Au lendemain du revers judiciaire infligé au projet de la Première ministre italienne d’externaliser le traitement de l’immigration dans un pays tiers, une quarantaine de migrants a embarqué depuis l’Albanie. Direction l’Italie.Un bateau italien transportant 43 migrants a ainsi quitté samedi le port albanais de Shëngjin, juste après midi, a constaté une journaliste de l’AFP.Les migrants faisaient partie d’un groupe de 49 personnes interceptées par les autorités italiennes alors qu’elles tentaient de traverser la Méditerranée, avant d’être conduites en Albanie où elles sont arrivées mardi. Plusieurs d’entre eux ont été renvoyés le jour même, tandis que des dizaines sont restés sur place.La plupart sont originaires du Bangladesh, mais le groupe compte également six Égyptiens, un Ivoirien et un Gambien, selon les associations de défense des droits de l’homme qui suivent l’affaire. Vendredi soir, la Cour d’appel de Rome a renvoyé l’affaire devant la Cour européenne de justice (CJUE), refusant ainsi d’approuver la détention d’un groupe de migrants dans des centres gérés par le pays en Albanie et portant un nouveau coup dur au projet de délocalisation de la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni.Une source du ministère l’Intérieur italien a réagi en déclarant que le gouvernement ne se laisserait pas détourner d’une initiative qui a été discutée lors d’une réunion des ministres de l’UE cette semaine. “Le gouvernement ira donc de l’avant”, a-t-elle ajouté.Les pays scandinaves, Danemark en tête, poussent ouvertement à la création rapide de ces hubs, aux côtés de la Pologne, de l’Autriche, des Pays-Bas et donc de l’Italie.Un vœu exprimé par d’autres pays européens, qui plaident toutefois pour que ces centres ne soient pas installés à leurs frontières, de crainte de subir des flux de migrants cherchant à entrer à nouveau dans l’UE.La France est, elle, pour l’instant plutôt en retrait des discussions, préférant juger sur pièce tant le sujet est épineux, notamment aux yeux d’une partie de la société civile.Dans ce contexte, le projet de Mme Meloni de confier le traitement des demandes d’immigration à un pays tiers et d’accélérer le rapatriement des demandeurs d’asile déboutés est suivi de près par d’autres pays européens.Pour Elly Schlein, chef du Parti démocratique (PD), parti d’opposition de centre-gauche, ces derniers développements montre que le programme est un “échec retentissant”.- Prochaine audience en février -Le plan, fortement critiqué par les groupes de défense des droits et les partis d’opposition en Italie, s’est en effet heurté à des obstacles répétés et la CJUE examine des questions juridiques soulevées par plusieurs tribunaux italiens. En novembre 2023, Mme Meloni a signé un accord avec son homologue albanais Edi Rama, afin d’ouvrir deux centres gérés par l’Italie en Albanie, de l’autre côté de l’Adriatique. Les centres sont devenus opérationnels en octobre, mais les juges ont rejeté la détention des deux premiers groupes d’hommes qui y avaient été transférés et qui ont donc été renvoyés dans la péninsule. L’Italie a établi une liste de pays dits “sûrs” et les demandes d’asile de personnes originaires de ces pays sont traitées de façon accélérée. Mais les juges qui ont bloqué le premier transfert de migrants ont invoqué une décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) selon laquelle les pays de l’UE ne peuvent décréter l’ensemble d’un pays sûr alors même que certaines régions de ce même pays ne le sont pas.Le gouvernement de Mme Meloni avait réagi en adoptant une loi réduisant la liste des pays sûrs à 19 pays (au lieu de 22), assurant que toutes les zones de ces pays étaient sûres.Mais les juges ont ensuite fait libérer un deuxième groupe de demandeurs d’asile transférés, en estimant qu’ils souhaitaient obtenir des éclaircissements de la part de la CJUE qui devrait tenir une première audience en février, selon les médias italiens.
Au lendemain du revers judiciaire infligé au projet de la Première ministre italienne d’externaliser le traitement de l’immigration dans un pays tiers, une quarantaine de migrants a embarqué depuis l’Albanie. Direction l’Italie.Un bateau italien transportant 43 migrants a ainsi quitté samedi le port albanais de Shëngjin, juste après midi, a constaté une journaliste de l’AFP.Les migrants faisaient partie d’un groupe de 49 personnes interceptées par les autorités italiennes alors qu’elles tentaient de traverser la Méditerranée, avant d’être conduites en Albanie où elles sont arrivées mardi. Plusieurs d’entre eux ont été renvoyés le jour même, tandis que des dizaines sont restés sur place.La plupart sont originaires du Bangladesh, mais le groupe compte également six Égyptiens, un Ivoirien et un Gambien, selon les associations de défense des droits de l’homme qui suivent l’affaire. Vendredi soir, la Cour d’appel de Rome a renvoyé l’affaire devant la Cour européenne de justice (CJUE), refusant ainsi d’approuver la détention d’un groupe de migrants dans des centres gérés par le pays en Albanie et portant un nouveau coup dur au projet de délocalisation de la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni.Une source du ministère l’Intérieur italien a réagi en déclarant que le gouvernement ne se laisserait pas détourner d’une initiative qui a été discutée lors d’une réunion des ministres de l’UE cette semaine. “Le gouvernement ira donc de l’avant”, a-t-elle ajouté.Les pays scandinaves, Danemark en tête, poussent ouvertement à la création rapide de ces hubs, aux côtés de la Pologne, de l’Autriche, des Pays-Bas et donc de l’Italie.Un vœu exprimé par d’autres pays européens, qui plaident toutefois pour que ces centres ne soient pas installés à leurs frontières, de crainte de subir des flux de migrants cherchant à entrer à nouveau dans l’UE.La France est, elle, pour l’instant plutôt en retrait des discussions, préférant juger sur pièce tant le sujet est épineux, notamment aux yeux d’une partie de la société civile.Dans ce contexte, le projet de Mme Meloni de confier le traitement des demandes d’immigration à un pays tiers et d’accélérer le rapatriement des demandeurs d’asile déboutés est suivi de près par d’autres pays européens.Pour Elly Schlein, chef du Parti démocratique (PD), parti d’opposition de centre-gauche, ces derniers développements montre que le programme est un “échec retentissant”.- Prochaine audience en février -Le plan, fortement critiqué par les groupes de défense des droits et les partis d’opposition en Italie, s’est en effet heurté à des obstacles répétés et la CJUE examine des questions juridiques soulevées par plusieurs tribunaux italiens. En novembre 2023, Mme Meloni a signé un accord avec son homologue albanais Edi Rama, afin d’ouvrir deux centres gérés par l’Italie en Albanie, de l’autre côté de l’Adriatique. Les centres sont devenus opérationnels en octobre, mais les juges ont rejeté la détention des deux premiers groupes d’hommes qui y avaient été transférés et qui ont donc été renvoyés dans la péninsule. L’Italie a établi une liste de pays dits “sûrs” et les demandes d’asile de personnes originaires de ces pays sont traitées de façon accélérée. Mais les juges qui ont bloqué le premier transfert de migrants ont invoqué une décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) selon laquelle les pays de l’UE ne peuvent décréter l’ensemble d’un pays sûr alors même que certaines régions de ce même pays ne le sont pas.Le gouvernement de Mme Meloni avait réagi en adoptant une loi réduisant la liste des pays sûrs à 19 pays (au lieu de 22), assurant que toutes les zones de ces pays étaient sûres.Mais les juges ont ensuite fait libérer un deuxième groupe de demandeurs d’asile transférés, en estimant qu’ils souhaitaient obtenir des éclaircissements de la part de la CJUE qui devrait tenir une première audience en février, selon les médias italiens.