Depuis longtemps éclipsé par son voisin guingampais, Saint-Brieuc (N2) retrouve la lumière en recevant Nice mercredi en huitièmes de finale de la Coupe de France, sous la houlette de son président/directeur sportif/entraîneur Guillaume Allanou.En 121 ans d’histoire, le Stade Briochin n’a joué qu’un huitième: en 1966, après avoir éliminé l’OM en 16es de finale (1-0), il avait été corrigé par Strasbourg (5-2), futur vainqueur de l’épreuve.Quatre survivants de cette aventure “sont invités au match”, raconte à l’AFP Guillaume Allanou, l’homme à tout faire des bleu et jaune.Président depuis 2009, directeur sportif depuis 2017 et entraîneur depuis janvier 2024, cet homme de 47 ans cumule sa triple casquette avec une activité professionnelle dans l’immobilier.”Le foot ne me fait pas vivre, donc il faut que je gagne ma vie à côté pour manger quand même et nourrir ma famille”, explique-t-il.Seize ans à la tête du club des Côtes d’Armor, “ça bouffe beaucoup d’énergie au détriment de ma famille, forcément, au détriment aussi de moi, de mon temps libre, de ma santé. Ca m’a coûté aussi beaucoup d’argent”, reconnaît-il.”Mais aucun regret. C’était l’aventure de ma vie”, s’empresse-t-il d’ajouter.- “Forgé” par la faillite de 1997 -Si des circonstances particulières l’ont amené à cumuler ces rôle, c’est la “fonction d’entraîneur qui prime”, assure-t-il.”Présidence, c’est 99,9% d’emmerdes et puis 0,1% de plaisir. Entraîneur, c’est aussi beaucoup d’emmerdes, mais au moins, on est acteur du truc”, détaille-t-il.Il avait déjà pris les commandes de l’équipe première en 2017/2018, avec un 16e de finale de Coupe perdu contre Lens (0-1), à la clé.”Parfois les gens se disent, +c’est un hobby, il est président, donc il veut faire l’entraîneur+ (…) Je suis entraîneur parce que j’aime ça. J’ai des idées à transmettre”, assure-t-il.Il peut en tout cas se targuer d’une légitimité historique indéniable dans ce club qu’il a chevillé au corps.En mars 1997, en tant que défenseur central de 20 ans qui venait de se voir promettre un contrat pro de 3 ans, il avait pris de plein fouet la mise en liquidation judiciaire du club de Ligue 2 relégué administrativement en CFA2, la 5e division de l’époque.”Cette période là, forcément elle vous forge un homme, elle m’a fait grandir plus vite”, poursuit-il.De cette faillite “surtout due à une mauvaise gestion du président de l’époque, des erreurs stratégiques, sans doute un peu de folie des grandeurs”, il a tiré un credo: “il est hors de question que le club vive au-dessus de ses moyens”.- “Je souffre un peu de schizophrénie” -“C’est frustrant parce que l’entraîneur que je suis — je souffre un peu de schizophrénie –, aimerait bien avoir certains joueurs, mais le président sait que ce n’est pas possible”, raconte-t-il.Relégué en National 2 en 2023 après trois saisons en National, Saint-Brieuc a été “au maximum de ce qu'(il) pouvait faire”, estime même Allanou.”On était tout le temps dans les deux ou trois plus petits budgets et on a réussi à exister, malgré aussi des infrastructures d’un autre temps”, relève-t-il.Reconnaissant que le terrain du Stade Fred-Aubert, où jouera Nice, est “pourri”, il assure que c’est par fidélité pour son public que le match s’y tiendra.”Si Nice est à son niveau, même sur un champ (de patates), ils nous battront”, souligne-t-il.En accueillant Nice au Roudourou, le stade de Guingamp distant d’une trentaine de kilomètres, Allanou estime qu’il aurait pu faire venir 12 à 13.000 spectateurs.”Le président que je suis peut se dire +Merde, tu passes à côté d’une enveloppe supplémentaire+. Mais à un moment, l’argent ne justifie pas tout”, relativise celui qui veut préparer sa sortie du club pour que “son départ soit presque un épiphénomène et que ça continue”.Avec ce huitième de finale de Coupe de France, “on restera dans la légende du club, c’est certain (…) C’est aussi ce qui me fait dire que c’est le bon moment pour pour m’en aller. Qu’est-ce que je pourrais avoir de plus après ?”, s’interroge-t-il.
Depuis longtemps éclipsé par son voisin guingampais, Saint-Brieuc (N2) retrouve la lumière en recevant Nice mercredi en huitièmes de finale de la Coupe de France, sous la houlette de son président/directeur sportif/entraîneur Guillaume Allanou.En 121 ans d’histoire, le Stade Briochin n’a joué qu’un huitième: en 1966, après avoir éliminé l’OM en 16es de finale (1-0), il avait été corrigé par Strasbourg (5-2), futur vainqueur de l’épreuve.Quatre survivants de cette aventure “sont invités au match”, raconte à l’AFP Guillaume Allanou, l’homme à tout faire des bleu et jaune.Président depuis 2009, directeur sportif depuis 2017 et entraîneur depuis janvier 2024, cet homme de 47 ans cumule sa triple casquette avec une activité professionnelle dans l’immobilier.”Le foot ne me fait pas vivre, donc il faut que je gagne ma vie à côté pour manger quand même et nourrir ma famille”, explique-t-il.Seize ans à la tête du club des Côtes d’Armor, “ça bouffe beaucoup d’énergie au détriment de ma famille, forcément, au détriment aussi de moi, de mon temps libre, de ma santé. Ca m’a coûté aussi beaucoup d’argent”, reconnaît-il.”Mais aucun regret. C’était l’aventure de ma vie”, s’empresse-t-il d’ajouter.- “Forgé” par la faillite de 1997 -Si des circonstances particulières l’ont amené à cumuler ces rôle, c’est la “fonction d’entraîneur qui prime”, assure-t-il.”Présidence, c’est 99,9% d’emmerdes et puis 0,1% de plaisir. Entraîneur, c’est aussi beaucoup d’emmerdes, mais au moins, on est acteur du truc”, détaille-t-il.Il avait déjà pris les commandes de l’équipe première en 2017/2018, avec un 16e de finale de Coupe perdu contre Lens (0-1), à la clé.”Parfois les gens se disent, +c’est un hobby, il est président, donc il veut faire l’entraîneur+ (…) Je suis entraîneur parce que j’aime ça. J’ai des idées à transmettre”, assure-t-il.Il peut en tout cas se targuer d’une légitimité historique indéniable dans ce club qu’il a chevillé au corps.En mars 1997, en tant que défenseur central de 20 ans qui venait de se voir promettre un contrat pro de 3 ans, il avait pris de plein fouet la mise en liquidation judiciaire du club de Ligue 2 relégué administrativement en CFA2, la 5e division de l’époque.”Cette période là, forcément elle vous forge un homme, elle m’a fait grandir plus vite”, poursuit-il.De cette faillite “surtout due à une mauvaise gestion du président de l’époque, des erreurs stratégiques, sans doute un peu de folie des grandeurs”, il a tiré un credo: “il est hors de question que le club vive au-dessus de ses moyens”.- “Je souffre un peu de schizophrénie” -“C’est frustrant parce que l’entraîneur que je suis — je souffre un peu de schizophrénie –, aimerait bien avoir certains joueurs, mais le président sait que ce n’est pas possible”, raconte-t-il.Relégué en National 2 en 2023 après trois saisons en National, Saint-Brieuc a été “au maximum de ce qu'(il) pouvait faire”, estime même Allanou.”On était tout le temps dans les deux ou trois plus petits budgets et on a réussi à exister, malgré aussi des infrastructures d’un autre temps”, relève-t-il.Reconnaissant que le terrain du Stade Fred-Aubert, où jouera Nice, est “pourri”, il assure que c’est par fidélité pour son public que le match s’y tiendra.”Si Nice est à son niveau, même sur un champ (de patates), ils nous battront”, souligne-t-il.En accueillant Nice au Roudourou, le stade de Guingamp distant d’une trentaine de kilomètres, Allanou estime qu’il aurait pu faire venir 12 à 13.000 spectateurs.”Le président que je suis peut se dire +Merde, tu passes à côté d’une enveloppe supplémentaire+. Mais à un moment, l’argent ne justifie pas tout”, relativise celui qui veut préparer sa sortie du club pour que “son départ soit presque un épiphénomène et que ça continue”.Avec ce huitième de finale de Coupe de France, “on restera dans la légende du club, c’est certain (…) C’est aussi ce qui me fait dire que c’est le bon moment pour pour m’en aller. Qu’est-ce que je pourrais avoir de plus après ?”, s’interroge-t-il.