“Aucune des conditions n’a été respectée par François Bayrou” pour établir un pacte de non-censure entre le Premier ministre et le Parti socialiste, a estimé mardi son Premier secrétaire Olivier Faure, n’excluant plus de voter la censure, en réaction à la composition du gouvernement dévoilée lundi. Le chef des socialistes a énuméré sur RMC-BFMTV trois de ces conditions : “pas de dépendance (à) l’extrême droite, plus de passage en force avec le 49.3 et enfin un changement de cap”. “Je n’ai rien entendu de la sorte, je n’ai pas vu quoi que ce soit et donc je me dis +mais en fait, à quoi ont servi ces heures passées ensemble ?+”, a-t-il ajouté.Il n’a pas exclu que le PS vote une motion de censure à l’issue de la déclaration de politique générale prononcée par François Bayrou le 14 janvier devant les députés. “Je veux savoir ce qu’il y a exactement de prévu dans ce gouvernement, ce que j’ai entendu hier, c’est du flou”, s’est agacé le responsable socialiste qui s’était dit prêt à des compromis avec le Premier ministre centriste et a jugé insuffisants ses gestes, notamment sur les retraites. “On ne sait même pas à quel niveau il veut fixer la barre du déficit (…) que va-t-il faire sur la fiscalité ? À quelle sauce vont être mangés les Français ? Quelle est en fait la part de l’effort qu’il demandera aux grandes fortunes ?”, a-t-il interrogé. Il a regretté que M. Bayrou n’ait pas parlé lundi soir comme “un centriste” mais comme “quelqu’un qui avait dérivé lui même, qui considérait que +finalement, Marine le Pen, ben pourquoi pas, hein, c’est pas si grave+!”. François Bayrou a assuré lundi qu’il n’y aurait pas de “grande loi” sur l’immigration mais “l’exécution et l’application des mesures déjà votées”, ainsi que des “propositions des lois” des assemblées. “Je pensais quand même qu’il y avait quelques repères dans la vie et sur la question migratoire, dire que l’inspiration pourrait venir de l’extrême droite… (…) Réveillons-nous!”, s’est indigné Olivier Faure. A propos d’Éric Lombard, ancien directeur de la Caisse des dépôts, présenté comme une personnalité de gauche par le Premier ministre et nommé à la tête d’un grand Bercy, le responsable a évoqué “un ami personnel”. “Est-ce que ça veut dire qu’il aura les mains libres à Bercy ?”, a-t-il interrogé. “J’espère qu’il pèsera”.