La France s’est dite mardi “préoccupée” par les opérations militaires dans les Caraïbes au premier jour d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 au Canada qui, outre la question du narcotrafic, doivent discuter de la guerre en Ukraine et au Soudan.Les chefs de la diplomatie du G7 — Allemagne, Grande-Bretagne, Canada, France, Italie, Japon et États-Unis — sont arrivés mardi en fin de journée à Niagara à la frontière canado-américaine. S’ils espèrent parvenir à parler d’une même voix pour la défense de l’Ukraine face à l’intransigeance russe au moment où les efforts diplomatiques sont au point mort, la question des opérations antidrogue et de la guerre au Soudan sera aussi à l’ordre du jour. “Nous avons observé avec préoccupation les opérations militaires dans la zone Caraïbes, parce qu’elles s’affranchissent du droit international”, a déclaré Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères, à son arrivée au Canada.Ce dernier a expliqué que Paris voulait “évidemment éviter” toute escalade, en précisant que “tous les pays du G7 étaient concernés par le déferlement du narcotrafic et de la criminalité organisée”, nous “avons donc intérêt à travailler de concert”.Ces dernières semaines, les Etats-Unis ont mené une série de frappes dans les Caraïbes et le Pacifique contre des embarcations qu’ils accusent — sans présenter de preuves — de transporter de la drogue, faisant au total 76 victimes.Et mardi, le Pentagone a annoncé l’arrivée d’un de ses porte-avions dans la zone, marquant un renforcement considérable de la présence militaire des Etats-Unis.- GNL russe -Pour cette seconde rencontre de l’année des ministres du club des grandes démocraties industrialisées, les représentants de l’Ukraine, de l’Afrique du Sud, de l’Australie, du Brésil, de l’Inde, du Mexique, de la Corée du Sud et de l’Arabie saoudite, ont été invités.”Pour le Canada, il est important de favoriser une conversation multilatérale, notamment en ce moment dans un environnement si volatil et compliqué”, a déclaré lundi Anita Anand, la ministre canadienne des Affaires étrangères, lors d’un entretien avec l’AFP.La ministre, qui dit espérer la publication d’un communiqué final commun, s’est toutefois abstenue de promettre des avancées concrètes sur le dossier ukrainien.Le pays a été ces dernières semaines la cible d’attaques russes redoublées sur ses infrastructures énergétiques, à l’approche de l’hiver. Et côté diplomatique, les négociations pour mettre fin à la guerre avec la Russie sont au point mort.Le sujet du financement des besoins de l’Ukraine au cours des prochaines années en utilisant les avoirs russes gelés devrait donc être de nouveau discuté.Les diplomates se retrouvent après que le président Donald Trump a imposé, en octobre, des sanctions aux deux plus grandes compagnies pétrolières russes — Rosneft et Lukoil — fustigeant le président Vladimir Poutine pour son refus de mettre fin au conflit.Londres a annoncé mardi son intention d’interdire les services maritimes au GNL russe, dans le prolongement des récentes sanctions visant ces deux entreprises.Pour la ministre des Affaires étrangères britannique, Yvette Cooper, le président Vladimir Poutine “tente de plonger l’Ukraine dans l’obscurité et le froid à l’approche de l’hiver”. – Soudan -L’Italie entend aussi mettre sur la table pendant cette rencontre la question du Soudan, souhaitant réaffirmer l’importance d’augmenter les flux d’aide humanitaire. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, en a déplacé près de 12 millions d’autres et a provoqué, selon l’ONU, la pire crise humanitaire au monde.”Nous cherchons à jouer un rôle pour promouvoir la paix et la stabilité au Soudan, afin de soutenir ceux qui souffrent et meurent inutilement dans ce pays”, a affirmé la ministre canadienne. Toutes ces discussions pourraient toutefois être de nouveau parasitées par la brouille entre Ottawa et Washington, qui a atteint un nouveau sommet récemment quand le président américain Donald Trump a annoncé fin octobre rompre toutes les négociations commerciales entre les deux pays. Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, qui a à son programme peu de rencontres bilatérales,contrairement à ses homologues, verra Anita Anand mercredi au deuxième et dernier jour de la réunion à Niagara.
