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Annie Genevard, “habile” arbitre à l’Agriculture comme chez les Républicains

Annie Genevard, reconduite dimanche au ministère de l’Agriculture, a fait taire ceux qui la pensaient novice sur le sujet en déployant la même “habileté politique” sur les dossiers agricoles que pour gérer les conflits au sein des Républicains.Si sa capacité d’écoute est saluée par ses interlocuteurs privilégiés – FNSEA, Coopération agricole, agroindustriels et même les contestataires de la Coordination rurale -, les défenseurs de l’environnement et la Confédération paysanne déplorent eux de ne pas être entendus.Cette ancienne professeure de français de 69 ans briguait plutôt l’Education nationale avant d’être nommée rue de Varenne en septembre 2024 par Michel Barnier, suscitant alors des doutes après un été de récoltes et d’épizooties dramatiques.Mais lors de ses déplacements, l’ancienne députée du Doubs et maire de Morteau répète son attachement à “ses” agriculteurs et aux montbéliardes de sa Franche-Comté natale.Son suppléant à l’Assemblée Éric Liégeon, un éleveur, a été secrétaire départemental de la FNSEA, syndicat dominant et partenaire privilégié du gouvernement.En décembre, elle est reconduite par François Bayrou, face à des agriculteurs qui demandent l’aboutissement des promesses non tenues après les manifestations agricoles de l’hiver précédent.Le contexte est tendu, avec des élections syndicales en janvier qui font perdre la majorité absolue à l’alliance historique FNSEA-JA mais pas sa domination sur les institutions agricoles.- “Allégeance” à la FNSEA -Véronique Le Floc’h, présidente de la radicale Coordination rurale, qui perce lors du scrutin (30% des votes), affirme que le syndicat n’a depuis “jamais aussi bien travaillé avec un ministre”. “Mais elle écoute encore trop la FNSEA.”Le porte-parole de la Confédération paysanne (20% des voix) Stéphane Galais dénonce lui une une “allégeance à la FNSEA qui n’a jamais été aussi flagrante”, avec des “reculs scandaleux” sur le soutien à l’agriculture biologique et sur les pesticides. S’il lui reconnaît une certaine “habileté” lors de grandes réunions, c’est surtout car les “forces d’opposition” y sont en “minorité permanente”.En février, Annie Genevard fait adopter au pas de charge la loi d’orientation agricole. Quelques jours plus tard au Salon de l’agriculture, elle expose sa vision – “Produire plus” pour garantir la “souveraineté alimentaire”.Sa défense du stockage de l’eau, de l’agrandissement des élevages et de la réintroduction de pesticides pour “les filières sans solution” est calquée sur la FNSEA.Avec son expérience d’ancienne vice-présidente de l’Assemblée, elle réécrit avec le sénateur (LR et ex-FNSEA) Laurent Duplomb sa proposition de loi visant à “lever les contraintes” imposées aux agriculteurs pour la rendre “acceptable”.Mais le processus accéléré, sans débat en séance, pour cette loi qui doit réintroduire sous conditions un pesticide néonicotinoïde interdit, creuse les fractures avec les ONG, la gauche, et révèle des divisions avec le ministère de la Transition écologique.- “Sacrée habileté politique” -Une pétition citoyenne rassemble plus de 2 millions de signatures contre le texte, un record. Annie Genevard se heurte en août à la censure partielle du Conseil constitutionnel, qui retoque la mesure controversée.Deuxième écueil: le début du processus de ratification de l’accord de libre-échange de l’Union européenne avec des pays du Mercosur, pourfendu par l’ensemble du monde agricole français, qu’elle avait essayé de bloquer.Pas de quoi réclamer son départ. FNSEA et JA voulaient “de la stabilité”.”Elle a une sacrée habileté politique, on l’a vu dans l’agriculture comme on l’avait vu chez les Républicains quand elle règle les conflits de mâles alpha”, confie un responsable agricole.Après avoir repris le siège des Républicains à Eric Ciotti, rallié à l’extrême droite et enfermé dans son bureau en 2024, elle a notamment joué les arbitres en tant que secrétaire générale entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau. En dix ans, elle a gravi presque tous les échelons chez les Républicains, où elle défend une ligne conservatrice sur la sécurité, l’immigration, la laïcité ou encore l’avortement et la PMA pour toutes.

Roland Lescure, macroniste historique à la tête de Bercy

Compagnon de route d’Emmanuel Macron, social-libéral passé à la vie d’élu sur le tard, l’ancien ministre de l’Industrie Roland Lescure retourne à Bercy avec cette fois le portefeuille beaucoup plus large de ministre de l’Economie et des Finances, dans un contexte hautement incertain à l’international comme en France.A 58 ans, ce fils d’un journaliste à L’Humanité et d’une syndicaliste CGT de la RATP, assume volontiers l’étiquette de “libéral” sur le plan économique, opposé comme tout bon macroniste à “augmenter le coût du travail”. Mais paradoxe: il est classé à l’aile gauche de Renaissance.”C’est que le mouvement a bougé à droite”, rétorque pourtant à l’envi ce fan du PSG, ex-ministre de l’Industrie (juillet 2022-septembre 2024), qui remplace Eric Lombard.Illustration fin 2023: il s’oppose à la loi immigration dans sa version très à droite adoptée au Parlement. Au point d’être catalogué comme “frondeur” d’un gouvernement qu’il ne quitte toutefois pas.D’autres opposants à la loi le lui reprochent. “Le mec s’est toujours arrangé pour avoir un poste”, pique un député. “Il ne se considérait pas du tout comme frondeur”, tempère un membre du groupe macroniste.Ses positions augurent toutefois de discussions musclées avec Les Républicains: “c’est un gros problème. Il porte la ligne inverse de Bruno Retailleau sur l’immigration”, soufflait-on en 2024 dans l’entourage du ministre de l’Intérieur, quand le nom de Roland Lescure circulait pour Matignon.Roland Lescure reprochait à Bruno Retailleau de “fai(re) des poutous à Marine Le Pen”.- Opposition au RN -Vice-président de l’Assemblée, repérable à sa grande taille, le Franco-Canadien n’avait pas été rappelé au gouvernement Barnier, qu’il jugeait lui-même trop à droite et dépendant du RN.L’ouverture d’usines “c’est une arme anti-colère, anti-Rassemblement National”, estime-t-il, volontiers offensif contre le parti lépéniste, lui qui qualifiait Marine Le Pen de “Machiavel aux petits pieds” lorsqu’elle faisait pression sur le gouvernement Barnier.”C’est la quintessence de la Macronie que l’on déteste. Il se croit le plus beau, le plus fort, le plus intelligent”, grince un haut gradé lepéniste.Une source syndicale lui reconnaît une “grande écoute avec les organisations syndicales”. L’ancien député PCF Sébastien Jumel décrivait en 2022 un homme “pas tordu”, “peut-être” grâce à des “parents communistes”, estimant que “pour le reste, il a mal tourné”.Père de trois enfants, le petit-fils de Pierre Lescure, fondateur des Editions de Minuit, a été élevé dans un HLM de Montreuil (Seine-Saint-Denis).Demi-frère de l’ex-patron de Canal+ Pierre Lescure, il est diplômé de Polytechnique, l’École nationale de statistique et de la London School of Economics. Il a travaillé à Bercy, la Commission européenne et l’Insee, avant une carrière dans la finance (Natixis, Groupama).Il vit une expérience éphémère au PS en 2006, rebuté par le fonctionnement interne. En 2009, il est numéro 2 de la Caisse de dépôt et placement du Québec, avec un salaire de l’ordre du million d’euros.- “Guerre commerciale” -En 2012, lors d’une réunion d’investisseurs étrangers, il rencontre un certain Emmanuel Macron. Quatre ans après il plonge en politique, inquiet par le Brexit et l’élection de Donald Trump.Séduit par le positionnement pro-européen d’Emmanuel Macron, il se fait élire en 2017 député des Français d’Amérique du Nord, et préside la commission des Affaires économiques. Il connaît aussi des échecs, manquant de prendre la tête du groupe LREM, ou la présidence de l’Assemblée en 2022, pourtant soutenu par Emmanuel Macron.De 10 ans au Canada il retient quelques anglicismes et des idées qu’il aimerait soulever en France (légalisation du cannabis pour mieux le contrôler, rouvrir le débat sur les statistiques ethniques pour lutter contre les discriminations).Plus récemment, il considère l’accord UE-USA sur les tarifs douaniers comme “un aveu de faiblesse historique (…) Nous avons perdu la guerre commerciale avant même d’oser la mener”.Il appelle alors à “protéger notre marché européen via une politique industrielle commune”, et à un “accord anti-coercition qui permet de mettre des tarifs sur les GAFAM”, lui qui a quitté en janvier le réseau social X, “outil de propagande”.Il est également opposé à la taxe Zucman mais appelle à des concessions au PS à l’orée de débats budgétaires à haut risque.”Pour que les socialistes, et cela sera indispensable, aient des victoires, il va falloir qu’on ait des défaites”, philosophait-il en septembre sur franceinfo.

Le bitcoin bat un nouveau record et dépasse les 125.000 dollars 

Le bitcoin a atteint un nouveau plus haut dimanche, dépassant le seuil des 125.000 dollars, alors que la paralysie budgétaire se poursuit aux Etats-Unis.La star des cryptomonnaies a atteint 125.689 dollars, battant son précédent record du mois d’août autour de 124.500 dollars.Le bitcoin a connu une forte tendance à la hausse, sur fond de méfiance des investisseurs face à la paralysie budgétaire en cours aux États-Unis (“shutdown”). Les gains des actions américaines ont également soutenu la hausse du bitcoin, alors que les investisseurs se sont tournés vers des actifs plus sûrs, pendant que les législateurs américains négociaient le financement du gouvernement fédéral, selon Bloomberg News. Le président américain Donald Trump et sa famille ont également fait la promotion des cryptomonnaies et sont impliqués dans diverses initiatives dans ce domaine, ce qui a fait monter le cours du bitcoin. “Avec de nombreux actifs, notamment les actions, l’or et même les objets de collection comme les cartes Pokémon, qui atteignent des sommets historiques, il n’est pas surprenant que le bitcoin profite du narratif de la dépréciation du dollar”, a déclaré Joshua Lim, co-responsable des marchés chez FalconX, une société de courtage spécialisée dans les cryptomonnaies, cité par Bloomberg News.

Pétrole: l’Opep+ augmente légèrement sa production pour le mois de novembre

Ryad, Moscou et six autres membres de l’Opep+ ont décidé lors d’une réunion en ligne dimanche d’augmenter leurs quotas de production pour le mois de novembre, dans le sillage de leur stratégie de reconquête de parts de marché adoptée depuis avril.”Les huit pays participants ont décidé de mettre en œuvre un ajustement de la production de 137.000 barils par jour” en novembre par rapport au niveau de production requis en octobre, a précisé l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) via un communiqué. Il s’agit d’une augmentation plus modérée que certains ne le prédisaient, décidée afin d’éviter une dégrindolade des cours face à une demande en berne.Le groupe des huit “a agi avec prudence après avoir constaté à quel point le marché était devenu nerveux” face aux rumeurs de presse qui évoquaient la possibilité d’une hausse bien plus importante, de 500.000 barils par jour, confirme auprès de l’AFP Jorge Leon, analyste de Rystad Energy.L’Opep+ “calme les esprits, pour l’instant”, estime M. Leon, mais le “groupe évolue sur une corde raide entre le maintien de la stabilité des prix et la reconquête de parts de marché” dans un contexte d’excédent de l’offre par rapport à la demande. En quelques mois, l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, Oman et l’Algérie ont déjà rehaussé leurs quotas de plus de plus de 2,5 millions de barils par jour (mb/j).Un rythme que personne n’anticipait en début d’année de la part du cartel qui avait longtemps lutté contre l’érosion des prix en organisant une raréfaction de l’offre via plusieurs coupes de production. – Une demande qui ne suit pas -L’Opep+ a en effet changé de stratégie depuis avril et favorise désormais le gain de parts de marché face à la concurrence d’autres pays, la “production des Etats-Unis, du Brésil, du Canada, de la Guyana et de l’Argentine atteignant ou (étant) proche de ses plus hauts historiques”, précisait l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son dernier rapport mensuel sur le pétrole.Cette situation contraste fortement avec une demande d’or noir “largement inchangée”, selon l’AIE, qui attend une croissance d’environ 700.000 barils par jour en 2025 et en 2026.L’Opep elle-même, généralement plus optimiste dans ses rapports, table sur une demande pétrolière mondiale qui devrait augmenter de 1,3 mb/j en 2025 et de 1,4 mb/j en 2026.Dans ce contexte, le baril de Brent, référence mondiale pour le brut, évoluait sous les 65 dollars vendredi, une perte d’environ 8% en une semaine, plombé par la crainte d’une hausse de production importante de la part du cartel. – Un moindre mal pour la Russie -Pour la Russie, deuxième plus gros producteur de l’Opep+ derrière l’Arabie saoudite, l’ajout de 137.000 barils par jour est encore “gérable”, estime Jorge Leon, précisant qu’une hausse trois ou quatre fois supérieure à cela aurait été “difficile pour le pays” et aurait questionné la cohésion de l’Opep+. La Russie dépend des prix élevés pour financer sa machine de guerre ccontre l’Ukraine et contrairement à Ryad, le Kremlin possède un potentiel limité de hausse de sa production en raison des pressions américaines et européennes sur son secteur pétrolier.La Russie qui produit “autour de 9,25 millions de barils par jour” actuellement, disposerait d’une “capacité de production maximum de 9,45 mb/j” contre environ 10 mb/j avant la guerre, affirme Homayoun Falakshahi, analyste chez Kpler, à l’AFP.En outre, les frappes ukrainiennes sur les raffineries russes se sont intensifiées depuis août, provoquant aussi “l’augmentation des exportations de pétrole brut russe, car celui-ci ne peut être utilisé dans le pays”, affirme Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management. Ce qui rend le pays encore plus dépendante de la vente à l’étranger de son or noir. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Contrôleurs aériens français: le principal syndicat suspend son préavis de grève des 7, 8 et 9 octobre

Le principal syndicat des contrôleurs aériens français “suspend son préavis de grève des 7,8 et 9 octobre”, à l’issue de consultations avec la Direction générale de l’aviation civile, a annoncé le SNCTA samedi sur son site.Cette décision de levée de son préavis, après un premier report en septembre, intervient après une “conciliation” et “compte tenu des accords trouvés” avec la direction, que le syndicat ne détaille pas à ce stade.Le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA) “invite chaque contrôleur à annuler au plus tôt sa (ses) déclaration(s) préalable(s)”.Le ministère des Transports “accueille positivement, dans l’intérêt des passagers, des compagnies aériennes et des aéroports, la levée du mouvement de grève”, selon un communiqué publié dans l’après-midi.”Les échanges doivent se poursuivre afin d’améliorer la performance du contrôle aérien français, qui reste aujourd’hui en-deçà des attentes”, précise le ministère.Pau avant, la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) s’était félicitée dans un communiqué de la suspension de ce préavis. Elle demandait “instamment que les passagers et les compagnies aériennes qui les transportent ne soient pas les boucs émissaires de ces appels à la grève à répétition” et souhaitait “qu’un vrai dialogue constructif s’établisse entre les contrôleurs et la Direction des services de la navigation aérienne”.Joint par l’AFP, le bureau national du SNCTA a expliqué avoir “pu avancer sur des sujets internes” et discuté “de manière apaisée avec l’ensemble des interlocuteurs”, sans plus de précisions.- “Dialogue social classique” -“Nous avons eu un dialogue social constructif et les annonces du Premier ministre – avec le dépôt prochain d’un projet de loi de finances qui pourra être débattu au Parlement – font que le contexte politique ne se prête plus à ce qu’on traite ça dans dans le cadre d’un préavis de grève”, a-t-on ajouté.La discussion se poursuit donc “dans le cadre du dialogue social classique”, a indiqué le bureau national. “Aucune nouvelle date de préavis n’est prévue”, a-t-on précisé.Le Premier ministre Sébastien Lecornu a renoncé vendredi à recourir à l’article 49.3 de la Constitution qui lui aurait permis de faire adopter un budget 2026 sans vote, redonnant ainsi la main au Parlement – sans pour autant écarter les menaces de censure.M. Lecornu a estimé vendredi soir qu’il n’y avait “plus aucun prétexte pour que ces débats (parlementaires) ne démarrent pas la semaine prochaine”. Le gouvernement doit présenter son projet de budget pour 2026 au plus tard mi-octobre, pour espérer respecter les délais constitutionnels.Le SNCTA, qui représente 60% des voix dans la profession, demande depuis des semaines le “rattrapage intégral de l’inflation” en matière salariale pour 2024, mais aussi une évolution de la gouvernance de la profession, qu’ils jugent “marquée par de la défiance, des pratiques punitives et des méthodes managériales dégradantes”.Mi-septembre, le syndicat avait reporté sa grève initialement prévue le 18, jour de mobilisation nationale, estimant n’avoir pas d’interlocuteur pour faire “aboutir les revendications du niveau ministériel”.Fin août, le ministre des Transports Philippe Tabarot avait déclaré qu’il ne cèderait pas face à l’appel à la grève du SNCTA (du 18 septembre), le jugeant “d’autant plus inopportun” qu’il intervenait “dans un contexte politique incertain”, à quelques jours de la chute du gouvernement de François Bayrou.

Wall Street reste prudente à l’entame de la réunion de la Fed

La Bourse de New York a ouvert en petite hausse mardi, attentiste au premier jour de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), à l’issue de laquelle les investisseurs attendent une première baisse des taux de la banque centrale américaine depuis décembre 2024.Dans les premiers échanges, le Dow Jones grappillait 0,04%, l’indice Nasdaq prenait 0,22% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,14%.

Intoxications et “odeurs nauséabondes”: un Burger King fermé en Franche-Comté

Les services de l’Etat ont ordonné la fermeture d’un restaurant rapide Burger King à Lure, en Haute-Saône, à la suite de “plusieurs cas d’intoxication alimentaire chez des convives”, et d’inspections ayant révélé des problèmes d’hygiène et des “odeurs nauséabondes”, a annoncé mardi la préfecture. Cette mesure est justifiée par des “faits graves, susceptibles de présenter un risque pour la santé des consommateurs” fréquentant ce restaurant situé dans une zone commerciale, en périphérie de cette ville de 8.000 habitants, a expliqué dans un communiqué le préfet de Haute-Saône, Serge Jacob.Les inspecteurs qui se sont rendus sur place lundi “ont constaté plusieurs manquements graves”, tels qu’une “absence d’hygiène des locaux, des équipements et des enceintes réfrigérées”, des “odeurs nauséabondes dans les locaux de préparation” et une “incapacité du personnel à assurer la salubrité des denrées alimentaires”, détaille la préfecture.L’établissement ne pourra rouvrir que lorsque les inspecteurs de la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) auront constaté que toutes les “mesures correctives” nécessaires auront été mises en oeuvre, ont encore indiqué les services de l’Etat.Contactée, la communication de Burger King a indiqué qu’elle réagirait plus tard dans la journée.

Ariane 6: moins de lancements en 2025, équilibre à trouver entre Amazon et ambitions européennes

Ariane 6 décollera cette année moins que prévu, mais pourrait signer sa première mission pour la constellation Kuiper d’Amazon, son principal client commercial dont le poids dans le carnet de commandes interroge sur la vocation de la fusée européenne, symbole de la souveraineté spatiale retrouvée. Le nombre de lancements d’Ariane 6 a été revu à la baisse de cinq à quatre pour 2025, a annoncé mardi le patron d’Arianespace David Cavaillolès tout en dédramatisant la situation. “Ce n’est pas une mauvaise nouvelle (…). Ce qui compte, ce n’est pas que nous en fassions un de moins, mais que nous (en) confirmions quatre, ce qui représente l’une des montées en puissance les plus rapides jamais réalisées” après le vol inaugural d’Ariane 6 en juillet 2024, a-t-il déclaré au cours d’un petit-déjeuner de presse en marge de la semaine internationale de l’espace (WSBW) à Paris. En 2026, “ce sera plus ou moins le double”, a-t-il poursuivi.La prochaine mission enverra un satellite Sentinel pour le programme Copernicus d’observation de la Terre de l’Union européenne dont la date sera annoncée “plus ou moins un mois avant le vol”, a dit le responsable. “Le satellite est arrivé à Kourou, les opérations ont commencé. Jusqu’à présent, aucun problème dans cette campagne”.- Kuiper comme entraînement pour Iris²- Le dernier lancement de l’année pourrait concerner soit la constellation européenne de navigation Galileo, soit le premier vol pour la constellation Kuiper d’Amazon, un client majeur d’Ariane 6, qui a sécurisé 18 lancements sur une trentaine dans le carnet de commandes.Ce poids alimente les craintes de voir un lanceur conçu pour garantir la souveraineté spatiale européenne dépendre d’un client commercial étranger.Interrogé par l’AFP sur la question de savoir si miser sur Kuiper n’était pas contradictoire avec la logique d’un lanceur européen souverain, David Cavaillolès a estimé que cette expérience était “très utile pour l’avenir”.”A travers Kuiper, nous apprenons à déployer une mégaconstellation et il y aura très probablement de plus en plus de projets comme celui-ci”, dont la constellation Iris², un projet phare de l’Union européenne qui vise à assurer une connectivité sécurisée et souveraine et dont le déploiement est prévu à partir de 2029. “Je ne vois aucune contradiction entre faire Kuiper et demain Iris², OneWeb (constellation commerciale de satellites en orbite basse) ou autre”, a-t-il dit. A ce stade, près des deux tiers des clients d’Ariane 6 sont commerciaux, a souligné le patron d’Arianespace. “Nous faisons le maximum pour conserver le pilier institutionnel, car c’est notre ADN, c’est un vecteur de souveraineté et de pouvoir” tandis que le volet commercial est “un levier de soft power”. “Je tiens à conserver les deux dimensions”, a-t-il insisté.- Trop cher -Augmenter le nombre de satellites par lancement n’est pas actuellement à l’ordre du jour en raison de la complexité de telles missions et du manque de réglementation, a souligné David Cavaillolès.”Peut-être que dans deux ou trois ans, si nous lançons un satellite de type Sentinel, nous pourrons en embarquer d’autres. Pour l’instant, nous nous concentrons sur l’exécution de la mission principale”, insiste-t-il. Quant aux critiques concernant le prix des lancements d’Ariane 6, beaucoup plus élevés que ceux de fusées réutilisables menés par SpaceX d’Elon Musk, David Cavaillolès a refusé de donner des estimations précises tout en rappelant que les premiers exemplaires du lanceur étaient toujours “plus coûteux à produire”. “Aujourd’hui, nous signons des contrats, ce qui signifie que nous sommes sur le marché. Mais il y a clairement un défi pour voir comment les prix évoluent en fonction du succès ou non d’autres lanceurs”, a-t-il admis. Depuis une décennie, la révolution des lanceurs réutilisables menée par SpaceX a profondément transformé le secteur. Pour l’Europe, la question des coûts est devenue centrale pour rester compétitive face à des acteurs privés agressifs, mais aussi pour préserver un accès souverain à l’espace qui ne saurait être fragilisé par une dépendance aux prix du marché.

Un an après, l’Europe peine à appliquer l’électrochoc prescrit par Mario Draghi

“Notre modèle de croissance s’érode, nos vulnérabilités s’accroissent, le financement des investissements requis n’est pas clairement tracé”.Un an après la remise d’un rapport choc qui mettait en garde contre le “décrochage” économique du Vieux continent face aux Etats-Unis et à la Chine, Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, a exhorté mardi l’Europe à sortir de sa “lenteur” et mener des réformes pour redresser sa compétitivité. Invité par la Commission européenne à dresser un premier bilan, douze après la remise de ses préconisations, l’économiste italien et ancien président de la Banque centrale européenne n’a pas mâché ses mots.Tout en saluant la détermination à agir de la Commission, qui avait endossé son diagnostic et a lancé depuis de multiples initiatives inspirées de ses recommandations, le professeur Draghi a jugé que “les entreprises et les citoyens (…) sont déçus par la lenteur de l’Europe, et son incapacité à aller aussi vite” que les Etats-Unis ou la Chine.”L’inaction menace non seulement notre compétitivité, mais également notre souveraineté”, a-t-il prévenu, regrettant que “les gouvernements n’aient pas conscience de la gravité de la situation”.- Progrès “mitigés” -Selon les calculs du centre de réflexion bruxellois EPIC, seulement 11% des 383 recommandations faites par M. Draghi dans son rapport sur “l’avenir de la compétitivité européenne” ont été mises en oeuvre totalement, et environ 20% de manière partielle.Les économistes de Deutsche Bank Marion Muehlberger et Ursula Walther jugent également dans une note que “les progrès dans l’ensemble sont mitigés”, avec des “réformes substantielles” mises en oeuvre ou engagées, mais sans qu’il y ait de quoi bouleverser la donne à ce stade.Parmi les principales avancées, la relance de l’industrie de défense. L’urgence de réarmer l’Europe face à la menace russe a poussé les 27 à se lancer dans un effort de réindustrialisation collectif, avec une agilité remarquée. La semaine dernière, la Commission a ainsi annoncé avoir alloué 150 milliards d’euros de prêts à 19 pays, dans le cadre d’un ensemble de mesures visant à mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros.L’Europe s’est également dotée d’une plateforme commune pour sécuriser ses approvisionnements en matières premières “critiques”, et a multiplié les initiatives dans le domaine de l’intelligence artificielle.Autant de réalisations mises en avant par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui, en recevant Mario Draghi, a reconnu la nécessité d’aller plus vite pour redresser la barre.- “Sentiment d’urgence” -Elle a assuré que la commission “maintiendra sans relâche le cap jusqu‘à ce que tout soit accompli”, et à enjoint les autres institutions européennes à se joindre au mouvement, en particulier le Parlement, qui n’a toujours pas adopté une série de lois de simplification réglementaire dites “Omnibus”.”Nous avons besoin d’une action urgente pour faire face à des besoins urgents, car nos entreprises et nos travailleurs ne peuvent plus attendre”, a-t-elle exhorté.Selon Deutsche Bank, ces mesures de simplifications pourraient faire économiser de l’ordre de 9 milliards d’euros par an aux entreprises européennes.La cheffe de l’exécutif européen appelle aussi à mettre en oeuvre “avec un sentiment d’urgence” le parachèvement du marché unique, un vaste projet consistant à lever d’ici 2028 de multiples barrières internes qui continuent de freiner l’activité économique dans de nombreux secteurs. D’après le Fonds monétaire international, ces entraves représentent l’équivalent de 45% de droits de douane sur les biens, et de 110% sur les services.Pour Simone Tagliapietra, expert à l’institut Bruegel, “le message de M. Draghi est très clair: soit l’Europe change de modèle économique, soit elle est condamnée à périr”. Et cela s’adresse en priorité aux Etats membres, là où réside selon lui le principal obstacle aux réformes.

La Bourse de Paris prudente avant la Fed

La Bourse de Paris évolue en repli mardi, à l’entame des deux jours de réunion du comité monétaire de la banque centrale américaine (FOMC), le marché anticipant une première baisse des taux d’intérêt de la puissante institution américaine.L’indice vedette CAC 40 reculait de 22,04 points (-0,28%) à 7.874.89 points vers 09H40. Lundi, il a gagné 71,69 points (+0,92%), à 7.896,93 points.Les investisseurs s’attendent à ce que la banque centrale américaine procède à une baisse de 25 points de base (-0,25%) de ses taux d’intérêt, qui sont dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre 2024.L’issue de la réunion sera connue mercredi soir et le discours du président de l’institution monétaire américaine “sera scruté mot à mot pour savoir si le cycle de baisse est ponctuel ou s’il ouvre la voie à une série de coupes”, résume John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank, dans une note.Les investisseurs seront aussi très attentifs à l’actualisation des anticipations de court et moyen termes des membres de la Fed en matière d’évolution des taux.Le mandat du président de la Fed, Jerome Powell, est clair: fixer les taux d’intérêt de façon à ce que l’inflation reste stable (autour de 2%) et que le plein-emploi soit assuré aux Etats-Unis. Or, le marché de l’emploi se fragilise mais l’inflation demeure au-dessus de l’objectif de 2%, rendant l’équilibre entre les deux éléments difficile à trouver.Pour autant, “le marché du travail américain s’avère bien plus faible que ce que les marchés anticipaient” et “cette détérioration est la principale raison pour laquelle la Fed devrait à nouveau réduire ses taux”, marquant “un changement de priorité pour ce double mandat de la Fed”, estime Carlos de Sousa, gérant de portefeuille de Vontobel.C’est aussi sans compter sur la très forte pression politique que reçoit la banque centrale américaine de la part du président Donald Trump qui réclame à cor et à cri des baisses de taux depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier. Jerome Powell est “pris en étau entre la pression politique de la Maison-Blanche, les attentes des investisseurs et le scepticisme” des présidents des antennes régionales de la banque centrale américaine, en désaccord sur l’ampleur des baisses des taux auxquelles l’institution monétaire devrait procéder, explique M.Plassard.Le taux d’emprunt français au-dessus de l’italienSur le marché obligataire, le taux de l’emprunt français à dix ans évoluait à 3,47% vers 09h40, après avoir clôturé la veille à 3,48%, “au-dessus de son équivalent italien pour la première fois depuis 1999” qui, lui, a terminé à 3,47%, soulignent les économistes de Deutsche Bank. Ce dernier évoluait à 3,47% vers 09H40.