Stocks fluctuate as traders weigh China-US row, tech earnings

Stock markets were mixed Thursday as investors weighed the latest volleys in the China-US trade war and strong tech earnings.Nestle shares surged eight percent after the Swiss food giant announced that it will cut 16,000 jobs worldwide over the next two years. Equities have largely been in flux since US President Donald Trump last week reignited his tariff row with Beijing, threatening 100 percent levies on Chinese goods in retaliation for its recent rare-earth export controls.In Europe, the Paris stock market was up 0.7 percent in early afternoon trade as French Prime Minister Sebastien Lecornu survived a no-confidence vote.London dipped following data that showed lacklustre growth in the UK economy, six weeks ahead of the government’s annual budget.That followed a largely positive day in Asia, led higher by technology shares on AI-driven optimism. Shares in Taiwanese tech titan TSMC rose after it reported another record net profit on skyrocketing demand for microchips to power iPhones and artificial intelligence.Tokyo, Shanghai, Taipei and Seoul were all up, while Hong Kong closed lower.Investors also kept an eye on developments in the recent flare-up in tensions between the United States and China.”The US-China spat looks set to take another turn,” said Joshua Mahony, chief market analyst at Scope markets.He added that China could “turn up the pressure by further deepening the trade conflict in the knowledge that it could spark a sharp slump in US equity markets”.Beijing on Thursday said the latest US moves to expand export controls and levy new port fees on Chinese ships have been “profoundly detrimental” to trade talks between the two superpowers.Treasury Secretary Scott Bessent appeared to take a more conciliatory tone, proposing a longer pause in their tariffs as they look to resolve the rare earths row.Since May, the world’s two largest economies have suspended sky-high levies on each other for three months at a time as they work towards a full trade deal.Concerns over China-US tensions, bets on US rate cuts and a weaker dollar have helped push gold to daily records. It hit a peak of $4,243.25 on Thursday.Oil prices rose as Trump said Indian Prime Minister Narendra Modi had promised him that New Delhi will stop buying Russian oil.India’s rupee held onto gains after its strongest rally since June, bouncing from near a record low, after the central bank stepped in.”The Indian Rupee’s significant rally… was primarily driven by central bank intervention, a softer dollar index, and supportive factors like lower crude oil prices and renewed foreign fund inflows,” Dilip Parmar, senior analyst at HDFC Securities, told AFP.- Key figures at around 1050 GMT -London – FTSE 100: DOWN 0.2 percent at 9,409.45 pointsParis – CAC 40: UP 0.7 percent at 8,129.36Frankfurt – DAX: UP 0.1 percent at 24,208.09Tokyo – Nikkei 225: UP 1.3 percent at 48,277.74 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 0.1 percent at 25,888.51 (close)Shanghai – Composite: UP 0.1 percent at 3,916.23 (close)New York – Dow: FLAT at 46,253.31 (close)Euro/dollar: UP $1.1657 from $1.1645 on WednesdayPound/dollar: UP at $1.3434 from $1.3400Dollar/yen: DOWN at 151.21 yen from 151.24 yenEuro/pound: DOWN at 86.77 percent from 86.90 penceBrent North Sea Crude: UP 0.5 percent at $62.24 per barrelWest Texas Intermediate: UP 0.6 percent at $58.62 per barrel

Benjamin Brière, “le poing levé”, raconte ses trois années de prison en Iran

Après avoir passé trois ans en prison en Iran, Benjamin Brière raconte dans un livre les épreuves subies derrière les barreaux, mais aussi les défis du retour en France et son combat pour faire revenir les deux derniers Français détenus par Téhéran.”C’est l’histoire d’un type qui croyait naïvement qu’il était possible d’échapper à son destin”, résume Benjamin Brière dans “Azadi” (“Liberté” en persan), à paraître le 23 octobre chez Robert Laffont.Son destin, c’est d’avoir été arrêté en pleine nuit, le 28 mai 2020, dans une région reculée d’Iran, que ce grand voyageur visitait seul à bord de son van. S’en sont suivis 1.079 jours de détention avant sa libération le 12 mai 2023.”Je demande à ne pas faire d’amalgame entre ce qui m’est arrivé et ce sublime pays et ses magnifiques habitants”, qui “sont aussi des otages de la République islamique”, insiste Benjamin Brière, interrogé par l’AFP.Depuis son retour à Lyon, sa ville, l’ex-prisonnier de 40 ans consacre une partie de son énergie à se battre pour la libération des deux derniers Français détenus en Iran, Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mars 2023 et condamnés à de lourdes peines pour espionnage.”Je n’arriverai pas à lâcher tant que Cécile et Jacques ne seront pas rentrés”, affirme-t-il. Mais “tout le monde sait que leur sort ne se joue pas devant un tribunal. C’est du cirque (…) Tout se passe à un niveau plus élevé, diplomatique et politique”.L’espoir d’une libération a grandi quand le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a déclaré en septembre qu’un accord visant à les échanger contre une femme iranienne détenue en France approchait de sa “phase finale”.- “L’ennui est colossal” -Dans “Azadi”, Benjamin Brière ne cache rien des hauts, et souvent des bas, de sa vie dans le quartier de haute sécurité de la prison de Mashhad, la grande ville de l’est de l’Iran.”Il y a des journées d’errance totale. Je fixe le carrelage du mur, le contreplaqué du lit au dessus (…) L’ennui est colossal. Des détenus s’assomment de drogue”, témoigne-t-il. “J’écris pour ne pas devenir fou.”Il dépeint aussi les liens de camaraderie noués avec certains détenus, dont plusieurs ont ensuite été pendus, avec lesquels il apprend à parler le persan “des canailles”.  Remerciant l’ambassadeur de France Nicolas Roche, arrivé fin 2022, pour son “énergie à libérer les otages”, Benjamin Brière raconte être sorti de prison “le poing levé” en signe de défi, avec un autre détenu, le franco-irlandais Bernard Phelan.Deux ans et demi après, “je m’en sors plutôt très bien” grâce à “la carapace que je me suis créée derrière les barreaux”, reconnait-il.Mais la réinsertion dans la société est difficile car “il n’y a pas de suivi, pas d’accompagnement, pas d’aide”, surtout au niveau administratif, regrette-t-il.Il raconte ainsi le dialogue avec une employée des impôts qui lui demande pourquoi il n’avait rien déclaré pendant quatre ans: – “Parce que j’étais en prison” – “Oui, mais même en prison, on peut le faire”.- “Pas depuis l’Iran”.Le problème est qu’il “fallait qu’elle me mette dans une case et que, pour un cas comme le mien, rien n’est prévu”, relate-t-il.Benjamin Brière milite donc pour qu’un projet de loi soit adopté pour aider “les otages d’État” au même titre que sont soutenus les “otages” ou victimes de “groupes terroristes”. Ils pourraient ainsi bénéficier à leur retour d’un “guichet unique” qui “dépendrait de la Délégation interministérielle à l’aide aux victimes (Diav)”, précise-t-il.

Violences sexuelles à Saint-Stanislas à Nantes: la justice va diligenter des enquêtes

Le parquet de Nantes prévoit de diligenter des enquêtes pénales sur certains faits après avoir reçu une trentaine de courriers concernant des violences sexuelles commises au collège-lycée catholique Saint-Stanislas, remontant pour la plupart aux années 1960.Fin septembre, un mois après la conférence de presse qui avait rendu publics de premiers témoignages sur des faits courant des années 1950 à 1990, le diocèse avait dit avoir récolté 63 signalements à propos de cet établissement. Sur les 31 courriers reçus par la justice, transmis par l’évêché ou directement adressés au parquet, quinze émanent de victimes et seize de témoins, a indiqué jeudi le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy. “Certaines personnes se sont également rendues dans des commissariats de police pour donner des informations ou déposer plainte”, a-t-il ajouté.Neuf personnes sont mises en cause, principalement des membres du clergé, certaines décédées. “Selon les situations, des enquêtes pénales vont être diligentées”, a ajouté le procureur, sans donner davantage de détails. Une enquête avait déjà été ouverte début septembre après le suicide en 2024 d’un quadragénaire ayant confié à des proches avoir été victime de violences sexuelles lorsqu’il était interne au collège. Les premiers témoignages évoqués par le diocèse, récoltés depuis début 2025 et émanant de victimes ou de leurs familles, décrivaient des viols, des agressions sexuelles et des attouchements, commis au sein de l’internat et pour “au moins une victime” des faits survenus lors de vacances organisées par l’établissement. – “Système de prédation” – Fin septembre, un collectif de victimes a été fondé. “C’est en le constituant qu’on a découvert qu’on était passés dans le même système de prédation, avec des auteurs différents pour certains, communs pour d’autres”, a expliqué à l’AFP Emmanuel Cocaul, 60 ans, élève à Saint-Stanislas entre 1976 et 1984. Dès 2020, il avait témoigné auprès de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) d’agressions sexuelles commises par un aumônier – décédé depuis – entre ses 11 et 14 ans. “J’ai toujours su que c’était anormal, mais le système ne reposait pas, à la différence de Bétharram par exemple, sur de la violence physique directe. C’était beaucoup plus doucereux, c’était un rapport de force, d’autorité”, a-t-il déclaré. Un autre membre du collectif, qui a préféré rester anonyme, décrit une agression sexuelle subie de la part d’un professeur de catéchèse – également décédé – au milieu des années 1960, dans la chambre du religieux. “Peut-être que ce type de prêtre repère les élèves solitaires. A la récréation j’étais seul, j’étais la brebis fragile, facile à attraper”, raconte cet enseignant à la retraite de 70 ans, ajoutant avoir ressenti une “grande tristesse” mais aussi une “once de soulagement” après avoir appris qu’il n’était pas la seule victime. – D’autres établissements -Lors de leur conférence de presse fin août, l’évêque de Nantes et le directeur de l’enseignement catholique avaient assuré qu’un travail d’archive allait être mené à Saint-Stanislas et dans le diocèse pour éventuellement “détecter s’il y a eu des choses dissimulées, mises sous le tapis”. Depuis 2021 et la publication du rapport de la Ciase, Saint-Stanislas a été plusieurs fois la cible de tags accusant des hommes d’Eglise de viol.Au-delà de Saint-Stanislas, le parquet a dit jeudi avoir reçu 14 courriers concernant d’autres établissements, notamment à Nantes et Saint-Nazaire. De son côté, le diocèse a indiqué jeudi à l’AFP avoir reçu 95 mails depuis son appel à témoignages lancé fin août, tous établissements confondus. Le rapport de la Ciase publié en 2021 estimait à 330.000 le nombre de mineurs victimes de violences sexuelles au sein de l’Eglise. Parmi elles, 108.000 auraient été agressées dans le cadre de l’enseignement scolaire catholique, a estimé depuis le président de la Ciase, Jean-Marc Sauvé.

Madagascar: Rajoelina confirme son départ, un colonel investi président vendredi

Madagascar se prépare à l’investiture à la tête du pays d’un militaire qui a assuré jeudi qu’il ne s’agissait “pas d’un coup d’État”, après trois semaines de manifestations qui ont chassé du pouvoir le président Andry Rajoelina, en fuite à l’étranger.Dans les rues d’Antananarivo, capitale de cette île pauvre et touristique de l’océan Indien, l’heure est la fête depuis mercredi, l’armée invisible, et la vie quotidienne a repris son cours, sans les barrages qui bloquaient la ville depuis le début des manifestations le 25 septembre.”Un coup d’État, c’est quand les soldats entrent dans le palais présidentiel avec des armes, qu’ils tirent, qu’il y a du sang… Ce n’est pas un coup d’État”, a déclaré à la presse le colonel Michaël Randrianirina, 51 ans, qui doit prêter serment vendredi en tant que “président de la refondation de la République de Madagascar”, selon un décret.Sa désignation à la présidence a été approuvée par la plus haute juridiction du pays, démontrant que la prise de fonction “suit la procédure légale”, a-t-il souligné. “Madagascar n’a pas choisi un régime miliaire. Le gouvernement appartient aux civils et le conseil présidentiel est aussi composé de militaires et de civils”.Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’entourage de l’ex-président Andry Rajoelina, destitué mardi par un vote de l’Assemblée nationale malgache, a confirmé pour la première fois que le président déchu avait “quitté le pays” entre le 11 et le 12 octobre. Ce départ est intervenu après que “des menaces explicites et extrêmement graves ont été proférées contre la vie du chef de l’État”, précise un communiqué de son entourage transmis à l’AFP dans la nuit.C’est la première fois qu’Andry Rajoelina reconnaît son départ depuis que la radio française RFI avait annoncé son exfiltration dimanche par un avion militaire français. Lors d’une allocution lundi, il avait dit s’être réfugié dans un “lieu sûr”, sans plus de précision.Le colonel Randrianirina a promis des élections dans un délai de 18 à 24 mois et assuré préparer un “processus de consultation pour trouver un Premier ministre le plus vite possible”.- L’ONU préoccupée -Sur l’emblématique place du 13-mai à Antananarivo, épicentre de la contestation, les véhicules blindés ont laissé place à une scène où la vedette locale Thiera Kougar a offert un concert mercredi. Des duels de danse ont remplacé le va-et-vient des pick-ups bondés de militaires.”Ils ont gagné le droit de s’exprimer, parce qu’avant on se faisait arrêter”, a jugé Fenitra Razafindramanga, 26 ans, capitaine de l’équipe de rugby de Madagascar, venue se joindre aux fêtards.Les manifestations, lancées par le collectif de jeunes Gen Z, visaient à dénoncer les coupures d’eau et d’électricité récurrentes mais avaient rapidement tourné à une contestation généralisée.La répression a été sanglante: au moins 22 personnes ont été tuées et une centaine blessées, d’après un bilan de l’ONU.L’Union africaine a suspendu Madagascar de ses instances “avec effet immédiat”. Le secrétaire général de l’ONU s’est dit “profondément préoccupé par le changement inconstitutionnel de pouvoir”. La France, ex-puissance coloniale, a jugé “essentiel que la démocratie, les libertés fondamentales et l’État de droit soient scrupuleusement préservés”.M. Rajoelina était lui-même arrivé au pouvoir en 2009 dans des conditions similaires, désigné par les militaires après un soulèvement populaire. Après un retrait de quatre ans, il s’était fait élire en 2018 et 2023 dans des conditions contestées.Critique de longue date du pouvoir, le colonel Randrianirina a été emprisonné plusieurs mois à partir de novembre 2023 pour incitation à la mutinerie en vue d’un coup d’État, selon des informations de presse. Madagascar, qui a une longue histoire de soulèvements populaires suivis par la mise en place de gouvernements militaires, reste l’un des pays les plus pauvres de la planète. Au moins 80% de ses 32 millions d’habitants vivent avec moins de 2,80 euros par jour, le seuil de pauvreté fixé par la Banque mondiale.

Afghan in court over deadly knife attack on toddlers in Germany

An Afghan man deemed psychologically ill faced a German court on Thursday over a deadly knife attack on a group of toddlers that his defence lawyer labelled the “deed of a madman”. The stabbings nine months ago in a park in the southern city of Aschaffenburg killed a two-year-old boy and a 41-year-old man who tried to protect the children, and left three others wounded.Prosecutors acknowledged that the 28-year-old who set upon the daycare group with a kitchen knife on January 22 was suffering from paranoid schizophrenia.The attack, which came just a month before German national elections, inflamed an already heated debate on migration.The suspect, who was arrested near the scene of the stabbing, has been only partially named as Enamullah O., in line with usual practice by the German judiciary.Facing the court in handcuffs and foot shackles, he appeared groggy and subdued, wearing an open white shirt with a dark jacket.He mostly stared at the table and yawned frequently, which his lawyer said was due to medication he has been taking.Prosecutors are seeking to have him permanently confined to a psychiatric facility. They previously said there was no indication the suspect acted out of extremist or terrorist motivation.Five toddlers from a kindergarten class were in a public park, accompanied by two teachers, when the assailant attacked them with a kitchen knife.He also injured a two-year-old Syrian girl, one of the teachers as well as a 72-year-old man who had also tried to protect the children.- Fits of delusion -Defence lawyer Juergen Vongries told the court that O. was experiencing fits of delusion and had only vague memories of voices he heard at the time of the crime.His client had expressed regret, but could offer no explanation for why he attacked the children.A few minutes before the attack, he had allegedly watched a YouTube video with the Turkish title “Motivating Combat Music”, prosecutor Juergen Buntschuh said while reading the indictment.The two-year-old boy was stabbed five times, and the man slain by the attacker was stabbed four times, he said.Buntschuh said the attacker’s delusions and severe mental impairment meant he was not able to fully recognise the horrific nature of his actions.Not long after the attack, German media reported that the authorities had tried and failed in 2023 to deport the man to Bulgaria — the first EU country he had arrived in.In August 2024, he allegedly threatened a fellow resident at an accommodation for asylum seekers in the nearby town of Alzenau with a butcher’s knife and caused her minor injuries.The Aschaffenburg stabbings, which followed a string of other bloody attacks in Germany, provoked intense political reactions.Friedrich Merz, the leader of the centre-right Christian Democrats who went on to become chancellor, promised a “fundamental” overhaul of asylum rules and strict border controls if elected.About a week later, Merz, then the opposition leader, relied on support from the far-right Alternative for Germany (AfD) to/ach  pass a non-binding resolution through parliament demanding stricter immigration and refugee policies.Merz’s decision to rely on far-right support broke a longstanding taboo in post-World War II German politics, prompting fierce criticism and mass street protests.

Lecornu échappe de peu à la censure, et va pouvoir s’atteler au budget

Sébastien Lecornu a échappé à quelques voix près jeudi à la censure, le Parti socialiste laissant sa chance au Premier ministre en échange de sa promesse de suspendre la réforme des retraites. Les débats budgétaires vont désormais pouvoir commencer à l’Assemblée dès la semaine prochaine.Au total, 271 députés ont voté pour, insuffisant pour atteindre les 289 voix nécessaires pour renverser le gouvernement. LFI, les communistes, les écologistes et l’extrême droite avaient annoncé leur volonté de censurer le gouvernement, Les Républicains et surtout le PS faisant le choix inverse.Une deuxième motion déposée par le Rassemblement national devrait elle être rejetée largement un peu plus tard dans la matinée, la gauche refusant d’y mêler ses voix.Lors des débats à la tribune de l’Assemblée, le député socialiste Laurent Baumel a défendu cette décision du PS d’épargner le gouvernement de Sébastien Lecornu, à rebours du reste de la gauche. Ce n’est “en aucun cas un pacte de non-censure” pour l’avenir, a-t-il averti. “La pérennité même de votre gouvernement” est suspendue à l’effectivité de la suspension de la réforme des retraites promise, et “il n’y aura pas d’entourloupe ou de ruse procédurale”, a-t-il aussi prévenu.Chacune leur tour, Aurélie Trouvé (LFI) puis la cheffe des députés RN, Marine Le Pen, ont tenté de convaincre les possibles hésitants, notamment chez LR et au PS, de voter leur motion respective. La suspension de la réforme des retraites, “n’est qu’un leurre, une tromperie, un subterfuge”, a dénoncé la députée insoumise en lançant les débats. “Vous tous qui avez été élus pour abroger la réforme des retraites, allez-vous vraiment vous laisser abuser par cette aumône en trompe-l’oeil ?”, a-t-elle lancé aux socialistes, alors que doutes émergent sur le fait qu’elle soit effectivement votée. Marine Le Pen a elle tancé la droite, qui après “après avoir fait campagne pendant des mois sur son refus de se dissoudre dans le macronisme”, a préféré “se dissoudre dans le socialisme”. Elle a attaqué les “partis unis par la terreur de l’élection” et a dit attendre la dissolution “avec une impatience croissante”.- “Moment de vérité” – En réponse, Sébastien Lecornu, dont le gouvernement a été nommé dimanche, a appelé à “un moment de vérité entre ordre républicain et désordre”, demandant aux censeurs de ne pas “prendre en otage” le budget. Pour donner des gages aux députés, le Premier ministre a renoncé à utiliser l’arme du 49.3 dans les débats budgétaires, permettant habituellement au gouvernement d’imposer son texte.Chez les socialistes, le chef des députés Boris Vallaud avait appelé ses troupes à s’en tenir à la ligne décidée de façon “quasi-unanime”. Mais certains s’inquiètent notamment que la suspension de la réforme des retraites n’aboutisse pas. Celle-ci doit passer par un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale, ce qui implique que ce texte budgétaire soit adopté, possiblement avec les voix des socialistes, pourtant dans l’opposition.Or, argumentent Insoumis, écologistes et communistes, ce projet de loi comprend des mesures d’économies “inacceptables” comme le gel des prestations sociales ou le doublement des franchises médicales. Les socialistes font “le pari” que celles-ci évolueront lors du débat parlementaire.En cas de censure, le patron du PS Olivier Faure a également fait valoir jeudi que le budget passerait par “une loi spéciale”.Les LR ont eux décidé de ne pas censurer “au nom de l’intérêt national de doter la France d’un budget” malgré des “désaccords importants” selon leur orateur Jean-Didier Berger.Le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, avait appelé ses troupes à suivre cette ligne — contrairement à l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, proche du chef du parti Bruno Retailleau. – Bataille du budget -Les débats autour du budget, dont le texte a été présenté en Conseil des ministres mardi et qui prévoit un effort d’une trentaine de milliards d’euros, doivent enfin commencer à l’Assemblée la semaine prochaine.La commission des Finances s’en emparera lundi, et il devrait arriver dans l’hémicycle vendredi. La bataille entre une gauche traversée de tensions, un socle commun fracturé et l’extrême droite s’annonce dantesque, dans des délais très contraints.Le socialiste Laurent Baumel a d’ores et déjà appelé M. Lecornu à faire de “nouvelles concessions” sur “la trajectoire financière, sur la justice sociale, sur le pouvoir d’achat” lors des discussions. Même au sein du bloc central, le chef des députés Horizons Paul Christophe, qui a jugé jeudi la suspension de la réforme des retraites “déconnectée de toute réalité démographique et financière” a prévenu: “nous ne voterons pas n’importe quoi. Nous n’avons aucunement l’intention de renier nos valeurs”. 

Lecornu échappe de peu à la censure, et va pouvoir s’atteler au budget

Sébastien Lecornu a échappé à quelques voix près jeudi à la censure, le Parti socialiste laissant sa chance au Premier ministre en échange de sa promesse de suspendre la réforme des retraites. Les débats budgétaires vont désormais pouvoir commencer à l’Assemblée dès la semaine prochaine.Au total, 271 députés ont voté pour, insuffisant pour atteindre les 289 voix nécessaires pour renverser le gouvernement. LFI, les communistes, les écologistes et l’extrême droite avaient annoncé leur volonté de censurer le gouvernement, Les Républicains et surtout le PS faisant le choix inverse.Une deuxième motion déposée par le Rassemblement national devrait elle être rejetée largement un peu plus tard dans la matinée, la gauche refusant d’y mêler ses voix.Lors des débats à la tribune de l’Assemblée, le député socialiste Laurent Baumel a défendu cette décision du PS d’épargner le gouvernement de Sébastien Lecornu, à rebours du reste de la gauche. Ce n’est “en aucun cas un pacte de non-censure” pour l’avenir, a-t-il averti. “La pérennité même de votre gouvernement” est suspendue à l’effectivité de la suspension de la réforme des retraites promise, et “il n’y aura pas d’entourloupe ou de ruse procédurale”, a-t-il aussi prévenu.Chacune leur tour, Aurélie Trouvé (LFI) puis la cheffe des députés RN, Marine Le Pen, ont tenté de convaincre les possibles hésitants, notamment chez LR et au PS, de voter leur motion respective. La suspension de la réforme des retraites, “n’est qu’un leurre, une tromperie, un subterfuge”, a dénoncé la députée insoumise en lançant les débats. “Vous tous qui avez été élus pour abroger la réforme des retraites, allez-vous vraiment vous laisser abuser par cette aumône en trompe-l’oeil ?”, a-t-elle lancé aux socialistes, alors que doutes émergent sur le fait qu’elle soit effectivement votée. Marine Le Pen a elle tancé la droite, qui après “après avoir fait campagne pendant des mois sur son refus de se dissoudre dans le macronisme”, a préféré “se dissoudre dans le socialisme”. Elle a attaqué les “partis unis par la terreur de l’élection” et a dit attendre la dissolution “avec une impatience croissante”.- “Moment de vérité” – En réponse, Sébastien Lecornu, dont le gouvernement a été nommé dimanche, a appelé à “un moment de vérité entre ordre républicain et désordre”, demandant aux censeurs de ne pas “prendre en otage” le budget. Pour donner des gages aux députés, le Premier ministre a renoncé à utiliser l’arme du 49.3 dans les débats budgétaires, permettant habituellement au gouvernement d’imposer son texte.Chez les socialistes, le chef des députés Boris Vallaud avait appelé ses troupes à s’en tenir à la ligne décidée de façon “quasi-unanime”. Mais certains s’inquiètent notamment que la suspension de la réforme des retraites n’aboutisse pas. Celle-ci doit passer par un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale, ce qui implique que ce texte budgétaire soit adopté, possiblement avec les voix des socialistes, pourtant dans l’opposition.Or, argumentent Insoumis, écologistes et communistes, ce projet de loi comprend des mesures d’économies “inacceptables” comme le gel des prestations sociales ou le doublement des franchises médicales. Les socialistes font “le pari” que celles-ci évolueront lors du débat parlementaire.En cas de censure, le patron du PS Olivier Faure a également fait valoir jeudi que le budget passerait par “une loi spéciale”.Les LR ont eux décidé de ne pas censurer “au nom de l’intérêt national de doter la France d’un budget” malgré des “désaccords importants” selon leur orateur Jean-Didier Berger.Le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, avait appelé ses troupes à suivre cette ligne — contrairement à l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, proche du chef du parti Bruno Retailleau. – Bataille du budget -Les débats autour du budget, dont le texte a été présenté en Conseil des ministres mardi et qui prévoit un effort d’une trentaine de milliards d’euros, doivent enfin commencer à l’Assemblée la semaine prochaine.La commission des Finances s’en emparera lundi, et il devrait arriver dans l’hémicycle vendredi. La bataille entre une gauche traversée de tensions, un socle commun fracturé et l’extrême droite s’annonce dantesque, dans des délais très contraints.Le socialiste Laurent Baumel a d’ores et déjà appelé M. Lecornu à faire de “nouvelles concessions” sur “la trajectoire financière, sur la justice sociale, sur le pouvoir d’achat” lors des discussions. Même au sein du bloc central, le chef des députés Horizons Paul Christophe, qui a jugé jeudi la suspension de la réforme des retraites “déconnectée de toute réalité démographique et financière” a prévenu: “nous ne voterons pas n’importe quoi. Nous n’avons aucunement l’intention de renier nos valeurs”.