Trump, sûr de sa force, promet un “âge d’or” américain

“L’âge d’or de l’Amérique commence”: Donald Trump, jubilant, sûr de sa puissance politique, a démarré son second mandat à droite toute, sur un ton nationaliste et revanchard.Voire messianique.”Dieu m’a sauvé pour que je rende sa grandeur à l’Amérique”, a déclaré lundi le 45e (2017-2021) et désormais 47e président des Etats-Unis, en référence à une tentative d’assassinat contre lui cet été.”Le déclin de l’Amérique est fini”, a assuré le républicain, après avoir prêté serment sous la coupole du Capitole où la cérémonie, qui se tient d’ordinaire dehors, avait été rapatriée pour cause de froid glacial.Devenant à 78 ans le plus vieux président américain jamais investi, il a promis de s’attaquer à une “élite corrompue et radicale”.- Feutre noir -Avant de déclencher un tourbillon de premières mesures, toutes spectaculaires, parfois imprécises, souvent difficiles à mettre en oeuvre.Le tribun républicain a signé des premiers décrets devant des partisans survoltés réunis dans une salle de Washington.Puis il a continué dans le cadre plus feutré du Bureau ovale, qu’il a retrouvé avec délectation.”Quelle sensation formidable”, a-t-il lancé avant d’empoigner l’un de ses feutres noirs favoris et d’apposer à la chaîne son épaisse signature sur les documents que lui tendait un conseiller.Le tout en répondant pendant près de cinquante minutes aux questions des quelques journalistes présents, un peu comme s’il n’avait jamais quitté les lieux.Tenant une promesse lourde de sens politique, il a gracié 1.500 personnes condamnées pour avoir assailli le Capitole le 6 janvier 2021 afin de tenter d’empêcher la certification de la victoire de son prédécesseur Joe Biden. – Election “truquée” -Il a une nouvelle fois qualifié d'”otages” ces émeutiers, qu’il avait chauffés à blanc à l’époque en assurant que l’élection avait été “truquée” – ce dont il reste convaincu, sans pouvoir le prouver.Il a pris lundi des décisions aussi fracassantes sur le plan intérieur que radicales au niveau diplomatique.Donald Trump a suspendu l’interdiction de TikTok, décidée par le Congrès au nom de la sécurité nationale. Claqué la porte de l’accord de Paris sur le climat et de l’Organisation mondiale de la santé. Déclaré un état d’urgence permettant de mobiliser l’armée à la frontière avec le Mexique, et remis en cause le droit du sol, pour lutter contre l’immigration illégale.Il a affirmé que les Etats-Unis ne reconnaîtraient plus que “deux sexes, masculin et féminin” définis à la naissance, et supprimé les aides fédérales pour renforcer la diversité.Donald Trump, qui avait malmené les alliances traditionnelles de la première puissance mondiale pendant son premier passage à la Maison Blanche, a pris une direction ouvertement nationaliste, et même impérialiste.Invoquant le vieux concept de “destinée manifeste”, selon lequel l’Amérique aurait un droit naturel à l’expansion territoriale, il a promis dans son discours d’investiture de “planter (le drapeau américain) sur la planète Mars”. Il a aussi juré de “reprendre” le canal de Panama.- Impérialiste -Pendant sa conférence de presse improvisée à la Maison Blanche, il a assuré que le Danemark allait “se faire à l’idée” d’abandonner le Groenland aux Etats-Unis, et promis pour le 1er février des droits de douane de 25% contre le Canada et le Mexique.Répétant qu’il entendait rencontrer le président russe Vladimir Poutine bientôt, il a assuré que ce dernier était “en train de détruire” son pays en refusant de sceller un accord de paix avec l’Ukraine.Son investiture parachève un extraordinaire “comeback” qui a vu le milliardaire, en quatre ans, prendre complètement l’ascendant sur le parti républicain.Il l’a emporté sans contestation le 5 novembre face à la démocrate Kamala Harris, au terme d’une campagne d’une violence rhétorique sidérante. Premier président condamné au pénal, il a joué d’une image de hors-la-loi pour mobiliser encore davantage sa base : sa première photo officielle ressemble à s’y méprendre à son “mugshot”, sa célèbre photo d’identité judiciaire prise l’été dernier.Son investiture a acté le ralliement spectaculaire des multimilliardaires de la tech – Mark Zuckerberg, Jeff Bezos et bien sûr l’incontournable Elon Musk. Tous ont assisté, en bonne place, à la prestation de serment et même à un service religieux qui l’avait précédé. Le patron de X, Tesla et SpaceX, allié privilégié de Donald Trump, s’est fait remarquer en effectuant à deux reprises un salut que certains ont qualifié de “fasciste” ou “nazi” quand  d’autres ont défendu “un geste maladroit”
Tue, 21 Jan 2025 02:39:01 GMT