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Glyphosate: des ONG s’inquiètent après une étude évoquant des risques de cancer

Plusieurs ONG environnementales européennes ont appelé jeudi à interdire le glyphosate après la publication d’une étude d’une ampleur sans précédent qui avère chez des souris un lien entre l’apparition de cancers et l’exposition à cet herbicide.”Le glyphosate ne répond clairement pas aux exigences de sécurité du droit européen”, a déclaré Angeliki Lysimachou, responsable scientifique de l’organisation Pan Europe, dans un communiqué commun avec l’ONG française Générations Futures.Les ONG réagissent à la publication mardi, dans la revue Environmental Health, d’une étude établissant chez des rats un lien entre l’apparition de cancers, notamment des leucémies, et l’exposition à du glyphosate, soit pur, soit dans des formules commerciales comme le Roundup de Bayer.Cette étude apporte une pièce importante dans le débat autour des effets sur la santé du glyphosate, à nouveau autorisé depuis 2023 dans l’Union européenne (UE). En France, il est interdit à la vente pour un usage domestique, mais autorisé sous condition aux agriculteurs.L’Organisation mondiale pour la santé (OMS) estime, via son Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), que le glyphosate est un cancérogène “probable”, mais les agences sanitaires européennes jugent que le risque n’est pas “critique”, des divergences qui s’expliquent en partie par le choix des études retenues.Le travail publié mardi, réalisé sous l’égide du chercheur italien Daniele Mandrioli, a pour spécificité d’avoir été mené sur un grand nombre d’animaux – plusieurs centaines – et en choisissant un niveau d’exposition qui correspond à celui jugé sans risque avéré par les autorités européennes.À ces niveaux, “le glyphosate et les herbicides à base de glyphosate (…) ont causé une hausse, proportionnée à la dose donnée, des tumeurs malignes et bénignes chez des rats des deux sexes”, concluent les chercheurs.Ces résultats ne permettent pas de conclure sur la cancérogénicité chez l’humain, mais les chercheurs estiment qu’ils concordent avec des études épidémiologiques ayant établi une corrélation dans la vie réelle entre l’exposition au glyphosate et l’apparition de cancers.En France, ce débat s’inscrit dans un contexte où le président Emmanuel Macron, initialement favorable à une interdiction du glyphosate avant d’assouplir sa position, s’est justifié mardi, sur France 2, de ce choix en pointant la difficulté à “trouver (un) substitut”.Le glyphosate reste actuellement très utilisé dans le monde, mais Bayer, exposé à de nombreux litiges coûteux autour de cet herbicide, a publiquement douté de son avenir commercial au printemps.

Kenya : manifestations à Nairobi alors que le gouvernement présente son budget

La police tentait jeudi de disperser au gaz lacrymogène quelques centaines de personnes manifestant à Nairobi contre les violences policières, alors que le gouvernement kényan présentait au parlement son budget, sans hausses massives d’impôts afin d’éviter que la rue ne s’embrase comme l’an passé.Le Kenya est une puissance économique régionale, fortement endettée auprès de bailleurs étrangers. Sa population dénonce une montée en flèche du coût de la vie, dans un marché de l’emploi stagnant, et une élite politique impliquée dans de multiples scandales de corruption.Le projet de loi de finances de 2024, qui prévoyait d’augmenter les taxes sur des biens de consommation courante, avait dans ce contexte suscité une énorme colère. Des milliers de manifestants avaient pris d’assaut le parlement le 25 juin 2024, forçant le président William Ruto à retirer le texte.Au moins 60 personnes avaient été tuées lors de semaines de manifestations en juin et juillet 2024. Les groupes de défense des droits humains affirment que des dizaines d’autres ont été illégalement détenues par les forces de sécurité dans la foulée, dont certaines ne sont jamais réapparues.Jeudi, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés dans la capitale Nairobi, davantage pour protester contre les violences policières suite à la récente mort en cellule d’un professeur de 31 ans, Albert Ojwang, que contre le projet de loi de finances. “Vous ne pouvez pas tuer l’un des nôtres en prison et attendre qu’on ne fasse rien”, a dénoncé Tiffany, 22 ans. “Nous venons nous battre pour notre pays”, a affirmé Tupac Thuku, 21 ans, alors que les forces de l’ordre tiraient des grenades lacrymogènes sur les manifestants.Au moins trois personnes ont été blessées par des balles en caoutchouc, a constaté un journaliste de l’AFP. Deux voitures ont aussi été incendiées et des pierres lancées.Le gouvernement a pour sa part joué la carte de la prudence. “Pour regagner la confiance publique, nous avons renforcé la participation citoyenne dans toute la formulation des politiques, y compris l’élaboration du budget”, a expliqué au parlement le ministre des Finances John Mbadi.Plutôt que d’augmenter les taxes directes appliquées aux consommateurs, l’exécutif s’est davantage concentré sur les entreprises, tout en cherchant à réduire les dépenses publiques et à fermer les échappatoires fiscaux pour augmenter ses revenus.A l’instar de nombreuses nations africaines, le Kenya est lourdement endetté auprès de bailleurs étrangers. Le paiement des intérêts de ses emprunts excède les budgets de la santé et de l’éducation.- “Éviter la controverse” -“Le projet de loi de finances de cette année cherche, en comparaison avec celui de l’année dernière, à éviter la controverse”, observe Patricia Rodrigues, du cabinet de conseil Control Risks. Mais il sera “difficile pour de nombreuses entreprises de l’accepter, car il inclut des augmentations potentielles des impôts sur le revenu et des contributions sociales, ainsi que la fin de certaines exonérations fiscales pour les grandes entreprises et les PME”, ajoute-t-elle.La Banque mondiale a réduit ses prévisions de croissance pour le Kenya de 5% à 4,5% pour 2025.Le pays cherche actuellement un nouvel accord avec le Fonds monétaire international, ce qui signifie qu’un éventuel nouveau prêt ne sera pas inclus dans le budget. Moins susceptible de provoquer des manifestations que celui de 2024, le budget à venir n’en suscite pas moins déjà une certaine désapprobation, que les autorités s’emploient à faire taire.Fin mai, la développeuse d’une plateforme critiquant le projet de loi de finances 2025 – car il entraînera, selon elle, une baisse du pouvoir d’achat et un accroissement des violations de la vie privée – a été arrêtée plusieurs jours, puis poursuivie pour cybercriminalité. – Démission -Alors que la répression des voix discordantes s’accroît dans le pays, Albert Ojwang, qui avait critiqué en ligne le numéro deux de la police kényane, Eliud Kipkoech Lagat, a été retrouvé mort en cellule ce weekend, quelque heures après son arrestation. La police a d’abord annoncé un suicide, avant que des médecins légistes n’invalident cette thèse, évoquant “blessure à la tête, compression du cou, et (…) d’autres blessures sur tout son corps qui pointent vers une agression”. Cinq policiers ont été suspendus, et l’affaire, qui indigne dans le pays, a fait réagir jusqu’au président Ruto, qui a dénoncé mercredi un décès “déchirant et inacceptable”.Les manifestants de jeudi ont demandé la démission d’Eliud Kipkoech Lagat.

Wall Street ouvre en baisse, après de nouvelles menaces de Trump sur les droits de douane

La Bourse de New York a ouvert en baisse jeudi, après que Donald Trump a annoncé vouloir imposer des décisions unilatérales aux partenaires commerciaux des États-Unis, les investisseurs digérant dans le même temps de nouveaux indicateurs économiques.Dans les premiers échanges, le Dow Jones perdait 0,39%, l’indice Nasdaq reculait de 0,19% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,20%.

VivaTech: la patronne de la start-up kényane Amini plaide pour une IA plus concrète

A contre-courant de la course à une superintelligence artificielle que se livrent les géants de la Silicon Valley, la start-up kényane Amini AI cherche à régler les problèmes concrets des pays émergents, a expliqué sa patronne à l’AFP, lors du salon VivaTech à Paris. Diminuer le coût d’assurance des récoltes pour les agriculteurs en Afrique grâce à la surveillance des conditions météo ou avertir les producteurs laitiers au Maroc des sources d’eau en danger en raison du changement climatique, voici quelques-uns des usages présentés sur le site web d’Amini. Et ce n’est qu’un aperçu de ce qui sera rendu possible par de meilleurs collecte, organisation et traitement des données en Afrique, Amérique latine ou Asie du Sud-Est pour Kate Kallot, directrice générale d’Amini. “Il y a une immense opportunité pour les économies émergentes de se tourner vers des innovations pratiques à base d’IA plutôt que vers de la recherche fondamentale, sur laquelle se concentrent beaucoup les Etats-Unis et l’Europe”, plaide-t-elle.   De taille modeste, avec 6 millions de dollars de financements et 25 employés, Amini bâtit l’infrastructure nécessaire pour que les entreprises construisent leurs propres applications d’intelligence artificielle (IA). La start-up a ainsi vocation à devenir dans les prochaines années “le système d’exploitation du Sud global”, selon Kate Kallot. “Il reste beaucoup de travail à faire pour construire une infrastructure de données qui peut aider les pays de ces régions à passer d’un système analogique à un système numérique et à se préparer pour l’IA”, ajoute-t-elle. Amini travaille déjà sur des projets avec la Barbade, l’Inde, le Népal et le Cambodge, et a signé un protocole d’accord avec la Côte d’Ivoire. – Manque “d’opportunités” -Beaucoup de géants américains de la tech s’appuient sur la main d’oeuvre bon marché de pays émergents comme le Kenya et les Philippines pour étiqueter et classer des masses de données indispensables au développement de l’intelligence artificielle.Ces pays ont “une population née avec le numérique, extrêmement jeune”, avec beaucoup de personnes qui ont étudié l’informatique, parlent anglais mais manquent “d’opportunités”, souligne Kate Kallot. “Ces régions sont encore perçues comme simplement consommatrices des technologies et pas comme un endroit où l’innovation prend place”, regrette-t-elle. Cela se reflète aussi dans la manière dont les données sont stockées et traitées. Seulement 1% des centres de données sont situés sur le continent africain alors que la région concentre près de 19% de la population mondiale, selon un rapport du cabinet américain Xalam Analytics publié en 2024. Et seulement 2% des données de l’Afrique sont traitées sur le continent, affirme Mme Kallot. “Nous sommes encore dans un environnement très pauvre en données et, tant que cela n’est pas réglé, nous ne serons pas capables d’adopter les nouveaux systèmes créés par les géants de la tech”, pointe-t-elle.   – Frugal et local -Les pays émergents sont toutefois devenus “un champ de bataille” pour les superpuissances qui investissent dans les infrastructures, comme le Chinois Huawei et l’Américain Microsoft.Kate Kallot souhaiterait plutôt voir les pays en développement se rassembler pour construire des centres de données locaux et partagés. “Avant, bâtir une infrastructure essentielle pour votre pays signifiait construire une route ou un hôpital. Maintenant, c’est construire un centre de données”, clame-t-elle. Le risque d’un traitement des données qui s’effectue à l’étranger est “un effacement de notre système de valeurs et de notre culture”, met en garde la dirigeante. Le nombre limité d’infrastructures et de capacité de calcul peut cependant favoriser des innovations moins énergivores. Les économies émergentes possèdent “des développeurs brillants qui créent des choses meilleures pour l’environnement et qui savent travailler dans un environnement très limité en ressources (…) nous devons mettre cela en avant et s’assurer de leur fournir la plateforme nécessaire”, conclut Kate Kallot. 

Plastique: le gouvernement veut pousser l’industrie du réemploi et du recyclage

Le gouvernement français a présenté jeudi son nouveau plan contre la pollution plastique, pour redonner de l’élan à l’industrie du réemploi et du recyclage alors que le retard de la France sur les objectifs européens lui coûte 1,6 milliard d’euros par an.L’Europe a fixé un objectif de recyclage du plastique de 50% en 2025 et 55% en 2030, mais “la France n’est actuellement qu’à 26% et ce taux progresse trop lentement” (+1% en moyenne chaque année), explique le ministère de la Transition écologique en présentant son “plan plastique 2025-2030” en marge du sommet de l’ONU sur les océans à Nice.Résultat, “la France doit chaque année verser à l’Europe plus de 1,6 milliard d’euros pour les 1,9 million de tonnes d’emballages plastiques non recyclés”, souligne le ministère.Pour y remédier, l’Etat français entend montrer l’exemple: il “mettra fin à l’achat de bouteilles et d’emballage pour boisson contenant du plastique d’ici 2026”.Quant à la stratégie engagée en 2022 pour réduire, réemployer et recycler les emballages à usage unique, elle est en cours de révision et “ses ambitions seront renforcées” dans un décret fin 2025, écrit le ministère.Ce décret devrait définir le lancement d’une consigne des bouteilles plastique, réclamée par le président Emmanuel Macron et encore mercredi par Citeo, l’éco-organisme qui gère la collecte et le tri des ordures ménagères en France, mais vivement contestée par les collectivités locales qui financent les centres de tri.Le nouveau plan prévoit notamment “un dispositif de réemploi mutualisé pour les emballages alimentaires en grandes surfaces” à partir de 2026, sur la base d’expérimentations en cours dans l’Ouest et le Nord de la France, et “un soutien financier”, non chiffré, pour “l’innovation et le développement d’emballages réemployables”.Il vise aussi à “l’instauration d’une prime à l’incorporation de plastiques recyclés dans les produits”, un “mécanisme de bonus/malus” pour réduire le coût des emballages recyclables, et d’autres aides pour “développer l’industrie du recyclage et créer des emplois”.Ces aides seront financées “à partir de l’éco-contribution prélevée” sur les produits mis sur le marché, précise le ministère.L’éco-contribution, qui représente 1,6 milliard d’euros par an, a financé en priorité jusqu’ici la collecte et le tri mais, depuis la loi Agec sur l’économie circulaire, “on renforce l’attribution des moyens au réemploi et au recyclage” et “c’est l’objet du plan que de poursuivre ce mouvement”, ajoute-t-il.Enfin, la France demandera à Bruxelles une “évolution du droit européen” pour soumettre les produits importés “aux mêmes exigences environnementales”.

“Aucun projet d’introduction en Bourse” pour Club Med, selon son actionnaire Fosun

Le groupe chinois Fosun, actionnaire majoritaire du Club Med, n’a “aucun projet d’introduction en Bourse” du voyagiste, a-t-il indiqué jeudi, au lendemain de déclarations du dirigeant du Club Med en faveur d’un retour à la Bourse de Paris.”Fosun Tourism examine régulièrement diverses options stratégiques et financières, en fonction des plans de développement et des intérêts à long terme de la société. À ce stade, nous n’avons aucun projet d’introduction en Bourse de Club Med”, est-il écrit dans un communiqué transmis à l’AFP.”À l’avenir, le conseil d’administration de Club Med procédera à une évaluation approfondie et déterminera la meilleure option pour soutenir le développement durable et à long terme de la société”, ajoute-t-il encore.Dans un entretien publié mercredi sur le site du Figaro, Henri Giscard d’Estaing, président du Club Med, déclarait plaider auprès de l’actionnaire chinois du groupe pour un retour prochain à la Bourse de Paris. Pour le patron du groupe Club Med, “revenir à la Bourse de Paris dès le premier semestre 2026” représente “la meilleure façon” de mettre en oeuvre le projet stratégique de la société. Fosun avait cherché l’an dernier à ouvrir le capital du groupe français de tourisme mais n’avait finalement pas trouvé de nouveaux partenaires.L’année 2024 a également été marquée par un réaménagement de la direction de Club Med sur fond de tensions avec Fosun, qui a cependant vu Henri Giscard d’Estaing rester à la tête du Club. Evoquant justement la succession, Fosun indique dans son communiqué jeudi que “la mise en place d’un plan de succession est une pratique courante en matière de bonne gouvernance d’entreprise”.”Depuis l’année dernière, la préparation de la succession de Club Med a connu des progrès importants, et Henri travaille en étroite collaboration avec Fosun pour faire avancer les modalités de cette transition”, écrit-il.Le groupe chinois assure que “l’identité française du Club Med est au cÅ“ur de la valeur de la marque et que Fosun Tourism “reste pleinement engagé dans le développement à long terme du Club Med et témoigne d’un profond respect pour l’héritage et le patrimoine français de la marque”.

Aérospatial: Le Bourget 2025 porté par la guerre et l’innovation

Dans un climat de tensions commerciales et stratégiques, le salon du Bourget près de Paris, plus ancien et plus grand rendez-vous aérospatial au monde, s’ouvre lundi, marqué par la volonté de l’Europe de se réarmer et retrouver sa souveraineté dans l’espace. 2.400 exposants de 48 pays, avec les Etats-Unis comme premier participant international, se retrouveront pendant une semaine sur un gigantesque site de 70 hectares, égal à 100 terrains de football. Le match habituel des contrats commerciaux Airbus-Boeing devrait se rejouer pendant cette 55e édition du salon biennal, mais les projecteurs seront braqués sur les questions de défense. En pleins conflits militaires et guerre commerciale menée par Donald Trump, “le salon est beaucoup plus complexe”, estime Guillaume Faury, patron d’Airbus et président du Gifas, groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales, qui organise Le Bourget.- Fardeau des droits de douane -Les droits de douane américains pèsent lourd sur ce secteur mondialisé et perturbent les chaînes d’approvisionnement qui se relèvent à peine, après la crise du Covid. L’ensemble des produits, parmi lesquels les avions ou pièces pour les avions importés d’Europe aux Etats-Unis doivent s’acquitter d’une surtaxe de 10% introduite en mars, qui pourrait monter à 20% à l’issue du sursis de 90 jours annoncé par le président américain le 9 avril pour négocier des traités commerciaux.Guillaume Faury espère leur remise à zéro comme le prévoyaient les accords de 1979, tout comme son homologue de Boeing Kelly Ortberg, qui constate l’impact de ces mesures sur les ailes et fuselages importés du Japon et d’Italie et craint les représailles.  “Toute l’industrie aérospatiale occidentale considère que c’est le mieux qui puisse nous arriver”, souligne Guillaume Faury.”Nous ne sommes pas en mesure de répercuter ces coûts sur nos clients. J’espère que, à mesure que chacune de ces négociations pays par pays aboutira, ces tarifs disparaîtront à long terme”, a déclaré Kelly Ortberg dans une interview à Aviation week fin mai. – Décarbonation en retrait?  -Côté défense, “l’environnement géostratégique nous amène à consolider ce point qui était en second plan les années précédentes”, souligne Frédéric Parisot, délégué général du Gifas.L’espace, un secteur par définition dual- civil et militaire – aura plus de place avec le Paris Space Hub, un pavillon dédié de 2.500 m².Un autre pavillon, le Paris Air Lab, accueillera les innovations dans le secteur en vue de la décarbonation, un thème qui semble éclipsé par la guerre. “Cela reste la priorité numéro 1 pour les technologies de demain” , assure Guillaume Faury.Airbus croit toujours en l’avion à hydrogène 100% électrique qu’il espère désormais concevoir dans les années 2040, avec plusieurs années de retard.  Alors que l’industrie doit atteindre son objectif de zéro émission de carbone d’ici 2050, le patron de Boeing, qui mise surtout sur les SAF (carburants d’aviation durable) a émis des doutes sur cette perspective. “Je ne sais pas si nous y parviendrons, mais c’est un objectif noble. Nous devons continuer à faire tout ce que nous pouvons pour nous en approcher autant que possible”.- Israël maintenu – Grande nouveauté dans un milieu qui peine à se diversifier, la féminisation sera “un fil rouge” du salon cette année, explique à l’AFP Guillaume Bourdeloux, directeur général du salon.”Il y aura un évènement spécifique pour l’inauguration” le 16 juin et la journée du 20 juin, à partir de laquelle Le Bourget sera ouvert au grand public, sera entièrement dédiée aux femmes. “C’est une toute première (…) pour montrer aux jeunes filles que le secteur est accessible, intéressant et qu’elles sont tout à fait aptes à y exercer. Il n’y a pas de plafond de verre”, affirme Guillaume Bourdeloux.La présence d’Israël, l’un des leaders des capacités militaires de pointe dans l’aérospatial, est maintenue avec neuf exposants, en “forte décroissance”, de 70% par rapport à l’édition de 2019. Le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté mardi la requête d’associations qui lui demandaient de bannir les entreprises israéliennes du Bourget au nom du risque de perpétuation de “crimes internationaux”.L’Ukraine sera pour sa part représentée par cinq participants, dont la start-up Ailand Systems, spécialisée dans les drones détecteurs de mines ainsi que l’avionneur Antonov et le motoriste Motor Sitch. 

La Bourse de Paris freinée par des tensions géopolitiques et commerciales

La Bourse de Paris évolue dans le rouge jeudi, prudente face à un regain de tensions géopolitiques au Moyen Orient et en attendant d’y voir plus clair sur le front commercial avec les Etats-Unis.L’indice vedette CAC 40 reculait de 0,86% vers 10H25, soit de 66,98 points à 7.708,92 points. Mercredi, l’indice a lâché 0,36% à la clôture, à 7.775,90 points. “Sur les marchés actions, les tensions géopolitiques” au Moyen Orient gagnent du terrain, commente Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.Selon des responsables américains mercredi, les Etats-Unis vont réduire les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité, une annonce qui intervient alors que l’Iran a averti mercredi qu’il ciblerait les bases militaires américaines au Moyen-Orient en cas de conflit avec les Etats-Unis.”Le sentiment de marché a été encore alourdi après que le média CBS News a rapporté que ce retrait partiel était lié à des informations selon lesquelles Israël se préparerait à lancer une opération contre l’Iran”, retient l’économiste de Deutsche Bank.”L’autre grande actualité est venue des négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine” après que Donald Trump a annoncé  qu’un accord avait été trouvé entre les négociateurs des deux puissances, sous réserve de validation des deux chefs d’Etat, a poursuivi Jim Reid.Toutefois, “le soulagement que les États-Unis et la Chine aient pu parvenir à une sorte d’accord qui pourrait assouplir les exportations chinoises de terres rares vers les États-Unis – en échange de l’autorisation accordée à davantage d’étudiants chinois d’étudier dans les universités américaines – a été de courte durée, car de nombreux points restent incertains”, détaille Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Par ailleurs, le secrétaire au Commerce américain, Howard Lutnick, a déclaré sur la chaîne CNBC mercredi que l’accord avec l’Union européenne serait probablement l’un des derniers que les États-Unis concluront, alors que l’administration Trump s’empresse de sécuriser ceux avec d’autres partenaires commerciaux.”Je suis optimiste sur le fait que nous pouvons y arriver, mais l’Europe sera probablement à la toute fin”, ajoutant qu’il est “difficile de négocier” avec l’Union européenne “parce qu’il y a 27 pays”.Le secrétaire au Commerce a également souligné que les Etats-Unis ne “vendent pas de voitures en Europe”, pointant du doigt “des règles injustes” qui doivent devenir plus “équitables”.Stellantis en repliDans ce contexte d’incertitudes, le constructeur automobile Stellantis lâchait 2,86% à 8,77 euros.Chahuté par la politique commerciale erratique de l’administration Trump, le groupe voit son titre fondre de plus de 30% depuis le 1er janvier.

Face à la flambée des prix du riz, les agriculteurs japonais sonnent l’alarme

La rizière de Satoshi Yamazaki, aux rangées de jeunes plants d’un vert éclatant, respire une ambiance paisible à l’heure où la flambée des prix du riz met cependant en exergue des problèmes structurels de l’agriculture japonaise.En avril, le riz vendu dans les commerces nippons était deux fois plus cher qu’un an auparavant, envolée que le gouvernement tente ces derniers mois d’enrayer en débloquant les réserves stratégiques du pays.Une initiative rare que Satoshi Yamazaki, cultivateur de 42 ans de la région du Niigata (centre), qualifie de signal d’alarme, y voyant “l’occasion pour le public de réfléchir à la manière dont le riz est produit”.Ce renchérissement depuis près d’un an a des facteurs multiples.La récolte 2023 (consommée l’an dernier) avait été pénalisée par des chaleurs record, réduisant drastiquement l’offre. La demande de riz, elle, était gonflée par le renchérissement des aliments importés, ainsi que par une vague d’achats paniques déclenchés en août 2024 par un avertissement au “mégaséisme”. L’afflux record de touristes est accusé d’avoir encore grossi la consommation.Surtout, des négociants stockaient du riz pour muscler leurs profits à terme, selon les experts.- “Enorme opportunité” -“Les consommateurs, ou plutôt les détaillants, nous obligent à produire du riz de haute qualité”, explique M. Yamazaki, près des plants inondés étincelant au soleil.Il assure que la flambée des prix ne lui fait pas gagner d’argent, car il vend l’essentiel de sa récolte directement aux détaillants ou consommateurs via des contrats conclus à l’avance.Un modèle contournant l’habituel réseau de distribution nippon, qui inclut firmes de “nettoyage” du riz, grossistes, coopératives… l’acteur à chaque étape collectant sa marge.Sa ferme du Niigata est un cas atypique: 80% des riziculteurs japonais travaillent à temps partiel, à petite échelle, et dépendent complètement des chaînes de production en place, selon l’agronome Kazunuki Oizumin, de l’Université de Miyagi.Et la production n’a cessé de décroître ces dernières décennies: l’an dernier, la surface consacrée à la riziculture (en excluant le riz destiné à l’alimentation animale) est tombée sous 1,4 million d’hectares dans l’archipel, très en-deçà du pic de 3,3 millions en 1960.Un déclin dû au vieillissement démographique et à la difficulté de trouver des successeurs aux cultivateurs.Par ailleurs, une politique gouvernementale en vigueur depuis 1971 oblige les agriculteurs à réduire la superficie consacrée à la riziculture, au profit notamment d’autres céréales.La mesure, censée maintenir stables les prix du riz, a contribué à réduire les marges de manÅ“uvre en cas de tensions sur l’offre.Toru Wakui, président d’une grande exploitation de la région d’Akita (nord), fustige cette politique: le Japon devrait “s’efforcer d’accroître sa production de riz et les exportations vers les marchés étrangers” tout en facilitant l’accès des jeunes à l’agriculture, déclare-t-il à l’AFP.La crise actuelle est “une énorme opportunité” pour encourager l’émergence de grands exploitants à temps plein, beaucoup plus productifs et rentables, abonde l’universitaire Kazunuki Oizumin.- “Vieux riz”? -Le sujet “riz” est devenu politiquement sensible à l’approche des élections pour la Chambre haute du Parlement en juillet sur fond de frustration des consommateurs confrontés à une inflation générale persistante (+3,5% en avril).Le ministre de l’Agriculture a dû démissionner en mai après s’être vanté de ne jamais acheter de riz lui-même puisqu’il en recevait gratuitement.Son successeur Shinjiro Koizumi a, lui, décidé de céder directement aux détaillants le riz tiré des stocks stratégiques… provoquant aussitôt de longues files d’attente dans certains magasins.Les efforts gouvernementaux semblent porter leurs fruits: le prix au détail moyen a légèrement baissé début juin pour la deuxième semaine consécutive, à 4.223 yens (25,55 euros) les cinq kilos.Responsables de l’opposition et commentateurs ont cependant fustigé des stocks de “vieux” riz d’une qualité qui devrait selon eux les destiner aux animaux.Ce dossier complique la situation du Premier ministre conservateur Shigeru Ishiba, le soutien public étant au plus bas depuis son élection en octobre. M. Ishiba voit dans l’accroissement de la production une “solution” pour faire baisser les prix. Mais les défis sont nombreux.Sataoshi Yamazaki, qui cultive 10% du riz en bio et a agrandi ses terres en louant des champs à de petits exploitants, souligne les difficultés du secteur: renchérissement des équipements, pénurie chronique de chauffeurs… “Peut-on ajouter ces coûts au prix du riz?”, soupire-t-il.

Kenya: le gouvernement présente son budget un an après des manifestations meurtrières

Le gouvernement kényan présente jeudi au Parlement son budget, sans hausses massives d’impôts afin d’éviter que le rue ne s’embrase comme l’an passé lors de manifestations réprimées dans le sang.Le Kenya est une puissance économique régionale, fortement endettée auprès de bailleurs étrangers. Sa population dénonce une montée en flèche du coût de la vie, dans un marché de l’emploi stagnant, et une élite politique impliquée dans de multiples scandales de corruption.Le projet de loi de finances de 2024, qui prévoyait d’augmenter les taxes sur des biens de consommation courante, avait dans ce contexte suscité une énorme colère. Des milliers de manifestants avaient pris d’assaut le parlement le 25 juin, forçant le président William Ruto à retirer le texte.Au moins 60 personnes ont été tuées lors de semaines de manifestations. Les groupes de défense des droits de l’Homme affirment que des dizaines d’autres ont été illégalement détenues par les forces de sécurité dans la foulée, dont certaines ne sont jamais réapparues.Cette année, le gouvernement a donc joué la carte de la prudence. Plutôt que d’augmenter les taxes directes appliquées aux consommateurs, il s’est davantage concentré sur les entreprises, tout en cherchant à réduire les dépenses publiques et à fermer les échappatoires fiscaux pour augmenter ses revenus.A l’instar de nombreuses nations africaines, le Kenya est lourdement endetté auprès de bailleurs étrangers. Le paiement des intérêts de ses emprunts excède les budgets de la santé et de l’éducation.- “Eviter la controverse” -“Le projet de loi de finances de cette année cherche, en comparaison avec celui de l’année dernière, à éviter la controverse”, observe Patricia Rodrigues, du cabinet de conseil Control Risks, interrogée par l’AFP.Mais il sera “difficile pour de nombreuses entreprises de l’accepter, car il inclut des augmentations potentielles des impôts sur le revenu et des contributions sociales, ainsi que la fin de certaines exonérations fiscales pour les grandes entreprises et les PME”, ajoute-t-elle.La Banque mondiale a réduit cette année ses prévisions de croissance pour le Kenya de 5 à 4,5% d’ici 2025.Le Kenya cherche actuellement un nouvel accord avec le Fonds monétaire international, ce qui signifie qu’un éventuel nouveau prêt ne sera pas inclu dans le budget. Moins susceptible de provoquer des manifestations que celui de 2024, le budget à venir n’en suscite pas moins déjà une certaine désapprobation, que les autorités s’emploient à faire taire.Fin mai, la développeuse d’une plateforme critiquant le projet de loi des finances 2025 – car il entraînera selon elle une baisse du pouvoir d’achat et un accroissement des violations de la vie privée – a été arrêtée plusieurs jours, puis poursuivie pour cybercriminalité.Alors que la répression des voix discordantes s’accroît dans le pays, un homme qui avait critiqué un haut-gradé policier a été retrouvé mort en cellule ce week-end, quelque heures après son arrestation. La police a d’abord annoncé un suicide, avant que des médecins légistes n’invalident cette thèse.De tels incidents n’ont jusqu’à présent suscité que de petites manifestations. Mais “ce n’est pas parce que la question fiscale n’est plus au premier plan des préoccupations des gens que des manifestations ou des troubles ne se produiront pas”, avertit Patricia Rodrigues.