Le camp du Premier ministre sortant du Kosovo, Albin Kurti, semblait s’orienter dimanche soir vers une victoire aux législatives, mais avec une participation en baisse et sans majorité absolue, ce qui pourrait donner lieu à des jours ou des semaines de négociations pour former une coalition. Selon les premières estimations, seuls 40% des Kosovars sont allés voter. Le parti de M. Kurti, Vetevendosje (VV, “autodétermination”, social-démocrate) aurait récolté plus de 42% des voix, suivi par le Parti démocratique du Kosovo (PDK, droite) avec 21% puis par la Ligue démocratique du Kosovo, (LDK, centre droit).Mais le site internet qui permettait de suivre l’avancée du dépouillement était inaccessible en milieu de soirée, et tous les scénarios étaient encore envisageables.La commission électorale du Kosovo a précisé que le logiciel conçu pour faciliter le décompte des voix avait mal fonctionné, obligeant les fonctionnaires à compter les bulletins à la main. Selon la commission, aucune donnée préliminaire ne sera publiée dans les prochaines heures.Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, M. Kurti a annoncé que son parti VV était victorieux et prévoyait de former un gouvernement, lors d’une conférence de presse tenue à l’extérieur du siège du parti. “Sans aucune hésitation, nous formerons un gouvernement”, a déclaré M. Kurti. “Félicitations pour notre victoire”, a-t-il lancé à ses partisans.M. Kurti, qui avait remporté une majorité absolue lors des dernières élections en 2021, avait voulu faire de ce scrutin un “référendum historique”, et promis tout au long de la campagne de gouverner le Kosovo “d’un bout à l’autre”. C’est-à-dire même dans les territoires habités majoritairement par des Serbes, où l’influence de Belgrade est bien plus palpable que celle de Pristina.Ces derniers mois, Albin Kurti a ainsi fait fermer beaucoup d’institutions parallèles (banques, bureaux de poste, administrations) que la Serbie finançait pour s’assurer la fidélité de la minorité serbe.L’opposition a de son côté fait campagne en insistant notamment sur la situation économique, espérant fédérer les mécontents des années Kurti, Premier ministre quelques mois en 2020, puis sans discontinuer depuis 2021. Peuplé de 1,6 million d’habitants, le Kosovo – qui s’est séparé de la Serbie en 2008 – reste l’un des pays plus pauvres du continent en dépit d’une croissance régulière ces dernières années. – Diaspora -Sur les 20 sièges réservés aux minorités, les 10 dédiés à la minorité serbe avaient tous été remportés par la Srpska Lista (Liste serbe) en 2021. Le score de ce parti, considéré par Pristina comme le bras armé de la Serbie, sera scruté par les autorités.”Voter pour la Liste serbe, c’est voter pour l’Etat serbe”, a d’ailleurs affirmé Zlatan Elek, chef de cette formation, dans une interview cette semaine. “Chaque Serbe qui n’ira pas voter, ou qui votera contre la Liste serbe, donnera de facto sa voix à Kurti et à ceux qui lui obéissent”, a-t-il ajouté.Le président serbe Aleksandar Vucic a également appelé à voter pour les candidats de la Srpska Lista, “seuls garants que Kurti n’expulsera pas les Serbes du Kosovo”.Les années de pouvoir de M. Kurti ont été marquées par des tensions fréquentes avec la minorité serbe et avec Belgrade, en particulier depuis l’échec des discussions organisées par l’Union Européenne en 2023.En mai de la même année, des dizaines de soldats de la force de maintien de la paix de l’Otan ont été blessés dans des heurts avec des Serbes. En septembre 2023, un commando composé de serbes lourdement armés a tué un policier kosovar avant de se retrancher plusieurs heures dans un monastère puis de fuir à pied en Serbie. Fin novembre 2024, l’attaque d’un canal vital pour l’infrastructure électrique du Kosovo a de nouveau fait monter les tensions.Cela n’a jamais fait vaciller M. Kurti dans sa politique de fermeté face à la Serbie, quitte à agacer la communauté internationale qui l’accuse de refuser tout dialogue.Ses partisans restent séduits par la vision de cet ancien leader étudiant, qui a hérité du surnom de “Che Guevara du Kosovo” pour ses années de lutte contre la Serbie qu’il a payées de plusieurs années de prison avant l’indépendance. “Vous pouvez voir les choses que (Kurti) a faites. Il est irremplaçable”, assurait à l’AFP Zek Kurtaj, 40 ans, après avoir atterri à l’aéroport de Pristina samedi avant le vote. Le vote de la diaspora, qu’elle soit revenue voter ou qu’elle ait voté depuis l’étranger, pourrait s’avérer déterminant pour évaluer la victoire du VV. Le décompte des bulletins de l’étranger pourrait encore prendre des jours.
Le camp du Premier ministre sortant du Kosovo, Albin Kurti, semblait s’orienter dimanche soir vers une victoire aux législatives, mais avec une participation en baisse et sans majorité absolue, ce qui pourrait donner lieu à des jours ou des semaines de négociations pour former une coalition. Selon les premières estimations, seuls 40% des Kosovars sont allés voter. Le parti de M. Kurti, Vetevendosje (VV, “autodétermination”, social-démocrate) aurait récolté plus de 42% des voix, suivi par le Parti démocratique du Kosovo (PDK, droite) avec 21% puis par la Ligue démocratique du Kosovo, (LDK, centre droit).Mais le site internet qui permettait de suivre l’avancée du dépouillement était inaccessible en milieu de soirée, et tous les scénarios étaient encore envisageables.La commission électorale du Kosovo a précisé que le logiciel conçu pour faciliter le décompte des voix avait mal fonctionné, obligeant les fonctionnaires à compter les bulletins à la main. Selon la commission, aucune donnée préliminaire ne sera publiée dans les prochaines heures.Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, M. Kurti a annoncé que son parti VV était victorieux et prévoyait de former un gouvernement, lors d’une conférence de presse tenue à l’extérieur du siège du parti. “Sans aucune hésitation, nous formerons un gouvernement”, a déclaré M. Kurti. “Félicitations pour notre victoire”, a-t-il lancé à ses partisans.M. Kurti, qui avait remporté une majorité absolue lors des dernières élections en 2021, avait voulu faire de ce scrutin un “référendum historique”, et promis tout au long de la campagne de gouverner le Kosovo “d’un bout à l’autre”. C’est-à-dire même dans les territoires habités majoritairement par des Serbes, où l’influence de Belgrade est bien plus palpable que celle de Pristina.Ces derniers mois, Albin Kurti a ainsi fait fermer beaucoup d’institutions parallèles (banques, bureaux de poste, administrations) que la Serbie finançait pour s’assurer la fidélité de la minorité serbe.L’opposition a de son côté fait campagne en insistant notamment sur la situation économique, espérant fédérer les mécontents des années Kurti, Premier ministre quelques mois en 2020, puis sans discontinuer depuis 2021. Peuplé de 1,6 million d’habitants, le Kosovo – qui s’est séparé de la Serbie en 2008 – reste l’un des pays plus pauvres du continent en dépit d’une croissance régulière ces dernières années. – Diaspora -Sur les 20 sièges réservés aux minorités, les 10 dédiés à la minorité serbe avaient tous été remportés par la Srpska Lista (Liste serbe) en 2021. Le score de ce parti, considéré par Pristina comme le bras armé de la Serbie, sera scruté par les autorités.”Voter pour la Liste serbe, c’est voter pour l’Etat serbe”, a d’ailleurs affirmé Zlatan Elek, chef de cette formation, dans une interview cette semaine. “Chaque Serbe qui n’ira pas voter, ou qui votera contre la Liste serbe, donnera de facto sa voix à Kurti et à ceux qui lui obéissent”, a-t-il ajouté.Le président serbe Aleksandar Vucic a également appelé à voter pour les candidats de la Srpska Lista, “seuls garants que Kurti n’expulsera pas les Serbes du Kosovo”.Les années de pouvoir de M. Kurti ont été marquées par des tensions fréquentes avec la minorité serbe et avec Belgrade, en particulier depuis l’échec des discussions organisées par l’Union Européenne en 2023.En mai de la même année, des dizaines de soldats de la force de maintien de la paix de l’Otan ont été blessés dans des heurts avec des Serbes. En septembre 2023, un commando composé de serbes lourdement armés a tué un policier kosovar avant de se retrancher plusieurs heures dans un monastère puis de fuir à pied en Serbie. Fin novembre 2024, l’attaque d’un canal vital pour l’infrastructure électrique du Kosovo a de nouveau fait monter les tensions.Cela n’a jamais fait vaciller M. Kurti dans sa politique de fermeté face à la Serbie, quitte à agacer la communauté internationale qui l’accuse de refuser tout dialogue.Ses partisans restent séduits par la vision de cet ancien leader étudiant, qui a hérité du surnom de “Che Guevara du Kosovo” pour ses années de lutte contre la Serbie qu’il a payées de plusieurs années de prison avant l’indépendance. “Vous pouvez voir les choses que (Kurti) a faites. Il est irremplaçable”, assurait à l’AFP Zek Kurtaj, 40 ans, après avoir atterri à l’aéroport de Pristina samedi avant le vote. Le vote de la diaspora, qu’elle soit revenue voter ou qu’elle ait voté depuis l’étranger, pourrait s’avérer déterminant pour évaluer la victoire du VV. Le décompte des bulletins de l’étranger pourrait encore prendre des jours.
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