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Armement terrestre : intensification du partenariat franco-belge

Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu et son homologue belge Théo Francken ont annoncé jeudi un partenariat renforcé entre les deux pays en matière de fabrication d’armement terrestre, lors d’une visite du site KNDS de Roanne.”On va basculer dans autre chose pour aller beaucoup plus loin avec un accord stratégique, militaire, de gouvernement à gouvernement”, a déclaré M. Lecornu lors d’un point presse commun après avoir visité les ateliers roannais du site de KNDS, où sont assemblés des véhicules blindés du programme Scorpion ainsi que les canons automoteurs Caesar.La France et la Belgique ont noué en 2018 un partenariat baptisé CaMo (capacité motorisée) visant à doter les deux armées de Terre de matériels terrestres et doctrines semblables.”On va entremêler davantage nos destins en matière d’industrie terrestre, plutôt que de se faire concurrence”, a ajouté le ministre.Il a souligné “la nécessité d’accroitre l’interopérabilité des équipements utilisés par nos deux armées qui chacune ont donné à l’Ukraine des matériels dont on s’est aperçu qu’ils ne fonctionnaient plus entre eux, car chaque pays a développé ses propres systèmes dans les années 90 et 2000″.”Il y a une guerre en Ukraine et on doit collaborer plus ensemble. Il y a une crise de mariage avec les Américains, une crise de mariage approfondie pour l’instant. Alors on doit vraiment chercher une solution européenne”, a pour sa part déclaré Théo Francken.”Je pense que les Américains vont se retirer pas à pas de l’Europe et ils disent +bon, c’est votre problème+, et comme c’est notre problème on doit collaborer encore plus. C’est quelque chose qu’on a fait depuis des années et on doit intensifier ça encore”, a plaidé le ministre belge.

Trump ouvre un nouveau front avec la Californie, au nom des voitures thermiques

Le président américain Donald Trump a signé jeudi une résolution pour mettre fin à la politique ambitieuse en faveur des voitures électriques de la Californie, que l’Etat démocrate défendra devant la justice.”Nous sauvons officiellement l’industrie automobile américaine de la destruction”, a déclaré le chef de l’Etat lors d’un évènement organisé à la Maison Blanche.La résolution avait été votée par le Congrès en mai pour empêcher la Californie d’interdire la vente de voitures thermiques neufs en 2035, au profit de véhicules bas carbone.L’Etat de l’Ouest américain a rapidement saisi la justice pour défendre un dispositif dérogatoire via lequel il fixe des normes environnementales plus strictes que la législation fédérale.La politique du président américain “compromet nos vies, notre économie et notre environnement”, a reproché le procureur général de Californie, Rob Bonta.”C’est irresponsable, illégal”, a-t-il poursuivi. Etat le plus peuplé et le plus riche des Etats-Unis, la Californie à majorité démocrate a été érigée en épouvantail par Donald Trump.Celui-ci a récemment ordonné le déploiement des soldats à Los Angeles, contre l’avis des autorités locales, après des manifestations contre sa politique migratoire musclée.Le gouverneur de la Californie Gavin Newsom, vu comme un potentiel candidat pour la présidentielle de 2028, dénonce une dérive autoritaire.- “Gauchistes” -Dans un long discours ponctué de digressions, Donald Trump a affirmé que “sous la précédente administration, l’Etat fédéral a laissé à des gauchistes californiens le pouvoir dictatorial de contrôler l’avenir de toute l’industrie automobile”.Il estime que la réglementation californienne impose aux constructeurs de tout le pays une transformation à marche forcée, ceux-ci ne pouvant se passer du plus grand marché du pays.Selon lui, “l’affreux plan” californien “aurait mis fin au moteur thermique, que la plupart des gens préfèrent jusqu’ici”. “Si vous voulez de l’électrique, vous pouvez acheter des voitures électriques” mais “on doit vous laisser le choix”, a-t-il ajouté.- L’Ouest pionnier -Le parlement de Californie avait légiféré en 2022 pour imposer que tous les véhicules neufs vendus dans l’Etat soient à “zéro émission” polluante à partir de 2035.Une ambition partagée par une dizaine d’autres Etats démocrates, mais contestée par le président Donald Trump et son Parti républicain qui dénoncent ce qu’ils estiment être un diktat pour l’ensemble des Etats-Unis.La Californie compte le plus grand nombre de voitures électriques du pays et bénéficie depuis plus d’un demi-siècle de dérogations qui lui permettent de fixer des normes environnementales plus strictes que la législation fédérale.L’Etat de l’Ouest américain a ainsi poussé de longue date les constructeurs automobiles à fabriquer des voitures respectant ses normes d’émission et vendues partout aux Etats-Unis. La signature de la résolution par le président faisait peu de doute: le milliardaire républicain, climatosceptique notoire, a fait campagne en 2024 sur sa volonté de forer du pétrole à tout-va. Il a aussi abandonné l’objectif fixé par son prédécesseur démocrate Joe Biden de vendre 50% de voitures électriques aux Etats-Unis d’ici 2030.Le président américain a par ailleurs affirmé jeudi à la Maison Blanche qu’il pourrait relever “dans un futur proche” la surtaxe qu’il a mise en place sur les voitures importées aux Etats-Unis, actuellement de 25%.

Retraites: le COR retire les mots et le tableau qui fâchent

La version définitive du rapport 2025 du Conseil d’orientation des retraites a été expurgée de certaines phrases et du tableau contestés par les syndicats pour manque d’objectivité, a constaté jeudi l’AFP.Le COR a supprimé une phrase évoquant un “appauvrissement du pays” si le choix était fait à l’avenir d’augmenter les cotisations ou de modérer les pensions pour équilibrer financièrement le système des retraites. Il a aussi supprimé la phrase évoquant un “enrichissement du pays” si le choix s’orientait vers un nouveau recul de l’âge légal de départ.Un tableau qui résumait les effets à terme sur le PIB des différents leviers pour équilibrer le système, présent dans la version provisoire du rapport transmise en fin de semaine aux partenaires sociaux, a également été supprimé, a constaté l’AFP.Les syndicats, parties prenantes aux travaux de cette instance, avaient critiqué les formulations choisies par le Conseil dans la première version, estimant qu’elles montraient sous un jour plus favorable le recul de l’âge par rapport aux autres pistes.La CGT les avait jugées “orientées”, et Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, avait estimé qu’il s’agissait d’une “peau de banane” jetée dans les discussions en cours du “conclave” sur les retraites.Selon Gilbert Cette, président du COR, le rapport expurgé a été “adopté” par le Conseil, avec “l’expression d’une réserve par la CGT”.Le travail du COR consiste à produire un rapport qui “ne satisfait personne” parmi ses membres, mais qui “ne déplait totalement à personne non plus”, a-t-il indiqué devant des journalistes.Pierre-Yves Chanu, représentant de la CGT, a confirmé à l’AFP que le président du COR “ne pouvait pas se prévaloir du soutien” de son syndicat. “Le message du rapport est clairement qu’il faut reculer l’âge de la retraite”, a-t-il regretté. “Les règles de consensus qui prévalaient au sein du COR sont sérieusement écornées.”L’UNSA, autre syndicat qui avait critiqué la première version, s’est montré plus indulgent. “Une fois de plus, le COR confirme que les dépenses de retraites sont stables et sous contrôle”, et que “ce sont les recettes qui sont appelées à diminuer: le problème n’est pas la dépense, mais bien le financement”, a estimé Dominique Corona, son représentant dans l’instance.Ce bilan annuel divise par deux l’estimation du déficit du système des retraites pour 2030, par rapport à 2024, la ramenan à 0,2% du PIB. Concernant 2070, il relève en revanche la prévision de déficit, à 1,4% du PIB.Le rapport prévoit que l’âge moyen de départ à la retraite, de 62,9 ans en 2023 va augmenter sous l’effet des réformes successives pour se stabiliser à plus ou moins 64,6 ans à partir de la décennie des années 2030.Le COR compte 41 membres, partenaires sociaux, parlementaires, associations familiales et de retraités, administrations et “personnalités qualifiées” (statisticiens, économistes, etc.)Il est chargé de donner un avis objectif sur l’évolution prévisible du système des retraites, et est considéré comme un outil de référence par tous les acteurs s’intéressant aux retraites.

La Bourse de Paris termine en légère baisse

La Bourse de Paris a fini la séance sans élan jeudi, oscillant entre de nouvelles menaces douanières de Donald Trump, et un indicateur d’inflation rassurant aux États-Unis, alimentant l’espoir d’une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).Le CAC 40 a perdu 0,14% à 7.765,11 points, en recul de 10,79 points. La veille, l’indice vedette parisien avait lâché 0,36%.Les investisseurs ont dû digérer un énième coup de semonce du président américain dans les actuelles négociations entre les États-Unis et leurs partenaires commerciaux.Donald Trump a annoncé mercredi soir son intention d’envoyer d’ici deux semaines des lettres à certains pays, pour leur annoncer des droits de douane qui leur seront imposés unilatéralement, faute d’accord à ce stade.Ces lettres présenteront “un accord à prendre ou à laisser” et seront envoyées “dans une semaine et demie, deux semaines”, a-t-il précisé mentionnant “plus de 150 pays”.Ces remarques ont “de nouveau inquiété les investisseurs”, et pourraient “accroître l’incertitude économique dans les semaines à venir”, explique Fawad Razaqzada, analyste de marchés pour City Index.Autre point d’attention: la publication d’une inflation côté producteurs moins élevée qu’attendu aux États-Unis, qui a légèrement amélioré l’ambiance, sans pour autant faire passer les cours dans le positif.Ces données “indiquent qu’il n’y aucune pression inflationniste dans les prix à la production” provoqués par “les droits de douane”, relève Andreas Lipkow, analyste indépendant.Elles “donnent davantage de marge de manÅ“uvre à la Réserve fédérale américaine (Fed) pour baisser ses taux prochainement”, indique Pierre-Alexis Dumont. Un assouplissement de la politique monétaire est généralement une bonne nouvelle pour les actions.Côté valeurs, comme l’ensemble du secteur aérien, le titre de la compagnie française AirFrance-KLM a connu un lourd recul de 7,25% à 8,65 euros sur la Bourse de Paris, après qu’un Boeing 787 Dreamliner de la compagnie Air India à destination de Londres avec 242 personnes à bord s’est écrasé jeudi dans le nord-ouest de l’Inde.

“Chez nous Teams, c’est fini”: une région allemande tourne le dos à Microsoft

Dans trois mois, les policiers, magistrats ou agents publics dans le Land allemand de Schleswig-Holstein n’utiliseront plus d’applications développées par l’américain Microsoft, une transition audacieuse pour cette collectivité en quête de “souveraineté numérique”.Cet Etat du nord de l’Allemagne mise sur des logiciels libres pour “reprendre le contrôle” sur ses systèmes informatiques et pouvoir décider “où les données sont stockées”, explique le ministre régional de la numérisation, Dirk Schrödter.L’entretien en visioconférence avec l’AFP se déroule via une application libre allemande. “Chez nous, Teams, c’est fini !”, ajoute-t-il, en référence à l’une des applications phare du géant Microsoft.A ce stade, la moitié des 60.000 fonctionnaires de cette région frontalière du Danemark ont entamé ce basculement technique qui doit s’achever fin septembre. Le reste, soit 30.000 enseignants, devrait suivre dans les prochaines années. – Montrer le chemin -Au cours de cette première phase, enclenchée en 2024, les fonctionnaires sont en train d’abandonner Word et Excel, remplacés par LibreOffice, puis la messagerie Outlook, substituée par Open-Xchange et Thunderbird. Sharepoint doit également être remplacé par la solution nextcloud.  La prochaine étape d’ici quelques années: le basculement vers le système d’exploitation Linux, pour tourner définitivement la page Windows.Le principe de l’open source, ou logiciel libre, existe depuis une quarantaine d’années et propose des logiciels dont le code source peut être inspecté, modifié et amélioré par tous.Le contexte de la montée des tensions entre l’Union européenne et les Etats-Unis, depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, a mis au premier plan le sujet de la souveraineté numérique et mis en lumière les risques inhérents au monopole des géants technologiques américains.Microsoft, en particulier, détient à la fois le système d’exploitation Windows et un écosystème d’applications bureautiques devenues incontournables, solutions clef en main pour les administrations comme pour les entreprises. “Les développements géopolitiques de ces derniers mois ont renforcé l’intérêt pour le chemin que nous avons pris, surtout en Europe”, assure le ministre, qui dit recevoir des demandes de conseils du monde entier. “La guerre en Ukraine avait révélé la dépendance énergétique de l’Europe; désormais, on voit qu’il existe également des dépendances numériques”, ajoute-t-il.Le Land de près de trois millions d’habitants anticipe aussi la future migration de ses données vers un cloud, et souhaiterait privilégier une infrastructure publique allemande plutôt que les services d’une entreprise américaine, explique M. Schrödter, économiste de formation et passionné du numérique.- Administrations “prises à la gorges” -Autre intérêt: faire des économies, car le coût des licences de logiciels dépasse celui des investissements dans la programmation d’applications libres et de la formation des fonctionnaires, d’après les experts interrogés par l’AFP.D’autant plus qu’en cas de mise à jour obligatoire, les administrations et entreprises n’ayant pas anticipé le surcoût se retrouvent “prises à la gorge”, explique l’un d’eux, Benjamin Jean, à la tête du cabinet de conseil Inno3.  A moyen terme, la région allemande compte économiser plusieurs dizaines de millions d’euros.Obstacles à la transition: le manque de formation et la crainte de la nouveauté. “Sans accompagnement c’est l’émeute et tout le monde veut revenir à ce qu’il connaît”, prévient François Pellegrini, professeur d’informatique à l’université de Bordeaux et spécialiste du sujet.D’ailleurs, quelques fonctionnaires devraient faire exception au basculement prévu après l’été dans le cas d’applications et procédures très spécialisées ou liées à la coopération interrégionale, précisent les autorités du Schleswig-Holstein.D’autres tentatives ailleurs en Europe illustrent ces risques comme dans la ville de Munich, pionnière de l’open source dans les années 1990, qui a fait marche arrière en 2017, évoquant des problèmes de compatibilité avec les logiciels fermés omniprésents et le manque de soutien politique continu.Autre acteur historique, la gendarmerie française a tenu bon: ses quelques 100.000 gendarmes utilisent toujours Linux depuis les années 2000.Un récent règlement européen, l'”Interoperable Europe Act”, entré en vigueur en avril 2024, pourrait donner un coup d’accélérateur. Celui-ci favorise la coopération entre les administrations publiques de l’Union européenne et encourage l’usage des logiciels libres.”D’ici deux ou trois ans”, plusieurs administrations modèles pourront faire un retour d’expérience et entraîner “un grand nombre d’acteurs” dans leur sillage, espère M. Jean. 

Trump assure qu’il va mettre fin à la politique en faveur des voitures électriques en Californie

Le président américain Donald Trump a assuré jeudi qu’il allait mettre fin à la politique ambitieuse en faveur des voitures électriques de la Californie, un Etat démocrate érigé en épouvantail.”Nous sauvons officiellement l’industrie automobile américaine de la destruction”, a déclaré le chef de l’Etat, lors d’un évènement organisé à la Maison Blanche.Il doit signer à cette occasion, selon ses services, une résolution votée par le Congrès en mai, destinée à empêcher la Californie d’interdire la vente de véhicules thermiques neufs en 2035.Au moment du vote au Congrès, les autorités californiennes avaient assuré qu’elles saisiraient la justice dès que le président signera le texte qui s’attaque au dispositif dérogatoire dont bénéficie l’Etat le plus peuplé du pays.La signature du président faisait peu de doute: le milliardaire républicain, climatosceptique notoire, a fait campagne en 2024 sur sa volonté de forer du pétrole à tout-va. Il a aussi déjà abandonné l’objectif fixé par son prédécesseur démocrate Joe Biden de vendre 50% de voitures électriques aux Etats-Unis d’ici 2030.Sous l’impulsion du gouverneur démocrate Gavin Newsom, le parlement de Californie avait légiféré en 2022 pour imposer que tous les véhicules neufs vendus dans l’Etat soient à “zéro émission” polluante à partir de 2035.Une ambition partagée par une dizaine d’autres Etats démocrates, mais contestée par le président Donald Trump et son Parti républicain qui dénoncent ce qu’ils estiment être un diktat pour l’ensemble des Etats-Unis.La Californie compte le plus grand nombre de voitures électriques du pays et bénéficie depuis plus d’un demi-siècle de dérogations qui lui permettent de fixer des normes environnementales plus strictes que la législation fédérale.L’Etat de l’Ouest américain a ainsi poussé de longue date les constructeurs automobiles à fabriquer des voitures respectant ses normes d’émission et vendues partout aux Etats-Unis. 

Les Bourses européennes terminent sans élan

Les marchés boursiers européens ont terminé sans élan jeudi, oscillant entre de nouvelles menaces douanières de Donald Trump, et un indicateur d’inflation rassurant aux États-Unis, permettant d’espérer une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).Paris a perdu 0,14%, Francfort 0,74% et Milan 0,58%. Londres a grappillé 0,23%.

L’actionnaire chinois réfléchit à l’avenir du Club Med, sans retour en Bourse “à ce stade”

Le groupe chinois Fosun, actionnaire majoritaire du Club Med, examine “diverses options stratégiques et financières” concernant le fleuron français du tourisme, mais n’envisage pas “à ce stade” d’introduction en Bourse, option défendue par le président Henri Giscard d’Estaing.”Fosun Tourism examine régulièrement diverses options stratégiques et financières, en fonction des plans de développement et des intérêts à long terme de la société. À ce stade, nous n’avons aucun projet d’introduction en Bourse de Club Med”, a indiqué le groupe chinois jeudi dans un communiqué transmis à l’AFP au lendemain de déclarations d’Henri Giscard d’Estaing prônant un retour en Bourse.”À l’avenir, le conseil d’administration de Club Med procédera à une évaluation approfondie et déterminera la meilleure option pour soutenir le développement durable et à long terme de la société, en conformité avec les normes de gouvernance d’entreprise et l’orientation stratégique globale”, poursuit Fosun.La veille, le patron du Club Med avait exposé dans Le Figaro son souhait de “revenir à la Bourse de Paris dès le premier semestre 2026”, qui représente selon lui “la meilleure façon” de mettre en Å“uvre le projet stratégique de la société, mentionnant une valorisation à “près de deux milliards d’euros”.”Je parle de ce projet d’introduction à la Bourse de Paris avec Fosun depuis plusieurs mois. Les autorités françaises soutiennent ce projet, et Bpifrance est prêt à devenir actionnaire du Club Med”, a-t-il assuré.Contactée par l’AFP, la banque d’investissement publique Bpifrance a confirmé “étudier le dossier favorablement”.- “Reprise en main” -Le Club Med avait été retiré de la cote en 2015 par Fosun, après que le conglomérat chinois eut remporté une bataille boursière épique face à l’homme d’affaires Andrea Bonomi, qui avait finalement jeté l’éponge face au prix. Le pionnier des villages-vacances avait alors été valorisé 939 millions d’euros. Depuis, le groupe français a engagé une stratégie de montée en gamme et en récolte aujourd’hui les fruits avec des ventes dépassant pour la première fois les 2 milliards d’euros en 2024. “Nous sommes une entreprise avec de grandes ambitions: devenir une marque +lifestyle+ internationale iconique, doubler de taille, atteindre une marge opérationnelle de 15% et faire davantage de développement durable”, a énuméré le patron jeudi lors d’une intervention au salon VivaTech.Ces derniers mois, les relations entre le dirigeant et son actionnaire chinois se sont tendues sur fond de désaccord concernant la recherche de nouveaux partenaires financiers et aussi sur la gouvernance, débouchant sur l’éviction l’été dernier de Michel Wolfovski, bras droit du patron français depuis près de trente ans, faisant redouter en interne une “reprise en main” de l’actionnaire chinois.L’ouverture du capital à des investisseurs minoritaires a finalement été abandonnée, selon le dirigeant: “les candidats ont été nombreux, mais les conditions financières et de gouvernance font que cela n’a pas abouti”.- Point de crispation -Le groupe chinois a pourtant recruté fin 2024 en tant que codirecteur financier le français Philippe Heim, ancien banquier passé par la Banque Postale et Société Générale, une embauche perçue comme un moyen d’avancer sur le dossier Club Med.La maison mère du Club Med, Fosun Tourism Group, a en outre été retirée de la cote à Hong Kong en fin d’année, rendant techniquement possible une cotation du Club à Paris.Autre point de crispation avec l’actionnaire chinois, la succession d’Henri Giscard d’Estaing a été adressée en septembre, avec un remaniement de l’état-major qui a fait monter plusieurs cadres susceptibles de prendre les rênes du groupe à terme.”En matière de gouvernance, j’ai toujours été clair: je n’ai pas vocation à l’éternité. Mon ambition n’est pas de durer”, assure au Figaro le patron âgé de 68 ans.Fosun a salué jeudi “des progrès importants” sur “la préparation de la succession de Club Med”: “Henri travaille en étroite collaboration avec Fosun pour faire avancer les modalités de cette transition”. L’actionnaire a également rappelé que “l’identité française du Club Med est au cÅ“ur de la valeur de la marque” et que “Fosun Tourism reste pleinement engagé dans le développement à long terme du Club Med”, témoignant “d’un profond respect pour l’héritage et le patrimoine français de la marque”. “Toute décision prise à cet égard sera communiquée en temps voulu”, conclut Fosun.

Assurance chômage: l’Unédic dans le rouge en 2025, son désendettement “paralysé”

Des comptes dans le rouge et un désendettement “paralysé”: l’Unédic, qui gère le régime d’assurance chômage, prévoit un déficit de 300 millions d’euros en 2025, et prévient que sa capacité à jouer son rôle “d’amortisseur économique et social” en cas de crise est “fragilisée”.Dans ses prévisions financières actualisées à l’horizon 2027 présentées jeudi, l’organisme paritaire pointe “un contexte économique dégradé”. Il prévoit un solde négatif en 2025, alourdi par rapport à ses précédentes prévisions publiées en février (-200 millions). Et le régime devrait aussi être dans le rouge en 2026 (-400 millions). L’organisme piloté par les partenaires sociaux met en avant des recettes “considérablement amputées par des décisions exogènes”, pointant à nouveau les ponctions de l’Etat (“12,05 milliards au total de 2023 à 2026”), notamment pour financer France Travail et France compétences.Cette situation, qui “paralyse” le désendettement du régime (-59,8 milliards d’euros de dette attendus en 2025), a lieu “malgré les réformes gouvernementales et la nouvelle convention d’assurance chômage qui limitent les dépenses”, relève l’Unédic.La dette du régime comprend toujours la dette Covid, lorsque l’organisme avait pris en charge des mesures d’urgence pour soutenir le marché du travail à hauteur de 18,1 milliards.”La capacité de l’assurance chômage à jouer son rôle d’amortisseur économique et social en cas de crise demeure ainsi nettement fragilisée”, prévient le gestionnaire de l’assurance chômage, qui évoque un régime “sous fortes contraintes”.”L’Etat nous confisque notre capacité à rembourser notre dette. (…) C’est assez grave”, a affirmé le président de l’Unédic Jean-Eudes Tesson (Medef), lors d’une conférence de presse.”A chaque fois qu’on améliore la situation financière de l’Unédic, l’Etat préempte le bénéfice des actions que l’on peut décider”, a-t-il insisté, en ajoutant que “tout laisse penser que l’Etat va être tenté de continuer”.- “Risque majeur” -“Le fait d’empêcher le régime de se désendetter est vraiment une source d’inquiétude”, a martelé la vice-présidente de l’Unédic Patricia Ferrand (CFDT), évoquant “un risque majeur sur la capacité de l’assurance chômage à amortir un potentiel futur choc économique”.En début d’année, les gestionnaires de l’Unédic avaient déjà alerté le Premier ministre sur la situation financière du régime, déplorant que l’assurance chômage soit “devenue une forme de variable d’ajustement pour les budgets de l’Etat”. François Bayrou “a accusé réception”, a expliqué Jean-Eudes Tesson en indiquant que les responsables de l’Unédic entendent rencontrer les ministres concernés pour “en substance leur dire: +Qu’est-ce qu’on fait maintenant?+”.Pour 2027 -sous réserve qu’il n’y ait pas de nouvelle ponction de l’État sur les comptes du régime -, le solde serait positif à 5,3 milliards, selon les prévisions de l’Unédic.Côté emploi, sur fond de croissance “revue à la baisse” par le consensus des économistes (+0,6% en 2025), l’organisme indique que des destructions nettes “sont attendues en 2025 (-91.000), avant une reprise très progressive en 2026 (+55.000), puis plus prononcée en 2027 (+174.000)”.Ces prévisions interviennent sur fond de “fortes incertitudes” tant au niveau budgétaire sur le plan national, qu'”en lien avec les mesures protectionnistes et l’instabilité géopolitique sur le plan international”, note l’Unédic.Dans ce contexte, le taux de chômage, qui était de 7,4% au premier trimestre 2025, selon l’Insee, est attendu en hausse. En mars, l’Institut anticipait ainsi qu’il atteindrait 7,6% à la mi-2025, tandis que la Banque de France, qui a raboté mercredi à 0,6% sa prévision de croissance pour la France en 2025, prévoit que le taux de chômage “augmenterait légèrement” à 7,7% en 2026 avant de redescendre à 7,4% en 2027.Le nombre de chômeurs indemnisés, lui, est attendu “en baisse”, indique l’Unédic, sous l’effet de la montée en charge de la réforme de l’assurance chômage de 2023 (qui a réduit la durée d’indemnisation de 25%) et celle de début 2025: ils étaient 2,7 millions fin 2024 et devraient être “2,6 millions fin 2025 et fin 2026, puis 2,5 millions fin 2027”.

Mariage entre les Allemands BioNTech et CureVac dans la recherche contre le cancer

Unir leurs ARN messager pour mieux combattre le cancer : l’Allemand BioNTech, devenu star pharmaceutique avec son vaccin anti-Covid, va absorber son rival CureVac, également pionnier de l’ARNm, dans le cadre d’un rachat inattendu annoncé jeudi.Les vaccins anti-cancer suscitent de grands espoirs, mais les spécialistes appellent à la prudence : les essais sont encore précoces et les résultats hétérogènes selon les types de tumeurs.”Les vaccins à ARNm marquent en tout cas une véritable révolution médicale, peut-être même le début d’un traitement réussi contre le cancer”, a déclaré mardi le chancelier allemand Friedrich Merz lors de la remise d’un prix national à Berlin.Ce prix a récompensé le couple de chercheurs Özlem Türeci et UÄŸur Åžahin, co-fondateurs de la start-up BioNTech, qui ont “sans cesse choisi de s’aventurer vers l’inconnu”, selon M.Merz.BioNTech relève un nouveau défi en rachetant le laboratoire CureVac pour environ 1,25 milliard de dollars (1,08 milliard d’euros), afin de renforcer ses recherches contre le cancer et d’enrichir son offre de traitements immunothérapeutiques à base d’ARN messager, selon un communiqué.Il va aussi élargir son expertise en conception, formulation et production d’ARNm, et intégrer les infrastructures de CureVac, notamment son site de Tübingen (ouest).A la base de l’ARNm, une molécule qui transmet les instructions de l’ADN aux cellules du corps pour fabriquer des protéines protégeant contre les maladies.Fondée en 2008, BioNTech a connu une ascension fulgurante grâce au développement, en 2020 avec l’américain Pfizer, d’un des premiers vaccins à ARN messager contre le Covid-19, contribuant à révolutionner la lutte contre la pandémie.Si ses résultats se sont dégradés une fois la fièvre du Covid passées, BioNTech dispose encore d’une trésorerie proche de 16 milliards d’euros, de quoi investir dans dans la recherche et le développement de nouvelles thérapies.CureVac, fondé en 2000 à Tübingen par le chercheur Ingmar Hoerr, a été un autre pionnier de l’ARNm, étant considéré comme un concurrent direct de BioNTech dans la course au vaccin contre le Covid-19. Mais son candidat, jugé insuffisamment efficace, a été abandonné en 2021.En vue de réunir les deux sociétés cotées au Nasdaq, les actionnaires de CureVac recevront des actions BioNTech avec une prime de 55% sur le cours moyen des trois derniers mois.L’opération devrait être finalisée d’ici fin 2025, sous réserve des autorisations réglementaires, avant que CureVac ne devienne une filiale à 100 % de BioNTech. L’État allemand, via la banque publique KfW, qui détient 13,3 % du capital de CureVac, soutient l’opération, et des actionnaires représentant 36,76 % de la cible — dont la holding Dievini de Dietmar Hopp, cofondateur du géant des progiciels SAP — se sont engagés à céder leurs titres, sous certaines conditions. Le rapprochement entre les deux entreprises intervient après qu’en 2022, CureVac a porté plainte devant un tribunal en Allemagne contre BioNTech pour violation de brevets liés à la technologie ARNm. Le litige est toujours en cours.- Course mondiale -En plus de vouloir convoler avec CureVac, BionTech a annoncé début juin un accord avec le laboratoire américain Bristol Myers Squibb (BMS) pouvant atteindre 11,1 milliards de dollars pour développer ensemble un nouvel anticorps contre le cancer.La course aux vaccins thérapeutiques contre le cancer mobilise bien d’autres acteurs, dont l’américain Moderna, qui utilise lui aussi sa plateforme ARNm au-delà du Covid-19, pour s’attaquer à l’oncologie.Avec l’Américain Merck (appelé MSD en France), Moderna développe un vaccin thérapeutique contre le mélanome. Des essais cliniques sont déjà lancés sur d’autres cancers, comme le cancer du poumon non à petites cellules, le cancer du rein ou certaines tumeurs de la vessie. L’objectif affiché l’an dernier est une autorisation de mise sur le marché dès cette année pour certains produits.D’autres sociétés comme la française Transgene testent également des vaccins thérapeutiques individualisés, comme le TG4050, en phase 2 pour les cancers de la tête et du cou.