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USA: des milliers de baristas de Starbucks en grève un jour de grande promotion

Plusieurs milliers de baristas, qui servent aux comptoirs de Starbucks, ont lancé jeudi une grève d’une durée indéterminée pour protester contre leurs conditions de travail et l’impasse des négociations du contrat social, débutant leur mouvement un jour de grande promotion de la chaîne de cafés américaine.A l’instar de l’année précédente, ce mouvement est lancé le jour de l’opération marketing Red Cup (tasse rouge) qui vise à offrir une tasse réutilisable de couleur rouge à tout client achetant une boisson créée par Starbucks pour les fêtes, à base de potiron, de cannelle, d’épices par exemple.Cette opération entraîne en général un surcroît d’activité pour les employés car elle dope la fréquentation.La “Red Cup Rebellion” prévoit des rassemblements jeudi à partir de 16 heures locales dans plus d’une dizaine de villes américaines, et un arrêt de travail d’un millier de baristas, selon un communiqué du syndicat Starbucks Workers Union.Plus de 65 cafés dans plus d’une quarantaine de villes font partie de cette première phase du mouvement qui pourrait, au fil des jours, grossir progressivement pour englober plus de 550 cafés syndiqués, soit plus de 10.000 employés.Aux Etats-Unis, Starbucks détient en propre près de 10.000 cafés et compte plus de 7.000 franchisés.Le groupe a indiqué à l’AFP constater très peu de perturbations jeudi matin.”Nous sommes déçus que Workers United, qui représente moins de 4% de nos employés, ait appelé à une grève plutôt que revenir à la table des négociations”, a réagi Jaci Anderson, porte-parole du groupe, affirmant que “moins de 1% des cafés subissent une quelconque perturbation”.- Blocage -“Lorsque le syndicat sera prêt à revenir, nous serons prêts à discuter”, a indiqué cette porte-parole.Les deux parties sont d’accord sur un point: les discussions sont éteintes depuis avril. Et elles s’en renvoient la responsabilité.Fondé en 2021, le syndicat tente d’élaborer le premier contrat social cadre avec la direction, mais les négociations se sont enlisées.Pour Lynne Fox, présidente du syndicat Workers United qui représente plus de 90.000 employés aux Etats-Unis tous secteurs confondus, la direction “refuse de négocier de bonne foi”.”Starbucks a passé l’année écoulée à dire aux gens qu’il veut revenir aux origines de Starbucks”, faisant référence au plan de restructuration Back to Starbucks lancé par le nouveau patron, à la tête du groupe en difficultés depuis septembre 2024, a souligné la syndicaliste lors d’un point-presse jeudi.”Mais la réalité est que, sous la direction de Brian Nicoll, les choses n’ont fait qu’aller à reculons”, alors qu’elles “faisaient des avancées constantes” avant son arrivée, a affirmé Mme Fox, évoquant des centaines de plaintes devant l’Inspection américaine du travail pour pratiques abusives dont une grande partie pour “représailles”Les employés réclament de meilleurs salaires, de meilleures conditions de travail avec des effectifs suffisants ainsi que des horaires “stables” et suffisants.”C’est difficile d’obtenir plus de 19 heures par semaine, ce qui est insuffisant pour bénéficier de la couverture d’assurance santé”, qui est activée à partir de vingt heures hebdomadaire, a expliqué Dachi Spoltore, barista depuis cinq ans à Pittsburgh (Pennsylvanie).Diego Franco, barista depuis six ans à Chicago (Illinois), a également relevé lors du point-presse les difficultés liées “aux changements constants de positionnement” et les sous-effectifs chroniques.Selon lui, trois personnes font désormais le travail de six auparavant dans son café. Il a réclamé “un salaire juste, des horaires stables et un respect de la législation sur le travail”. “Ce n’est pas ce que nous avons”, a-t-il dénoncé. 

Budget: le gouvernement subit un revers sur la taxation des retraités à la reprise des débats

Le gouvernement a subi un revers jeudi matin à la reprise des débats dans l’hémicycle sur le projet de loi de finances : les députés ont maintenu l’abattement fiscal de 10% sur les retraites, dont la suppression aurait généré d’importantes économies.La copie initiale du budget de l’Etat pour 2026 prévoit de remplacer l’abattement de 10% dont les retraités bénéficient sur leur pension, par un abattement forfaitaire de 2.000 euros, avec un rendement attendu de 1,2 milliard d’euros.L’objectif, selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, serait de créer de “la solidarité entre retraités” en permettant une “baisse d’impôt pour 1.6 million” des plus modestes, tout en augmentant celui des autres.  Mais la mesure a provoqué une levée de boucliers lors de son examen en première lecture à l’Assemblée. L’essentiel de la gauche, de l’alliance RN-UDR et des députés LR ont joint leurs voix pour l’effacer.”Il est hors de question de s’attaquer au pouvoir d’achat (…) de ceux qui ont travaillé toute leur vie”, a tonné Laurent Wauquiez, patron du groupe Les Républicains.Le communiste Nicolas Sansu a rappelé que la mesure provoquerait une hausse d’impôt “dès 1667 euros de pension mensuelle”. Jean Philippe Tanguy (RN) a fustigé une proposition participant à faire des retraités “les nouveaux bouc émissaires d’un système en échec”.A l’inverse, le député macroniste Guillaume Kasbarian a salué une proposition “courageuse” et fustigé ceux qui “refusent” de supprimer “l’un des nombreux avantages fiscaux des retraités” par “crainte électorale”.Ce vote intervient à la reprise de l’examen du budget de l’Etat dans l’hémicycle après 9 jours de pause. C’est le budget de la Sécu qui avait pris place au Palais Bourbon, avec le vote emblématique mercredi de la “suspension” de la réforme des retraites de 2023, l’une des conditions de la non-censure des socialistes du gouvernement de Sébastien Lecornu.L’examen du texte n’a pu aller à son terme mercredi soir, mais Amélie de Montchalin a redit jeudi que “l’ensemble des amendements votés ont été transmis au Sénat”.Pour le budget de l’État, la tâche s’annonce tout aussi ardue: plus de 2.100 amendements restant à examiner sur la seule première partie, consacrée aux recettes. Un vote aurait dû avoir lieu sur ce volet le 17 novembre, mais gouvernement et Assemblée ont acté qu’il n’y en aurait pas. Un vote sur la partie “recettes” n’est pas non plus assuré. L’ensemble du texte doit être transmis au Sénat le 23 novembre à minuit, selon les délais constitutionnels.- “Faire traîner les débats” -Le député LFI Aurélien Le Coq a accusé dans l’hémicycle le gouvernement de “vouloir faire trainer les débats”, et empêcher un vote, comme sur le budget de la Sécu. Cela “dépend de vous, il n’y a pas lieu de polémiquer”, lui a rétorqué la ministre. Comme sur le budget de la Sécu, certains groupes n’ont pas forcément envie d’aller jusqu’au bout et pourraient jouer la montre.”Face aux horreurs votées, on n’a pas intérêt à aller au vote”, dit un cadre Renaissance, ajoutant que vu le nombre d’amendements restants, il n’y a pas besoin de faire obstruction, mais de “prendre le temps du débat”.Une multitude de taxes reste à examiner, dont celle sur les petits colis, qui suscite une attention particulière alors que la polémique autour du géant du e-commerce Shein agite le débat public. Ou encore la hausse des droits de timbre pour obtenir un titre de séjour, décriée par la gauche.Avant la pause sur le budget de l’Etat, les députés s’étaient attaqués aux mesures les plus emblématiques, notamment sur la taxation des plus riches. Si la gauche a échoué à faire adopter sa “taxe Zucman”, plusieurs impôts visant les multinationales ou les superdividendes ont été votés, ulcérant le camp gouvernemental qui a dénoncé une “folie fiscale”.

Les Bourses européennes terminent dans le rouge

Les Bourses européennes ont terminé en baisse jeudi, malgré des niveaux records, le soulagement lié à la fin de la paralysie budgétaire aux Etats-Unis cédant la place au flou provoqué par l’absence de publications officielles sur l’économie américaine. La Bourse de Paris a cédé 0,11%, après avoir touché un nouveau record en séance, à 8.314,23 points. Francfort a perdu 1,39% et Londres 1,05%. Milan était quasi stable (-0,08%).

Les grévistes de Boeing votent pour la 5e fois, sur une offre encore revalorisée

Plus de 3.000 employés de plusieurs usines de matériels militaires de Boeing, en grève depuis le 4 août, doivent voter jeudi matin sur une nouvelle offre d’accord social présentée par le constructeur aéronautique, financièrement plus avantageuse et avec des garanties d’emplois.C’est la cinquième fois depuis fin juillet que les adhérents du District 837, branche locale du syndicat des machinistes (IAM), sont consultés sur leur prochain contrat social, qui doit régenter leurs conditions salariales et autres avantages pour les cinq prochaines années.La dernière consultation, le 26 octobre, avait donné une victoire sur le fil au “non”, à 51% contre 49%.Les négociateurs du syndicat “recommandent l’acceptation de cette offre”, a indiqué lundi le District 837 dans un communiqué, précisant qu’en cas de ratification, le travail pourrait reprendre dès dimanche. La grève a atteint son centième jour.”Avec les vacances de fin d’année qui approchent, nous voulons faire en sorte que tout le monde retourne travailler et fournir une stabilité pour vous et vos familles avec de meilleurs salaires, assurance santé et jours de congés garantis”, a indiqué lundi Steve Parker, président de la branche Défense, Espace et Sécurité (BDS) de Boeing, dans un message adressé aux employés concernés.Selon lui, la nouvelle proposition a été concoctée à partir des derniers retours des ouvriers qui souhaitent “davantage d’argent immédiatement plutôt que recevoir des actions de Boeing”.Ainsi, la prime de ratification est portée à 6.000 dollars au lieu de 3.000 précédemment mais, de ce fait, aucune distribution de titres boursiers n’aura lieu dans ce cadre.- Emploi garanti -Par ailleurs, les employés ayant cumulé plus de 80 heures de vacances – le plafond – pourront se faire payer le surplus au lieu de le perdre au 31 janvier.Et le groupe “garantit” que tous les grévistes retrouveront un poste de travail et “personne ne sera transféré” sur un autre site.Boeing a en effet activé un plan de gestion de crise le 4 septembre, et lancé le recrutement d’ouvriers “permanents” pour remplacer les grévistes. Ces derniers n’étaient par conséquent pas sûrs, jusqu’à cette dernière offre de la direction, de retrouver un poste immédiatement à la fin de la grève ni dans la même usine.Sans changement par rapport à l’offre précédente, le salaire annuel de base va passer de 75.000 dollars en moyenne à 109.000 dollars au terme des cinq ans de l’accord social.Depuis le 4 août, environ 3.200 employés de sites à St. Louis et St. Charles dans le Missouri, et à Mascoutah dans l’Illinois, ont cessé le travail. Sont notamment fabriqués dans ces usines les avions de combat F-15 et F-18, l’appareil de formation des pilotes T-7 Red Hawk, ainsi que le drone MQ-25.Les négociateurs du groupe et du syndicat sont déjà tombés d’accord à plusieurs reprises depuis l’été sur un projet mais les adhérents ont systématiquement voté “non” (27 juillet, 3 août, 12 septembre et 26 octobre).En septembre, les syndiqués avaient élaboré et pré-ratifié leur propre offre mais elle a été rejetée par l’avionneur.Beaucoup de grévistes ont pris un autre emploi pour subvenir à leurs besoins pendant cet arrêt de travail, l’aide financière versée par le syndicat étant assez réduite.Une grève de plus de cinquante jours, suivie par plus de 33.000 ouvriers syndiqués auprès de l’IAM, a bloqué à l’automne 2024 plusieurs usines cruciales de Boeing dans la région de Seattle (nord-ouest), fabriquant des avions commerciaux dont son modèle le plus vendu, le 737 MAX.L’accord social ratifié, le troisième soumis aux votes, prévoyait notamment un bonus de ratification de 12.000 dollars et une hausse salariale de 38% sur quatre ans.

Le taux de chômage en France poursuit doucement sa hausse

Le taux de chômage en France a légèrement augmenté au troisième trimestre 2025, de 0,1 point sur un trimestre et 0,3% sur un an, pour atteindre 7,7% de la population active. Une hausse qui traduit un retournement de tendance selon des experts.Le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail, recherchant un emploi et disponibles pour en prendre un dans les deux semaines, augmente de 44.000 par rapport au trimestre précédent, à 2,4 millions de personnes, observe l’Institut national de la statistique (Insee) dans son point trimestriel communiqué jeudi.”Le taux de chômage est ainsi supérieur de 0,3 point à son niveau du troisième trimestre 2024, mais demeure nettement au-dessous de son pic de mi-2015 (-2,8 points)”, note l’Insee. L’institut a aussi revu à la hausse son estimation du deuxième trimestre, de 7,5% à 7,6% de la population active.”La tendance légèrement haussière (du chômage), de 0,6 point depuis deux ans et demi, tranche avec la longue période de repli quasi-régulier qu’on a eue entre mi-2015, où on était à 10,5%, le point haut, et fin 2022, où on a atteint 7,1%”, a commenté le chef du département de l’Emploi et de Revenu d’Activité de l’Insee, Vladimir Passeron.Sur un an, la hausse du chômage “est portée par les âges médians (24-49 ans), plus 0,5 point, et les seniors, plus 0,4 point, alors que pour les jeunes de 15 à 24 ans, le taux de chômage diminue de 0,8 point à 18,8%”, ajoute-t-il. Sur le trimestre, le taux de chômage des 15-24 ans, particulièrement scruté, diminue de 0,2 point.Par ailleurs, la part des jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en études, diminue de 0,2 point, à 12,5%. Une proportion qui se situe néanmoins 0,3 point au-dessus de son niveau d’un an auparavant.Le halo autour du chômage, constitué des personnes qui souhaitent un emploi mais n’en recherchent pas ou ne sont pas immédiatement disponibles, reste quasiment stable à 1,9 million de personnes sur le trimestre.Ces chiffres “montrent une situation globalement stable” a réagi le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou. “Le taux de chômage des jeunes recule, la part des jeunes ni en emploi ni en formation baisse également. Les taux d’emploi et d’activité restent élevés et l’emploi en CDI progresse. Dans le contexte économique difficile que nous connaissons, ce sont des signes positifs pour l’emploi”.- “Découragés” -Eric Heyer, directeur du département Analyse et Prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), voit pourtant dans la baisse du chômage des jeunes une forme de trompe-l’œil, car leur taux d’emploi a également baissé sur le trimestre (-0,3 point), à 34,7%.Certains jeunes “ont perdu leur emploi mais ne se sont pas inscrits au chômage”, souligne l’économiste. “Soit ils sont retournés dans la scolarité, par exemple des apprentis qui ont perdu leur contrat d’apprentissage, soit ce sont des découragés, qui sont sortis de la population active, donc on ne peut pas s’en réjouir”.Début novembre, les chiffres de l’emploi salarié publiés par l’Insee indiquaient un quatrième trimestre consécutif de recul après presque quatre années de hausse, notamment à cause de la diminution des aides à l’apprentissage.Au-delà des jeunes, M. Heyer juge les chiffres “mauvais”, le nombre de chômeurs augmentant de 119.000 sur un an. “Depuis la crise sanitaire, malgré le peu de croissance économique, on avait beaucoup de créations d’emplois” mais, désormais, un retournement a eu lieu et “il faut plus de croissance pour créer des emplois”, explique-t-il.”Les gains de productivité font qu’il y a des destructions d’emplois, qui provoquent une hausse du chômage”, une tendance qui devrait durer au moins “jusqu’à fin 2026″, estime-t-il, alors que le gouvernement cherche à réduire le déficit et grignote les aides à l’apprentissage et aux entreprises.”Sur le lien activité-emploi, sur les dernières années, (..) on s’étonnait du fait qu’on avait finalement trop d’emplois au regard de la croissance constatée et effectivement, sur ce troisième trimestre, cela se renverse”, constate aussi le chef de la division Synthèse et conjoncture du marché du travail de l’Insee, Yves Jauneau.

Produits chinois à bas prix: les petits colis venus de l’étranger bientôt taxés dans l’UE

Une étape majeure contre le déferlement en Europe de produits chinois à bas prix: les ministres des Finances ont approuvé jeudi la suppression de l’exonération de droits de douane sur les petits colis importés dans l’Union européenne, qui pourrait entrer en vigueur dès le premier trimestre 2026.Cette exonération concerne les colis d’une valeur inférieure à 150 euros. Sa suppression avait été proposée en février par la Commission européenne et elle devait initialement entrer en vigueur à la mi-2028, en s’alignant sur la réforme de l’union douanière, un vaste projet d’harmonisation et de partage de données entre Etats membres.Mais les Etats, en particulier la France, et la Commission veulent aller beaucoup plus vite et mettre en application cette mesure le plus vite possible, dès le premier trimestre 2026. Pour ce faire, il faudra établir un système transitoire qui devrait être adopté lors de la prochaine réunion des ministres, le 12 décembre.Cette mesure, prise dans un contexte de tensions commerciales mondiales, vise à lutter contre l’afflux de produits chinois commandés sur des plateformes comme Temu ou Shein ne respectant pas les normes européennes, au grand dam des producteurs et commerçants européens qui dénoncent une concurrence déloyale.- 145 colis par seconde -En outre, la masse de paquets à contrôler est telle que les services douaniers se retrouvent souvent débordés et dans l’incapacité de vérifier la conformité des produits.Les statistiques concernant ces produits sont vertigineuses: quelque 4,6 milliards d’envois d’une valeur inférieure à 150 euros sont entrés sur le marché européen en 2024, soit plus de 145 chaque seconde. Sur ce total, 91% provenaient de Chine.La France, actuellement en plein bras de fer avec la plateforme Shein qu’elle veut suspendre en raison de la vente de produits illégaux – des poupées sexuelles d’apparence enfantine et des armes de catégorie A – s’est réjouie de cette décision qu’elle défendait ardemment.”La France a pris l’initiative de réagir au phénomène des petits colis. Cela a payé aujourd’hui”, s’est réjoui le ministre français de l’Economie Roland Lescure, dans une déclaration à l’AFP.”C’est une étape clef pour la protection des consommateurs européens et du marché intérieur en luttant plus efficacement contre les produits dangereux et non conformes à nos règlementations européennes. Nous avons franchi un grand pas pour la souveraineté économique de l’Union européenne”, a-t-il ajouté.La taxation des petits colis devrait en outre s’accompagner de l’instauration de frais de traitement sur ces mêmes envois à leur entrée dans l’UE. Leur montant n’a pas été encore fixé, mais Bruxelles a proposé en mai deux euros par paquet.L’UE espère pouvoir appliquer ces frais de traitement, qui aideront à financer les contrôles, à partir de la fin 2026.

Les émissions de CO2 liées aux fossiles vers un nouveau record en 2025, selon des scientifiques

Les émissions de dioxyde de carbone issues des énergies fossiles devraient atteindre un nouveau record en 2025, selon une étude scientifique de référence qui confirme jeudi qu’il sera quasiment “impossible” de limiter le réchauffement planétaire à moins de 1,5°C.Selon le Global Carbon Project, mené par 130 scientifiques internationaux et publié comme chaque année alors que les nations sont réunies pour la conférence de l’ONU sur le climat (COP30), les émissions de CO2 issues du charbon, du pétrole et du gaz fossile seront supérieures en 2025 de 1,1% à celles de l’année précédente, pour atteindre 38,1 milliards de tonnes (GtCO2).”C’est plus que la moyenne de progression annuelle de ces dix dernières années, qui était de 0,8%”, note l’étude, indiquant que ces émissions sont maintenant 10% plus élevées qu’elles ne l’étaient en 2015, année de l’accord de Paris, qui ambitionnait de limiter le réchauffement à 2°C voire 1,5°C par rapport à la période préindustrielle. Même si les émissions ont baissé dans plusieurs pays, notamment sous l’effet du développement des énergies renouvelables, de l’électrification des véhicules ou de la baisse de la déforestation, “collectivement, le monde n’est pas à la hauteur”, a souligné auprès de l’AFP Glen Peters du Centre pour la recherche internationale sur le climat. “Chacun doit faire sa part, et tous doivent faire davantage”.- Budget carbone quasi-épuisé -L’étude, attendue comme aux COP précédentes pour une première estimation du dérapage climatique mondial pour l’année en cours, estime combien l’atmosphère peut encore recevoir de CO2 pour que son réchauffement soit limité à 1,5°C. Cette quantité est estimée à 170 milliards de tonnes (GtCO2).”Cela équivaut à quatre années d’émissions au rythme actuel”, conclut Pierre Friedlingstein, de l’université d’Exeter, qui a dirigé l’étude. “C’est donc, en pratique, impossible”.Ce constat d’échec s’est imposé tout au long de l’année 2025, reconnu désormais par l’ONU, des climatologues, le président du Giec et les participants de cette COP. L’objectif est désormais de faire en sorte que le dépassement soit temporaire, mais cela pourrait se compter en décennies.”Nous avons besoin d’objectifs ambitieux, car chaque dixième de degré est crucial” a rappelé jeudi à Belem Stephen Stich de l’université d’Exeter, l’un des auteurs de l’étude. Pour rester sous 1,7 à 2°C, l’humanité a encore 12 à 25 ans pour agir, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse, “et je pense qu’avec les progrès technologiques et le développement des énergies renouvelables, ces objectifs sont réalisables”.Sur la trajectoire actuelle, le monde se réchaufferait de 2,3 à 2,5°C d’ici la fin du siècle si les pays tiennent leurs engagements, a estimé l’ONU juste avant le rendez-vous de Belem.L’ordre de grandeur est similaire (2,6°C d’ici 2100) dans les calculs publiés jeudi aussi par le Climate Action Tracker.Les dernières annonces des pays “ne changent rien”, conclut ce groupe.- Nouveau record pour le charbon -En 2025, les émissions liées spécifiquement à la combustion de charbon atteindront un nouveau record, progressant de 0,8% au niveau mondial, portées notamment par les hausses enregistrées aux Etats-Unis et en Inde.Les rejets liés au pétrole et au gaz progressent également, de respectivement 1 et 1,3%. Sur le gaz, les émissions “semblent revenir à la tendance de croissance persistante qui prévalait avant l’invasion russe de l’Ukraine”, signale l’étude.”L’an dernier, nous étions assez confiants quant à la possibilité d’atteindre ce pic” sur les fossiles, mais “de nouvelles estimations montrent qu’ils ne sera pas atteint avant 2030 environ. C’est inquiétant, et pour moi, c’est vraiment incompréhensible, car les énergies renouvelables sont très bon marché et devraient être la nouvelle norme. Et pourtant, les combustibles fossiles continuent”, a commenté à Belem, Niklas Höhne du NewClimate Institute.Par régions, les États-Unis et l’Union européenne ont inversé la tendance à la baisse observée ces dernières années, enregistrant une hausse de leurs émissions, de respectivement 1,9% et 0,4%, en partie liée à des hivers plus frais qui ont stimulé la demande de chauffage.Les émissions de la Chine, pays le plus pollueur, semblent se stabiliser (+0,4%), mais selon M. Peters, l’incertitude quant aux politiques menées par le pays rend prématurée l’affirmation selon laquelle un pic aurait été atteint.

Wall Street sans entrain après la levée de la paralysie budgétaire

La Bourse de New York évoluait en baisse jeudi, alors que les investisseurs assimilent la résolution de la plus longue paralysie budgétaire de l’histoire des Etats-Unis, qui avait notamment suspendu la publication de statistiques économiques clés.Vers 14H50 GMT, le Dow Jones perdait 0,20% au lendemain d’un record en clôture. L’indice Nasdaq reculait de 1,31% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,74%.La loi mettant fin au blocage budgétaire (“shutdown”) de plus de 40 jours – un record historique – a été promulgué mecredi par le président américain Donald Trump.Depuis le 1er octobre, plus d’un million de fonctionnaires n’étaient pas payés. Le versement de certaines aides a été fortement perturbé, de même que la publication de données économiques officielles essentielles pour prendre le pouls de l’économie américaine.”La fin du +shutdown+ est une bonne nouvelle”, mais les investisseurs vont désormais “se concentrer sur toutes les données économiques à venir pour tenter de tirer des conclusions” quant au futur de la politique monétaire américaine, commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.”La plupart des données prendront un certain temps à être publiées, si tant est qu’elles le soient”, préviennent toutefois les analystes de Briefing.com.La place américaine va aussi surveiller avec attention les prochaines interventions des gouverneurs de la banque centrale américaine (Fed).”Les attentes concernant un nouvel assouplissement monétaire de la part de la Fed s’estompent déjà”, avancent les analystes de Briefing.com.Dans un texte transmis à la presse, l’une des responsables de la banque centrale, Susan Collins, a déclaré qu’en “l’absence de signes d’une détérioration notable du marché du travail, (elle) hésiterai(t) à assouplir davantage la politique monétaire.”Des propos qui s’ajoutent à ceux du patron de la Fed, Jerome Powell, selon qui qu’une détente supplémentaire est “loin” d’être acquise à la prochaine réunion de l’institution.Les acteurs du marché sont aujourd’hui partagés sur une nouvelle réduction des taux de la Fed en décembre, selon l’outil de veille CME FedWatch. Ils étaient pourtant quasi-unanimes un mois plus tôt.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain s’inscrivait à 4,10% vers contre 4,07%, la veille.Côté entreprises, “nous assistons actuellement à une rotation classique”, observe David Miller, de Catalyst Funds.”Les investisseurs réalisent des bénéfices sur les valeurs technologiques à très forte capitalisation après une longue période de hausse (…) et réorientent leurs investissements vers des secteurs dont les valorisations sont plus raisonnables, notamment l’industrie, la finance, l’énergie et la santé”, détaille l’analyste.C’est la raison pour laquelle le recul du Nasdaq – indice à forte coloration technologique – est plus marqué que celui du Dow Jones, qui regroupe des entreprises et des industries plus traditionnelles. Au tableau des valeurs, Disney a publié jeudi un chiffre d’affaires en légère baisse et inférieur aux prévisions des analystes pour le quatrième trimestre de son exercice comptable décalé, provoquant un net repli du titre (-8,35% à 106,91 dollars).Le chiffre d’affaires se monte à 22,5 milliards de dollars (-0,5%), selon un communiqué, quand le marché attendait 22,8 milliards, un repli explicable notamment par les performances en demi-teinte des films des studios du groupe.Le spécialiste des équipements de télécommunications Cisco était recherché (+4,27% à 77,12 dollars) après la publication de ses résultats trimestriels, considérés par les investisseurs comme encourageants.Le géant américain du café Starbucks évoluait dans le rouge (-0,65% à 86,69 dollars) alors que du personnel syndicalisé a lancé jeudi une grève reconductible à travers les Etats-Unis.

Disney déçoit côté cinéma et télévision, le titre souffre

Disney a publié jeudi un chiffre d’affaires trimestriel inférieur aux prévisions des analystes, marqué par des performances en demi-teinte des films du groupe et la confirmation de l’essoufflement de la télévision traditionnelle.Les investisseurs ont immédiatement sanctionné l’action de The Walt Disney Company, de son nom complet, qui abandonnait plus de 7% en début de séance à Wall Street.Le chiffre d’affaires se monte à 22,5 milliards de dollars pour le quatrième trimestre de son exercice décalé (clôturé fin septembre), en baisse de 0,5% sur un an, quand le marché attendait 22,8 milliards.Côté cinéma, la comédie “La guerre des Rose” a notamment peiné au box-office, et même si le film de super-héros “Les 4 Fantastiques: Premiers Pas” s’est plutôt bien comporté, il est resté très loin du succès de “Deadpool & Wolverine”, qui avait porté Disney sur la même période de 2024.Les revenus de la branche qui regroupe la production pour le cinéma et la télévision ont ainsi chuté de 26% sur un an, avec une perte d’exploitation à la clef (52 millions de dollars).”Tous les films ne marchent pas”, a commenté, lors de la conférence de presse de présentation des résultats, le patron Bob Iger. “Nous sommes dans ce milieu depuis suffisamment longtemps pour le savoir.”Le directeur général s’est néanmoins dit “très optimiste” quant à l’exercice 2026, avec plusieurs longs métrages de gros calibre, notamment “Zootopie 2” (novembre), “Avatar: de feu et de cendres” (décembre), mais aussi “Toy Story 5” (juin) et la version en prises de vue réelles de “Vaiana” (juillet).- Le streaming brille -Le géant du divertissement a aussi souffert d’une nouvelle décélération dans la télévision traditionnelle (-16%), attribuable notamment à une baisse des recettes publicitaires et du chiffre d’affaires tiré de ses activités en Inde.Le recul des ventes de contenus produits par les studios ainsi que de la télévision traditionnelle (hors streaming) masquent la croissance enregistrée dans toutes les autres activités du groupe de Burbank (Californie).Le streaming a notamment enregistré une progression marquée (+8%), notamment grâce à un bond des abonnés à sa plateforme Hulu (+17%).Six ans après le lancement du service de vidéo à la demande Disney+, qui a été marqué par des milliards de pertes durant les premières années, le groupe en a fait une importante source de profits.Sur le quatrième trimestre comptable, clôturé fin septembre, Disney a même vu le bénéfice opérationnel accélérer de 39% sur le streaming, pour partie grâce à des hausses de prix.Le groupe a aussi pu compter sur la division “Experiences” (+6%), dans laquelle figurent les parcs d’attraction et les croisières. Ce dynamisme est à souligner dans un contexte de ralentissement de l’économie américaine et de prudence des consommateurs.Lors de la présentation des résultats, le directeur financier Hugh Johnston a indiqué que les réservations dans les parcs situés aux Etats-Unis étaient en hausse de 3% lors du trimestre en cours. “Nous sommes satisfaits de la demande”, a-t-il déclaré.Pour l’ensemble de l’entreprise, le bénéfice net ressort à 1,44 milliard de dollars, plus que doublé sur un an (+156%).Cette différence est, pour partie, due à d’importantes dépréciations d’actifs constatées au quatrième trimestre de l’exercice 2024, liées à son repositionnement sur le marché indien.Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, paramètre scruté par la Bourse, le bénéfice atteint 1,11 dollar, soit mieux que les projections des analystes, qui tablaient sur 1,07 dollar.Disney anticipe une croissance à deux chiffres de cet indicateur pour son prochain exercice, ainsi qu’en 2027 (par rapport à 2026).Le groupe se dit ambitieux et a annoncé une augmentation d’un milliard de dollars de son budget dédié aux contenus, à savoir films, séries et sport, sur son exercice 2026, pour le porter à 24 milliards de dollars.Il va également renforcer son offre de croisières et investir dans de nouvelles attractions pour ses parcs.

Voiture sans chauffeur: Uber et Lyft en route vers une adoption progressive

Des chauffeurs remplacés par des voitures autonomes chez Uber ou Lyft ? Les deux  plateformes de VTC travaillent à l’intégration progressive de la conduite autonome, en multipliant les partenariats, mais avancent prudemment face à des consommateurs attachés à la présence humaine derrière le volant.Construire des véhicules autonomes plus sûrs que les conducteurs humains est une question “presque entièrement résolue”, a estimé mardi lors du Web Summit de Lisbonne Andrew Macdonald, directeur des opérations d’Uber.”Maintenant, c’est une question de commercialisation”, a-t-il ajouté lors de ce salon spécialisé dans les innovations de la tech.”D’ici cinq ans, si (la conduite autonome) représente même 10% de notre activité, ce serait un énorme succès”, a déclaré pour sa part à l’AFP le directeur de Lyft, David Risher, lors d’un entretien mercredi.Pour cette entreprise américaine de VTC, cela représenterait environ 500 millions de dollars par trimestre, ses réservations s’élevant à 5 milliards de dollars, selon les derniers chiffres communiqués.Une somme qui reste bien inférieure à celle des courses payées sur la plateforme Uber sur la même période, dont le montant total atteint 50 milliards de dollars, avec une gamme de services toutefois plus large incluant la livraison de nourriture.Lyft, qui représente environ 30% du marché américain et a récemment racheté l’application européenne FreeNow, prévoit de déployer des projets pilotes dans certaines villes aux États-Unis et en Europe. – Partenariats démultipliés -A Nashville (Tennessee), l’entreprise lancera en 2026 un projet en partenariat avec la start-up californienne Waymo, qui propose déjà des trajets autonomes à San Francisco. En Allemagne et au Royaume-Uni, elle s’associera avec le géant technologique chinois Baidu. Ces deux pays ont été “les plus rapides d’Europe” à se lancer dans des projets officiels de conduite autonome, a déclaré à l’AFP le patron de FreeNow, Thomas Zimmermann. Le secteur a récemment vu fleurir les partenariats entre un petit nombre d’entreprises, tant du côté des plateformes de transport que du côté des entreprises spécialisées dans les technologies de conduite autonome.Dans les villes américaines d’Austin (Texas) et d’Atlanta (Géorgie), Uber travaille également avec Waymo, tandis qu’à Abu Dhabi la plateforme de VTC s’est associée avec le chinois WeRide.Quant à Lyft, l’entreprise a conclu un partenariat avec des groupes américains comme Tensor, ainsi qu’avec l’entreprise américano-israélienne Mobileye.Contrairement à l’intelligence artificielle ou aux semi-conducteurs, pour lesquels la Chine et les États-Unis se livrent à une course acharnée, la conduite autonome permet encore des partenariats entre entreprises chinoises et américaines.Des alliances qui concernent toutefois des pays en dehors des États-Unis. En raison des tensions géopolitiques entre les deux pays, les fabricants chinois ont peu de chance de conquérir le marché automobile américain avec leurs offres de conduite autonome, a souligné le patron de Lyft.- Contact humain -S’agissant de l’Europe, “les entreprises chinoises estiment qu’elles ont besoin d’un partenariat avec une entreprise comme la nôtre pour commercialiser leur technologie”, a-t-il ajouté.L’avènement de la conduite autonome ne pourra cependant se faire qu’à petits pas. La conduite humaine restera encore prépondérante pour les années, voire les décennies à venir, selon les deux géants du secteur des VTC. “Ce sera une transition délicate de passer d’une main-d’œuvre entièrement humaine à de l’IA dans des véhicules autonomes”, selon Andrew Macdonald, d’Uber. Pour l’instant, “il n’y a tout simplement pas assez de véhicules autonomes dans le monde pour satisfaire toute la demande”, a indiqué de son côté David Risher. Les habitudes et les besoins des passagers restent aussi orientés vers les chauffeurs humains, selon le dirigeant. “A de nombreux moments, les gens voudront de l’aide avec leurs bagages ou un mot gentil à la fin de la journée”.