Sécurité: Retailleau veut “frapper la délinquance au coeur et en profondeur

Bruno Retailleau a dévoilé vendredi à Toulouse sa stratégie de lutte contre la délinquance qui passe par l’élaboration de plans départementaux, une refondation des opérations “places nettes” et un nouveau plan de lutte contre les stupéfiants.Dans un discours martial à l’école nationale de police de Toulouse, lu simultanément par les préfets dans celles de Roubaix, Chassieu, Nîmes, Montbéliard et Sens, le ministre de l’Intérieur a demandé aux nouveaux gardiens de la paix “fermeté”, “exemplarité” et “unité”. “Ne laissez rien passer, jamais”.”Plus qu’une simple lutte, c’est une guerre sans pitié (…) que nous voulons livrer aux délinquants”, a-t-il dit, en leur demandant d’appliquer la “maxime de guerre” du Maréchal Foch: “liberté d’action, économie de moyens, concentration des efforts”.Pour cibler au plus près l’action des services dédiés à la sécurité du quotidien, le ministre de l’Intérieur a annoncé qu’il réunirait “très prochainement” préfets, directeurs départementaux de la police et commandants de groupement de gendarmerie pour leur demander de concevoir “des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien”.Ces plans, a-t-il ajouté, devront s’appuyer sur un “diagnostic territorial précis” pour “cibler “les points chauds”, dont la “cartographie sera évolutive”.S’agissant des opérations “places nettes” menées à l’initiative de son prédécesseur Gérald Darmanin et dont les résultats sont mitigés, M. Retailleau a annoncé leur “refondation” pour “obtenir des résultats plus durables que spectaculaires”. Il préconise à cet égard un travail en amont avec la justice pour mieux identifier les personnes à interpeller.Une circulaire commune avec le ministre de la Justice Didier Migaud sera ainsi élaborée, a-t-il dit.Le ministre de l’Intérieur a réitéré sa volonté de mettre en place un nouveau plan anti stupéfiants pour lutter contre le narcobanditisme, à l’image de ce qui a été fait contre le terrorisme, avec notamment la création d’un statut du repenti et celle d’un parquet dédié, qu’il appelle de ses voeux.Il a évoqué aussi une “intensification” de la délivrance des amendes forfaitaires délictuelles (AFD) contre les consommateurs de drogue, estimant que “fumer un joint ou prendre un rail de coke”, c’était “avoir du sang sur les mains”.En ces temps de disette budgétaire, Bruno Retailleau a préconisé une “montée en puissance des polices municipales” et des “patrouilles communes avec les policiers municipaux” qui auront de nouvelles attributions. Il a assuré en outre que les collectivités pourraient engager des “réservistes de la police ou de gendarmerie” pour avoir des “renforts substantiels sur la voie publique”.