François Bayrou a confirmé lundi vouloir scinder le projet de loi sur la fin de vie, pour distinguer les “deux sujets” des soins palliatifs et de l’aide à mourir, afin de “pouvoir voter sur chacun de ces deux textes différemment”.”Les soins palliatifs, pour moi ce n’est pas un droit, c’est un devoir”, a déclaré sur LCI le Premier ministre, qualifiant l’aide à mourir de “débat de conscience”.Plus de 200 socialistes et macronistes ont exhorté lundi François Bayrou à ne pas scinder le texte jugeant que “dissocier les soins palliatifs de l’aide médicalisée active à mourir serait une erreur”. Cette tribune, signée notamment par la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, a été mise en ligne sur le site du Parisien à quelques heures du long entretien télévisé du Premier ministre sur LCI.A ce stade, le gouvernement se refuse à élaborer un calendrier parlementaire, pour la fin de vie ou d’autres textes législatifs, tant que le budget n’est pas adopté, selon la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.Une proposition de loi du député Modem Olivier Falorni a néanmoins été déposée à l’Assemblée nationale. La genèse de ce texte, censé devenir la grande réforme sociétale de la présidence d’Emmanuel Macron, remonte à plusieurs années. La fin de vie a d’abord fait l’objet d’une convention citoyenne, puis d’un long travail de plusieurs gouvernements. La proposition de loi prévoit le développement des soins palliatifs mais aussi de légaliser, à d’importantes conditions, une “aide active à mourir” – concrètement un suicide assisté ou, dans certains cas, une euthanasie. En marge de cette prise de position sur la réforme de la fin de vie, François Bayrou a livré quelques convictions intimes concernant ce débat: “On touche là à quelque chose qui tient au sens de la vie, à la vie et au sens de la vie.”En référence à son père décédé tragiquement dans un accident, le Premier ministre a évoqué son rapport à la mort imprégné de foi chrétienne. “Beaucoup des êtres que vous aimez vous sont arrachés. Et ces êtres-là, ils vous façonnent. J’ai souvent dit que pour moi, la mort n’existait pas (…) Moi, je ne crois pas que les morts soient morts”, a-t-il avancé.”Je crois à la vie (…) Je crois que ceux qui sont de l’autre côté continuent à avoir avec nous quelque chose comme une relation. (…) Peut-être vous me prendrez pour un fou”, a confié M. Bayrou, catholique pratiquant mais qui s’est toujours positionné pour la séparation stricte du politique et du religieux.