Zelensky en Allemagne pour parer au rapprochement entre Trump et Poutine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontre vendredi en Allemagne le vice-président et le secrétaire d’Etat américains pour tenter de peser dans les futures discussions sur un règlement de la guerre où “tout sera sur la table”, assure Washington.Le premier entretien téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine cette semaine suivie de déclarations fracassantes du locataire de la Maison Blanche, ont marqué une accélération spectaculaire des initiatives pour mettre un terme au conflit déclenché par Moscou il y a presque trois ans.La volonté affichée de négocier immédiatement sur l’Ukraine fait craindre à Kiev et aux Européens un règlement du conflit à leur détriment.Sous pression maximale et alors que la situation militaire sur le front continue de se dégrader, Volodymyr Zelensky est attendu à la Conférence de Munich sur la sécurité (MSC), rendez-vous annuel d’une élite diplomatique sonnée par la nouvelle dynamique.Juste avant son arrivée, il a accusé la Russie d’avoir attaqué avec un drone “l’enceinte protégeant le monde des radiations du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl”, provoquant un incendie qui a été “éteint”. “Le niveau de radiations n’a pas augmenté”, a-t-il ajouté.Avant sa rencontre vendredi avec le leader ukrainien, le vice-président américain JD Vance a assuré, dans une interview au Wall Street Journal, que les Etats-Unis auront “à coeur l’indépendance souveraine de l’Ukraine” dans les négociations à venir.”Tout sera sur la table”, y compris “les moyens de pression militaire”, a-t-il ajouté.Le vice-président américain prononcera en début d’après-midi un discours très attendu. Il pourrait annoncer “qu’une grande partie des troupes américaines seront retirées d’Europe”, a avancé vendredi le diplomate allemand Christoph Heusgen qui préside la MSC.Le chef de la diplomatie Marco Rubio est également attendu à Munich pour voir M. Zelensky et ses homologues du G7.- Russes à Munich ? -La présence “de hauts responsables” russes pour une réunion avec des représentants ukrainiens et américains annoncée jeudi par Donald Trump, reste incertaine.”Des discussions avec les Russes ne sont pas envisagées”, a réagi Kiev.”Nous n’avons pas accrédité de représentants du gouvernement russe”, ont indiqué les organisateurs de la MSC.Après l’onde de choc provoquée par le coup de fil avec Trump qui replace Vladimir Poutine dans une relation d’égal à égal avec les Etats-Unis, le camp ukrainien joue son va-tout.Kiev réclame une “paix juste” et des garanties de sécurité de la part des Européens et des Américains, notamment l’envoi de troupes pour garantir la paix.”Gardez la tête froide et ne vous laissez pas influencer par les émotions. Les intérêts de l’Ukraine sont prioritaires et le resteront”, a dit sur Telegram le chef du bureau présidentiel ukrainien Andriy Yermak.La Russie de son côté veut annexer des territoires qu’elle occupe mais aussi s’attaquer aux “racines” du conflit, à savoir la présence de l’Otan à ses frontières.Volodymyr Zelensky exige que les Etats-Unis, qui ont été le principal soutien militaire de son pays depuis le début de la guerre, discutent d’abord avec l’Ukraine. “Et ce n’est qu’après ces réunions, après l’élaboration d’un plan pour arrêter Poutine, qu’il sera juste de parler aux Russes”, a-t-il dit jeudi.Car les plans de Washington pour l’avenir de l’Ukraine sont loin des aspirations du pays : les Etats-Unis martèlent désormais qu’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan n’est pas réaliste, tout comme un retour de ce pays à ses frontières d’avant 2014, c’est-à-dire avec la Crimée, annexée cette année-là par Moscou. – “Votre problème” – La France a dit sa crainte qu’en définitive la nouvelle administration américaine “cède tout” à la Russie.”Une paix qui soit une capitulation” serait “une mauvaise nouvelle pour tout le monde”, a averti le président français Emmanuel Macron dans une interview au Financial Times.La cheffe de la diplomatie de l’UE Kaja Kallas a même fait le parallèle entre la crise actuelle et 1938, quand les accords de Munich avaient abouti à l’annexion d’une partie de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne hitlérienne.Le choc est d’autant plus grand chez les dirigeants des pays européens que les Américains ont signifié qu’il leur appartenait désormais d’assurer l’essentiel du soutien à Kiev, et qu’ils devaient muscler leurs investissements dans la défense.Selon Timothy Ash, professeur en études européennes à Oxford, le message de Washington à l’Europe “est très clair sur l’Ukraine: c’est votre problème. Nous vous aiderons à conclure un accord avec la Russie, mais c’est à vous d’en assurer le suivi”.Face à un Donald Trump qui bouscule le multilatéralisme et l’ordre international, les débats devraient être intenses entre les dizaines de chefs de gouvernement, de diplomates et hauts-gradés réunis à Munich.La métropole du sud de l’Allemagne est sur les dents après une attaque à la voiture-bélier commise jeudi matin en plein centre-ville pour laquelle un ressortissant afghan a été arrêté. Trente personnes ont été blessées, dont certaines grièvement.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontre vendredi en Allemagne le vice-président et le secrétaire d’Etat américains pour tenter de peser dans les futures discussions sur un règlement de la guerre où “tout sera sur la table”, assure Washington.Le premier entretien téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine cette semaine suivie de déclarations fracassantes du locataire de la Maison Blanche, ont marqué une accélération spectaculaire des initiatives pour mettre un terme au conflit déclenché par Moscou il y a presque trois ans.La volonté affichée de négocier immédiatement sur l’Ukraine fait craindre à Kiev et aux Européens un règlement du conflit à leur détriment.Sous pression maximale et alors que la situation militaire sur le front continue de se dégrader, Volodymyr Zelensky est attendu à la Conférence de Munich sur la sécurité (MSC), rendez-vous annuel d’une élite diplomatique sonnée par la nouvelle dynamique.Juste avant son arrivée, il a accusé la Russie d’avoir attaqué avec un drone “l’enceinte protégeant le monde des radiations du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl”, provoquant un incendie qui a été “éteint”. “Le niveau de radiations n’a pas augmenté”, a-t-il ajouté.Avant sa rencontre vendredi avec le leader ukrainien, le vice-président américain JD Vance a assuré, dans une interview au Wall Street Journal, que les Etats-Unis auront “à coeur l’indépendance souveraine de l’Ukraine” dans les négociations à venir.”Tout sera sur la table”, y compris “les moyens de pression militaire”, a-t-il ajouté.Le vice-président américain prononcera en début d’après-midi un discours très attendu. Il pourrait annoncer “qu’une grande partie des troupes américaines seront retirées d’Europe”, a avancé vendredi le diplomate allemand Christoph Heusgen qui préside la MSC.Le chef de la diplomatie Marco Rubio est également attendu à Munich pour voir M. Zelensky et ses homologues du G7.- Russes à Munich ? -La présence “de hauts responsables” russes pour une réunion avec des représentants ukrainiens et américains annoncée jeudi par Donald Trump, reste incertaine.”Des discussions avec les Russes ne sont pas envisagées”, a réagi Kiev.”Nous n’avons pas accrédité de représentants du gouvernement russe”, ont indiqué les organisateurs de la MSC.Après l’onde de choc provoquée par le coup de fil avec Trump qui replace Vladimir Poutine dans une relation d’égal à égal avec les Etats-Unis, le camp ukrainien joue son va-tout.Kiev réclame une “paix juste” et des garanties de sécurité de la part des Européens et des Américains, notamment l’envoi de troupes pour garantir la paix.”Gardez la tête froide et ne vous laissez pas influencer par les émotions. Les intérêts de l’Ukraine sont prioritaires et le resteront”, a dit sur Telegram le chef du bureau présidentiel ukrainien Andriy Yermak.La Russie de son côté veut annexer des territoires qu’elle occupe mais aussi s’attaquer aux “racines” du conflit, à savoir la présence de l’Otan à ses frontières.Volodymyr Zelensky exige que les Etats-Unis, qui ont été le principal soutien militaire de son pays depuis le début de la guerre, discutent d’abord avec l’Ukraine. “Et ce n’est qu’après ces réunions, après l’élaboration d’un plan pour arrêter Poutine, qu’il sera juste de parler aux Russes”, a-t-il dit jeudi.Car les plans de Washington pour l’avenir de l’Ukraine sont loin des aspirations du pays : les Etats-Unis martèlent désormais qu’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan n’est pas réaliste, tout comme un retour de ce pays à ses frontières d’avant 2014, c’est-à-dire avec la Crimée, annexée cette année-là par Moscou. – “Votre problème” – La France a dit sa crainte qu’en définitive la nouvelle administration américaine “cède tout” à la Russie.”Une paix qui soit une capitulation” serait “une mauvaise nouvelle pour tout le monde”, a averti le président français Emmanuel Macron dans une interview au Financial Times.La cheffe de la diplomatie de l’UE Kaja Kallas a même fait le parallèle entre la crise actuelle et 1938, quand les accords de Munich avaient abouti à l’annexion d’une partie de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne hitlérienne.Le choc est d’autant plus grand chez les dirigeants des pays européens que les Américains ont signifié qu’il leur appartenait désormais d’assurer l’essentiel du soutien à Kiev, et qu’ils devaient muscler leurs investissements dans la défense.Selon Timothy Ash, professeur en études européennes à Oxford, le message de Washington à l’Europe “est très clair sur l’Ukraine: c’est votre problème. Nous vous aiderons à conclure un accord avec la Russie, mais c’est à vous d’en assurer le suivi”.Face à un Donald Trump qui bouscule le multilatéralisme et l’ordre international, les débats devraient être intenses entre les dizaines de chefs de gouvernement, de diplomates et hauts-gradés réunis à Munich.La métropole du sud de l’Allemagne est sur les dents après une attaque à la voiture-bélier commise jeudi matin en plein centre-ville pour laquelle un ressortissant afghan a été arrêté. Trente personnes ont été blessées, dont certaines grièvement.