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A l’aéroport de Beauvais, des rapaces alliés de la sécurité aérienne

Sur le tarmac de l’aéroport de Beauvais, les cris perçants d’une buse se mêlent au grondement des réacteurs. Pour réduire les risques de collision entre avions et oiseaux, des rapaces sont dressés à survoler les pistes et effrayer les volatiles.Depuis avril, l’aéroport fait appel à des fauconniers de l’Oise pour éloigner mouettes, goélands, corneilles ou pigeons susceptibles de heurter les réacteurs des avions au décollage et à l’atterrissage.Perché sur le bras ganté de son maître, Thor, une buse de Harris au plumage brun chocolat, s’habitue encore au vacarme des réacteurs.Issu de cette espèce grégaire originaire d’Amérique du Sud, Thor est équipé d’une balise GPS. Bientôt, il aura pour mission d’instaurer la peur du prédateur parmi les oiseaux, une méthode jugée plus naturelle et durable que les dispositifs sonores ou pyrotechniques jusque-là privilégiés.”Nous développons les instincts naturels des faucons”, explique Jérémy, fauconnier sur le site. “Ils effraient tout ce qui peut gêner les avions, ils prennent les oiseaux en chasse et créent un climat d’insécurité.”Les rapaces peuvent s’élancer depuis le bras de leur maître ou depuis une voiture en mouvement. “L’oiseau décolle alors que le véhicule roule, parfois jusqu’à 80 km/h, ce qui lui permet de partir en chasse avec plus de vitesse et de force”, détaille-t-il.Le risque de collision entre les oiseaux et avions reste une préoccupation majeure dans l’aviation. La plupart de ces incidents sont sans conséquence, mais certains peuvent endommager gravement les appareils, voire compromettre la sécurité des vols.”Certaines collisions ont conduit à des accidents, comme le +miracle sur l’Hudson+”, rappelle Dragos Munteanu, responsable sécurité à l’Association internationale du transport aérien (Iata).Le 15 janvier 2009, un Airbus A320 avait perdu ses deux réacteurs après avoir percuté un vol d’oies sauvages. Le pilote avait alors amerri sur le fleuve Hudson, à New York, sauvant tous les passagers.- “Climat d’insécurité” -Selon l’Iata, la fauconnerie, déjà utilisée dans plusieurs pays européens, constitue “un des outils d’un programme global de gestion du risque animalier” pour le transport aérien.Mais cette approche demande des moyens humains et matériels non négligeables. “L’efficacité des rapaces dépend de la régularité de leur présence” et “leur capacité d’attention est limitée: ils nécessitent un encadrement humain constant”, précise M. Munteanu.Il faut en outre “des ressources pour les former”, et des “infrastructures adaptées pour les maintenir en bonne santé et bien nourris”.Jusqu’à présent, à Beauvais, les effaroucheurs utilisaient surtout des dispositifs acoustiques diffusant des cris d’oiseaux depuis des haut-parleurs installés sur leurs véhicules jaunes sillonnant le tarmac, ainsi que des moyens pyrotechniques.”Le problème, c’est que certaines espèces finissent par s’habituer”, note le responsable du péril animalier de l’aéroport, Cédric Évrard. “On les effraie, elles partent, mais une heure plus tard, elles sont de retour. Avec les fauconniers, cet effet d’accoutumance disparaît.” “Plus notre présence est régulière, plus le climat d’insécurité s’installe. Les oiseaux peuvent s’habituer aux sirènes, mais pas aux rapaces, leurs prédateurs naturels”, abonde Jérémy.L’aéroport de Nantes, pionnier en France, dispose de sa propre fauconnerie.”Nos rapaces occupent l’espace pour dissuader les autres espèces de venir se nourrir ou se réfugier sur notre plateforme”, explique Anthony Renaud, coordinateur du service de prévention du risque animalier à Nantes.Résultat: “La présence d’oiseaux autour de la piste a diminué. Nous enregistrions une vingtaine de collisions par an auparavant, maintenant, c’est entre 10 et 12”, affirme M. Renaud.

Alerte aux drones à l’aéroport de Berlin: les vols suspendus pendant près de deux heures

Les vols ont été suspendus pendant près de deux heures vendredi soir à l’aéroport de Berlin-Brandebourg à cause de la présence de drones, une alerte supplémentaire sur cette menace qui inquiète les Européens et les pousse à renforcer leur défense.Près d’un mois après une série d’apparitions de ces engins que les Européens soupçonnent d’être envoyés par la Russie, les décollages et atterrissages ont été interrompus entre 20H08 et 21H58 (19H08 à 20H58 GMT), a précisé un porte-parole de l’aéroport de la capitale allemande à l’AFP. “Tout un tas de vols” ont été détournés vers d’autres villes allemandes avant que l’interdiction des vols de nuit à Berlin ne soit ensuite assouplie afin d’atténuer l’impact sur les opérations aériennes, a-t-il ajouté.”Nous supposons que le danger est écarté pour le moment”, a déclaré le porte-parole.La police locale a confirmé avoir été informée de la présence d’un drone et a indiqué avoir déployé sur place un hélicoptère et une voiture de patrouille. Cette dernière a pu voir l’appareil mais n’a pas pu identifier son opérateur.Les dirigeants allemands ont alerté à plusieurs reprises au sujet de la menace croissante que représentent les drones, après une série d’incursions d’appareils non identifiés dans des aéroports et des sites militaires sensibles cette année.L’Allemagne, l’un des principaux soutiens à l’Ukraine dans sa lutte contre la Russie, a pointé du doigt Moscou pour l’augmentation de l’activité des drones.De multiples observations de drones ont été signalées ces derniers mois au-dessus de bases militaires, de sites industriels et d’autres infrastructures critiques en Allemagne.Début octobre, des drones repérés au-dessus de Munich (sud) ont provoqué à deux reprises la fermeture de l’aéroport de la ville. Des drones ont également été aperçus au-dessus d’aéroports et de sites militaires au Danemark et en Norvège, les soupçons se portant également sur Moscou, qui nie toute implication.- “Mur antidrones” -“Nous n’en sommes pas encore sûr, mais une partie essentielle de ces actions est probablement orchestrée par la Russie”, avait déclaré début octobre le chancelier Friedrich Merz sur la chaine publique ARD, en référence aux incidents de Munich et de l’aéroport de Copenhague fin septembre.Dénonçant des “tentatives d’espionnage et de déstabilisation”, il avait précisé que l’Allemagne surveillait attentivement la “flotte fantôme russe” stationnée dans la mer Baltique, suspectée d’être impliqué dans ces incursions.Le ministre de l’Intérieur Alexander Dobrindt a appelé à “trouver de nouvelles réponses à cette menace hybride”, notamment en renforçant ses capacités de détection, d’évaluation et éventuellement de destruction des appareils sans pilotes.Le gouvernement allemand a entamé en octobre une révision des lois régissant la sécurité aérienne du pays. L’objectif est de permettre à l’armée allemande, et non plus seulement la police, d’abattre les drones. Au niveau de l’Union européenne, la Commission veut mettre en place un “mur antidrones”, qui serait pleinement opérationnel d’ici à 2027, mais ce projet est accueilli avec scepticisme par certains pays membres.La réponse de l’Otan à l’entrée d’une vingtaine de drones russes dans l’espace aérien de la Pologne avait mis en évidence les lacunes dans l’arsenal européen. Pour abattre trois de ces drones, l’Otan avait dû recourir à de coûteux missiles.

Trump se dit prêt à financer l’aide alimentaire américaine, menacée par la paralysie budgétaire

Donald Trump s’est dit prêt vendredi à financer le principal programme public d’aide alimentaire aux Etats-Unis, à quelques heures de sa suspension provoquée par une paralysie budgétaire qui dure depuis un mois, sans issue en vue.Après plus de quatre semaines de “shutdown” et la mise au chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires, des perturbations dans le trafic aérien ou encore la fermeture de parcs nationaux, les effets du blocage doivent s’étendre aux 42 millions d’Américains qui dépendent du programme Snap, que l’Etat fédéral doit arrêter de financer dans la nuit de vendredi à samedi.Après qu’un juge fédéral, saisi par des associations, a ordonné vendredi au gouvernement d’utiliser des fonds d’urgence pour financer Snap, Donald Trump s’est dit ouvert à une telle solution.”Je ne veux pas que les Américains aient faim (…) Si le tribunal nous donne les directives juridiques appropriées, ce sera MON HONNEUR de fournir le financement” du programme Snap, a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.”Vous allez avoir de vrais gens, de vraies familles — vous allez avoir des enfants — qui souffriront de la faim dès ce week-end”, avait auparavant lancé de son côté le ténor républicain Mike Johnson, en accusant l’opposition démocrate de “continuer leurs jeux politiciens à Washington”.La ministre de l’Agriculture de Donald Trump, Brooke Rollins, avait affirmé que le programme SNAP serait à court de fonds après un mois de “shutdown”.- “Consternée” -Face au potentiel tarissement de l’aide alimentaire, certains Américains organisent déjà une chaîne de solidarité.”Je suis tout simplement consternée par la manière dont notre pays traite les familles et les enfants”, a déclaré à l’AFP Kerry Chausmer, une habitante de la proche banlieue de Washington qui va aider deux familles à payer leurs courses en l’absence d’aide.Samedi les nouveaux coûts d’assurance santé seront connus pour les plus de 24 millions d’Américains dont la couverture passe par le programme fédéral “Obamacare”.Et avec l’expiration attendue à la fin de l’année de subventions publiques pour ce programme, les coûts risquent d’exploser, selon le cercle de réflexion KFF.La question des subventions pour “Obamacare” est au coeur de la confrontation au Congrès entre républicains et démocrates, qui ne parviennent pas à s’entendre sur un nouveau budget.Le parti de Donald Trump propose de prolonger le budget actuel, avec les mêmes niveaux de dépenses, tandis que l’opposition réclame une prolongation de ces subventions.Même si les républicains sont majoritaires au Sénat, plusieurs voix démocrates sont nécessaires pour mettre fin au “shutdown” et adopter un budget.- Turbulences -La plupart des sondages indiquent jusque-là que les Américains pointent principalement du doigt le parti présidentiel. Selon une enquête d’opinion pour ABC et le Washington Post publiée jeudi, 45% des interrogés attribuent la responsabilité du “shutdown” en premier lieu à Donald Trump et aux républicains au Congrès, contre 33% aux élus démocrates.Alors que la solde des militaires avait pu être versée en octobre après une décision de Donald Trump, il n’est pas certain qu’une telle mesure soit possible pour novembre. Et les plus d’1,3 million d’Américains sous les drapeaux pourraient se joindre aux 1,4 million de fonctionnaires dont la paie est déjà gelée depuis un mois.Parallèlement, les perturbations continuent dans le trafic aérien en raison de pénuries de contrôleurs aériens, certains choisissant de se faire porter pâle plutôt que de travailler sans salaire.L’aéroport JFK à New York, l’un des plus importants du pays, a ainsi dû cesser tout départ et toute arrivée pendant une heure et demie vendredi.Côté démocrate comme républicain, certains espèrent qu’une issue à la crise pourrait venir d’une intervention de Donald Trump, intervenu en faveur des militaires et désormais des bénéficiaires de Snap, mais resté à la marge des débats sur la paralysie budgétaire.Vendredi, il a réitéré sa promesse de négocier avec les démocrates sur leurs revendications, mais seulement après la levée du “shutdown”.”On va se voir très rapidement, mais ils doivent rouvrir le pays”, a assuré le républicain à son arrivée en Floride où il passera le week-end dans sa luxueuse résidence Mar-a-Lago.”C’est de leur faute, tout est de leur faute”, a ajouté Donald Trump.

L’Assemblée rejette la taxe Zucman, Lecornu lâche du lest sur les retraites et minimas sociaux

L’Assemblée nationale a rejeté vendredi l’emblématique taxe Zucman, au grand dam de la gauche, à laquelle Sébastien Lecornu a tenté de donner des gages en renonçant au gel des minimas sociaux et des pensions de retraite.Le Premier ministre parviendra-t-il à échapper à la censure du PS, qui a déjà décroché la suspension de la réforme des retraites, votée vendredi soir en commission ? Un consensus finira-t-il par émerger sur le budget dans une Assemblée plus que jamais fragmentée, alors que M. Lecornu a renoncé à l’utilisation du 49.3 ?Épinglé pour “l’intransigeance” de son camp vendredi lors de discussions sur la fiscalité tendues et encalminées, M. Lecornu a appelé à un “changement de méthode” et demandé à ses ministres de réunir les représentants des groupes politiques pour tenter de trouver un terrain d’atterrissage, loin du théâtre de l’hémicycle. Ce sera sans les Insoumis, qui refusent de participer à la “comédie du gouvernement”, selon leur cheffe Mathilde Panot.Présent toute l’après-midi sur les bancs du palais Bourbon, le Premier ministre a réfuté l’existence d’un “impôt miracle pour rétablir la justice fiscale”, alors que la taxe Zucman, qui a cristallisé les débats ces derniers jours, venait d’être repoussée.La mesure, visant à instaurer un impôt minimum de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, et inspirée des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, a été rejetée par 228 députés contre 172. Les députés ont également rejeté une version de compromis de cette taxe, proposée par les socialistes.S’appuyant sur un avis du Conseil d’Etat, le chef du gouvernement a prédit que la mesure serait de toutes façons censurée par le Conseil constitutionnel.A la recherche d’une voie de passage et face à la colère de la gauche, il s’est dit prêt à renoncer au gel des pensions de retraite et des minimas sociaux, fortement contestés, et dont la suppression était dans le même temps votée en commission des Affaires sociales. Le gouvernement comptait faire jusqu’à 3,6 milliards d’économies sur ces sujets, et pourrait compenser cela, au moins en partie, par une hausse de la CSG sur le patrimoine, déjà votée à l’initiative de la gauche en commission dans le budget de la Sécu.- Le PS maintient l’étreinte -Des initiatives saluées par le PS d’Olivier Faure, qui a toutefois maintenu la pression en enjoignant M. Lecornu à “encore rechercher le compromis” sous peine de devoir “repartir aux élections”. A ce stade, “il n’y a pas de possibilité de voter ce budget”, a-t-il lancé.Plus que jamais, ces débats budgétaires tournent au pas de deux entre le PS et M. Lecornu, qui a convié vendredi midi MM. Faure et Vallaud à déjeuner à Matignon. Mais le Premier ministre est confronté à une équation globale quasi insoluble, s’il veut que son propre socle puisse se retrouver dans une copie budgétaire hétéroclite.Illustration: une alliance baroque de députés PS, RN et MoDem a approuvé dans la soirée une modification de l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI) qui intègre les actifs financiers dans l’assiette de l’impôt, et en exclut la résidence unique ou principale, comme le souhaite de longue date le RN. Si le PS s’est réjoui d’un rétablissement de l’ISF, LFI a au contraire jugé que l’IFI était “affaibli”. Le RN a salué le vote d’un impôt “inspiré” de son programme.Plus tôt dans la journée, le patron des députés LR Wauquiez avait aussi obtenu l’adoption d’une version édulcorée de la taxe sur les holdings, à l’initiative de son groupe. Au point de la “vider de sa substance” selon plusieurs députés de gauche.- Réforme des retraites suspendue en commission -Dans l’ombre de l’hémicycle, la commission des Affaires sociales examinait de son côté le budget de la Sécu, et la suspension de la réforme des retraites, intégrée dans le texte par le gouvernement dans sa recherche d’un accord de non-censure avec le PS.Paradoxalement, la question a divisé les partisans et les opposants à la réforme de 2023, qui porte progressivement l’âge de départ à 64 ans.Dans le camp des opposants à la réforme, les socialistes ont voté pour l’article, tout comme le RN. Mais les Insoumis ont voté contre la suspension, qu’ils considèrent comme une façon d’entériner indirectement le passage un jour à 64 ans.Les Ecologistes se sont abstenus, exigeant comme d’autres oppositions l’intégration des carrières longues au dispositif et des pistes de financement différentes ne reposant pas sur les assurés. Sandrine Runel (PS) a assuré que le gouvernement s’était engagé à amender le texte dans l’hémicycle pour intégrer notamment les carrières longues.Le camp gouvernemental s’est aussi divisé: LR et Horizons plaidant pour maintenir la réforme, et les députés Renaissance s’abstenant pour ne pas mettre en péril la suite des débats budgétaires.Les députés ont finalement rejeté l’ensemble du projet de budget de la Sécu, qui arrivera dans l’hémicycle mardi, dans sa version initiale déposée par le gouvernement.sac-bpa-cma-sl/jmt/gvy

Italie: mise sous séquestre de plus d’un milliard d’euros d’actions de Campari

La justice italienne a ordonné vendredi la mise sous séquestre d’actions d’une valeur de 1,3 milliard d’euros détenues dans le groupe de spiritueux Campari par une holding luxembourgeoise, accusée de fraude fiscale.L’enquête de la police financière de Milan a établi que la holding luxembourgeoise, Lagfin, a absorbé lors d’une opération de “fusion par incorporation” sa propre société italienne qui détenait la majorité des actions de Campari, selon les médias de la péninsule.Lors de cette opération, la holding n’aurait pas déclaré des plus-values d’environ 5,3 milliards d’euros de sa société italienne contrôlant Campari, alors qu’elle aurait dû le faire et payer des impôts sur ces plus-values.Ces 1,3 milliards d’euros en actions ordinaires de Campari représentent le montant des impôts qui auraient dû être payés.Contacté par l’AFP vendredi soir, le groupe Campari n’avait pas réagi dans l’immédiat.Ce groupe contrôle, outre la liqueur du même nom, de nombreuses marques de spiritueux, les whisky Wild Turkey ou Glen Grant, le cognac Courvoisier ainsi que d’autres marques de gin, tequila ou vodka.Campari a une valorisation boursière d’environ sept milliards d’euros à la Bourse de Milan.

Salon du chocolat: derrière la douceur, l’âpreté du prix

Ils se remettent tout juste de la flambée des cours du cacao mais, au Salon du chocolat, les acteurs du secteur, du cacaoculteur au chocolatier, soulignent la nécessité de maintenir un bon niveau de prix pour que perdure la précieuse fève.En deux ans, les prix internationaux ont quasiment triplé, à 8.000 dollars la tonne sur 2024/25, avec des pointes à 12.000, selon le prix ICCO (combinant les prix à terme aux Bourses de Londres et New York).En cause, une production réduite au Ghana et en Côte d’Ivoire, les plus gros fournisseurs, du fait d’aléas climatiques, de maladies, mais aussi de cacaoyers vieillissants.Aujourd’hui les cours refluent, un peu, mais les artisans du chocolat accusent le coup.”Il y a beaucoup de défauts de trésorerie, même de grosses entreprises de transformation ont pris des restrictions budgétaires”, raconte Thierry Lalet, président de la Confédération des chocolatiers et confiseurs de France. “Pour certains il faut que Noël arrive vite.”Selon une enquête de la Confédération, les artisans ont vu leurs coûts d’approvisionnement augmenter de 30% mais n’ont augmenté leurs prix que de 12-15%. Souvent les tablettes, produit d’appel, sont restées au même tarif et l’offre de bonbons a été revue, avec plus de caramels, de pralinés, etc.Mais Thierry Lalet insiste: le prix de la fève doit rester à un bon niveau.L’enjeu est de “sauvegarder l’outil de travail”, explique-t-il. “Il vaut peut-être mieux consommer un peu moins de chocolat mais qu’il soit un peu plus qualitatif et que nos fournisseurs de cacao vivent mieux, parce que si on n’a plus de fèves, on n’aura plus notre métier non plus”.- Quel prix demain ? -La filière sort de dix ans de cours de cacao trop bas pour faire vivre les planteurs, petits producteurs plus ou moins organisés en coopératives, confrontés à une nuée d’intermédiaires avec au bout quelques géants du négoce. Jusqu’à récemment, plus de 70% vivaient sous le seuil de pauvreté.Conséquence, ils ne trouvent pas de successeurs et des cacaoyers en fin de vie ne sont pas renouvelés quand il faudrait investir pour protéger les plants des bouleversements climatiques.Pour les coopératives aussi, la hausse des prix a d’abord été un choc, témoigne Cily Dias Sanchez, gérante de la coopérative Ceproaa, au Pérou: “Nous avons d’abord manqué de fonds pour acheter le cacao à nos membres.”Mais être payé plus “a remobilisé les producteurs et leurs familles, la productivité a augmenté. Avant on payait 10 sols le kilo de fèves sèches (3,5 dollars), aujourd’hui 40 sols.”A Madagascar, la rémunération est passée de 1 à 9 dollars par jour, indique un autre responsable.Pour la qualité, ce boom n’a pas forcément aidé, explique Yann Gaitan, sourceur chez Valrhona: “les prix sont si élevés que produire un cacao de qualité perd un petit peu en attractivité. Donc on a constaté une baisse générale de la qualité dans le monde, et trouver du cacao bio sur les marchés en 2025 a été un vrai défi”.Depuis, les cours ont reculé, à 6.000 dollars la tonne. Et demain?”Je ne pense pas, je n’ose pas imaginer, que les prix vont vraiment diminuer”, dit Michel Arrion, directeur général de l’Organisation internationale du cacao (ICCO). “Nous devons tous nous mobiliser pour stabiliser les prix et la durabilité.””Un cacao durable c’est un cacao d’agroforesterie et ça, c’est un prix minimum aux alentours de 5.000-6.000 dollars”, souligne Christophe Eberhart, cofondateur d’Ethiquable, qui estime que les poids lourds du secteur ne suivront pas.Thierry Lalet est plus optimiste: “L’artisanat c’est 10% du chocolat consommé en France. Mais on peut influer sur les industriels.”Au Salon du chocolat, porte de Versailles à Paris jusqu’au 2 novembre, les stands se succèdent, beaucoup mettent en avant provenances, petits producteurs…”Le consommateur il y a quelque temps, voulait du 70% ou du 80% de cacao. Aujourd’hui, même si le prix reste important, on voit un intérêt de plus en plus important pour la traçabilité, savoir que c’est la fève de telle plantation et que le chocolatier traite la chaîne de A à Z”, note Marianne Chandernagor, directrice de cette 30e édition au public toujours familial (environ 100.000 visiteurs en cinq jours).

Menacée par la paralysie budgétaire, l’aide alimentaire aux Etats-Unis obtient un sursis

Le principal programme public d’aide alimentaire aux Etats-Unis a obtenu un répit vendredi après qu’un juge a ordonné à l’administration Trump de maintenir cette aide dont dépendent des dizaines de millions d’Américains, à quelques heures de sa suspension en raison de la paralysie budgétaire.Après plus de quatre semaines de “shutdown” et la mise au chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires, des perturbations dans le trafic aérien ou encore la fermeture de parcs nationaux, les effets du blocage doivent s’étendre à d’autres pans de la population à partir de minuit dans la nuit de vendredi à samedi.”Vous allez avoir de vrais gens, de vraies familles — vous allez avoir des enfants — qui souffriront de la faim dès ce week-end”, a lancé le ténor républicain Mike Johnson, qui a accusé l’opposition démocrate de “continuer leurs jeux politiciens à Washington”.Samedi, l’Etat fédéral devait cesser ses versements au programme SNAP d’aide alimentaire, sur lequel reposent plus de 42 millions d’Américains selon les données officielles.La ministre de l’Agriculture de Donald Trump, Brooke Rollins, affirme que le programme sera à court de fonds après un mois de “shutdown”.A la demande d’associations, un juge fédéral a cependant ordonné vendredi au gouvernement d’utiliser des fonds d’urgence afin de continuer ses versements à destination de SNAP.Mais Brooke Rollins avait refusé plus tôt vendredi de dire si son ministère respecterait une décision judiciaire en ce sens.”Nous examinons toutes les options”, avait-elle déclaré à CNN.- “Consternée” -Face au potentiel tarissement de l’aide alimentaire, certains Américains organisent déjà une chaîne de solidarité.”Je suis tout simplement consternée par la manière dont notre pays traite les familles et les enfants”, a déclaré à l’AFP Kerry Chausmer, une habitante de la proche banlieue de Washington qui va aider deux familles à payer leurs courses en l’absence d’aide.Samedi les nouveaux coûts d’assurance santé seront connus pour les plus de 24 millions d’Américains dont la couverture passe par le programme fédéral “Obamacare”.Avec l’expiration attendue à la fin de l’année de subventions publiques pour ce programme, les coûts risquent d’exploser selon le cercle de réflexion KFF.Une personne payant le coût moyen de 888 dollars en 2025 devrait ainsi s’acquitter de 1.906 dollars en 2026, estime KFF.La question des subventions pour “Obamacare” est au coeur de la confrontation au Congrès entre républicains et démocrates, qui ne parviennent pas à s’entendre sur un nouveau budget.Le parti de Donald Trump propose de prolonger le budget actuel, avec les mêmes niveaux de dépenses, tandis que l’opposition réclame une prolongation de ces subventions.Même si les républicains sont majoritaires au Sénat, plusieurs voix démocrates sont nécessaires pour adopter un budget.- Turbulences -La plupart des sondages indiquent jusque-là que les Américains montrent principalement du doigt le parti présidentiel. Selon une enquête d’opinion pour ABC et le Washington Post publiée jeudi, 45% des interrogés attribuent la responsabilité du blocage en premier à Donald Trump et aux républicains au Congrès, contre 33% aux élus démocrates.Alors que la solde des militaires avait pu être versée en octobre après une décision de Donald Trump, il n’est pas certain qu’une telle mesure soit possible pour novembre. Et les plus d’1,3 million d’Américains sous les drapeaux pourraient se joindre aux 1,4 million de fonctionnaires dont la paie est déjà gelée depuis un mois.Parallèlement, les perturbations continuent dans le trafic aérien en raison de pénuries de contrôleurs aériens, certains choisissant de se faire porter pâle plutôt que de travailler sans salaire.L’aéroport JFK à New York, l’un des plus importants du pays, a ainsi dû cesser tout départ et toute arrivée pendant une heure et demie vendredi.Côté démocrate comme républicain, certains espèrent qu’une issue à la crise pourrait venir d’une intervention de Donald Trump, resté jusque-là à la marge des débats.Vendredi, le président américain a réitéré sa promesse de négocier avec les démocrates sur leurs revendications, mais seulement après la levée du “shutdown”. “On va se voir très rapidement, mais ils doivent rouvrir le pays”, a assuré le républicain à son arrivée en Floride où il passera le week-end dans sa luxueuse résidence Mar-a-Lago.”C’est de leur faute, tout est de leur faute”, a ajouté Donald Trump.

La Bourse de Paris termine dans le rouge, minée par des résultats d’entreprises

La Bourse de Paris a terminé dans le rouge vendredi, minée par des résultats d’entreprises jugés un peu moins solides et lourdement sanctionnés par les investisseurs.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a terminé en baisse de 0,44%, soit une perte de 36,22 points, pour finalement s’établir à 8.121,07 points.Jeudi, il avait terminé en repli de 0,53%. Le CAC 40 s’affiche cependant en hausse de 2,85% sur le mois.Les performances des indices boursiers sur la séance “reflètent ce que l’on a observé au niveau des publications de résultats d’entreprises: les Etats-Unis ont des résultats solides, face à des publications moyennes en Europe avec des sociétés qui font a peu près ou un peu moins que ce qui est attendu”, résume pour l’AFP Florian Allain, gérant de portefeuilles à Mandarine Gestion.”Cette saison des résultats est incontestablement devenue une +saison américaine+, les chiffres européens faisant pâle figure en comparaison”, affirme également Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique de Lombard Odier IM.”Soit les bénéfices anticipés sont déjà intégralement reflétés dans les cours (…), soit ils déçoivent (…), soulevant des questions quant à la compétitivité européenne”, poursuit-il.- L’assurance et la réassurance en berne -Le réassureur Scor a publié vendredi un bénéfice net de 217 millions d’euros au troisième trimestre, signe de la poursuite du redressement de ses comptes cette année et d’un moindre impact des catastrophes naturelles, mais s’est vu lourdement sanctionné en Bourse vendredi.Le titre Scor a chuté de 12,98% à 26,28 euros.”La réaction est sévère”, concède M. Allain. Pour le gérant, il s’agit là d’une sanction car le “ratio de solvabilité est faible par rapport à ses concurrents” dans le secteur de la réassurance, comme Swiss Re.Scor est “l’un des acteurs qui n’a pas les moyens de monter son dividende et faire des programmes de rachat d’action, ce que font les concurrents”, poursuit-il.L’assureur Axa a quant a lui publié jeudi un chiffre d’affaires en hausse de 6% à 89,4 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de l’année, une “très bonne performance” portée par l’intégralité de ses géographies et ses métiers, indique-t-il. Le titre Axa a toutefois perdu 4,35% à 37,63 euros, la pire performance du CAC 40 vendredi.Malgré des “résultats corrects”, M. Allain relève “des petits éléments un peu moins bon” notamment pour l’assurance d’entreprises aux Etats-Unis.

La CGT n’ira pas au lancement de la conférence Travail et Retraites mardi, contrairement à la CFDT

La CGT ne participera pas mardi au lancement de la conférence Travail et Retraites, inititée par le gouvernement, mettant en avant un problème d’agenda, tandis que la cheffe de file de la CFDT Marylise Léon a confirmé sa participation à l’AFP.”C’est le jour de notre CCN (comité confédéral national), le parlement de la CGT. Évidemment que la CGT ne pourra pas être là”, a déclaré à l’AFP Sophie Binet.”Je veux dire au ministre du Travail, que s’il souhaite la participation de la CGT, il faut que le calendrier, le contenu, les modalités, l’animation de cette fameuse conférence travail dont on ne sait rien, soit décidé et travaillé avec l’ensemble des organisations syndicales, y compris la CGT”, a-t-elle encore expliqué.Le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou a annoncé vendredi le lancement dès mardi de cette conférence voulue par le Premier ministre, le jour de l’ouverture des débats à l’Assemblée sur le budget de la sécurité sociale (PLFSS) où la suspension de la réforme des retraites sera un sujet clé.Le ministère a précisé qu’il s’agira d’une réunion “consacrée à la présentation de cette initiative ainsi qu’à de premières discussions sur le format et la méthode de travail envisagés”.”Si la conférence travail, c’est qu’on nous invite pour tenir les chandelles entre celles et ceux qui veulent un système à points et ceux qui veulent la capitalisation, c’est sans nous. Nous, ce que nous voulons, c’est un cadre sérieux pour parler du financement du système de retraite par répartition, pour parler du financement de l’abrogation de la réforme des retraites”, a souligné Sophie Binet.La CGT sera la seule des cinq organisations syndicales représentatives à être absente de la réunion de mardi.En plus de Marylise Léon, le président de la CFTC Cyril Chabanier a confirmé à l’AFP sa participation, ainsi que FO qui sera représenté par sa numéro deux Patricia Drevon et son responsable pour la fonction publique Christian Grolier.La CFE-CGC sera de son côté représentée par Christelle Thieffinne et Maxime Legrand, a indiqué son président, François Hommeril.

Les Bourses européennes finissent dans le rouge

Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge vendredi, freinées par une salve de résulats d’entreprises qui peinent à convaincre.La Bourse de Paris a clôturé en baisse de 0,44% tout comme Londres, Fancfort a cédé 0,67% et Milan a fini proche de l’équilibre (-0,06%).