Test

Wall Street termine en baisse après des données économiques moroses

La Bourse de New York a terminé en baisse lundi, minée par une activité manufacturière qui continue de se contracter aux Etats-Unis, sur fond de faiblesses dans plusieurs secteurs phares.Le Dow Jones a perdu 0,90%, l’indice Nasdaq a reculé de 0,38% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,53%.”On observe des prises de bénéfices après le fort rebond de la semaine dernière”, explique Patrick O’Hare, de Briefing.com.”Le marché a dû digérer une mauvaise surprise”, à savoir “un rapport sur l’activité manufacturière plus faible que prévu”, ajoute auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial.Publié lundi, l’indice basé sur les réponses d’un panel d’entreprises s’est établi à 48,2%, marquant le neuvième mois de contraction de l’activité à la suite (50 étant la limite entre contraction et expansion).C’est moins que ce que pronostiquaient les analystes, selon le consensus publié par MarketWatch.”Les fabricants affirment que les droits de douane” de l’administration américaine “constituent un frein pour leur secteur”, relève Bill Adams, de Comerica Bank.”Le secteur manufacturier devrait se trouver dans une position plus solide à mesure que (…) la demande mondiale reprend, dans un contexte de légère baisse des taux d’intérêt (aux Etats-Unis, ndlr) et d’un dollar plus faible”, estime toutefois Oren Klachkin, de Nationwide.La probabilité attribuée par les opérateurs à une baisse de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) à l’issue de sa prochaine réunion, les 9 et 10 décembre, reste autour de 85%.Toujours côté indicateurs, les acteurs du marché attendent désormais le rapport mensuel sur les créations d’emplois dans le secteur privé pour novembre, publié mercredi.Vendredi, ils surveilleront l’indice des prix à la consommation PCE pour le mois de septembre, décalé à cause de la paralysie budgétaire (“shutdown”) de 43 jours aux Etats-Unis.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se tendait nettement vers 21H10 GMT, à 4,09%, contre 4,01% à la clôture vendredi.A la cote, les valeurs associées au secteur des cryptomonnaies ont franchement pâti de la glissade du bitcoin, à l’image des plateformes d’échange Coinbase (-4,76%) et Robinhood (-4,09%) ou du “mineur” (créateur de monnaie numérique) Riot Platforms (-4,03%).La séance a aussi été marquée par “la faiblesse des actions à très forte capitalisation”, constate Patrick O’Hare, comme Meta (-1,08%), Alphabet (-1,65%) ou Broadcom (-4,19%).Plusieurs sociétés pharmaceutiques spécialisées dans les vaccins ont aussi reculé après la fuite d’un document attribué à un haut responsable américain et appelant à réviser le processus d’approbation des vaccins aux Etats-Unis.Le laboratoire Moderna, à l’origine de l’un des premiers vaccins contre le Covid-19, a chuté de 7,01% à 24,16 dollars. La société BioNTech a perdu 5,58%, tandis que Novavax a chuté de 5,11%.Après une ouverture en baisse, le géant des puces Nvidia a finalement terminé dans le vert (+1,65% à 179,92 dollars). Le groupe a annoncé lundi l’achat pour 2 milliards de dollars d’actions de Synopsys, spécialisé dans le développement de logiciels pour l’industrie des semi-conducteurs.Cette transaction s’inscrit dans le cadre d’un partenariat stratégique visant à accélérer le développement de systèmes dans les domaines de l’informatique et de l’intelligence artificielle (IA).

Pour sauver Brandt, fleuron industriel français, l’Etat en soutien d’un projet de coopérative

“48 heures” pour sauver un fleuron du Made in France: l’Etat s’est dit “prêt” lundi à apporter cinq millions d’euros dans un projet de reprise en Scop du groupe d’électroménager Brandt, dont l’avenir est incertain depuis son placement en redressement judiciaire.Quelque 300 emplois, sur les près de 700 que compte le groupe en France, pourraient être sauvés grâce à ce projet, a indiqué le ministre délégué chargé de l’Industrie Sébastien Martin, deux jours avant une audience décisive devant le tribunal des activités économiques de Nanterre mercredi.”Soit on pense qu’on va pouvoir garder tout le monde, mais il n’y a pas d’avenir, soit on est prêt à accepter qu’il y ait un recentrage de la stratégie de l’entreprise”, a ajouté M. Martin, évoquant “48 heures” pour sauver une marque “qui parle à tous les Français”.Ce projet est soutenu par le groupe Revive (dont le patron est Cédric Meston, aussi cofondateur de HappyVore), qui “vient en soutien de la Scop”.Parmi les autres projets déposés, aucun ne propose de sauver les deux usines du groupe Brandt, située près d’Orléans, dans le Loiret, et à Vendôme, dans le Loir-et-Cher, selon des sources concordantes dont des élus locaux.Attachée au fait de conserver ces deux sites industriels, la région Centre-Val de Loire s’est dite “mobilisée”, aux côtés de l’Etat et de la métropole d’Orléans.- “Au bord du gouffre” -“C’est du Made in France, c’est une industrie qu’on empêche de partir à l’autre bout du monde. Ça doit être un combat”, a plaidé le président (PS) de la région, François Bonneau, assurant que sa collectivité mettrait “des moyens financiers”.Ce projet de Scop soutenu par les élus locaux rappelle le cas de la verrerie Duralex, reprise en coopérative en juillet 2024.”On est au bord du gouffre, c’est la seule issue pour sauver des emplois”, a affirmé Cyril Aubert, secrétaire CFTC du comité central social et économique de la marque.Selon lui, près de 20 millions d’euros seraient nécessaires pour relancer l’activité de Brandt, qui ne pourra plus payer les salaires après le 15 décembre.”Il va maintenant falloir convaincre les investisseurs privés d’ici à l’audience”, a-t-il souligné, avant le rendez-vous judiciaire décisif mercredi, qui devrait sceller pour de bon le sort d’une marque “connue par 96%” des consommateurs et placée en redressement judiciaire début octobre.Son avenir est depuis plus qu’incertain et sa production presque à l’arrêt, dans un contexte difficile pour le secteur du gros électroménager.Après une baisse en 2023, ce secteur a connu l’an dernier un nouveau recul (-3,9%), affecté par une crise persistante de l’immobilier.L’achat de ces produits, notamment des appareils de cuisine, est souvent corrélé à l’acquisition d’un bien immobilier ou à un déménagement, selon le dernier bilan du groupement interprofessionnel des fabricants d’appareils et d’équipements ménagers (Gifam).Outre ses deux usines en France, en Centre-Val de Loire, Brandt possède un centre de service après vente (SAV) en région parisienne, à Saint-Ouen-L’Aumône (Val-d’Oise). Son siège social est situé à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).La direction de ce groupe centenaire, qui paraissait pourtant résolument optimiste au lancement de la procédure de redressement, ne souhaite plus s’exprimer avant l’audience.Début octobre, elle semblait encore croire à une issue favorable pour le fabricant des produits Brandt, mais aussi de ceux des marques Vedette, Sauter et De Dietrich. “Il y a plusieurs pistes assez sérieuses à l’étude, qui sont bien engagées”, avait alors assuré un porte-parole du groupe, voyant dans cette procédure un moyen “de donner un coup d’accélérateur à cette recherche”.Brandt appartient depuis 2014 au groupe algérien Cevital, qui réalise 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploie 18.000 salariés, selon des données publiées sur son site internet.

Pour la Cour des comptes, la réponse budgétaire au pic d’inflation de 2022-2023 a creusé le déficit

Contrairement à la majorité des épisodes inflationnistes, le choc de 2022-2023 a creusé le déficit public en raison d’une réponse budgétaire “expansionniste, précoce et massive”, selon une analyse de la Cour des comptes lundi. Pour la première fois depuis l’entrée en vigueur de l’euro en 2002, l’inflation a été supérieure à 5% sur un an entre mars 2022 et septembre 2023.Alors que les effets budgétaires de l’inflation sont “habituellement favorables à court terme” (notamment sur les recettes fiscales), le déficit public de la France s’est creusé à 6,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2021, avant une amélioration en 2022 à 4,7% du PIB, puis une nouvelle dégradation à 5,4% du PIB en 2023. Une situation qui s’explique essentiellement par une importante reprise de la demande combinée à une “congestion des chaînes logistiques” au lendemain de la crise sanitaire, ainsi que par les conséquences de la guerre en Ukraine, notamment d’un choc d’offre sur les prix de l’énergie, détaillent les Sages de la rue Cambon.Le déficit public s’est dégradé de 47 milliards d’euros en 2023, en comparaison avec une situation de référence retenue par Cour des comptes où croissance et inflation auraient poursuivi les tendances observées entre 2013 et 2021.Selon l’institution, cette situation est “presque intégralement imputable” à l’ampleur et à la durée des mesures prises pour faire face à la hausse des prix (38 milliards d’euros en 2022 et 43 milliards d’euros en 2023).”Subventionnement de certains prix, indexation sur l’inflation des prestations sociales, limitation des effets de l’inflation sur l’impôt sur le revenu et hausse des rémunérations des fonctionnaires”, ont permis de “limiter l’inflation ressentie” par les ménages, mais ont bénéficié à l’ensemble de la population sans ciblage sur les “ménages les plus exposés”.La Cour pointe en particulier les “subventions énergétiques”, largement attribuées aux ménages et aux entreprises, “à l’opposé du consensus économique”. Le maintien de certaines mesures énergétiques exceptionnelles ont notamment contribué à poursuivre le creusement du déficit public en 2024, peut-on lire.   Cette réponse française n’était toutefois pas isolée en Europe, relève les auteurs.   Mais la politique budgétaire française s’est “écartée des préconisations” de l’Europe qui recommandait une “+intervention d’urgence+” et des “+mesures exceptionnelles ciblées et limitées dans le temps+”, peut-on lire. 

La justice donne une nouvelle vie au concepteur du coeur artificiel Carmat

La justice a validé lundi l’unique offre de reprise de Carmat, fabricant français de coeur artificiel placé en redressement judiciaire depuis juillet, au terme de plusieurs mois de rebondissements.Le tribunal des affaires économiques de Versailles “ordonne la cession de la SA Carmat au profit de la SAS Carmat”, nouvelle entité privée qui prendra la suite de l’activité comme le proposait le président du conseil d’administration et actionnaire Pierre Bastid dans son offre déposée en novembre. Sur le volet social, “ce seront 39 salariés qui seront licenciés pour motif économique”, l’offre de reprise portant sur 88 des 127 salariés début décembre, selon la décision dont l’AFP a eu copie.Le pronostic vital de la société, qui fabrique des coeurs artificiels pour des patients en attente d’une transplantation cardiaque, était engagé depuis son placement en redressement judiciaire début juillet.Carmat avait fait l’objet en août d’une première offre de reprise présentée par Pierre Bastid, actionnaire à hauteur de 17%, mais celle-ci avait été jugée irrecevable fin septembre, l’homme d’affaires n’ayant pas réussi à temps à mobiliser les fonds pour tenir les engagements de son plan de reprise.Mi-octobre, le tribunal avait accordé un délai supplémentaire. M. Bastid avait été le seul à déposer une nouvelle offre, associé à la holding de la famille Ligresti, Santé Holding, autre actionnaire historique de Carmat.- Douche froide pour les petits porteurs -L’année 2026 sera cruciale pour le nouveau Carmat: “Il faut remettre la machine en marche” après près de 6 mois de mise en veille et “il faut remotiver les fournisseurs”, a indiqué à l’AFP Pierre Bastid. Il va chercher également à obtenir les accords de remboursement par la Sécurité sociale et poursuivre les études pour obtenir un accès au marché américain.A moyen terme, il vise “l’atteinte de l’équilibre économique” à horizon 2030/31, disant envisager à plus long terme de “construire un acteur +medtech+ de la cardiologie en France et pourquoi pas en Europe”.L’entreprise implantée dans des Yvelines avait également suscité l’intérêt d’Alpha Blue Ocean, un family-office installé à Dubaï et aux Bahamas, selon M. Bastid.Du côté des petits porteurs en revanche, c’est “la douche froide” : “nous sommes étonnés que la même équipe” reprenne le flambeau, a déclaré à l’AFP le président de l’association des actionnaires minoritaires de Carmat (Aamidca), Nadir Ressad, qui a évalué à “un million d’euros” les pertes cumulées sur ses investissements depuis l’entrée en Bourse de Carmat en 2010. L’association, qui se sent “lésée”, “n’exclut pas une action en justice” pour défendre ses intérêts, a-t-il ajouté, tout en soulignant que certains de ses 60 membres envisagent malgré tout de “participer à un investissement dans le Carmat 2”, qui ne sera plus cotée en Bourse.Fondée en 2008, Carmat dont le nom combine celui de son inventeur médical Alain Carpentier, chirurgien cardiaque, et de l’entreprise Matra Defense, est l’une des rares sociétés au monde à développer un coeur artificiel entier.Le développement de sa prothèse qui imite la forme et la fonction d’un cœur naturel avait suscité un fort engouement. Tout comme une première implantation réussie en 2013. Mais il aura fallu attendre fin 2020 pour que ce coeur bionique obtienne sa certification européenne, en tant que “pont à la transplantation”, c’est-à-dire pour les patients en insuffisance cardiaque terminale en attente d’une greffe du myocarde. Ce feu vert a permis une première vente en juillet 2021 pour un patient en Italie.L’aventure a ensuite connu plusieurs revers: le décès prématuré du cinquième patient implanté a entraîné la suspension des essais cliniques entre novembre 2016 et mai 2017, suivie de deux autres décès liés à des dysfonctionnements qui ont conduit Carmat à suspendre volontairement les implantations entre fin 2021 et octobre 2022 pour améliorer le dispositif.Au total, 122 patients ont été greffés avec ce coeur artificiel.

Budget de la Sécu: un compromis à portée de main selon les socialistes

Les socialistes, interlocuteurs de premier plan du Premier ministre dans les discussions sur les budgets, ont assuré lundi se rapprocher d’un compromis sur celui de la Sécurité sociale qui revient à l’Assemblée à partir de mardi.Le premier secrétaire du PS Olivier Faure, accompagné par les chefs de file des députés Boris Vallaud et des sénateurs Patrick Kanner, ainsi que de plusieurs autres élus, est ressorti sur une tonalité positive après une heure et demi d’entretien avec Sébastien Lecornu et plusieurs ministres.”Nous pouvons dire que nous progressons, que nous sommes dans une approche qui peut permettre d’aboutir à un compromis” même si “nous n’en sommes pas encore là”, a affirmé M. Faure, seul à s’exprimer à l’issue du rendez-vous. “Nous jugerons en fonction de ce qui nous est présenté in fine”.Le Premier ministre a échangé ensuite avec les responsables du Parti communiste qui n’ont pas souhaité s’exprimer. Il rencontrera les représentants des écologistes mardi à 16H30, et ceux du Rassemblement national mercredi à 17H00, après avoir vu ceux du groupe indépendant Liot et des Républicains la semaine dernière.Il doit voir également cette semaine plusieurs organisations patronale et syndicales (Medef, CFDT, FO), ainsi que des parlementaires sur la défense et l’énergie, thèmes qu’il entend soumettre au débat et au vote du Parlement, pour faciliter l’adhésion au budget de l’Etat.- Majorité “disciplinée” -A cet égard il a prévenu, à l’issue d’une réunion au ministère des Armées avec les parlementaires chargés des questions de défense, que “sans budget”, passer des commandes militaires nouvelles devenait “compliqué”, tout comme la “mise à jour” de la loi de programmation militaire 2024-2030, dans un contexte international où les “risques se cumulent”.”Ceux qui disent que l’absence de budget n’a pas d’impact, mentent”, a-t-il insisté, en redisant qu’il ne souhaitait pas recourir au 49.3, qui permet de faire passer un texte sans vote, et en appelant chaque parlementaire “à la responsabilité”. Il a expliqué aussi que sa majorité n’avait pas “besoin d’être disciplinée” par un 49.3, alors que ses soutiens de la droite et du centre sont divisés et que la petite musique d’un retour de cet outil constitutionnel se fait de plus en plus insistante, au PS comme chez LR.Boris Vallaud a pourtant souligné la “grande dispersion” des groupes parlementaires du socle commun. “Il faut que la responsabilité, elle soit dans tous les camps. Ça ne peut pas être le seul apanage des socialistes”, a souligné M. Faure.De fait, la droite montre peu d’empressement à soutenir le texte: “A l’heure où je vous parle (…) j’ai très envie de ne pas voter ce budget de la Sécurité sociale”, a déclaré le rapporteur général du Budget de l’Etat Philippe Juvin. Et le groupe Horizons hésite entre vote contre et abstention.- Réponses mardi ? -Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) revient à l’Assemblée dans la version transmise par le Sénat, assez éloignée de celle des députés, puisque les sénateurs ont rejeté la suspension de la réforme des retraites, principale condition mise par les socialistes pour ne pas censurer le gouvernement.Le Sénat a aussi écarté la hausse de la CSG sur les revenus du capital, piste de recettes arrachée par les députés socialistes.Un premier vote sur la partie “recettes” est attendu dans la semaine et le vote sur l’ensemble du texte le 9 décembre.Samedi, la commission des Affaires sociales a rejeté le PLFSS, LR votant contre, tandis que le PS s’est abstenu. “On est assez loin d’un accord”, a convenu le président Horizons de la commission, Frédéric Valletoux. Ce vote ne préjuge pas forcément de la suite mais témoigne de l’étroitesse du chemin, avec un PS frileux et surtout un socle commun de plus en plus timoré.Alors que tout indique que LFI et l’alliance RN-UDR voteront contre, il faudrait, pour que ce budget soit adopté, que les groupes de la coalition gouvernementale l’approuvent, et qu’au minimum le PS et les écologistes s’abstiennent. Ou bien que le PS vote pour, alors que les écologistes semblent tentés de voter contre.Outre la suspension de la réforme des retraites, les socialistes ont souhaité notamment lundi que les prestations sociales et les pensions de retraite “ne soient pas gelées” et que le doublement des franchises médicales “ne soient pas appliqué”, selon M. Faure.Le Premier ministre, qui assistera à la séance d’examen du PLFSS mardi après-midi, pourrait leur apporter quelques réponses.

Négociations commerciales: industriels et supermarchés jouent l’apaisement, sur fond d'”inflation modérée”

Jouant la carte de l’apaisement après des années de tensions et de guerre des prix, grande distribution et industrie agroalimentaire démarrent lundi leurs traditionnelles négociations commerciales, aidées par la signature d’une charte et par une “inflation modérée”. D’ici au 1er mars, trois mois de négociations fixeront les prix et les conditions (modalités de livraison, calendrier promotionnel…) auxquelles les grandes surfaces s’approvisionnent auprès des fabricants.  Alors que ces tractations annuelles “se passent mal depuis longtemps”, les parties prenantes ont “là l’occasion unique (…) de faire différemment”, a résumé lundi sur RMC Nicolas Facon, patron de l’Ilec, qui représente les très grandes marques comme Coca-Cola, Ferrero ou Mars.D’un côté figurent des distributeurs en quête de prix compétitifs pour attirer les clients, de l’autre, des industriels invoquant coûts de production et besoins d’investissements. Ces négociations sont régulièrement accusées d’opacité, et de tirer vers le bas les revenus des agriculteurs malgré leur encadrement par la loi Egalim.Elles déterminent in fine les tarifs en rayon des produits de grandes marques (Nutella de Ferrero, Actimel de Danone, bonbons Haribo…), mais pas ceux des marques des supermarchés (Carrefour, Marque Repère, U…), qui pèsent plus du tiers des ventes.Cette année, les discussions ont commencé avant l’heure, début novembre, pour élaborer une charte inédite engageant tous les acteurs, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) et cinq organisations d’industriels (Ania, Ilec, Feef, Pact’Alim, et la Coopération agricole).- “Mieux qu’au Parlement” -La fumée blanche est sortie dimanche, avec la signature d’un document construit autour de trois thèmes: le respect mutuel lors des échanges, une attention particulière portée aux PME et la valorisation des produits frais et de l’origine des produits.”C’est vraiment un symbole et un changement d’état d’esprit”, a commenté M. Facon.”Ca va être mieux qu’au Parlement”, a ironisé Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique d’E.Leclerc.De son côté, l’Ania, qui rassemble syndicats et associations représentatifs des 20.000 entreprises alimentaires de France, se félicite que cette charte s’inscrive “dans la continuité” de ses propositions formulées “dès avril 2025”.Elle “constitue une avancée vers des négociations commerciales plus apaisées et de bonne foi”, estime Karima Kaci, directrice générale de Pact’Alim, qui représente 3.000 PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI) de l’industrie alimentaire.Le traitement différencié pour les PME, dont les négociations avec les distributeurs devront être bouclées avant le 15 janvier, a été particulièrement salué.”Ça veut dire des négociations plus rapides” qui permettent “de se concentrer sur le développement de l’activité”, résume Léonard Prunier, de la Feef, qui représente 22.000 PME et ETI.Le ministre du Commerce, Serge Papin, qui a initié la charte avec son homologue de l’Agriculture, Annie Genevard, a rappelé lundi qu’il était “très attaché” à un “accord pour les PME”. – “Clauses de revoyure” -Mais ce document, non contraignant, résistera-t-il à la guerre des prix? En 2025, les industriels de l’agroalimentaire ont obtenu 1,5% de hausse moyenne des prix alors qu’ils demandaient 5,7% en moyenne.Dominique Schelcher, le patron de Coopérative U, a dit redouter “des exigences très fortes des multinationales” face aux “postures beaucoup plus raisonnables des PME”, comme ce fut le cas dernièrement, selon lui, pour la négociation sur les chocolats de Pâques 2026.”L’enjeu principal pour les PME et ETI” sera de maintenir la hausse des tarifs au niveau de celle de la matière première agricole, prévient Karima Kaci.S’il est “trop tôt” pour chiffrer les demandes des industriels, “on est revenu à une inflation qui est très, très modérée”, selon M. Facon.Le lancement prochain, par le Sénat, d’une commission d’enquête sur les marges de la grande distribution, à l’initiative des Ecologistes, pourrait aussi parasiter le processus.Autre sujet de crispation, celui des centrales d’achat européennes, accusées de contourner la législation française quand les distributeurs rétorquent vouloir peser face aux multinationales.Carrefour, Coopérative U et la coopérative allemande RTG ont lancé officiellement lundi leur alliance à l’achat, Concordis Trading, depuis Bruxelles.Concernant la charte, “des clauses de revoyure” sont prévues durant les “trois mois à venir”, a assuré Judith Jiguet, déléguée générale de la FCD.

La Bourse de Paris termine en timide baisse, dans un climat d’aversion pour le risque

La Bourse de Paris a terminé en timide baisse lundi, dans un climat de forte aversion pour le risque en attendant des données économiques clés avant la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), et minée par la chute d’Airbus.Le CAC 40 a terminé lundi en baisse de 0,32% à 8.097,00 points, en recul de 25,71 points. Vendredi, l’indice vedette parisien avait pris 0,29% à 8.122,71 points.Vincent Juvyns, stratégiste à ING, constate ainsi “un cocktail d’informations moins rassurantes pour les investisseurs”, causant “des prises de bénéfices évidentes dans un environnement où l’aversion pour le risque revient”.L’activité manufacturière a ouvert le bal des données économiques américaines attendues dans la semaine. Elle a continué à se contracter le mois dernier aux États-Unis, alors que la revitalisation du secteur figure au sommet des priorités du président Donald Trump, selon l’indice publié par la fédération professionnelle ISM.Le rapport mensuel sur les créations d’emplois aux États-Unis dans le secteur privé pour le mois de novembre suivra mercredi. Vendredi, les marchés surveilleront l’indice des prix à la consommation PCE pour le mois de septembre, décalé à cause de la paralysie budgétaire (“shutdown”) de 43 jours aux États-Unis.Les investisseurs y seront particulièrement attentifs à l’approche de la réunion de politique monétaire de la Fed, les attentes de baisse de taux ayant particulièrement augmenté.Le constructeur aéronautique européen Airbus a terminé en baisse de 5,81% à 192,58 euros. Le constructeur aéronautique a annoncé lundi avoir rencontré des “problèmes de qualité” sur des panneaux métalliques produits par un de ses sous-traitants pour son monocouloir à succès A320, affirmant que cet incident avait été “identifié” et “circonscrit”.La révélation de ce dernier incident survient trois jours après que le géant européen de l’aéronautique a lancé un rappel concernant là aussi l’A320 pour remplacer de toute urgence un logiciel de commande vulnérable aux radiations solaires.Il s’agit d’un calculateur fabriqué par Thales. Ce fournisseur d’Airbus avait précisé à l’AFP qu’il n’était pas responsable du problème. Thales a néanmoins terminé en baisse de 2,62% à 219,50 euros. L’ensemble des valeurs (du secteur aéronautique et de la défense français) est pris dans le mouvement de vente”, remarque Vincent Juvyns, Safran cédant 1,45% à 286,10 euros et Dassault Aviation reculant de 1,85% à 265,60 euros.bur-emb/mvn/LyS

Turbulences chez Airbus: l’A320 confronté à un nouveau défaut après le logiciel vulnérable

L’A320, avion vedette d’Airbus, traverse des turbulences: après un rappel massif pour remplacer un logiciel vulnérable, le constructeur européen a reconnu lundi des “problèmes de qualité” sur des panneaux de fuselage, assurant que l’incident était “circonscrit”.Ces ennuis ont fait dévisser en bourse le géant européen de l’aéronautique. Airbus “est en train d’inspecter tous les avions potentiellement affectés, tout en sachant que seule une partie d’entre eux devra faire l’objet de mesures supplémentaires”, a déclaré une porte-parole de l’industriel européen à l’AFP, confirmant des informations de presse.”La source du problème a été identifiée, circonscrite et tous les panneaux récemment produits sont conformes au cahier des charges”, a ajouté Airbus, en soulignant que les pièces métalliques concernées étaient en “nombre limité”.Plus tôt lundi, ces informations ont provoqué une chute brutale du cours d’Airbus, le titre de l’avionneur perdant jusqu’à plus de 10% à la Bourse de Paris, avant de réduire ses pertes.Vers 17H00 heure de Paris, le titre reculait de 5,55% à 193,10 euros, dans un indice CAC 40 en légère baisse.- Episode “préoccupant” -La révélation de ce problème technique intervient trois jours après qu’Airbus a lancé un rappel concernant 6.000 A320 pour remplacer de toute urgence un logiciel de commande vulnérable aux radiations solaires.Il s’agit d’un calculateur profondeur-ailerons (ELAC) fabriqué par Thales. Ce fournisseur d’Airbus avait affirmé auprès de l’AFP qu’il n’était pas responsable du problème.Cette mesure a été prise à la suite d’un incident fin octobre aux Etats-Unis : un vol de la compagnie américaine JetBlue reliant Cancun, au Mexique, à Newark, près de New York, avait dû se poser en urgence à Tampa, en Floride, après avoir brutalement piqué vers le bas.Airbus, qui avait exhorté vendredi ses clients à “arrêter immédiatement les vols” d’environ 6.000 appareils concernés, a toutefois pu rapidement intervenir sur des milliers d’aéronefs vendredi et samedi, atténuant les craintes de perturbations de grande ampleur sur le trafic mondial.Lundi matin, Airbus a indiqué que moins de 100 appareils A320 restaient immobilisés et qu’il travaillait avec les compagnies aériennes “pour s’assurer qu’ils peuvent être remis en service”.”Cette mise à jour est positive pour les investisseurs, car le nombre d’avions nécessitant une mise à jour matérielle plus longue semble être beaucoup plus faible que ce que l’on craignait initialement”, a réagi RBC Capital Markets dans une note d’analyse. Une source avait indiqué vendredi à l’AFP que le remplacement du matériel informatique pourrait prendre “des semaines” pour 1.000 avions. L’annonce de lundi “a réduit le risque d’impact financier potentiel pour les clients des compagnies aériennes”, selon RBC.Les pilotes d’Air France ont de leur côté tiré la sonnette d’alarme en qualifiant cet épisode de “préoccupant”.”Il a fallu près d’un mois après un incident grave sur un A320 de la compagnie JetBlue pour que le constructeur émette une alerte mondiale révélant un risque jusque-là passé sous silence. Ce délai de 29 jours est excessif, s’agissant de sécurité aérienne”, écrit le syndicat des pilotes d’Air France (SPAF) dans un communiqué. Ils rappellent que “des centaines d’avions de la famille A320 ont été contraints d’interrompre leurs opérations: annulations de départs, demi-tours en vol et retours à la base sans passager” avant qu’Airbus n’exclue “un peu tard, une bonne partie des appareils”. “Le SPAF déplore ces atermoiements inacceptables et appelle Airbus à une transparence totale et immédiate dès lors que la sécurité des vols est en jeu”, soulignent-t-il. L’A320, dans ses nombreuses variantes, est l’appareil commercial civil le plus vendu au monde. Entré en exploitation en 1988, il avait été livré fin septembre à 12.257 exemplaires.Airbus n’a pour l’instant communiqué aucun changement dans ses prévisions pour l’année 2025. Pour les analystes de Deutsche Bank, cela suggère que “les conséquences du récent problème logiciel sont soit encore en cours d’évaluation, soit contenues”.RBC estime pour sa part que l’objectif de livraison de 820 avions en 2025 “reste à risque”.

L’UE va protéger la porcelaine de Limoges

Du champagne au jambon de Parme, l’Union européenne protégeait déjà des indications géographiques agricoles. Elle va désormais le faire pour certains savoir-faire artisanaux comme la porcelaine de Limoges, a indiqué la Commission lundi.En vertu d’une loi adoptée en 2023, des artisans comme les souffleurs de verre, potiers, couteliers ou bijoutiers peuvent enregistrer à partir du 1er décembre le nom de leurs produits dans ce nouveau système d’indications géographiques. Cela “protégera des produits emblématiques tels que le verre de Bohême, la porcelaine de Limoges, les couteaux Solingen” allemands et “le tweed Donegal” irlandais, “dont la réputation et la qualité proviennent de leur lieu d’origine”, a souligné la Commission européenne.Cette extension des labels d’indication géographique (IG) à des produits non-alimentaires était réclamée depuis des années par les artisans ainsi que par le Parlement européen.Le but est de lutter contre la contrefaçon et de soutenir les secteurs concernés.Cette loi s’inspire des plus de 30 ans d’existence des indications géographiques agricoles, qui protègent plus de 3.600 dénominations, génèrent environ 75 milliards d’euros par an et représentent quelque 15 % des exportations de denrées alimentaires et de boissons de l’UE, selon Bruxelles.L’enregistrement de ces produits artisanaux, emblématiques de leurs régions et reconnus pour leur qualité, se fera en deux étapes, au niveau national puis européen.”Nous sauvegardons non seulement les compétences et les traditions uniques de nos artisans, mais nous créons également de nouvelles opportunités pour la croissance” et l’emploi dans de “nombreuses PME”, a réagi Stéphane Séjourné, le commissaire européen chargé de l’industrie.Les indications géographiques sont des droits de propriété intellectuelle qui lient les qualités, la réputation ou les caractéristiques d’un produit à son lieu d’origine.

Sept personnes jugées pour tentative d’escroquerie et de corruption au préjudice de TotalEnergies

Le procès de sept personnes soupçonnées d’avoir participé à une tentative d’escroquerie contre TotalEnergies visant à soutirer plus de 22 milliards de dollars (environ 19 milliards d’euros) au géant français de l’énergie s’est ouvert lundi à Nanterre.Pendant trois semaines, le tribunal va examiner le rôle exact des prévenus dans ce dossier où se côtoient les noms d’un sulfureux homme d’affaires aujourd’hui décédé, d’un prestigieux magistrat et d’un ténor du barreau parisien.Les mis en cause sont suspectés d’avoir, à divers degrés, œuvré à la constitution d’un tribunal arbitral en 2009, à l’initiative des régions russes de Saratov et de Volgograd (sud-ouest du pays) et de la société de droit russe Interneft.Ces dernières réclamaient que TotalEnergies leur verse une somme d’un peu plus de 22 milliards de dollars, arguant que le groupe n’avait pas honoré un contrat d’exploration pétrolière en Russie signé en février 1992 avec une de ses filiales.Le contrat, soumis à des conditions suspensives et dont la caducité a été confirmée par plusieurs décisions de justice, n’est jamais entré en vigueur.L’homme d’affaires André Guelfi, dit “Dédé la sardine”, est suspecté d’avoir été un acteur de premier plan dans la mise en place de l’arbitrage, dénoncé par TotalEnergies.M. Guelfi a joué au début des années 1990 un rôle d’intermédiaire pour Elf (acquis plus tard par l’actuel TotalEnergies) en ex-URSS et a été condamné à une peine de prison ferme pour son rôle dans le détournement de fonds du groupe pétrolier.Mort en 2016, il n’a pas été entendu par les magistrats instructeurs chargés de l’affaire.En mai 2011, TotalEnergies, s’estimant victime d’une tentative d’escroquerie, a déposé plainte auprès du parquet de Nanterre. Après quasiment 15 ans de procédure et de nombreux soubresauts judiciaires, le procès s’est enfin ouvert.Désigné comme membre de l’instance arbitrale décriée, l’ancien président du tribunal de commerce de Paris Jean-Pierre Mattei est jugé pour corruption passive et tentative d’escroquerie en bande organisée, au même titre que les deux autres arbitres choisis.L’avocat Olivier Pardo est quant à lui visé des chefs de corruption active d’arbitre international et d’une personne chargée d’une mission de service public. Il est notamment soupçonné d’avoir cherché à influer sur la désignation de M. Mattei et, plus généralement, de collusion avec M Guelfi.Son confrère Xavier Cazottes comparaît pour des faits similaires.Un avocat proche de M. Mattei, deux autres membres du tribunal arbitral ainsi que l’administrateur ad hoc de la filiale d’Elf, aujourd’hui liquidée, sont aussi renvoyés devant le tribunal.