Le taux de chômage en France a légèrement augmenté au troisième trimestre 2025, de 0,1 point sur un trimestre et 0,3% sur un an, pour atteindre 7,7% de la population active. Une hausse qui traduit un retournement de tendance selon des experts.Le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail, recherchant un emploi et disponibles pour en prendre un dans les deux semaines, augmente de 44.000 par rapport au trimestre précédent, à 2,4 millions de personnes, observe l’Institut national de la statistique (Insee) dans son point trimestriel communiqué jeudi.”Le taux de chômage est ainsi supérieur de 0,3 point à son niveau du troisième trimestre 2024, mais demeure nettement au-dessous de son pic de mi-2015 (-2,8 points)”, note l’Insee. L’institut a aussi revu à la hausse son estimation du deuxième trimestre, de 7,5% à 7,6% de la population active.”La tendance légèrement haussière (du chômage), de 0,6 point depuis deux ans et demi, tranche avec la longue période de repli quasi-régulier qu’on a eue entre mi-2015, où on était à 10,5%, le point haut, et fin 2022, où on a atteint 7,1%”, a commenté le chef du département de l’Emploi et de Revenu d’Activité de l’Insee, Vladimir Passeron.Sur un an, la hausse du chômage “est portée par les âges médians (24-49 ans), plus 0,5 point, et les seniors, plus 0,4 point, alors que pour les jeunes de 15 à 24 ans, le taux de chômage diminue de 0,8 point à 18,8%”, ajoute-t-il. Sur le trimestre, le taux de chômage des 15-24 ans, particulièrement scruté, diminue de 0,2 point.Par ailleurs, la part des jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en études, diminue de 0,2 point, à 12,5%. Une proportion qui se situe néanmoins 0,3 point au-dessus de son niveau d’un an auparavant.Le halo autour du chômage, constitué des personnes qui souhaitent un emploi mais n’en recherchent pas ou ne sont pas immédiatement disponibles, reste quasiment stable à 1,9 million de personnes sur le trimestre.Ces chiffres “montrent une situation globalement stable” a réagi le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou. “Le taux de chômage des jeunes recule, la part des jeunes ni en emploi ni en formation baisse également. Les taux d’emploi et d’activité restent élevés et l’emploi en CDI progresse. Dans le contexte économique difficile que nous connaissons, ce sont des signes positifs pour l’emploi”.- “Découragés” -Eric Heyer, directeur du département Analyse et Prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), voit pourtant dans la baisse du chômage des jeunes une forme de trompe-l’œil, car leur taux d’emploi a également baissé sur le trimestre (-0,3 point), à 34,7%.Certains jeunes “ont perdu leur emploi mais ne se sont pas inscrits au chômage”, souligne l’économiste. “Soit ils sont retournés dans la scolarité, par exemple des apprentis qui ont perdu leur contrat d’apprentissage, soit ce sont des découragés, qui sont sortis de la population active, donc on ne peut pas s’en réjouir”.Début novembre, les chiffres de l’emploi salarié publiés par l’Insee indiquaient un quatrième trimestre consécutif de recul après presque quatre années de hausse, notamment à cause de la diminution des aides à l’apprentissage.Au-delà des jeunes, M. Heyer juge les chiffres “mauvais”, le nombre de chômeurs augmentant de 119.000 sur un an. “Depuis la crise sanitaire, malgré le peu de croissance économique, on avait beaucoup de créations d’emplois” mais, désormais, un retournement a eu lieu et “il faut plus de croissance pour créer des emplois”, explique-t-il.”Les gains de productivité font qu’il y a des destructions d’emplois, qui provoquent une hausse du chômage”, une tendance qui devrait durer au moins “jusqu’à fin 2026″, estime-t-il, alors que le gouvernement cherche à réduire le déficit et grignote les aides à l’apprentissage et aux entreprises.”Sur le lien activité-emploi, sur les dernières années, (..) on s’étonnait du fait qu’on avait finalement trop d’emplois au regard de la croissance constatée et effectivement, sur ce troisième trimestre, cela se renverse”, constate aussi le chef de la division Synthèse et conjoncture du marché du travail de l’Insee, Yves Jauneau.
Le taux de chômage en France a légèrement augmenté au troisième trimestre 2025, de 0,1 point sur un trimestre et 0,3% sur un an, pour atteindre 7,7% de la population active. Une hausse qui traduit un retournement de tendance selon des experts.Le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail, recherchant un emploi et disponibles pour en prendre un dans les deux semaines, augmente de 44.000 par rapport au trimestre précédent, à 2,4 millions de personnes, observe l’Institut national de la statistique (Insee) dans son point trimestriel communiqué jeudi.”Le taux de chômage est ainsi supérieur de 0,3 point à son niveau du troisième trimestre 2024, mais demeure nettement au-dessous de son pic de mi-2015 (-2,8 points)”, note l’Insee. L’institut a aussi revu à la hausse son estimation du deuxième trimestre, de 7,5% à 7,6% de la population active.”La tendance légèrement haussière (du chômage), de 0,6 point depuis deux ans et demi, tranche avec la longue période de repli quasi-régulier qu’on a eue entre mi-2015, où on était à 10,5%, le point haut, et fin 2022, où on a atteint 7,1%”, a commenté le chef du département de l’Emploi et de Revenu d’Activité de l’Insee, Vladimir Passeron.Sur un an, la hausse du chômage “est portée par les âges médians (24-49 ans), plus 0,5 point, et les seniors, plus 0,4 point, alors que pour les jeunes de 15 à 24 ans, le taux de chômage diminue de 0,8 point à 18,8%”, ajoute-t-il. Sur le trimestre, le taux de chômage des 15-24 ans, particulièrement scruté, diminue de 0,2 point.Par ailleurs, la part des jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en études, diminue de 0,2 point, à 12,5%. Une proportion qui se situe néanmoins 0,3 point au-dessus de son niveau d’un an auparavant.Le halo autour du chômage, constitué des personnes qui souhaitent un emploi mais n’en recherchent pas ou ne sont pas immédiatement disponibles, reste quasiment stable à 1,9 million de personnes sur le trimestre.Ces chiffres “montrent une situation globalement stable” a réagi le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou. “Le taux de chômage des jeunes recule, la part des jeunes ni en emploi ni en formation baisse également. Les taux d’emploi et d’activité restent élevés et l’emploi en CDI progresse. Dans le contexte économique difficile que nous connaissons, ce sont des signes positifs pour l’emploi”.- “Découragés” -Eric Heyer, directeur du département Analyse et Prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), voit pourtant dans la baisse du chômage des jeunes une forme de trompe-l’œil, car leur taux d’emploi a également baissé sur le trimestre (-0,3 point), à 34,7%.Certains jeunes “ont perdu leur emploi mais ne se sont pas inscrits au chômage”, souligne l’économiste. “Soit ils sont retournés dans la scolarité, par exemple des apprentis qui ont perdu leur contrat d’apprentissage, soit ce sont des découragés, qui sont sortis de la population active, donc on ne peut pas s’en réjouir”.Début novembre, les chiffres de l’emploi salarié publiés par l’Insee indiquaient un quatrième trimestre consécutif de recul après presque quatre années de hausse, notamment à cause de la diminution des aides à l’apprentissage.Au-delà des jeunes, M. Heyer juge les chiffres “mauvais”, le nombre de chômeurs augmentant de 119.000 sur un an. “Depuis la crise sanitaire, malgré le peu de croissance économique, on avait beaucoup de créations d’emplois” mais, désormais, un retournement a eu lieu et “il faut plus de croissance pour créer des emplois”, explique-t-il.”Les gains de productivité font qu’il y a des destructions d’emplois, qui provoquent une hausse du chômage”, une tendance qui devrait durer au moins “jusqu’à fin 2026″, estime-t-il, alors que le gouvernement cherche à réduire le déficit et grignote les aides à l’apprentissage et aux entreprises.”Sur le lien activité-emploi, sur les dernières années, (..) on s’étonnait du fait qu’on avait finalement trop d’emplois au regard de la croissance constatée et effectivement, sur ce troisième trimestre, cela se renverse”, constate aussi le chef de la division Synthèse et conjoncture du marché du travail de l’Insee, Yves Jauneau.
