Ce sera “grand”: Trump, l’hyper-président face au Congrès

Ce sera “grand”, a-t-il promis sur Truth Social: Donald Trump prononce mardi son premier discours de politique générale face au Congrès, lui qui veut étendre le pouvoir présidentiel comme jamais dans l’histoire américaine récente, y compris face au législateur.Au point que de nombreux experts s’inquiètent désormais d’une dérive illibérale voire autoritaire de la démocratie la plus puissante du monde.Le thème de l’allocution sera le “renouveau du rêve américain”, selon la Maison Blanche, une thématique à première vue très positive et rassembleuse, pour un président davantage connu pour son habileté à provoquer et échauffer les esprits.Le milliardaire de 78 ans, friand de mise en scène grandiose, sera servi mardi pour cet événement prévu à 21H00 locales (02H00 GMT mercredi) au Capitole de Washington.L’arrivée du président est annoncée à haute voix pendant que s’ouvrent les portes de l’hémicycle. Le chef de l’Etat s’avance sous les applaudissements entre les travées et prend place au pupitre  sous l’oeil du patron de la Chambre des représentants, aujourd’hui le républicain Mike Johnson, et du vice-président, JD Vance, officiant comme chef du Sénat.Donald Trump, face à un Congrès que son parti domine, vantera sa vision économique, au moment où sa féroce offensive commerciale contre le Canada et le Mexique bouscule les marchés.Il fera le service après-vente de sa politique migratoire très dure.Il évoquera sa vision pour les relations internationales, juste après avoir décidé d’interrompre l’aide militaire américaine à l’Ukraine, et quelques jours après une altercation inouïe dans le Bureau ovale avec le président Volodymyr Zelensky.Le républicain entend dominer la pyramide du pouvoir, sans trop se soucier des contrepoids installés par la Constitution sous la forme du Parlement et des tribunaux.- Musk -Il a donné carte blanche au multimilliardaire Elon Musk pour tailler dans le budget et bouleverser la bureaucratie fédérale.Le patron de Tesla et SpaceX, propriétaire de X, a selon la presse été invité à assister au discours, tandis que l’opposition démocrate a convié des fonctionnaires fédéraux qu’il a limogés.Le président convie aussi traditionnellement des personnes symbolisant des thèmes qui lui sont chers. Selon des articles de médias partagés par la porte-parole de la Maison Blanche, Donald Trump a notamment invité la veuve d’un policier tué lors d’un contrôle routier et une jeune volleyeuse blessée lors d’un match par une femme trans.Donald Trump a dit vouloir d’une “rupture nette” avec la diplomatie “du passé”, qui a fait de l’Amérique la garante de la sécurité des démocraties occidentales depuis 1945.Cette volonté de “rupture” se traduit, au plan domestique, par la nomination de fidèles à la tête de l’appareil judiciaire comme sécuritaire, par le démantèlement à marche forcée de la bureaucratie fédérale et par des attaques répétées contre la presse.- “Autoritaire” -Dans un article pour la revue Foreign Affairs, les politologues Steven Levitsky (Harvard) et Lucan Way (université de Toronto) mettent en garde contre le basculement vers un régime “autoritaire concurrentiel”.”L’effondrement de la démocratie aux Etats-Unis ne donnera pas naissance à une dictature classique dans laquelle les élections sont une mascarade et les opposants sont emprisonnés, expulsés ou tués”, analysent-ils, mais à un système dans lequel les partis s’affrontent lors d’élections biaisées, parce que le camp au pouvoir aura manipulé les règles et le débat politique en sa faveur.Les deux chercheurs prévoient que “les Américains pourront toujours s’opposer au gouvernement, mais cela sera plus difficile et plus risqué, ce qui conduira nombre de personnalités et de citoyens à décider que le jeu n’en vaut pas la chandelle”.En ce début de second mandat Trump, la riposte est jusqu’ici aussi timorée que les décisions sont brutales, en particulier au sein du Parti démocrate.L’ancienne patronne de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, figure démocrate très influente, a conseillé aux élus de son parti de faire profil bas mardi soir.”Laissez-le mariner dans son jus. N’apportez pas d’eau au moulin de ceux qui chercheront des comportements inappropriés”, a-t-elle dit au Washington Post.
Ce sera “grand”, a-t-il promis sur Truth Social: Donald Trump prononce mardi son premier discours de politique générale face au Congrès, lui qui veut étendre le pouvoir présidentiel comme jamais dans l’histoire américaine récente, y compris face au législateur.Au point que de nombreux experts s’inquiètent désormais d’une dérive illibérale voire autoritaire de la démocratie la plus puissante du monde.Le thème de l’allocution sera le “renouveau du rêve américain”, selon la Maison Blanche, une thématique à première vue très positive et rassembleuse, pour un président davantage connu pour son habileté à provoquer et échauffer les esprits.Le milliardaire de 78 ans, friand de mise en scène grandiose, sera servi mardi pour cet événement prévu à 21H00 locales (02H00 GMT mercredi) au Capitole de Washington.L’arrivée du président est annoncée à haute voix pendant que s’ouvrent les portes de l’hémicycle. Le chef de l’Etat s’avance sous les applaudissements entre les travées et prend place au pupitre  sous l’oeil du patron de la Chambre des représentants, aujourd’hui le républicain Mike Johnson, et du vice-président, JD Vance, officiant comme chef du Sénat.Donald Trump, face à un Congrès que son parti domine, vantera sa vision économique, au moment où sa féroce offensive commerciale contre le Canada et le Mexique bouscule les marchés.Il fera le service après-vente de sa politique migratoire très dure.Il évoquera sa vision pour les relations internationales, juste après avoir décidé d’interrompre l’aide militaire américaine à l’Ukraine, et quelques jours après une altercation inouïe dans le Bureau ovale avec le président Volodymyr Zelensky.Le républicain entend dominer la pyramide du pouvoir, sans trop se soucier des contrepoids installés par la Constitution sous la forme du Parlement et des tribunaux.- Musk -Il a donné carte blanche au multimilliardaire Elon Musk pour tailler dans le budget et bouleverser la bureaucratie fédérale.Le patron de Tesla et SpaceX, propriétaire de X, a selon la presse été invité à assister au discours, tandis que l’opposition démocrate a convié des fonctionnaires fédéraux qu’il a limogés.Le président convie aussi traditionnellement des personnes symbolisant des thèmes qui lui sont chers. Selon des articles de médias partagés par la porte-parole de la Maison Blanche, Donald Trump a notamment invité la veuve d’un policier tué lors d’un contrôle routier et une jeune volleyeuse blessée lors d’un match par une femme trans.Donald Trump a dit vouloir d’une “rupture nette” avec la diplomatie “du passé”, qui a fait de l’Amérique la garante de la sécurité des démocraties occidentales depuis 1945.Cette volonté de “rupture” se traduit, au plan domestique, par la nomination de fidèles à la tête de l’appareil judiciaire comme sécuritaire, par le démantèlement à marche forcée de la bureaucratie fédérale et par des attaques répétées contre la presse.- “Autoritaire” -Dans un article pour la revue Foreign Affairs, les politologues Steven Levitsky (Harvard) et Lucan Way (université de Toronto) mettent en garde contre le basculement vers un régime “autoritaire concurrentiel”.”L’effondrement de la démocratie aux Etats-Unis ne donnera pas naissance à une dictature classique dans laquelle les élections sont une mascarade et les opposants sont emprisonnés, expulsés ou tués”, analysent-ils, mais à un système dans lequel les partis s’affrontent lors d’élections biaisées, parce que le camp au pouvoir aura manipulé les règles et le débat politique en sa faveur.Les deux chercheurs prévoient que “les Américains pourront toujours s’opposer au gouvernement, mais cela sera plus difficile et plus risqué, ce qui conduira nombre de personnalités et de citoyens à décider que le jeu n’en vaut pas la chandelle”.En ce début de second mandat Trump, la riposte est jusqu’ici aussi timorée que les décisions sont brutales, en particulier au sein du Parti démocrate.L’ancienne patronne de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, figure démocrate très influente, a conseillé aux élus de son parti de faire profil bas mardi soir.”Laissez-le mariner dans son jus. N’apportez pas d’eau au moulin de ceux qui chercheront des comportements inappropriés”, a-t-elle dit au Washington Post.