L’Ukraine subit une attaque record de drones, Trump juge Poutine “complètement fou”

L’Ukraine a subi une attaque impliquant le nombre record de 355 drones dans la nuit de dimanche à lundi, après un week-end de frappes massives au cours duquel Donald Trump a accusé Vladimir Poutine d’être “complètement fou”.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé lundi “le sentiment d’impunité” de la Russie, qui envahit depuis trois ans son pays et occupe 20% de son territoire. Il a exhorté les Occidentaux à renforcer leurs sanctions afin de “priver” Moscou des ressources pour continuer la guerre. Le chancelier allemand Friedrich Merz a lui annoncé qu’il n’y avait “plus de limites de portée pour les armes qui ont été livrées à l’Ukraine” par Berlin, Washington, Londres et Paris.Cela signifierait que l’Ukraine serait libre de frapper des cibles sur le territoire russe, une question qui a longtemps fait l’objet de désaccords entre Kiev et ses alliés. Ces derniers craignaient qu’une levée des limites de portée ne provoque des représailles de Moscou.Les déclarations de Friedrich Merz ont toutefois semé la confusion, et leurs conséquences n’étaient pas claires dans l’immédiat. Il n’a par exemple pas précisé à quel moment chaque pays, y compris le sien, avait décidé ces changements. Or, des restrictions de portée avaient déjà été levées ces derniers mois, notamment fin 2024 par Joe Biden, alors président américain.Le nouveau chef du gouvernement allemand n’a pas non plus dit si ces propos auraient ou non une incidence sur les armes livrées à l’avenir par Berlin à l’Ukraine, en particulier concernant les missiles de longue portée Taurus.Malgré les questions en suspens, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a immédiatement dénoncé une décision “assez dangereuse”.- “Surcharge émotionnelle” -Dimanche, le président américain Donald Trump a durci le ton contre Vladimir Poutine, dont il a cherché à se rapprocher ces derniers mois.”J’ai toujours eu de très bonnes relations avec (le président) russe Vladimir Poutine mais quelque chose lui est arrivé. Il est devenu complètement FOU !”, a écrit M. Trump sur le réseau social Truth Social.Il est en revanche resté évasif sur toute action concrète visant la Russie, répondant simplement dimanche soir “absolument” à une question sur la possibilité d’aggraver les sanctions américaines.Donald Trump veut une fin rapide de la guerre entre Kiev et Moscou. Mais, malgré son optimisme affiché encore le 19 mai après une conversation téléphonique avec son homologue russe, les bombardements se sont intensifiés avec 13 morts côté ukrainien dimanche matin.Le Kremlin a répondu lundi en attribuant les propos du président américain à une “surcharge émotionnelle”.   “Le président Poutine fait ce qu’il faut pour assurer la sécurité de la Russie”, a commenté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, au cours de son briefing quotidien, notant les “efforts” de l’administration Trump qui ont poussé les belligérants à se rencontrer à Istanbul à la mi-mai. “C’est un moment important, qui s’accompagne d’une surcharge émotionnelle pour tout le monde et de réactions émotionnelles”, a estimé M. Peskov. Le chef de l’Etat français Emmanuel Macron a quant à lui espéré que la “colère” de Donald Trump qui a, selon lui, réalisé que Vladimir Poutine lui avait “menti”, se “traduise en actes” et dit vouloir qu’une “date butoir” soit fixée à la Russie pour un cessez-le-feu.- Défense aérienne en difficulté -L’armée russe a intensifié ces derniers jours ses bombardements aériens des villes ukrainiennes, mettant à dure épreuve la défense antiaérienne de ce pays qui commence, selon des médias occidentaux, à manquer sérieusement de moyens pour repousser ces frappes. L’attaque effectuée dans la nuit de dimanche à lundi a impliqué 355 drones, un “record” depuis le début de l’invasion, et neuf missiles de croisière, a affirmé l’armée de l’air ukrainienne. Une source militaire ukrainienne a néanmoins indiqué à l’AFP qu’il n’y avait pour l’heure “pas de raison de paniquer” et que l’Ukraine se protégeait des frappes russes “tant bien que mal”.Mais “pour maintenir notre défense, nous avons besoin de livraisons d’armes occidentales”, a-t-elle dit, citant en priorité les missiles Patriot de fabrication américaine.Lundi, les neuf missiles et 233 drones ont été abattus, 55 autres ont été victimes d’un brouillage ou sont tombés sans faire de dégâts, a assuré l’armée de l’air.Aucun mort n’a été signalé alors que, la veille, au moins 13 civils, dont trois enfants de la même famille, avaient péri dans une attaque combinée russe ayant impliqué 69 missiles et 298 drones, selon Kiev.Un jour plus tôt, la Russie avait lancé 250 drones et 14 missiles sur son voisin ukrainien. 

King Charles to open Canada parliament tasked with countering Trump

King Charles III arrived in Ottawa Monday for a historic visit to open Canada’s parliament, a brief trip seen as part of the pushback against US President Donald Trump’s annexation threats. The 76-year-old monarch, who is Canada’s head of state as part of the Commonwealth, was greeted at the airport by Prime Minister Mark Carney, who has invited him to give an address opening Canada’s new legislature. The so-called throne speech outlining the government’s priorities is typically given by the British monarch’s representative in Canada, the governor general.Queen Elizabeth II, the king’s late mother, delivered a throne speech in Canada just twice during her long reign, in 1957 and 1977.Charles, making his first visit to Canada since his coronation, has never commented on Trump’s repeated talk of making Canada the 51st US state.But he will be closely watched for any comments on Canada’s sovereignty, and on trade. Trump has slapped tariffs on Canadian goods including sector-specific levies on autos, steel and aluminum, rattling the Canadian economy, although he has suspended some of them pending negotiations.Queen Camilla will accompany Charles on the 24-hour visit to Ottawa.- ‘Easier ways to send messages’ -Carney has said his newly-elected government has been given a mandate “to define a new economic and security relationship with the United States,” a neighbor he believes Canada “can no longer trust.”He has promised to curb reliance on trade with the United States by boosting internal commerce while forging deeper economic ties with allies overseas. The government’s path to build up Canada and create new relationships will be outlined in Charles’s speech, Carney said Monday.”This historic honour matches the weight of our times,” he said in a statement.A government statement described the visit as “a momentous and historic occasion that underscores Canada’s identity and sovereignty as a constitutional monarchy.”Trump repeatedly returned to his annexation musings during Carney’s Oval Office visit earlier this month, insisting it would be a “wonderful marriage”. Carney stood his ground, saying Canada was “never for sale.”Trump’s envoy to Canada, Ambassador Pete Hoekstra, dismissed the notion that inviting Charles to open parliament was an effective way to make a statement on annexation. “If there’s a message in there, there’s easier ways to send messages. Just give me a call. Carney can call the president at any time,” he told the public broadcaster CBC last week.Hoekstra added that he sees the annexation issue as being “over.” “Move on. If the Canadians want to keep talking about it — that’s their business.”- ‘Entire world watching’ -Charles and Camilla are scheduled to land in Ottawa on Monday afternoon.They’ll be received by Governor General Mary Simon, Carney, Indigenous leaders and other dignitaries before meeting community organizations in Ottawa. Charles also holds an audience with Carney on Monday. At the Senate on Tuesday, the monarch will receive full military honors before delivering the throne speech. Canadian royal commentator Edward Wang told AFP he was traveling from his home in the west coast city of Vancouver to Ottawa for the visit.  “At a time when the sovereignty of our country is being challenged, having our head of state open the first session of a new Parliament sends a signal,” he said. “The entire world will be watching.”Walking his dog in downtown Ottawa in the morning, George Monastiriakos, 32, who normally supports abolishing the monarchy, said “in this moment we’re all monarchists.” “Trump seems to have a reverence for all things gold and the British monarchy especially,” he added, “So I think he’ll being paying attention” to the king’s Ottawa visit.Gaelle Hortop, 46, sipping her morning coffee in the ByWard Market, said she is “optimistic that it’ll be positive for Canadian morale” too.

Nouvelles fouilles dans le “cimetière” d’Emile Louis

Plus de 400 gendarmes mobilisés pour ratisser le “cimetière” d’Emile Louis: de nouvelles opérations de fouilles ont démarré lundi à Rouvray dans l’Yonne pour retrouver, 50 ans après leur disparition, d’éventuelles traces des victimes du tueur en série.”La zone est dense mais pas insurmontable”, relève le colonel Nicolas Nanni, en décrivant à l’AFP le dispositif mis en place dans une zone boisée de Rouvray, à dix kilomètres au nord-est d’Auxerre.Lundi matin, ils n’étaient qu’une cinquantaine de militaires dans le secteur, bouclé pour cette journée consacrée aux préparatifs de balisage et repérage. Mais au total, “448 militaires de la gendarmerie seront engagés”, pour mener des “recherches terrestres mais aussi subaquatiques”, précise le colonel Nanni. Ils seront appuyés par des moyens spécialisés de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie ou d’anthropologie judiciaire. “On a besoin de moyens spéciaux pour faire en sorte d’avancer vite et bien”, ajoute-t-il.Les opérations dureront “au moins une semaine, probablement quinze jours, peut-être trois semaines”, estime le procureur d’Auxerre Hugues de Phily qui espère en “savoir un petit plus” sur ce dossier à la fin de cette période.Les recherches sont “extrêmement lourdes et coûteuses”, avec un budget de 100.000 euros financés par la cour d’appel de Paris, mais “nous le devons aux familles des victimes”, estime-t-il. Il s’agit de la deuxième opération de fouilles en quelques mois dans cette affaire vieille d’un demi-siècle. Une campagne réalisée en septembre a mis au jour des morceaux de vêtements, mais n’a pas permis de retrouver de nouvelles dépouilles.- “Donner une sépulture” -Emile Louis a été condamné en 2004 à la réclusion criminelle à perpétuité pour les viols et assassinats de sept jeunes filles handicapées de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass), disparues dans l’Yonne entre 1975 et 1979. L’ancien chauffeur de car, qui transportait ses victimes de leur famille d’accueil à leur institut médico-pédagogique, a reconnu avoir dissimulé les corps sur la commune de Rouvray, mais seuls deux ont été retrouvés. Emile Louis est décédé en 2013 à 79 ans.Fin 2018, un crâne a été retrouvé dans son “cimetière” et identifié comme étant celui de Marie Coussin, une enfant de l’assistance disparue en 1975 qui ne figure pas sur la liste des victimes connues du tueur.Les recherches visent donc à la fois à retrouver les cinq corps des victimes identifiées d’Emile Louis et de cette potentielle huitième victime.”On attend de voir ce que cela donnera”, a réagi Jacques Ponce, le fils de cette dernière, auprès de l’AFP. “Je souhaite pouvoir donner une sépulture à ma mère. On a un peu le sentiment que c’est en raison de l’attention médiatique sur cette affaire qu’ils continuent les recherches”.Le secteur choisi cette fois est différent de celui des précédentes recherches. Un périmètre “parfaitement pertinent” pour Didier Seban, l’avocat de l’Association de défense des handicapées de l’Yonne, qui réunit des familles de victimes. “On est sur les rives du Serein (…) Les fouilles sont compliquées parce que les lieux ne sont pas du tout entretenus”, explique-t-il.”Amener des réponses aux familles, retrouver le corps d’une personne disparue, rien que ça a un sens”, estime de son côté Me Corinne Herrmann, qui a beaucoup travaillé sur le dossier des disparues de l’Yonne.

Iran rejects push to suspend uranium enrichment to reach US deal

Iran on Monday ruled out suspending uranium enrichment as part of any nuclear deal with the United States — a key demand from Washington in successive rounds of talks between the foes.The issue has come into focus in recent weeks, with Iran staunchly defending its right to enrich uranium as part of what it says is a civilian nuclear programme, while the United States wants it to stop.The negotiations, which began in April, are the highest-level contact between the two sides since the United States quit a landmark 2015 nuclear accord during US President Donald Trump’s first term.Trump described the latest round of discussions in Rome as “very, very good”, while Iran’s foreign minister described it as “complicated”.Since returning to office, Trump has revived his “maximum pressure” campaign on the Islamic republic, backing diplomacy but warning of military action if it fails.Tehran wants a new deal that would ease sanctions battering its economy.Western governments and Israel suspect Iran is seeking to develop nuclear weapons — a charge it strongly denies.US Middle East envoy Steve Witkoff, who is leading the talks for Washington, said the United States “could not authorise even one percent” of enrichment by Iran.- ‘Totally false’ -On Monday, Iran ruled out suspending its uranium enrichment.”This information is a figment of the imagination and totally false,” said foreign ministry spokesman Esmaeil Baqaei, asked about the possibility during a press briefing in Tehran.Iran insists it has the right to a civilian nuclear programme, including for energy, and considers the US demand a red line that violates the Nuclear Non-Proliferation Treaty, to which it is a signatory.Following the latest round of Omani-mediated talks in Rome, Iran’s foreign minister and lead negotiator Abbas Araghchi downplayed the progress, stressing “the negotiations are too complicated to be resolved in two or three meetings”.Omani Foreign Minister Badr Albusaidi said the fifth round concluded “with some but not conclusive progress”, adding he hoped “the remaining issues” would be clarified in the coming days.But on Sunday Trump said the ongoing discussions had been “very, very good”.”I think we could have some good news on the Iran front,” he said, adding that an announcement could come “over the next two days.”No date has yet been set for the next talks, according to Iran’s foreign ministry.The talks came ahead of a June meeting of the UN nuclear watchdog, the Vienna-based International Atomic Energy Agency, during which Iran’s nuclear activities will be reviewed.They also come before the October expiry of the 2015 accord, which aimed to allay US and European Union suspicions that Iran was seeking nuclear weapons capability, an ambition that Tehran has consistently denied.Iran has ramped up its nuclear activities since the collapse of the 2015 deal, and is now enriching uranium to 60 percent — far above the deal’s 3.67 percent cap but below the 90 percent needed for weapons-grade material.Experts say that uranium enriched beyond 20 percent can be further enriched to a weapons-grade level quickly.Iranian President Masoud Pezeshkian is expected to visit Oman this week.

Iran rejects push to suspend uranium enrichment to reach US deal

Iran on Monday ruled out suspending uranium enrichment as part of any nuclear deal with the United States — a key demand from Washington in successive rounds of talks between the foes.The issue has come into focus in recent weeks, with Iran staunchly defending its right to enrich uranium as part of what it says is a civilian nuclear programme, while the United States wants it to stop.The negotiations, which began in April, are the highest-level contact between the two sides since the United States quit a landmark 2015 nuclear accord during US President Donald Trump’s first term.Trump described the latest round of discussions in Rome as “very, very good”, while Iran’s foreign minister described it as “complicated”.Since returning to office, Trump has revived his “maximum pressure” campaign on the Islamic republic, backing diplomacy but warning of military action if it fails.Tehran wants a new deal that would ease sanctions battering its economy.Western governments and Israel suspect Iran is seeking to develop nuclear weapons — a charge it strongly denies.US Middle East envoy Steve Witkoff, who is leading the talks for Washington, said the United States “could not authorise even one percent” of enrichment by Iran.- ‘Totally false’ -On Monday, Iran ruled out suspending its uranium enrichment.”This information is a figment of the imagination and totally false,” said foreign ministry spokesman Esmaeil Baqaei, asked about the possibility during a press briefing in Tehran.Iran insists it has the right to a civilian nuclear programme, including for energy, and considers the US demand a red line that violates the Nuclear Non-Proliferation Treaty, to which it is a signatory.Following the latest round of Omani-mediated talks in Rome, Iran’s foreign minister and lead negotiator Abbas Araghchi downplayed the progress, stressing “the negotiations are too complicated to be resolved in two or three meetings”.Omani Foreign Minister Badr Albusaidi said the fifth round concluded “with some but not conclusive progress”, adding he hoped “the remaining issues” would be clarified in the coming days.But on Sunday Trump said the ongoing discussions had been “very, very good”.”I think we could have some good news on the Iran front,” he said, adding that an announcement could come “over the next two days.”No date has yet been set for the next talks, according to Iran’s foreign ministry.The talks came ahead of a June meeting of the UN nuclear watchdog, the Vienna-based International Atomic Energy Agency, during which Iran’s nuclear activities will be reviewed.They also come before the October expiry of the 2015 accord, which aimed to allay US and European Union suspicions that Iran was seeking nuclear weapons capability, an ambition that Tehran has consistently denied.Iran has ramped up its nuclear activities since the collapse of the 2015 deal, and is now enriching uranium to 60 percent — far above the deal’s 3.67 percent cap but below the 90 percent needed for weapons-grade material.Experts say that uranium enriched beyond 20 percent can be further enriched to a weapons-grade level quickly.Iranian President Masoud Pezeshkian is expected to visit Oman this week.

A Minneapolis, une collection d’art bien particulière perpétue la mémoire de George Floyd

Une collection fascinante: Kenda Zellner-Smith soulève une porte de fer et laisse apparaître des centaines de panneaux de bois couverts de graffitis, qui tous à leur manière racontent l’histoire des manifestations qui ont suivi le meurtre de George Floyd par un policier américain.Cette jeune femme de 28 ans a rassemblé et archivé les panneaux qui protégeaient les vitrines des commerces durant les émeutes à Minneapolis (Minnesota), après le meurtre de l’Afro-Américain de 46 ans, étouffé à mort par un policier blanc lors d’une arrestation musclée dans cette ville du nord des Etats-Unis en 2020. Une arrestation fatale filmée, qui avait choqué l’Amérique.Cinq ans plus tard, Mme Zellner-Smith constate que sa collection, conservée dans un centre de stockage à trois kilomètres de l’endroit où George Floyd est mort, suscite toujours de fortes émotions.Ils vont du contreplaqué vierge sur lequel on peut lire “I can’t breathe” (“Je ne peux pas respirer”), les derniers mots de George Floyd alors que le policier Derek Chauvin, s’agenouillait sur son cou, jusqu’à des peintures murales colorées représentant arcs-en-ciel ou coeurs.”Chaque fois que je les regarde, je remarque quelque chose de différent”, déclare-t-elle à l’AFP. “Elles ravivent une énergie, un feu ressenti il y a des années pendant le soulèvement.”- Ruelles et bennes à ordure -Diplômée de l’université à Minneapolis, Kenda Zellner-Smith faisait partie des millions d’Américains qui ont rejoint les rassemblements du mouvement “Black Lives Matter” en 2020 et ont déferlé sur les villes américaines.De nombreuses manifestations ont dégénéré et les commerces se sont barricadés avec des panneaux en bois, qui sont devenus des toiles pour les slogans et les dessins des manifestants réclamant la justice.Mme Zellner-Smith a commencé à collecter les panneaux après en avoir vu un retiré après les manifestations. Elle s’est dit: “Oh mon Dieu, ces panneaux vont disparaître aussi vite qu’ils sont apparus”.”Alors chaque jour, après le travail, je prenais la camionnette de mon père et je me promenais dans les environs à la recherche de panneaux”, raconte la jeune femme, qui a aussi cherché dans les ruelles et les bennes à ordures.Aujourd’hui, son projet, “Save the Boards” (“Sauvez les panneaux”), en compte plus de 600, classés verticalement dans deux box de stockage.Alors que de nombreuses réformes espérées pour lutter contre le racisme n’ont finalement pas été mises en Å“uvre, Kenda Zellner-Smith estime que les panneaux sont essentiels pour continuer à soutenir le mouvement de protestation. “L’art est une forme de résistance et de narration, il parle d’expériences réelles et vécues, et c’est ce que ces tableaux représentent”, estime-t-elle.Son prochain défi: trouver un lieu d’accueil à long terme pour les tableaux, car les subventions qui lui permettent de couvrir les frais de stockage s’épuisent.Quelques-uns sont déjà exposés, notamment dans un bâtiment restauré après avoir été endommagé par un incendie criminel lors des manifestations de 2020, et la plupart ont été photographiés pour être archivés en ligne.- “Traumatisme” -“Ma principale motivation est de m’assurer qu’ils sont toujours visibles. Les histoires qu’ils ont à raconter sont toujours entendues, et les gens comprennent qu’il y a encore beaucoup de travail à faire”, poursuit la jeune femme.Une initiative similaire, plus importante, a également été lancée à Minneapolis, par une association à but non lucratif. Celle-ci a exposé une cinquantaine de panneaux lors d’un événement commémoratif dimanche, près de la place George Floyd, nom donné au carrefour où l’homme de 46 ans a été tué.Sur fond de musique afrobeat, des dizaines de personnes ont parcouru l’exposition.”Il est absolument vital que ces peintures murales et l’histoire qu’elles racontent soient préservées pour les générations futures”, a déclaré Leesa Kelly, qui a rassemblé plus de 1.000 pièces dans le cadre de ce projet d’envergure, dont de nombreux panneaux lors des manifestations de 2020.A la question de savoir ce qui l’a poussée à lancer le projet, la jeune femme de 32 ans a répondu: “Je ne l’ai pas fait parce que j’étais motivée ou inspirée, je l’ai fait parce que je vivais un traumatisme. Un Noir a été tué. Les peintures murales m’ont donné de l’espoir”.

Journée mondiale sans tabac: à quand la généralisation des espaces sans tabac prévue en France ?

Priorité du gouvernement l’an dernier, la lutte contre le tabagisme, qui fait 75.000 morts et coûte 156 milliards d’euros par an, prévoyait de généraliser les espaces publics sans tabac… mais faute de décrets d’application, ils ne voient le jour que localement au gré de la volonté des maires.Actuellement, les espaces sans tabac réglementaires, tels que les lieux de travail, ceux fermés et couverts accueillant du public, les transports collectifs, les écoles, les aires de jeux pour enfants (depuis 2015) et les espaces affectés au transport (2019), “sont à peu près bien respectés”, déclare à l’AFP Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer.Mais il existe encore des “zones grises”: parvis des écoles, abribus non fermés, abords des hôpitaux… Selon un sondage réalisé pour la Ligue contre le cancer, six Français sur dix (62%) interrogés se disent favorables à une plus large interdiction de la cigarette dans l’espace public.En novembre 2023, Aurélien Rousseau, alors ministre de la Santé, avait présenté le Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) 2023-2027, avec pour ambition de “relever le défi d’une génération débarrassée du tabac dès 2032″.Parmi les mesures prévues: la généralisation des espaces sans tabac aux plages, parcs publics, forêts et aux abords extérieurs de lieux publics, en particulier les établissements scolaires. Des amendes financières en cas de non-respect de cette interdiction étaient prévues.”Nous attendions beaucoup de ce PNLT, mais les décrets d’application prévus pour 2024 sont toujours dans les bagages”, regrette M. Bergerot. “Nous disons régulièrement au ministère: +ça n’est pas très coûteux, les Français y sont favorables+… on ne comprend pas pourquoi ça bloque”.- “Emmerder les Français” -“Les espaces sans tabac ont pour objectif principal de protéger les non-fumeurs du tabagisme passif qui tue lui aussi. Ensuite, cela dénormalise la consommation de tabac et amène les fumeurs à progressivement envisager d’arrêter de fumer. C’est efficace, ça a été démontré”, explique à l’AFP Yves Martinet, président du Comité national contre le tabagisme (CNCT).En France, l’exposition passive à la fumée du tabac fait 3.000 à 5.000 morts par an, selon les chiffres officiels. Très sensibles, les enfants voient augmenter leurs risques d’infections respiratoires, otites, asthme… Pour les nourrissons, le risque de mort subite est multiplié par deux.Le 20 février, le CNCT avait dénoncé des propos “indignes d’un cardiologue, et, a fortiori, d’un ministre de la Santé” après les déclarations de Yannick Neuder. Interrogé sur Sud Radio sur la nécessité d’interdire de fumer sur les terrasses, celui-ci avait déclaré n’être “ni pour, ni contre”, ajoutant que “ça fait partie des discussions. Il faut des mesures qui soient acceptables, compatibles avec tout le monde”, avant de conclure: “Arrêtons d’emmerder les Français”.Les espaces santé sont “pourtant l’une des mesures de prévention les plus simples, les moins chères, qui répond à une demande des citoyens”, assure à l’AFP M. Rousseau. “Le tabac, ça tue massivement et ça coûte extrêmement cher: c’est le négatif, au sens photographique du terme, de la prévention, qui consiste à sauver des gens et sauver financièrement le système de santé”.Désireuses d’agir, 1.600 communes volontaires ont élargi l’interdiction de fumer dans les lieux publics à des parcs, plages, pistes de ski, abords d’écoles… soit 7.000 espaces sans tabac, des expérimentations locales accompagnées par la Ligue.Celle-ci souhaite que la cigarette électronique soit aussi bannie, car elle provoque une dépendance à la nicotine similaire à celle des cigarettes et constitue une “dangereuse porte d’entrée vers le tabac”.Egalement prévue par le PNLT 2023-2027, la hausse des prix du tabac – l’une des mesures les plus efficaces pour réduire la consommation, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) – ne s’est pas concrétisée dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025.Le tabac coûte 156 milliards d’euros par an à la société française (vies, qualité de vie et productivité perdues, dépenses publiques de prévention, répression, soins…) et l’alcool 102 milliards, selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).”La Cour des comptes dit que la trajectoire des dépenses sociales est hors de contrôle, mais ce n’est pas le cas: ce sont des choix politiques qui ne sont pas faits”, glisse M. Rousseau.La ministre Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarité et Familles) devrait “s’exprimer sur le sujet du tabac dans les jours à venir”, selon un porte-parole.

Attentat de Magnanville: l’accusé “conteste tous les faits”

“Je conteste tous les faits qui me sont reprochés!”. Lundi, au premier jour de son procès en appel pour “complicité” dans l’assassinat d’un couple de policiers à leur domicile de Magnanville (Yvelines) en juin 2016, Mohamed Lamine Aberouz, a farouchement nié être impliqué dans ce double crime commis au nom du groupe Etat islamique.Invité par la présidente de la cour d’assises spéciale de Paris, Frédérique Aline, à s’exprimer sur les faits qu’elle venait de rappeler en détail, l’accusé lui a répondu d’une voix forte qu’il contestait tous les faits qu’elle avait évoqués.Auparavant, l’homme âgé de 31 ans, en T-shirt blanc, les cheveux retenus par une queue de cheval, fines lunettes et barbe fournie, avait réaffirmé son “innocence”, comme il n’avait eu de cesse de le proclamer durant son procès en première instance.L’assassin des deux policiers, Larossi Abballa, abattu par des policiers du RAID intervenus pour libérer l’enfant du couple retenu en otage, a agi seul et sans aucune aide, a-t-il répété.En première instance, la cour n’avait pas été convaincue par son argumentaire et l’avait condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans.Elle avait retenu que l’accusé était “acquis aux thèses favorables au jihad armé” et qu’il avait participé à “l’endoctrinement idéologique” de son ami Larossi Abballa.Le soir du 13 juin 2016, Jessica Schneider, 36 ans, fonctionnaire de police au commissariat de Mantes-la-Jolie, a été égorgée sous les yeux de son fils de trois ans à son domicile. Un peu plus tard, son compagnon, Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant au commissariat des Mureaux, a été poignardé de neuf coups de couteau alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui. Il a eu le temps de donner l’alerte avant de succomber.Comme en première instance, la famille des deux victimes était sur le banc des parties civiles, juste en face du box des accusés, pour assister à l’audience. A aucun moment Mohamed Lamine Aberouz n’a cherché à croiser leur regard.- “Aucune action de ma part” -Alors qu’il a toujours affirmé ne pas avoir été présent au domicile des policiers le soir du double crime, une trace de son ADN a été découverte sur l’ordinateur du couple, utilisé pour la revendication.Selon l’accusation, il s’agit d’un élément suffisant pour prouver la culpabilité de l’accusé.Les avocats de Mohamed Lamine Aberouz, Vincent Brengarth et Nino Arnaud, ont demandé l’audition de nouveaux experts pour creuser cette question au coeur du procès.Selon la défense, la présence d’une trace ADN de leur client au domicile des victimes s’expliquerait par un “transfert” d’ADN entre la voiture de Larossi Abballa, où ont aussi été isolées des traces génétiques appartenant à l’accusé, et l’ordinateur du couple de policiers.En première instance, la thèse du transfert d’ADN avait été jugée “peu probable” par les experts mais n’avait pas été complètement écartée.Outre de nouveaux experts, Mes Brengarth et Arnaud ont également demandé à la cour l’accès à l’intégralité des échanges de leur client sur une plateforme numérique avec un groupe où figurait Larossi Abballa.Ces échanges portaient uniquement sur des jeux vidéo, a soutenu Mohamed Lamine Aberouz et pas sur des préparatifs d’assassinat. D’ailleurs, a relevé l’accusé, Larossi Abballa “ne participait pas aux échanges”.”Aucune action de ma part n’a pu contribuer au passage à l’acte de Larossi Abballa”, a insisté Mohamed Lamine Aberouz.L’interrogatoire sur le fond de l’accusé est prévu le 17 juin, les réquisitions du ministère public le 19.Le verdict est attendu le 20 juin.