Englués dans une grave crise liée aux droits TV, les principaux acteurs du football professionnel français sont conviés lundi au siège de la FFF pour tenter de sortir du marasme actuel, avec l’objectif de réformer la gouvernance et de réfléchir à un nouveau modèle économique. Les représentants de la Ligue (LFP), dont son président Vincent Labrune, des clubs de L1 et de L2, de la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion) et du fonds CVC, qui a investi 1,5 milliard d’euros contre 13 % des revenus à vie de la société commerciale de la LFP, vont se retrouver autour du président de la Fédération française de football Philippe Diallo pour essayer de trouver des remèdes au malaise ambiant. L’idée d’un tel rendez-vous avait été évoquée par Philippe Diallo avant son élection à la tête de la FFF en décembre 2024 pour voler au secours d’un foot pro soumis à de très fortes turbulences ces dernières années (Covid, défaillance du diffuseur Mediapro, baisse des droits TV). Mais le contexte est devenu encore plus brûlant puisque cette réunion intervient sur fond de tensions de plus en plus vives entre la LFP et DAZN, détenteur des droits de 8 rencontres de Ligue 1 par journée pour 400 millions d’euros annuels jusqu’en 2029. La plateforme britannique, qui se plaint notamment des conditions d’exploitation difficiles liées au piratage et du manque de coopération de certains clubs pour mettre en valeur le “produit Ligue 1”, a finalement versé à la LFP une partie de son échéance du mois de janvier (35 millions d’euros) qu’elle avait refusé dans un premier temps de payer. Mais ce conflit a amplifié l’inquiétude des équipes les plus fragiles sur le plan financier et ravivé les dissensions entre les présidents de clubs au sujet de la stratégie de la Ligue et de Vincent Labrune dans le dossier des droits TV. C’est donc dans une atmosphère lourde que le patron de la FFF va organiser cette réunion aux allures d’états généraux. “La situation n’est pas bonne pour la crédibilité de notre football. En Ligue 1 et Ligue 2 nous avons des clubs en grande difficulté, mon rôle est d’essayer d’éviter des défaillances (…) On n’est pas à l’abri que des clubs s’arrêtent à la fin de la saison, peut-être avant”, a ainsi lancé Philippe Diallo le 13 février à l’issue d’un comité exécutif de la “3F”, ajoutant que la crise n’était pas “temporaire” mais “plus structurelle”.D’où la nécessité, selon lui, de profiter de l’occasion pour “élargir le spectre au-delà du litige avec DAZN” et de mener “une réflexion plus profonde sur le modèle économique et la gouvernance du football professionnel”. – Une prochaine proposition de loi -“C’est le modèle anglais que l’on prend comme exemple”, a indiqué Vincent Labrune, jeudi à L’Equipe. Outre-Manche, la Fédération est chargée de l’organisation des compétitions et des procédures disciplinaires, la Premier League se concentrant sur les activités commerciales.La “démarche collective” enclenchée par la FFF est en tout cas “saluée” par la ministre des Sports Marie Barsacq qui interviendra lors de la réunion afin d'”appeler tous les acteurs à la responsabilité”, selon son entourage.Les instances pourront également s’appuyer sur une proposition de loi visant à mieux encadrer l’organisation et le financement du sport professionnel qui sera prochainement déposée au Sénat par Michel Savin (LR) et Laurent Lafon (UDI).Le texte, dont “le périmètre reste à déterminer”, comme l’a expliqué Michel Savin sur Public Sénat, devrait reprendre une partie des 35 recommandations de la commission d’enquête sénatoriale sur la financiarisation du football. Celle-ci avait notamment préconisé l’encadrement de la rémunération des présidents de ligues sportives, un contrôle des budgets par la Cour des comptes ou une réforme des modes de gouvernance, avec la présence d’au moins cinq administrateurs indépendants au sein des conseils d’administration. “Le piratage fait également partie des sujets que nous souhaitons aborder avec cette proposition de loi, ce sera un chapitre important. Nous allons voir ce qu’il est possible de faire avec l’Arcom, mais tout l’enjeu est d’avoir une vraie réactivité”, a souligné Michel Savin. kn/jde
Englués dans une grave crise liée aux droits TV, les principaux acteurs du football professionnel français sont conviés lundi au siège de la FFF pour tenter de sortir du marasme actuel, avec l’objectif de réformer la gouvernance et de réfléchir à un nouveau modèle économique. Les représentants de la Ligue (LFP), dont son président Vincent Labrune, des clubs de L1 et de L2, de la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion) et du fonds CVC, qui a investi 1,5 milliard d’euros contre 13 % des revenus à vie de la société commerciale de la LFP, vont se retrouver autour du président de la Fédération française de football Philippe Diallo pour essayer de trouver des remèdes au malaise ambiant. L’idée d’un tel rendez-vous avait été évoquée par Philippe Diallo avant son élection à la tête de la FFF en décembre 2024 pour voler au secours d’un foot pro soumis à de très fortes turbulences ces dernières années (Covid, défaillance du diffuseur Mediapro, baisse des droits TV). Mais le contexte est devenu encore plus brûlant puisque cette réunion intervient sur fond de tensions de plus en plus vives entre la LFP et DAZN, détenteur des droits de 8 rencontres de Ligue 1 par journée pour 400 millions d’euros annuels jusqu’en 2029. La plateforme britannique, qui se plaint notamment des conditions d’exploitation difficiles liées au piratage et du manque de coopération de certains clubs pour mettre en valeur le “produit Ligue 1”, a finalement versé à la LFP une partie de son échéance du mois de janvier (35 millions d’euros) qu’elle avait refusé dans un premier temps de payer. Mais ce conflit a amplifié l’inquiétude des équipes les plus fragiles sur le plan financier et ravivé les dissensions entre les présidents de clubs au sujet de la stratégie de la Ligue et de Vincent Labrune dans le dossier des droits TV. C’est donc dans une atmosphère lourde que le patron de la FFF va organiser cette réunion aux allures d’états généraux. “La situation n’est pas bonne pour la crédibilité de notre football. En Ligue 1 et Ligue 2 nous avons des clubs en grande difficulté, mon rôle est d’essayer d’éviter des défaillances (…) On n’est pas à l’abri que des clubs s’arrêtent à la fin de la saison, peut-être avant”, a ainsi lancé Philippe Diallo le 13 février à l’issue d’un comité exécutif de la “3F”, ajoutant que la crise n’était pas “temporaire” mais “plus structurelle”.D’où la nécessité, selon lui, de profiter de l’occasion pour “élargir le spectre au-delà du litige avec DAZN” et de mener “une réflexion plus profonde sur le modèle économique et la gouvernance du football professionnel”. – Une prochaine proposition de loi -“C’est le modèle anglais que l’on prend comme exemple”, a indiqué Vincent Labrune, jeudi à L’Equipe. Outre-Manche, la Fédération est chargée de l’organisation des compétitions et des procédures disciplinaires, la Premier League se concentrant sur les activités commerciales.La “démarche collective” enclenchée par la FFF est en tout cas “saluée” par la ministre des Sports Marie Barsacq qui interviendra lors de la réunion afin d'”appeler tous les acteurs à la responsabilité”, selon son entourage.Les instances pourront également s’appuyer sur une proposition de loi visant à mieux encadrer l’organisation et le financement du sport professionnel qui sera prochainement déposée au Sénat par Michel Savin (LR) et Laurent Lafon (UDI).Le texte, dont “le périmètre reste à déterminer”, comme l’a expliqué Michel Savin sur Public Sénat, devrait reprendre une partie des 35 recommandations de la commission d’enquête sénatoriale sur la financiarisation du football. Celle-ci avait notamment préconisé l’encadrement de la rémunération des présidents de ligues sportives, un contrôle des budgets par la Cour des comptes ou une réforme des modes de gouvernance, avec la présence d’au moins cinq administrateurs indépendants au sein des conseils d’administration. “Le piratage fait également partie des sujets que nous souhaitons aborder avec cette proposition de loi, ce sera un chapitre important. Nous allons voir ce qu’il est possible de faire avec l’Arcom, mais tout l’enjeu est d’avoir une vraie réactivité”, a souligné Michel Savin. kn/jde
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