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Xi Jinping vante les liens Chine-Amérique latine face au “harcèlement” américain

Le président chinois Xi Jinping a promis mardi aux dirigeants d’Amérique latine de renforcer ses liens avec la région, dans un contexte international marqué par la “confrontation” et le “harcèlement”, une claire critique des États-Unis.Il s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture d’une importante réunion ministérielle entre la Chine et des pays latino-américains et des Caraïbes, à laquelle participe notamment le président brésilien Lula.Le géant asiatique a intensifié ces dernières années sa coopération avec les pays d’Amérique latine et espère qu’ils feront front commun avec lui face à l’actuelle campagne de droits de douane de Donald Trump.La région est devenue un champ de bataille diplomatique entre Pékin et Washington et les nations latino-américaines subissent régulièrement les pressions américaines pour choisir leur camp.S’adressant aux dirigeants et chefs de la diplomatie de pays membres de la Communauté des États latino-américains et des Caraïbes (Celac), qui regroupe 33 nations, Xi Jinping a vanté les relations anciennes de Pékin avec la région.”Bien que la Chine et l’Amérique latine et les Caraïbes soient très éloignées, les deux parties ont une longue histoire d’échanges amicaux”, a-t-il assuré.”Ce n’est que dans l’unité et par la coopération que les pays peuvent préserver la paix et la stabilité mondiales, ainsi que promouvoir le développement et la prospérité dans le monde entier”, a déclaré M. Xi.Il a promis que la Chine débloquerait un crédit de 66 milliards de yuans (8,3 milliards d’euros) en faveur du “développement” des pays d’Amérique latine et des Caraïbes.Cette somme rentre dans le cadre d’un large ensemble d’initiatives visant à renforcer la coopération, notamment dans les domaines des infrastructures et de l’énergie propre.La Chine collaborera aussi avec l’Amérique latine dans la lutte antiterroriste et le crime organisé transnational, a déclaré Xi Jinping, tout en renforçant les échanges humains par le biais de bourses d’études et de programmes de formation.- “Isolement” -Ces propos du président chinois interviennent au lendemain de l’annonce par Washington et Pékin d’un accord visant à réduire drastiquement, pendant 90 jours, les droits de douane punitifs qu’ils s’imposent mutuellement.Cette décision marque une importante désescalade dans leur guerre commerciale bilatérale.Dans le cadre de cet accord, les États-Unis ont accepté d’abaisser leurs surtaxes douanières sur les produits chinois à 30%, tandis que la Chine réduira les siens à 10% sur les biens importés américains.”Personne ne peut gagner une guerre des droits de douane ou une guerre commerciale”, a affirmé mardi Xi Jinping. “Le harcèlement et l’hégémonisme ne mènent qu’à l’isolement”, a-t-il souligné.Parmi les principaux dirigeants latino-américains présents à Pékin figurent, outre Luiz Inacio Lula da Silva, arrivé samedi à Pékin pour une visite d’État de cinq jours, les présidents chilien Gabriel Boric et colombien Gustavo Petro.Ce dernier avait annoncé la semaine dernière qu’il signerait une lettre d’intention pour que son pays rejoigne les “Nouvelles routes de la soie”.- Charge contre Washington -Axe central de la stratégie de Pékin depuis 2013 pour accroître son influence internationale, ce programme, de son nom officiel “La Ceinture et la Route”, a été rejoint par plus d’une centaine de pays. Il vise notamment à construire des infrastructures maritimes, routières et ferroviaires – en particulier dans les nations en développement.Les deux tiers des pays latino-américains y ont déjà adhéré.Sans nommer les États-Unis, M. Petro a fustigé mardi la politique américaine en matière d’économie, de traitement des migrants ou encore la position climatosceptique de Washington, appelant à une diplomatie prenant davantage en compte les intérêts latino-américains.Ce dialogue “pourrait être exempt d’autoritarisme et d’impérialisme, un échange d’égal à égal entre civilisations, où l’Europe et l’Afrique joueraient sans aucun doute un rôle fondamental d’un côté, et la Chine et l’Asie de l’autre”, a-t-il déclaré dans son discours.De son côté, le président chilien Gabriel Boric a affirmé qu’il était “temps de faire un bond en avant” dans les relations économiques entre son pays et la Chine.Signe du poids grandissant de la Chine en Amérique latine: dans plusieurs pays de la région comme le Brésil, le Pérou ou le Chili, le géant asiatique a supplanté les États-Unis comme premier partenaire commercial.ll-oho-isk-ehl/cn 

L’ère de Jean-Laurent Bonnafé à la tête de BNP Paribas partie pour se poursuivre

L’ère de Jean-Laurent Bonnafé, à la tête de BNP Paribas depuis 2011, est partie pour se poursuivre quelques années de plus avec le renouvellement attendu mardi de son mandat en tant qu’administrateur et l’extension à 68 ans de la limite d’âge impartie au directeur général de la banque.Cet homme discret, né en 1961, atteindra en 2026 la limite d’âge actuelle de 65 ans et l’Assemblée générale des actionnaires de BNP Paribas doit voter de telles résolutions.Pour Jean Lemierre, le président de la banque, maintenir Jean-Laurent Bonnafé est une mesure de bon sens: “Jean-Laurent est quelqu’un qui a une très bonne réflexion stratégique sur la banque et qui la met en oeuvre. Prévoir les enjeux long terme en même temps que l’exécution, c’est remarquable”, dit à l’AFP celui qui travaille en tandem avec lui depuis 2014.Ingénieur formé à Polytechnique, passionné de mathématiques, Jean-Laurent Bonnafé a commencé sa carrière dans le service public: au ministère de l’Industrie d’abord, puis quelques mois comme conseiller technique au cabinet du ministre du Commerce extérieur.En 1993, il entre à la BNP, à la direction des Grandes entreprises. Quatre ans plus tard, en 1997, il devient responsable de la stratégie et du développement. Lors de la fusion de BNP avec Paribas en 2000, il copilote le processus d’intégration des deux banques.Ce père de deux enfants aux cheveux blancs toujours bien coiffés et aux fines lunettes – qu’il passe son temps à remonter – entre au Comité exécutif de BNP Paribas en 2002, chargé notamment d’intégrer la banque belge Fortis de 2009 à 2010, après la crise des subprimes, avant de prendre en 2011 la direction générale.”Il a fait preuve d’une extrême résilience à cette crise-là et à d’autres crises qui ont eu lieu depuis lors”, raconte Maxime Jadot, président du conseil d’administration de l’entité belge du groupe, BNP Paribas Fortis.Sous sa houlette, la banque, condamnée en 2014 à une sanction faramineuse de 6,6 milliards d’euros de la part des Etats-Unis pour avoir commercé en dollars avec des pays sous embargo américain, notamment le Soudan, l’Iran et Cuba entre 2002 et 2009, parvient à limiter la casse en matière d’image.- “Flèche en acier trempé” -Après la crise du Covid, BNP Paribas doit faire face depuis plusieurs années aux attaques répétées des associations de défense de l’environnement, qui l’accusent de continuer à financer les énergies fossiles.Questionné il y a un an lors de l’assemblée générale par des associations sur la politique climat de la banque, il rétorque en disant que BNP Paribas n’est “pas l’ONU”, tout en rappelant la stratégie RSE de la banque, très affirmée selon lui.Jean-Laurent Bonnafé, qui ne cherche pas la lumière, exprime au besoin ses opinions de manière tranchante. M. Jadot estime que le banquier pourrait être comparé à “une flèche en acier trempé” car “il va droit au but et très loin”, tout en faisant preuve de “résilience”.Du côté syndical cette image fait sourire.Il est “perçu comme un mercenaire” par certains salariés, estime un acteur du monde syndical: quelqu’un qui est là pour “bien gérer la banque, moyennant rétribution et qui est prêt à réaliser absolument tout ce qu’on lui demande”.”S’il a un mandat du conseil d’administration pour faire une économie qui peut avoir des conséquences sociales, il l’appliquera de la même manière”, assure cette personne qui tient à garder l’anonymat.Selon un grand patron français, client de BNP, “il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarette” entre Jean-Laurent Bonnafé et Jean Lemierre, dit-il à l’AFP pour décrire le duo qui oeuvre à la tête de la première banque française.Ses collaborateurs soulignent sa proximité avec les clients, qu’il rencontre aussi souvent qu’il le peut.”C’est un homme très simple, très pédagogue, avec lequel discuter est toujours un vrai régal”, confirme le président de Vinci Xavier Huillard à l’AFP. “Il a à la fois une culture économique et une connaissance très large et très profonde des métiers de la finance.”Forte de recettes et d’un bénéfice en hausse en 2024, BNP Paribas a confirmé ses objectifs pour 2026. Elle compte finaliser en 2025 l’acquisition de la filiale de gestion d’actifs de son compatriote Axa.  

Une agence de l’ONU juge la Russie responsable de la destruction du MH17, des pays demandent réparation

L’agence de l’ONU pour l’aviation civile a estimé lundi que la Russie était responsable du crash du MH17 en 2014 au-dessus de l’Ukraine, suscitant aussitôt des appels à des “réparations” pour les familles des victimes.Le 17 juillet 2014, le Boeing 777, qui reliait Amsterdam à Kuala Lumpur, a été abattu par un missile sol-air BUK de fabrication russe au-dessus du territoire aux mains des séparatistes prorusses, tuant 298 passagers et membres d’équipage.Parmi eux, 196 Néerlandais, 43 Malaisiens et 38 Australiens. Un tribunal néerlandais a condamné, par contumace, en 2022, trois hommes à la perpétuité pour meurtre et pour avoir joué un rôle dans la destruction de l’avion.Mais la Russie a toujours nié toute implication dans l’incident.”La Fédération de Russie n’a pas respecté ses obligations en vertu du droit aérien international lors de la destruction du MH17 de la Malaysia Airlines en 2014″, a estimé l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), dans un communiqué publié lundi.Pour sa “première décision” concernant un différend entre Etats membres, le Conseil de cette organisation, basée à Montréal au Canada, a jugé que les plaintes déposées par l’Australie et les Pays-Bas étaient “fondées en fait et en droit”.”Cette décision indique clairement à la communauté internationale que les États ne peuvent pas violer le droit international sans conséquences”, a estimé le gouvernement néerlandais. L’Australie parlant d’un “moment historique”.- “Négociations” -Dans ces deux pays, les plus touchés par ce drame, les autorités se sont engagées à continuer de traquer envers et contre tout les responsables du crash du vol MH17. En 2023, les enquêteurs internationaux ont suspendu leurs investigations, estimant qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour poursuivre davantage de suspects.”Il s’agit d’un moment historique dans la quête de vérité, de justice et de responsabilité pour les victimes de l’accident du vol MH17, leurs familles et leurs proches”, a déclaré le gouvernement australien dans un communiqué après l’annonce de l’OACI.Le gouvernement australien demande de prendre rapidement des mesures pour remédier à cette violation. “Nous demandons à la Russie d’assumer enfin sa responsabilité dans cet horrible acte de violence et de réparer sa conduite flagrante, comme l’exige le droit international”, a-t-il ajouté.De son côté, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, s’est félicité de cette décision, estimant que cela ne pourrait pas “effacer le chagrin et la souffrance” des proches des victimes mais qu’il s’agissait d'”un pas important vers la vérité et la justice”.Selon le gouvernement néerlandais, “dans les semaines à venir, le Conseil de l’OACI examinera la manière dont la réparation juridique devrait avoir lieu”.Canberra et Amsterdam demandent donc au Conseil de l’OACI d’imposer à la Russie “d’entamer des négociations avec les Pays-Bas et l’Australie sur cette question et de superviser ce processus”, a ajouté la même source.L’équipe d’enquêteurs internationaux des Pays-Bas, d’Australie, de Malaisie, de Belgique et d’Ukraine avait conclu en 2023 qu’il existait de “fortes indications” selon lesquelles le président russe Vladimir Poutine avait approuvé la fourniture du missile qui a abattu l’avion.

En quête de contrats, Trump attendu dans le Golfe sur fond d’offensive diplomatique américaine

En pleine offensive diplomatique américaine, Donald Trump entame mardi une tournée en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis, où des contrats semblent plus à portée de main que des accords sur les grands conflits au Moyen-Orient. Il s’agit du premier déplacement majeur à l’étranger du président américain depuis le début de son second mandat, décrit par la Maison-Blanche comme un “retour historique” dans la région. Huit ans plus tôt, M. Trump avait déjà choisi le royaume saoudien pour son premier voyage à l’international. La décision de faire passer, encore une fois, les riches monarchies du Golfe avant ses alliés occidentaux reflète leur rôle géopolitique croissant, mais aussi les priorités économiques du président américain. Ryad, Doha et Abou Dhabi devraient lui réserver un accueil royal, accompagné d’annonces de contrats mirobolants, de la défense à l’aviation, en passant par l’énergie ou l’intelligence artificielle. Cette visite s’inscrit dans une séquence diplomatique intense pour la Maison-Blanche, qui revendique un rôle déterminant dans la conclusion d’un cessez-le-feu entre l’Inde et le Pakistan, et a obtenu la libération d’un otage américain à Gaza.- “Mille milliards” -Washington a également mené des pourparlers dimanche avec l’Iran sur le dossier nucléaire, et conclu un accord de cessez-le-feu avec les rebelles houthis au Yémen. Face à une diplomatie américaine jugée peu lisible, les Etats du Golfe chercheront à comprendre, voire à influencer, la position de Donald Trump sur les grands sujets régionaux. Mais la priorité semble être la conclusion d’accords économiques. “Des sources à la Maison Blanche ont indiqué que le président se concentrera sur des deals”, écrit Daniel B. Shapiro, chercheur au sein du think tank Atlantic Council. “Cela signifie des opportunités pour augmenter les investissements de ces pays riches aux Etats-Unis”, ajoute-t-il. En janvier, le prince héritier saoudien et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane, s’était engagé à injecter 600 milliards de dollars dans des projets aux Etats-Unis. “Je demanderai au prince héritier – un type formidable – d’arrondir ça à mille milliards. Je pense qu’ils le feront, parce que nous avons été très bons avec eux”, avait alors répondu le président américain. Selon un responsable saoudien proche du ministère de la Défense, Ryad cherche notamment à sécuriser des livraisons de chasseurs F-35 et de systèmes de défense antiaérienne.- “Relation transactionnelle” -“Nous demanderons à ce que les livraisons aient lieu pendant le mandat de Trump”, a-t-il précisé à l’AFP sous couvert d’anonymat.A Ryad, les avis sont partagés parmi les habitants interrogés par l’AFP.  “Cette visite aboutira à des décisions politiques importantes pour la région et dans l’intérêt des pays arabes et musulmans”, pense Khalifa Oneizi, un Saoudien de 47 ans. D’autres sont plus sceptiques: “Je ne suis pas optimiste sur cette visite ni sur ses résultats”, confie Hamad Shahrani, 62 ans.Alors que la guerre continue de faire rage à Gaza, la normalisation avec Israël semble exclue de l’agenda, Ryad assurant qu’aucun progrès n’est envisageable sans l’établissement d’un Etat palestinien.La question des droits humains ne devrait pas non plus troubler le déplacement.”C’est une relation très transactionnelle, dans laquelle les droits humains ne comptent absolument pas”, estime Andreas Krieg, spécialiste du Moyen-Orient.Avant même d’avoir atterri dans le Golfe, M. Trump a déjà suscité la controverse: il lui est reproché d’avoir accepté un Boeing 747-8 offert par la famille royale du Qatar pour remplacer les actuels Air Force One, et l’utiliser après son mandat.Face aux critiques, le président américain a répliqué que l’avion était un “cadeau temporaire”.

Pneus mortels: mise en examen en vue pour Goodyear

Goodyear, soupçonné d’avoir dissimulé les défauts de certains de ses pneus à l’origine d’accidents mortels, est convoqué à partir de mardi par un juge d’instruction de Besançon en vue d’une éventuelle mise en examen.Les représentants légaux de deux entités de la multinationale américaine, la SAS Goodyear France, distributeur des pneumatiques, et la SAS Goodyear Operations, qui a produit les pneus incriminés et dont le siège est au Luxembourg, sont attendus dans le bureau du juge d’instruction Marc Monnier mardi et mercredi, selon une source proche du dossier.Le magistrat décidera ou non de la mise en examen de ces personnes morales pour “homicides involontaires”, “tromperie sur les qualités substantielles d’une marchandise” et “pratiques commerciales trompeuses”, comme annoncé en avril dernier par le procureur de Besançon, Etienne Manteaux.Ces deux derniers chefs feraient encourir au troisième fabricant mondial de pneus “une amende maximale qui peut monter jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires”, avait souligné M. Manteaux, qui a depuis quitté Besançon.- Toujours disponibles -L’enquête porte sur trois dossiers de collisions mortelles impliquant des poids lourds équipés de pneus Goodyear dans la Somme, le Doubs et les Yvelines, en 2014 et 2016, qui ont fait quatre morts au total. Elle a donné lieu en mai 2024 à des perquisitions chez Goodyear en France, au Luxembourg et au siège européen de l’entreprise à Bruxelles.D’après les investigations, les accidents ont été provoqués par l’éclatement du pneu avant gauche des camions, faisant perdre le contrôle du véhicule aux chauffeurs. Pour chacun de ces dossiers, des experts différents ont conclu que l’éclatement de ces pneus Goodyear Marathon LHS II ou Marathon LHS II+ n’était pas dû à une cause extérieure mais à un défaut de fabrication.Il est reproché au géant américain d’avoir eu connaissance de ce défaut sur ces deux modèles, mais de ne pas en avoir averti ses clients. A partir de 2013, Goodyear a mis en place des “programmes volontaires d’échange”, ce qui lui a permis de récupérer environ 50% des équipements incriminés. Mais le groupe n’a pas procédé à une campagne de rappel “impératif” des pneus concernés, dont certains sont toujours disponibles sur des sites de ventes d’occasion en Europe de l’Est, selon le procureur.- “Dissimulation” -M. Manteaux a fustigé une pratique “systémique de dissimulation” destinée à ne pas “induire de perte de confiance chez les consommateurs”. Les accidents auraient “peut-être” pu être évités si l’entreprise avait enclenché un programme de rappel, selon lui. Les dossiers de quatre autres collisions similaires survenues entre 2011 et 2014 dans l’Hérault, l’Indre et l’Isère, dans lesquelles trois personnes sont mortes, ont par ailleurs été versés à l’instruction à titre d’information, les faits étant prescrits.Ces drames n’ont pas concerné que la France. “Je crois qu’il y a eu des accidents dans toute l’Europe”, avait estimé M. Manteaux, précisant avoir reçu “plusieurs messages d’intérêt” de différents pays.”Il y aura une offre de service de porter à la connaissance d’autres pays européens les éléments recueillis dans le cadre” de l’enquête réalisée en France avait-il dit.L’enquête avait été ouverte en 2016 à Besançon après le dépôt de plainte de Sophie Rollet, veuve de Jean-Paul Rollet, un chauffeur routier de 53 ans décédé en juillet 2014 dans un accident sur l’autoroute A36 dans le Doubs. Refusant la “fatalité du routier” et le classement sans suite initial de l’affaire, cette ancienne assistante maternelle, mère de trois enfants, avait mené sa propre enquête sur internet, recensant inlassablement les accidents de poids lourds pour démontrer la responsabilité du géant américain. 

Etats-Unis et Chine mettent leur guerre commerciale sur pause

Les Etats-Unis et la Chine ont mis sur pause lundi leur guerre commerciale en annonçant la suspension pour 90 jours de la majeure partie des droits de douane prohibitifs qu’ils s’étaient mutuellement imposés et qui ont ébranlé l’économie mondiale.Cette suspension prendra effet à minuit, heure de l’est américain (04H00 GMT), dans la nuit de mardi à mercredi, a annoncé la Maison Blanche, après deux jours de négociations à Genève.Concrètement, les deux premières puissances économiques mondiales acceptent de réduire largement – à 30% pour Washington et 10% pour Pékin – les surtaxes qu’ils s’imposent mutuellement, contre respectivement 145% et 125% après l’escalade initiée par Donald Trump début avril.La nouvelle a rassuré les marchés, Wall Street terminant lundi largement dans le vert, avec un Dow Jones prenant 2,81%, le Nasdaq 4,35% et le S&P 500 3,26%.”Nous avons réalisé une remise à zéro complète avec la Chine, après des discussions productives à Genève. Chacun a accepté de réduire les droits de douane imposés depuis le 2 avril à 10% pour 90 jours et les négociations vont se poursuivre sur les aspects structurels plus larges”, a déclaré le président américain.Le total des droits de douane imposés par les Etats-Unis est en fait de 30% car Washington n’a pas retiré une surtaxe de 20% mise en place avant le mois d’avril.Washington lève aussi une partie des barrières douanières visant les colis venant de vendeurs chinois comme Temu, Shein ou AliExpress. Pour ces importations de petite valeur distribuées par la poste américaine (USPS), les droits de douane instaurés à 120% depuis le 2 mai sont désormais réduits à 54%, selon le texte du décret publié lundi par la Maison Blanche. – Fin de l'”embargo”? -Donald Trump espère désormais discuter avec son homologue chinois Xi Jinping, “peut-être à la fin de la semaine”.Il s’agit d’un premier signe concret d’apaisement dans cette guerre commerciale qui a fait tanguer les marchés financiers et alimenté des craintes d’inflation et de ralentissement économique aux Etats-Unis, en Chine et dans le reste du monde.Depuis Genève, le ministre américain des Finances Scott Bessent a souligné que les importantes barrières douanières instaurées ces derniers mois avaient de facto mis en place un “embargo” sur les échanges entre les deux pays.La réduction de ces droits de douane est “dans l’intérêt commun du monde”, a commenté le ministère chinois du Commerce, saluant des “progrès substantiels” avec Washington.- “Accord plus étoffé” -Dans un entretien avec la chaîne américaine CNBC lundi, M. Bessent a évoqué une nouvelle réunion sino-américaine “dans les prochaines semaines pour travailler à un accord plus étoffé”.Il a notamment dit vouloir parler avec Pékin des restrictions autres que les droits de douane, appelées “barrières non tarifaires”, qui empêchent selon lui les entreprises américaines de prospérer en Chine. Il s’agit traditionnellement de licences ou de quotas d’importation.”En réalité, la Chine a des droits de douane peu élevés. Ce sont ces barrières non tarifaires, plus insidieuses, qui nuisent aux entreprises américaines qui veulent y faire des affaires”, a-t-il déclaré.Selon l’autre négociateur américain à Genève, le représentant au Commerce Jamieson Greer, Washington et Pékin vont également “travailler de façon constructive” sur la question du fentanyl, un puissant opioïde de synthèse qui fait des ravages aux Etats-Unis et dont les précurseurs chimiques sont fabriqués en partie en Chine. Ce sujet est la base légale de la surtaxe de 20% entrée en vigueur avant avril.L’annonce sino-américaine “va au-delà de ce qu’attendaient les marchés”, a souligné Zhiwei Zhang, président et économiste en chef de Pinpoint Asset Management, qui y voit un “bon point de départ pour que les deux pays négocient”.”Du point de vue de la Chine, le résultat de ces négociations est un succès, car elle a adopté une position de fermeté face à la menace américaine de droits de douane élevés, et est parvenue à les faire baisser drastiquement sans faire de concessions”, a-t-il relevé.Mais si cette trêve constitue un “progrès important”, “il y a encore des efforts à fournir pour parvenir à un accord formel” et la situation “pourrait se dégrader”, a mis en garde Daniela Sabin Hathorn, analyste de Capital.com.Selon une des responsables de la Réserve fédérale américaine, Adriana Kugler, l’accalmie entre les Etats-Unis et la Chine est “évidemment un progrès”. Mais, ajoute-t-elle, les droits de douane appliqués “restent assez élevés” et devraient quand même conduire à “une hausse des prix et à un ralentissement de l’économie”, cependant d’une ampleur moindre qu’initialement craint.burs-els/myl/vla

Le monde politique s’enflamme pour le comté

Une polémique autour de l’impact environnemental du comté, l’un des fromages les plus consommés en France, suscite l’ire des éleveurs de vaches laitières et a enflammé lundi la classe politique.La controverse a été déclenchée fin avril par un militant écologiste et antispéciste, Pierre Rigaux, invité de France Inter. Il semble que le comté soit “devenu un mauvais produit sur le plan écologique” et que les cours d’eaux soient pollués par la production de ce mets emblématique du massif du Jura, avait-il dénoncé.Appelant à se passer de ce fromage à pâte dure “plutôt mauvais pour la santé”, le militant avait affirmé que “le fromage tue et fait souffrir les animaux tout autant que la viande”.  Les producteurs de comté ont contre-attaqué: “ces attaques sont blessantes et injustes compte tenu du niveau d’exigences qu’on s’impose dans la région”, a déploré auprès de l’AFP Alain Mathieu, président du Comité interprofessionnel de gestion du comté. Se référant au strict cahier des charges qui encadre la production, M. Mathieu a estimé que “l’environnement et la préservation de nos ressources” faisaient partie des priorités de la filière, qui représente 14.000 emplois directs et indirects.- #TouchePasAuComté -Le préfet du département du Jura, Pierre-Édouard Colliex, a réagi samedi sur son compte X, reprenant le mot-dièse #TouchePasAuComté.”Le comté, c’est du Jura, du goût, du calcium, des protéines… et zéro culpabilité. (…) L’interdire? Autant interdire les couchers de soleil sur le Jura. Restons sérieux!”La ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, a elle qualifié ce fromage à pâte pressée cuite sur Facebook et X de “fierté française”.L’ancienne députée (Les Républicains) du Doubs – département qui fait partie de la zone AOP du comté – a remercié “tous ceux qui se mobilisent pour défendre cette filière vertueuse et rémunératrice face aux attaques idéologiques”.Plusieurs députés Rassemblement national se sont aussi exprimés pour “protéger” l’emblématique fromage jurassien, comme Julien Odoul, également conseiller régional en Bourgogne-Franche-Comté.A droite, Laurent Wauquiez, candidat à la présidence du parti Les Républicains, a vu dans la dénonciation du comté le “projet (…) d’une France sans identité et sans saveur”.A tel point que Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, a relayé lundi sur X un communiqué du parti pour “rétablir quelques vérités sur le comté”.”Les Ecologistes n’ont jamais demandé d’arrêter d’en manger, et encore moins de l’interdire”, a-t-elle soutenu.Les Ecologistes de Franche-Comté ont rappelé leur soutien à la filière, “bâtie sur des valeurs coopératives et une organisation exemplaire”, tout en ajoutant qu’il n’était “pas possible de nier l’impact environnemental de l’élevage et des fromageries, même sous AOP”.- Eaux troubles -Eaux troubles, mousse blanche, odeurs d’égout et poissons morts avaient été signalés entre 2019 et 2020 aux abords de laiteries présentant des défaillances importantes de traitement des eaux usées.Le parquet régional de l’environnement de Besançon avait ouvert des enquêtes. Deux premières fromageries avaient été condamnées en 2022 à de lourdes amendes.”Prendre des négligences individuelles pour discréditer l’ensemble de la filière ne peut être admis”, se défend Alain Mathieu.Devenues sous-dimensionnées, les stations d’épuration des laiteries incriminées déversaient “des eaux non traitées dans la nature, avec un effet catastrophique pour l’environnement”, sur un sol très perméable, avait analysé à l’époque le procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux.Dans un vaste “plan fromagerie” lancé en 2022, l’autorité préfectorale avait mis en demeure 14 des 96 fromageries du Doubs de mettre en conformité leur installation de traitement ou de réparer les canalisations défectueuses.La quasi-totalité étaient désormais conformes en 2024, selon la DDETSPP, service de l’Etat chargé des mutations économiques.  Mais pour l’association environnementale SOS Loue et rivières comtoises, l’enjeu est surtout celui de la quantité de lait produit.”En 30 ans, le comté a plus que doublé sa production en passant de 30.000 tonnes en 1991 à 72.000 en 2024″, indique l’association écologiste, pour qui le cahier des charges “ne va pas du tout assez loin”.”Le nombre de vaches n’a certes pas augmenté, mais elles produisent plus de lait qu’avant, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent plus et produisent plus d’excréments… ce qui contribue à l’augmentation des nitrates dans nos rivières”, résume-t-on à l’association. Le comté est le fromage AOP le plus vendu en France, indique le ministère de l’Agriculture sur son site.

Les marchés mondiaux en grande forme après le coup de frein à la guerre commerciale

Les Bourses mondiales comme le dollar et le pétrole ont pris de la vitesse lundi, alors qu’un vent d’optimisme gagne les marchés après la pause dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.”Les investisseurs profitent d’un regain de lumière dans le tunnel commercial de Trump, qui était incroyablement sombre le mois dernier, lorsque les gens doutaient de la possibilité de développements constructifs sur le front du commerce transfrontalier”, écrit Jose Torres, d’Interactive Brokers.Les Etats-Unis et la Chine se sont mis d’accord pour réduire largement – à 30% pour Washington et 10% pour Pékin – les surtaxes qu’ils s’imposent mutuellement, contre respectivement 145% et 125% après l’escalade initiée par Donald Trump début avril.Cette suspension de 90 jours prendra effet “d’ici le 14 mai”, ont annoncé les deux premières puissances économiques mondiales dans un communiqué commun publié après deux jours de négociations à Genève.”C’est une vraie respiration dans un marché qui a besoin de bonnes nouvelles”, estime Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM, interrogé par l’AFP.A Wall Street, le Dow Jones a avancé de 2,81%, l’indice Nasdaq a bondi de 4,35% et l’indice élargi S&P 500 a pris 3,26%.La Bourse de Paris a terminé en nette hausse de 1,37%, Francfort a gagné 0,29%, Londres 0,59% et Milan 1,40%.”La réaction aurait probablement été encore plus positive s’il ne s’était pas agi d’une pause (…) mais je pense que la réaction du marché elle-même incitera Xi Jinping et Donald Trump à s’assurer qu’ils progressent vers un accord durable”, estime auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial.Dollar et pétrole brillentLa pause dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, mais aussi l’accord commercial conclu entre Américains et Britanniques la semaine dernière laisse présager dans le scénario le plus optimiste “une myriade d’autres accords qui pourraient être finalisés”, affirme M. Dembik.De quoi mettre fin à l’incertitude qui plombait les marchés financiers et éloigner le spectre d’une récession américaine, voire mondiale.Sur le marché des changes, vers 20H40 GMT, le billet vert, qui avait fortement souffert de la politique douanière de Donald Trump, grimpait de 1,43% face à la monnaie unique, à 1,1091 dollar pour un euro.A contrario, les valeurs refuges qui avaient profité de la tempête douanière retombent lourdement. L’or perdait 2,68% à 3.235 dollars l’once.Côté pétrole, les investisseurs anticipent une hausse de la demande en or noir, grâce à la reprise des échanges commerciaux, poussant les prix. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a pris 1,64% à 64,96 dollars et le baril de West Texas Intermediate a gagné 3,23% à 61,95 dollars.Le fret maritime tire son épingle du jeuLes avancées sur le plan commercial entre Pékin et Washington dopent le secteur du fret maritime, grandement touché par la guerre commerciale.”Les expéditions de marchandises quittant les ports chinois à destination des Etats-Unis ont chuté de 40% depuis le mois d’avril”, rappelle Andreas Rees, chef économiste pour l’Allemagne chez UniCredit, dans une note.Maersk, numéro 2 du transport de conteneurs, a terminé en hausse de 11,22% à Copenhague, l’armateur allemand Hapag-Lloyd de 13,57% à Francfort, et le groupe suisse de transport et de logistique Kuehne+Nagel de 4,10% à Zurich.La Bourse du Pakistan s’envoleLa Bourse de Karachi, la capitale économique du Pakistan, a terminé en forte hausse lundi, saluant l’annonce durant le week-end d’un cessez-le-feu avec l’Inde, après une dégringolade de plusieurs jours causée par la pire confrontation entre les deux puissances nucléaires depuis des décennies.Alors que les hostilités ne montraient aucun signe de ralentissement, Donald Trump a créé la surprise samedi après-midi en annonçant avoir arraché “un cessez-le-feu total et immédiat” après d’intenses tractations diplomatiques menées notamment par le vice-président JD Vance et le secrétaire d’Etat Marco Rubio.L’indice boursier de référence KSE 30 a terminé lundi en hausse de 9,77%, la plus forte envolée de l’indice sur une séance depuis 2008. Depuis le début des événements, l’indice de la Bourse de Karachi avait dévissé de plus de 11%.A la Bourse de Bombay, le Nifty 50, qui représente les plus grandes entreprises indiennes cotées, a terminé en hausse de 3,82%.bur-mgi-emb-tmc/ktr

Wall Street termine sur les chapeaux de roues grâce à l’apaisement des tensions commerciales

La Bourse de New York a terminé en nette hausse lundi, portée par les espoirs d’une désescalade de la guerre commerciale après la suspension temporaire de l’essentiel des droits de douane massifs que les Etats-Unis et la Chine s’étaient mutuellement imposés.Le Dow Jones a avancé de 2,81%, l’indice Nasdaq a bondi de 4,35% et l’indice élargi S&P 500 a pris 3,26%.La place américaine “est très heureuse et soulagée de l’accord conclu ce week-end avec la Chine”, relève auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial.Les Etats-Unis et la Chine se sont mis d’accord pour réduire largement – à 30% pour Washington et 10% pour Pékin – les surtaxes qu’ils s’imposent mutuellement, contre respectivement 145% et 125% après l’escalade initiée par Donald Trump début avril.Cette suspension de 90 jours prendra effet “d’ici le 14 mai”, ont annoncé les deux premières puissances économiques mondiales dans un communiqué commun publié après deux jours de négociations à Genève.”La réaction aurait probablement été encore plus positive s’il ne s’était pas agi d’une pause (…) mais je pense que la réaction du marché elle-même incitera Xi Jinping et Donald Trump à s’assurer qu’ils progressent vers un accord durable”, estime Christopher Low.”Les investisseurs profitent d’un regain de lumière dans le tunnel commercial de Trump, qui était incroyablement sombre le mois dernier, lorsque les gens doutaient de la possibilité de développements constructifs sur le front du commerce transfrontalier”, écrit pour sa part Jose Torres, d’Interactive Brokers.Cette pause constitue un premier signe concret d’apaisement dans cette guerre commerciale qui a fait tanguer les marchés financiers et alimenté des craintes d’inflation et de ralentissement économique, aux Etats-Unis, en Chine et dans le reste du monde.”La transition entre les droits de douane, les représailles et, finalement, les accords commerciaux est une séquence importante pour la reprise des marchés boursiers américains”, estime Adam Turnquist, de LPL Financial.Parmi les valeurs ayant pris de la vitesse suite à cette annonce, la plateforme de vente de meubles et objets de décoration Wayfair a décollé de 20,71% tandis que la chaîne de supermarchés Target a gagné 4,84%.Le secteur des semi-conducteurs, particulièrement inquiet des tensions entre les deux plus grandes économies mondiales, a brillé lundi, à l’image de Nvidia (+5,44%), Broadcom (+6,43%) ou AMD (+5,13%).D’autres géants de la “tech” américaine ont aussi été recherchés, comme Apple (+6,31%) ou Amazon (+8,07%).Les entreprises chinoises cotées à la Bourse de New York profitaient aussi des derniers développements commerciaux. Alibaba a gagné du terrain, s’octroyant 5,76%, à l’instar de ses concurrents dans le secteur du commerce électronique, PDD (+6,14%), propriétaire de Temu, et JD.com (+6,47%).Initialement en baisse après l’annonce par Donald Trump d’une réduction des prix des médicaments sur ordonnance aux Etats-Unis, les valeurs du secteur pharmaceutique ont fini nettement dans le vert. Merck a gagné 5,87%, Pfizer a pris 3,64% et le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk, connu pour Ozempic et Wegovy, ses traitements pour le diabète et la perte de poids, a avancé de 2,86%Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait nettement, à 4,47% contre 4,38% vendredi en clôture.Mardi, les acteurs de marché tourneront leur regard vers la publication de l’indice des prix à la consommation (CPI) pour le mois d’avril.Il s’agira d’une donnée “importante” car “les économistes sont absolument convaincus que les entreprises répercuteront le coût des droits de douane” sur leurs prix, et “si c’est le cas, nous devrions commencer à en voir la preuve dans les chiffres d’avril”, estime Christopher Low.

Le monde politique s’enflamme pour le comté

Une polémique autour de l’impact environnemental du comté, l’un des fromages les plus consommés en France, suscite l’ire des éleveurs de vaches laitières et a enflammé lundi la classe politique.La controverse a été déclenchée fin avril par un militant écologiste et antispéciste, Pierre Rigaux, invité de France Inter. Il semble que le comté soit “devenu un mauvais produit sur le plan écologique” et que les cours d’eaux soient pollués par la production de ce mets emblématique du massif du Jura, avait-il dénoncé.Appelant à se passer de ce fromage à pâte dure “plutôt mauvais pour la santé”, le militant avait affirmé que “le fromage tue et fait souffrir les animaux tout autant que la viande”.  Les producteurs de comté ont contre-attaqué: “ces attaques sont blessantes et injustes compte tenu du niveau d’exigences qu’on s’impose dans la région”, a déploré auprès de l’AFP Alain Mathieu, président du Comité interprofessionnel de gestion du comté. Se référant au strict cahier des charges qui encadre la production, M. Alain a estimé que “l’environnement et la préservation de nos ressources” faisaient partie des priorités de la filière, qui représente 14.000 emplois directs et indirects.- #TouchePasAuComté -Le préfet du département du Jura, Pierre-Édouard Colliex, a réagi samedi sur son compte X, reprenant le mot-dièse #TouchePasAuComté.”Le comté, c’est du Jura, du goût, du calcium, des protéines… et zéro culpabilité. (…) L’interdire? Autant interdire les couchers de soleil sur le Jura. Restons sérieux!” Plusieurs députés Rassemblement national se sont aussi exprimés pour “protéger” l’emblématique fromage jurassien, comme Julien Odoul, également conseiller régional en Bourgogne-Franche-Comté.A droite, Laurent Wauquiez, candidat à la présidence du parti Les Républicains, a vu dans la dénonciation du comté le “projet (…) d’une France sans identité et sans saveur”.A tel point que Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, a relayé lundi sur X un communiqué du parti pour “rétablir quelques vérités sur le comté”.”Les Ecologistes n’ont jamais demandé d’arrêter d’en manger, et encore moins de l’interdire”, a-t-elle soutenu.Les Ecologistes de Franche-Comté ont rappelé leur soutien à la filière, “bâtie sur des valeurs coopératives et une organisation exemplaire”, tout en ajoutant qu’il n’était “pas possible de nier l’impact environnemental de l’élevage et des fromageries, même sous AOP”.- Eaux troubles -Eaux troubles, mousse blanche, odeurs d’égout et poissons morts avaient été signalés entre 2019 et 2020 aux abords de laiteries présentant des défaillances importantes de traitement des eaux usées.Le parquet régional de l’environnement de Besançon avait ouvert des enquêtes. Deux premières fromageries avaient été condamnées en 2022 à de lourdes amendes.”Prendre des négligences individuelles pour discréditer l’ensemble de la filière ne peut être admis”, se défend Alain Mathieu.Devenues sous-dimensionnées, les stations d’épuration des laiteries incriminées déversaient “des eaux non traitées dans la nature, avec un effet catastrophique pour l’environnement”, sur un sol très perméable, avait analysé à l’époque le procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux.Dans un vaste “plan fromagerie” lancé en 2022, l’autorité préfectorale avait mis en demeure 14 des 96 fromageries du Doubs de mettre en conformité leur installation de traitement ou de réparer les canalisations défectueuses.La quasi-totalité étaient désormais conformes en 2024, selon la DDETSPP, service de l’Etat chargé des mutations économiques.  Mais pour l’association environnementale SOS Loue et rivières comtoises, l’enjeu est surtout celui de la quantité de lait produit.”En 30 ans, le comté a plus que doublé sa production en passant de 30.000 tonnes en 1991 à 72.000 en 2024″, indique l’association écologiste, pour qui le cahier des charges “ne va pas du tout assez loin”.”Le nombre de vaches n’a certes pas augmenté, mais elles produisent plus de lait qu’avant, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent plus et produisent plus d’excréments… ce qui contribue à l’augmentation des nitrates dans nos rivières”, résume-t-on à l’association. Le comté est le fromage AOP le plus vendu en France, indique le ministère de l’Agriculture sur son site.