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Immobilier: la reprise est engagée mais reste fragile, selon les réseaux d’agences

Le marché de l’immobilier a renoué en 2025 avec la reprise des transactions après deux années de chute, mais cette embellie est moins forte que prévu et reste conditionnée à une situation politique jugée imprévisible, selon les analyses mardi des réseaux d’agences immobilières.Après un rebond des ventes entre fin 2024 et début 2025, le printemps a marqué le pas en raison d’une augmentation non prévue des taux d’intérêt, a expliqué lors d’une conférence de presse Thomas Lefebvre, vice-président chargé des données chez SeLoger/Meilleurs Agents, qui table sur une hausse de 8,2% des transactions en 2025, à 925.000, soit moins qu’attendu.Signe positif, les prix, qui déclinaient depuis début 2020, ont arrêté de baisser, notamment à Paris. “Tout cela est très positif et c’est évidemment dû à la baisse des taux. C’est le moment d’acheter”, a commenté de son côté Eric Allouche, directeur exécutif du groupe Era Immobilier.La décision du Premier ministre François Bayrou d’engager la responsabilité de son gouvernement le 8 septembre laisse toutefois sceptiques les professionnels du secteur.”L’instabilité politique actuelle est de nature à freiner ou à faire régresser la reprise, compte tenu du fait que les Français n’aiment pas l’incertitude”, a souligné Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).Même constat pour Charles Marinakis, président de Century 21 France. “On recommençait à voir s’aligner les planètes et là, patatras”, regrette-t-il, même s’il note que les banques françaises sont très enclines à accorder des crédits.”Ce qui bloque les marchés, c’est soit les prix, soit les crédits. Les prix ont été bien maîtrisés depuis deux ans. Ce qui pourrait nous faire replonger, ce sont les taux de crédit si les aléas politiques ont pour conséquence de faire monter l’inflation”, complète-t-il.Orpi, qui enregistre une croissance à deux chiffres des compromis de vente depuis janvier (+14%), relève toutefois des “disparités notables selon les marchés et les territoires”.  “Jusqu’à fin août, le marché immobilier semble reprendre. Cette rentrée et les annonces gouvernementales seront décisives”, prévient Guillaume Martinaud, président de la coopérative Orpi.Le marché locatif, corrélé à celui des ventes, est toujours fortement sous tension, même si la hausse des loyers a fortement ralenti depuis fin 2024 (+1,5% contre +4,2% l’an dernier), selon SeLoger.”Beaucoup de propriétaires bailleurs se sont retirés de l’investissement immobilier”, remarque Olivier Descamps, directeur général d’IAD France, qui signale des “campings remplis d’étudiants” faute d’avoir réussi à se loger.Pour 2026, les tensions géopolitiques mondiales pourraient aussi peser sur la reprise.”L’inflation étant maîtrisée, la Banque centrale européenne n’a plus de raison d’assouplir sa politique monétaire”, analyse Thomas Lefebvre, qui table toutefois sur un “déblocage progressif du marché” et 960.000 transactions l’an prochain. 

Inquiétudes sur l’avenir des manuels scolaires en Ile-de-France

Ecrivains, éditeurs et nombre d’enseignants redoutent une disparition progressive des manuels scolaires en Ile-de-France au profit de cours numériques agrégés sur une plateforme unique, une accusation rejetée par la région dirigée par Valérie Pécresse.Plus de 500 signataires s’alarment dans une tribune publiée mardi par Le Monde d’un remplacement des manuels scolaires en format papier ou numérique par des cours en ligne accessibles sur une plateforme unique, Pearltrees.C’est l’école “du scroll”, “un puzzle éclaté où chaque élève est livré à lui-même”, argumente la pétition, décriant l’absence de consultation des enseignants, parents et élèves.”Nous ne sommes ni nostalgiques, ni technophobes. Mais nous affirmons que l’éradication du manuel scolaire comme repère partagé est une erreur”, précisent les signataires, parmi lesquels les écrivains Aurélie Valognes et Sorj Chalandon ou l’animateur Stéphane Bern.Leur mobilisation fait suite à l’annonce par la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (LR) la semaine dernière d’un doublement du nombre de manuels numériques dit “libres”, conçus par des responsables académiques franciliens. Ils sont désormais 50 à être accessibles gratuitement via Pearltrees.Mme Pécresse avait affirmé, lors de sa conférence de presse de rentrée, que “deux tiers des enseignants” étaient “aujourd’hui utilisateurs de manuels libres”.”Trois-quarts des manuels offerts par la région ne sont pas ouverts par les élèves”, avait-elle aussi fait valoir.Elle a rappelé que le choix avait été donné en 2019 aux établissements de garder le papier, ou de passer au “tout numérique”, à la faveur d’un changement des programmes qui impliquait l’achat de nouveaux manuels. Les moitié des établissements avaient alors choisi de garder des manuels scolaires papier – tout en ayant accès aux manuels libres sur Pearltrees.”Nous ne sommes pas dans la démarche d’aller vers le tout numérique”, assure à l’AFP le vice-président de la région en charge des lycées, James Chéron.- Les élèves partagés  -Mais une fois le choix du numérique acté, plus de retour en arrière possible pour les établissements avant le prochain renouvellement des programmes.En outre, pour cette nouvelle année scolaire, même les lycées franciliens qui n’ont pas fait le choix du tout numérique n’ont pas reçu de dotation de la région pour acheter de nouveaux manuels.”Seuls les manuels numériques seront financés et encore de manière très imparfaite”, déplore Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat du secondaire. Le groupe d’opposition communiste et écologiste d’Ile-de-France a fait part de ses craintes quant à une “remise en cause de la liberté pédagogique”, affirmant que “le cahier des charges du marché public relatif à cette plateforme permet à la région et à son prestataire Pearltrees d’en contrôler les contenus en s’octroyant le pouvoir de retirer un contenu”.Patrice Lamothe, PDG de Pearltrees, soutient à l’inverse que les manuels disponibles sur sa plateforme “ne sont pas seulement granulaires mais peuvent être réorganisés en parcours, à l’infini” selon les souhaits pédagogiques des enseignants.Joint par l’AFP, il dit “comprendre les craintes des éditeurs dont l’industrie est en mutation” et face aux pressions générées par le passage au numérique pour “baisser leurs prix”.Caroline Maitrot, fondatrice de Nomad Education, une autre plateforme de cours en ligne, pointe aussi une tentative des éditeurs de livres scolaires de maintenir une “position dominante” au lieu de s’adapter aux usages numériques des élèves.Sophie Venetitay épingle des contradictions entre une volonté de réduire le temps d’écran des élèves mise en avant par l’Education nationale, et le déploiement d’outils dématérialisés.Le ministère de l’Education n’a pas répondu à la question de savoir si ces manuels numériques libres étaient promus également dans d’autres régions.Les élèves, eux, sont partagés. Lila, en première, dit à l’AFP préfèrer les manuels papier aux versions numériques, mais les juge un peu vieillots et se tourne fréquemment vers des professeurs youtubers.Un élève qui entre en terminale à Vincennes étudie de son côté dans un lycée passé aux manuels numériques, mais ne les a jamais utilisés l’an dernier: trop compliqués à trouver.Sybille, en terminale à Paris, trouve pour sa part que les livres numériques allègent les sacs … et qu’on ne risque pas de les oublier.

La Bourse de Paris termine en baisse, freinée par une hausse des taux

La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,70% mardi, freinée par une hausse des taux d’emprunt de la France à long terme sur les marchés financiers, sur fond d’instabilité politique.L’indice vedette CAC 40 a reculé de 53,65 points et s’est établi à 7.654,25 points à la clôture. Lundi, la Bourse de Paris avait terminé à l’équilibre, prenant 4 points (+0,05%).”Aujourd’hui il y a une remontée des taux globale, mais c’est aussi très saisonnier parce qu’en septembre, traditionnellement, les émissions de dettes souveraines reprennent”, explique Marine Mazet, stratégiste taux chez Nomura. Le rendement de l’emprunt français à échéance 30 ans a dépassé 4,50% mardi, une première depuis 2011. Son équivalent à échéance dix ans évoluait aussi en hausse, à 3,58%, contre 3,53% à la clôture la veille.Selon des données compilées par l’agence Bloomberg, le marché de la dette européenne s’achemine vers une séance comptant 49,6 milliards d’euros de dette émise, un record sur une journée.Sur cette somme, du côté de la dette souveraine, donc émise par des Etats, “il y a 18 milliards d’euros de dette italienne et le Royaume-Uni a émis pour 14 milliards de livres sterling”, détaille Marine Mazet. Plusieurs thèmes s’inscrivent en toile de fond de cette séance animée sur le marché obligataire, dont la question du budget.Le Premier ministre François Bayrou se soumettra lundi à un vote de confiance devant les députés, qui semble toutefois perdu d’avance. L’instabilité politique du pays le laisse dépourvu de budget, alors que la dette publique française représente près de 114% du PIB, la troisième plus importante de la zone euro derrière la Grèce et l’Italie.La gauche et l’extrême droite, ainsi que certains Républicains, rejettent en bloc le projet de budget pour 2026 poussé par Bayrou, qui prévoit notamment un effort de 44 milliards d’euros.Kering et LVMH se démarquentLes géants du luxe LVMH (+1,85% à 513,00 euros) et Kering (+3,83% à 238,60 euros) ont bénéficié d’une recommandation positive de la banque HSBC sur leurs titres, poussant les investisseurs à l’achat.

Draguignan: 4 ans de prison pour avoir fraudé 62 millions d’euros à l’Urssaf

Le tribunal correctionnel de Draguignan (Var) a condamné mardi le dirigeant d’un groupe d’intérim à quatre ans de prison et 100.000 euros d’amende pour une fraude généralisée ayant soustrait 62 millions d’euros aux organismes sociaux, a annoncé le parquet dans un communiqué.La directrice financière du groupe a été condamnée à deux ans de prison et 20.000 euros d’amende, tandis que le groupe Forum Interim et ses 15 agences ont chacun écopé d’amendes dont le total atteint plus de 1,6 million d’euros.Pendant plusieurs années, des salariés du bâtiment engagés en intérim, tous de nationalité étrangère, ont perçu des indemnités excessives, comme par exemple des indemnités de grand déplacement alors qu’ils étaient logés et véhiculés par l’entreprise.Ce procédé fréquent permet de limiter sur la fiche de paie la part de rémunération assujettie aux cotisations sociales. Dans cette affaire, le manque à gagner pour l’Urssaf, qui perçoit les cotisations, s’est élevé à 62 millions d’euros, sans compter les rappels et majorations.L’enquête, menée par les gendarmes et des inspecteurs de l’Urssaf, a duré près de deux ans et nécessité 120 auditions. Mais elle a permis d’identifier les responsables de la fraude et de localiser le patrimoine du dirigeant, dissimulé dans des sociétés en France, au Luxembourg et en Espagne.Les enquêteurs ont saisi pour plus de deux millions d’euros de biens immobiliers, véhicules, meubles et objets de luxe.Le groupe, le directeur et sa directrice financière, condamnés pour travail dissimulé, doivent indemniser l’Urssaf à hauteur de plus de 62 millions d’euros.En mars, la ministre du Travail Catherine Vautrin avait annoncé que la détection par l’Urssaf de la fraude aux cotisations sociales avait augmenté de 33% en 2024, pour atteindre 1,6 milliard d’euros.

Les Bourses européennes terminent en baisse

Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi, à l’issue d’une séance marquée par une remontée des taux d’emprunt sur le marché obligataire, qui a pesé sur les actifs jugés risqués, comme les actions.L’indice vedette de la Bourse de Francfort, le Dax, a chuté de 2,29%, mais reste sur un gain annuel proche de 18%. La Bourse de Paris a quant à elle reculé de 0,70% et Londres de 0,87%.

En réponse à la crise du logement, le Royaume-Uni construit de nouvelles villes

La ville nouvelle de Northstowe, en Angleterre, prend peu à peu forme : d’ici à 20 ans, elle devrait compter 30.000 habitants, dix fois plus qu’aujourd’hui. Un modèle pour l’ambitieux projet du gouvernement visant à répondre à la pénurie de logements au Royaume-Uni.Le Premier ministre travailliste Keir Starmer, élu en juillet 2024, a promis un million et demi de nouveaux logements d’ici à 2029.La plupart seront construits en étendant des développements urbains existants mais il s’est également engagé à commencer à travailler sur la “prochaine génération” de villes nouvelles au Royaume-Uni.L’action du gouvernement travailliste réformateur de Clement Attlee (1945-1951), qui a notamment mis en place le NHS, le système public de santé, est une source d’inspiration. Il a ouvert la voie à la construction dans les années 1960 de ce qui est sans doute la ville nouvelle la plus célèbre du Royaume-Uni : Milton Keynes, au nord de Londres, qui compte actuellement plus de 250.000 habitants et dont le modèle est souvent critiqué. Lorsque Milton Keynes a été bâtie, la voiture était reine et l’avenir du shopping était pensé à l’intérieur d’immenses centres commerciaux.Aujourd’hui, les urbanistes accordent davantage d’importance à la biodiversité, note Katja Stille, de l’agence Tibbalds chargée de l’aménagement de Northstowe, dans le centre de l’Angleterre.”Le monde est très différent de (celui de) cette époque”, souligne-t-elle auprès de l’AFP.Avec ses espaces verts, ses pistes cyclables, ses lacs et ses connexions de transport, Northstowe, à une vingtaine de kilomètres de Cambridge, se présente comme une cité nouvelle “saine” engendrant de “faibles émissions de carbone”.Le site, qui est en cours de développement sur une ancienne caserne de la Royal Air Force, a accueilli ses premiers résidents en 2017. Environ 1.600 logements sont désormais occupés. Une fois achevée, la ville en comptera 10.000 ainsi que huit écoles.- “Un défi” -“Je suis vraiment enthousiaste pour l’avenir”, dit Jason Benedicic, un consultant en informatique devenu maire de Northstowe cette année, vantant notamment l’esprit de communauté qui y règne.Ce quadragénaire a emménagé en 2020 avec sa conjointe et leur enfant dans cette ville, plus abordable que Cambridge.A Northstowe, il n’y a actuellement ni magasin ni cabinet médical. Mais le projet est de transformer un champ en “un centre ville vivant”. “Ce serait bien d’avoir un coiffeur”, juge Jason Benedicic.Stephen Brewer, 68 ans, gère le Tap and Social, le seul café-bar local, qui a ouvert en avril 2024.Il est fier d’être un pionnier mais ne serait pas opposé à un peu de concurrence. “Cela ne nous fait pas peur”, dit-il. Le Royaume-Uni est confronté, depuis des années, à une grave crise immobilière : l’offre ne parvient pas à répondre à la demande, l’espérance de vie et l’immigration augmentant. En raison des prix qui ont grimpé en flèche et du manque de logements abordables, devenir propriétaire est hors de portée pour de nombreux jeunes.Environ 354.000 personnes sont sans domicile en Angleterre -qui compte 58 millions d’habitants-, selon l’organisation caritative Shelter England.Keir Starmer vise la construction de 300.000 logements par an pendant son mandat, un rythme bien supérieur à celui qui a été atteint ces dernières années. Il a assuré qu’il réviserait les lois d’urbanisme pour faciliter le contournement des réglementations environnementales et la construction de davantage de logements.Mais des questions subsistent sur la disponibilité des terrains, des matériaux de construction ainsi que sur le nombre des travailleurs ayant les compétences nécessaires. Il s’agit d'”un objectif ambitieux et d’un défi”, pour Tim Wray, le directeur du développement de la société Keepmoat, qui construit 300 logements à Northstowe.Un groupe de travail gouvernemental examine plus de 100 sites à travers l’Angleterre pour y bâtir les prochaines villes nouvelles. Elles pourraient chacune accueillir  10.000 logements. Ce groupe doit prochainement en annoncer les emplacements. Il s’agira de lieux “bien conçus, beaux, avec des logements abordables, des cabinets médicaux, des écoles et des transports publics, où les gens voudront vivre”, a promis le gouvernement.

Wall Street ouvre en berne, plombée par le retour des incertitudes commerciales

La Bourse de New York a ouvert en net recul mardi, s’inquiétant de l’instabilité de la politique douanière américaine après un jugement sur les droits de douane, des craintes minant également les obligations d’Etat.Au lendemain d’un jour férié à Wall Stret, le Dow Jones perdait dans les premiers échanges 0,98%, l’indice Nasdaq 1,72% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 1,30%.

La livre chute face au dollar après un sommet des taux d’emprunt britanniques

La livre sterling chute mardi après le pic atteint par le taux d’emprunt obligataire à 30 ans du Royaume-Uni, au plus haut depuis 1998, reflétant les inquiétudes pour l’économie du pays et ses finances publiques à l’approche du budget d’automne.Ce nouveau record pour les taux des bons du Trésor britannique à long terme, à 5,693%, accroît un peu plus la pression sur le gouvernement travailliste, qui peine à relancer l’activité économique, après avoir annoncé l’an passé d’importantes hausses d’impôts et des coupes drastiques dans les finances publiques.Après plusieurs revirements du gouvernement ces derniers mois sur certaines de ces coupes budgétaires, sous pression de sa propre majorité, les comptes publics sont de nouveaux très serrés.Alors que la ministre des Finances britannique Rachel Reeves s’est engagée à les équilibrer, les Britanniques s’attendent à de nouvelles hausses d’impôts lors de la présentation du budget d’automne le mois prochain.”Cette évolution du marché témoigne du manque de confiance des investisseurs dans le respect par le Trésor de ses règles d’emprunt”, estime Neil Wilson, analyste chez Saxobank — d’autant qu’elle intervient au lendemain du mini-remaniement qui voit passer une personnalité clef du ministère des Finances à Downing Street.Vers 10H30 GMT (12H30 à Paris), la devise britannique perdait 1,16% face au billet vert, à 1,3387 dollar.Cette “faiblesse de la livre reflète le sentiment que la Banque d’Angleterre pourrait intervenir en procédant à de nouvelles baisses de taux” pour soutenir l’économie britannique, précise Joshua Mahony, analyste chez Scope Markets.Les taux d’emprunt à 30 ans de l’Etat britannique avaient déjà retrouvé plusieurs fois depuis le début de l’année leurs niveaux de 1998 avant de redescendre un peu.Les obligations d’État sont également sous pression aux Etats-Unis et ailleurs en Europe, où les rendements de la dette allemande et de la dette française à échéance 30 ans évoluent autour de leurs plus hauts niveaux depuis la crise de la zone euro en 2011.D’autres devises se trouvent également en difficulté mardi contre le dollar. “Les investisseurs évaluent tous les risques politiques des deux côtés de l’Atlantique” et se “tournent vers les valeurs refuges”, estime Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB, interrogée par l’AFP.L’euro est ainsi miné par l’approche du vote de confiance du Premier ministre français François Bayrou le 8 septembre à l’Assemblée nationale, qui devrait probablement se solder par la chute de son gouvernement.Aux Etats-Unis, la justice américaine doit encore statuer sur le sort de la gouverneure de Réserve fédérale (Fed) Lisa Cook que Donald Trump veut révoquer.Malgré cette menace à l’indépendance de la banque centrale américaine, selon l’analyste de XTB, “le dollar demeure le meilleur allié des investisseurs dans ce contexte, car il reste l’actif le plus liquide”.L’or a également atteint un nouveau record dans la nuit, à 3.508,73 dollars l’once.Monnaie également généralement considérée comme une valeur refuge, le yen est délaissé par le marché mardi, en raison du “niveau élevé de la dette publique, conjugué aux troubles politiques” au Japon, après la démission d’un membre clé du parti au pouvoir, note Mme Brooks.     Cours de mardi   Cours de lundi   ———————————-            10H30 GMT  21H00 GMTEUR/USD    1,1628     1,1711EUR/JPY    172,88     172,36EUR/CHF    0,9364     0,9374EUR/GBP    0,8686     0,8645USD/JPY    148,68     147,18USD/CHF    0,8053     0,8005GBP/USD    1,3387     1,3545

La Bourse de Paris prudente, le taux de la dette française à 30 ans grimpe

La Bourse de Paris restait atone mardi en attendant le retour des investisseurs américains au lendemain d’un jour férié, l’attention du marché se portant sur le rendement de la dette à échéance 30 ans, au plus haut depuis 2011.Vers 10H15 heure de Paris, le CAC 40, l’indice vedette de la place parisienne, restait stable, à +0,02%, soit +1,38 point, pour s’établir à 7.709,28 points. Lundi, la Bourse de Paris avait terminé à l’équilibre, prenant 0,05% pour s’établir à 7.707,90 points.”Les acteurs du marché attendent (…) avec impatience l’ouverture des marchés américains”, commente Andreas Lipkow, analyste indépendant. “En raison des jours fériés, le marché européen des actions a dû se passer des impulsions commerciales des marchés boursiers américains”.Les investisseurs gardent un oeil sur la situation politique française. Le Premier ministre François Bayrou a entamé lundi une série de consultations politiques, a priori vaines, à une semaine du vote de confiance à l’Assemblée nationale qui devrait sceller le sort de son gouvernement.”Le CAC 40 reste vulnérable (…) aux inquiétudes budgétaires”, estime Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.”Cela dit, les tensions budgétaires en France ne sont pas considérées comme contagieuses pour l’instant” sur les marchés d’actions, relève l’analyste.- La dette française au coeur de l’attention -L’attention des investisseurs se porte sur la dette française, en particulier l’échéance à 30 ans, dont le rendement a dépassé les 4,50% mardi matin, une première depuis 2011.Pour Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM interrogé par l’AFP, il s’agit là d’un “un signe très négatif de défiance” des investisseurs sur la France: la dette à échéance 30 ans est considérée comme un baromètre de la confiance du marché à moyen-long terme auprès de ses investisseurs, comme par exemple des caisses de retraite.”Le catalyseur immédiat est le vote de confiance” à l’Assemblée nationale française, “prévu pour le lundi 8 septembre”, note Jim Reid, économiste chez Deutsche Bank.”Les investisseurs craignent qu’une nouvelle paralysie politique ne rende le resserrement budgétaire plus difficile, ce qui est inquiétant compte tenu du niveau actuel du déficit français”, explique l’économiste.En Allemagne également, le rendement de la dette à 30 ans se situe autour de son plus haut niveau depuis la crise de la zone euro en 2011. Au Royaume-Uni, le taux d’emprunt britannique à 30 ans évoluait quant à lui à son plus haut niveau depuis 1998, à 5,69%.- Le luxe heureux -Les géants du luxe LVMH (3,65% à 522,10 euros) et Kering (+3,74% à 238,40 euros) bénéficiaient mardi d’une recommandation positive de la banque HSBC, poussant les investisseurs à l’achat.

L’action Nestlé chute après un nouveau changement abrupt à la tête du groupe.

L’action du géant suisse de l’alimentation Nestlé chute mardi en Bourse après le  licenciement de son directeur général à l’issue d’une enquête interne sur une relation amoureuse avec une subordonnée, marquant un nouveau changement abrupt à la tête de l’entreprise.Dans un communiqué publié lundi soir, Nestlé a annoncé le licenciement “avec effet immédiat” du Français Laurent Freixe, qui avait repris les commandes du groupe il y a tout juste un an, et son remplacement par Philipp Navratil, le patron de Nespresso. A 08H10 GMT, l’action Nestlé perdait 1,81% à 74,12 francs suisses, pesant sur le SMI, l’indice de référence de la Bourse suisse en baisse de 0,43%.”La saga Nestlé continue”, a réagi Jean-Philippe Bertschy, analyste chez Vontobel, dans un commentaire boursier. Selon lui, “une des premières priorités” du nouveau directeur général va être de “sortir Nestlé de l’actuel cycle de gros titres négatifs”. Le groupe, secoué par un scandale autour de ses eaux en bouteilles qui avait débuté en France, a indiqué que le licenciement de M. Freixe fait suite à une enquête ordonnée par le conseil d’administration “concernant une relation amoureuse non déclarée avec une subordonnée directe”, “ce qui constitue une infraction au code de conduite professionnelle de Nestlé”, précise le communiqué. Ce changement intervient un an seulement après son entrée en fonction, en septembre 2024, à la suite de la brusque éviction de son prédécesseur, l’Allemand Mark Schneider. Considéré comme un vétéran de l’entreprise, M. Freixe, 63 ans, s’était alors vu confier la mission de relancer des ventes qui s’étaient étiolées face à la vague d’inflation. Ce nouveau changement de directeur général “pourrait conduire à une incertitude paralysante”, juge Patrik Schwendimann, analyste à la Banque cantonale de Zurich. Mais “dans un scénario positif”, cela pourrait aussi “accélérer” le retour en force de Nestlé, Philipp Navratil apparaissant comme un “bon compromis” entre ses deux prédecesseurs, selon lui.Mark Schneider, qui avait mis l’accent sur les nouvelles tendances de consommation, avait été recruté en dehors du groupe pour apporter “une bouffée d’air frais de l’extérieur” alors que le choix de Laurent Freixe avait marqué un retour “aux recettes éprouvées de Nestlé”, a rappelé l’analyste dans une note de marché. M. Navratil pourrait, lui, “apporter une bouffée d’air frais de l’intérieur”, d’après M. Schwendimann. De nationalité suisse et autrichienne, M. Navratril, 49 ans, est entré chez Nestlé en 2001 en tant qu’auditeur, puis a s’était vu confier différents postes en Amérique centrale. En 2013, il avait pris la tête des activités de café et boissons de Nestlé au Mexique, avant de rejoindre en 2020 les activités de café à l’échelle du groupe. En 2024, il avait été promu à la tête de Nespresso.