Le Premier ministre britannique Keir Starmer a appelé lundi la communauté internationale à s’unir pour “éliminer les réseaux de passeurs une fois pour toutes”, à l’occasion d’un sommet à Londres réunissant une quarantaine de pays sur la lutte contre l’immigration clandestine.Ce sujet est l’une des priorités du gouvernement travailliste arrivé au pouvoir en juillet au Royaume-Uni, où plus de 157.000 migrants sont entrés clandestinement ces sept dernières années en traversant la Manche sur de petits bateaux.Les trois premiers mois de l’année ont battu un nouveau record, avec plus de 6.600 arrivées.”Nous ne pourrons éliminer les réseaux de passeurs une fois pour toutes que si nous travaillons ensemble”, parce que ces réseaux “exploitent les failles entre nos institutions, dressent les nations les unes contre les autres”, a déclaré Keir Starmer lors du coup d’envoi de ce sommet, le premier du genre selon Londres.”Nous devons combiner nos ressources, partager renseignements et tactiques et combattre le problème en amont, à chaque étape du parcours” des migrants jusqu’aux pays d’arrivée, a-t-il insisté.A l’issue du premier jour de ce sommet, qui se poursuivra mardi, la ministre britannique de l’Intérieur Yvette Cooper a annoncé “de nouvelles actions conjointes avec la France pour lutter contre l’immigration irrégulière dans les pays d’origine et de transit”.Les deux pays vont ainsi financer des programmes d’éducation dans les écoles ou les lieux de culte dans certains de ces pays, pour prévenir la population “des dangers” liés à l’immigration illégale.Londres a déjà récemment diffusé une campagne publicitaire en ligne en Irak pour tenter de décourager les départs de migrants, et fait de même pour le Vietnam sur la messagerie Zalo.La France, représentée lundi par son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, et le Royaume-Uni vont également “dispenser une formation essentielle aux fonctionnaires et employés des transports commerciaux irakiens”, pour les aider à détecter les faux documents d’identité.- “Commerce brutal” -Les représentants d’une quarantaine de pays d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Nord, y compris des États-Unis avaient répondu présent lundi.Parmi eux figurent ceux de pays de départ des migrants, comme le Vietnam ou l’Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans. Tout comme des responsables d’Interpol, d’Europol, et le chef de la Border Force, responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni.Ce sommet s’inscrit dans le prolongement des discussions entre Mme Cooper et ses homologues belge, allemande, français et néerlandais, en décembre. Les cinq pays avaient signé un plan d’action destiné à renforcer leur coopération.Londres et Paris collaborent déjà activement dans la Manche, avec des financements britanniques pour renforcer les effectifs policiers sur les plages françaises.Ce sommet intervient également au moment où l’UE envisage de créer des centres pour migrants en dehors de ses frontières, afin d’accélérer les expulsions d’étrangers en situation irrégulière.Sur ce volet, Keir Starmer s’est vanté de l’action de son gouvernement, avec “plus de 24.000” migrants renvoyés depuis juillet, un niveau inédit sur neuf mois depuis huit ans.Selon Londres, les ministres doivent notamment chercher à “établir un consensus mondial sur la lutte” contre le recrutement de migrants en ligne, avec des représentants de groupes de la tech comme Meta ou TikTok également présents.Les Britanniques souhaitent par ailleurs voir avec la Chine comment elle peut cesser d’exporter des moteurs et autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.Les ONG d’aide aux migrants réclament elles la création de voies légales pour éviter que ces derniers ne tentent de traverser clandestinement la Manche, souvent au péril de leur vie avec 78 décès recensés l’an dernier.”Les stratégies répressives seules ne suffiront jamais”, estime Enver Salomon, directeur général du Refugee Council, appelant notamment le gouvernement à réformer le système de demandes d’asile.Comme d’autres dirigeants européens, Keir Starmer est sous pression face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des législatives de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d’extrême droite.pdh-adm-mhc-cla/blb
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a appelé lundi la communauté internationale à s’unir pour “éliminer les réseaux de passeurs une fois pour toutes”, à l’occasion d’un sommet à Londres réunissant une quarantaine de pays sur la lutte contre l’immigration clandestine.Ce sujet est l’une des priorités du gouvernement travailliste arrivé au pouvoir en juillet au Royaume-Uni, où plus de 157.000 migrants sont entrés clandestinement ces sept dernières années en traversant la Manche sur de petits bateaux.Les trois premiers mois de l’année ont battu un nouveau record, avec plus de 6.600 arrivées.”Nous ne pourrons éliminer les réseaux de passeurs une fois pour toutes que si nous travaillons ensemble”, parce que ces réseaux “exploitent les failles entre nos institutions, dressent les nations les unes contre les autres”, a déclaré Keir Starmer lors du coup d’envoi de ce sommet, le premier du genre selon Londres.”Nous devons combiner nos ressources, partager renseignements et tactiques et combattre le problème en amont, à chaque étape du parcours” des migrants jusqu’aux pays d’arrivée, a-t-il insisté.A l’issue du premier jour de ce sommet, qui se poursuivra mardi, la ministre britannique de l’Intérieur Yvette Cooper a annoncé “de nouvelles actions conjointes avec la France pour lutter contre l’immigration irrégulière dans les pays d’origine et de transit”.Les deux pays vont ainsi financer des programmes d’éducation dans les écoles ou les lieux de culte dans certains de ces pays, pour prévenir la population “des dangers” liés à l’immigration illégale.Londres a déjà récemment diffusé une campagne publicitaire en ligne en Irak pour tenter de décourager les départs de migrants, et fait de même pour le Vietnam sur la messagerie Zalo.La France, représentée lundi par son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, et le Royaume-Uni vont également “dispenser une formation essentielle aux fonctionnaires et employés des transports commerciaux irakiens”, pour les aider à détecter les faux documents d’identité.- “Commerce brutal” -Les représentants d’une quarantaine de pays d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Nord, y compris des États-Unis avaient répondu présent lundi.Parmi eux figurent ceux de pays de départ des migrants, comme le Vietnam ou l’Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans. Tout comme des responsables d’Interpol, d’Europol, et le chef de la Border Force, responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni.Ce sommet s’inscrit dans le prolongement des discussions entre Mme Cooper et ses homologues belge, allemande, français et néerlandais, en décembre. Les cinq pays avaient signé un plan d’action destiné à renforcer leur coopération.Londres et Paris collaborent déjà activement dans la Manche, avec des financements britanniques pour renforcer les effectifs policiers sur les plages françaises.Ce sommet intervient également au moment où l’UE envisage de créer des centres pour migrants en dehors de ses frontières, afin d’accélérer les expulsions d’étrangers en situation irrégulière.Sur ce volet, Keir Starmer s’est vanté de l’action de son gouvernement, avec “plus de 24.000” migrants renvoyés depuis juillet, un niveau inédit sur neuf mois depuis huit ans.Selon Londres, les ministres doivent notamment chercher à “établir un consensus mondial sur la lutte” contre le recrutement de migrants en ligne, avec des représentants de groupes de la tech comme Meta ou TikTok également présents.Les Britanniques souhaitent par ailleurs voir avec la Chine comment elle peut cesser d’exporter des moteurs et autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.Les ONG d’aide aux migrants réclament elles la création de voies légales pour éviter que ces derniers ne tentent de traverser clandestinement la Manche, souvent au péril de leur vie avec 78 décès recensés l’an dernier.”Les stratégies répressives seules ne suffiront jamais”, estime Enver Salomon, directeur général du Refugee Council, appelant notamment le gouvernement à réformer le système de demandes d’asile.Comme d’autres dirigeants européens, Keir Starmer est sous pression face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des législatives de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d’extrême droite.pdh-adm-mhc-cla/blb
