises mardi par le ministère public devant le tribunal correctionnel contre les 10 cyberharceleurs présumés de la femme du président. La décision sera rendue le 5 janvier 2026.Les réquisitions les plus lourdes ont été prononcées à l’encontre de trois prévenus: la médium Amandine Roy, le galeriste Bertrand Scholler et Aurélien Poirson-Atlan, alias Zoé Sagan, désignés comme des “instigateurs” de l’infox, selon le procureur Hervé Tétier. Les sept autres ont été qualifiés par le magistrat de “suiveurs” qui se sont “laissés aller” depuis “leur canapé.””Une petite médium du fin fond de l’Anjou est dans le viseur” de Brigitte Macron, s’est étonnée l’avocate d’Amandine Roy, parlant d'”acharnement judiciaire” contre sa cliente.La médium, contre laquelle une peine de six mois de prison avec sursis assortie de 4.000 euros d’amende a été requise, avait été relaxée le 10 juillet dans un procès pour diffamation l’opposant à Brigitte Macron et son frère. Principale prévenue dans l’affaire, elle est l’autrice d’une vidéo virale publiée en 2021 affirmant que Mme Macron n’aurait jamais existé et que son frère Jean-Michel Trogneux aurait pris son identité après une transition de genre.C’est le “procès de la liberté d’expression”, a plaidé de son côté Luc Brossollet, l’avocat d’Aurélien Poirson-Atlan contre lequel 12 mois de prison avec sursis et 8.000 euros d’amende ont été requis.- Sur le “qui-vive” -Plus tôt, il avait interrogé la fille de Mme Macron, Tiphaine Auzière, couverture de magazines people à l’appui, sur la “médiatisation outrancière” du couple présidentiel, justifiant ainsi les commentaires sur leur vie privée.Très attendue au second jour du procès devant une salle comble, Mme Auzière a déploré la “dégradation des conditions de santé” de sa mère.”Ce tourbillon (de messages) qui ne s’arrête jamais a un impact croissant sur (ses) conditions de vie”, a détaillé l’avocate de 41 ans, ajoutant qu’elle en avait d’abord “sous-estimé l’ampleur”.La femme du président est sur le “qui-vive” en permanence, de peur que son image ne soit “détournée”, a-t-elle encore expliqué, en l’absence de sa mère à l’audience.- “Au pif” -Cette riposte judiciaire en France, doublée d’une plainte aux États-Unis, intervient après quatre ans de messages haineux mettant en doute le genre de la femme du chef de l’État, des messages largement relayés par les réseaux complotistes et d’extrême droite.Le couple présidentiel a engagé cet été des poursuites contre Candace Owens, une Américaine auteure d’une série de vidéos vue plusieurs millions de fois, intitulée “Becoming Brigitte” (“Devenir Brigitte”).Selon M. Poirson-Atlan, applaudi par la salle à la fin de son interrogatoire, cette podcasteuse d’extrême droite est un “phénomène de société”, “une dinguerie” qui sera “étudiée dans les écoles de journalisme”.Plusieurs personnes jugées à Paris ont relayé les publications virales de l’Américaine, se réjouissant de voir “l’affaire Brigitte” s’internationaliser.La plupart des prévenus (courtier, professeur de sport ou encore informaticien…) ont exprimé leur surprise d’avoir à répondre de publications qu’ils ont qualifiées de “satiriques”, relevant selon eux de la liberté d’expression.Beaucoup ont le sentiment d’avoir été choisis “au pif”, selon l’expression d’un avocat de la défense, parmi des milliers d’internautes. Ils sont pourtant considérés comme les plus virulents. L’un d’entre eux, Jérôme A. a dit avoir interrogé avant l’audience Grok, l’intelligence artificielle de la plateforme X, qui a relevé “six millions” de publications sur la femme du chef de l’Etat. Cet informaticien fait partie de ceux qui ont mentionné “la bite à Brigitte” sur les réseaux.L’écart d’âge de 24 ans entre les époux Macron a par ailleurs été considéré comme un “crime sexuel” par Zoé Sagan et même une “pédophilie cautionnée par l’État” sur la plateforme d’Elon Musk.”Apolitique”, Jean-Luc M., 55 ans, deuxième adjoint au maire d’une petite commune de Saône-et-Loire, avait lui commenté une photo de Brigitte Macron en disant: “Il est monté, monté comme un cheval”. “Vous êtes élu de la République, n’y a-t-il pas dissonance ?”, l’a interrogé le président. “Pas forcément”, “je n’ai pas cherché à nuire mais à faire de la satire”, a-t-il répondu.
Cyberharcèlement de Brigitte Macron: prison avec sursis requise contre “instigateurs” et “suiveurs”
“J’ai confiance en la justice”: plusieurs prévenus jugés jusqu’à mardi à Paris pour avoir cyberharcelé Brigitte Macron, cible d’une infox la présentant comme une femme transgenre, ont fait valoir une dernière fois mardi soir leur droit à la “liberté d’expression” et à la “satire”.Des peines de prison de trois à 12 mois avec sursis et des amendes allant jusqu’à 8.000 euros ont été requises mardi par le ministère public devant le tribunal correctionnel contre les 10 cyberharceleurs présumés de la femme du président. La décision sera rendue le 5 janvier 2026.Les réquisitions les plus lourdes ont été prononcées à l’encontre de trois prévenus: la médium Amandine Roy, le galeriste Bertrand Scholler et Aurélien Poirson-Atlan, alias Zoé Sagan, désignés comme des “instigateurs” de l’infox, selon le procureur Hervé Tétier. Les sept autres ont été qualifiés par le magistrat de “suiveurs” qui se sont “laissés aller” depuis “leur canapé.””Une petite médium du fin fond de l’Anjou est dans le viseur” de Brigitte Macron, s’est étonnée l’avocate d’Amandine Roy, parlant d'”acharnement judiciaire” contre sa cliente.La médium, contre laquelle une peine de six mois de prison avec sursis assortie de 4.000 euros d’amende a été requise, avait été relaxée le 10 juillet dans un procès pour diffamation l’opposant à Brigitte Macron et son frère. Principale prévenue dans l’affaire, elle est l’autrice d’une vidéo virale publiée en 2021 affirmant que Mme Macron n’aurait jamais existé et que son frère Jean-Michel Trogneux aurait pris son identité après une transition de genre.C’est le “procès de la liberté d’expression”, a plaidé de son côté Luc Brossollet, l’avocat d’Aurélien Poirson-Atlan contre lequel 12 mois de prison avec sursis et 8.000 euros d’amende ont été requis.- Sur le “qui-vive” -Plus tôt, il avait interrogé la fille de Mme Macron, Tiphaine Auzière, couverture de magazines people à l’appui, sur la “médiatisation outrancière” du couple présidentiel, justifiant ainsi les commentaires sur leur vie privée.Très attendue au second jour du procès devant une salle comble, Mme Auzière a déploré la “dégradation des conditions de santé” de sa mère.”Ce tourbillon (de messages) qui ne s’arrête jamais a un impact croissant sur (ses) conditions de vie”, a détaillé l’avocate de 41 ans, ajoutant qu’elle en avait d’abord “sous-estimé l’ampleur”.La femme du président est sur le “qui-vive” en permanence, de peur que son image ne soit “détournée”, a-t-elle encore expliqué, en l’absence de sa mère à l’audience.- “Au pif” -Cette riposte judiciaire en France, doublée d’une plainte aux États-Unis, intervient après quatre ans de messages haineux mettant en doute le genre de la femme du chef de l’État, des messages largement relayés par les réseaux complotistes et d’extrême droite.Le couple présidentiel a engagé cet été des poursuites contre Candace Owens, une Américaine auteure d’une série de vidéos vue plusieurs millions de fois, intitulée “Becoming Brigitte” (“Devenir Brigitte”).Selon M. Poirson-Atlan, applaudi par la salle à la fin de son interrogatoire, cette podcasteuse d’extrême droite est un “phénomène de société”, “une dinguerie” qui sera “étudiée dans les écoles de journalisme”.Plusieurs personnes jugées à Paris ont relayé les publications virales de l’Américaine, se réjouissant de voir “l’affaire Brigitte” s’internationaliser.La plupart des prévenus (courtier, professeur de sport ou encore informaticien…) ont exprimé leur surprise d’avoir à répondre de publications qu’ils ont qualifiées de “satiriques”, relevant selon eux de la liberté d’expression.Beaucoup ont le sentiment d’avoir été choisis “au pif”, selon l’expression d’un avocat de la défense, parmi des milliers d’internautes. Ils sont pourtant considérés comme les plus virulents. L’un d’entre eux, Jérôme A. a dit avoir interrogé avant l’audience Grok, l’intelligence artificielle de la plateforme X, qui a relevé “six millions” de publications sur la femme du chef de l’Etat. Cet informaticien fait partie de ceux qui ont mentionné “la bite à Brigitte” sur les réseaux.L’écart d’âge de 24 ans entre les époux Macron a par ailleurs été considéré comme un “crime sexuel” par Zoé Sagan et même une “pédophilie cautionnée par l’État” sur la plateforme d’Elon Musk.”Apolitique”, Jean-Luc M., 55 ans, deuxième adjoint au maire d’une petite commune de Saône-et-Loire, avait lui commenté une photo de Brigitte Macron en disant: “Il est monté, monté comme un cheval”. “Vous êtes élu de la République, n’y a-t-il pas dissonance ?”, l’a interrogé le président. “Pas forcément”, “je n’ai pas cherché à nuire mais à faire de la satire”, a-t-il répondu.
Ligue des nations: les Bleues n’y arrivent pas et ne verront pas la finale
Les Bleues n’y arrivent toujours pas contre l’Allemagne: malgré une intensité retrouvée, l’équipe de France a fait match nul (2-2) mais ne verra pas la finale de la Ligue des nations face à l’Espagne après sa défaite de l’aller (1-0).Les scenarii se ressemblent et les leçons sont toujours les mêmes contre l’Allemagne avec trois échecs en trois mois. Les Bleues ont trop gâché devant le but et l’Allemagne a eu besoin de si peu d’occasions pour transpercer deux fois la défense bleue. D’abord Nicole Anyomi à la 12e minute, qui a effacée trop facilement Maëlle Lakrar avant d’enchaîner une frappe limpide en pleine lucarne (1-1, 12e). Puis, Klara Bühl s’est défaite aisément d’Elisa De Almeida pour frapper dans un angle fermé et sous la barre transversale de Pauline Peyraud-Magnin (2-1, 50e). Les Allemandes ont failli marquer un troisième, annulé pour une position de hors-jeu (67e).Les Tricolores – qui ont retrouvé mardi la capitaine Griedge Mbock et Sakina Karchaoui – avaient pourtant meilleure mine mardi soir à Caen et rien n’a ressemblé au match de Düsseldorf. Trois jours après la défaite (1-0) en demie aller, les Bleues ont tout changé: elles sont beaucoup mieux rentrées dans le match, étaient agressives dans les duels, ont pressé haut, ont mis davantage de liant entre les lignes et étaient présentes sur les seconds ballons. Avec l’envie de tout renverser et de créer le “petit exploit”, elles ont produit le jeu qu’elles avaient proposé en phase de groupe de l’Euro cet été, avant de se faire stopper par les mêmes Allemandes en quart de finale (1-1, tab 6-5).Jouant très haut et grâce à un fort pressing, elles ont mis les ingrédients pour marquer dès la 3e minute: lancée par Selma Bacha très en jambes, Melvine Malard a repris de la tête le centre de la gauchère dans le petit filet du but allemand (1-0, 3e).- Mateo redonne l’espoir en vain -Alignée à la place de Marie Katoto – blessée -, la joueuse de Manchester United a raté ce qu’il ne fallait pas, avec une balle de doublé dans les pieds (32e). Au lieu de passer à Grace Geyoro, seule, elle a tenté de frapper en puissance sur la gardienne allemande, avant de tirer de nouveau (35e).En première période, les Bleues ont poussé et avaient la place pour renverser le match, comme sur le but refusé pour hors-jeu de Delphine Cascarino (37e), qui a aussi tenté un tir pas assez dangereux (41e). Mais ces beaux mouvements ont été trop peu vus en seconde période, malgré une frappe de Kadidiatou Diani (81e) et l’égalisation de Clara Mateo en fin de match (2-2, 89e), qui a redonné un peu d’espoir, en vain. Trois mois après la nouvelle élimination en quart de finale de l’Euro contre les mêmes Allemandes (1-1, tab 6-5), les Françaises continuent de reculer, sans réussir d’exploit, sous les yeux de 18.000 spectateurs dont le président de la FFF Philippe Diallo et de Didier Deschamps, présent pour la première fois à un match des Bleue depuis 2019.Malgré ces deux échecs consécutifs, Laurent Bonadei devrait être maintenu à son poste, selon deux sources proches du dossier. Mais en cas de défaites pour la troisième place de la Ligue des nations face à la Suède les 28 et 2 décembre, il pourrait se retrouver fortement sous pression, alors que son contrat court jusqu’à la Coupe du monde 2027, selon une des deux sources.les Bleues ne joueront donc pas une seconde finale de Ligue des nations face à l’Espagne comme en 2024 – car les attaquantes ne se sont toujours pas hissées à leur meilleur niveau aux moments les plus importants. Mardi soir en était un, elles sont encore passées à côté.
Ligue des nations: les Bleues n’y arrivent pas et ne verront pas la finale
Les Bleues n’y arrivent toujours pas contre l’Allemagne: malgré une intensité retrouvée, l’équipe de France a fait match nul (2-2) mais ne verra pas la finale de la Ligue des nations face à l’Espagne après sa défaite de l’aller (1-0).Les scenarii se ressemblent et les leçons sont toujours les mêmes contre l’Allemagne avec trois échecs en trois mois. Les Bleues ont trop gâché devant le but et l’Allemagne a eu besoin de si peu d’occasions pour transpercer deux fois la défense bleue. D’abord Nicole Anyomi à la 12e minute, qui a effacée trop facilement Maëlle Lakrar avant d’enchaîner une frappe limpide en pleine lucarne (1-1, 12e). Puis, Klara Bühl s’est défaite aisément d’Elisa De Almeida pour frapper dans un angle fermé et sous la barre transversale de Pauline Peyraud-Magnin (2-1, 50e). Les Allemandes ont failli marquer un troisième, annulé pour une position de hors-jeu (67e).Les Tricolores – qui ont retrouvé mardi la capitaine Griedge Mbock et Sakina Karchaoui – avaient pourtant meilleure mine mardi soir à Caen et rien n’a ressemblé au match de Düsseldorf. Trois jours après la défaite (1-0) en demie aller, les Bleues ont tout changé: elles sont beaucoup mieux rentrées dans le match, étaient agressives dans les duels, ont pressé haut, ont mis davantage de liant entre les lignes et étaient présentes sur les seconds ballons. Avec l’envie de tout renverser et de créer le “petit exploit”, elles ont produit le jeu qu’elles avaient proposé en phase de groupe de l’Euro cet été, avant de se faire stopper par les mêmes Allemandes en quart de finale (1-1, tab 6-5).Jouant très haut et grâce à un fort pressing, elles ont mis les ingrédients pour marquer dès la 3e minute: lancée par Selma Bacha très en jambes, Melvine Malard a repris de la tête le centre de la gauchère dans le petit filet du but allemand (1-0, 3e).- Mateo redonne l’espoir en vain -Alignée à la place de Marie Katoto – blessée -, la joueuse de Manchester United a raté ce qu’il ne fallait pas, avec une balle de doublé dans les pieds (32e). Au lieu de passer à Grace Geyoro, seule, elle a tenté de frapper en puissance sur la gardienne allemande, avant de tirer de nouveau (35e).En première période, les Bleues ont poussé et avaient la place pour renverser le match, comme sur le but refusé pour hors-jeu de Delphine Cascarino (37e), qui a aussi tenté un tir pas assez dangereux (41e). Mais ces beaux mouvements ont été trop peu vus en seconde période, malgré une frappe de Kadidiatou Diani (81e) et l’égalisation de Clara Mateo en fin de match (2-2, 89e), qui a redonné un peu d’espoir, en vain. Trois mois après la nouvelle élimination en quart de finale de l’Euro contre les mêmes Allemandes (1-1, tab 6-5), les Françaises continuent de reculer, sans réussir d’exploit, sous les yeux de 18.000 spectateurs dont le président de la FFF Philippe Diallo et de Didier Deschamps, présent pour la première fois à un match des Bleue depuis 2019.Malgré ces deux échecs consécutifs, Laurent Bonadei devrait être maintenu à son poste, selon deux sources proches du dossier. Mais en cas de défaites pour la troisième place de la Ligue des nations face à la Suède les 28 et 2 décembre, il pourrait se retrouver fortement sous pression, alors que son contrat court jusqu’à la Coupe du monde 2027, selon une des deux sources.les Bleues ne joueront donc pas une seconde finale de Ligue des nations face à l’Espagne comme en 2024 – car les attaquantes ne se sont toujours pas hissées à leur meilleur niveau aux moments les plus importants. Mardi soir en était un, elles sont encore passées à côté.
C’était “un miracle humain”: la difficile fermeture de la maternité des Lilas
Elle a accompagné des milliers de femmes sur plusieurs générations, dans la grossesse et l’accouchement: après 60 ans d’activité la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis) ferme ses portes pour raisons financières vendredi à 20H00, suscitant la tristesse et le désarroi des patientes et du personnel. Sur la haute façade en bois, aucune banderole n’est accrochée. Le site internet propose toujours des rendez-vous pour une consultation grossesse. “Un déni de réalité”, confie Angélique Kuipers, 30 ans, sage-femme aux Lilas depuis cinq ans et demi. Fondée en 1964, la petite clinique engagée est l’une des premières en France à avoir pratiqué les méthodes d'”accouchement sans douleur” venues d’URSS et à avoir milité pour la légalisation de l’avortement avant la loi Veil de 1975.”Elle a été la maman du féminisme”, affirme Chantal Birman, 75 ans, arrivée comme sage-femme en 1970 à la maternité “où l’ambiance soixante-huitarde était dingue”. “C’est un miracle humain, les Lilas”, estime la désormais retraitée, après 49 ans passés dans la clinique. Un cocon loin des salles et couloirs anonymes des grands hôpitaux. Rosie Clear, mère d’une petite Alma de deux mois et demi, avait d’abord choisi Tenon de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), tout près de chez elle, pour accoucher. “Mais je n’ai pas du tout aimé. Il y avait beaucoup de monde, de bruit, c’était grand et mal organisé”. La Britannique, professeure d’anglais à Paris, a alors entendu parler des Lilas et de “sa taille plus humaine”.”Là-bas, on n’a pas l’impression d’être à l’hôpital”, se souvient Claire Poisson, 57 ans, enseignante à Paris.- “La femme au coeur de tout” -C’est d’ailleurs pour cette raison que Laure Brassart, 41 ans, a choisi la clinique il y a trois ans. “Je sortais d’un long parcours de PMA (procréation médicalement assistée) très médicalisé et j’avais envie d’un suivi physiologique et naturel”.Car la maternité s’est fondée sur un credo: le droit des femmes à disposer librement de leur corps et de la manière la plus naturelle possible. En entrant dans la clinique, le regard se pose sur des portraits de femmes inspirantes accrochés aux murs, des messages comme des mantras, glorifiant la femme, la mère et aussi celle qui choisit de ne pas le devenir. “Là-bas, la femme est au coeur de tout”, confirme Chantal Birman. “Et ce qui est important pour nous, c’est qu’elle accouche comme elle en a envie. Sur le dos, sur le côté, debout, à quatre pattes, dans l’eau, avec péridurale ou non. C’est elle qui décide”, explique l’ancienne sage-femme, tout en précisant que ces choix sont validés en concertation avec l’équipe médicale. Des soignants qui travaillent en lien étroit avec les futures mères. “C’est une relation de confiance mutuelle, d’égal à égal, grâce notamment au tutoiement et à l’utilisation des prénoms”, insiste Angélique Kuipers.Journaliste à Paris, Sophie Guenet, 46 ans, se souvient avec émotion de la proximité avec l’équipe quand elle a eu sa fille il y a 13 ans. Mais aussi quelques années plus tard après une fausse couche: “J’y ai été accompagnée avec douceur et beaucoup de compassion”.La clinique, qui compte 19 chambres et quatre salles de naissance ainsi qu’un centre d’IVG, était en sursis depuis des années, victime de difficultés financières. Sauvée à plusieurs reprises, elle va définitivement fermer, la Haute autorité de santé (ARS) ayant retiré sa certification. “C’est vrai que les bâtiments sont vétustes. Je me souviens m’être dit: +C’est vraiment pas le luxe ici+, mais justement, ce n’est pas pour ça qu’on choisit Les Lilas”, explique Rosie Clear.”La santé, la maternité, la vie d’une mère ou d’un nouveau-né ne seront jamais rentables”, regrette Tita Szalewa, sage-femme de 28 ans. “La première cause de mortalité des femmes en France en période périnatale est le suicide. Mais on ferme les maternités comme la nôtre qui axait la prise en charge sur les patientes et pas seulement sur le côté médical”, ajoute sa collègue Chloé Virefleau. “Ma mère a accouché aux Lilas de mon frère en 1973, j’y ai eu mes trois enfants et ma fille y a accouché en juillet. C’est une histoire de famille!”, sourit Claire Poisson. “Malheureusement, elle s’arrête là”, conclut la jeune grand-mère.
Scènes de guerre à Rio: 64 morts dans son opération policière la plus meurtrière
Des favelas de Rio de Janeiro ont connu mardi des scènes de guerre, avec la mort d’au moins 64 personnes dans l’opération policière la plus meurtrière de l’histoire de la ville, lancée contre l’un des gangs de narcotrafiquants du Brésil.Les raids musclés des forces de l’ordre sont, malgré leur efficacité contestée, fréquents à Rio. Ils visent notamment les favelas, quartiers pauvres et densément peuplés vivant souvent sous le joug de trafiquants de drogue.Mais l’opération de mardi, par son ampleur et sa violence, a créé un choc. Jusqu’au Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, qui s’est dit “horrifié” et a demandé des “enquêtes rapides”.Le gouverneur de droite de l’Etat de Rio, Claudio Castro, a annoncé que “60 criminels” avaient été “neutralisés”. Quatre policiers ont été également tués, a indiqué à l’AFP une source au sein de ses services.Tirs intenses, barricades, incendies: l’opération, mobilisant 2.500 agents, s’est concentrée sur deux ensembles de favelas du nord de Rio, Complexo da Penha et Complexo do Alemao, situées à proximité de l’aéroport international.A l’hôpital Getulio Vargas, d’où l’on entendait les rafales tirées non loin, un défilé ininterrompu de véhicules déposait devant l’entrée des cadavres et des blessés par balles, policiers, délinquants présumés ou simples habitants, a constaté un photographe de l’AFP.A Vila Cruzeiro, une favela du Complexo da Penha, des policiers lourdement armés gardaient une vingtaine de jeunes hommes interpellés. Serrés les uns contre les autres, ils étaient assis par terre la tête baissée, pieds et torse nus.”Tout le monde est terrorisé”, a dit à l’AFP sous couvert de l’anonymat, par peur de représailles, la responsable d’un projet social qui est en contact à distance avec des habitants du Complexo da Penha.- “Chaos” -Jusqu’à présent, l’opération policière la plus meurtrière à Rio, ville de plus de 6 millions d’habitants, avait eu lieu durant la pandémie de Covid-19, en 2021, quand 28 personnes étaient mortes en une seule journée dans la favela de Jacarezinho.Le gouverneur a aussi annoncé l’arrestation mardi de “81 criminels”, ainsi que la saisie de 75 fusils d’assaut et d'”une énorme quantité de drogue”.”Plus de 200.000 résidents demeurent affectés par la fermeture des écoles et les unités de santé aux services suspendus”, a indiqué l’Assemblée législative de l’Etat de Rio.”Il n’y a pas de bus, on est bloqué en plein chaos”, a dit à l’AFP Regina Pinheiro, retraitée de 70 ans qui tentait de rentrer chez elle.Stratégie courante des gangs lors des affrontements avec la police, “plus de cinquante bus ont été utilisés comme barricades”, a précisé le syndicat des entreprises d’autobus de Rio.- Drones -L’opération vise à “combattre l’expansion territoriale du Comando Vermelho (Commando rouge)”, l’une des principales factions criminelles du Brésil, implantée dans plusieurs Etats du pays, a précisé le gouvernement de l’Etat de Rio sur le réseau social X.Les policiers ont mobilisé deux hélicoptères, 32 véhicules blindés et “douze véhicules de démolition” utilisés pour détruire des barricades.Le gouverneur Claudio Castro a publié sur X une vidéo d’un drone lançant un projectile depuis le ciel nuageux.”C’est comme ça que la police de Rio est reçue par les criminels: avec des bombes lancées par des drones”, a commenté cet allié de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, dénonçant du “narcoterrorisme”.- “Enorme tragédie” -Des spécialistes et organisations de défense des droits humains critiquent la stratégie des forces de sécurité, la jugeant peu efficace contre les organisations criminelles.”Une opération policière qui entraîne la mort de plus de 60 habitants et policiers est une énorme tragédie”, a déclaré César Munoz, directeur de l’ONG Human Rights Watch au Brésil. Il a réclamé l’ouverture d’enquêtes sur “chaque mort”.”La politique de Claudio Castro traite les favelas comme des territoires ennemis, où règne le permis de tuer”, a accusé le député de gauche Henrique Vieira.La commission des droits de l’homme de l’Assemblée législative de Rio a annoncé qu’elle exigerait “des explications sur les circonstances de l’action, qui a de nouveau transformé les favelas de Rio en un théâtre de guerre et de barbarie”, selon Dani Monteiro, présidente de la commission.En 2024, environ 700 personnes sont mortes lors d’interventions des forces de l’ordre à Rio, soit presque deux par jour.






