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Le secteur technologique américain porte Wall Street à l’ouverture

La Bourse de New York évoluait globalement en hausse mercredi, entraînée par Google et Apple, deux poids lourds du secteur technologique américain, qui profitaient d’une décision de justice, reléguant au second plan les inquiétudes commerciales.Vers 13H50 GMT, l’indice Nasdaq – à forte coloration technologique – prenait 0,91% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,35%. Le Dow Jones évoluait pour sa part dans le rouge (-0,26%).”Le marché se défend bien aujourd’hui” après avoir été “mis à l’épreuve la veille”, commente auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.En cause, selon l’analyste: “de bonnes nouvelles concernant Alphabet”, maison mère de Google.L’entreprise a échappé mardi à l’obligation de se séparer de son navigateur Chrome, réclamée par le gouvernement américain mais rejetée par un juge de Washington.C’est une victoire judiciaire pour Google qui avait été reconnu coupable un an plus tôt d’avoir maintenu illégalement son monopole dans la recherche en ligne grâce à des accords avec les constructeurs de smartphones comme Apple ou Samsung.Vers 13H45, le cours d’Alphabet bondissait de 8,14% à 228,54 dollars.Apple prenait, lui, 2,22% à 234,82 dollars, profitant du jugement du tribunal, qui a estimé qu’une interdiction des accords entre Google et les fabricants de téléphone n’était pas souhaitable.”Ces gains, ainsi que ceux enregistrés par d’autres actions à très forte capitalisation, sont à l’origine de la hausse” générale du marché mercredi, observe Patrick O’Hare, de Briefing.com, dans une note.”La question est de savoir s’il s’agira d’un mouvement isolé qui favorisera uniquement les actions à très forte capitalisation, ou si l’ensemble du marché suivra le mouvement”, se questionne l’analyste.En parallèle, les investisseurs sont “confrontés à davantage d’incertitudes concernant les droits de douane (…), mais le marché ne s’effondre pas pour autant”, note M. Sarhan.Vendredi, une cour d’appel fédérale américaine avait estimé qu’une grande partie des droits de douane imposés par Donald Trump étaient illégaux, une information que Wall Street a peiné à digérer la veille. Le président américain a fait savoir qu’il allait saisir la Cour suprême des Etats-Unis pour trancher le litige en dernière instance.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans s’établissait à 4,26% vers 13H45 GMT, stable par rapport à la clôture mardi.La veille, il avait dépassé 4,30% avant de redescendre, mû par les inquiétudes sur le plan commercial. Côté indicateurs, le marché patiente avant la publication du rapport JOLTS du ministère américain du Travail à 14H00 GMT et celle du “Livre beige” de la banque centrale américaine (Fed) à 18H00 GMT, une enquête régulièrement menée en consultant des acteurs économiques et experts.Les investisseurs attendent d’autres rapports sur l’emploi au cours de la semaine, dont le plus important sera publié vendredi – avec notamment, le taux de chômage aux Etats-Unis pour le mois d’août.”Le rapport sur l’emploi aura certainement une incidence sur les décisions futures de la Fed” concernant ses taux, avance M Sarhan.”Si les chiffres de l’emploi s’avèrent vraiment solides, cela pourrait remettre en question” la trajectoire monétaire de l’institution, ajoute-t-il.Au tableau des valeurs, la chaîne américaine de grands magasins Macy’s était catapultée (+21,20% à 16,35 dollars) après des résultats trimestriels meilleurs qu’attendu. Le groupe a également relevé ses prévisions annuelles.Autre chaîne de magasins, Dollar Tree, spécialisée dans les articles à bas prix chutait (-7,81% à 102,65 dollars), plombée par des prévisions pour le troisième trimestre jugées décevantes par la place américaine.

Le Guyana, petit pays pétrolier pris en étau entre Venezuela et Etats-Unis

Le Guyana, qui attend jeudi les résultats de ses élections présidentielle et législatives, est un récent allié des Etats-Unis face au Venezuela, qui convoite les deux tiers de son territoire et ses riches réserves pétrolières.Le Guyana a confié à la compagnie américaine Exxon l’essentiel de l’exploitation de ses ressources pétrolières, notamment dans l’Essequibo, région revendiquée par Caracas.Essequibo et pétrole ont été omniprésents dans la campagne des élections générales qui se sont tenues lundi.- Le différend de l’Essequibo”Essequibo is Guyana’s” ou “Essequibo ah we own” (L’Essequibo appartient au Guyana, en Anglais ou en Créole) s’affiche un peu partout dans le pays sur des panneaux depuis plus d’un an. Les candidats à la présidentielle ont presque tous embrassé le sujet, à commencer par le président sortant Irfaan Ali qui en a fait un axe majeur de campagne, adoptant une position ferme face à Caracas.Le Venezuela a relancé ses prétentions sur le territoire en 2019, faisant notamment élire un gouverneur pour la région sur laquelle Caracas n’a pas de pouvoir, ou organisant un référendum au Venezuela sur le sujet.    Le Guyana estime que le tracé de sa frontière, datant de l’époque coloniale anglaise, a été entériné en 1899 et demande à la Cour internationale de justice (CIJ) de le ratifier. Le Venezuela, qui ne reconnait pas la compétence de la CIJ, assure que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l’époque de la colonisation espagnole.Nouveau gage du rapprochement avec Washington, M. Ali soutient le récent déploiement de navires américains dans les Caraïbes. Un tir sur un bateau parti du Venezuela a tué 11 “narcoterroristes”, a affirmé mardi Donald Trump, qui accuse Caracas de diriger un vaste réseau de trafic de drogue.- Alliance Washington-Georgetown: realpolitikDimanche, le Guyana a déclaré avoir essuyé des “coups de feu provenant de la rive vénézuélienne”. Un “fake” selon Caracas. Ce genre d’annonces sont récurrentes mais entretiennent une tension permanente entre les deux pays qui ont promis de ne pas recourir à la force lors d’une rencontre exceptionnelle entre M. Ali et le président Nicolas Maduro à Saint-Vincent-et-les-Grenadines en décembre 2023.Si le président Ali a assuré lundi que les forces guyaniennes étaient “en alerte et prêtes”, le Guyana et ses quelque 850.000 habitants ne pèse pas lourd face à l’armée de son voisin de 30 millions d’habitants.Les Etats-Unis, qui tentent d’évincer Maduro du pouvoir depuis des années, ont réaffirmé à maintes reprises leur soutien au Guyana. Le secrétaire d’Etat Américain Marco Rubio a affirmé en mars à Georgetown : “S’ils (les Vénézuéliens) devaient attaquer le Guyana ou attaquer (le groupe pétrolier américain) ExxonMobil (…) Pour eux, cela se terminerait mal”.Un rapprochement récent pour le Guyana, longtemps orienté à gauche.- Le pétrole, nerf de la guerreL’Essequibo “a toujours fait partie du Guyana. Le Venezuela (le réclame) à cause du pétrole”, affirme à Georgetown Ocendy Knights, 33 ans, persuadée que Caracas a relancé ses prétentions après la découverte de pétrole offshore dans la région.Le pétrole est au cœur du problème. Non seulement l’or noir pèse lourd dans les relations américaines avec le Venezuela (embargo pétrolier avec des licences d’exploitation pour Chevron), mais beaucoup estiment que Washington profite de la peur guyanienne du Venezuela pour dicter ses conditions. Chris Ram, militant de la société civile, estime que l’Etat guyanien a donné des contrats pétroliers trop favorables à ExxonMobil, parce qu’il “il y a des enjeux plus larges. Le gouvernement traite Exxon avec des gants de velours”. “D’une certaine manière, le Guyana est pragmatique. Nous ne pouvons pas égaler le Venezuela, Maduro et son armée. Nous avons besoin des Américains”, souligne-t-il. Elias Ferrer, spécialiste du pétrole fondateur de Orinoco Research, soupçonne lui aussi Georgetown d’avoir accepté des revenus moindres de l’exploitation en pensant à une éventuelle aide américaine. Il souligne aussi que si les réserves par habitant “sont les plus grandes du monde”, elles “restent” moindres que “celles des grands producteurs”: le pays “ne pèse pas beaucoup” sur le marché.Le président Maduro accuse d’ailleurs régulièrement Irfaan Ali d’être une “marionnette dans les mains d’ExxonMobil”.

Etats-Unis: la Fed restera indépendante, selon un de ses gouverneurs

Les prochains banquiers centraux américains sauront rester étanches aux pressions politiques, a estimé mercredi l’un des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine (Fed), en lice pour devenir président de l’institution.”L’indépendance de la Fed est essentielle (…). Il y a des choses en ce moment qui rendent inquiets les gens, mais je pense toujours que nous avons une Fed indépendante”, a déclaré Christopher Waller sur la chaîne américaine CNBC.Nommé gouverneur par Donald Trump sous son premier mandat, M. Waller est considéré comme un prétendant sérieux au poste de président de la banque centrale, quand le mandat de Jerome Powell prendra fin au printemps.Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump multiplie les pressions sur la Fed qu’il exhorte à baisser les taux d’intérêt et à soutenir sa politique économique. Il tente désormais de révoquer une collègue de M. Waller, Lisa Cook, accusée par le camp présidentiel d’avoir menti pour obtenir des emprunts immobiliers à des taux plus favorables. L’affaire est devant la justice.Le départ de la responsable offrirait à M. Trump la possibilité de nommer une nouvelle personnalité partageant ses idées. Le chef d’Etat a déjà désigné un de ses conseillers économiques, Stephen Miran, pour remplacer une autre gouverneure, Adriana Kugler, qui a démissionné. La nomination doit être confirmée par le Sénat.”Les personnes nommées” travailleront “de manière non partisane”, a considéré Christopher Waller sur CNBC.”Donc je pense que quoi qu’il arrive, la Fed maintiendra son indépendance”, a-t-il ajouté, tout en refusant de commenter l’affaire Cook. Les responsables de la Réserve fédérale n’ont pas touché aux taux directeurs depuis décembre, de crainte que les droits de douane mis en place par Donald Trump ne fassent dérailler l’inflation. Christopher Waller a fait entendre sa différence à partir de juin: il pense que le risque inflationniste est surévalué et plaide pour une baisse de taux rapide, arguant que le marché du travail est sur une mauvaise pente.Il prend toutefois soin de montrer qu’il n’est pas totalement aligné avec l’exécutif américain. “Je prévois un ralentissement de la croissance cette année, principalement en raison de l’impact des droits de douane”, a-t-il affirmé mercredi, soulignant que “les droits de douane sont des taxes et que les taxes ne sont généralement pas favorables à la croissance”.

La tech américaine américaine porte Wall Street à l’ouverture

La Bourse de New York a ouvert globalement en hausse mercredi, soutenue par de bonnes nouvelles pour le secteur technologique américain, les inquiétudes commerciales étant pour le moment reléguées au second plan.Dans les premiers échanges, l’indice Nasdaq – à forte coloration technologique – prenait 0,86% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,42%. Le Dow Jones était proche de l’équilibre (-0,07%).

Accord UE/Mercosur : la Commission a “entendu les réserves” de la France, “accepte” les clauses de sauvegarde (gouvernement français)

La Commission européenne a “entendu les réserves” de plusieurs pays européens dont la France sur l’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur et “accepté” des clauses de sauvegarde pour mieux protéger l’agriculture européenne, s’est félicitée mercredi la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas.Le travail effectué notamment par la France “permet aujourd’hui que l’Union européenne, et singulièrement la présidente (de la Commission, ndlr), ait entendu les réserves émises par ces pays-là et accepté d’actionner les clauses de sauvegarde”, a-t-elle relevé lors du compte-rendu du Conseil des ministres.La France va désormais “analyser” ces clauses de sauvegarde et en vérifier la solidité pour le monde agricole, a-t-il ajouté. “Nous sommes très attachés à deux points qui ont semble-t-il été obtenus mais il faudra vérifier si c’est bien dans l’accord”, a notamment souligné Sophie Primas.Il faut notamment qu’une clause de sauvergarde “puisse être actionnée par un seul pays et non pas plusieurs” et puisse “s’appliquer de façon temporaire avant décision définitive”, a-t-elle détaillé.La Commission européenne doit approuver mercredi l’accord commercial avec un geste pour tenter de convaincre Paris et rassurer les agriculteurs.L’adoption par les commissaires européens est la première étape avant de soumettre ce traité de libre-échange aux Etats membres et aux eurodéputés dans les mois qui viennent.L’exécutif européen remet ce dossier sensible sur la table au moment où la France est de nouveau plongée dans une tempête politique. Le gouvernement pourrait tomber lundi lors d’un vote de confiance très mal engagé pour le Premier ministre François Bayrou.

Sous pression budgétaire, Londres pourrait serrer encore la vis

La ministre britannique des Finances a prévenu mercredi qu’elle continuerait à “contrôler étroitement” les dépenses dans le prochain budget présenté à l’automne, laissant augurer d’un nouveau tour de vis au moment où le Royaume-Uni est confronté  l’envolée des taux intérêts sur sa dette.La présentation devant le Parlement britannique de ce budget très attendu aura lieu le 26 novembre, a précisé dans une déclaration à la presse la ministre Rachel Reeves.Elle a déjà annoncé ces derniers mois d’impopulaires hausses d’impôts, ainsi que des coupes drastiques dans les finances publiques pour redresser les comptes.Le gouvernement travailliste, qui peine à relancer l’activité économique, est mis sous pression par l’envolée du taux d’emprunt obligataire à 30 ans du pays, au plus haut depuis 1998.Les analystes l’expliquent par un mini-remaniement gouvernemental en début de semaine, qui a vu passer Darren Jones, personnalité clef du ministère des Finances, à Downing Street — interprété par certains comme un coup porté à l’autorité de Mme Reeves.Mais les marchés sont également préoccupés par l’état comptes publics, que la ministre s’est engagée à équilibrer, pour l’instant sans succès.Pour trouver les milliards de livres qui manquent, les Britanniques spéculent depuis des mois sur de nouvelles hausses d’impôts dans le nouveau budget.Pour réduire les coûts de l’emprunt, le gouvernement doit aussi “continuer à contrôler étroitement les dépenses courantes”, a insisté Mme Reeves mercredi.Le centre de réflexion National Institute of Economic and Social Research (NIESR) avait chiffré le mois dernier la somme qu’elle devra trouver à plus de 41 milliards de livres par an à horizon 2030.La hausse des rendements des obligations d’État “alourdit actuellement de plus de 3 milliards de livres les charges d’intérêts de la dette”, estime de son côté mercredi Ruth Curtice, directrice du centre de réflexion Resolution Foundation.Et les revirements du gouvernement sur les coupes dans les prestations sociales, face à la pression de son propre camp, ajoutent “plus de 6 milliards de livres” à la facture annuelle, poursuit-elle.A cela s’ajoute, selon l’analyste, “une dégradation probable de la croissance” du Royaume-Uni: “un resserrement budgétaire important sera nécessaire”, avec “des augmentations d’impôts probablement indispensables”.La croissance britannique a fortement ralenti au deuxième trimestre au Royaume-Uni, pénalisée par les droits de douane américains et les hausses d’impôts. Mais elle s’est maintenue à 0,3%, plus élevée qu’attendu.

Santé et bioversité: l’État devra revoir des autorisations de pesticides

L’État a été condamné mercredi à revoir ses procédures d’autorisation des pesticides, jugées par la cour administrative d’appel de Paris insuffisantes pour garantir le maintien de la biodiversité et la protection de la santé.Dans cette affaire dite “Justice pour le vivant”, les associations de défense de l’environnement ont obtenu gain de cause. L’une d’elle, Pollinis, a salué dans un communiqué une “victoire historique” et appelé le gouvernement à se plier à cette décision, sans saisir la juridiction suprême, le Conseil d’État.La cour ordonne de procéder “dans un délai de 24 mois” à “un réexamen des autorisations de mise sur le marché déjà délivrées”, pour réparer un “préjudice écologique résultant de l’usage des produits phytopharmaceutiques”, notamment envers “la santé humaine”, a-t-elle résumé dans un communiqué accompagnant la décision.”Il est enjoint à l’État de mettre en œuvre une évaluation des risques présentés par les produits phytopharmaceutiques à la lumière du dernier état des connaissances scientifiques, notamment en ce qui concerne les espèces non ciblées”, indique l’arrêt.Les services de l’État se voient reprocher d’avoir méconnu les exigences du règlement européen qui encadre la commercialisation des pesticides, édicté en 2009. Ce texte oblige les pesticides à ne pas avoir “d’effet nocif immédiat ou différé sur la santé humaine ou animale” ni “d’effets inacceptables sur les végétaux ou sur l’environnement”.L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), chargée d’évaluer et d’autoriser la mise sur le marché des pesticides, “a commis une faute en ne procédant pas à l’évaluation des produits phytopharmaceutiques au vu du dernier état des connaissances scientifiques”, souligne la cour administrative d’appel dans son communiqué.- “Réexamen des autorisations” -Cette juridiction ordonne donc “de procéder, le cas échéant, au réexamen des autorisations de mises sur le marché déjà délivrées et pour lesquelles la méthodologie d’évaluation n’aurait pas été conforme à ces exigences, dans un délai de vingt-quatre mois”.Le nombre de produits concernés reste à déterminer. L’État a six mois pour communiquer une liste à la cour administrative d’appel.Celle-ci va plus loin que le tribunal administratif qui, en première instance, en juin 2023, avait “enjoint au gouvernement de prendre toutes les mesures utiles de nature à réparer le préjudice écologique”.Les associations, partiellement satisfaites, avaient alors fait appel en espérant “obliger l’État à combler les failles des méthodes d’évaluation des risques des pesticides”. C’est ce qu’elles ont obtenu mercredi.Le succès en juillet d’une pétition contre la loi Duplomb, signée par plus de 2,1 millions de personnes, avait montré l’hostilité aux pesticides d’une bonne partie de l’opinion publique française.Le 7 août, le Conseil constitutionnel a censuré la disposition la plus contestée de cette loi qui allège certaines contraintes pour les agriculteurs: la réintroduction sous conditions d’un pesticide interdit de la famille des néonicotinoïdes.L’organisation professionnelle Phyteis, lobby de 18 producteurs de pesticides dont les filiales françaises de Bayer, BASF ou Syngenta, plaidait dans le dossier “Justice pour le vivant” l’absence de “faute” de l’État.Ce dernier devra verser 3.000 euros au titre des frais de justice, à répartir entre six associations.

Un autre procès climatique: une île indonésienne contre le cimentier Holcim

Une cour suisse a entendu mercredi la plainte d’habitants d’une île d’Indonésie menacée par la montée de l’océan contre le géant du ciment Holcim, marquant une étape importante dans un nouveau procès climatique très attendu contre une multinationale grande émettrice de gaz à effet de serre.Quatre habitants de l’île de Pari, dans la mer de Java près de Jakarta, exigent que le groupe suisse, qui a fusionné en 2015 avec le français Lafarge, les indemnise pour les dommages causés par la montée des eaux.L’audience dans le canton de Zoug, où se trouve le siège social du géant des matériaux de construction, a duré trois heures et vise à déterminer la recevabilité de la plainte, déposée en 2023. Les plaignants réclament chacun 3.600 francs (3.840 euros). Deux d’entre eux ont fait le déplacement en Suisse pour y assister. Seuls les aspects procéduraux ont été examinés, l’objectif à ce stade étant de déterminer si la cour peut traiter ou non la plainte sur le fond. Sa décision peut être prise immédiatement ou dans plusieurs semaines, voire plusieurs mois. “A première vue l’île a l’air idylllique”, a déclaré leur avocate, Cordelia Bähr, lors d’une plaidoirie de plus d’une heure, expliquant que le changement climatique constitue “une menace existentielle” pour cette île de 42 hectares.L’île a déjà perdu 11% de son territoire en 11 ans et risque d’être engloutie d’ici 2050 face à la montée des eaux, fait valoir l’ONG Entraide protestante suisse (Eper), qui soutient les plaignants.Le changement climatique affecte non pas des millions “mais des milliards de gens” dans le monde, a pour sa part fait valoir Stefanie Pfisterer, une des avocates d’Holcim, qui a cependant affirmé qu’il ne s’agit pas de la bonne plateforme pour ce combat”.Cette plainte illustre le nouveau visage du combat climatique, porté de plus en plus devant les tribunaux par des militants frustrés de la lenteur ou des reculs des Etats dans la lutte contre le réchauffement.Les entreprises pétrolières sont habituellement les plus attaquées, mais avec Holcim, les défenseurs du climat espèrent une jurisprudence contre une industrie moins connue mais très polluante, responsable de l’ordre de 8% du CO2 rejeté chaque année dans l’atmosphère, soit largement plus que l’aviation. Les fours à haute température pour cuire le calcaire et fabriquer le ciment brûlent généralement du charbon, et la réaction chimique elle-même génère du CO2 supplémentaire. Les plaignants demandent au groupe, aux 26,4 milliards de francs suisses (28,2 milliards d’euros) de chiffre d’affaires l’an dernier, de les indemniser mais aussi de participer à la protection de l’île et de réduire ses émissions de CO2.- Un précédent de taille -“C’est la première plainte climatique déposée contre une entreprise suisse, en l’occurrence le plus gros pollueur de Suisse”, a déclaré à l’AFP Yvan Maillard-Ardenti, membre de l’Entreaide Protestante suisse, une des ONG qui soutient les plaignants. Holcim ne détient plus de cimenteries en Indonésie depuis 2019. Mais les plaignants considèrent qu’Holcim est “coresponsable de l’élévation des températures, et donc de l’élévation du niveau de la mer”, explique M. Maillard-Ardenti.Il cite une étude estimant que le groupe a émis 7 milliards de tonnes de CO2 entre 1950 et 2021, soit 0,42% du total des émissions industrielles depuis 1750. Les plaignants demandent donc à Holcim de payer “pour une part qui correspond à ces émissions de CO2”.  Un précédent juridique majeur existe: la justice allemande a reconnu en mai le principe d’une responsabilité mondiale des entreprises productrices d’électricité dans les dommages liés aux émissions de gaz à effet de serre, quel que soit l’endroit où ils se produisent. Cette affaire-là avait été lancée par un paysan péruvien contre l’entreprise allemande RWE, aux rejets estimés à 0,38% des émissions historiques mondiales; le plaignant a toutefois perdu car les juges ont estimé que le danger concret le concernant n’était pas démontré.Des juges pourraient en décider autrement pour les habitants de Pari. Lors d’une conférence la semaine dernière à Lausanne, une des plaignants a expliqué avoir perdu sa ferme d’algues marines à cause des inondations, qui ont également ravagé son élevage de poissons en charriant du pétrole.

Pour produire plus, il y a “d’autres manières” que supprimer des jours fériés, selon de Montchalin

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a estimé mercredi qu’il y avait “évidemment plein d’autres manières” que la suppression de deux jours fériés pour “encourager à produire plus” en France, souhaitant notamment une répartition élargie des cotisations sociales. “Les jours fériés, c’était quoi l’intention politique ? C’est de dire +dans notre pays, si on produit pas plus, (…), s’il n’y a pas plus de croissance, nous n’arriverons pas dans le temps à financer notre modèle social, nos services publics+”, a déclaré Mme de Montchalin sur la radio franceinfo. “Il y a évidemment plein d’autres manières d’encourager à produire plus. Il y a évidemment plein d’autres manières de s’assurer que si on travaille plus, on gagne plus”, a-t-elle ajouté. Elle était interrogée sur des propos du Premier ministre François Bayrou, qui s’est dit mercredi sur BFMTV “ouvert” à réexaminer la suppression de deux jours fériés en cas de solution alternative pouvant rapporter 4,2 milliards d’euros. “Pour moi, la plus grande conviction, c’est qu’il faut que les actifs ne soient pas les seuls à financer la solidarité nationale, la santé et tous les enjeux de modèle social”, a déclaré Amélie de Montchalin: “dans un pays où on est 70 millions, on ne peut pas dire aux 30 millions d’actifs +vous payez pour tout le monde+”. “Et donc je propose qu’une partie des cotisations sur le travail payées par les entreprises, payées par les salariés, payées par les fonctionnaires, payées par nous, actifs qui travaillons, soient re-réparties sur toutes les richesses”, a-t-elle développé, citant le capital, l’épargne, le foncier, l’héritage ou la consommation. Une augmentation de la TVA? “Ca peut être, mais ce n’est pas obligé”, a-t-elle dit. “Concrètement, je prends votre feuille de paie et on pourrait dire: on retire des charges qui pèsent sur les entreprises pour qu’elles puissent investir et vous augmenter; et je retire des charges qui pèsent sur les salariés pour que, directement sur votre feuille de paie, il y ait plus d’argent.”Concernant la taxation des plus aisés, la ministre des Comptes publics a indiqué qu’il y avait “plusieurs options” sur la table pour s’assurer que ceux-ci paient l’impôt “que tous les Français paient” ou viser des holdings permettant de contourner l’impôt. 

La Bourse de Paris tente un rebond malgré les tensions sur les taux d’emprunt

La Bourse de Paris tente un rebond mercredi, dans un marché toutefois freiné par la hausse des taux d’emprunt souverain, en raison de l’incertitude politique et budgétaire de la France.L’indice vedette CAC 40 prenait 0,45% vers 09H55, soit 34,35 points à 7.688,60 points. La veille, le CAC 40 a reculé de 53,65 points (-0,70%) et s’est établi à 7.654,25 points.”Le marché obligataire mène le mouvement, avec une grosse vague de ventes qui a propulsé la veille le rendement des emprunts britanniques à 30 ans (gilts) à leur plus haut niveau depuis mai 1998, tandis que les obligations françaises à 30 ans atteignaient des niveaux inédits depuis 2009″, commente Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.Cette hausse du rendement de l’emprunt français à long terme est alimentée par “les craintes croissantes d’une nouvelle chute du gouvernement la semaine prochaine”, a-t-il poursuivi.Le Premier ministre François Bayrou se soumettra lundi à un vote de confiance devant les députés, qui semble toutefois perdu d’avance car les oppositions de gauche et d’extrême droite ont fait savoir qu’elles ne voteraient pas la confiance.La dette publique française représente près de 114% de son PIB, la troisième plus importante de la zone euro derrière la Grèce et l’Italie.Les économistes de Deutsche Bank “estiment que le déficit français atteindra entre 5,6 et 5,8% du PIB en 2025, au-dessus de l’objectif officiel de 5,4%, ce qui alimente encore les doutes sur la soutenabilité de la dette”, souligne Jim Reid.Dans le même temps, l’or a dépassé la veille pour la première fois les 3.500 dollars, “confirmant son rôle de couverture face aux craintes inflationnistes et budgétaires”, note M. Reid. L’once d’or, soit 31,1 grammes, valait 3.535 dollars (+0,06%) vers 09H50, près de son nouveau sommet à 3.536 dollars.Derichebourg dévisseLe spécialiste du recyclage des métaux a révisé en baisse ses objectifs annuels de rentabilité opérationnelle en raison notamment de la hausse des droits de douane aux Etats-Unis, et dit prévoir une chute de son chiffre d’affaires sur un an, selon un communiqué publié mardi après la clôture de la Bourse.A la cote, le titre Derichebourg chutait de 12,63% à 4,75 euros.Valneva saluéLe laboratoire franco-autrichien Valneva a annoncé mardi de nouvelles données positives d’un essai clinique de Phase 2 concernant son candidat vaccin contre la maladie de Lyme. L’action du groupe gagnait 4,60% à 3,61 euros.