Assurances: un an après les inondations, la “double peine” de sinistrés du Pas-de-Calais

Un an après des inondations historiques dans le Pas-de-Calais, la majorité des sinistrés ont été indemnisés mais quelques-uns sont encore englués dans des problèmes d’assurances et beaucoup, communes comme particuliers, subissent de lourdes augmentations de cotisations.”Quand on a déjà subi les inondations à trois reprises l’année dernière et qu’on se prend une augmentation de la cotisation d’assurance de 100.000 euros, (…) c’est une double peine”, résume Jean-Christophe Castelain, adjoint à la mairie de Blendecques, bourg de 5.000 habitants traversé par l’Aa.Quand ce cours d’eau a envahi l’hiver dernier les rues de la commune, 16 bâtiments municipaux sur 24 ont été inondés.En septembre, l’assureur de la ville a d’abord annoncé qu’il résiliait le contrat puis, quelques semaines plus tard, qu’il faisait finalement passer la franchise de 100.000 à 500.000 euros et la cotisation de 47.000 euros à plus de 141.000. Un bond équivalant au salaire annuel de trois agents municipaux.La mairie espère trouver un contrat moins coûteux pour 2026, mais “d’après ce qu’on entend, beaucoup de contrats de marché sont infructueux, parce que les assureurs n’y répondent pas”, s’inquiète M. Castelain.A Saint-Étienne-au-Mont, près de Boulogne-sur-Mer, la cotisation a également bondi de 45.000 à 79.000 euros.Alors qu’une partie de la Bretagne se prépare à son tour à des crues centennales cette semaine, signe que le risque d’inondations augmente avec le réchauffement climatique conjugué à l’urbanisation, la question des assurances devient fondamentale.Dans le Pas-de-Calais, le sous-préfet délégué en charge de la reconstruction Jean-François Raffy explique être intervenu dans une poignée de cas particuliers, comme celui de la municipalité de Blendecques, pour éviter des résiliations.Parce qu’ils avaient subi plusieurs sinistres, des particuliers ont également subi des résiliations: c’est le cas d’une quizaine d’habitants de Blendecques, selon une association. D’autres “ont dû renégocier leur contrat avec des augmentations de 30 ou 40%”, s’indigne Michèle Lamal, secrétaire d’une autre association, Blendecques sinistrés.Toutefois, le Bureau central de tarification, autorité chargée de garantir l’obligation d’assurance, souligne ne pas avoir reçu de dossiers du Pas-de-Calais liés à des catastrophes naturelles, et en déduit que les habitants des territoires inondés parviennent toujours à s’assurer.- “Logique” -Parmi les particuliers contactés par l’AFP, beaucoup se disent satisfaits de l’accompagnement de leur assurance, et fatalistes face à la flambée des cotisations.”Ce n’est pas agréable mais c’est logique”, résume Jean-Michel Roland à Andres, dont l’assurance habitation est passée de 514 à 597 euros. “L’assurance nous a remis la maison en état pour 6 ou 7.000 euros, les parquets, le mobilier…”, explique-t-il, conscient que le changement climatique pèse également.Une satisfaction que ne partage pas Amandine Broussart, Blendecquoise de 41 ans qui s’est retrouvée avec 80 cm d’eau dans la maison qu’elle venait d’acheter. Son assureur chiffre les travaux nécessaires à 9.000 euros, elle les estime à 30.000: en raison de ce conflit, elle vit dans l’incertitude, habitant l’ancien pavillon de ses parents -également à Blendecques- voué à la destruction car édifié dans une zone trop exposée aux crues.”Il y a du stress chaque jour et des devis à refaire à chaque fois”, soupire-t-elle.Une situation douloureuse mais minoritaire. Selon la fédération France Assureurs, sur 37.000 sinistres évalués à 430 millions d’euros, 330 millions ont été versés et 87% des sinistres sont désormais clos. Son correspondant dans la région Yves Lecompte ne commente pas les augmentations de tarifs, mais souligne que la fédération a recommandé de ne pas radier les assurés inondés plusieurs fois au cours de l’hiver.Et rappelle que le coût des sinistres climatiques a explosé ces dernières années pour atteindre quelque six milliards d’euros annuels. Ce coût devrait augmenter d’environ 40% d’ici 2050, selon les autorités françaises.Face à cet enjeu, au 1er janvier, les pouvoirs publics ont augmenté la contribution des contrats d’assurance habitation au régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, de 12 à 20%.”Les tarifs (des assurances) étaient stables, voire sous-estimés, dans les années 2010-2020 et aujourd’hui, le réveil est très brutal”, analyse Alain Chrétien, vice-président de l’Association des maires de France et coauteur d’un rapport sur le sujet, soulignant qu’environ 1.500 communes françaises ne sont plus assurées.

Crues: une nouvelle dépression va renforcer les inondations dans l’Ouest

Après Eowyn et Herminia, la dépression Ivo va amener mercredi son lot de fortes pluies et renforcer le niveau des inondations dans les départements d’Ille-et-Vilaine, de Loire-Atlantique et du Morbihan, maintenus en vigilance rouge pour crues.”C’est une situation tout à fait exceptionnelle qui manifestement, dépasse l’histoire connue, en tous les cas, en matière d’inondations sur le territoire”, a déclaré à la presse François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, en visite mardi à Rennes.Dans son bulletin de 06H00 mercredi, Météo-France n’envisage pas d’aggravation du niveau de vigilance, tout en précisant que les départements Finistère et du Morbihan sont susceptibles de passer au niveau de vigilance supérieur “en fonction de l’évolution de la position de la dépression en fin de journée mercredi”, et conseille de se tenir informé.”Face à cette situation exceptionnelle, j’ai décidé d’enclencher la procédure accélérée de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle”, a-t-il indiqué plus tard sur X.Selon la préfecture d’Ille-et-Vilaine, depuis dimanche, “plus de 1.000 personnes ont été évacuées (établissements sanitaires et médico-sociaux compris)”. “Sur l’ensemble du département, aucune victime n’est à déplorer”, ajoute-t-elle.A Guipry-Messac, à 50 km au sud de Rennes, des dizaines de maisons étaient cernées d’eau et plusieurs rues du centre-ville n’étaient accessibles qu’avec des bottes hautes ou des embarcations, ont constaté des journalistes de l’AFP. Entouré de rivières, de marais et d’un canal, le secteur de Redon, en Ille-et-Vilaine, limitrophe du Morbihan et de la Loire-Atlantique, sera particulièrement surveillé mercredi. Mardi à 18H00, le niveau de l’eau était monté à 5,25 mètres sur le canal de Nantes à Brest, contre 5,56 mètres lors de la crue de 1995.Du côté de la rivière La Vilaine, l’eau a atteint 4,86 mètres, contre 5,46 mètres lors de la crue historique de 1936, a annoncé la mairie mardi soir.”Nous devrions atteindre (…) le pic de crue demain (mercredi) dans la journée”, a indiqué mardi à la presse le maire de Redon Pascal Duchêne, avertissant que la décrue serait lente. “La ville va être contrainte, empêchée dans ses activités pendant quelques jours”, a expliqué l’élu.- “Nouvelles inondations” -A Redon, plusieurs établissements scolaires sont fermés jusqu’à vendredi, a fait savoir le rectorat.L’Ille-et-Vilaine et notamment sa préfecture, Rennes, traversée par deux rivières, l’Ille et la Vilaine, subit des crues inédites depuis plus de 40 ans depuis le passage dimanche de la dépression Herminia, qui a succédé à la tempête Eowyn.Selon la maire de Rennes, Nathalie Appéré, “une centaine de maisons sont sinistrées et “quelques dizaines d’immeubles collectifs”, soit “15.000 personnes impactées”, parfois indirectement comme des caves ou des sous-sols inondés.”De nouvelles inondations sont à craindre” avec un impact “plus conséquent que celui observé ce weekend”, a mis en garde Rennes métropole à 16H00.D’après Météo-France, à Rennes, “le cumul mensuel de pluie du mois de janvier dépasse aujourd’hui les 178 mm. Il n’avait jamais autant plu en janvier sur cette station ouverte en 1944 (169,6 mm en janvier 1995)”.Interrogé par l’AFP, la président du département d’Ille-et-Vilaine, Jean-Luc Chenut, a indiqué que “32 communes avaient déclenché leurs plans communaux de secours, chiffre qui va en augmentant très régulièrement”.”Il y a des milliers et des milliers d’hectares de prairies inondées. Tous les ruisseaux débordent, tous les plans d’eau sont au maximum”, a-t-il dit, qualifiant la situation de “crise de grande ampleur par l’étendue du territoire concerné”.Dans son bulletin de 06H00, Météo-France a maintenu le Calvados, l’Orne, la Mayenne et le Maine-et-Loire en vigilance orange aux crues.

Crues: une nouvelle dépression va renforcer les inondations dans l’Ouest

Après Eowyn et Herminia, la dépression Ivo va amener mercredi son lot de fortes pluies et renforcer le niveau des inondations dans les départements d’Ille-et-Vilaine, de Loire-Atlantique et du Morbihan, maintenus en vigilance rouge pour crues.”C’est une situation tout à fait exceptionnelle qui manifestement, dépasse l’histoire connue, en tous les cas, en matière d’inondations sur le territoire”, a déclaré à la presse François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, en visite mardi à Rennes.Dans son bulletin de 06H00 mercredi, Météo-France n’envisage pas d’aggravation du niveau de vigilance, tout en précisant que les départements Finistère et du Morbihan sont susceptibles de passer au niveau de vigilance supérieur “en fonction de l’évolution de la position de la dépression en fin de journée mercredi”, et conseille de se tenir informé.”Face à cette situation exceptionnelle, j’ai décidé d’enclencher la procédure accélérée de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle”, a-t-il indiqué plus tard sur X.Selon la préfecture d’Ille-et-Vilaine, depuis dimanche, “plus de 1.000 personnes ont été évacuées (établissements sanitaires et médico-sociaux compris)”. “Sur l’ensemble du département, aucune victime n’est à déplorer”, ajoute-t-elle.A Guipry-Messac, à 50 km au sud de Rennes, des dizaines de maisons étaient cernées d’eau et plusieurs rues du centre-ville n’étaient accessibles qu’avec des bottes hautes ou des embarcations, ont constaté des journalistes de l’AFP. Entouré de rivières, de marais et d’un canal, le secteur de Redon, en Ille-et-Vilaine, limitrophe du Morbihan et de la Loire-Atlantique, sera particulièrement surveillé mercredi. Mardi à 18H00, le niveau de l’eau était monté à 5,25 mètres sur le canal de Nantes à Brest, contre 5,56 mètres lors de la crue de 1995.Du côté de la rivière La Vilaine, l’eau a atteint 4,86 mètres, contre 5,46 mètres lors de la crue historique de 1936, a annoncé la mairie mardi soir.”Nous devrions atteindre (…) le pic de crue demain (mercredi) dans la journée”, a indiqué mardi à la presse le maire de Redon Pascal Duchêne, avertissant que la décrue serait lente. “La ville va être contrainte, empêchée dans ses activités pendant quelques jours”, a expliqué l’élu.- “Nouvelles inondations” -A Redon, plusieurs établissements scolaires sont fermés jusqu’à vendredi, a fait savoir le rectorat.L’Ille-et-Vilaine et notamment sa préfecture, Rennes, traversée par deux rivières, l’Ille et la Vilaine, subit des crues inédites depuis plus de 40 ans depuis le passage dimanche de la dépression Herminia, qui a succédé à la tempête Eowyn.Selon la maire de Rennes, Nathalie Appéré, “une centaine de maisons sont sinistrées et “quelques dizaines d’immeubles collectifs”, soit “15.000 personnes impactées”, parfois indirectement comme des caves ou des sous-sols inondés.”De nouvelles inondations sont à craindre” avec un impact “plus conséquent que celui observé ce weekend”, a mis en garde Rennes métropole à 16H00.D’après Météo-France, à Rennes, “le cumul mensuel de pluie du mois de janvier dépasse aujourd’hui les 178 mm. Il n’avait jamais autant plu en janvier sur cette station ouverte en 1944 (169,6 mm en janvier 1995)”.Interrogé par l’AFP, la président du département d’Ille-et-Vilaine, Jean-Luc Chenut, a indiqué que “32 communes avaient déclenché leurs plans communaux de secours, chiffre qui va en augmentant très régulièrement”.”Il y a des milliers et des milliers d’hectares de prairies inondées. Tous les ruisseaux débordent, tous les plans d’eau sont au maximum”, a-t-il dit, qualifiant la situation de “crise de grande ampleur par l’étendue du territoire concerné”.Dans son bulletin de 06H00, Météo-France a maintenu le Calvados, l’Orne, la Mayenne et le Maine-et-Loire en vigilance orange aux crues.

Crues: une nouvelle dépression va renforcer les inondations dans l’Ouest

Après Eowyn et Herminia, la dépression Ivo va amener mercredi son lot de fortes pluies et renforcer le niveau des inondations dans les départements d’Ille-et-Vilaine, de Loire-Atlantique et du Morbihan, maintenus en vigilance rouge pour crues.”C’est une situation tout à fait exceptionnelle qui manifestement, dépasse l’histoire connue, en tous les cas, en matière d’inondations sur le territoire”, a déclaré à la presse François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, en visite mardi à Rennes.Dans son bulletin de 06H00 mercredi, Météo-France n’envisage pas d’aggravation du niveau de vigilance, tout en précisant que les départements Finistère et du Morbihan sont susceptibles de passer au niveau de vigilance supérieur “en fonction de l’évolution de la position de la dépression en fin de journée mercredi”, et conseille de se tenir informé.”Face à cette situation exceptionnelle, j’ai décidé d’enclencher la procédure accélérée de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle”, a-t-il indiqué plus tard sur X.Selon la préfecture d’Ille-et-Vilaine, depuis dimanche, “plus de 1.000 personnes ont été évacuées (établissements sanitaires et médico-sociaux compris)”. “Sur l’ensemble du département, aucune victime n’est à déplorer”, ajoute-t-elle.A Guipry-Messac, à 50 km au sud de Rennes, des dizaines de maisons étaient cernées d’eau et plusieurs rues du centre-ville n’étaient accessibles qu’avec des bottes hautes ou des embarcations, ont constaté des journalistes de l’AFP. Entouré de rivières, de marais et d’un canal, le secteur de Redon, en Ille-et-Vilaine, limitrophe du Morbihan et de la Loire-Atlantique, sera particulièrement surveillé mercredi. Mardi à 18H00, le niveau de l’eau était monté à 5,25 mètres sur le canal de Nantes à Brest, contre 5,56 mètres lors de la crue de 1995.Du côté de la rivière La Vilaine, l’eau a atteint 4,86 mètres, contre 5,46 mètres lors de la crue historique de 1936, a annoncé la mairie mardi soir.”Nous devrions atteindre (…) le pic de crue demain (mercredi) dans la journée”, a indiqué mardi à la presse le maire de Redon Pascal Duchêne, avertissant que la décrue serait lente. “La ville va être contrainte, empêchée dans ses activités pendant quelques jours”, a expliqué l’élu.- “Nouvelles inondations” -A Redon, plusieurs établissements scolaires sont fermés jusqu’à vendredi, a fait savoir le rectorat.L’Ille-et-Vilaine et notamment sa préfecture, Rennes, traversée par deux rivières, l’Ille et la Vilaine, subit des crues inédites depuis plus de 40 ans depuis le passage dimanche de la dépression Herminia, qui a succédé à la tempête Eowyn.Selon la maire de Rennes, Nathalie Appéré, “une centaine de maisons sont sinistrées et “quelques dizaines d’immeubles collectifs”, soit “15.000 personnes impactées”, parfois indirectement comme des caves ou des sous-sols inondés.”De nouvelles inondations sont à craindre” avec un impact “plus conséquent que celui observé ce weekend”, a mis en garde Rennes métropole à 16H00.D’après Météo-France, à Rennes, “le cumul mensuel de pluie du mois de janvier dépasse aujourd’hui les 178 mm. Il n’avait jamais autant plu en janvier sur cette station ouverte en 1944 (169,6 mm en janvier 1995)”.Interrogé par l’AFP, la président du département d’Ille-et-Vilaine, Jean-Luc Chenut, a indiqué que “32 communes avaient déclenché leurs plans communaux de secours, chiffre qui va en augmentant très régulièrement”.”Il y a des milliers et des milliers d’hectares de prairies inondées. Tous les ruisseaux débordent, tous les plans d’eau sont au maximum”, a-t-il dit, qualifiant la situation de “crise de grande ampleur par l’étendue du territoire concerné”.Dans son bulletin de 06H00, Météo-France a maintenu le Calvados, l’Orne, la Mayenne et le Maine-et-Loire en vigilance orange aux crues.

Sony names new CEO in management reshuffle

Japanese electronics and entertainment giant Sony Group said Wednesday that it has promoted Hiroki Totoki to chief executive officer as part of a wider management reorganisation.Totoki, 60, joined in 1987 and is currently Sony’s chief operating officer, finance chief and president. From April 1, he will succeed Kenichiro Yoshida, who will remain chairman, Sony said in a statement.It also announced “changes to its management structure to clarify management roles according to their responsibilities for the management of the entire Group or of each business”.This includes the appointment of Hideaki Nishino as president and CEO of the video games division and the designation of the heads of each division as a “Chief Officer”, it said.Yoshida and Totoki have overseen a greater focus on content — PlayStation games, anime, music and movies — which has helped Sony boost revenues and profits, Bloomberg News reported.”At our Corporate Strategy Meeting in May of last year, we newly announced our ‘Creative Entertainment Vision,’ which outlines where we want Sony to be in 10 years,” Totoki said in the statement.”Together with our employees, creators, partners, and our new leadership team, I will work to create a bright future filled with a boundless sense of Kando,” he said, referring to a Japanese concept of deriving enjoyment from creativity. 

Rwanda, DR Congo leaders in crisis summit as Goma’s fate hangs in balanceWed, 29 Jan 2025 05:25:12 GMT

The president of crisis-hit Democratic Republic of Congo was set to meet his Rwandan counterpart at an emergency summit on Wednesday, as fighters backed by Kigali appeared on the brink of seizing the key city of Goma. The M23 armed group took control of Goma’s airport on Tuesday, a security source said, following days of intense …

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Agrandissement d’Heathrow: Londres explore toutes les pistes pour faire redécoller l’économie

Agrandir le plus grand aéroport d’Europe pour relancer une économie atone? La ministre des Finances britannique Rachel Reeves veut remettre son pays sur la voie de la croissance et pourrait donner son aval mercredi à une troisième piste sur le hub londonien d’Heathrow.Cette mesure, décriée par les organisations écologistes et une partie de son camp travailliste, figure selon la presse britannique parmi une série d’annonces très attendues mercredi de Mme Reeves, qui détaillera son plan de relance.La chancelière de l’Echiquier, son titre officiel, compte rassurer des entreprises inquiètes de la hausse massive des cotisations patronales annoncée fin octobre et des marchés encore tièdes quant aux plans du gouvernement d’avoir recours à des emprunts exceptionnels pour investir.”Rien ne prouve que l’expansion de l’aéroport stimulera l’économie – les seules choses qui augmenteront à coup sûr sont le bruit, la pollution de l’air et les émissions de gaz à effet de serre”, a dénoncé Doug Parr, un responsable de Greenpeace au Royaume-Uni.”La poursuite de la croissance pour la croissance n’est pas une stratégie économique. Au lieu de reprendre n’importe quel vieux projet polluant, la chancelière devrait se concentrer sur les industries vertes”, a-t-il insisté.Sans dévoiler sa décision, Mme Reeves a de son côté rappelé dimanche auprès de la BBC que le gouvernement “a déjà approuvé l’agrandissement des aéroports de London City et de Stansted”, qui desservent aussi la capitale britannique, et qu’une troisième piste à Heathrow réduirait le nombre d’avions en attente dans le ciel de Londres.Les plans d’agrandissement d’Heathrow ne sont pas nouveaux. Fin 2020, à l’issue d’une saga judiciaire, la Cour suprême britannique avait statué en faveur d’une troisième piste. Mais le projet a depuis été retardé par la pandémie de Covid-19 et fait encore face à de nombreux obstacles.En particulier, la construction d’une nouvelle piste aurait un coût particulièrement élevé: le prix de 14 milliards de livres avait été avancé il y a dix ans mais l’inflation est passée par là et le quotidien The Times évoque désormais une fourchette de 42 à 63 milliards de livres (50 à 75 milliards d’euros).- Attendue au tournant -Mme Reeves est attendue au tournant mercredi matin dans un discours sur la croissance, sa priorité affichée.”Une croissance faible n’est pas notre destin”, mais la relance de l’économie “ne se fera pas sans se battre”, affirme la chancelière, dans des extraits de son discours transmis à l’avance à la presse.Après avoir déjà calé au troisième trimestre puis baissé en octobre, le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a rebondi légèrement en novembre (+0,1%) mais moins qu’attendu.Le FMI a cependant revu à la hausse mi-janvier sa prévision de croissance pour le pays cette année, à 1,6%.Mme Reeves annoncera mercredi le soutien du gouvernement à plusieurs projets d’investissements, notamment pour développer un “corridor de croissance” entre Oxford et Cambridge et leurs prestigieuses universités, pour en faire une “Silicon Valley européenne”, selon les extraits de son discours.Les annonces pourraient aussi comprendre, selon la presse, l’expansion d’autres aéroports londoniens tels que Gatwick et Luton, des assouplissements des règles d’urbanisme ou des mesures de déréglementation pour doper les investissements.Mme Reeves et le Premier ministre Keir Starmer ont rencontré mardi les dirigeants de très grands groupes britanniques, comme ceux du groupe de défense BAE Systems, de la banque Lloyds ou du géant des supermarchés Tesco, pour les rassurer sur le fait que le pays est “ouvert aux affaires”.Mais si l’objectif de relance de la croissance est partagé par les députés travaillistes, Rachel Reeves devra encore convaincre dans son propre camp sur une expansion d’Heathrow loin de faire l’unanimité.Le ministre de l’Energie Ed Miliband, qui s’est opposé par le passé à une troisième piste à Heathrow, a lui-même nuancé lundi les nouveaux projets: ceux-ci ne pourraient se faire que dans le cadre des objectifs de réduction des gaz à effet de serre dans le pays, dont la neutralité carbone en 2050, a-t-il affirmé.