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La Bourse de Paris ignore la situation politique

Le CAC 40 a terminé en légère hausse mardi, ignorant la situation politique française après que l’Assemblée nationale a renversé le Premier ministre François Bayrou, qui a échoué à obtenir la confiance des députés.L’indice vedette de la Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,19%, soit un gain de 14,55 points, pour s’établir à 7.749,39 points. Lundi, le CAC 40 avait gagné 60,06 points (+0,78%) pour s’établir à 7.734,84 points à la clôture.Le chef du gouvernement français François Bayrou, qui a échoué lundi à obtenir la confiance des députés, a remis sa démission à la mi-journée lors d’un ultime entretien avec Emmanuel Macron. Il a ensuite rejoint Matignon où il devrait désormais expédier les affaires courantes, dans l’attente d’un successeur. “On observe une véritable dichotomie: les actions font comme si de rien n’était, tandis que les obligations traduisent une défiance croissante”, relève Matéis Mouflet, analyste marchés chez XTB France.Le taux de l’emprunt français à échéance dix ans, la référence en terme de rendement de la dette souveraine, a en effet terminé mardi en hausse, à 3,47%, lorsque son équivalent italien a fini juste au-dessus, à 3,48%.”Les entreprises qui sont sur le CAC 40 ne sont pas que liées à la France, leur activité économique n’est pas que dans le pays”, explique à l’AFP Charlotte de Montpellier, économiste chez ING.”Le marché se rend bien compte que la situation des entreprises en France est totalement différente de celle de l’Etat français” et de ses finances, expliquant ainsi que “la contagion est limitée”, poursuit-elle.L’instabilité politique du pays depuis l’an dernier a cependant fait prendre à la Bourse de Paris un retard considérable sur les principales places financières du globe.Depuis le début de l’année, le DAX de Francfort a grimpé de 19,13%, la Bourse de Londres de plus de 13% et celle de Milan de plus de 22%, quand le CAC 40 n’affiche qu’une hausse de 4,99%.Kering valide son nouveau directeur généralL’assemblée générale des actionnaires du groupe de luxe français Kering a validé mardi l’arrivée au poste de directeur général de Luca de Meo, venu de Renault et qui a déclaré vouloir “agir sans délai” pour “rationaliser, réorganiser, repositionner” certaines marques et “désendetter” le groupe.Kering avait officialisé à la mi-juin le recrutement de l’Italien Luca de Meo à un poste nouvellement créé de directeur général, l’actuel PDG François-Henri Pinault, 63 ans, conservant la présidence du groupe.Le titre Kering a perdu 2,37% à 233,25 euros mardi.

10 septembre: trafic perturbé sur de nombreuses lignes ferroviaires en Ile-de-France

Le trafic sera perturbé sur de nombreuses lignes ferroviaires en Ile-de-France mercredi, jour du mouvement pour “tout bloquer”, le ministre des Transports promettant un important dispositif de sécurité à Paris à la Gare du Nord qui pourrait être ciblée par des manifestants.La SNCF ne prévoit aucune circulation sur une partie du RER D, seulement un train sur trois sur les lignes Transilien H, vers le nord-ouest de la région parisienne, et Transilien R (sud-est) ainsi qu’un train sur deux sur le RER B dans sa partie nord, desservant notamment l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Dans la partie sud du RER B, gérée par la RATP, deux trains sur trois circuleront, a précisé mardi ce dernier transporteur. Le RER A, ligne ferroviaire la plus fréquentée d’Europe, ne sera a priori pas affectée par le mouvement, selon la RATP et la SNCF. Cette dernière prévoit aussi un trafic “normal” sur la ligne V du Transilien (Versailles-Massy) et les deux tramways qu’elle exploite, les lignes 12 et 13.Le RER C et les lignes K (nord), N (ouest) et U (ouest) du Transilien verront circuler un train sur deux. Cette proportion montera à deux trains sur trois sur les lignes J et L (ouest) et le RER E. La ligne P, vers l’est, sera également touchée, mais verra circuler au minimum deux trains sur trois.A la RATP, le trafic sera “quasi normal” dans le métro avec “plus de neuf trains sur dix” sur les lignes 5, 8, 9 et 13, les autres n’étant pas affectées. En moyenne, “neuf bus sur dix circuleront sur l’ensemble du réseau”, tandis que les tramways fonctionneront à 100%.La SNCF avait déjà prévenu lundi que le trafic ferroviaire serait affecté dans l’Hexagone par le mouvement social de mercredi, en particulier celui des TER et des Intercités, mais pas le réseau à grande vitesse.”A la RATP, il y a assez peu d’annulations puisqu’il y a, je crois, 1.400 collaborateurs grévistes sur près de 46.000″ salariés, a affirmé le ministre démissionnaire des Transports, Philippe Tabarot, après avoir réuni mardi après-midi les principaux acteurs du transport.- “Particulièrement vigilants” -M. Tabarot a évoqué, côté SNCF en Ile-de-France, “quelques perturbations sur les RER et sur les Transilien, mais qui, majoritairement, vont circuler, environ aux alentours de 60%”.Selon le ministre, dans le reste de la France, environ “70% des TER” devraient circuler, “avec quelques régions où il n’y aurait pratiquement pas de perturbations, et d’autres où il y en aurait un petit peu plus”, notamment les Hauts-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie.A la RATP, le syndicat La Base, majoritaire chez les conducteurs de RER, a appelé à faire grève mercredi.Mais les quatre principaux syndicats de la RATP – CGT, FO, Unsa Mobilité et CFE-CGC – ont quant à eux appelé à la grève le 18 septembre, autre jour de mobilisation.Côté SNCF, la CGT-Cheminots, premier syndicat du groupe, a appelé à “participer massivement” à la grève de mercredi ainsi qu’à celle du 18 septembre. SUD-Rail, troisième syndicat de cheminots, a également appelé à faire grève mercredi, mais ne s’est pas joint à l’appel lancé par les trois autres grands syndicats de la SNCF (CGT, Unsa, CFDT) pour le 18 septembre.M. Tabarot a estimé que la mobilisation “pourrait être plus forte le 18 que le 10”, mais il a prévenu que “la radicalité des actions menées risque d’être au rendez-vous” mercredi.En particulier, “il semblerait que la Gare du Nord soit ciblée par un certain nombre de manifestations”, a-t-il révélé, en promettant un dispositif de sécurité “très important sur cette gare comme pratiquement sur l’ensemble des plus grandes gares [du] pays”.”On sera particulièrement vigilants là-dessus, que ce soit sur les voies ferrées, que ce soit sur nos routes ou nos autoroutes pour éviter un certain nombre de blocages”, a promis le ministre.

Les Bourses européennes terminent sans direction commune

Les Bourses européennes ont terminé sans direction commune mardi, dans une séance sans catalyseur, avec les anticipations de baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) et la situation politique française dans le viseur.La Bourse de Francfort a reculé de 0,37%, quand celle de Paris a gagné 0,19%, Londres 0,23% et Milan 0,68%.

Luca de Meo, nouveau directeur général de Kering, compte agir “sans délai” pour remonter le groupe

L’assemblée générale des actionnaires du groupe de luxe français Kering a validé mardi l’arrivée au poste de directeur général de Luca de Meo, venu de Renault et qui a déclaré vouloir “agir sans délai” pour “rationaliser, réorganiser, repositionner” certaines marques et “désendetter” le groupe.Kering avait officialisé à la mi-juin le recrutement de l’Italien Luca de Meo à un poste nouvellement créé de directeur général, l’actuel PDG François-Henri Pinault, 63 ans, conservant la présidence du groupe.Le dirigeant de 58 ans, qui a fait toute sa carrière dans l’industrie automobile, était depuis cinq ans à la tête du constructeur français Renault qu’il a contribué à redresser.Les actionnaires de Kering ont voté à 98,97% pour la nomination de Luca de Meo en qualité d’administrateur. La famille Pinault, via sa holding Artémis, possède 42,3% du capital de Kering et 59,3% des droits de vote.L’Italien doit être confirmé au poste de directeur général lors du conseil d’administration tenu à l’issue de l’assemblée générale.”La situation actuelle (…) renforce notre détermination à agir sans délai”, a-t-il déclaré devant les actionnaires. “Cela exigera des choix clairs et forts”, a-t-il prévenu. “Nous devrons continuer à nous désendetter et, là où cela s’impose, rationaliser, réorganiser et repositionner certaines de nos marques.”Kering, propriétaire de Gucci, Yves Saint Laurent ou encore Bottega Veneta, a annoncé en juillet une chute de 46% de son bénéfice net au premier semestre, à 474 millions d’euros, un plongeon de 16% de son chiffre d’affaires, à 7,6 milliards d’euros, et un endettement de 9,5 milliards d’euros.”Évidemment, ce n’est pas aujourd’hui le moment de détailler notre futur plan stratégique que je construirai avec les équipes en vue d’une présentation au printemps 2026”, a dit mardi celui qui prendra ses fonctions le 15 septembre.Le futur directeur général a reconnu que “ces décisions ne seront pas toujours faciles”. “Mais nous les prendrons avec lucidité, exigence et le sens des responsabilités qui incombent à notre rôle de dirigeants”, a-t-il assuré. “Cela impliquera sans doute des efforts de la part de tous, du management des collaborateurs, de nos partenaires, de nos fournisseurs”, a-t-il esquissé, “et aussi un peu de confiance de votre part, les actionnaires.”- “Beaucoup de potentiel” -Quelques minutes plus tôt, François-Henri Pinault, qui gardera la présidence de Kering, avait décrit Luca de Meo comme “un stratège, un bâtisseur et un homme qui comprend les marques”, auquel il cède la direction générale “avec une confiance sereine”. Les actionnaires ont voté à 89,69% pour les modalités proposées concernant la rémunération de Luca de Meo, dont une “indemnité de prise de fonction” de 20 millions d’euros pour le dirigeant, qui a quitté la tête de Renault un an après le début de son deuxième mandat.”Le montant est important”, a reconnu François-Henri Pinault. “Mais je le vois comme un investissement du groupe sur son futur (…) c’est un très bon investissement”, a-t-il justifié.Les actionnaires ont aussi voté à 98,52% la prolongation de la limite d’âge du président de 65 à 80 ans et du directeur général de 65 à 70 ans.Pour redresser le groupe, Luca de Meo devra notamment donner un second souffle au mastodonte Gucci, qui représente 44% du chiffre d’affaires du groupe et un peu moins des deux tiers de sa rentabilité opérationnelle et qui souffre depuis plusieurs années. Le chiffre d’affaires au premier semestre s’est effondré de 27%, à 1,46 milliard d’euros.Dans un marché du luxe chahuté par une conjoncture défavorable, les autres marques de Kering sont aussi à la peine. “Je vois beaucoup de potentiel, les marques sont incroyables”, a déclaré Luca de Meo à la presse à l’issue de l’assemblée générale. “Gucci, c’est clair que c’est une priorité (…) mais il y a beaucoup de choses. Il faut avoir l’habilité de faire les choses en parallèle, il y a beaucoup de choses à faire en même temps”, a-t-il dit.”Je suis déjà passé par des situations de redressement beaucoup, beaucoup plus compliquées”, a-t-il assuré.

Wall Street ouvre en petite hausse, prudente avant de nouveaux indicateurs économiques

La Bourse de New York a ouvert en légère hausse mardi, dans l’attente de données sur l’inflation et sur l’emploi aux Etats-Unis, qui pourraient peser sur la trajectoire monétaire privilégiée par la Fed d’ici à la fin de l’année.Dans les premiers échanges, l’indice Nasdaq prenait 0,27% et l’indice élargi S&P 500 grappillait 0,11%. Le Dow Jones était proche de l’équilibre (+0,02%).

L’UE s’attaque au gaspillage alimentaire et à la fast fashion

Le Parlement européen a définitivement adopté mardi à Strasbourg une loi contre le gaspillage alimentaire et les déchets textiles, notamment ceux liés à la fast fashion, ces millions de vêtements à bas coûts importés de Chine.Les eurodéputés ont approuvé sans la moindre modification ce texte consensuel négocié avec les Etats membres.Chaque Européen génère en moyenne par an 130 kilos de déchets alimentaires et une quinzaine de kilos de déchets textiles, secteur où le recyclage est quasi nul, selon l’UE.La nouvelle loi, qui ne détaille pas de mesures concrètes, fixe aux pays européens des objectifs contraignants de réduction des déchets dans l’alimentation.En 2030, chaque Etat membre devra réduire de 30% les déchets alimentaires de la distribution, de la restauration et des ménages, et de 10% ceux générés par la transformation et la fabrication des aliments, par rapport aux volumes annuels enregistrés entre 2021 et 2023.En première lecture il y a un an et demi, les eurodéputés avaient voté pour des objectifs plus ambitieux – 40 et 20% – mais il a fallu sceller un compromis avec la Commission et les 27 pays membres dans la version définitive.Les professionnels de l’hôtellerie et la restauration souhaitaient, eux, éviter des objectifs contraignants et s’en tenir à de la pédagogie.”La clé réside surtout dans la sensibilisation y compris celle des consommateurs : plus de 50% du gaspillage alimentaire en Europe se produit au niveau des ménages”, estime Marine Thizon, à l’Hotrec, le lobby européen des hôtels, restaurants et cafés.- Aucun objectif pour le secteur agricole -Afin d’atteindre leurs objectifs, les États pourront choisir des programmes de prévention adaptés à l’organisation de leur secteur agroalimentaire.”L’idée est d’adopter des solutions ciblées (…) mettre en valeur les fruits et légumes +moches+ (que la grande distribution ne met pas sur ses étals), clarifier l’étiquetage, donner les invendus encore consommables” aux banques alimentaires et aux associations, explique l’eurodéputée polonaise Anna Zalewska (ECR), rapporteure du texte.Aucun objectif n’est en revanche assigné au secteur agricole, ce que dénoncent des ONG comme le WWF.Après les déchets des ménages et de l’industrie agroalimentaire, “les pertes qui surviennent avant, pendant et après la récolte ou l’élevage représentent une part considérable du gaspillage alimentaire tout au long de la chaîne de valeur”, souligne cette organisation environnementale.Cette loi vient réviser une directive qui existe depuis 2008 sur les déchets dans l’UE. Et à l’initiative des eurodéputés, elle y intègre un secteur qui n’y figurait pas auparavant: l’industrie textile.Dans une logique de pollueur-payeur, les producteurs du secteur devront s’assurer de la collecte, du tri et du recyclage des vêtements en fin de vie et les prendre en charge financièrement.Là encore, il reviendra aux Etats de déterminer les éventuels frais dont devront s’acquitter les producteurs.L’Union européenne met notamment en avant l’impact de la production textile sur la consommation d’eau: la fabrication d’un t-shirt en coton nécessite 2.700 litres d’eau douce (en comptant l’irrigation agricole), de quoi couvrir les besoins en eau potable d’une personne pendant 2 ans et demi.Le Parlement européen cible en particulier la mode “ultra éphémère”, la fast fashion, vêtements à bas coûts souvent venus de Chine.Bien qu’elle s’en défende, la plateforme d’origine chinoise Shein est régulièrement présentée comme un emblème des dérives sociales et environnementales de cette mode.La Commission européenne a ouvert en février une enquête contre cette entreprise, soupçonnée de lutter insuffisamment contre la vente de produits illégaux, non respectueux des normes européennes. Bruxelles souhaite également lutter contre l’afflux massif de petits colis bon marché sur son territoire, avec une proposition encore à l’étude visant à imposer une taxe de deux euros par colis.L’an dernier, 4,6 milliards de colis de ce type sont entrés dans l’UE – soit plus de 145 par seconde – dont 91% provenant de Chine.”L’ultra fast fashion crée des montagnes de déchets textiles. Ce mode de production, en plus d’être extrêmement polluant, met en danger les enseignes françaises et européennes”, a réagi l’eurodéputé de droite Laurent Castillo (PPE), en saluant l’adoption de la loi.

Alzheimer: la France dit “non”, pour le moment, au traitement Leqembi

Le Leqembi, un nouveau traitement contre la maladie d’Alzheimer, ne sera pas remboursé dans l’immédiat en France. Sa Haute autorité de santé (HAS) se montre sceptique, évoquant des effets secondaires bien trop lourds au regard de bénéfices insignifiants.”L’accès précoce à Leqembi n’a pas été retenu”, a résumé Pierre Cochat, président de la commission de la transparence de la HAS, à l’occasion d’un avis rendu mardi par l’institution et très attendu par les spécialistes de la maladie d’Alzheimer, la plus courante des démences avec des dizaines de millions de malades dans le monde.Le Leqembi (lécanémab), développé par les laboratoires Biogen et Eisai, est l’un des principaux espoirs auxquels s’accrochent les associations de patients et de proches, ainsi qu’un traitement au fonctionnement semblable, le Kisunla (donanémab) d’Eli Lilly.Lors de leurs essais cliniques, ces médicaments ont permis de ralentir légèrement le déclin de patients dont la maladie commençait. Nombre de spécialistes y voient donc une avancée majeure, alors que la recherche de médicaments anti-Alzheimer patine depuis des décennies.Mais d’autres regrettent un espoir illusoire, estimant que les bénéfices observés sont si maigres qu’ils ne font pas de différence pour les patients, d’autant que des effets graves et parfois mortels – hémorragies et œdèmes cérébraux – sont clairement avérés.- Vive controverse -Selon ces sceptiques, la faible efficacité de ces médicaments signifie que la recherche se concentre depuis trop longtemps sur une piste inadéquate, suivie par Leqembi comme Kisunla: chercher à limiter la formation de plaques de protéines dites amyloïdes dans le cerveau des malades.La HAS, dont les avis sont consultatifs mais généralement suivis par le gouvernement, s’exprime donc à un moment où la controverse reste vive et où d’autres autorités sanitaires se sont déjà prononcées.Les Etats-Unis ont déjà approuvé ces traitements et l’Union européenne (UE) a fait de même. Mais, après avoir initialement refusé son feu vert, celle-ci n’a finalement donné son approbation qu’au printemps dernier, la restreignant aux patients les moins à risque d’effets graves.Surtout, autorisation ne veut pas dire remboursement, et ce alors que ces médicaments ont un coût élevé: ils coûtent plusieurs dizaines de milliers de dollars par an aux Etats-Unis. Signe que la distinction est importante, le Royaume-Uni a déçu les associations en autorisant ces traitements sur le principe, mais sans valider leur remboursement.C’est sur ce dernier point que la HAS devait se prononcer et, plus spécifiquement, sur le bien-fondé d’un “accès précoce”. Celui-ci signifie que le médicament peut, dès maintenant, être remboursé à un prix fixé par son fabricant. Cela permet de ne pas attendre la procédure normale. L’intérêt est pour les patients de disposer d’un traitement innovant, et pour le laboratoire de vite commercialiser son médicament.- Bénéfices “très insuffisants” -Ce ne sera pas le cas pour le Leqembi. La HAS conclut, au vu des études fournies par les laboratoires, que rien ne justifie d’accorder un tel traitement de faveur.”On sait bien à quel point tout le monde avait beaucoup d’espoir”, a reconnu M. Cochat. Mais il met en regard des bénéfices “très insuffisants par rapport à ce qu’on attendait” avec “des effets secondaires qui ne sont pas faibles du tout”.Cela ne remet pas en cause la possibilité que le Leqembi soit un jour remboursé en France. La HAS, qui se prononcera d’ici à quelques mois sur l’opportunité d’une procédure normale, assure que rien n’est exclu.Mais “c’est évident qu’on ne peut pas s’attendre à une évaluation mirobolante”, a prévenu M. Cochat.Au sein du monde médical, cette décision a suscité des réactions contrastés, entre convaincus et sceptiques du Leqembi.”Il y a quand même une déception”, admet auprès de l’AFP le chercheur Bruno Dubois, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), appelant à ne pas négliger l’intérêt de “quelques mois en plus à pouvoir parler à ses petits-enfants ou aller au théâtre”.Au contraire, “c’est la meilleure décision pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et leurs familles”, assure à l’AFP le psychiatre britannique Rob Howard, spécialiste du grand âge à l’University College de Londres, selon qui des données plus récentes confirment que Leqembi et Kisunla “ne modifient pas réellement la maladie”.

Sur le marché de la dette, la France emprunte désormais aussi cher que l’Italie à 10 ans

La France emprunte depuis mardi désormais aussi cher que l’Italie à échéance dix ans, au lendemain de la chute du gouvernement Bayrou et à l’approche de la révision de la notation du pays vendredi par l’agence Fitch Ratings. Le rendement de l’emprunt français à dix ans était en hausse vers 09H40, à 3,48%, lorsque son équivalent italien était tout juste en-dessous, à 3,47%.Cette situation est inédite depuis une quinzaine d’années au moins, alors que l’Italie a longtemps été considérée parmi les mauvais élèves en Europe en termes de maîtrise de sa dette publique.Toutefois, alors que la situation budgétaire française se détériore, celle de l’Italie “s’est améliorée ces dernières années et le gouvernement Meloni s’est engagé à ramener leur déficit à 2,8% d’ici 2026″, explique Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.Plus une dette publique est jugée risquée par les marchés financiers, plus son taux de rendement est élevé.Ce renchérissement du coût de la dette française fait directement suite au vote de confiance perdu lundi par François Bayrou, qui l’avait sollicité à la suite de son annonce de plus de 40 milliards d’euros d’économies en juillet.”Le vote avait été annoncé le 25 août, ce qui a laissé aux marchés financiers le temps d’en digérer les implications. Depuis cette date, l’écart entre les obligations d’État françaises à 10 ans et celles de l’Allemagne s’est élargi, passant d’environ 70 points de base à environ 77 au 8 septembre 2025″, et s’élargissait mardi matin à 82 points de base, commente Paul Jackson, directeur mondial de la recherche en allocation d’actifs chez Invesco.”Il faut rappeler que l’écart était d’environ 50 points de base avant que le président Macron ne déclenche l’instabilité en convoquant les élections législatives anticipées qui ont eu lieu en juin/juillet 2024”, a-t-il poursuivi.Si Emmanuel Macron a affirmé son intention de vouloir nommer un Premier ministre rapidement, la démission de François Bayrou prévue mardi augmente l’incertitude, ce qu’abhorrent les investisseurs. “La France vient de basculer dans une nouvelle zone de turbulences”, a ainsi noté mardi John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.D’autant que l’image du pays est déjà écornée depuis la dissolution de l’Assemblée nationale il y a plus d’un an et l’instabilité politique qui s’en est suivie, faisant prendre à la Bourse de Paris un retard considérable sur les principales places financières du globe.Les investisseurs ont de plus les yeux rivés vers l’agence Fitch Ratings, qui doit actualiser la note de la France vendredi.”L’agence a déjà placé la France sous perspective négative, un abaissement est désormais probable”, estime John Plassard.Du côté des actions, l’indice vedette CAC 40 prenait 0,46% vers 09H40, soit 35,23 points à 7.770,07 points. 

Après une nouvelle levée de fonds, Mistral conforte sa place de champion européen de l’IA

La start-up française d’intelligence artificielle (IA) Mistral conforte sa place de champion européen de l’intelligence artificielle après une importante levée de fond et l’entrée au capital du géant néerlandais des technologies ASML, qui lui permet de “réaffirmer son indépendance” vis-à-vis des mastodontes américains et chinois.Mistral a levé 1,7 milliard d’euros, l’une des plus importantes levées de fonds pour une jeune pousse française, et double ainsi quasiment sa valorisation à 11,7 milliards d’euros, à l’heure où la question de la souveraineté technologique de l’Europe est devenue cruciale. L’alliance entre les deux entreprises “a pour objectif de générer une forte plus-value pour les clients d’ASML grâce à des produits et solutions innovants dopés à l’IA et offrira des pistes de recherche commune”, a commenté le patron d’ASML, Christophe Fouquet, cité dans le communiqué diffusé mardi par Mistral.Le fabricant néerlandais de machines de pointe pour le secteur des semi-conducteurs détiendra au terme de l’opération autour de 11% du capital de Mistral, selon une source proche du dossier, ce qui en fera le premier actionnaire de la start-up après chacun des fondateurs, qui contrôlent encore majoritairement la société.ASML obtiendrait par ailleurs un siège au conseil d’administration, d’après plusieurs médias, une information qui n’a pas été confirmée par les deux entités.- Echelle européenne -“On ne peut pas lutter sur ce secteur-là en étant franco-français”, analyse auprès de l’AFP Jean-Baptiste Bouzige, fondateur d’Ekimetrics, société spécialisée dans l’IA et les données. “L’échelle qui est pertinente, c’est l’Europe”, ajoute-t-il.Le géant américain des puces Nvidia, les fonds Index Ventures, Andreessen Horowitz ou encore Bpifrance ont aussi participé à ce tour de table. Lancé en juin 2023 par Arthur Mensch, polytechnicien et normalien, avec deux autres Français anciens chercheurs chez Meta, Guillaume Lample et Timothée Lacroix, Mistral a notamment conçu le chatbot Le Chat concurrent de ChatGPT d’OpenAI. L’entreprise, basée à Paris, fournit aussi des grands modèles de langages portés sur la génération de texte et des modèles spécialisés capables de traiter des images, transcrire de l’audio ou générer du code.Elle a cette année multiplié les annonces retentissantes de partenariats notamment avec le géant américain Nvidia pour créer une plateforme de cloud (informatique à distance) ou encore avec le fonds émirati MGX pour fonder un gigantesque campus IA en région parisienne. Elle a aussi signé un accord avec l’Agence France-Presse (AFP) pour utiliser ses dépêches d’actualité afin de répondre aux requêtes de ses utilisateurs. – Indépendance -Mais si Mistral est la start-up d’IA à la plus haute valorisation en Europe, ses capacités financières restent modestes face à ses concurrents américains. La start-up américaine Anthropic, dont le modèle Claude est l’un des principaux rivaux du ChatGPT, revendique une valorisation de 183 milliards de dollars après un tour de table de 13 milliards de dollars en septembre.Le leader OpenAI serait lui en pourparlers pour permettre à ses employés d’encaisser leurs actions, ce qui valoriserait l’entreprise à environ 500 milliards de dollars, selon plusieurs médias. Cette nouvelle levée de fonds permet surtout à Mistral de “réaffirmer son indépendance”, selon son communiqué, et d’éviter de passer sous le contrôle de géants de la tech américains ou chinois, après un été marqué par une rumeur de rachat par Apple. Étant donné les tensions géopolitiques avec les Etats-Unis et du besoin de souveraineté technologique en Europe, “Mistral peut s’imposer comme un acteur européen incontournable, une véritable alternative aux modèles non-européens”, estime Franck Sebag, associé chez EY, auprès de l’AFP. La start-up, qui compte plus de 350 employés répartis entre six bureaux de Londres à Singapour, s’attend à générer plus de 100 millions de dollars de revenus par an, a confié son patron au Wall Street Journal en juin.

Les bourses européennes ouvrent sans grand changement

Les Bourses européennes ont entamé la séance sans grand changement mardi, attentives aux évolutions politiques en France au lendemain de la chute du gouvernement de la deuxième économie de la zone euro, largement anticipée par les observateurs politiques et économiques.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris avançait de 0,23% et celle de Londres de 0,15%, tandis que Francfort reculait légèrement de 0,15%.