Dermatose: Savoie, Jura puis Sud-Ouest, les différentes vagues de l’épizootie

La dermatose nodulaire contagieuse est apparue pour la première fois en France en juin, en Savoie, et n’est arrivée dans le Sud-Ouest qu’en octobre: chronologie de l’épizootie, alors que les enquêtes pour retracer son parcours sont encore en cours.Entre fin juin et mercredi à la mi-journée, 114 foyers ont été recensés, selon le ministère de l’Agriculture, dont une large majorité dans les Alpes. Les autorités soupçonnent des mouvements d’animaux, parfois illicites, d’être à l’origine de la diffusion.- Epicentre estival en Savoie -Le premier cas français de cette maladie, non-transmissible aux humains mais grave pour les bovins, a été détecté le 29 juin en Savoie.Présente en Afrique subsaharienne, en Asie et, depuis 2023, en Afrique du Nord, elle avait été repérée en Italie le 22 juin, également pour la première fois, en Sardaigne puis en Lombardie. Une enquête épidémiologique a montré que les souches françaises et italiennes étaient similaires.En Europe, elle avait surgi pour la première fois, de 2015 à 2018, dans les Balkans.Très contagieuse, la maladie se transmet par piqûres de mouches et de taons. Le parcours du Tour de France, proche des zones infectées, avait été modifié pour que les insectes ne puissent pas se glisser dans les nombreux véhicules.Entre fin juin et mi-août, 76 foyers ont été recensés dans une quarantaine d’élevages de Savoie et de Haute-Savoie. Le gouvernement a lancé le 18 juillet une campagne de vaccination dans une zone comprenant aussi l’Ain et l’Isère. Plus de 220.000 bovins ont été vaccinés pendant l’été et plus de 1.700 euthanasiés, tout foyer infecté étant intégralement abattu.  La Coordination rurale et la Confédération paysanne ont tenté de bloquer plusieurs abattages.Les restrictions de mouvement ont été progressivement levées dans les Alpes à partir de début octobre.- Arrivée en Espagne,extension au Jura -Fin août, un premier foyer a été détecté dans l’Ain, non loin des Alpes. Dans les semaines suivantes, après l’apparition d’un deuxième cas dans l’Ain, les autorités ont dénoncé des mouvements illégaux d’animaux, potentiellement venus des Alpes, et le non respect par certains éleveurs de la vaccination obligatoire.Un cas isolé a été détecté dans le Rhône mi-septembre.La détection pour la première fois en Espagne, grand acheteur de bovins français, d’un cas le 4 octobre a ébranlé la filière française, qui a craint d’avoir exporté des veaux contaminés. Les enquêtes épidémiologiques sont toujours en cours pour établir un lien entre les souches.L’Espagne a recensé un peu moins de vingt foyers – immédiatement abattus -, non loin de la frontière avec les Pyrénées-Orientales, qui ont rapidement mis en place une zone de surveillance et interdit les mouvements d’animaux.La détection mi-octobre de cas dans le Jura puis dans le Doubs a entraîné une suspension nationale des exportations durant quinze jours. Au total 8 foyers ont été recensés dans ces zones depuis. L’abattage début décembre d’un troupeau vacciné dans le Doubs a ravivé la colère des syndicats opposés à cette politique.- Percée dans le Sud-Ouest -Le 15 octobre, trois foyers ont été recensés dans les Pyrénées-Orientales. Début novembre, le département en comptait 10. Mercredi, ce nombre s’élevait à 22, selon le ministère.Mais d’autres départements (Aude, Ariège, Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées) ont chacun détecté un cas ces dernières semaines, probablement en raison “de mouvements d’animaux, dont certains illicites”, assure le ministère.Le Sud-Ouest a donc recensé 26 foyers en un peu plus de deux mois, contre 76 sur une durée similaire en Savoie. Mais cette région est le bastion de la Coordination rurale ainsi qu’une place forte pour la Confédération paysanne, dont l’opposition aux abattages des troupeaux a relancé les manifestations et blocages depuis une semaine.”On a l’impression, à entendre certains, que l’épidémie flambe et qu’elle n’est pas contrôlée. En réalité elle l’est”, a affirmé la ministre de l’Agriculture Annie Genevard mercredi matin sur RTL.Plus de 3.000 bovins ont été abattus au total. Un million ont été vaccinés lors de la première vague et 750.000 doivent l’être dans les prochaines semaines dans le Sud-Ouest sur un cheptel français de 15,7 millions de tête.
La dermatose nodulaire contagieuse est apparue pour la première fois en France en juin, en Savoie, et n’est arrivée dans le Sud-Ouest qu’en octobre: chronologie de l’épizootie, alors que les enquêtes pour retracer son parcours sont encore en cours.Entre fin juin et mercredi à la mi-journée, 114 foyers ont été recensés, selon le ministère de l’Agriculture, dont une large majorité dans les Alpes. Les autorités soupçonnent des mouvements d’animaux, parfois illicites, d’être à l’origine de la diffusion.- Epicentre estival en Savoie -Le premier cas français de cette maladie, non-transmissible aux humains mais grave pour les bovins, a été détecté le 29 juin en Savoie.Présente en Afrique subsaharienne, en Asie et, depuis 2023, en Afrique du Nord, elle avait été repérée en Italie le 22 juin, également pour la première fois, en Sardaigne puis en Lombardie. Une enquête épidémiologique a montré que les souches françaises et italiennes étaient similaires.En Europe, elle avait surgi pour la première fois, de 2015 à 2018, dans les Balkans.Très contagieuse, la maladie se transmet par piqûres de mouches et de taons. Le parcours du Tour de France, proche des zones infectées, avait été modifié pour que les insectes ne puissent pas se glisser dans les nombreux véhicules.Entre fin juin et mi-août, 76 foyers ont été recensés dans une quarantaine d’élevages de Savoie et de Haute-Savoie. Le gouvernement a lancé le 18 juillet une campagne de vaccination dans une zone comprenant aussi l’Ain et l’Isère. Plus de 220.000 bovins ont été vaccinés pendant l’été et plus de 1.700 euthanasiés, tout foyer infecté étant intégralement abattu.  La Coordination rurale et la Confédération paysanne ont tenté de bloquer plusieurs abattages.Les restrictions de mouvement ont été progressivement levées dans les Alpes à partir de début octobre.- Arrivée en Espagne,extension au Jura -Fin août, un premier foyer a été détecté dans l’Ain, non loin des Alpes. Dans les semaines suivantes, après l’apparition d’un deuxième cas dans l’Ain, les autorités ont dénoncé des mouvements illégaux d’animaux, potentiellement venus des Alpes, et le non respect par certains éleveurs de la vaccination obligatoire.Un cas isolé a été détecté dans le Rhône mi-septembre.La détection pour la première fois en Espagne, grand acheteur de bovins français, d’un cas le 4 octobre a ébranlé la filière française, qui a craint d’avoir exporté des veaux contaminés. Les enquêtes épidémiologiques sont toujours en cours pour établir un lien entre les souches.L’Espagne a recensé un peu moins de vingt foyers – immédiatement abattus -, non loin de la frontière avec les Pyrénées-Orientales, qui ont rapidement mis en place une zone de surveillance et interdit les mouvements d’animaux.La détection mi-octobre de cas dans le Jura puis dans le Doubs a entraîné une suspension nationale des exportations durant quinze jours. Au total 8 foyers ont été recensés dans ces zones depuis. L’abattage début décembre d’un troupeau vacciné dans le Doubs a ravivé la colère des syndicats opposés à cette politique.- Percée dans le Sud-Ouest -Le 15 octobre, trois foyers ont été recensés dans les Pyrénées-Orientales. Début novembre, le département en comptait 10. Mercredi, ce nombre s’élevait à 22, selon le ministère.Mais d’autres départements (Aude, Ariège, Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées) ont chacun détecté un cas ces dernières semaines, probablement en raison “de mouvements d’animaux, dont certains illicites”, assure le ministère.Le Sud-Ouest a donc recensé 26 foyers en un peu plus de deux mois, contre 76 sur une durée similaire en Savoie. Mais cette région est le bastion de la Coordination rurale ainsi qu’une place forte pour la Confédération paysanne, dont l’opposition aux abattages des troupeaux a relancé les manifestations et blocages depuis une semaine.”On a l’impression, à entendre certains, que l’épidémie flambe et qu’elle n’est pas contrôlée. En réalité elle l’est”, a affirmé la ministre de l’Agriculture Annie Genevard mercredi matin sur RTL.Plus de 3.000 bovins ont été abattus au total. Un million ont été vaccinés lors de la première vague et 750.000 doivent l’être dans les prochaines semaines dans le Sud-Ouest sur un cheptel français de 15,7 millions de tête.