Royaume-Uni: l’heure du jugement pour le meurtrier de trois fillettes

L’adolescent meurtrier de trois fillettes fin juillet dans le nord-ouest de l’Angleterre sera fixé sur sa peine jeudi, lors d’une audience qui doit apporter des réponses sur cette attaque au couteau à l’origine de violentes émeutes anti-immigration.Axel Rudakubana, 18 ans, a plaidé coupable lundi, à la surprise générale, pour les meurtres de Bebe King, 6 ans, Elsie Dot Stancombe, 7 ans, et Alice da Silva, 9 ans, le 29 juillet 2024.Il comparaît jeudi à 11H00 GMT devant le tribunal de Liverpool (nord-ouest de l’Angleterre), où il risque une condamnation à une lourde peine de prison, mais pas à la perpétuité incompressible en raison de son âge, 17 ans lors des faits.L’adolescent avait poignardé ces fillettes avec un couteau de cuisine lors d’un cours de danse inspiré de la star Taylor Swift dans la ville de Southport. Il avait blessé huit autres enfants et deux adultes.Cette attaque avait horrifié le Royaume-Uni et déclenché une vague d’émeutes anti-immigration et islamophobes dans des dizaines de villes d’Angleterre et d’Irlande du Nord, après la diffusion en ligne de rumeurs par des comptes d’extrême droite sur l’identité du suspect.Les aveux d’Axel Rudakubana, qui n’a donné aucune explication à ses actes, ont coupé court au procès, initialement prévu pour quatre semaines.”Aucun d’entre nous ne sera jamais en mesure de répondre à cette terrible question: pourquoi? (…) Pourquoi a-t-il fait ça? Pourquoi n’a-t-il pas été empêché?”, s’est interrogé Andrew Brown, fondateur du groupe d’habitants Stand up for Southport.”Aucune peine ne ramènera ces merveilleuses petites filles qui ont perdu la vie”, a-t-il déclaré à l’AFP.- “Loups solitaires” -Les restrictions médiatiques imposées pour lui assurer un procès équitable ont été levées lundi, et la presse britannique a révélé le passé de ce garçon violent, quasi déscolarisé à 13 ans, vivant confiné et fasciné par les tueries de masse.De nombreuses opportunités manquées pour l’empêcher de passer à l’acte ont aussi éclaté au grand jour. La ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, a reconnu que l’adolescent avait été signalé à trois reprises à un programme de prévention de l’extrémisme.Elle a annoncé l’ouverture d’une enquête publique sur l’inaction des services de l’État, qui n’ont pas su empêcher l’une des pires agressions à l’arme blanche depuis des années.”Nous assistons aujourd’hui à des actes de violence extrême perpétrés par des loups solitaires, des marginaux, des jeunes hommes qui dans leur chambre consultent toutes sortes de choses sur internet (…) parfois inspirées par des groupes terroristes traditionnels”, a affirmé le Premier ministre Keir Starmer mardi.Des armes et un manuel d’entraînement de l’organisation jihadiste Al-Qaïda ont été retrouvés chez Axel Rudakubana, qui a également admis avoir produit un poison extrêmement toxique, de la ricine.Cette attaque n’est toutefois pas considérée comme “terroriste”, faut d’avoir décelé chez lui une idéologie.La cheffe de l’opposition conservatrice, Kemi Badenoch, et le chef du parti anti-immigration Reform UK, Nigel Farage, ont dénoncé le “silence” du gouvernement sur le profil de l’assaillant.- Fascination morbide -Axel Rudakubana est né en 2006 au pays de Galles, dans une famille chrétienne originaire du Rwanda qui vivait près de Southport.Diagnostiqué autiste, il avait été exclu de son collège après y avoir amené un couteau, mais y était retourné pour agresser ses anciens camarades avec une crosse de hockey. Il les accusait, selon le Times, de harcèlement raciste.Une fois sorti du système scolaire classique, en pleine pandémie de Covid-19, l’adolescent est devenu de plus en plus isolé.Il était fasciné par les génocides, et notamment celui au Rwanda, durant lequel des membres de sa famille élargie sont morts, selon les médias.Axel Rudakubana avait un “intérêt maladif pour la mort”, a déclaré lundi la procureure Ursula Doyle, soulignant que l’adolescent n’avait “montré aucun signe de remords”.Lors des émeutes qui ont duré plusieurs jours après le triple meurtre, des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile et des mosquées avaient été pris pour cible. Keir Starmer, élu quelques jours auparavant, avait promis la plus grande fermeté. A la mi-décembre, plus de 410 personnes avaient été condamnées pour ces violences, dont plus de 360 à de la prison ferme.
L’adolescent meurtrier de trois fillettes fin juillet dans le nord-ouest de l’Angleterre sera fixé sur sa peine jeudi, lors d’une audience qui doit apporter des réponses sur cette attaque au couteau à l’origine de violentes émeutes anti-immigration.Axel Rudakubana, 18 ans, a plaidé coupable lundi, à la surprise générale, pour les meurtres de Bebe King, 6 ans, Elsie Dot Stancombe, 7 ans, et Alice da Silva, 9 ans, le 29 juillet 2024.Il comparaît jeudi à 11H00 GMT devant le tribunal de Liverpool (nord-ouest de l’Angleterre), où il risque une condamnation à une lourde peine de prison, mais pas à la perpétuité incompressible en raison de son âge, 17 ans lors des faits.L’adolescent avait poignardé ces fillettes avec un couteau de cuisine lors d’un cours de danse inspiré de la star Taylor Swift dans la ville de Southport. Il avait blessé huit autres enfants et deux adultes.Cette attaque avait horrifié le Royaume-Uni et déclenché une vague d’émeutes anti-immigration et islamophobes dans des dizaines de villes d’Angleterre et d’Irlande du Nord, après la diffusion en ligne de rumeurs par des comptes d’extrême droite sur l’identité du suspect.Les aveux d’Axel Rudakubana, qui n’a donné aucune explication à ses actes, ont coupé court au procès, initialement prévu pour quatre semaines.”Aucun d’entre nous ne sera jamais en mesure de répondre à cette terrible question: pourquoi? (…) Pourquoi a-t-il fait ça? Pourquoi n’a-t-il pas été empêché?”, s’est interrogé Andrew Brown, fondateur du groupe d’habitants Stand up for Southport.”Aucune peine ne ramènera ces merveilleuses petites filles qui ont perdu la vie”, a-t-il déclaré à l’AFP.- “Loups solitaires” -Les restrictions médiatiques imposées pour lui assurer un procès équitable ont été levées lundi, et la presse britannique a révélé le passé de ce garçon violent, quasi déscolarisé à 13 ans, vivant confiné et fasciné par les tueries de masse.De nombreuses opportunités manquées pour l’empêcher de passer à l’acte ont aussi éclaté au grand jour. La ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, a reconnu que l’adolescent avait été signalé à trois reprises à un programme de prévention de l’extrémisme.Elle a annoncé l’ouverture d’une enquête publique sur l’inaction des services de l’État, qui n’ont pas su empêcher l’une des pires agressions à l’arme blanche depuis des années.”Nous assistons aujourd’hui à des actes de violence extrême perpétrés par des loups solitaires, des marginaux, des jeunes hommes qui dans leur chambre consultent toutes sortes de choses sur internet (…) parfois inspirées par des groupes terroristes traditionnels”, a affirmé le Premier ministre Keir Starmer mardi.Des armes et un manuel d’entraînement de l’organisation jihadiste Al-Qaïda ont été retrouvés chez Axel Rudakubana, qui a également admis avoir produit un poison extrêmement toxique, de la ricine.Cette attaque n’est toutefois pas considérée comme “terroriste”, faut d’avoir décelé chez lui une idéologie.La cheffe de l’opposition conservatrice, Kemi Badenoch, et le chef du parti anti-immigration Reform UK, Nigel Farage, ont dénoncé le “silence” du gouvernement sur le profil de l’assaillant.- Fascination morbide -Axel Rudakubana est né en 2006 au pays de Galles, dans une famille chrétienne originaire du Rwanda qui vivait près de Southport.Diagnostiqué autiste, il avait été exclu de son collège après y avoir amené un couteau, mais y était retourné pour agresser ses anciens camarades avec une crosse de hockey. Il les accusait, selon le Times, de harcèlement raciste.Une fois sorti du système scolaire classique, en pleine pandémie de Covid-19, l’adolescent est devenu de plus en plus isolé.Il était fasciné par les génocides, et notamment celui au Rwanda, durant lequel des membres de sa famille élargie sont morts, selon les médias.Axel Rudakubana avait un “intérêt maladif pour la mort”, a déclaré lundi la procureure Ursula Doyle, soulignant que l’adolescent n’avait “montré aucun signe de remords”.Lors des émeutes qui ont duré plusieurs jours après le triple meurtre, des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile et des mosquées avaient été pris pour cible. Keir Starmer, élu quelques jours auparavant, avait promis la plus grande fermeté. A la mi-décembre, plus de 410 personnes avaient été condamnées pour ces violences, dont plus de 360 à de la prison ferme.