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Catherine Vautrin, une ministre marquée à droite mais qui se veut plus consensuelle

Issue de la droite ralliée au macronisme, Catherine Vautrin refuse d’évoquer Matignon, un poste qui lui avait été promis en 2022 sans lui être accordé. Mais la discrète ministre s’est forgée depuis une stature plus consensuelle qui la fait figurer parmi les potentiels successeurs de François Bayrou.A la tête d’un grand ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, comparé en interne à un “mini-Matignon”, elle assure ne pas faire campagne.Mais elle était vendredi matin auprès de salariés d’un supermarché à Paris qui se “lèvent tôt” pour valoriser le travail, un thème cher à la macronie. Catherine Vautrin n’est pas revenue sur la suppression très critiquée de deux jours fériés, expliquant juste que “l’important” c’est “d’aller vers l’emploi” pour que l’effort budgétaire “soit partagé par tous”. Elle se projette néanmoins dans l’après. La veille, à la Caisse d’assurance maladie de Paris, faisant la promotion du projet de loi de lutte contre la fraude fiscale et sociale, elle a assuré qu’il sera repris par le “prochain” gouvernement, alors que celui de François Bayrou est voué à tomber lundi sous la défiance des oppositions.”Dans ce texte, il y a de nombreuses mesures qui peuvent rassembler les parlementaires”, fait-elle valoir, soulignant “l’attachement de chacun au modèle social”. Or “frauder, c’est trahir ce modèle”.- “mamie passe-partout” -En robe bleu marine très classique, sourire en coin, elle est lucide, bien placée pour savoir que les noms qui sortent pour Matignon ne sont pas toujours ceux qui atterrissent rue de Varenne.Emmanuel Macron avait promis en 2022 de la nommer à la tête du gouvernement avant de la débrancher  à la dernière minute au bénéfice d’Elisabeth Borne, sous la pression de macronistes qui dénonçaient sa participation à la mobilisation contre le mariage pour tous.Mais la page semble tournée. L’ancienne sarkozyste issue de la droite “libérale et sociale” a même rejoint depuis le parti Renaissance de Gabriel Attal.”Elle s’est rachetée une conduite avec le projet de loi fin de vie” : “elle a montré qu’elle était capable de changer de position et de mener un débat (…) transpartisan où on essaye de trouver des équilibres”, assure une ministre du camp présidentiel. “Elle cultive son côté mamie passe-partout. Elle n’est un no-go pour personne”, souligne une conseillère macroniste.Autre atout dans une Assemblée nationale fracturée, elle fait partie des ministres chargés des délicates discussions budgétaires en charge d’élaborer le projet de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), lestée de 22 milliards de déficit.Rompue aux arcanes du pouvoir, cette ex-chiraquienne de 65 ans avait occupé un poste quasiment similaire dans le gouvernement Attal en 2024 avant de prendre le portefeuille des Territoires sous le gouvernement du LR Michel Barnier.- équation compliquée -L’élue rémoise, mariée à un médecin et mère d’une fille, a aussi défendu une réforme de l’assurance chômage, dénoncée comme violente par les syndicats.Elle ne semble pas être pour autant un irritant pour l’ensemble des socialistes, comme semble l’être à leurs yeux l’ex-LR Gérald Darmanin, même si elle est loin d’avoir autant d’affinités avec le premier secrétaire du PS Olivier Faure que son collègue à l’Economie Eric Lombard.”Même si on l’a parfois cataloguée de +réac+, elle a une vraie capacité de dialogue”, souligne le président du conseil national (parlement) du PS, Luc Broussy qui la connait depuis 2004.Mais l’équation budgétaire reste compliquée, la gauche et les syndicats réclamant de repartir d’une autre copie que celle de François Bayrou.”C’est quand même pas normal que quelqu’un qui porte le budget de la Sécurité sociale et qui est membre du gouvernement de François Bayrou revienne porter le même projet une fois que le Premier ministre sera tombé”, s’est ainsi agacé le député PS Philippe Brun sur BFMTV.La question n’est “pas la personne, mais ce qu’elle propose”, glisse aussi un cadre socialiste.A droite, le maire LR de Meaux Jean-François Copé loue son “parcours complet” de parlementaire, ministre et élue locale de longue date, ainsi que son “autorité naturelle”.

A69: le ministre des Transports espère un chantier terminé “dans une année”

Le chantier de l’A69, autoroute contestée entre Toulouse et Castres, “revient à plein régime”, a affirmé vendredi le ministre des Transports, Philippe Tabarot, venu voir dans le Tarn des travaux qu’il espère voir terminés “dans une année”.C’est “l’objectif qui a été fixé à Atosca (futur concessionnaire, en charge des travaux) avec des perspectives positives”, a déclaré le ministre, souhaitant que l’inauguration de l’autoroute ait lieu “dans une grande année, environ 12 à 13 mois supplémentaires”.Interrogé sur l’audience devant la cour administrative d’appel de Toulouse qui doit examiner au fond, aux alentours de la fin du mois de novembre, les recours des opposants à l’autoroute, M. Tabarot s’est dit “optimiste”.”Je pense et j’espère que la cour administrative d’appel a compris l’intérêt de ce projet et que tout a été fait dans les règles”, a dit le ministre.”Nous respecterons bien sûr les prochaines décisions de justice et nous espérons que ces décisions de justice seront respectées également par les opposants du projet, qu’ils accepteront: on est dans un Etat de droit, quelle que soit la décision, il faut la respecter”, a déclaré M. Tabarot.Concernant cette échéance devant la justice, le directeur général d’Atosca, Martial Gerlinger, a déclaré: “je suis là pour respecter un contrat, pour livrer une autoroute attendue sur ce territoire et je suis là bien entendu pour respecter les décisions de justice et je n’ai rien d’autre à dire à ce sujet”.”Ca fait deux mois et demi qu’on travaille, avec quasiment le même effectif que celui du moment de l’arrêt, on est à 800 personnes qui travaillent sur le chantier, 320 engins, (…) on a tout fait pour que rapidement on fasse revenir le personnel de toute la France”, a également déclaré M. Gerlinger, à propos de la reprise des travaux.Fin février, le tribunal administratif de Toulouse avait jugé qu’il n’y avait pas de “raison impérative d’intérêt public majeur” (RIIPM) justifiant l’impact environnemental causé par le projet, ce qui avait conduit à un arrêt des travaux.Mais en mai, la cour administrative d’appel avait fait droit à une demande de l’Etat et du futur concessionnaire, visant à les faire reprendre.Depuis le printemps 2023 et les premiers coups de pioche de ce chantier visant à créer 53 km de voie rapide entre Castres et Toulouse, la contestation a pris différentes formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d’arbres au coeur de zones à défendre (ZAD), ou encore recours juridiques.Début juillet, plusieurs centaines de personnes s’étaient encore rassemblées dans le Tarn pour une “turboteuf” contre l’autoroute.

La Bourse de Paris optimiste avant l’emploi américain

La Bourse de Paris évoluait en petite hausse vendredi avant la publication des chiffres officiels de l’emploi américain en août, qui pourraient conforter les attentes de baisse de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).Après avoir hésité à l’ouverture, la Bourse de Paris s’inscrivait en hausse de 0,31% vers 10H15 heure locale, avançant de 23,54 points, à 7.722,46 points.Jeudi, le CAC 40 a cédé 0,27%, terminant à 7.698,92 points.Les investisseurs attendent vendredi les chiffres mensuels officiels sur l’emploi aux Etats-Unis. Ils feront l’objet d’une attention particulière vendredi, le précédent rapport ayant été jugé “bidonné” en sa défaveur par le président Donald Trump qui a renvoyé la directrice du service de statistiques.Il s’agira en effet de “la première publication depuis que Trump a limogé” Erika McEntarfer, la responsable du service à l’origine du rapport (BLS), rappelle Stephen Innes, gérant de SPI AM. Et cette publication “arrive avec l’ombre de révisions massives qui plane au-dessus” d’elle.A l’approche de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), le rapport officiel sur l’emploi américain en août apparaît “comme le juge de paix d’un marché partagé entre optimisme et vigilance”, estime John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.De nouvelles données montrant un ralentissement du marché du travail conforteraient le scénario d’un assouplissement monétaire de la Fed dès septembre, après que son président Jerome Powell a ouvert récemment la porte à une baisse des taux réclamée de longue date par le président américain Donald Trump. Au contraire, un marché du travail solide réduirait les marges de manœuvre de l’institution monétaire, car cela voudrait dire que l’économie américaine est en bonne santé et n’a pas besoin d’une politique monétaire plus accommodante.La dette française scrutéeAutre sujet d’attention pour les investisseurs: la France est à trois jours d’un scrutin qui devrait provoquer la chute du gouvernement du Premier ministre François Bayrou, ravivant les craintes d’un retour de l’instabilité politique dans le pays.Le taux de l’emprunt de la France à 10 ans, qui avait grimpé en flèche mardi, dépassant les 4,6%, s’est nettement détendu, évoluant autour de 4,16% vers 10H15.”Néanmoins, faute de résolution à l’impasse politique en France et avec le risque d’une chute du gouvernement Bayrou lundi, les investisseurs pourraient réduire leur exposition au risque avant le week-end”, met en garde Stephen Innes.La prochaine révision de la notation de la qualité du crédit de la France interviendra rapidement après le vote de confiance, par l’agence Fitch Ratings le 12 septembre puis plus tard par S&P en novembre.

IA: l’américain Anthropic interdit aux entités chinoises d’utiliser ses services

Anthropic va interdire aux entités sous contrôle en majorité chinois d’utiliser ses services d’intelligence artificielle (IA), a annoncé vendredi le géant technologique américain, dans le cadre d’un renforcement des restrictions dans les régions marquées selon lui par l’autoritarisme. “Cette mise à jour interdit l’accès aux entreprises ou organisations” qui par leur structure “sont soumises à un contrôle depuis des juridictions où nos produits ne sont pas autorisés, comme la Chine, quel que soit l’endroit où elles ont des activités”, a indiqué la société dans un communiqué.Les entreprises basées en Chine, ainsi que dans d’autres pays tels que la Russie, la Corée du Nord et l’Iran, ne pouvaient déjà plus accéder aux services d’Anthropic pour des raisons juridiques et de sécurité.Mais malgré ces restrictions, certains groupes continuaient d’y accéder “de diverses manières, par exemple par l’intermédiaire de filiales constituées dans d’autres pays”, a-t-elle précisé.Anthropic a déclaré que la mise à jour de ses conditions d’utilisation affecterait les entités détenues à plus de 50%, directement ou indirectement, par des entreprises basées dans ces territoires.Au motif, selon elle, que “la sûreté et la sécurité du développement de l’IA nécessitent un engagement collectif pour empêcher son utilisation abusive”. Anthropic, fondée en 2021 par d’anciens d’OpenAI, a lancé l’IA Claude début 2023. Elle affirme aujourd’hui compter plus de 300.000 clients professionnels et avoir quasiment multiplié par sept le nombre d’abonnés susceptibles de générer plus de 100.000 dollars de revenus par an.La start-up a récemment annoncé valoir désormais 183 milliards de dollars, après une nouvelle levée de fonds massive.”C’est la première fois qu’une grande entreprise américaine d’IA impose une telle interdiction formelle et publique”, a déclaré Nicholas Cook, avocat spécialisé dans le secteur de l’IA et fort de 15 ans d’expérience au sein de cabinets internationaux en Chine.”L’impact commercial immédiat pourrait être modeste, car les fournisseurs américains d’IA sont déjà confrontés à des obstacles sur ce marché et les groupes concernés ont choisi eux-mêmes leurs propres technologies d’IA développées localement”, a-t-il déclaré à l’AFP.Mais “une telle position soulèvera inévitablement des questions quant à savoir si d’autres adopteront ou devraient adopter une approche similaire”.Un dirigeant d’Anthropic a déclaré au Financial Times que cette décision aurait un impact sur les revenus de “quelques centaines de millions de dollars”.

Vent d’inquiétude dans le cinéma après le rachat annoncé d’UGC par Canal+

Le rachat d’UGC par Canal+ n’en est qu’à ses prémices mais fait déjà souffler un vent d’inquiétude dans le cinéma indépendant français, qui redoute une “concentration” des pouvoirs aux mains d’un seul acteur.Premier financeur privé du cinéma français (quelque 220 millions d’euros investis par an), le groupe de Vincent Bolloré a annoncé lundi le début d’un processus devant conduire “en 2028” à une prise de prise de contrôle totale d’UGC, ses 48 cinémas en France mais aussi sa société de production et de distribution.Si l’opération va à son terme, Canal+ et sa société StudioCanal seraient présents en force à toutes les étapes de la vie d’un film, de son préfinancement à son exploitation en salles et à la diffusion télé. “Ce sera la première fois qu’un groupe aura autant de puissance à chaque étape. StudioCanal sera en position d’écraser tout le monde”, redoute auprès de l’AFP une productrice indépendante sous couvert de l’anonymat. Elle note que Canal+ mettrait aussi la main sur l’UGC Ciné Cité les Halles à Paris, plus grande salle d’Europe et baromètre de la fréquentation en France.Ceux qui acceptent de parler publiquement partagent la même inquiétude. Jointe par l’AFP, l’association de cinéastes indépendants Acid, qui organise chaque année une section parallèle au festival à Cannes, dit craindre “un déclin de la diversité du cinéma”.”Tout phénomène de concentration du marché ne peut se faire qu’au détriment des œuvres de la diversité et d’une offre riche, menaçant in fine la capacité même des publics à les découvrir”, détaille l’association. – Filière fragilisée -Un des principaux sujets d’inquiétude se joue bien en amont de la production d’un film. Au début de sa vie, un long-métrage doit trouver un distributeur qui lui accordera un pré-financement et, en bout de chaîne, assurera notamment sa promotion et sa sortie en France voire à l’étranger.Etape cruciale, le choix d’un distributeur influence souvent le niveau de financement que les chaînes de télé accepteront de débloquer pour soutenir un film.Or, si le rachat annoncé lundi se concrétise, Canal+ engloberait la société de distribution d’UGC au risque de faire disparaître un acteur vers lequel des productions peuvent actuellement se tourner pour se financer. “On perdrait un énorme guichet et une solution alternative”, déplore la productrice.Jointe par l’AFP, la Société des réalisateurs de films (SRF), qui regroupe quelque 500 cinéastes, redoute elle aussi un rétrécissement d’une filière, par ailleurs fragilisée par la baisse de la fréquentation des salles (-15% depuis janvier).”Plus on a de concentration, moins bien on se porte”, assure sa déléguée générale Rosalie Brun, qui voit avec inquiétude la montée en puissance des grands groupes dans le cinéma avec la récente prise de participation du géant CMA-CGM dans le groupe Pathé. Selon Mme Brun, il y a un risque de voir triompher “la logique de la demande” qui conduirait à ne faire exister que les films supposés plaire au plus grand nombre, au risque de fragiliser le cinéma indépendant, pilier de l’exception culturelle française.Mme Brun se félicite toutefois qu’UGC ne tombe pas entre les mains d’un groupe étranger et relève que Canal+, même depuis sa prise de contrôle par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré, continue de soutenir l’ensemble du cinéma français. “On n’a pas de problème de mainmise politique”, estime-t-elle. Sous couvert d’anonymat, un haut cadre de l’audiovisuel se montre moins alarmiste et voit d’abord dans ce rachat “le signe que Canal+ veut continuer à investir dans le cinéma français” alors que le groupe menaçait de se désengager au début de l’année. Sur X, la ministre de la Culture Rachida Dati a elle aussi estimé que l’opération illustrait “la volonté d’ancrage de Canal+ dans le cinéma”. Pas suffisant pour convaincre les opposants au rachat qui placent leurs espoirs dans l’Autorité de la concurrence.  Quand Canal+ avait frappé un grand coup en rachetant en 2024 les chaînes OCS et Orange Studio, cette instance avait identifié un “risque pour la diversité du cinéma français” et proposé des aménagements, acceptés par Canal+.

Trump ramène les droits de douane sur les automobiles japonaises à 15%

Le président américain Donald Trump a signé jeudi un décret abaissant les droits de douane sur les automobiles japonaises à 15%, au lieu de 25% jusqu’ici, et prévoyant que ceux appliqués à la majorité des produits japonais ne dépasseront pas ce nouveau taux.Ces surtaxes entreront en vigueur sept jours après la publication du nouveau décret au journal officiel américain, qui n’est pas encore intervenue, et confirment l’interprétation que le gouvernement japonais avait donnée de l’accord signé avec Washington en juillet.Tokyo a salué le décret vendredi, le secrétaire général du gouvernement Yoshimasa Hayashi estimant que celui-ci marquait “la mise en œuvre fidèle et concrète de l’accord” conclu entre les deux pays.Selon le décret, l’accord avec le Japon prévoit un plafond de 15% de droits de douane pour la majorité des produits japonais exportés vers les Etats-Unis, ceux étant déjà concernés par une surtaxe au-delà de cette limite voyant leurs taux inchangés.Certains secteurs, à l’image de l’aéronautique, des matières premières non disponibles aux Etats-Unis ou des médicaments génériques sont exempts de ce taux de 15%, précise le décret.En voyant la surtaxe imposée à ses automobiles fixée à 15%, contre 25% pour la majorité des véhicules entrant désormais aux Etats-Unis, le Japon obtient un traitement similaire à celui accordé à l’Union européenne.Le document, publié sur le site de la Maison Blanche, lève les doutes sur les conditions de l’accord signé fin juillet entre Tokyo et Washington.Le gouvernement japonais assurait que ce dernier prévoyait un taux maximal de 15%, à l’image de celui signé ensuite entre Washington et Bruxelles, alors que les Etats-Unis défendaient que ces 15% s’ajoutaient au contraire aux droits de douane déjà existants sur les différents produits japonais. Le décret valide ainsi la version de Tokyo.Signé le 22 juillet, l’accord prévoit certaines contreparties de la part des entreprises japonaises, notamment via des investissements à hauteur de “550 milliards de dollars” dont “90% des bénéfices générés resteront aux Etats-Unis”, avait assuré le président américain.- Certains points toujours en suspens -Malgré la signature de l’accord, Washington a tardé à publier le décret le formalisant, suscitant l’inquiétude du gouvernement japonais.Le négociateur chargé des droits de douane s’est ainsi rendu jeudi dans la capitale américaine afin de pousser Donald Trump à signer le texte, six semaines après la fin des négociations.”Il est nécessaire que les Etats-Unis publient un décret présidentiel dès que possible pour modifier les droits de douane réciproques et réduire les surtaxes sur les automobiles et les pièces automobiles”, avait déclaré Ryosei Akazawa avant son voyage. Par ailleurs, certains points restent en suspens, notamment concernant les investissements japonais annoncés par M. Trump, Tokyo estimant de son côté qu’il s’agira majoritairement de prêts et de garanties.Outre ces investissements, le Japon s’est aussi engagé à acheter “pour huit milliards de dollars de produits américains”, sans préciser de calendrier, et les deux pays doivent étudier les conditions d’achat de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance d’Alaska.Enfin, Tokyo a promis d’acheter “des avions commerciaux de fabrication américaine, notamment 100 Boeing”, selon la Maison Blanche, ainsi que de “lever les restrictions de longue date” qui empêchaient l’accès des automobiles américaines au marché japonais.L’accord ne prévoit en revanche pas de modification des droits de douane américains appliqués à l’acier et à l’aluminium, qui sont désormais de 50%.Le Japon cherche dans le même temps à diversifier ses marchés, Tokyo s’étant notamment engagée le 29 août à investir 68 milliards de dollars en Inde, avec qui elle a convenu d’approfondir ses relations, tant commerciales qu’en matière de sécurité.

Aux Etats-Unis, des chiffres du chômage sous haute surveillance

Les chiffres mensuels sur l’emploi aux Etats-Unis feront l’objet d’une attention particulière vendredi, le précédent rapport ayant été jugé “bidonné” en sa défaveur par le président Donald Trump qui a renvoyé la directrice du service statistiques.Le mois dernier, la publication de ce rapport officiel avait créé deux ondes de choc.La première, parce qu’il comportait de fortes révisions du nombre d’emplois créés par la première économie mondiale les mois précédents – montrant que le marché du travail est plus fragile que ce qui avait été jusque-là imaginé.La seconde, parce que le président américain avait décidé dans la foulée de renvoyer Erika McEntarfer, la responsable du service à l’origine du rapport (BLS). Il a affirmé, sans apporter de preuves, que les chiffres avaient été “bidonnés” à des fins politiques.L’initiative avait stupéfait économistes comme opposants politiques, ces derniers l’accusant d’essayer de tuer le messager plutôt que de faire face aux conséquences de sa politique économique, notamment ses droits de douane massifs qui bousculent les chaînes de production.M. Trump compte nommer à la tête du BLS EJ Antoni, un économiste d’un centre de réflexion conservateur qui soutient sans réserve sa politique. La nomination n’a pas encore été confirmée par le Sénat à majorité républicaine, le camp présidentiel.- “Les plus fiables au monde” -Vendredi, les analystes s’attendent à voir une légère hausse du chômage en août, à 4,3%, et moins de créations d’emplois qu’à l’accoutumée (autour de 75.000), selon le consensus publié par MarketWatch.Ces éléments pourraient achever de convaincre la banque centrale des Etats-Unis (Fed) de baisser ses taux pour soutenir l’économie, à l’issue de sa prochaine réunion le 17 septembre.La question de la fiabilité des chiffres reste posée.Sans croire à une manipulation politique, les économistes interrogés par l’AFP estiment que les fortes révisions des données du BLS découlent du fait que les entreprises sondées répondent de plus en plus tardivement, rendant les estimations initiales moins précises.”Je ne pense pas que les chiffres soient influencés politiquement. Je considère en revanche qu’il y a des marges d’amélioration dans la collecte des données”, dit la cheffe économiste de Nationwide, Kathy Bostjancic, estimant que les publications des agences officielles américaines restent “les plus fiables au monde”.Dan North, économiste chez Allianz Trade North America, espère que le thermomètre “le plus important” de la santé de l’économie n’est pas cassé: “Les gens lambda s’en fichent de savoir si la croissance est de 2,1% ou 2,3%, ce qui leur importe, c’est s’ils ont un travail ou si leur voisin en a un.”- “Comme paralysées” -Les chiffres rendent par ailleurs imparfaitement compte des évolutions en cours, relèvent séparément Kathy Bostjancic et Gregory Daco, économiste chez EY.Selon eux, le taux de chômage s’est jusqu’ici maintenu au niveau du plein-emploi (dans une fourchette entre 4% et 4,2%) seulement parce que la population active – catégorie rassemblant les personnes travaillant et celles cherchant du travail – s’est rétrécie, ce qui n’est pas forcément bon signe.”Des personnes sortent de la population active. Elles n’ont pas d’emploi mais ne sont pas non plus au chômage. Cela maintient le taux de chômage bas mais cela ne crée pas de revenus”, note Kathy Bostjancic. Elle souligne que ces personnes ont pu être découragées par le manque d’opportunités alors que les entreprises sont “comme paralysées” face à l’ampleur et aux répercussions mouvantes de l’offensive protectionniste de Donald Trump.Cette baisse de la population active est aussi “liée en grande partie à la politique d’immigration très restrictive” du gouvernement, remarque Gregory Daco.”De plus en plus de gens, estime-t-il, hésitent à chercher du travail parce qu’ils savent qu’ils prennent ainsi le risque d’être arrêtés et expulsés.”

Wall Street aborde avec optimisme l’emploi américain

La Bourse de New York a terminé en hausse jeudi, portée par les chiffres de l’emploi privé aux Etats-Unis, qui ont renforcé les anticipations d’un assouplissement monétaire de la banque centrale américaine (Fed).Le Dow Jones a pris 0,77% et l’indice Nasdaq a gagné 0,98%. L’indice élargi S&P 500 a quant à lui avancé de 0,83%, établissant un nouveau record en clôture à 6.502,08 points.Les créations d’emplois ont nettement ralenti dans le secteur privé aux Etats-Unis en août, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée jeudi avant l’ouverture de Wall Street.Le mois dernier, 54.000 emplois ont été créés dans le secteur privé, contre 106.000 en juillet. Les investisseurs s’attendaient à environ 75.000 créations d’emplois.Ces données viennent s’additionner à des demandes hebdomadaires d’allocation chômage en accélération (+237.000) et à un sous-indice à l’emploi en contraction dans l’enquête de la fédération professionnelle ISM.”Nous sommes dans une période où les mauvaises nouvelles sont en quelque sorte de bonnes nouvelles, le marché attendant une baisse des taux de la Fed”, commente pour l’AFP Pat Donlon, de Fiduciary Trust Company.Plusieurs membres de la banque centrale ont récemment plaidé pour un assouplissement monétaire de l’institution et son président, Jerome Powell, a laissé la porte ouverte à cette idée en raison du ralentissement du marché américain du travail.Les données publiées jeudi ont par conséquent renforcé les attentes d’une baisse de taux dès la réunion de politique monétaire de la Fed de septembre, selon l’outil de veille de CME, FedWatch. Et les analystes sont de plus en plus nombreux à anticiper des baisses lors des réunions suivantes.Ils scruteront donc avec d’autant plus d’attention la publication vendredi du rapport mensuel sur l’état du marché du travail aux Etats-Unis, juge Pat Donlon, qui estime qu’il “sera intéressant de voir quelle sera la réaction du marché”.En attendant, “ce ne sont pas seulement les chiffres de l’emploi qui enthousiasment Wall Street: le candidat du président Trump au poste de gouverneur de la Fed est en passe d’être confirmé rapidement”, note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Conseiller de Donald Trump, Stephen Miran a jusqu’ici été un défenseur zélé de l’agenda économique du président américain, qui comprend des droits de douane élevés et des pressions permanentes sur la Fed, sommée de baisser les taux directeurs pour favoriser l’emprunt et soutenir l’activité.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se détendait à 4,16%, contre 4,21% mercredi en clôture.Côté entreprises, la plateforme américaine de design collaboratif Figma (-19,92% à 54,56 dollars) a plongé après la publication de ses premiers résultats trimestriels depuis son introduction à la Bourse de New York fin juillet. L’éditeur de logiciels a pourtant dépassé les attentes à la fois sur son chiffre d’affaires du deuxième trimestre et sur ses prévisions pour le trimestre en cours.La marque de jeans American Eagle a été propulsée (+37,96% à 18,79 dollars) après avoir publié des résultats trimestriels globalement meilleurs qu’attendu. Cette marque s’est récemment retrouvée au cœur d’une polémique après une campagne publicitaire avec l’actrice Sydney Sweeney. Certains internautes ont accusé American Eagle de promouvoir l’eugénisme et des idéaux de suprématie blanche, tandis que d’autres l’ont au contraire saluée pour ce qu’ils considèrent comme une réaffirmation des valeurs traditionnelles.L’éditeur de logiciels américain Salesforce a glissé franchement (-4,85% à 244,01 dollars), malgré des résultats conformes aux attentes du marché. Les investisseurs ont surtout été déçus par les prévisions du groupe.

Jusqu’à 1,7 milliard d’euros de médicaments non consommés chaque année

Les médicaments prescrits en ville mais non consommés représentent chaque année en France entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros, selon une évaluation de la Cour des comptes publiée jeudi qui appelle à identifier les produits les plus jetés et les raisons de ce gaspillage.A ce jour, “les modalités de collecte et de traitement des médicaments non utilisés ne permettent pas de connaître de manière précise les montants et la nature des dépenses de médicaments qui auraient pu être évités”, souligne la Cour des comptes.Son évaluation des coûts a été réalisée à partir des quantités de médicaments non utilisés collectées par l’organisme Cyclamed chargé de leur récupération.La facture atteint jusqu’à 1,7 milliard d’euros si le calcul prend en compte tous les médicaments mais elle tombe autour de 561 à 788 millions d’euros si les plus coûteux en sont exclus, détaille la Cour des comptes.Le volume de médicaments jetés et collectés par Cyclamed représentait 8.503 tonnes en 2023.Le potentiel de réduction de ces déchets peut être évalué entre 224 millions à 867 millions d’euros, selon l’enquête conduite par la Cour des comptes.Il est “indispensable que les pouvoirs publics améliorent leur connaissance de l’usage des produits de santé, prescrits, dispensés et remboursés, et comprennent pourquoi certains d’entre eux ne sont pas utilisés”, écrit l’instance de surveillance des finances publiques.Elle préconise de s’appuyer sur l’expertise de Cyclamed pour quantifier les médicaments non utilisés, évaluer la proportion des médicaments périmés, identifier les produits les plus gaspillés et en déterminer les raisons afin de “susciter des mesures de prévention”.La redistribution des médicaments non utilisés pourrait être, selon elle, “une mesure prometteuse”, en particulier pour les médicaments coûteux ou très prescrits.De même, certains dispositifs médicaux (béquilles, fauteuils roulants, déambulateurs etc..) pourraient être réutilisés, remis en état ou recyclés pour récupérer au moins leurs composants, préconise le rapport.Parmi ses autres recommandations pour un meilleur usage des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), la Cour des comptes propose d’inciter les industriels à adapter les conditionnements et les délais de péremption.Les produits de santé ont représenté un coût de 36,05 milliards d’euros pour l’assurance maladie en 2023, dont 25,26 milliards au titre des médicaments et 10,79 milliards au titre des dispositifs médicaux.Le gouvernement vise une réduction des dépenses de santé de l’ordre de cinq milliards d’euros l’an prochain.

La Bourse de Paris minée par le retour du risque politique

La Bourse de Paris a terminé en légère baisse jeudi, à revers des autres grandes places européennes, le retour du risque politique en France minant l’enthousiasme des investisseurs.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a perdu 0,27%, soit 20,79 points, pour s’établir à 7.698,92 points. Mercredi, l’indice vedette avait pris 0,84%, à 7.719,71 points.L’attention des investisseurs est rivée sur la situation politique en France, avant le vote de confiance sollicité par le Premier ministre François Bayrou, qui scellera le destin de son gouvernement.Les oppositions, Parti socialiste compris, ont déjà annoncé qu’elles ne voteraient pas la confiance que M. Bayrou a sollicitée pour le 8 septembre sur l’urgence à résorber la dette publique du pays.Le marché “navigue à vue face à la situation française”, a relevé Emmanuel Auboyneau, gérant associé d’Amplegest.”Il y a deux épées de Damoclès au-dessus de nos têtes”, a-t-il noté: d’une part “l’accélération du calendrier français avec une potentielle situation d’ingouvernabilité”, et, d’autre part, “les agences de notation, qui seront plus enclines à baiser la note de la France” si la situation de s’améliore pas d’ici à ce qu’elles donnent leur verdict.Les prochaines révisions de la notation de la qualité du crédit de la France interviendront après le vote de confiance, par l’agence Fitch Ratings le 12 septembre puis par S&P en novembre.La crainte d’un retour de l’instabilité politique en France avait poussé le taux d’intérêt de l’emprunt à échéance 10 ans au-delà des 3,6% mardi, au plus haut depuis mars 2025 et non loin d’un sommet depuis 2011. Jeudi, il évoluait autour des 4,5%.Sanofi voit rougeLe géant pharmaceutique français Sanofi a chuté jeudi à la Bourse de Paris après les résultats d’une étude clinique qui a déçu les investisseurs sur son traitement amlitelimab contre la dermatite atopique. Le titre du groupe a terminé en baisse de 8,31% à 78,96 euros.L’étude visait à évaluer l’intérêt de ce médicament dans les cas de dermatite atopique, pathologie qui donne lieu à une forme d’eczéma.Selon Sanofi, les résultats de l’étude remplissaient “tous les critères d’évaluation”. Mais pour les analystes de Jefferies, “la phase 3 de l’essai de l’amitelimab n’a pas reproduit l’efficacité constatée lors de la phase 2 et semble faible par rapport à d’autres médicaments”, ont-ils écrit dans une note.