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La Bourse de Paris prudente avant la Fed

La Bourse de Paris évolue en repli mardi, à l’entame des deux jours de réunion du comité monétaire de la banque centrale américaine (FOMC), le marché anticipant une première baisse des taux d’intérêt de la puissante institution américaine.L’indice vedette CAC 40 reculait de 22,04 points (-0,28%) à 7.874.89 points vers 09H40. Lundi, il a gagné 71,69 points (+0,92%), à 7.896,93 points.Les investisseurs s’attendent à ce que la banque centrale américaine procède à une baisse de 25 points de base (-0,25%) de ses taux d’intérêt, qui sont dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre 2024.L’issue de la réunion sera connue mercredi soir et le discours du président de l’institution monétaire américaine “sera scruté mot à mot pour savoir si le cycle de baisse est ponctuel ou s’il ouvre la voie à une série de coupes”, résume John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank, dans une note.Les investisseurs seront aussi très attentifs à l’actualisation des anticipations de court et moyen termes des membres de la Fed en matière d’évolution des taux.Le mandat du président de la Fed, Jerome Powell, est clair: fixer les taux d’intérêt de façon à ce que l’inflation reste stable (autour de 2%) et que le plein-emploi soit assuré aux Etats-Unis. Or, le marché de l’emploi se fragilise mais l’inflation demeure au-dessus de l’objectif de 2%, rendant l’équilibre entre les deux éléments difficile à trouver.Pour autant, “le marché du travail américain s’avère bien plus faible que ce que les marchés anticipaient” et “cette détérioration est la principale raison pour laquelle la Fed devrait à nouveau réduire ses taux”, marquant “un changement de priorité pour ce double mandat de la Fed”, estime Carlos de Sousa, gérant de portefeuille de Vontobel.C’est aussi sans compter sur la très forte pression politique que reçoit la banque centrale américaine de la part du président Donald Trump qui réclame à cor et à cri des baisses de taux depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier. Jerome Powell est “pris en étau entre la pression politique de la Maison-Blanche, les attentes des investisseurs et le scepticisme” des présidents des antennes régionales de la banque centrale américaine, en désaccord sur l’ampleur des baisses des taux auxquelles l’institution monétaire devrait procéder, explique M.Plassard.Le taux d’emprunt français au-dessus de l’italienSur le marché obligataire, le taux de l’emprunt français à dix ans évoluait à 3,47% vers 09h40, après avoir clôturé la veille à 3,48%, “au-dessus de son équivalent italien pour la première fois depuis 1999” qui, lui, a terminé à 3,47%, soulignent les économistes de Deutsche Bank. Ce dernier évoluait à 3,47% vers 09H40.

“Il n’y a rien ici”, faute d’emplois, les jeunes Népalais contraints à l’exil

“Il n’y aura bientôt plus de jeunes pour porter nos cercueils”, se lamente l’élu d’un village népalais frappé par l’exode de la “Génération Z”, qui a manifesté la semaine dernière pour protester contre la corruption et le chômage.”Au moins 25% de nos jeunes sont déjà partis, laissant derrière eux des maisons vides (…) les personnes âgées se retrouvent seules”, explique Shyam Bahadur Khatri, 69 ans. A une heure de route de Katmandou, Pharphing concentre les difficultés qui ont conduit la jeunesse népalaise à laisser éclater sa colère.Selon le dernier bilan officiel, la répression des manifestations puis les émeutes qui ont causé la chute, la semaine dernière, du gouvernement se sont soldées par au moins 72 morts.Des nombreuses revendications des protestataires, l’accès à l’emploi arrive en tête.Les dernières estimations de la Banque mondiale révèlent que plus de 20% des 15-24 ans étaient au chômage en 2024.Faute d’usines, les jeunes de Pharping travaillent dans l’agriculture comme saisonniers, guère plus de deux mois par an. “Ils n’ont pas d’autre choix que de s’exiler”, résume M. Khatri.Agé de 31 ans, Santosh Sunar a déjà travaillé un temps à Bangalore, dans le sud de l’Inde. Faute d’avoir trouvé un emploi au pays, il sait qu’il devra sûrement repartir à l’étranger.”C’est difficile de vivre loin de ma femme”, serveuse à Dubaï, “et ce sera encore plus dur de quitter ma mère et ma fille”, anticipe déjà le père de famille.   “Mais il n’y a aucune opportunité ici, même après des études”, insiste Santosh Sunar, “partir n’est pas un choix mais une question de survie”.- “Pas d’autre choix” -Chaque année, des centaines de milliers de Népalais sont contraints de s’expatrier pour trouver du travail en Inde ou au Moyen-Orient. L’an dernier, ce nombre a atteint 839.000, selon les statistiques du gouvernement népalais.Les transferts de fonds depuis l’étranger sont devenus vitaux pour l’économie du Népal.En 2024, ils ont représenté un tiers de son produit intérieur brut, soit le quatrième taux le plus élevé au monde, selon la Banque mondiale.A la tête du nouveau gouvernement provisoire chargé de mener le pays à des élections en mars prochain, l’ex-cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, s’est engagée à répondre aux revendications des jeunes contestataires. “Je ne suis pas allé à Katmandou (pour manifester) mais je soutiens pleinement leurs revendications”, affirme Santosh Sunar.Sa mère, Maiya Sunar, 48 ans, ne cache pas sa tristesse à l’idée de voir son fils repartir. “Je comprends”, s’empresse-t-elle d’ajouter, “les jeunes n’ont pas d’autre choix”.Kamala Sunar, sa voisine de 40 ans, s’apprête elle aussi à voir sa fille aînée Rakshya, 27 ans, mère célibataire d’une fillette de deux ans, prendre la route de l’exil.Sa cadette, Diksha, 24 ans, vit déjà à Dubaï où elle est femme de ménage.”Elle m’a conseillé de ne pas suivre son exemple car les horaires sont très lourds et les conditions de vie difficiles”, explique Rakshya. “Mais quelle vie puis-je offrir à ma fille ici ? Il n’y a rien”.”Si je travaille dur quelques années et que j’économise de l’argent pour lui payer des études”, veut croire la jeune femme, “elle aura peut-être un avenir meilleur”.

A Lagos, mourir par manque d’ambulances et excès d’embouteillages

Une centaine d’ambulances pour plus de 20 millions d’habitants : à Lagos, il n’est pas rare de mourir avant l’arrivée des secours ou coincé dans les embouteillages monstres qui paralysent la capitale économique du Nigeria.La maman de Michelin Hunsa a survécu, mais retrouvée inconsciente par ses voisins, elle a d’abord attendu plus de deux heures pour une ambulance et à l’arrivée, le médecin a diagnostiqué “une hémorragie cérébrale”.”C’est un problème grave, on a attendu beaucoup trop longtemps”, se lamente la jeune femme de 25 ans, désemparée, devant un hôpital public.Contrairement aux personnalités publiques escortées par des voitures de sécurité privée ou la police qui leur ouvrent la voie, les ambulanciers ne peuvent compter que sur eux-mêmes.Lagos ne dispose quasiment pas de voies réservées aux véhicules d’urgence et malgré leurs sirènes, les raccourcis, leurs talkies-walkies reliés à des mégaphones et une conduite agressive, ils peinent à se frayer un chemin.”La plupart des gens ne veulent pas céder le passage, ce qui affecte notre temps d’intervention”, explique Opeyemi Queen Soetan, 33 ans, ambulancière depuis neuf ans.”Quand on est coincé dans les embouteillages et que l’état du patient se dégrade, c’est frustrant. Vraiment frustrant”, poursuit-elle.Certains automobilistes comme Anthony Folayinka, estiment que les ambulances utilisent leurs sirènes sans raison. “Je suis sûr que la plupart du temps, ils ne transportent pas de vrais cas d’urgence, c’est pourquoi je ne me bouge pas”, explique le chauffeur de VTC de 38 ans. Derrière le volant, l’ambulancier Saheed Ayandeji, 42 ans, confie que le plus difficile, ce sont “les heures de pointe”, généralement entre 6h00 et 8h00 le matin, et entre 16h00 et 18h00 l’après-midi.L’Etat de Lagos fournit “35 ambulances” publiques, a indiqué à l’AFP Olusegun Ogboye, secrétaire permanent du ministère de la Santé de la mégalopole, auxquelles s’ajoutent “80 à 90 ambulances” appartenant à des sociétés privées.Soit un ratio d’une ambulance pour 200.000 habitants. – Objectif: 8 minutes -Depuis sa création en 2021, Eight Médical assure le fonctionnement continu de 34 ambulances, jour et nuit.”Le nom fait référence au délai idéal de 8 à 10 minutes recommandé par les experts pour intervenir en cas d’urgence. À Lagos, nous en sommes encore loin, mais c’est l’objectif visé avec mon équipe”, détaille Ibukun Tunde Oni, 36 ans, fondateur de cette start-up et médecin généraliste de formation.Deux de ses oncles sont morts il y a quelques années, l’un d’une crise cardiaque pendant les fêtes de Noël, et l’autre d’une crise d’asthme dans une ambulance. Marqué par ces deux événements, il a aussi été victime d’un accident de la route et attendu l’ambulance trois heures sur la chaussée.Aucune donnée n’est disponible sur le nombre de patients décédés à cause de la circulation chaotique à Lagos.  Mais il y en a “beaucoup car 100 ambulances pour Lagos ce n’est pas assez”, estime M. Oni. La forte croissance démographique de la mégapole rend la situation encore plus critique.Lagos sera peuplée de 88 millions d’habitants en 2100, ce qui en fera la ville la plus peuplée du monde, d’après une étude du Global Cities Institute de Toronto.Outre le manque de véhicules, les services d’urgences médicales doivent aussi composer avec le mauvais état des routes et la pénurie de personnel médical exacerbée par la crise économique et les piètres conditions de travail.La mauvaise coordination entre hôpitaux et services d’ambulances complique également la connaissance en temps réel des lits disponibles pour l’hospitalisation.En 2022, les autorités de Lagos ont mis en place un bateau-ambulance et une clinique flottante, permettant de desservir “15 des 20 collectivités locales via les voies navigables” de la lagune, et éviter les embouteillages, selon Ibrahim Famuyiwa, chef des opérations de l’autorité des voies navigables de l’État.Mais faute d’argent pour développer cette alternative, la priorité des autorités locales va pour l’instant à l’augmentation du nombre de camions-ambulances, notamment via des partenariats publics-privés.

A bord du Nicolas-Jérémy, la dernière génération d’une lignée de pêcheurs

Ouvert d’un coup sec, le filet libère des milliers de sardines de belle taille: à bord du Nicolas-Jérémy, la pêche du jour fait disparaître pour quelques heures les angoisses des marins, qui ne voient “plus trop d’avenir” dans ce métier.Le chalutier navigue de concert avec le Notre-Dame de Boulogne: les deux navires de 24 mètres pratiquent “la pêche en bœuf”: “le filet est tendu entre les deux bateaux, c’est comme une charrue tirée par deux bœufs”, explique Nicolas Margollé, capitaine du Nicolas-Jérémy.Les chalutiers ont quitté Boulogne-sur-Mer dans la nuit, emprunté “l’autoroute du détroit” du Pas-de-Calais en direction du sud.Mi-septembre, l’air est doux et la mer calme. Le premier “coup de chalut” est lancé vers 04H15 au large de Berck, à 30 miles marins (environ 50 km) du premier port de pêche français.Remonté trois heures plus tard, le filet est gorgé de sardines de 15 à 20 cm — “énormes par rapport à la petite bretonne”, souligne un matelot —, une pêche sélective et compacte, étoilée de méduses bleues, favorisées par la douceur estivale persistante.Pourtant, derrière la joie de la première prise et la passion d’un métier “de liberté” qui “remplit l’assiette”, affleure une inquiétude profonde. “C’est un métier difficile, trop de contraintes…”, glisse Nicolas Margollé, 45 ans, qui a commencé à naviguer avec son père puis continué avec ses frères: Jérémy (41 ans), second du bateau, et Vincent (33 ans), matelot.- “Trompe-l’oeil” -Dans la famille, ancrée à Etaples, au sud de Boulogne-sur-mer, “on est marin depuis 1600. Avec mes frères, on est peut-être les derniers à faire ce métier”, dit-il. Les fils de Nicolas sont étudiants et n’ont “aucune intention” de devenir marins; Jérémy a trois filles qui n’ont jamais envisagé d’embarquer et Vincent “ne souhaite pas” que ses enfants, encore petits, suivent son exemple.”C’est trop de sacrifices. S’ils veulent être marins, je préfère qu’ils choisissent la marine marchande”, sourit le matelot. Lui ne regrette pas son choix, “une passion”, mais voudrait que les siens échappent aux nuits hachées, au stress des contrôles, aux caprices de la météo et à la concurrence terrible dans la Manche depuis le Brexit.Après une âpre négociation entre Bruxelles et Londres, les pêcheurs français ont fini par obtenir fin 2022 le renouvellement d’un millier de licences de pêche, leur permettant de travailler dans les eaux britanniques.La bataille a laissé des traces. “Les Anglais, si on les a mis sur une île, c’est qu’il y a une raison”, lâche Nicolas Margollé.”On a été parmi les premiers à voir notre licence renouvelée. Mais c’est un trompe-l’œil. Parce qu’en même temps, ils créent des aires marines protégées où ils vont interdire au maximum la pêche, comme par hasard dans les endroits où on va”, explique le capitaine, qui réalise “30 à 40%” de son chiffre d’affaires dans les eaux britanniques.Tous le disent: leur terrain de jeu ne cesse de rétrécir. Alors que l’équipage — six personnes à bord — remonte le second filet, vers 10H30, on aperçoit le chantier d’un parc éolien au large des falaises du Tréport (Normandie). “Un espace de plus fermé à la pêche.”Leur crainte est aussi de voir les flottilles européennes, en particulier hollandaise, venir frayer du côté français de la Manche. “Il y a déjà trop de bateaux. Les Hollandais pêchent à la senne: en quelques heures, ils ratissent des zones immenses”, jusqu’à 3 km². La senne démersale consiste à déployer deux longs câbles autour d’un filet: lorsque les câbles sont resserrés, ils créent un mur de sédiments qui rabat tous les poissons, juvéniles compris, vers le fond du filet.”On l’a pratiquée pendant cinq–six ans, notre chiffre d’affaires a bondi de 30% au début, mais on arrête: on vide la mer, on scie la branche sur laquelle on est assis”, raconte Nicolas Margollé, qui a vu les quotas de maquereaux fondre en dix ans.Bannie en Aquitaine, Normandie et Bretagne, cette technique reste pratiquée dans les Hauts-de-France, au grand dam des pêcheurs artisanaux.- Devoir “se justifier” -Pour rester compétitifs, il faudrait changer de bateau: le Nicolas-Jérémy a bientôt 25 ans. En 2001, il a coûté 2,5 millions d’euros, “aujourd’hui, le même neuf, moins polluant, plus confortable, ce serait plus de 6 millions”. L’avenir est “trop plein d’incertitudes” pour justifier un tel investissement, estiment les trois frères.Alors ils améliorent l’existant, viennent d’installer un nouveau sondeur pour repérer les bancs de poissons.Les marins étaplois sont aussi las de devoir “se justifier”: après la saison de la sardine, pêchée au filet pélagique, ils pratiquent le chalutage de fond  — qui racle les fonds marins — pour chasser l’encornet. “Je passe là où mon père et mon grand-père passaient: si on avait tout détruit, on ne prendrait plus rien”, balaye Nicolas Margollé.La quatrième prise est miraculeuse, les marins travaillent d’arrache-pied pour nettoyer et ranger le poisson en cagettes, recouvertes de glace, pour tenir jusqu’au retour au port. Cette nuit-là, les deux chalutiers boulonnais rentrent avec “22 tonnes de sardines”. “Ca correspond à notre carnet de commandes, on ne pêche jamais plus.”

Un an après la crise de la vie chère, la Martinique étend son “bouclier qualité-prix”

Un an après les émeutes en Martinique sur fond de mobilisation contre la vie chère, les principaux acteurs de la distribution et les services de l’Etat ont adopté lundi une version étendue du “bouclier qualité-prix” (BQP).”C’est l’aboutissement de trois mois de négociations avec la grande distribution, avec les grossistes importateurs, pour obtenir un bouclier qualité-prix qui soit élargi”, a salué le préfet de la Martinique, Etienne Desplanques, à l’issue de la signature de ce dispositif annuel de modération des prix des produits de consommation courante.Il s’agissait d’une des mesures phares inscrites dans le protocole de lutte contre la vie chère, signé le 16 octobre 2024 par le prédécesseur de M. Desplanques et une trentaine d’interlocuteurs locaux, au terme de plusieurs semaines de protestation populaire sur cette île où les produits alimentaires sont en moyenne 40% plus chers que dans l’Hexagone, selon l’Insee.Malgré la signature de ce protocole, les prix ont enregistré en juillet 2025 une progression de 0,8% sur un an en Martinique, indiquait l’institut fin août.”L’Etat s’était engagé à ouvrir une négociation” et “les associations de consommateurs nous le demandaient”, a rappelé le représentant de l’Etat.Jusqu’ici limité à 134 articles répartis en quatre “sous-paniers” – produits alimentaires, infantiles, d’hygiène ou d’entretien -, le BQP, dont la nouvelle version entre en vigueur dès mardi, comporte désormais 180 produits, dont 14 fournitures scolaires, catégorie jusqu’ici exclue du dispositif.En outre, une catégorie “BQP bricolage”, qui inclut 36 articles vendus dans sept enseignes de l’île, a été créée, en s’inspirant du modèle existant à La Réunion.Ces produits ont été définis “par les associations de consommateurs, qui ont fait état de leurs besoins”, s’est félicité Patrick Plantard, le président de l’Observatoire des prix, des marges et des revenus des Antilles-Guyane, qui prend part chaque année à l’élaboration du BQP.Le dispositif annuel devrait être étoffé d’un “BQP automobile” portant sur les pièces détachées et “les services d’entretien des véhicules”, a indiqué le préfet.Les négociations avec les acteurs de ce secteur seront lancées “d’ici quelques semaines”, a-t-il précisé.

Le Sénat américain confirme la nomination d’un conseiller de Trump à la Fed

Le Sénat américain a approuvé lundi la nomination par le président Donald Trump d’un de ses conseillers économiques à la Réserve fédérale (Fed), à quelques heures d’une réunion clé de la banque centrale des Etats-Unis.Tenu par la majorité présidentielle républicaine, le Sénat a voté à 48 voix contre 47 pour confirmer à ce poste Stephen Miran, qui devra prêter serment in extremis afin de siéger mardi et mercredi à la réunion au cours de laquelle, toutes les six semaines, la banque centrale des Etats-Unis décide du niveau de ses taux directeurs.Les opposants démocrates étaient opposés à sa nomination, craignant qu’il ne fasse qu’appliquer les desiderata de Donald Trump, au sein d’une institution censée rester indépendante.A la tête du Comité des conseillers économiques (CEA) de la Maison Blanche, M. Miran est l’un des architectes et défenseurs de la politique économique du président républicain.Lors de son audition au Sénat, il a estimé, à rebours de la majorité des économistes, qu’il n’y avait “pas eu d’augmentation détectable du niveau global des prix à la suite de l’instauration de droits de douane” par l’exécutif américain.Formé à l’Université de Boston puis à Harvard où il a reçu son titre de docteur en économie, M. Miran a travaillé pour des sociétés d’investissement et été conseiller au ministère des Finances à la fin du premier mandat de Donald Trump.Il doit occuper un poste de gouverneur vacant depuis la démission surprise d’Adriana Kugler. Nommée par l’ex-président démocrate Joe Biden, elle n’a pas précisé les raisons de son départ anticipé.Le mandat de Mme Kugler courrait jusqu’au 31 janvier 2026. C’est ce laps de temps que M. Miran est censé couvrir.- “MAINTENANT” -Du fait de la brièveté du mandat, Stephen Miran a expliqué aux sénateurs début septembre qu’il ne prévoyait pas de démissionner de son poste de conseiller du président mais seulement de prendre un congé sans solde.La situation inédite – un gouverneur gardant un lien avec la Maison Blanche – a révolté l’opposition qui dénonce une “servitude” annoncée.Donald Trump réclame depuis des mois une détente monétaire pour alléger les coûts d’emprunt et soutenir la croissance. Il minimise en parallèle les risques d’un regain d’inflation, perspective qui a jusqu’ici freiné les banquiers centraux américains.Lundi encore, il a appelé le président de la Fed Jerome Powell à baisser les taux d’intérêt “MAINTENANT, ET PLUS FORTEMENT QUE CE QU’IL A EN TÊTE”, dans un message sur Truth Social.La réunion de cette semaine devrait de toute façon marquer la première baisse de taux de 2025. Les investisseurs anticipent majoritairement une diminution d’un quart de point, ce qui est le plus courant en politique monétaire.Pour accélérer les choses, Donald Trump tente de faire de la place pour des fidèles au sommet de la Fed. Après avoir menacé de limoger Jerome Powell et l’avoir appelé en vain à démissionner, il tente de pousser vers la sortie la gouverneure Lisa Cook. Il accuse Mme Cook d’avoir menti pour obtenir des emprunts immobiliers à des taux plus favorables.Lundi, une cour d’appel américaine a confirmé une précédente décision de justice permettant à la gouverneure de rester temporairement en fonction, malgré l’annonce de son limogeage par Donald Trump. Elle devrait donc pouvoir voter en principe avec ses collègues sur les taux d’intérêt. Mais l’affaire est loin d’être close.Douze personnes votent ensemble sur les taux d’intérêt américains: les membres du conseil des gouverneurs (six gouverneurs et M. Powell), le président de la Fed de New York et quatre présidents de Fed régionales qui changent d’une année sur l’autre.

Le Sénat américain en passe de confirmer la nomination d’un conseiller de Trump à la Fed

Le Sénat américain doit voter lundi sur le choix du président Donald Trump de nommer un de ses conseillers économiques à la Réserve fédérale (Fed), possiblement à temps pour qu’il participe à une réunion clé dès mardi.Lors d’un vote en commission la semaine dernière, les sénateurs républicains, majoritaires, se sont tous prononcés en faveur de l’arrivée de Stephen Miran au conseil des gouverneurs de la Fed.Si sa nomination est confirmée lundi soir, il pourrait être en mesure de prêter serment in extremis afin de siéger mardi et mercredi à la réunion au cours de laquelle, toutes les six semaines, la banque centrale des Etats-Unis décide du niveau de ses taux directeurs.Les démocrates sont opposés à sa nomination. Ils jugent qu’il ne fera qu’appliquer les desiderata de Donald Trump.A la tête du Comité des conseillers économiques (CEA) de la Maison Blanche, Stephen Miran est l’un des architectes et défenseurs de la politique économique du président républicain.Lors de son audition au Sénat, il a estimé, à rebours de la majorité des économistes, qu’il n’y avait “pas eu d’augmentation détectable du niveau global des prix à la suite de l’instauration de droits de douane” par l’exécutif américain.Formé à l’Université de Boston puis à Harvard où il a reçu son titre de docteur en économie, M. Miran a travaillé pour des sociétés d’investissement et été conseiller au ministère des Finances à la fin du premier mandat de Donald Trump.Il doit occuper un poste de gouverneur vacant depuis la démission surprise d’Adriana Kugler. Nommée par l’ex-président démocrate Joe Biden, elle n’a pas précisé les raisons de son départ anticipé.Le mandat de Mme Kugler courrait jusqu’au 31 janvier 2026. C’est ce laps de temps que M. Miran est censé couvrir comme gouverneur.Du fait de la brièveté du mandat en jeu, Stephen Miran a expliqué aux sénateurs début septembre qu’il ne prévoyait pas de démissionner de son poste de conseiller du président mais seulement de prendre un congé sans solde.La situation inédite -un gouverneur gardant un lien avec la Maison Blanche- a révolté l’opposition démocrate qui dénonce une “servitude” annoncée.- “MAINTENANT” -Donald Trump réclame depuis des mois une détente monétaire pour alléger les coûts d’emprunt et soutenir la croissance. Il minimise en parallèle les risques d’un regain d’inflation, perspective qui a jusqu’ici freiné les banquiers centraux américains.Lundi encore, il a appelé le président de l’institution Jerome Powell à baisser les taux d’intérêt “MAINTENANT, ET PLUS FORTEMENT QUE CE QU’IL A EN TÊTE”, dans un message sur Truth Social.Avec ou sans M. Miran, la réunion de cette semaine devrait marquer la première baisse de taux de 2025. Les investisseurs anticipent majoritairement une diminution d’un quart de point, ce qui est le plus courant en politique monétaire.Pour accélérer les choses, Donald Trump tente de faire de la place pour des fidèles au sommet de la Fed. Après avoir menacé de limoger Jerome Powell et l’avoir appelé en vain à démissionner, il tente de pousser vers la sortie la gouverneure Lisa Cook.Il accuse Mme Cook d’avoir menti pour obtenir des emprunts immobiliers à des taux plus favorables.La gouverneure a obtenu la semaine dernière une décision de justice lui permettant de rester temporairement en place et de voter en principe cette semaine avec ses collègues sur les taux d’intérêt. Mais Donald Trump a fait appel et l’affaire est loin d’être close.Douze personnes votent ensemble sur les taux d’intérêt américains: les membres du conseil des gouverneurs (six gouverneurs et M. Powell), le président de la Fed de New York et quatre présidents de Fed régionales qui changent d’une année sur l’autre.

Wall Street termine en hausse, nouveaux records avant la Fed

La Bourse de New York a terminé en hausse lundi, poussée par la perspective d’un assouplissement monétaire de la banque centrale américaine (Fed) dès mercredi, sur fond de bonnes nouvelles pour le secteur de la tech.L’indice Nasdaq (+0,94% à 22.348,75 points) et l’indice élargi S&P 500 (+0,47% à 6.615,28 points) ont tous les deux touché de nouveaux sommets en clôture. Le Dow Jones a gagné 0,11%.Tous les yeux sont rivés sur la réunion du comité monétaire de la Fed (FOMC) qui doit avoir lieu mardi et mercredi.”Les attentes d’une reprise du cycle de baisses des taux (…) renforcent la confiance des investisseurs”, résume Jose Torres, d’Interactive Brokers.Les taux directeurs de la Fed sont depuis décembre compris entre 4,25% et 4,50%, l’inflation aux États-Unis restant nettement supérieure à la cible à long terme fixée par la Fed (2%).Mais les derniers rapports officiels sur l’emploi ont semblé convaincre les responsables monétaires que l’urgence était désormais de voler au secours du marché du travail.Les investisseurs s’attendent donc à une diminution d’un quart de point à l’issue de la réunion du FOMC.Surtout, ils “tenteront de déterminer (…) s’il s’agit d’une mesure ponctuelle” ou non, commente Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Les opérateurs scruteront ainsi les commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, et seront très attentifs à l’actualisation des anticipations de court et moyen termes des membres de l’institution.Pour le moment, la place américaine escompte également des baisses lors des réunions d’octobre et de décembre, qui ramèneraient les taux dans une fourchette comprise entre 3,50% et 3,75%, selon l’outil de veille CME Fedwatch.Une politique monétaire accommodante est généralement favorable aux actions, car elle permet aux entreprises de se financer à moindre coût, ce qui améliore les perspectives d’investissements et donc de croissance.Sur le marché obligataire, vers 20H20 GMT, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans atteignait 4,04%, contre 4,06% vendredi en clôture.Côté entreprises, Wall Street a été portée par certains grands noms du secteur technologique américain.Le constructeur de voitures électriques Tesla (+3,62% à 410,46 dollars) a gagné du terrain, alors que le patron de l’entreprise Elon Musk a acheté pour environ un milliard de dollars d’actions.Alphabet -maison mère de Google- a brillé (+4,49% à 251,61 dollars) et dépassé le seuil symbolique des 3.000 milliards de capitalisation boursière, derrière Nvidia, Microsoft et Apple.L’entreprise a profité au début du mois de septembre d’une décision judiciaire lui permettant de conserver son navigateur Chrome.La start-up américaine spécialisée dans l’informatique à distance (“cloud computing”) CoreWeave a franchement progressé (+7,60% à 120,47 dollars) après avoir donné des détails sur son contrat avec le géant des semiconducteurs Nvidia, qu’elle évalue à plus de 6 milliards de dollars.Après deux jours de négociations menées à Madrid, la Chine et les États-Unis sont parvenus à un accord sur TikTok prévoyant que la plateforme passe sous pavillon américain.Oracle, qui héberge les données de l’application TikTok US sur ses serveurs et pourrait faire partie des repreneurs, a profité de cette annonce (+3,42% à 302,18 dollars).Les investisseurs attendent par ailleurs l’introduction en Bourse du site de revente de billets sportifs et d’événements et spectacles StubHub, qui doit avoir lieu dans la semaine.

Valorisation et gouvernance: la méga-fusion Airbus, Thales et Leonardo entre dans la phase décisive

Les discussions sur la méga-fusion entre les champions européens de satellites Airbus, Thales et Leonardo sont dans la phase de “discussions détaillées” portant sur la valorisation des acteurs et les modèles de gouvernance, a déclaré lundi à l’AFP Alain Fauré, patron de Space Systems, activités spatiales de la branche Defence and Space d’Airbus.”On fait des analyses détaillées pour voir la création de valeur par cette entité (…) On regarde également les modèles de gouvernance, parce qu’on veut faire une entreprise compétitive. Et on regarde la valorisation des différents acteurs”, a dit Alain Fauré dans un entretien à l’AFP dans le cadre de la WSBW, semaine internationale annuelle de l’industrie spatiale à Paris.”On est dans une phase de +due diligence+”, a-t-il précisé évoquant ce terme juridique et financier qui désigne le processus de vérification et d’analyse approfondie réalisé avant de finaliser une fusion (valorisation des entreprises, synergies potentielles, risques financiers…).Un accord d’ici la fin de l’année dont a parlé Michael Schoellhorn, directeur général d’Airbus Defence and Space, dans une interview dimanche au quotidien italien Corriere della Sera, “serait un Memorandum of Understanding (MoU, protocole d’accord) qui définirait les principales bases”, a-t-il indiqué.”On ne maîtrise pas tout dans le calendrier, parce que cela va dépendre des questions que l’on va recevoir” notamment de la Commission européenne, a-t-il poursuivi. Si un MoU est signé, le processus de finalisation d’un accord contraignant pourrait prendre entre “18 mois et deux ans”, a dit à l’AFP un industriel européen connaisseur du dossier. Ce processus inclura “des discussions avec les partenaires sociaux ou sur les règles de concurrence avec la Commission européenne et d’autres acteurs”, selon cette source.- “Certain optimisme” -Si les discussions sur la gouvernance ont bien avancé, “il y a des doutes concernant la valorisation puisqu’il s’agit de trois compagnies avec des actifs différents. En fonction de la répartition qui se fera dans cette +joint venture+ (co-entreprise), il y aura peut-être des compensations financières pour certains vers d’autres”, estime l’industriel.Même si les valorisations sont en cours, Airbus pèse plus que Leonardo, qui pourrait payer une compensation pour avoir une part plus importante de capital dans la future co-entreprise, selon des sources. Quant à la position de la Commission européenne, “on a un certain optimisme” concernant ce projet de fusion censé créer “des synergies et de créer de la valeur”, souligne Alain Fauré. “L’Europe a compris dans quelle situation se trouvait le spatial avec les besoins de souveraineté”, déclare-t-il.”Je ne peux pas parler pour la Commission européenne”, qui va devoir se pencher sur le dossier sous l’angle antitrust, “on a commencé à discuter. Mais on n’est pas dans les discussions finales, détaillées avec la Commission européenne. Donc on verra”, nuance-t-il.Pour l’industrie spatiale européenne, cette fusion apporterait “plus de volume, plus de solidité, une diversité sur les différents pays et donc un effet d’échelle” face à la concurrence agressive de SpaceX d’Elon Musk et des Chinois, souligne Alain Fauré.Mutualiser les frais de recherche et développement pourrait également être bénéfique dans une Europe où “les projets sont fragmentés et on peut être amené à développer les mêmes choses”, conclut-il.

TikTok devrait passer sous pavillon américain: un accord trouvé entre la Chine et les Etats-Unis

Après deux jours de négociations menées à Madrid, la Chine et les États-Unis sont parvenus à un accord sur TikTok prévoyant que la plateforme passe sous pavillon américain, un compromis que le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping doivent finaliser vendredi.”Les grandes discussions commerciales en Europe entre les Etats-Unis et la Chine se sont TRES BIEN déroulées.(…) Un accord a aussi été trouvé sur une +certaine+ entreprise que les jeunes de notre pays veulent vraiment garder. Ils seront vraiment très heureux”, s’est félicité le président Trump sur son réseau Truth Social.”Je vais parler avec le président Xi vendredi”, a ajouté Donald Trump, au terme de discussions entre des délégations des deux pays à Madrid.Selon le secrétaire au Trésor des États-Unis Scott Bessent, présent à Madrid, le protocole entre Chine et Etats-Unis prévoit que la plateforme ait un propriétaire américain, mais il n’a pas communiqué davantage sur un accord entre “deux entités privées”.”Le cadre vise à transférer la propriété sous contrôle des États-Unis. Mais encore une fois, je ne vais pas anticiper l’appel des dirigeants prévu vendredi”, a-t-il expliqué.Côté chinois, le représentant pour le commerce international, Li Chenggang, cité par la chaîne publique CCTV, a fait état d’un “consenus sur un cadre général” concernant TikTok.Le réseau social est au cœur d’un différend entre les deux pays depuis plusieurs mois. Washington demandait à ce que TikTok soit vendu d’ici le 17 septembre à un propriétaire non chinois, sous peine d’être interdit aux Etats-Unis.En vertu d’une loi votée au Congrès en 2024, TikTok est en principe sous le coup d’une interdiction aux Etats-Unis, sauf si sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, en abandonne le contrôle.La date limite, initialement fixée au 19 janvier, a déjà été repoussée à trois reprises par le président Trump.Ce texte visait à empêcher que les autorités chinoises ne puissent mettre la main sur des données personnelles d’utilisateurs de TikTok aux Etats-Unis ou ne soient en mesure d’influencer l’opinion américaine via le puissant algorithme du réseau social, même si aucun élément n’a jamais été produit pour justifier ces craintes.- De nouvelle négociations en vue -La cession nécessite le feu vert de la société ByteDance mais aussi des autorités chinoises, qui n’avaient, ni l’une, ni les autres, validé jusqu’à présent l’idée même d’une vente.Aucun détail du schéma de cession n’a été révélé lundi par les autorités américaines ou chinoises. Sollicité par l’AFP, TikTok n’a pas donné suite dans l’immédiat.Outre l’actionnariat de TikTok, se pose la question de la propriété de l’algorithme qui a fait le succès du réseau social aux plus de 170 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis.  Entamées dimanche, les négociations entre la Chine et les Etats-Unis se tenaient à Madrid, au siège du ministère espagnol des Affaires étrangères, après un cycle de discussions menées à Genève, Stockholm et Londres.Les délégations étaient dirigées, d’une part, par Scott Bessent et, d’autre part, par le vice-Premier ministre chinois He Lifeng, qui ne s’est pas exprimé à l’issue des discussions lundi.”Nous avons eu de très bonnes discussions”, a estimé Scott Bessent à l’issue de la deuxième journée des pourparlers, précisant que ces échanges s’étaient concentrés sur TikTok et que de nouvelles négociations se tiendraient, ailleurs, dans environ un mois.Signe que les tensions ne sont pas apaisées entre les deux géants, Pékin a accusé lundi le géant américain des puces électroniques Nvidia d’avoir violé ses lois anti-monopole et annoncé une “enquête approfondie”, sans plus de précisions.Cette annonce survient en outre après le lancement par la Chine au cours du week-end d’enquêtes dans le secteur des semi-conducteurs aux États-Unis.La Chine “défendra résolument ses intérêts nationaux ainsi que les droits et intérêts légitimes des entreprises à capitaux chinois à l’étranger”, a averti lundi He Lifeng au cours des négociations, selon l’agence officielle Chine nouvelle.Les tensions commerciales entre Pékin et Washington ont connu des hauts et des bas en 2025, les deux pays se lançant dans l’augmentation répétée de leurs tarifs douaniers respectifs. En mai, Washington et Pékin ont conclu un accord abaissant temporairement les droits de douane à 30% pour les produits chinois importés aux Etats-Unis et à 10% pour les biens américains importés en République populaire. En août, les deux pays ont décidé de reporter de 90 jours l’entrée en vigueur de nouvelles hausses de leurs droits de douane respectifs, prolongeant ainsi la trêve commerciale jusqu’au 10 novembre.vid-ds-mig-meg-tu/yk