Liban: le gouvernement examine un plan de l’armée pour désarmer le Hezbollah

Le gouvernement libanais examine vendredi, au cours d’une réunion boycottée par les ministres chiites, un plan de l’armée en vue du désarmement du Hezbollah, auquel s’oppose le mouvement pro-iranien en accusant les autorités de faire le jeu d’Israël et des Etats-Unis.Selon les médias locaux, les cinq ministres chiites du cabinet, parmi lesquels des représentants du Hezbollah et du mouvement Amal, son allié, ont quitté la réunion, ouverte à 12H00 GMT, à l’arrivée du chef de l’armée libanaise. En août, sous la forte pression des Etats-Unis et la crainte d’une intensification des bombardements israéliens au Liban, le gouvernement de Nawaf Salam a ordonné à l’armée d’élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah d’ici fin 2025.Les ministres du Hezbollah et d’Amal s’étaient alors retirés de la réunion du gouvernement en signe de protestation. Le président du Parlement et chef du mouvement Amal, Nabih Berri, avait toutefois appelé dimanche à un “dialogue calme et consensuel”.- “Une armée, un Etat” -Avant l’ouverture de la réunion, Fadi Makki, le seul ministre chiite non affilié au Hezbollah ou à Amal, a déclaré à l’AFP qu’il n’y avait “pas encore de détails” sur le plan. Si le gouvernement procède à un vote et l’approuve, David Wood, analyste à l’International Crisis Group, estime que le Hezbollah pourrait “faire pression sur les ministres chiites pour qu’ils démissionnent” ou “tenter d’organiser des manifestations massives”.Des panneaux représentant Nawaf Salam et le président Joseph Aoun ont été placardés dans des rues de Beyrouth avec la légende: “Nous sommes tous avec vous. Une armée (…) un Etat. Une nouvelle ère pour le Liban”.Le Hezbollah est la seule faction à avoir conservé ses armes au sortir de la guerre civile (1975-1990). Après avoir dominé la vie politique au Liban pendant de nombreuses années, il est sorti très affaibli d’un conflit de plus d’un an contre Israël, dont deux mois de guerre ouverte de septembre à novembre 2024. Une partie de son arsenal a été détruite et sa direction décimée.Dans la capitale, Raseel, qui n’a pas souhaité donner son nom, estime que “seule l’armée peut protéger le pays” désormais après que le Hezbollah “a fait ce qu’il pouvait”. “Lorsque les armes de la résistance ne servent pas le pays, nous ne sommes pas avec les armes de la résistance”, affirme cette femme au foyer.Mais pour Ali Khalil, 20 ans, employé dans un restaurant, les armes du Hezbollah “ne seront pas confisquées. C’est impossible”. Si le gouvernement décide “aujourd’hui de saisir les armes, il y aura une confrontation”, prédit-il, jugeant que les autorités doivent “commencer par régler les problèmes du gouvernement et de l’État” avant de “penser aux armes”. Le gouvernement affirme que le désarmement du Hezbollah est prévu dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement chiite, négocié par les Etats-Unis et entré en vigueur le 27 novembre 2024.L’accord est basé sur une résolution de l’ONU stipulant que le port d’armes est réservé aux forces de sécurité et à l’armée libanaises.- “Péché” -Il prévoit aussi que seules l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU soient déployés dans le sud du pays, à la frontière avec Israël, y excluant la présence à la fois du Hezbollah et de l’armée israélienne. Mais celle-ci maintient toujours des troupes dans cinq positions dans le sud du Liban et mène régulièrement des attaques, principalement contre des sites et des cadres du Hezbollah.Les bombardements israéliens se sont intensifiées ces deux derniers jours, faisant au moins cinq morts, selon des sources officielles libanaises. Tout en condamnant les attaques israéliennes, les autorités libanaises insistent sur un désarmement du Hezbollah, fondé et financé par l’Iran, ennemi juré d’Israël.Mercredi, le mouvement a réitéré son refus de désarmer. Son chef Naïm Qassem a appelé fin août le gouvernement à revenir sur ce “péché” pris selon lui “sous le diktat américano-israélien”.Le Hezbollah conditionne toute discussion sur ses armes à un retrait israélien du sud du Liban, à l’arrêt des attaques israéliennes, à la libération de prisonniers et au lancement de la reconstruction.
Le gouvernement libanais examine vendredi, au cours d’une réunion boycottée par les ministres chiites, un plan de l’armée en vue du désarmement du Hezbollah, auquel s’oppose le mouvement pro-iranien en accusant les autorités de faire le jeu d’Israël et des Etats-Unis.Selon les médias locaux, les cinq ministres chiites du cabinet, parmi lesquels des représentants du Hezbollah et du mouvement Amal, son allié, ont quitté la réunion, ouverte à 12H00 GMT, à l’arrivée du chef de l’armée libanaise. En août, sous la forte pression des Etats-Unis et la crainte d’une intensification des bombardements israéliens au Liban, le gouvernement de Nawaf Salam a ordonné à l’armée d’élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah d’ici fin 2025.Les ministres du Hezbollah et d’Amal s’étaient alors retirés de la réunion du gouvernement en signe de protestation. Le président du Parlement et chef du mouvement Amal, Nabih Berri, avait toutefois appelé dimanche à un “dialogue calme et consensuel”.- “Une armée, un Etat” -Avant l’ouverture de la réunion, Fadi Makki, le seul ministre chiite non affilié au Hezbollah ou à Amal, a déclaré à l’AFP qu’il n’y avait “pas encore de détails” sur le plan. Si le gouvernement procède à un vote et l’approuve, David Wood, analyste à l’International Crisis Group, estime que le Hezbollah pourrait “faire pression sur les ministres chiites pour qu’ils démissionnent” ou “tenter d’organiser des manifestations massives”.Des panneaux représentant Nawaf Salam et le président Joseph Aoun ont été placardés dans des rues de Beyrouth avec la légende: “Nous sommes tous avec vous. Une armée (…) un Etat. Une nouvelle ère pour le Liban”.Le Hezbollah est la seule faction à avoir conservé ses armes au sortir de la guerre civile (1975-1990). Après avoir dominé la vie politique au Liban pendant de nombreuses années, il est sorti très affaibli d’un conflit de plus d’un an contre Israël, dont deux mois de guerre ouverte de septembre à novembre 2024. Une partie de son arsenal a été détruite et sa direction décimée.Dans la capitale, Raseel, qui n’a pas souhaité donner son nom, estime que “seule l’armée peut protéger le pays” désormais après que le Hezbollah “a fait ce qu’il pouvait”. “Lorsque les armes de la résistance ne servent pas le pays, nous ne sommes pas avec les armes de la résistance”, affirme cette femme au foyer.Mais pour Ali Khalil, 20 ans, employé dans un restaurant, les armes du Hezbollah “ne seront pas confisquées. C’est impossible”. Si le gouvernement décide “aujourd’hui de saisir les armes, il y aura une confrontation”, prédit-il, jugeant que les autorités doivent “commencer par régler les problèmes du gouvernement et de l’État” avant de “penser aux armes”. Le gouvernement affirme que le désarmement du Hezbollah est prévu dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement chiite, négocié par les Etats-Unis et entré en vigueur le 27 novembre 2024.L’accord est basé sur une résolution de l’ONU stipulant que le port d’armes est réservé aux forces de sécurité et à l’armée libanaises.- “Péché” -Il prévoit aussi que seules l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU soient déployés dans le sud du pays, à la frontière avec Israël, y excluant la présence à la fois du Hezbollah et de l’armée israélienne. Mais celle-ci maintient toujours des troupes dans cinq positions dans le sud du Liban et mène régulièrement des attaques, principalement contre des sites et des cadres du Hezbollah.Les bombardements israéliens se sont intensifiées ces deux derniers jours, faisant au moins cinq morts, selon des sources officielles libanaises. Tout en condamnant les attaques israéliennes, les autorités libanaises insistent sur un désarmement du Hezbollah, fondé et financé par l’Iran, ennemi juré d’Israël.Mercredi, le mouvement a réitéré son refus de désarmer. Son chef Naïm Qassem a appelé fin août le gouvernement à revenir sur ce “péché” pris selon lui “sous le diktat américano-israélien”.Le Hezbollah conditionne toute discussion sur ses armes à un retrait israélien du sud du Liban, à l’arrêt des attaques israéliennes, à la libération de prisonniers et au lancement de la reconstruction.