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Dans nos assiettes, des messages anxiogènes et beaucoup d’idées reçues

Cadmium dans le chocolat, aspartame dans les sodas ou métaux lourds dans les poissons: les messages anxiogènes sur l’alimentation se multiplient, au risque de pousser les consommateurs à faire de mauvais choix pour leur santé.Faut-il délaisser le chocolat pour éviter le cadmium, métal lourd aux effets nocifs pour la santé ? Un soda classique est-il meilleur que sa version “0%” à l’aspartame, un édulcorant sucrant controversé ?”Il est difficile d’accéder à de bonnes informations car il y a beaucoup de cacophonie”, déplore François Mariotti, professeur de nutrition à AgroParisTech.D’autant que sur les réseaux sociaux et dans les médias, les discours alarmistes sont ceux qui ont “le plus de résonance” et les études scientifiques sont relayées “sans contextualisation”, constate-t-il.Les risques potentiels liés à la consommation de produits contenant du cadmium ou de l’aspartame existent, dit à l’AFP la diététicienne Violette Babocsay. Mais ils sont “vraiment secondaires” par rapport aux risques liés au sucre contenu dans une tablette de chocolat ou un soda non édulcoré, souligne-t-elle.Car si un enfant qui déguste deux biscuits fourrés Bjorg, un bol de Chocapic et une tasse de chocolat chaud Poulain ingurgite près de la moitié de la dose journalière admissible de cadmium – comme a récemment mis en garde l’UFC-Que choisir – un tel goûter “dépasse surtout les recommandations de sucre”, insiste Mme Babocsay.Cet excès peut entraîner surpoids, obésité et maladies qui y sont associées, et c’est “autrement plus dommageable”, affirme la diététicienne.- “Science marketing” -Même constant avec l’aspartame : mieux vaut un soda 0%, plutôt que sa version classique.”Le sucre est un tel problème sanitaire que les édulcorants sont présentés comme une solution, même si c’est loin d’être la meilleure” qui serait de boire de l’eau, détaille le Pr. Irène Margaritis, adjointe au directeur de l’évaluation des risques à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses).L’experte rappelle aussi qu’en nutrition, “il n’y a pas de bons ou de mauvais aliments”, mais c’est la dose “le noeud du problème”.L’Anses, qui élabore des repères alimentaires sur lesquels se fondent les recommandations de santé publique du Programme national nutrition santé (PNSS), préconise ainsi de manger une fois par semaine du saumon, car il est riche en acides gras oméga 3, bien qu’il contienne des métaux lourds.Mais les consommateurs sont souvent perdus face aux recommandations des autorités sanitaires dont le message peut être brouillé par nombre d’études aux résultats parfois contradictoires.Car “beaucoup de travaux scientifiques sont financés par l’industrie”, souligne Melissa Mialon, ingénieure agroalimentaire et chercheuse à l’Inserm. “Chaque jour, des dizaines d’articles paraissent sur tel ou tel nutriment : un jour le café est bénéfique, un autre c’est le chocolat… C’est de la +science marketing+”, détaille-t-elle.Sur la viande rouge, classée comme probablement cancérogène, l’Anses conseille de limiter sa consommation à 500 grammes/semaine.Problème: les évaluations des risques sont moins nombreuses que celles portant sur les bénéfices des produits, développe le Pr. Margaritis. “L’industrie guide les expérimentations scientifiques qui permettent d’évaluer les preuves d’un effet positif ou négatif. Et quand l’industriel pose une hypothèse, c’est le plus souvent celle du bénéfice”, décrit-elle.- Eviter les produits transformés -Pour le Pr. Mariotti, il faut s’en tenir “aux bases d’une alimentation saine, qui sont bien connues”, or “les gens se perdent dans le détail en réduisant un aliment ou un groupe d’aliments à une chose qu’elle contient”. Il faut donc limiter les apports en sucre, en gras, en sel, les aliments ultra-transformés, et surtout manger des fruits et légumes, qu’ils soient frais, “surgelés, en conserve, ou pas bio: ce n’est pas une erreur”, rassure Bruno Raynard, chef du service nutrition à l’hôpital Gustave- Roussy, spécialisé dans les cancers.”Quand on donne cette information, on voit le visage des gens s’illuminer”, rapporte-t-il. Pour orienter les consommateurs, le Nutri-Score, mis en place en 2016, classe les produits transformés sur une échelle allant de A à E. S’il a conduit certains fabricants à améliorer leurs recettes, il n’est toujours pas “obligatoire” et “de grands industriels” dont les produits “sont des bombes à sucre”, “continuent à s’y opposer”, dénonce le Pr Serge Hercberg, l’un des pères du concept, auprès de l’AFP.

Wall Street termine en baisse, marque une pause avant un week-end prolongé

La Bourse de New York a terminé en baisse vendredi, minée par des prises de bénéfices avant un week-end de trois jours et peu surprise par un nouvel indice d’inflation conforme aux attentes.Après avoir atteint de nouveaux sommets la veille en clôture, les indices S&P 500 (-0,64%) et Dow Jones (-0,20%) ont terminé la semaine dans le rouge. L’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a perdu 1,15%.”Les investisseurs réalisent quelques bénéfices avant un long week-end” et, “si nécessaire”, ils “rachèteront des actions la semaine prochaine”, commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Wall Street sera fermée lundi, jour férié (“Labor Day”) aux Etats-Unis.La journée a été pauvre en catalyseurs: l’inflation américaine est restée stable à 2,6% sur un an en juillet, selon l’indice officiel PCE publié vendredi, “ce qui n’a pas été une surprise” pour les marchés, selon M. Stovall. Hors prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, la hausse des prix a légèrement accéléré, à 2,9% en glissement annuel contre 2,8% le mois précédent.Pour Sam Stovall, la place américaine attend surtout des nouvelles du marché de l’emploi la semaine prochaine, qui pourraient donner des indications sur le cap privilégié par la banque centrale américaine (Fed) sur le long terme.Jerome Powell, le président de la Fed, a récemment fait comprendre que son regard était en train de changer concernant la politique monétaire de l’institution.Non pas qu’il pense que l’inflation est en passe d’être maîtrisée, mais parce qu’il redoute que le marché du travail se dégrade rapidement. La majeure partie des acteurs du marché s’attendent ainsi à une baisse des taux dans une fourchette de 4,00% à 4,25% lors de la réunion de septembre du comité de politique monétaire de l’institution (FOMC). Le marché va également observer si “la Fed est capable de maintenir son indépendance”, souligne M. Stovall. La justice américaine n’a pas statué vendredi sur le sort de la gouverneure Lisa Cook, que le président Donald Trump veut révoquer.Si elle doit partir, M. Trump pourra nommer son remplaçant. Le chef d’Etat veut que les taux d’intérêt de la Fed soient beaucoup plus bas et assume de vouloir placer au sommet de l’institution des personnes partageant ses vues sur l’économie.Sur le marché obligataire, vers 20H20 GMT, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans s’affichait à 4,23%, contre 4,21% jeudi en clôture.Au tableau des valeurs, les analystes de Briefing.com ont observé “une faiblesse de la plupart des capitalisations géantes”.Parmi les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, le géant des semiconducteurs Nvidia a par exemple reculé de 3,36%, de même que Microsoft (-0,58%) ou Meta (1,65%), la maison-mère de Facebook.Le géant technologique Alibaba s’est envolé de 12,99% à 135,10 dollars après avoir annoncé un bond de son résultat net trimestriel, nettement supérieur aux attentes. Le groupe a aussi fait état de revenus en forte progression pour ses activités de “cloud computing” (informatique à distance).La marque de boissons énergisantes Celsius, particulièrement populaire aux Etats-Unis, a été recherchée (+5,34% à 62,88 dollars) après des informations de l’agence Bloomberg selon lesquelles le géant Pepsico (+1,14% à 148,65 dollars) pourrait augmenter sa participation au sein du groupe. La transaction est estimée à environ 585 millions de dollars.Le fabricant d’ordinateurs et serveurs Dell (-8,89% à 122,13 dollars) a pâti de prévisions pour son bénéfice net par action au troisième trimestre, inférieures aux attentes du marché. Après un deuxième trimestre au-delà des anticipations, l’entreprise a cependant revu à la hausse ses objectifs annuels.

Trump taille à nouveau dans l’aide internationale

Les Etats-Unis vont supprimer 4,9 milliards de dollars d’aide internationale, a annoncé vendredi la Maison Blanche, une mesure à laquelle s’opposent les démocrates et qui augmente fortement les probabilités de paralysie de l’Etat fédéral fin septembre.Le président Trump “mettra toujours L’AMÉRIQUE D’ABORD”, a écrit sur X le bureau du budget de la Maison Blanche, partageant la lettre envoyée au Congrès pour le notifier de ces coupes annoncées.Les démocrates avaient averti récemment que toute volonté de revenir sur des fonds déjà approuvés par le Congrès anéantirait les possibilités de négocier avec eux pour éviter la paralysie budgétaire, le fameux “shutdown”, avant l’échéance du 30 septembre.Le Congrès a jusqu’à cette date pour adopter un budget, même temporaire. Sans quoi, des centaines de milliers de fonctionnaires se trouveraient au chômage technique, sans paie. Le trafic aérien serait perturbé, comme le versement de certaines aides alimentaires aux familles à bas revenus, entre autres conséquences.Dans un appel avec la presse, un responsable de la Maison Blanche a cependant démenti que le gouvernement cherchait un “shutdown”, affirmant que les démocrates seraient ceux à blâmer en cas de paralysie budgétaire.- “Manoeuvre illégale” -Donald Trump avait évité de justesse un “shutdown” en mars avec l’appui à contrecoeur de dix sénateurs démocrates.Le recul de ces élus de l’opposition avait provoqué une vive polémique dans leurs rangs et chez leurs partisans, qui les ont accusés de ne pas résister avec suffisamment de fermeté au président républicain.La Constitution américaine dispose que le Congrès possède seul le pouvoir d’allouer les fonds publics fédéraux. Pour valider cette nouvelle suppression budgétaire, Donald Trump doit donc normalement obtenir l’approbation des deux chambres parlementaires, où les républicains sont majoritaires.Mais cette demande de coupes arrive si tard dans l’année fiscale que le Congrès pourrait ne pas avoir le temps de voter le texte avant l’expiration des fonds, le 30 septembre. Pour la Maison Blanche, cette absence d’approbation libérerait tout de même le gouvernement de son obligation légale de dépenser ces fonds.Une “manoeuvre illégale”, a estimé le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, qui dénonce la volonté de Donald Trump “de contourner le Congrès”.Sa collègue républicaine Susan Collins, considérée comme une élue de tendance modérée, a abondé dans son sens.”Toute tentative de révoquer des fonds alloués sans l’approbation du Congrès est une violation claire de la loi”, a-t-elle averti.La Maison Blanche estime de son côté disposer d’une “solide base légale” pour cette mesure, et qu’en cas de poursuites devant les tribunaux, la justice déciderait en sa faveur.- “Difficile” pour l’ONU -La grande majorité des coupes — 3,2 milliards de dollars — concerneraient les fonds alloués à l’agence américaine pour le développement international (USAID), selon des documents judiciaires consultés par l’AFP, et confirmant les informations du tabloïd New York Post.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà gelé des milliards de dollars destinés à l’aide internationale et a formellement démantelé USAID, aujourd’hui absorbée dans le département d’Etat, chargé de la diplomatie américaine.Plus importante agence humanitaire au niveau mondial, USAID était impliquée dans des programmes de santé et d’aide d’urgence dans environ 120 pays.En juillet, une étude internationale avait révélé que l’effondrement des financements américains dédiés à l’aide internationale pourrait entraîner plus de 14 millions de morts supplémentaires d’ici 2030 parmi les plus vulnérables, dont un tiers d’enfants.Quelque 838 millions de dollars destinés à des missions de maintien de la paix sont également concernés par les coupes demandées par Donald Trump.”Cela va rendre notre situation budgétaire ou de liquidités encore plus difficile”, a réagi lors d’une conférence de presse Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

Argentine: perquisitions dans le cadre de l’enquête pour corruption impliquant la sœur du président Milei

La justice argentine a perquisitionné vendredi les bureaux de l’Agence nationale pour les personnes handicapées (Andis) et d’une entreprise pharmaceutique dans le cadre d’une enquête pour corruption présumée impliquant Karina Milei, sœur du président Javier Milei, a indiqué la police.Une enquête avait été ouverte après la diffusion de plusieurs enregistrements audio où une voix attribuée à l’ancien directeur de l’Andis, Diego Spagnuolo, limogé depuis, déclare: “Karina reçoit 3%”. Karina Milei est soupçonnée d’avoir perçu 3% du montant payé par l’Andis pour l’achat de médicaments à l’entreprise pharmaceutique Suizo Argentina. Aucune arrestation n’a encore été effectuée dans le cadre de cette affaire. Karina Milei ne s’est pas exprimée publiquement sur le sujet, tandis que Javier Milei a rejeté les accusations.”Tout ce que dit (Spagnuolo) est faux, nous allons le traduire en justice et prouver qu’il a menti”, a-t-il déclaré mercredi lors d’un meeting électoral au cours duquel des manifestants ont jeté des pierres sur son cortège. L’entreprise pharmaceutique Suizo Argentina a assuré dans un communiqué avoir agi “dans le strict respect des normes et des lois en vigueur” et être “en règle et à la disposition des organismes de contrôle, ainsi que de tout pouvoir de l’État”. Le texte a été republié par Javier Milei sur son compte Instagram. De son côté, le porte-parole de la Présidence a dénoncé sur les réseaux sociaux une “utilisation politique de l’opposition en une année électorale”. Le 26 octobre, des élections législatives nationales auront lieu pour renouveler une partie du Congrès. Et en septembre des élections se tiendront dans la province de Buenos Aires, la plus peuplée du pays. Des scrutins qui mettront à l’épreuve la popularité de Javier Milei après ses succès en matière économique, parvenant à maîtriser l’inflation au prix toutefois de coupes sévères dans les dépenses publiques, notamment dans l’aide sociale aux personnes handicapées.

Les menaces de Trump sur le numérique “relèveraient de la coercition” et appelleraient une “réponse des Européens”, avertit Macron

Le président français Emmanuel Macron a averti vendredi que les menaces de droits de douane de Donald Trump sur le secteur numérique seraient assimilables à de la “coercition” et que les Européens y répliqueraient.”Si de telles mesures étaient prises, elles relèveraient de la coercition et elles appelleraient une réponse des Européens”, a-t-il lancé au cours d’une conférence de presse avec le chancelier Friedrich Merz à Toulon (sud-est de la France) à l’issue d’un conseil des ministres franco-allemand.”Nous serons inflexibles”, a-t-il insisté en évoquant une “très forte convergence franco-allemande” en la matière et en annonçant avec son homologue un sommet à Berlin le 18 novembre sur la souveraineté numérique.Le président américain, Donald Trump, a vigoureusement attaqué lundi les pays ou organisations régulant le secteur de la tech, les menaçant de droits de douane et de restrictions à l’exportation.S’il n’a pas cité directement l’Union européenne, celle-ci dispose de fait de l’arsenal juridique le plus puissant au monde pour réguler le numérique.L’UE a le “droit souverain” de réglementer la tech, a depuis répliqué la Commission européenne.Bruxelles a aussi “fermement réfuté” l’accusation selon laquelle les entreprises américaines étaient délibérément visées par ces règles sur le numérique.

Indépendance de la Fed: le sort de Lisa Cook en suspens en attendant une décision de justice

La justice américaine n’a pas statué vendredi sur le sort de la gouverneure de la banque centrale des Etats-Unis (Fed) Lisa Cook, que le président Donald Trump veut révoquer, un cas test pour l’indépendance de la Fed.Les avocats de Mme Cook ont demandé à une juge de la capitale américaine, saisie en urgence, d’empêcher M. Trump et le conseil des gouverneurs de prendre des mesures de nature à écarter la gouverneure de son poste. Mme Cook doit pouvoir “continuer à faire son travail”, a argumenté son conseil principal, Abbe Lowell.La juge Jia Cobb, nommée par l’ex-président démocrate Joe Biden, a décidé de ne pas prendre de décision dans l’immédiat. Elle a demandé aux parties de lui présenter de nouveaux éléments mardi (lundi étant férié aux Etats-Unis).Le litige marque l’entrée en scène des juges dans une bataille dont l’issue peut changer la face de la Réserve fédérale (Fed), plus puissante banque centrale du monde, chargée de combattre l’inflation aux Etats-Unis et d’y favoriser le plein-emploi.En dernier ressort, la Cour suprême, à majorité conservatrice, finira vraisemblablement par devoir se prononcer. Et définir précisément dans quelles circonstances le président des Etats-Unis peut révoquer un banquier central de la Fed – ce que les textes n’ont pas fait.En mai, la Cour suprême avait posé le principe que la Fed avait un statut particulier, limitant en principe la capacité du pouvoir exécutif à limoger des responsables.Pour l’équipe d’avocats au service de Mme Cook, la Maison-Blanche cherche un “prétexte” pour se débarrasser d’une gouverneure qui n’entend pas obéir aux injonctions du président Trump en matière de politique monétaire.Si elle est renversée, “cela menacerait l’indépendance de la Réserve fédérale et, au bout du compte, la stabilité du système financier de notre pays”, ont-ils fait valoir dans leur saisine, consultée par l’AFP.- Nouveau signalement -En début de semaine, le chef d’Etat a écrit à Mme Cook pour lui dire qu’elle était “révoquée avec effet immédiat”.Première femme noire à siéger au conseil des gouverneurs de la Fed, nommée en 2022 par l’ancien président Biden, Mme Cook est accusée par le camp présidentiel d’avoir menti pour obtenir des emprunts immobiliers à des taux plus favorables en 2021. Elle n’a pas publiquement contesté le fond des accusations – ce que lui reproche la partie adverse. Mais ses avocats considèrent qu’il ne lui a jamais été donné l’opportunité de se défendre.Le mandat de Mme Cook n’est pas censé prendre fin avant janvier 2038. Une telle durée a pour but de projeter les gouverneurs dans le temps long, au service de l’intérêt général et à l’abri des alternances politiques.Si elle doit partir, M. Trump pourra nommer son remplaçant, qui devra être confirmé par le Sénat à majorité républicaine.Le chef d’Etat veut que les taux d’intérêt de la Fed soient beaucoup plus bas et assume de vouloir placer au sommet de l’institution des personnes partageant ses vues sur l’économie.La saisine des avocats de Mme Cook vise aussi les cinq autres gouverneurs de la Fed et son président, Jerome Powell, pour éviter que ceux-ci n’exécutent la volonté de la Maison-Blanche.Sollicitée par l’AFP, la Fed n’a pas souhaité faire de commentaire avant l’audience.Jeudi soir, Bill Pulte, un proche du président Trump qui a déclenché l’affaire en signalant le cas de Mme Cook au ministère de la Justice, a publié un autre signalement sur le réseau social X, en affirmant qu’il y avait en tout trois logements pour lesquels la gouverneure avait selon lui mal notifié l’usage futur, au moment de demander des prêts aux banques.”Il s’agit clairement d’une campagne de dénigrement visant à discréditer la gouverneure Cook, menée par une personne agissant à des fins politiques”, a évacué l’avocat Abbe Lowell dans un communiqué transmis à l’AFP.

Trump coupe encore dans l’aide internationale et accroît les risques de paralysie budgétaire

Donald Trump a exprimé au Congrès américain sa volonté d’éliminer 4,9 milliards de dollars supplémentaires d’aide internationale, a indiqué vendredi la Maison Blanche, une annonce qui augmente fortement les probabilités de paralysie de l’Etat fédéral fin septembre.La suppression “touche des programmes du département d’Etat ainsi que l’Agence des Etats-Unis pour le développement international, et des programmes d’assistance internationale”, précise la lettre envoyée au président républicain de la Chambre des représentants et partagée par le bureau du budget de la Maison Blanche.Le président Trump “mettra toujours L’AMÉRIQUE D’ABORD”, a écrit le bureau sur X.Les démocrates avaient averti récemment que toute volonté de revenir sur des fonds déjà approuvés par le Congrès anéantirait les possibilités de négocier avec eux pour éviter la paralysie budgétaire, le fameux “shutdown”, avant l’échéance du 30 septembre.Le Congrès a jusqu’à cette date pour adopter un budget, même temporaire. Sans quoi, des centaines de milliers de fonctionnaires se trouveraient au chômage technique, sans paie. Le trafic aérien serait perturbé, comme le versement de certaines aides alimentaires aux familles à bas revenus, entre autres conséquences.Une situation hautement risquée économiquement et politiquement, que Donald Trump avait évitée de justesse en mars avec l’appui à contrecoeur de dix sénateurs démocrates.- “Manoeuvre illégale” -Le recul de ces élus de l’opposition avait provoqué une vive polémique dans leurs rangs et chez leurs partisans, qui les ont accusés de ne pas résister avec suffisamment de fermeté au président républicain.La Constitution américaine dispose que le Congrès possède seul le pouvoir d’allouer les fonds publics fédéraux. Pour valider cette nouvelle suppression budgétaire, Donald Trump doit donc normalement obtenir l’approbation des deux chambres parlementaires, où les républicains sont majoritaires.Mais cette demande de coupes arrive si tard dans l’année fiscale que le Congrès pourrait ne pas avoir le temps de voter le texte avant l’expiration des fonds, le 30 septembre. Pour la Maison Blanche, cette absence d’approbation libérerait tout de même le gouvernement de son obligation légale de dépenser ces fonds.Une “manoeuvre illégale”, a estimé le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, qui dénonce la volonté de Donald Trump “de contourner le Congrès”.Sa collègue républicaine Susan Collins, considérée comme une élue de tendance modérée, a abondé dans le sens du démocrate.”Toute tentative de révoquer des fonds alloués sans l’approbation du Congrès est une violation claire de la loi”, a-t-elle averti.- USAID -La grande majorité des coupes — 3,2 milliards de dollars — concerneraient les fonds alloués à l’agence américaine pour le développement international (USAID), selon des documents judiciaires consultés par l’AFP, et confirmant les informations du tabloïd New York Post.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà gelé des milliards de dollars destinés à l’aide internationale et a formellement démantelé USAID, aujourd’hui absorbée dans le département d’Etat, chargé de la diplomatie américaine.Plus importante agence humanitaire au niveau mondial, USAID était impliquée dans des programmes de santé et d’aide d’urgence dans environ 120 pays.En juillet, une étude internationale avait révélé que l’effondrement des financements américains dédiés à l’aide internationale pourrait entraîner plus de 14 millions de morts supplémentaires d’ici 2030 parmi les plus vulnérables, dont un tiers d’enfants.Quelque 838 millions de dollars destinés à des missions de maintien de la paix sont également concernés par les coupes demandées par Donald Trump.Le milliardaire de 79 ans s’est engagé personnellement depuis plusieurs mois dans une campagne pour obtenir le prix Nobel de la paix, argumentant avoir mis fin à lui seul à plus de six conflits depuis le début de son second mandat.

Ruée en Chine sur de nouvelles Labubu, ces poupées virales

Mini-poupées Labubu de toutes les couleurs accrochées autour du cou, Maki Li, un jeune trentenaire chinois, pose fièrement vendredi devant une boutique de Pékin, au lancement d’un nouveau modèle de ces jouets stars.Vendues par la chaîne chinoise de magasins Pop Mart, ces petites peluches poilues aux sourires malicieux ont déferlé sur la planète cette année, des rues branchées de New York aux sacs de stars comme Rihanna et Dua Lipa.Jeudi soir, de nouveaux modèles, miniatures, de la taille de la paume d’une main, ont été mis en vente en ligne en Chine pour 78 yuans pièce (9 euros). Elles ont trouvé preneur pratiquement instantanément.Maki Li fait partie des heureux acheteurs qui ont réussi à mettre la main sur un coffret de 14 figurines.”Je suis super heureux”, confie à l’AFP l’homme de 32 ans après avoir récupéré et déballé la précieuse boîte dans un magasin Pop Mart d’un centre commercial pékinois.”Je vais les accrocher partout où je peux”, affirme-t-il.- “Trop mignon!” -Produites en quantités limitées, les Labubu (prononcer “La-bou-bou”) ont provoqué des ruées dans certains magasins Pop Mart dans le monde.Elles sont généralement vendues dans des “boîtes mystères” où l’acheteur ignore quel modèle est à l’intérieur.A l’extérieur de la boutique bondée de Pékin, Li Jianuo, 43 ans, filme ses deux enfants en train de déballer leurs mini-peluches, qu’elle leur a offertes à l’occasion de la rentrée scolaire.”Il est trop mignon!”, s’exclame sa fille de 12 ans en découvrant les oreilles blanches du jouet dans sa boîte.”Je voulais réaliser le souhait de mes enfants. Ils adorent vraiment” ces poupées, explique-t-elle.Cette maman a dépensé plus de 1.000 yuans (120 euros) pour leur acheter plusieurs de ces nouvelles Labubu. Elle assure qu’elle ne les revendra pas, même si ses enfants s’en désintéressent un jour.”Quand ils seront grands, ils pourront se souvenir de tout le mal qu’on s’est donné pour les avoir. C’est important de garder ce souvenir, je pense”, ajoute-t-elle.- “C’est apaisant” -Les Labubu connaissent un tel succès en Chine qu’elles ont même fait leur apparition… dans certains discours des responsables du Parti communiste au pouvoir.Le mois dernier, le ministre du Commerce, Wang Wentao, avait cité ces poupées comme des exemples “de nouvelles tendances, modes et styles” susceptibles de stimuler l’économie chinoise, qui tourne au ralenti depuis la pandémie.Agée de 27 ans, Zhang Jiaru a acheté vendredi une boîte de mini-peluches car elle dit adorer leur côté “laid mais mignon”.”Au final, je paie, mais pour quelque chose qui m’intéresse. Ces poupées, c’est un truc qui me rend heureuse”, explique-t-elle.Dans le contexte économique actuel, les gens “ne peuvent pas s’offrir du Balenciaga, alors ils achètent du Pop Mart”, explique en souriant Maki Li, en référence à la marque de luxe.Porter ces Labubu sur soi, “c’est apaisant”, explique le trentenaire.”Elles vont m’accompagner pendant longtemps”.

La Bourse de Paris conclut une semaine de pertes, marquée par le retour du risque politique

La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,76% vendredi, affichant une perte hebdomadaire de 3,34%, à l’issue d’une semaine surtout marquée par le retour de l’instabilité politique en France.L’indice vedette CAC 40 a cédé 58,70 points à la clôture et s’est établi à 7.703,90 points.”Le risque politique français est revenu sur le devant de la scène” après l’annonce d’un vote de confiance le 8 septembre et la possible chute du gouvernement de François Bayrou, “ravivant les craintes sur la stabilité politique du pays, mais qui perdurent en réalité depuis juin 2024” après la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron, a souligné Eymane Cherfa, analyste chez Myria AM.Ceci explique aussi pourquoi “la réaction du marché a été plutôt modérée, cette prime de risque étant déjà intégrée depuis la chute du gouvernement Barnier”, a poursuivi l’analyste.L’attention des investisseurs était tournée vers la dette publique française, qui représente près de 114% du PIB, soit la troisième plus importante de la zone euro derrière la Grèce et l’Italie.Le plan d’économies budgétaires défendu par le Premier ministre prévoit 44 milliards d’euros d’économies en 2026, mais il est rejeté par ses opposants politiques comme par l’opinion.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt français à échéance dix ans évoluait vendredi à 3,51%, contre 2,72% pour son équivalent allemand, considéré comme la référence en zone euro, la première puissance économique du Vieux Continent étant la mieux perçue par les agences de notation.Les investisseurs attachent également une attention particulière à la comparaison entre le taux français et celui de l’Italie, longtemps vue comme la lanterne rouge de la zone euro. Le taux italien s’établissait à 3,58%. La prochaine révision de la notation de la qualité du crédit de la France interviendra rapidement après le vote de confiance, “par l’agence Fitch Ratings le 12 septembre, et ce sera plus tard au tour de S&P en novembre”, a noté Eymane Cherfa. “C’est toutefois davantage un sujet politique qu’un véritable sujet de dette, dans la mesure ou il n’y a pas de risque sur la solvabilité de la dette française”, a précisé l’analyste.Le luxe se démarqueA l’issue de la semaine sur le CAC 40, seules les actions de Kering et LVMH affichent des progressions.Depuis lundi, Kering a gagné 2,39% et LVMH 1,82%. “Les valeurs du luxe ont bien performé parce que ce sont des acteurs internationaux avec un chiffre d’affaires très peu exposé à la France”, a expliqué l’analyste de Myria AM.

Vote de confiance: quand le “boomer” François Bayrou présente sa carte jeunes

La dette, un conflit de générations ? En invoquant les “jeunes” comme les principales victimes de l’endettement, à qui il a opposé le “confort” des “boomers”, François Bayrou tente une nouvelle carte face à l’opinion. Une expression du Premier ministre, mardi soir sur TF1, a créé une sorte de débat dans le débat. Plaidant que les “premières victimes” de l’endettement sont “les plus jeunes” qui “devront payer la dette toute leur vie”, M. Bayrou a ajouté: “Vous ne trouvez pas ça génial, tout ça pour le confort de certains partis politiques et pour le confort des boomers ?”S’en est suivie une série de débats sur les antennes de radio et de télévision autour de la notion de “boomers”, dans laquelle s’est inclus M. Bayrou, la définissant comme la génération “née entre 1945 et 1965″ (lui est né en 1951).Celle de l’après-Seconde Guerre mondiale, qui a connu le plein-emploi et l’expansion économique de la reconstruction, jusqu’aux chocs pétroliers des années 1970. Époque à partir de laquelle le chômage a pris une pente ascendante et la France a commencé à présenter des budgets en déficit.Un argument qui a suscité un certain scepticisme, voire une désapprobation dans la classe politique et au-delà.”Je ne crois pas que la meilleure des méthodes soit d’opposer les actifs et les inactifs et les générations”, a réagi sur BFMTV Arnaud Péricard, le maire (Horizons) de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).Quelque 11% des retraités vivent en dessous du seuil de pauvreté, a de son côté fait valoir la secrétaire nationale de la CFDT, Marylise Léon.Mais le chef du gouvernement persiste. “J’ai reçu énormément de messages de jeunes qui disaient: +Pour la première fois, on a parlé de nous+. Les générations du baby-boom, qui ont beaucoup fait marcher le pays, ne peuvent pas se désintéresser de la situation qui est faite aux jeunes Français”, a insisté M. Bayrou depuis la foire de Châlons-en-Champagne (Marne). Et “les jeunes ont bien le droit d’être respectés et soutenus au lieu d’être constamment ignorés et alourdis par des engagements qu’on a pris en leur nom sans leur demander leur avis”, a-t-il insisté.- “Esclavage” -“La dette c’est l’esclavage des plus jeunes”, a martelé le Premier ministre en sursis, observant, comme pour mieux le souhaiter, que les “jeunes” ont “des instruments, les réseaux sociaux” pour “faire pression sur les appareils politiques”.La question de la contribution des boomers, dont la plupart sont aujourd’hui retraités, agite régulièrement le débat politique. Le président Emmanuel Macron l’a lui-même expérimenté en début de mandat: la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) sur les retraités les plus aisés, ce afin de “favoriser le travail”, a été fortement critiquée, jusqu’à son amenuisement au moment de la crise des gilets jaunes.Le sujet a occupé une partie du conclave sur la réforme des retraites. “Le discours qui monte, c’est: +Vous avez eu l’âge d’or, vous avez profité, vous n’avez pas eu de chômage (…) vous avez eu l’ascenseur social, vous avez cramé la planète, et maintenant, on se retrouve avec la dette”. Mais “il y a quand même des personnes qui ont de toutes petites pensions”, expliquait alors un participant.Chez les politiques, le sujet est considéré comme explosif. De nombreux partis, dont Les Républicains et le Rassemblement national, défendent ce segment de la population, le plus assidu dans l’isoloir.”A partir du moment où les retraités sont ceux qui votent le plus et qu’ils sont de plus en plus nombreux, un certain nombre de propositions sont des suicides et personne ne va les faire”, expliquait il y a quelques mois un élu du bloc central.François Bayrou, dont le bail à Matignon est sévèrement compromis par sa décision de solliciter la confiance de l’Assemblée nationale sur le constat de l’endettement et le niveau de réponse à apporter dans le budget 2026, s’affranchirait-il de ce tabou électoral ? “Il reste dix jours pour convaincre, et dix jours, c’est très long”, a-t-il dit vendredi depuis Châlons.