Emmanuel Carrère et Laurent Mauvignier, favoris pour le prix Goncourt

Emmanuel Carrère ou Laurent Mauvignier? Sauf surprise, le prix Goncourt devrait sacrer mardi l’un de ces deux écrivains de premier plan, dont les nouveaux romans sont applaudis par les critiques et les lecteurs.   Les 10 jurés de l’Académie Goncourt se réunissent à la mi-journée à Drouant, célèbre restaurant proche de l’Opéra à Paris, pour se mettre d’accord sur le nom du lauréat du plus illustre des prix littéraires français.Les candidats encore en lice sont quatre: Nathacha Appanah avec “La nuit au coeur” (Gallimard), Emmanuel Carrère avec “Kolkhoze” (P.O.L), Laurent Mauvignier avec “La maison vide” (Minuit) et la Belge Caroline Lamarche pour “Le bel obscur” (Seuil).Mais, selon les derniers pronostics, la compétition devrait se jouer entre Emmanuel Carrère, 67 ans, souvent récompensé mais jamais encore par le Goncourt, et Laurent Mauvignier, 58 ans, qui n’a pas encore reçu de grands prix d’automne.Nathacha Appanah faisait également figure de possible lauréate jusqu’à ce qu’elle obtienne lundi le prix Femina. Or il est extrêmement rare qu’un même auteur reçoive deux prix prestigieux pour le même livre.Quant à Caroline Lamarche, ses chances semblent minces même si son livre a été bien accueilli par la critique. En 2024, le suspense avait été moins intense avec “Houris”, du Franco-Algérien Kamel Daoud, très vite considéré comme le grand favori.”De toutes façons, les choses ne nous appartiennent pas. Donc, je fais comme les autres auteurs, j’attends” la décision du jury, a déclaré Laurent Mauvignier à l’AFP en octobre.Il s’est dit toutefois “touché” de constater que, lors de ses rencontres en librairies, de nombreux lecteurs lui souhaitaient “bonne chance pour le Goncourt”, “comme si c’était un enjeu important pour eux”. – Fresques familiales -Si leur style d’écriture est très différent, Emmanuel Carrère et Laurent Mauvignier ont en commun d’avoir chacun écrit une vaste et ambitieuse fresque familiale, respectivement de 560 et 750 pages.”Kolkhoze” fait voyager le lecteur. Il l’emmène en Géorgie et Russie sur les traces de la famille de la mère de l’auteur, l’historienne et académicienne Hélène Carrère d’Encausse, décédée en 2023 à 94 ans. Ce livre “a été facile à écrire”, a reconnu Emmanuel Carrère, en indiquant l’avoir “écrit dans un rapport affectueux avec tous les gens” dont il parlait.A contrario, “La maison vide” est ancrée dans un lieu immobile, la bâtisse d’un village de Touraine où ont vécu les ascendants de Laurent Mauvignier.Il raconte les joies – rares – et les peines d’une famille corsetée par les traditions et frappée de plein fouet par les deux guerres mondiales du XXe siècle.”Je crois que mon histoire familiale ressemble à celle de millions de Français, avec ses zones d’ombre et ses parts plus glorieuses”, a expliqué Laurent Mauvignier. “Kolkhoze” et “La maison vide” font partie des romans les plus vendus depuis le début de la rentrée littéraire, à la satisfaction des maisons d’édition P.O.L et Minuit, toutes deux liées à Madrigall, le groupe de Gallimard.Les ventes de celui sur lequel sera apposé le bandeau rouge “Prix Goncourt” devraient être démultipliées, comme en ont bénéficié les récents lauréats, qui ont parfois dépassé les 500.000 exemplaires écoulés. Une aubaine dans un climat morose pour l’édition, avec un recul des ventes de 5,7% en volume en septembre par rapport au même mois de 2024, selon les chiffres de Livres Hebdo.Pour le prix Renaudot, annoncé en même temps que le Goncourt, la compétition semble ouverte entre les cinq romans francophones en lice: Feurat Alani (“Le ciel est immense”), Anne Berest (“Finistère”), Adélaïde de Clermont-Tonnerre (“Je voulais vivre”), Justine Lévy (“Une drôle de peine”) et Louis-Henri de La Rochefoucauld (“L’amour moderne”).
Emmanuel Carrère ou Laurent Mauvignier? Sauf surprise, le prix Goncourt devrait sacrer mardi l’un de ces deux écrivains de premier plan, dont les nouveaux romans sont applaudis par les critiques et les lecteurs.   Les 10 jurés de l’Académie Goncourt se réunissent à la mi-journée à Drouant, célèbre restaurant proche de l’Opéra à Paris, pour se mettre d’accord sur le nom du lauréat du plus illustre des prix littéraires français.Les candidats encore en lice sont quatre: Nathacha Appanah avec “La nuit au coeur” (Gallimard), Emmanuel Carrère avec “Kolkhoze” (P.O.L), Laurent Mauvignier avec “La maison vide” (Minuit) et la Belge Caroline Lamarche pour “Le bel obscur” (Seuil).Mais, selon les derniers pronostics, la compétition devrait se jouer entre Emmanuel Carrère, 67 ans, souvent récompensé mais jamais encore par le Goncourt, et Laurent Mauvignier, 58 ans, qui n’a pas encore reçu de grands prix d’automne.Nathacha Appanah faisait également figure de possible lauréate jusqu’à ce qu’elle obtienne lundi le prix Femina. Or il est extrêmement rare qu’un même auteur reçoive deux prix prestigieux pour le même livre.Quant à Caroline Lamarche, ses chances semblent minces même si son livre a été bien accueilli par la critique. En 2024, le suspense avait été moins intense avec “Houris”, du Franco-Algérien Kamel Daoud, très vite considéré comme le grand favori.”De toutes façons, les choses ne nous appartiennent pas. Donc, je fais comme les autres auteurs, j’attends” la décision du jury, a déclaré Laurent Mauvignier à l’AFP en octobre.Il s’est dit toutefois “touché” de constater que, lors de ses rencontres en librairies, de nombreux lecteurs lui souhaitaient “bonne chance pour le Goncourt”, “comme si c’était un enjeu important pour eux”. – Fresques familiales -Si leur style d’écriture est très différent, Emmanuel Carrère et Laurent Mauvignier ont en commun d’avoir chacun écrit une vaste et ambitieuse fresque familiale, respectivement de 560 et 750 pages.”Kolkhoze” fait voyager le lecteur. Il l’emmène en Géorgie et Russie sur les traces de la famille de la mère de l’auteur, l’historienne et académicienne Hélène Carrère d’Encausse, décédée en 2023 à 94 ans. Ce livre “a été facile à écrire”, a reconnu Emmanuel Carrère, en indiquant l’avoir “écrit dans un rapport affectueux avec tous les gens” dont il parlait.A contrario, “La maison vide” est ancrée dans un lieu immobile, la bâtisse d’un village de Touraine où ont vécu les ascendants de Laurent Mauvignier.Il raconte les joies – rares – et les peines d’une famille corsetée par les traditions et frappée de plein fouet par les deux guerres mondiales du XXe siècle.”Je crois que mon histoire familiale ressemble à celle de millions de Français, avec ses zones d’ombre et ses parts plus glorieuses”, a expliqué Laurent Mauvignier. “Kolkhoze” et “La maison vide” font partie des romans les plus vendus depuis le début de la rentrée littéraire, à la satisfaction des maisons d’édition P.O.L et Minuit, toutes deux liées à Madrigall, le groupe de Gallimard.Les ventes de celui sur lequel sera apposé le bandeau rouge “Prix Goncourt” devraient être démultipliées, comme en ont bénéficié les récents lauréats, qui ont parfois dépassé les 500.000 exemplaires écoulés. Une aubaine dans un climat morose pour l’édition, avec un recul des ventes de 5,7% en volume en septembre par rapport au même mois de 2024, selon les chiffres de Livres Hebdo.Pour le prix Renaudot, annoncé en même temps que le Goncourt, la compétition semble ouverte entre les cinq romans francophones en lice: Feurat Alani (“Le ciel est immense”), Anne Berest (“Finistère”), Adélaïde de Clermont-Tonnerre (“Je voulais vivre”), Justine Lévy (“Une drôle de peine”) et Louis-Henri de La Rochefoucauld (“L’amour moderne”).