Avec Viktor Orban et Marine Le Pen en têtes d’affiche, de nombreux responsables d’extrême droite européens participent côte à côte samedi à un meeting à Madrid pour défendre un “virage à 180 degrés” de l’Union européenne, dans le sillage de la vague trumpiste.”Make Europe Great Again”: c’est sous ce mot d’ordre inspiré du “Make America Great Again” du président américain Donald Trump que les leaders du groupe parlementaire Patriotes pour l’Europe se sont rassemblés samedi matin dans un hôtel proche de l’aéroport madrilène.Ce sommet, organisé par le parti de droite radicale espagnol Vox, va voir défiler à la tribune le Premier ministre hongrois et la cheffe de file du Rassemblement national (RN) français, mais aussi le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini (La Ligue), l’ex-Premier ministre tchèque Andrej Babis (ANO) ou encore Geert Wilders, parfois surnommé le “Trump néerlandais”, dont le Parti de la liberté est arrivé en tête des élections législatives de novembre dernier.L’AfD allemande et les Frères d’Italie de la Première ministre Giorgia Meloni – seule dirigeante européenne présente à la cérémonie d’investiture du président américain – ne sont en revanche pas présents, faisant partie d’autres groupes parlementaires européens.- “Démonstration de force” -Selon le parti espagnol Vox, qui organise le rassemblement, quelque 2.000 personnes assistent à cette rencontre, convoquée au lendemain d’un dîner entre les leaders de Patriotes pour l’Europe et Kevin Roberts, le président du groupe de réflexion ultraconservateur américain The Heritage Foundation.”L’ère des élites bruxelloises est terminée”, ont déclaré dans un communiqué commun les membres de ce groupe parlementaire, dénonçant le “fanatisme climatique”, l'”immigration illégale” et la “réglementation excessive” promus selon eux par la Commission européenne. Il faut “un virage à 180 degrés” de l”UE, insiste Vox.Pour ces responsables politiques, le sommet de Madrid doit servir de “démonstration de force”, observe auprès de l’AFP Steven Forti, de l’Université autonome de Barcelone, pour qui le groupe Patriotes pour l’Europe, créé il y a quelques mois, reste une coalition fragile.Avec 86 députés – dont 30 issus du RN – sur un total de 720, ce groupe est la troisième force au Parlement européen depuis les élections européennes de juin 2024.Mais il se trouve en concurrence à Bruxelles et Strasbourg avec deux autres groupes d’extrême droite, les Conservateurs et réformistes européens (80 élus), menés par le parti de Giorgia Meloni, et l’Europe des nations souveraines (26 élus), qui compte parmi ses membres l’AfD.Dans ce contexte, Patriotes pour l’Europe veut “montrer sa centralité dans la compétition” avec ces autres coalitions, souligne Steven Forti.- “Occuper Bruxelles!” -Pour le chercheur, Patriotes pour l’Europe souhaite plus largement “profiter de la vague provoquée par la victoire de Trump et du choc que les mesures de Trump provoquent dans l’UE” pour redessiner “les équilibres” au sein de l’Union.Considéré comme l’un des plus proches alliés de Donald Trump en Europe, Viktor Orban a multiplié ces dernières semaines les déclarations enflammées, assurant que l’extrême droite était “le nouveau courant dominant” en Europe. “A notre tour d’occuper Bruxelles!”, a-t-il lancé.Pour Steven Forti, la mouvance Patriotes pour l’Europe “a un point commun avec Trump, c’est qu’elle veut fragiliser l’Union européenne”. Mais les prises de position du président américain peuvent aussi générer des “tensions” entre les différentes composantes de l’extrême droite européenne.Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a ainsi intensifié ses attaques contre l’Europe, entre menaces de hausse des droits de douane et velléités d’annexion du Groenland, un territoire danois. De quoi gêner aux entournures les partis nationalistes au sein de l’UE.”Aimer le patriotisme de Donald Trump, ça ne veut pas dire être le vassal des Etats-Unis”, a ainsi assuré mi-janvier Jordan Bardella, le président du RN, qui entend garder ses distances avec le président américain, dont les outrances inquiètent.A Madrid, Marine Le Pen cherchera à trouver un point d’équilibre vis-à-vis de Donald Trump, selon son entourage – les lepénistes ont du reste peu goûté le slogan “Make Europe Great Again” choisi pour le sommet, jugé “grotesque” par la garde rapprochée de l’ex-candidate à la présidentielle française.vab-burs/mdm/ab
Avec Viktor Orban et Marine Le Pen en têtes d’affiche, de nombreux responsables d’extrême droite européens participent côte à côte samedi à un meeting à Madrid pour défendre un “virage à 180 degrés” de l’Union européenne, dans le sillage de la vague trumpiste.”Make Europe Great Again”: c’est sous ce mot d’ordre inspiré du “Make America Great Again” du président américain Donald Trump que les leaders du groupe parlementaire Patriotes pour l’Europe se sont rassemblés samedi matin dans un hôtel proche de l’aéroport madrilène.Ce sommet, organisé par le parti de droite radicale espagnol Vox, va voir défiler à la tribune le Premier ministre hongrois et la cheffe de file du Rassemblement national (RN) français, mais aussi le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini (La Ligue), l’ex-Premier ministre tchèque Andrej Babis (ANO) ou encore Geert Wilders, parfois surnommé le “Trump néerlandais”, dont le Parti de la liberté est arrivé en tête des élections législatives de novembre dernier.L’AfD allemande et les Frères d’Italie de la Première ministre Giorgia Meloni – seule dirigeante européenne présente à la cérémonie d’investiture du président américain – ne sont en revanche pas présents, faisant partie d’autres groupes parlementaires européens.- “Démonstration de force” -Selon le parti espagnol Vox, qui organise le rassemblement, quelque 2.000 personnes assistent à cette rencontre, convoquée au lendemain d’un dîner entre les leaders de Patriotes pour l’Europe et Kevin Roberts, le président du groupe de réflexion ultraconservateur américain The Heritage Foundation.”L’ère des élites bruxelloises est terminée”, ont déclaré dans un communiqué commun les membres de ce groupe parlementaire, dénonçant le “fanatisme climatique”, l'”immigration illégale” et la “réglementation excessive” promus selon eux par la Commission européenne. Il faut “un virage à 180 degrés” de l”UE, insiste Vox.Pour ces responsables politiques, le sommet de Madrid doit servir de “démonstration de force”, observe auprès de l’AFP Steven Forti, de l’Université autonome de Barcelone, pour qui le groupe Patriotes pour l’Europe, créé il y a quelques mois, reste une coalition fragile.Avec 86 députés – dont 30 issus du RN – sur un total de 720, ce groupe est la troisième force au Parlement européen depuis les élections européennes de juin 2024.Mais il se trouve en concurrence à Bruxelles et Strasbourg avec deux autres groupes d’extrême droite, les Conservateurs et réformistes européens (80 élus), menés par le parti de Giorgia Meloni, et l’Europe des nations souveraines (26 élus), qui compte parmi ses membres l’AfD.Dans ce contexte, Patriotes pour l’Europe veut “montrer sa centralité dans la compétition” avec ces autres coalitions, souligne Steven Forti.- “Occuper Bruxelles!” -Pour le chercheur, Patriotes pour l’Europe souhaite plus largement “profiter de la vague provoquée par la victoire de Trump et du choc que les mesures de Trump provoquent dans l’UE” pour redessiner “les équilibres” au sein de l’Union.Considéré comme l’un des plus proches alliés de Donald Trump en Europe, Viktor Orban a multiplié ces dernières semaines les déclarations enflammées, assurant que l’extrême droite était “le nouveau courant dominant” en Europe. “A notre tour d’occuper Bruxelles!”, a-t-il lancé.Pour Steven Forti, la mouvance Patriotes pour l’Europe “a un point commun avec Trump, c’est qu’elle veut fragiliser l’Union européenne”. Mais les prises de position du président américain peuvent aussi générer des “tensions” entre les différentes composantes de l’extrême droite européenne.Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a ainsi intensifié ses attaques contre l’Europe, entre menaces de hausse des droits de douane et velléités d’annexion du Groenland, un territoire danois. De quoi gêner aux entournures les partis nationalistes au sein de l’UE.”Aimer le patriotisme de Donald Trump, ça ne veut pas dire être le vassal des Etats-Unis”, a ainsi assuré mi-janvier Jordan Bardella, le président du RN, qui entend garder ses distances avec le président américain, dont les outrances inquiètent.A Madrid, Marine Le Pen cherchera à trouver un point d’équilibre vis-à-vis de Donald Trump, selon son entourage – les lepénistes ont du reste peu goûté le slogan “Make Europe Great Again” choisi pour le sommet, jugé “grotesque” par la garde rapprochée de l’ex-candidate à la présidentielle française.vab-burs/mdm/ab
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