Présidentielle en Equateur: les candidats achèvent leur campagne dans un contexte de tension

Le président de l’Equateur, Daniel Noboa, et sa rivale de gauche, Luisa Gonzalez, ont clôturé jeudi leur campagne électorale avant le second tour de la présidentielle dimanche, dans le port de Guayaquil (sud), épicentre du narcotrafic et de la violence qui accablent le pays.Capitale économique et plaque tournante de la cocaïne produite en Colombie et au Pérou voisins, Guayaquil est également la ville natale du président sortant, le bastion de l’ancien président socialiste Rafael Correa, et le symbole d’un pays divisé et sous tension.Après un premier tour serré en février, remporté de justesse par Daniel Noboa, les candidats ont tenu leurs derniers rassemblements avant la période de silence électoral.Sous une pluie battante et devant plusieurs milliers de sympathisants dans le centre-ville, Luisa Gonzalez, avocate de 47 ans, a interpellé les femmes, leur demandant leur soutien afin de devenir la première femme élue présidente du pays. “Durant cette année et demie (de gouvernement Noboa), la violence, la pauvreté et le chômage nous ont particulièrement affectées, nous les femmes”, a affirmé la candidate, qui promet des prêts allant jusqu’à 40.000 dollars avec des taux d’intérêt bas pour les mères célibataires comme elle. Dans un stade couvert, devant des partisans brandissant des versions grandeurs nature en carton de leur candidat, le président sortant a de son côté donné comme à l’accoutumée un bref discours, sous la garde de militaires lourdement armés. “L’Equatorien ne veut plus de guerre (…) il veut de l’espoir”, a-t-il déclaré, vêtu d’un jean et d’un t-shirt violet aux couleurs de son parti.- Polarisation -La campagne a été marquée par une atmosphère acrimonieuse entre les deux camps et des accusations réciproques de corruption et de collusion avec les narcotrafiquants.A cela s’ajoute une violence croissante, avec un homicide chaque heure aux mois de janvier et février, le début d’année le plus meurtrier jamais enregistré dans ce pays autrefois considéré comme un havre de paix.”Il y a de la délinquance, il y a de la drogue, des crimes, des extorsions”, énumère tristement Alfredo Cucalon, guide touristique à Guayaquil interrogé par l’AFP.”L’économie a beaucoup faibli”, une partie des fonds publics ont été utilisés pour financer la lutte contre le crime et “l’endettement est au plus haut”, estime Felipe Garcia, un avocat de 24 ans. Pourtant, “le socialisme n’est pas une option”, affirme le jeune homme à la tenue bien soignée, depuis la ville huppée de Samborondon près de Guayaquil.Angelina Velez, sympathisante de Luisa Gonzalez, appelle au contraire de ses voeux un “changement (…) parce qu’avec le gouvernement actuel, ce n’est pas possible. On n’a pas assez pour le panier alimentaire de base, pas assez pour la santé”.Âgé de 37 ans, Daniel Noboa a utilisé les réseaux sociaux comme principale plateforme de propagande politique.Photographié sur un char de guerre, équipé de gilet pare-balles et de casque, ou durant une course à pied avec son épouse, le dirigeant soigne son image de président parmi les plus jeunes au monde, à la main ferme contre le crime organisé.Il désigne la gauche corréiste comme responsable de la hausse de la violence, l’accusant d’indulgence envers les groupes criminels. Ces derniers se sont multipliés ces dernières années.Luisa Gonzalez met pour sa part en avant sa carrière construite à force de travail, son profil de femme du peuple et de mère célibataire connaissant les difficultés de l’Equatorien moyen, et critique le millionnaire Noboa, fils d’un magnat de la banane, le disant déconnecté des problèmes des plus pauvres.- Décompte -A l’issue du premier tour très serré, Daniel Noboa avait dénoncé des irrégularités dans le dépouillement, toutefois écartées par les observateurs internationaux. Jeudi, 14 membres du Congrès américain ont adressé une lettre au secrétaire d’Etat Marco Rubio pour alerter sur la possibilité que Noboa “ne reconnaisse pas les résultats en cas de défaite”. “Nous ferons respecter notre droit à la démocratie et si le Conseil national électoral ne fait pas son devoir (…) nous saurons lui répondre si nécessaire dans la rue”, a averti Mme Gonzalez depuis Quito mercredi. Candidate désignée par l’ex-président Rafael Correa (2007-2017), la politicienne de gauche a reçu le soutien du plus grand mouvement indigène d’Équateur, dont le candidat était arrivé en troisième position au premier tour. 
Le président de l’Equateur, Daniel Noboa, et sa rivale de gauche, Luisa Gonzalez, ont clôturé jeudi leur campagne électorale avant le second tour de la présidentielle dimanche, dans le port de Guayaquil (sud), épicentre du narcotrafic et de la violence qui accablent le pays.Capitale économique et plaque tournante de la cocaïne produite en Colombie et au Pérou voisins, Guayaquil est également la ville natale du président sortant, le bastion de l’ancien président socialiste Rafael Correa, et le symbole d’un pays divisé et sous tension.Après un premier tour serré en février, remporté de justesse par Daniel Noboa, les candidats ont tenu leurs derniers rassemblements avant la période de silence électoral.Sous une pluie battante et devant plusieurs milliers de sympathisants dans le centre-ville, Luisa Gonzalez, avocate de 47 ans, a interpellé les femmes, leur demandant leur soutien afin de devenir la première femme élue présidente du pays. “Durant cette année et demie (de gouvernement Noboa), la violence, la pauvreté et le chômage nous ont particulièrement affectées, nous les femmes”, a affirmé la candidate, qui promet des prêts allant jusqu’à 40.000 dollars avec des taux d’intérêt bas pour les mères célibataires comme elle. Dans un stade couvert, devant des partisans brandissant des versions grandeurs nature en carton de leur candidat, le président sortant a de son côté donné comme à l’accoutumée un bref discours, sous la garde de militaires lourdement armés. “L’Equatorien ne veut plus de guerre (…) il veut de l’espoir”, a-t-il déclaré, vêtu d’un jean et d’un t-shirt violet aux couleurs de son parti.- Polarisation -La campagne a été marquée par une atmosphère acrimonieuse entre les deux camps et des accusations réciproques de corruption et de collusion avec les narcotrafiquants.A cela s’ajoute une violence croissante, avec un homicide chaque heure aux mois de janvier et février, le début d’année le plus meurtrier jamais enregistré dans ce pays autrefois considéré comme un havre de paix.”Il y a de la délinquance, il y a de la drogue, des crimes, des extorsions”, énumère tristement Alfredo Cucalon, guide touristique à Guayaquil interrogé par l’AFP.”L’économie a beaucoup faibli”, une partie des fonds publics ont été utilisés pour financer la lutte contre le crime et “l’endettement est au plus haut”, estime Felipe Garcia, un avocat de 24 ans. Pourtant, “le socialisme n’est pas une option”, affirme le jeune homme à la tenue bien soignée, depuis la ville huppée de Samborondon près de Guayaquil.Angelina Velez, sympathisante de Luisa Gonzalez, appelle au contraire de ses voeux un “changement (…) parce qu’avec le gouvernement actuel, ce n’est pas possible. On n’a pas assez pour le panier alimentaire de base, pas assez pour la santé”.Âgé de 37 ans, Daniel Noboa a utilisé les réseaux sociaux comme principale plateforme de propagande politique.Photographié sur un char de guerre, équipé de gilet pare-balles et de casque, ou durant une course à pied avec son épouse, le dirigeant soigne son image de président parmi les plus jeunes au monde, à la main ferme contre le crime organisé.Il désigne la gauche corréiste comme responsable de la hausse de la violence, l’accusant d’indulgence envers les groupes criminels. Ces derniers se sont multipliés ces dernières années.Luisa Gonzalez met pour sa part en avant sa carrière construite à force de travail, son profil de femme du peuple et de mère célibataire connaissant les difficultés de l’Equatorien moyen, et critique le millionnaire Noboa, fils d’un magnat de la banane, le disant déconnecté des problèmes des plus pauvres.- Décompte -A l’issue du premier tour très serré, Daniel Noboa avait dénoncé des irrégularités dans le dépouillement, toutefois écartées par les observateurs internationaux. Jeudi, 14 membres du Congrès américain ont adressé une lettre au secrétaire d’Etat Marco Rubio pour alerter sur la possibilité que Noboa “ne reconnaisse pas les résultats en cas de défaite”. “Nous ferons respecter notre droit à la démocratie et si le Conseil national électoral ne fait pas son devoir (…) nous saurons lui répondre si nécessaire dans la rue”, a averti Mme Gonzalez depuis Quito mercredi. Candidate désignée par l’ex-président Rafael Correa (2007-2017), la politicienne de gauche a reçu le soutien du plus grand mouvement indigène d’Équateur, dont le candidat était arrivé en troisième position au premier tour.