L’armée israélienne resserre son étau sur la ville de Gaza, de nouveau pilonnée jeudi, et a appelé à une évacuation des hôpitaux vers le sud en préalable à son offensive, une exigence rejetée par le ministère de la Santé sous l’autorité du Hamas.L’armée a annoncé jeudi avoir commencé à appeler hôpitaux et organisations internationales opérant dans la ville, située dans le nord du territoire, à se préparer à évacuer vers le sud. Cinq divisions doivent, selon l’armée, participer à cette opération visant à prendre le contrôle d’une zone urbaine peuplée, présentée comme un des derniers grands bastions du Hamas. L’armée va aussi rappeler pour début septembre 60.000 réservistes supplémentaires.Le ministre de la Défense Israël Katz “a approuvé” mercredi l’offensive à Gaza-ville, après plus de 22 mois de guerre qui ont ravagé le territoire palestinien et y ont fait des dizaines de milliers de morts, et le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, doit donner jeudi l’aval final, selon son cabinet.L’armée a annoncé mercredi que ses forces étaient “en périphérie” de Gaza. Dans l’attente, Israël n’a toujours pas formellement répondu à une nouvelle proposition des médiateurs pour une trêve associée à une libération d’otages retenus à Gaza.Le plan a été accepté lundi par le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l’attaque sans précédent le 7 octobre 2023 contre Israël a déclenché la guerre.- “Evacuation complète” – Avertissant d’une prochaine “évacuation complète” de Gaza-ville, l’armée a commencé à appeler hôpitaux et responsables médicaux à “préparer un plan pour transférer le matériel médical du nord au sud”. L’armée a dit assurer à ces interlocuteurs qu’elle leur fournirait “un lieu pour opérer, que ce soit un hôpital de campagne ou tout autre hôpital”. Le ministère de la Santé de Gaza, sous l’autorité du Hamas a rejeté ces exigences, affirmant que cela “affaiblirait ce qui reste du système de santé après sa destruction systématique” par l’armée israélienne, et “priverait plus d’un million de personnes de leur droit aux soins médicaux”.Sur le terrain, les bombardements ont continué à Gaza-ville, en particulier dans les secteurs périphériques de Jabalia et Nazla (nord-ouest) et de Sabra, un quartier oriental déja pilonné depuis une semaine comme celui voisin de Zeitoun, selon des témoins.Une journaliste de l’AFP, du côté israélien de la frontière a entendu jeudi après-midi plusieurs très fortes explosions provenant de la ville de Gaza, dont au moins une après un bombardement par un avion militaire. Des panaches de fumée étaient visibles s’élevant vers le ciel, et le rythme des explosions s’est accéléré en début de soirée.Débarqués par camions, près d’une centaine de soldats ont pris place à bord d’un convoi d’une trentaine d’engins blindés stationnés sur la frontière, où l’activité militaire semblait néanmoins relativement normale. La Défense civile de Gaza a fait état d’au moins 48 personnes tuées jeudi par des tirs et bombardements israéliens.”Il est préoccupant que de telles allégations graves soient avancées sans détails concrets à l’appui”, a balayé l’armée, sollicitée par l’AFP. Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations de la Défense civile ou de l’armée. Le cabinet de sécurité présidé par M. Netanyahu a approuvé début août un plan de conquête de Gaza-ville et des camps de réfugiés du centre du territoire, pour prendre le contrôle sécuritaire de toute la bande de Gaza et libérer les 49 otages – dont 27 morts selon l’armée – qui y sont toujours retenus depuis le 7-Octobre.Israël contrôle aujourd’hui environ 75% du territoire palestinien, dont les plus de deux millions d’habitants assiégés doivent faire face à une catastrophe humanitaire. – “Torpillage” – Pour le Hamas, l’opération contre Gaza-ville “témoigne d’un mépris flagrant des efforts déployés par les médiateurs” -Egypte, Qatar et Etats-Unis.La proposition des médiateurs prévoit une trêve de 60 jours, la remise de 10 otages vivants et des dépouilles de 18 otages décédés en échange de la libération de prisonniers palestiniens, ainsi que l’entrée de plus d’aide humanitaire à Gaza, selon des sources du Hamas et du Jihad islamique, son allié. Les captifs restants seraient libérés lors d’une deuxième échange, dans le délai de la trêve, durant laquelle doivent se tenir des négociations en vue d’un cessez-le-feu permanent.Une source gouvernementale israélienne a affirmé que le gouvernement Netanyahu continuait “d’exiger la libération” de tous les otages “conformément aux principes fixés par le cabinet pour mettre fin à la guerre”. Une position qui alimente la colère de proches d’otages: “il y a un accord sur la table qui peut sauver des otages (…) le Hamas a accepté, mais au bureau du Premier ministre, ils insistent pour torpiller, ce qui condamnerait les otages vivants à mort et les morts à l’oubli”, a dénoncé Lishay Miran Lavi, épouse du captif Omri Miran. La Croix-rouge internationale a elle jugé jeudi “intolérable” l’intensification des hostilités, “qui signifie plus de morts, de déplacements, de destructions”.
L’armée israélienne resserre son étau sur la ville de Gaza, de nouveau pilonnée jeudi, et a appelé à une évacuation des hôpitaux vers le sud en préalable à son offensive, une exigence rejetée par le ministère de la Santé sous l’autorité du Hamas.L’armée a annoncé jeudi avoir commencé à appeler hôpitaux et organisations internationales opérant dans la ville, située dans le nord du territoire, à se préparer à évacuer vers le sud. Cinq divisions doivent, selon l’armée, participer à cette opération visant à prendre le contrôle d’une zone urbaine peuplée, présentée comme un des derniers grands bastions du Hamas. L’armée va aussi rappeler pour début septembre 60.000 réservistes supplémentaires.Le ministre de la Défense Israël Katz “a approuvé” mercredi l’offensive à Gaza-ville, après plus de 22 mois de guerre qui ont ravagé le territoire palestinien et y ont fait des dizaines de milliers de morts, et le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, doit donner jeudi l’aval final, selon son cabinet.L’armée a annoncé mercredi que ses forces étaient “en périphérie” de Gaza. Dans l’attente, Israël n’a toujours pas formellement répondu à une nouvelle proposition des médiateurs pour une trêve associée à une libération d’otages retenus à Gaza.Le plan a été accepté lundi par le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l’attaque sans précédent le 7 octobre 2023 contre Israël a déclenché la guerre.- “Evacuation complète” – Avertissant d’une prochaine “évacuation complète” de Gaza-ville, l’armée a commencé à appeler hôpitaux et responsables médicaux à “préparer un plan pour transférer le matériel médical du nord au sud”. L’armée a dit assurer à ces interlocuteurs qu’elle leur fournirait “un lieu pour opérer, que ce soit un hôpital de campagne ou tout autre hôpital”. Le ministère de la Santé de Gaza, sous l’autorité du Hamas a rejeté ces exigences, affirmant que cela “affaiblirait ce qui reste du système de santé après sa destruction systématique” par l’armée israélienne, et “priverait plus d’un million de personnes de leur droit aux soins médicaux”.Sur le terrain, les bombardements ont continué à Gaza-ville, en particulier dans les secteurs périphériques de Jabalia et Nazla (nord-ouest) et de Sabra, un quartier oriental déja pilonné depuis une semaine comme celui voisin de Zeitoun, selon des témoins.Une journaliste de l’AFP, du côté israélien de la frontière a entendu jeudi après-midi plusieurs très fortes explosions provenant de la ville de Gaza, dont au moins une après un bombardement par un avion militaire. Des panaches de fumée étaient visibles s’élevant vers le ciel, et le rythme des explosions s’est accéléré en début de soirée.Débarqués par camions, près d’une centaine de soldats ont pris place à bord d’un convoi d’une trentaine d’engins blindés stationnés sur la frontière, où l’activité militaire semblait néanmoins relativement normale. La Défense civile de Gaza a fait état d’au moins 48 personnes tuées jeudi par des tirs et bombardements israéliens.”Il est préoccupant que de telles allégations graves soient avancées sans détails concrets à l’appui”, a balayé l’armée, sollicitée par l’AFP. Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations de la Défense civile ou de l’armée. Le cabinet de sécurité présidé par M. Netanyahu a approuvé début août un plan de conquête de Gaza-ville et des camps de réfugiés du centre du territoire, pour prendre le contrôle sécuritaire de toute la bande de Gaza et libérer les 49 otages – dont 27 morts selon l’armée – qui y sont toujours retenus depuis le 7-Octobre.Israël contrôle aujourd’hui environ 75% du territoire palestinien, dont les plus de deux millions d’habitants assiégés doivent faire face à une catastrophe humanitaire. – “Torpillage” – Pour le Hamas, l’opération contre Gaza-ville “témoigne d’un mépris flagrant des efforts déployés par les médiateurs” -Egypte, Qatar et Etats-Unis.La proposition des médiateurs prévoit une trêve de 60 jours, la remise de 10 otages vivants et des dépouilles de 18 otages décédés en échange de la libération de prisonniers palestiniens, ainsi que l’entrée de plus d’aide humanitaire à Gaza, selon des sources du Hamas et du Jihad islamique, son allié. Les captifs restants seraient libérés lors d’une deuxième échange, dans le délai de la trêve, durant laquelle doivent se tenir des négociations en vue d’un cessez-le-feu permanent.Une source gouvernementale israélienne a affirmé que le gouvernement Netanyahu continuait “d’exiger la libération” de tous les otages “conformément aux principes fixés par le cabinet pour mettre fin à la guerre”. Une position qui alimente la colère de proches d’otages: “il y a un accord sur la table qui peut sauver des otages (…) le Hamas a accepté, mais au bureau du Premier ministre, ils insistent pour torpiller, ce qui condamnerait les otages vivants à mort et les morts à l’oubli”, a dénoncé Lishay Miran Lavi, épouse du captif Omri Miran. La Croix-rouge internationale a elle jugé jeudi “intolérable” l’intensification des hostilités, “qui signifie plus de morts, de déplacements, de destructions”.
