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L'”ultra fast fashion” et sa déferlante de tenues

L'”ultra fast fashion”, que le Sénat tente de freiner en votant mardi une proposition de loi pour “réduire l’impact environnemental de l’industrie textile”, s’impose avec des prix très concurrentiels et un changement incessant des collections.Peu coûteux et constamment renouvelés, ces produits textiles grignotent le marché et concurrencent les acteurs historiques du secteur. L’AFP a analysé et comparé leurs prix et leurs nouveautés.Ils sont accusés d’être souvent très polluants et fabriqués dans des conditions de travail généralement déplorables, ce que conteste l’un des acteurs émergents du secteur, Shein. La plateforme “s’engage à garantir le traitement équitable et digne des travailleurs et interdit le travail forcé au sein de sa chaîne d’approvisionnement”, affirme son porte-parole en France, Quentin Ruffat.- 7.220 nouvelles références par jour -Initiée dès les années 1990 en France avec l’arrivée de Zara, la fast fashion “est un mode de fonctionnement” notamment basé sur “la multiplication du nombre de collections”, indique à l’AFP Gildas Minvielle, directeur de l’Observatoire économique de l’Institut Français de la Mode (IFM).Pendant deux semaines, du 22 mai au 5 juin, l’AFP a analysé les sites d’un acteur émergent, Shein, et d’un acteur historique, H&M, afin d’estimer le nombre de nouveaux arrivages par jour et par segment.  Il en ressort que, dans la catégorie “vêtements pour femmes”, Shein a mis en ligne près de 2.960 nouvelles références par jour, en moyenne, sur la période analysée. Cette estimation descend à 1.330 pour les hommes et atteint 2.930 pour les chaussures. Soit un total de plus de 7.220 nouvelles références par jour, qui s’approche du chiffre trouvé par l’ONG les Amis de la terre en mai 2023. De son côté, le site H&M, qui vend également d’autres marques comme Cos, Arket, ou & Other Stories, proposait environ 290 nouvelles références quotidiennes dans la catégorie “vêtements femmes”, et 50 dans celle “vêtements hommes”.Contactées par l’AFP, aucune des deux marques n’a souhaité faire de commentaire sur ces chiffres.”Nous fabriquons uniquement ce que nos clients achètent, nous alignons la production sur la demande”, ce qui permet “d’avoir peu de stocks” et un taux d’invendus inférieur au reste de l’industrie, dit Quentin Ruffat.- L’intelligence artificielle, leur ADN -Outre la grande variété des articles proposés, l’accent est également mis sur la rapidité: un vêtement de l'”ultra fast fashion” est conçu, produit et expédié en moins de 7 jours (3 semaines pour la fast fashion), selon le secrétariat général à la Planification écologique.Si les plateformes d’origine chinoise, tels Temu ou Shein, “sont aussi agiles et aussi rapides, c’est parce que ce sont des puissances technologiques”, explique Laëtitia Lamari, spécialiste du commerce en ligne. “Pour eux, l’intelligence artificielle n’est pas née avec ChatGPT. C’est leur ADN”, ajoute-t-elle. Pilotées par la tech, elles peuvent développer des produits en petite quantité, parfois sur un simple prototype créé par IA. S’il y a des clics, l’algorithme se met en branle et donne des indicateurs pour de la fabrication, selon l’experte. À grand renfort d’avions, les pièces arrivent en France, un de leur marché phare, souvent exemptées de droits de douane. Mais avec des contrats publicitaires “colossaux avec les plateformes comme Meta”, note Laëtitia Lamari.Selon son porte-parole en France, “Shein n’utilise pas l’IA pour le design des vêtements”, qui sont livrés “entre 8 et 15 jours”.- 2€ le tee-shirt -“Avec l’arrivée de l’ultra fast fashion, les écarts de prix par rapport au milieu de gamme se sont beaucoup accentués”, détaille Gildas Minvielle. Allant parfois du simple au triple. Un tee-shirt, par exemple, coûte aujourd’hui en moyenne 14 euros, selon l’IFM.Zara et H&M sont au-dessus, tandis que Primark, Kiabi et Shein sont en dessous, selon une analyse par l’AFP des sites de ces groupes le 4 juin. Parmi ces cinq acteurs, c’est Shein qui proposait le tee-shirt le moins cher: 2,16 euros pour un “tee-shirt pour femmes décontracté avec col rond à motif minimaliste” vendu en lot de quatre à 8,62 euros. Venaient ensuite Kiabi avec un tee-shirt à 2,40 euros (en promotion), Primark à 3 euros, H&M à 4,99 euros et Zara à 6,95 euros.Outre “prendre des parts de marché aux autres acteurs”, “ce nouveau marché de tout petits prix (…) perturbe la perception que les consommateurs ont des prix”, note Gildas Minvielle. “Le juste prix ou le prix légitime pour un vêtement aujourd’hui n’est plus le même qu’avant”.

La Bourse de Paris termine en légère baisse

La Bourse de Paris a terminé en léger recul lundi, sans entrain en attendant l’issue de la nouvelle série de discussions commerciales entre les deux premières puissances économiques du monde, les États-Unis et la Chine.Le CAC 40 a perdu 0,17%, en recul de 13,40 points, à 7.791,47 points. Vendredi, le CAC 40 avait gagné 14,60 points (+0,19%) pour s’établir à 7.804,87 points à la clôture.Les marchés sont “sans tendance, en attendant les résultats des négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine, dans l’espoir que la situation s’apaise entre les deux pays”, explique à l’AFP Vincent Juvyns, stratégiste chez ING.Washington et Pékin ont entamé à Londres ce lundi une nouvelle série de négociations, dont l’un des principaux enjeux portera sur les exportations chinoises de terres rares, éléments essentiels à de nombreux produits, notamment les batteries de véhicules électriques. Elles constituent depuis longtemps un sujet de tension.”La semaine dernière, un appel entre les présidentes américain Donald Trump et chinois Xi Jinping a permis d’annoncer que la Chine allait assouplir ses contrôles à l’exportation de terres rares vers les États-Unis, ce qui suggère que ceux-ci pourraient également alléger les restrictions sur certaines exportations technologiques”, a estimé Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Il y a donc “une humeur attentiste mais globalement positive”, estime Vincent Juvyns.Les titres des spiritueux Rémy Cointreau (+5,02% à 49,36 euros) et Pernod Ricard (+3,16% à 90,78 euros), très dépendants du commerce international, ont d’ailleurs fini en hausse.Cette deuxième rencontre intervient après un brusque accès de tension la semaine dernière, Donald Trump ayant accusé Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé à Genève.Un premier échange téléphonique a ensuite eu lieu jeudi entre les présidents américain et chinois, conversation qualifiée de “très positive” par Donald Trump alors que Xi Jinping a demandé à son homologue de “redresser la trajectoire du grand navire des relations sino-américaines”, selon la presse chinoise.Lors de précédentes négociations en Suisse, Washington avait accepté de ramener les droits de douane sur les produits chinois de 145% à 30%, en échange d’un mouvement similaire par Pékin, de 125% à 10% sur les produits américains, pour une durée de 90 jours.Côté obligataire, l’emprunt à dix ans français a atteint 3,25%, contre 3,24% la veille.L’Oréal majoritaire dans Medik8Le géant français de la beauté L’Oréal (-0,64% à 378,90 euros) a annoncé lundi qu’il allait prendre une participation majoritaire dans la marque britannique de soins de la peau Medik8, pour un montant non précisé.

Warner Bros Discovery va séparer sa plateforme de streaming du reste du groupe

Warner Bros Discovery (WBD) va séparer sa plateforme de streaming et son studio de production du reste du groupe de médias, un nouveau signal de la transition de l’industrie télévisuelle vers la vidéo en ligne.Cette scission, qui devrait être finalisée vers mi-2026 sous réserve du feu vert des régulateurs, va déboucher sur la cotation de deux entités distinctes, selon un communiqué publié lundi.Dans le détail, le service de streaming Max, qui va être rebaptisé HBO Max cet été, va être logé dans une nouvelle société, appelée Streaming & Studios, de même que les studios de production de télévision et de cinéma, ainsi que les parcs à thème.L’autre entreprise cotée, nommée Global Networks, comprendra les chaînes du groupe de New York, en particulier CNN, la station TNT, très orientée vers le sport, ou Discovery (nature et aventure).Ces chaînes tirent encore aujourd’hui l’essentiel de leurs revenus des abonnements au câble, une industrie en contraction continue depuis plusieurs années.Selon le cabinet spécialisé IBIS World, le nombre d’abonnés payants au câble aux Etats-Unis est passé de 105 millions en 2010 à 66 millions en 2024 (-37%).Dans le même temps, les audiences de CNN ont chuté de 15% et la chaîne n’était plus regardée, aux Etats-Unis, que par moins d’un demi-million de personnes par jour en moyenne (481.000) l’an dernier.La scission est une stratégie classique pour des sociétés qui affichent des taux de croissance sensiblement différents par activité.”Cette séparation va revigorer chaque entité en lui permettant de capitaliser sur ses forces et son profil financier spécifique”, a commenté le patron de WBD, David Zaslav, cité dans le communiqué.A l’issue du démantèlement du groupe, Global Networks conservera une participation de 20% au capital de Streaming & Services, qu’il revendra dans un second temps, le produit de cette cession étant consacré à son désendettement.La stratégie de scission est en vogue dans la télévision. En novembre, le cablo-opérateur américain Comcast a annoncé la création d’une nouvelle société cotée dans laquelle il logera ses chaînes de télévision câblée, notamment CNBC et MSNBC.

Commerce: Pékin et Washington rouvrent le dialogue en terre britannique

Un mois après une rencontre fructueuse à Genève, les États-Unis et la Chine ont débuté lundi à Londres une nouvelle série de négociations dans le plus grand secret, avec l’espoir de dépasser leurs différends pour prolonger leur fragile trêve commerciale.Cette rencontre entre les deux premières puissances économiques mondiales est scrutée par les marchés. Mais les analystes estiment qu’elle sera moins féconde qu’en Suisse, où Pékin et Washington avaient convenu d’abaisser considérablement leurs droits de douane respectifs pour 90 jours.L’agence de presse officielle Chine a annoncé le début des négociations en début d’après-midi, le vice-premier ministre He Lifeng menant la délégation chinoise.Les Américains sont représentés par le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, celui au Commerce, Howard Lutnick, et le représentant de la Maison Blanche pour le Commerce (USTR), Jamieson Greer.Les deux capitales n’ont donné aucune indication lundi soir sur le déroulement des négociations, qui se tiennent derrière les portes du prestigieux Palais de Lancaster House, en plein coeur de Londres, mais celles-ci devraient se poursuivre mardi.- Terres rares -Cette rencontre intervient après un échange téléphonique jeudi entre les présidents américain et chinois, conversation qualifiée de “très positive” par Donald Trump, tandis que Xi Jinping a demandé à son homologue de “redresser la trajectoire du grand navire des relations sino-américaines”, selon la presse chinoise.Elles font également suite à un brusque accès de tension la semaine passée, Donald Trump ayant accusé Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé à Genève.”Nous souhaitons que la Chine applique sa part de l’accord. Et c’est sur quoi notre équipe compte discuter” à Londres, a insisté dimanche la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, sur FoxNews.Les terres rares de la Chine, source de discorde entre les deux pays, devraient constituer un enjeu clé des négociations. Ces matières premières sont cruciales pour toute une gamme de produits, dont les batteries de véhicules électriques.Selon Kathleen Brooks, directrice de recherche pour XTB, “les États-Unis souhaitent que soient rétabli” le rythme des expéditions de ces métaux stratégiques, qui a ralenti depuis le lancement par Donald Trump de sa guerre commerciale début avril.Quant à la Chine, elle aimerait “que les États-Unis reconsidèrent les restrictions à l’immigration des étudiants, les limitations d’accès aux technologies avancées, notamment aux microprocesseurs, et facilitent l’accès des fournisseurs technologiques chinois aux consommateurs américains”, ajoute-t-elle.- Front commun -En Suisse, Washington avait accepté de ramener les droits de douane sur les produits chinois de 145% à 30%, en échange d’un mouvement similaire par Pékin de 125% à 10% sur les produits américains, pour 90 jours.Les deux capitales ont ainsi temporairement mis un terme à l’escalade de droits de douane qui a largement ralenti leurs échanges commerciaux.Les exportations chinoises vers les États-Unis ont baissé de 12,7% en mai par rapport à avril, selon des statistiques officielles lundi, à 28,8 milliards de dollars (25,2 milliards d’euros) contre 33 milliards (29 milliards d’euros).Tout en travaillant à la normalisation des relations avec Washington, le gouvernement chinois s’est lancé dans des discussions avec ses autres partenaires pour constituer un front commun face aux États-Unis, Japon et Corée du Sud en tête, mais aussi le Canada, avec qui les liens bilatéraux sont tendus.Pékin a également proposé à l’Union européenne un “canal vert” pour faciliter les exportations de terres rares vers le bloc, avant un sommet en juillet entre l’UE et la Chine.Selon un porte-parole de Keir Starmer, la ministre britannique des Finances Rachel Reeves a par ailleurs profité de ces discussions pour rencontrer dimanche son homologue américain Scott Bessent. Elle a aussi échangé avec le vice-premier ministre chinois He Lifeng.mjw-els-pdh-ode-zap/lul/

La résistance mondiale s’organise contre un “Far West” dans les océans

Personne n’a prononcé le nom de Donald Trump mais c’est bien son intention d’exploiter unilatéralement les fonds marins qui a suscité, lundi au premier jour de la conférence mondiale sur les océans à Nice, les appels appuyés à défendre le multilatéralisme pour protéger nos mers.Premier à prendre la parole à la conférence de l’ONU coorganisée par la France, Emmanuel Macron a appelé à la “mobilisation” pour des “océans” en “ébullition”.Plus de 60 dirigeants mondiaux sont venus sur la Côte d’Azur, dont beaucoup du Pacifique et d’Amérique latine.”La première réponse, c’est le multilatéralisme”, a estimé le président français. “Les abysses ne sont pas à vendre, pas plus que le Groenland n’est à vendre, pas plus que l’Antarctique ou la haute mer ne sont à vendre”, a-t-il enchaîné en visant implicitement les déclarations expansionnistes du président américain sur le territoire autonome du Danemark. Le Français s’y rendra dimanche.M. Macron a renouvelé son appel à un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins, soutenu par une trentaine de pays. Un moratoire jugé “essentiel” par le président du Conseil européen, Antonio Costa.”Les grands fonds ne peuvent pas devenir un Far West”, a lancé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, alors que Donald Trump prévoit de lancer unilatéralement l’exploitation des galets de nickel et autres métaux critiques dans les eaux internationales du Pacifique, dans des zones gérées par une autorité onusienne à laquelle les États-Unis n’appartiennent pas.”Nous voyons maintenant planer sur l’océan la menace de l’unilatéralisme. Nous ne pouvons pas permettre qu’il arrive à la mer ce qui est arrivé au commerce international”, a abondé le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. Il a appelé à des “actes clairs” de l’Autorité internationale des fonds marins pour mettre fin à cette “course prédatrice” aux métaux critiques.Mais les petits pays du Sud, comme aux négociations climatiques, veulent maintenir la pression financière sur tous les pays riches, y compris les Européens.”Si vous voulez vraiment protéger les océans, prouvez-le”, a lancé Surangel Whipps Jr, président du petit atoll des Palaos dans le Pacifique, en appelant les États développés à “alléger la dette” pour que les petites nations insulaires comme la sienne puissent “investir dans l’adaptation” au changement climatique.Pour les îles du Pacifique, très représentées à Nice et menacées par la montée des eaux, la protection de l’océan n’est pas seulement un objectif écologique mais une nécessité existentielle, ont insisté leurs dirigeants, en appelant la communauté internationale à une action plus ambitieuse.- Nouvelles aires protégées -Sur le traité sur la haute mer, autre sujet brûlant du sommet, M. Macron a affirmé qu’il “serait bien mis en Å“uvre”. Selon lui, une cinquantaine de pays ont déposé leur ratification à ce jour et “quinze pays se sont formellement engagés à les rejoindre”. “Si cela est vrai –et nous ne le croirons qu’une fois les 60 ratifications déposées– c’est le moment que nous attendions, un moment important pour la protection des océans”, a réagi l’ONG Greenpeace.Le traité vise à protéger la vie marine dans les eaux internationales (au-delà de 200 milles marins – 370 km – des côtes). Signé en 2023, il pourra entrer en vigueur 120 jours après la 60e ratification.Plusieurs pays ont annoncé la création de nouvelles aires marines protégées, comme la Grèce ou l’Espagne sur le quart de ses mers, ou des interdictions localisées du chalutage de fond, comme le Royaume-Uni.La France l’a fait samedi dans certaines de ses aires marines protégées, sans toutefois convaincre les ONG, qui soulignent que cela ne concerne que 4% des eaux métropolitaines.Mis en lumière dans le film “Ocean” du Britannique David Attenborough, le chalutage de fond est critiqué pour les dommages qu’il engendre sur les habitats marins sensibles (herbiers, coraux, etc.) en raclant le plancher marin.La communauté internationale s’est fixé un objectif de 30% de protection en 2030 (appelé 30X30), contre seulement 8,36% aujourd’hui. Mais “protection” signifie rarement interdiction de la pêche ou d’autres activités nuisibles à la biodiversité, chaque pays décidant du niveau de protection.”Nous allons échouer (à atteindre l’objectif) 30X30″, a commenté à Nice Emanuel Gonçalves, chef scientifique de la Fondation Oceano Azul, en estimant qu’au rythme actuel, il faudrait “300 ans” à la communauté internationale pour protéger “complètement” 30% des océans. 

Le chef de l’Otan appelle à quintupler les capacités de défense antiaérienne de l’Alliance

Le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte a appelé lundi à Londres les pays de l’Alliance à quintupler leurs capacités de défense antiaérienne afin de protéger l’Europe de la Russie, qui a répliqué en accusant l’Otan d’être un “instrument d’agression”.Après Paris la semaine dernière, le Néerlandais s’est entretenu lundi à Londres avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, au moment où les membres de l’Otan négocient sous la pression des Etats-Unis sur leur futur objectif de dépenses militaires. “Nous avons besoin de faire un bond en avant dans notre défense collective (…) Le fait est que le danger ne disparaîtra pas, même avec la fin de la guerre en Ukraine”, a déclaré Mark Rutte lors d’une conférence organisée par le cercle de réflexion Chatham House.L’Otan “a besoin d’une augmentation de 400% de sa défense antiaérienne et antimissile”, a-t-il dit. “Nous voyons en Ukraine comment la Russie sème la terreur par le ciel, nous allons donc renforcer le bouclier qui protège notre espace aérien”, a poursuivi M. Rutte.Moscou a répliqué dès lundi matin, après la diffusion d’extraits du discours. “L’Otan, après avoir ôté son masque, démontre de toutes les façons possibles sa nature même d’instrument d’agression et de confrontation”, a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.La Russie s’est “associée à la Chine, à la Corée du Nord et à l’Iran”, a accusé Mark Rutte à Londres. Elle “produit plus d’armes que nous ne le pensions”, a-t-il dit. Concernant les munitions, “la Russie produit en trois mois ce que l’ensemble de l’Otan produit en un an”, a affirmé le chef de l’Otan.Mark Rutte effectue ce déplacement au Royaume-Uni au moment où le président américain Donald Trump exige des alliés européens et du Canada qu’ils s’engagent à consacrer au moins 5% de leur produit intérieur brut (PIB) à leur défense, sous peine de ne plus garantir leur sécurité.Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a indiqué jeudi à Bruxelles que les alliés étaient proches d’un accord sur cet objectif qui pourrait être formalisé lors du sommet à La Haye, les 24 et 25 juin.- “Transformer” l’Otan -Pour assurer son succès, Mark Rutte a proposé un chiffre global de 5% de leur PIB, mais sous la forme d’une addition de deux types de dépenses: 3,5% d’ici 2032 pour les dépenses militaires stricto sensu et 1,5% pour toutes celles liées à la sécurité, au sens large (protection aux frontières, cybersécurité, etc.).Les armées de l’Otan ont “besoin de milliers de véhicules blindés et de chars supplémentaires, de millions d’obus d’artillerie en plus”, a-t-il également détaillé. “Si nous n’investissons pas davantage, notre défense collective n’est pas crédible”, a-t-il affirmé. Dépenser plus permettra de “protéger un milliard de personnes”, vivant dans les pays membres de l’Alliance. Londres s’est déjà engagé à porter son budget de défense à 2,5% du PIB d’ici 2027, puis à 3% après 2029, et le gouvernement travailliste de Keir Starmer a dévoilé la semaine dernière sa nouvelle stratégie de défense. Ce plan a été salué lundi par le chef de l’Otan.Le Royaume-Uni prévoit notamment de construire jusqu’à douze sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire à compter de 2030, ainsi que six usines de munitions et de production d’armes à longue portée afin de d’être “prêt au combat”, en particulier face à la menace russe.Le pays, qui est avec la France la seule puissance nucléaire en Europe, va aussi dépenser 15 milliards de livres (17,7 milliards d’euros) pour son programme d’ogives nucléaires.Le secrétaire général de l’Otan a visité lundi matin avec le ministre britannique de la Défense John Healey l’entreprise publique de défense Sheffield Forgemasters, dans le nord de l’Angleterre.Le Canada a annoncé qu’il consacrerait cette année 2% de son PIB à la défense pour atteindre l’objectif de l’Otan. Le Premier ministre Mark Carney a mis en avant lundi “les menaces qui se multiplient”. 

Echec d’un référendum en Italie sur la naturalisation et le droit du travail

Un référendum en Italie destiné à faciliter la naturalisation et à révoquer des mesures de libéralisation du marché du travail a tourné court lundi, trop peu de personnes ayant voté après l’appel du gouvernement de Giorgia Meloni à s’abstenir.Selon le comptage encore en cours, un peu plus de 30% des électeurs se sont rendus aux urnes dimanche et lundi, alors qu’il fallait que plus de 50% le fassent pour que le résultat du scrutin soit pris en compte.De nombreux membres du gouvernement ultraconservateur avaient appelé leurs partisans à s’abstenir de voter afin d’éviter que le seuil de 50% ne soit atteint.Il était notamment proposé dans le cadre de ce référendum soutenu par des ONG et des partis d’opposition de réduire de dix à cinq ans la durée pendant laquelle un résident non européen, sans lien de mariage ni de sang avec l’Italie, doit avoir vécu dans ce pays avant d’en demander la nationalité.La Première ministre Giorgia Meloni, à la tête du parti Fratelli d’Italia (FDI, extrême droite), arrivée au pouvoir en 2022 sur un programme antimigrants même si son gouvernement a augmenté le nombre des visas de travail, avait déclaré être “absolument contre” cette mesure. “Enorme défaite pour une gauche qui n’a plus d’idées ni de crédibilité et qui n’arrive même pas à mobiliser ses propres électeurs”, a réagi lundi sur X le vice-Premier ministre Matteo Salvini, le chef du parti antimigrants Lega.Les Italiens étaient également appelés à se prononcer sur une proposition d’abolition de quatre lois de libéralisation du marché du travail, une consultation voulue par la principale confédération syndicale, la CGIL (gauche), qui avait collecté les 500.000 signatures nécessaires à l’organisation du scrutin. Ce syndicat espérait rétablir des mesures de protection contre les contrats précaires, les licenciements et les accidents du travail qui avaient été supprimées par le passé.Autour de 85% des Italiens qui se sont rendus aux urnes ont répondu “oui” à toutes les questions concernant le travail et 64% ont approuvé la proposition sur la naturalisation.Le principal parti d’opposition, le Parti démocrate (centre gauche), soutenait les propositions soumises au référendum bien qu’il ait adopté, quand il était au pouvoir, plusieurs des mesures dont la suppression était proposée, dont certaines mises en place par l’ancien chef du gouvernement Matteo Renzi.Pour le secrétaire général de la CGIL Maurizio Landini, la très forte abstention illustre une “crise démocratique évidente” en Italie. Il s’est toutefois engagé à “continuer (…) cette bataille, en utilisant tous les moyens à notre disposition.”ljm-prdt/max/bds

Commerce: Chine et USA entament à Londres des discussions pour apaiser les tensions

Un mois après leur rencontre à Genève, les États-Unis et la Chine ont entamé lundi à Londres une nouvelle série de négociations dans le plus grand secret, avec l’espoir de dépasser leurs différends pour prolonger leur fragile trêve commerciale.Cette rencontre entre les deux premières puissances économiques mondiales est scrutée par les marchés. Les analystes estiment cependant qu’elle sera moins fructueuse qu’en Suisse, quand Pékin et Washington avaient convenu d’abaisser considérablement leurs droits de douane respectifs pour 90 jours.”Le vice-premier ministre He Lifeng (…) a commencé à tenir la première réunion sur le mécanisme de consultation commerciale avec la partie américaine à Londres”, a rapporté l’agence de presse officielle Chine nouvelle en début d’après-midi.La délégation américaine est composée du secrétaire au Trésor, Scott Bessent, de celui au Commerce, Howard Lutnick, et du représentant de la Maison Blanche pour le Commerce (USTR), Jamieson Greer, a affirmé le président Donald Trump vendredi.Les deux capitales s’étaient refusées lundi matin à toute indication sur le déroulement des négociations, qui se tiennent derrière les portes du prestigieux Palais de Lancaster House, en plein centre de Londres.- Métaux stratégiques -Cette rencontre intervient après un échange téléphonique jeudi entre les présidents américain et chinois, conversation qualifiée de “très positive” par Donald Trump, tandis que Xi Jinping a demandé à son homologue de “redresser la trajectoire du grand navire des relations sino-américaines”, selon la presse chinoise.Elles font également suite à un brusque accès de tension la semaine passée, Donald Trump ayant accusé Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé à Genève.”Nous souhaitons que la Chine applique sa part de l’accord. Et c’est sur quoi notre équipe compte discuter” à Londres, a insisté dimanche la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, sur FoxNews.Les expéditions de terres rares de Pékin, source de discorde entre les deux pays, devraient constituer un enjeu clé des négociations. Ces matières premières sont cruciales pour toute une gamme de produits, dont les batteries de véhicules électriques.Selon Kathleen Brooks, directrice de recherche pour XTB, “les États-Unis souhaitent que soient rétabli” le rythme des expéditions de ces métaux stratégiques, qui a ralenti depuis le lancement par Donald Trump de la guerre commerciale.Quant à la Chine, elle aimerait “que les États-Unis reconsidèrent les restrictions à l’immigration des étudiants, les limitations d’accès aux technologies avancées, notamment aux microprocesseurs, et facilitent l’accès des fournisseurs technologiques chinois aux consommateurs américains”, ajoute-t-elle.En Suisse, Washington avait accepté de ramener les droits de douane sur les produits chinois de 145% à 30%, en échange d’un mouvement similaire par Pékin de 125% à 10% sur les produits américains, pour 90 jours.- Échanges ralentis -Les deux capitales ont ainsi temporairement mis un terme à l’escalade de droits de douane lancée début avril par Donald Trump, qui a largement ralenti leurs échanges commerciaux.Les exportations chinoises vers les États-Unis ont baissé de 12,7% en mai par rapport à avril, selon des statistiques officielles lundi, à 28,8 milliards de dollars (25,2 milliards d’euros) contre 33 milliards (29 milliards d’euros).Tout en travaillant à la normalisation des relations avec Washington, le gouvernement chinois s’est lancé dans des discussions avec ses autres partenaires pour constituer un front commun face aux États-Unis, en commençant par les autres pays asiatiques, Japon et Corée du Sud en tête.Il s’est aussi tourné jeudi dernier vers le Canada, avec qui les liens bilatéraux sont tendus, avec un appel entre le Premier ministre chinois Li Qiang et son homologue canadien Mark Carney.Pékin a également proposé à l’Union européenne un “canal vert” pour faciliter les exportations de terres rares vers le bloc, alors que se profile en juillet un sommet entre l’UE et la Chine.Selon un porte-parole de Keir Starmer, la ministre britannique des Finances Rachel Reeves a profité de ces discussions pour rencontrer dimanche son homologue américain Scott Bessent et le vice-premier ministre chinois Hi Lefeng.mjw-els-pdh-ode-zap/rl

Le chef de l’Otan appelle à quintupler les capacités de défense aérienne de l’Alliance

Le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte doit appeler lundi à Londres les pays de l’Alliance à quintupler leurs capacités de défense aérienne afin de protéger l’Europe de la Russie, qui a répliqué en accusant l’Otan d’être un “instrument d’agression”.Après Paris la semaine dernière, le Néerlandais est à Londres lundi où il va s’entretenir avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, au moment où les membres de l’Otan négocient sous la pression des Etats-Unis sur leur futur objectif de dépenses militaires. “Nous avons besoin de faire un bond en avant dans notre défense collective (…) Le fait est que le danger ne disparaîtra pas, même avec la fin de la guerre en Ukraine”, doit déclarer Mark Rutte lors d’une conférence organisée dans l’après-midi par le cercle de réflexion Chatham House à l’occasion de son déplacement dans la capitale britannique.Pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles, “l’Otan a besoin d’une augmentation de 400% de sa défense aérienne et antimissile”, doit-il insister, selon des extraits de son intervention communiqués par ses services.”Nous voyons en Ukraine comment la Russie sème la terreur par le ciel, nous allons donc renforcer le bouclier qui protège notre espace aérien”, doit encore souligner M. Rutte.Moscou n’a pas tardé à réagir. “L’Otan, après avoir ôté son masque, démontre de toutes les façons possibles sa nature même d’instrument d’agression et de confrontation”, a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien.L’entretien entre Keir Starmer et Mark Rutte intervient au moment où le président américain Donald Trump exige des Alliés européens et du Canada qu’ils s’engagent à consacrer au moins 5% de leur produit intérieur brut (PIB) à leur défense, sous peine de ne plus garantir leur sécurité.Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a indiqué jeudi à Bruxelles que les alliés étaient proches d’un accord sur cet objectif qui pourrait être formalisé lors du sommet à La Haye, les 24 et 25 juin.- Nouvelle stratégie militaire -Pour assurer son succès, Mark Rutte a proposé un chiffre global de 5% de leur PIB, mais sous la forme d’une addition de deux types de dépenses: 3,5% d’ici 2032 pour les dépenses militaires stricto sensu et 1,5% pour toutes celles liées à la sécurité, au sens large (protection aux frontières, cybersécurité, etc.).Il doit également déclarer lundi que les armées de l’Otan ont “besoin de milliers de véhicules blindés et de chars supplémentaires, de millions d’obus d’artillerie en plus”, ainsi que de “doubler” leurs capacités de déploiement, en matière de logistique, d’approvisionnement, de transport ou de soutien médical.Londres s’est déjà engagé à porter son budget de défense à 2,5% du PIB d’ici 2027, puis à 3% après 2029, et le gouvernement travailliste de Keir Starmer a dévoilé la semaine dernière sa nouvelle stratégie de défense.Le Royaume-Uni prévoit notamment de construire jusqu’à douze sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire à compter de 2030, ainsi que six usines de munitions et de production d’armes à longue portée afin de d’être “prêt au combat”, en particulier face à la menace russe.Le pays, qui est avec la France la seule puissance nucléaire en Europe, va aussi dépenser 15 milliards de livres (17,7 milliards d’euros) pour son programme d’ogives nucléaires.Le secrétaire général de l’Otan a visité lundi matin avec le ministre britannique de la Défense John Healey l’entreprise publique de défense Sheffield Forgemasters, dans le nord de l’Angleterre.”Le renouveau de l’industrie de défense britannique renforcera non seulement la sécurité des Alliés, mais aussi la prospérité nationale”, a salué Mark Rutte, cité dans un communiqué diffusé après cette visite.

Guerre commerciale: deuxième round de discussions à Londres entre Pékin et Washington

Un mois après leur rencontre à Genève, les États-Unis et la Chine entament lundi à Londres une nouvelle série de négociations dans le plus grand secret, avec l’espoir de prolonger leur fragile trêve commerciale, malgré des tensions persistantes.Cette rencontre entre les deux premières puissances économiques mondiales est suivie de très près par les marchés, mais les analystes considèrent qu’elle devrait être moins fructueuse qu’en Suisse, quand les deux pays avaient convenu d’abaisser considérablement leurs droits de douane respectifs pour 90 jours.Washington et Pékin se sont refusés lundi matin à révéler le lieu de ce second round de négociations, ainsi qu’à toute indication sur leur déroulement.La délégation américaine est composée du secrétaire au Trésor, Scott Bessent, de celui au Commerce, Howard Lutnick, et du représentant de la Maison Blanche pour le Commerce (USTR), Jamieson Greer, a affirmé le président Donald Trump vendredi.Quand à la délégation chinoise, elle sera comme en Suisse menée par le vice-Premier ministre chinois, He Lifeng, selon Pékin.”Cette réunion devrait bien se passer”, a assuré sur son réseau social Truth le président américain.- Terres rares -Cette rencontre intervient après un échange téléphonique jeudi entre les présidents américain et chinois, conversation qualifiée de “très positive” par Donald Trump, tandis que Xi Jinping a demandé à son homologue américain de “redresser la trajectoire du grand navire des relations sino-américaines”, selon la presse chinoise.Elles font également suite à un brusque accès de tension la semaine passée, Donald Trump ayant accusé Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé à Genève.”Nous souhaitons que la Chine applique sa part de l’accord. Et c’est sur quoi notre équipe compte discuter” à Londres, a insisté dimanche la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, sur FoxNews.Les expéditions de terres rares de Pékin, source de discorde entre les deux pays, devraient constituer un enjeu clé des négociations. Ces matières premières sont cruciales pour toute une gamme de produits, dont les batteries de véhicules électriques.Selon Kathleen Brooks, directrice de recherche pour XTB, “les États-Unis souhaitent que soient rétabli” le rythme des expéditions de ces métaux stratégiques, qui a ralenti depuis le lancement par Donald Trump de la guerre commerciale.Quant à la Chine, elle aimerait “que les États-Unis reconsidèrent les restrictions à l’immigration des étudiants, les limitations d’accès aux technologies avancées, notamment aux microprocesseurs, et facilitent l’accès des fournisseurs technologiques chinois aux consommateurs américains”, ajoute-t-elle. “L’issue de ces discussions sera cruciale”. – Front commun -En Suisse, Washington avait accepté, après deux jours de négociations, de ramener les droits de douane sur les produits chinois de 145% à 30%, en échange d’un mouvement similaire par Pékin de 125% à 10% sur les produits américains, pour une durée de 90 jours.Ce compromis a permis aux deux capitales de mettre temporairement un terme à l’escalade de droits de douane lancée début avril par Donald Trump, qui a entraîné un fort ralentissement des échanges commerciaux entre les deux géants.Les exportations chinoises vers les États-Unis ont ainsi baissé de 12,7% en mai par rapport à avril, selon des statistiques officielles publiées lundi, à 28,8 milliards de dollars (25,2 milliards d’euros) contre 33 milliards (29 milliards d’euros).Tout en travaillant à la normalisation de ses relations avec Washington, le gouvernement chinois s’est lancé dans une série de discussions avec ses autres partenaires commerciaux pour constituer un front commun face aux États-Unis, en commençant par les autres pays asiatiques, Japon et Corée du Sud en tête.Il s’est aussi tourné jeudi dernier vers le Canada, avec qui les liens bilatéraux sont tendus depuis de nombreuses années, avec un appel entre le Premier ministre chinois Le Qiang et son homologue canadien Mark Carney.Pékin a également proposé à l’Union européenne un “canal vert” afin de faciliter les exportations de terres rares vers le bloc, alors que se profile en juillet un sommet entre l’UE et la Chine.