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OpenAI: pour Fidji Simo, les investissements massifs dans l’IA se justifient par l’énorme demande

Les investissements vertigineux actuels dans l’intelligence artificielle ne constituent pas une bulle “mais la nouvelle réalité d’aujourd’hui” alors que la puissance de calcul ne suffit pas encore à satisfaire la demande des utilisateurs, a déclaré Fidji Simo, star de la tech et numéro 2 de facto d’OpenAI, dans un entretien exclusif à l’AFP.Il s’agit du premier entretien accordé à un média depuis la prise de fonction en août au poste de directrice générale des applications d’OpenAI, dont son modèle phare ChatGPT, de la Française de 40 ans, passée par eBay et Facebook. Le monde de l’IA alimente-t-il une bulle d’investissements déraisonnables ?”Il s’agit d’un investissement massif dans la puissance de calcul alors que nous en manquons désespérément pour nombre d’usages que les gens veulent. Je ne considère donc vraiment pas cela comme une bulle [mais] comme la nouvelle réalité d’aujourd’hui et je pense que le monde va vraiment prendre conscience que la puissance de calcul est la ressource la plus stratégique.L’IA est la plus grande force d’autonomisation que nous connaîtrons jamais. Elle peut vous faire gagner du temps. Elle peut vous donner accès à l’éducation et à l’apprentissage continu. Elle peut vous fournir des conseils, un tutorat et peut-être même des conseils financiers. Elle peut vous offrir des débouchés économiques”.Que dites-vous à ceux qui s’inquiètent au contraire des dangers?”Mon travail consiste à m’assurer que les bon côtés de cette technologie se concrétisent et que nous atténuons les côtés négatifs.Prenez la santé mentale, par exemple. J’entends des tonnes d’utilisateurs dire qu’ils demandent conseil à ChatGPT dans les moments difficiles où ils n’ont peut-être personne d’autre à qui parler. Beaucoup de gens n’ont pas les moyens d’aller voir un thérapeute. Beaucoup de parents me disent: +Mon Dieu, j’ai reçu un conseil génial qui m’a aidé à débloquer une situation avec mon enfant+. Mais en même temps, nous devons nous assurer que le modèle se comporte comme prévu. Notre feuille de route est très solide. Nous avons commencé par le contrôle parental et nous prévoyons la détection de l’âge : si nous pouvons déterminer que l’utilisateur est un adolescent, nous lui proposerons un modèle moins permissif que celui d’un adulte.L’emploi est également une préoccupation majeure pour moi, et l’approche est similaire. L’IA va créer de nombreux emplois qui n’existaient pas auparavant comme celui d’ingénieur en prompt (requête ou instruction donnée au robot pour obtenir son aide, ndlr). Dans le même temps, certaines professions vont être touchées, et notre rôle est d’aider à la transition. C’est pourquoi nous proposons des certifications en IA, qui permettent aux gens de progresser et d’obtenir une certification, et nous avons lancé une plateforme d’emploi qui met en relation les gens avec de nouveaux débouchés”.Le lancement de Sora 2 – qui permet de générer de courtes vidéos à partir d’un texte – a été accueilli avec enthousiasme mais aussi ironie: la génération de vidéos rigolotes au lieu de soigner le cancer ?”Je suis venue chez OpenAI en grande partie parce que je crois fermement que la technologie permettra de guérir toutes les maladies, et étant moi-même atteinte d’une maladie chronique, j’y crois profondément.Toutes les percées graphiques de Sora peuvent alimenter de nombreuses technologies, mais aussi faire rire les gens, et c’est bonne chose sur la route vers le soin de toutes les maladies.”Aujourd’hui les modèles imitent de mieux en mieux la connaissance humaine. Mais quelles sont les prochaines avancées vers l’IA générale autonome, capable d’apprendre seule?”Je pense que les avancées concernent les modèles qui comprennent vos objectifs et vous aident à les atteindre de façon proactive. Non seulement vous donner une bonne réponse ou dialoguer, mais plutôt vous dire: +Oh, d’accord, vous voulez passer plus de temps avec votre femme. Eh bien, il y a peut-être des escapades de week-end qui pourraient vous aider, et je sais que cela demande beaucoup d’organisation. J’ai donc déjà fait toute la planification pour vous, suis allé sur Expedia et fait quelques réservations. Appuyez sur un bouton pour approuver et tout est réglé+”.A San Francisco, on entend parfois ce raccourci: “L’Amérique innove, la Chine copie, l’Europe régule.””Comme Européenne, ça me fend le cœur à chaque fois d’entendre cette phrase. Il y a certainement eu une tendance en Europe à se focaliser un peu trop sur la réglementation. Je pense que c’est en train de changer, notamment quand je vois le président Macron se focaliser sur l’innovation. Mais je pense aussi qu’il faut encore de vraies actions derrière les intentions pour que ça devienne une réalité.”Laissez-vous votre enfant utiliser ChatGPT?”ChatGPT n’est pas censé être à disposition des moins de 13 ans, mais je laisse ma fille de 10 ans l’utiliser sous ma surveillance. C’est magique de voir ce qu’elle est capable de créer. Rien que ce week-end, elle m’a parlé de la création d’une nouvelle entreprise pour transformer ses idées en produits. Et elle a utilisé ChatGPT pour créer des affiches et des slogans. Dans notre enfance, nous ne pouvions pas concrétiser notre imagination aussi rapidement. C’est comme un véritable super-pouvoir, qui lui permet de croire que tout est possible.”

Lecornu entame d’ultimes négociations, Macron lâché par ses alliés

Dissolution, présidentielle anticipée… La crise politique s’enflamme mardi jusque dans le camp présidentiel et Emmanuel Macron, qui a demandé à Sébastien Lecornu de poursuivre “d’ultimes négociations” pour tenter de composer une coalition, se trouve plus isolé que jamais.Coup de théâtre, le patron d’Horizons Édouard Philippe, allié traditionnel du président, l’exhorte à partir avant la fin de son mandat. Il lui a demandé d’organiser “une élection présidentielle anticipée” après l’adoption d’un budget pour 2026.Évoquant “l’affaissement de l’État” qui n’est selon lui “pas tenu”, l’ancien Premier ministre (2017-2020), candidat déclaré pour 2027, a estimé qu'”on ne va pas faire durer ce que nous vivons depuis six mois pendant 18 mois encore, c’est beaucoup trop long”. Déjà la veille, un autre ex-chef du gouvernement, jadis très proche d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal avait lancé l’offensive, prenant sèchement ses distances avec le chef de l’Etat dont il ne comprend “plus les décisions”. – Socle commun? -Dans le même temps, les opposants continuent de dénoncer la situation politique inédite dans laquelle la France est plongée depuis la démission surprise lundi du gouvernement de Sébastien Lecornu nommé… 14 heures plus tôt. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, qui avait provoqué la crise en menaçant dimanche soir de quitter ce gouvernement pour notamment protester contre le retour de Bruno Le Maire en son sein, a tempéré cependant sa position mardi.Il a proposé que son parti, Les Républicains, participe à un gouvernement de “cohabitation” avec la macronie à condition que LR “ne se dilue pas” dans le camp présidentiel. Mais il a refusé de participer à la réunion mardi matin du “socle commun”, alliance entre le centre et la droite LR qui a tenu cahin-caha depuis la dissolution de 2024.  Le Premier ministre démissionnaire a en effet convoqué ses alliés dès 9H00 à Matignon. Il a été chargé par le président de mener d'”ultimes négociations” d’ici mercredi pour “définir une plateforme d’action et de stabilité”. Également invités à cette réunion à Matignon, à laquelle Édouard Philippe est bien présent, les présidents des deux chambres du Parlement: Yaël Braun-Pivet (Renaissance, Assemblée) et Gérard Larcher (LR, Sénat).Le terrain est très glissant, sinon miné, pour le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République, qui a maintenu des contacts bilatéraux avec le chef des Républicains Bruno Retailleau encore lundi soir.Ces nouvelles tractations, si elles devaient aboutir à un compromis, ne se traduiront pas nécessairement par une reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, selon l’entourage d’Emmanuel Macron. En cas d’échec, le président prendra ses “responsabilités” selon la même source, faisant planer la menace d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée.- Gauche dispersée -Et au tour de force de ressouder le socle commun s’ajoute le cas de la censure, toujours brandie par la gauche et le Rassemblement national. “Il peut réussir”, considérait lundi un conseiller de l’exécutif, “s’il décroche la suspension de la réforme des retraites par exemple”, une exigence des socialistes. “Je me suis demandé pourquoi il ne nous avait jamais proposé de compromis, aucun accord. Mais parce qu’il était incapable de le faire avec son propre bloc central”, a analysé mardi sur France Inter le chef du groupe socialiste, Boris Vallaud.Le patron du parti Olivier Faure a lui demandé “un changement de cap” avec l’arrivée d’un “gouvernement de gauche” à Matignon.Une cohabitation également réclamée par la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, qui souhaite toutefois se préparer “à toutes les hypothèses”. Elle a ainsi proposé à “toutes” les formations de gauche, de se “réunir (mardi) à 9h dans un lieu neutre”. Le PS a annoncé dans la soirée qu’il ne participerait pas “en présence de LFI”. Le patron des communistes, Fabien Roussel, ne s’y rendra pas. PS et PCF pourraient en revanche se retrouver avec les Ecologistes un peu plus tard dans la matinée.Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, qui plaide pour une “solution claire, nette, franche et massive”, continuera de demander la démission d’Emmanuel Macron, en brandissant l’arme de la motion de destitution dont la recevabilité doit être examinée mercredi devant le Bureau de l’Assemblée.Le Rassemblement national ne trace que deux chemins possibles: la dissolution “absolument incontournable”, selon sa cheffe de file Marine Le Pen, et la “démission” d’Emmanuel Macron.L’alliance RN-Ciotti a l’intention de censurer “systématiquement tout gouvernement” jusqu’à la dissolution ou la démission. 

Instabilité politique: le “décrochage” économique est “enclenché”, selon le patron du Medef

Le président du Medef Patrick Martin a fait part mardi sur Franceinfo de sa “colère” et de son “inquiétude” au sujet de la situation politique de la France, après la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu qui plonge le pays dans l’incertitude.L’incertitude est telle, selon le patron du Medef, que “le décrochage” économique de la France “est enclenché” face à des pays comme l’Espagne, dont la croissance est “quatre fois supérieure à celle de la France cette année”, ou l’Allemagne, dont “le gouvernement de coalition (…) prend des mesures de soutien massif aux entreprises”. Déplorant des “débats” qu’il juge “très hors sol”, le dirigeant à la tête de la première organisation patronale du pays appelle à “une prise de conscience collective” de la classe politique, alors que quatre chefs de gouvernement se sont succédé en moins de deux ans et qu’aucun consensus ne semble pouvoir être obtenu à l’Assemblée nationale.Le coût de “l’indécision politique” a “été chiffré à 9 milliards de produit intérieur brut de moins cette année” relève Patrick Martin qui “pense que c’est le minimum” que pourrait coûter la situation.  Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), un institut de recherche indépendant OFCE, l’incertitude politique issue de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 puis de la censure du gouvernement Barnier en décembre amputera la croissance de 0,3 point de PIB en 2025. 

Entre show rock et meeting électoral, Milei lance un livre sur son “miracle”, pourtant fragile

Du rock, de l’autocélébration, une hargne retrouvée: en un show-marathon, le président argentin Javier Milei a lancé lundi son dernier livre, sur son “miracle” économique, à l’approche de législatives incertaines, et sur fond d’une économie obstinément fragile, en attente d’aide américaine.Mi-concert, mi-meeting électoral, le show a rassemblé près de 15.000 personnes, beaucoup vêtues du violet du parti libertarien “La Libertad Avanza” (LLA) dans une salle de Buenos Aires, où Javier Milei avait clos sa campagne présidentielle victorieuse en 2023. Au son d’un tube hard-rock argentin qui commence par les paroles “Bonjour à tous, je suis le lion!”, Javier Milei, de cuir noir vêtu, a fendu la foule, majoritairement jeune, jusqu’à la scène.Il a ensuite entonné -éructé plutôt-, aux anges, quelques chansons avec “Le Groupe présidentiel” de musiciens amateurs qui compte deux amis députés.”Libertad, Libertad !” scandait la foule, tandis que M. Milei l’invitait à tancer Cristina Kirchner, l’ex-présidente péroniste aujourd’hui en prison à domicile.Après quoi, un “débat” mené par le porte-parole présidentiel, a permis à Javier Milei de disserter sur son livre et son action depuis 2023. Avec, au passage, des hommages à Donald Trump et Charlie Kirk.Mais depuis 2023, beaucoup a changé pour l’ultralibéral Milei dont le succès contre l’inflation -jugulée de plus de 200% en interannuel à 33%- s’est fait au prix d’une austérité drastique, de dizaines de milliers d’emplois perdus, et d’une économie, d’un pouvoir d’achat, qui peinent à redémarrer. – “Etudié dans les universités du monde” -Le doute a gagné les marchés financiers, a fortiori depuis la gifle électorale reçue par LLA lors d’un scrutin régional début septembre. Une monnaie, le peso, attaquée, des doutes sur les réserves de la Banque centrale, et le Trésor américain de l’allié idéologique Donald Trump a dû voler au secours, se disant “prêt à faire le nécessaire” en soutien financier de l’Argentine.L’opposition “a gagné un round, mais pas la bataille”, a lancé lundi Javier Milei, en référence aux législatives de mi-mandat, le 26 octobre, qui renouvelleront partie du Sénat et des députés. Et décideront de sa marge de gouvernabilité jusqu’à la présidentielle de 2027.Au scrutin, “on doit décider si on en finit avec une décadence de 100 ans”, lançait à l’AFP Leonardo Saade, employé de 37 ans, venu  d’Entre Rios, à quelque 400 km. Fier qu’avec Milei, “le miracle économique argentin soit étudié dans les universités du monde”.”La construction du miracle: le cas argentin”, 14e livre de Javier Milei, arbore en couverture une photo de l’économiste-président, posant avec en mains une tronçonneuse. Sur la lame, une de ses incantations fétiches: “Las fuerzas del cielo” (Les forces du ciel).Le livre de 573 pages est pour l’essentiel une compilation de ses discours, principalement de 2024, et reproduit à l’identique -tout en l’assumant- des chapitres entiers déjà présents dans son livre de 2024, “Capitalisme, socialisme, et le piège néo-classique”. Il dresse “un portrait fidèle de l’image que lui renvoyait son miroir”, a persiflé le quotidien La Nacion: “l’homme  d’une mission impossible, dont la volonté ne connaît pas de limite, et qui attribue une dimension divine à ses actions”.- “Dans un autre pays” -Du moins jusqu’à il y a peu. Outre son revers électoral, Javier Milei a vu ces derniers mois un Parlement rétif rejeter ses vetos a des projets de loi, et plusieurs proches -dont sa sœur Karina-, égratignés par des scandales de corruption présumée.Le week-end dernier, un député proche, Jose Luis Espert, a dû renoncer à être tête de liste aux législatives, après sa mise en cause pour avoir reçu de l’argent, il y cinq ans, d’un entrepreneur depuis poursuivi pour liens avec le narcotrafic.Peu avant le meeting, la police, déployée en masse, a dû s’interposer lundi entre des partisans de Milei, et une petite manifestation d’opposants de gauche, qui ont échangé chants, slogans, insultes, et quelques coups. Au moins deux personnes ont été interpellées, a constaté l’AFP.”Cet homme vit dans un autre pays, il n’a aucune idée de la faim que le peuple connait”, disait de Javier Milei à l’AFP, Liliana Castelnovo, retraitée de 73 ans, soignée pour cancer, assurant qu’elle n’a pas les moyens de payer ses médicaments.

L’UE sort l’artillerie lourde pour sauver sa production d’acier

L’Union européenne passe à l’offensive pour sauver sa production d’acier: la Commission doit dévoiler mardi un arsenal de mesures visant à réduire nettement les importations, afin de protéger les sidérurgistes face à une concurrence chinoise de plus en plus écrasante.Les commissaires à l’Industrie Stéphane Séjourné et au Commerce Maros Sefcovic vont annoncer au Parlement européen à Strasbourg ce nouveau plan pour l’acier, qui a vocation à remplacer la “clause de sauvegarde” mise en place en 2019 pour aider les producteurs européens.”Il s’agit de la clause de sauvegarde la plus robuste jamais présentée”, a déclaré M. Séjourné à des journalistes la semaine dernière.Le nouveau dispositif devrait inclure une réduction de près de moitié des quotas d’acier étranger qui peuvent être importés dans l’UE sans surtaxe.En outre, les importations dépassant ces quotas devraient subir des droits de douane doublés, de 25% à 50%, similaires à ceux mis en place aux Etats-Unis et au Canada.Cependant, “nous ne faisons pas du Trump”, a assuré M. Séjourné, qui défend une mesure indispensable pour sauver une industrie stratégique pour toute l’économie européenne.- Une industrie “au bord de l’effondrement” -“L’Europe était le dernier grand marché aussi ouvert, sans réciprocité. Notre souveraineté était en jeu”, a-t-il fait valoir.En parallèle, Bruxelles négocie toujours avec Washington une exemption de droits de douane pour l’acier européen. L’idée étant que l’Europe et les Etats-Unis s’allient pour mieux résister face au rouleau compresseur chinois.Les chiffres parlent d’eux-mêmes: l’an dernier, la Chine a produit à elle seule plus de 1.000 millions de tonnes d’acier, soit plus de la moitié de la production mondiale, très loin devant l’Inde (149 millions), le Japon (84 millions) et les Etats-Unis (79 millions), selon les données de l’organisation professionnelle World Steel.A côté, les pays européens font pâle figure: l’Allemagne n’a produit que 37 millions de tonnes, l’Espagne 12 et la France moins de 11.”L’industrie sidérurgique européenne était au bord de l’effondrement. Nous la protégerons pour qu’elle puisse investir, décarboner et ainsi redevenir compétitive”, a promis Stéphane Séjourné.Le marché, profondément déstabilisé depuis des années par la concurrence des usines chinoises (massivement subventionnée, selon les calculs de l’OCDE), subit de plein fouet les surcapacités entretenues par Pékin, qui tirent les prix du marché mondial à la baisse.Couplée à la flambée des prix de l’énergie provoquée par la guerre en Ukraine et à une demande atone en Europe (reflétant les difficultés de secteurs comme l’automobile ou le bâtiment), cette concurrence a fait fondre la rentabilité des sidérurgistes européens à seulement 0,3% en 2023.Résultats, les plans sociaux et fermetures de sites se multiplient, avec des conséquences en cascade dans un secteur qui compte 300.000 emplois directs et 2,5 millions indirects dans toute l’UE.En Allemagne, le conglomérat Thyssenkrupp envisage même de vendre sa division acier à l’Indien Jindal Steel, tandis qu’en France, ArcelorMittal vient de supprimer 600 postes et menace d’abandonner son projet phare de décarbonation de ses hauts-fourneaux à Dunkerque, si les mesures prises par Bruxelles n’étaient pas suffisamment protectrices.Sans attendre leur officialisation, ces mesures ont déjà été accueillies positivement dans les milieux économiques. Le syndicat belge CNE a ainsi salué “le plan ambitieux et nécessaire” de la Commission, tandis que l’action d’ArcelorMittal a grimpé de 9% depuis une semaine.

Trump somme les démocrates de mettre fin au blocage budgétaire

Le Sénat américain a de nouveau échoué lundi à mettre fin au blocage budgétaire qui paralyse une partie de l’Etat fédéral depuis six jours, tandis que Donald Trump s’est dit prêt à négocier avec les démocrates s’ils lèvent d’abord ce “shutdown”. Comme lors du dernier vote vendredi, le texte des élus républicains n’a récolté que trois voix de sénateurs de l’opposition et n’a pas réussi à atteindre le seuil des 60 requises pour lever ce blocage.Chaque camp s’arc-boute sur ses positions et se rejette la faute depuis le début mercredi dernier de cette paralysie budgétaire qui a entraîné la mise au chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux.Dans la foulée de cet énième échec au Sénat, Donald Trump a de nouveau sommé l’opposition de mettre fin au blocage.”Je veux bien travailler avec les démocrates sur leurs politiques ratées de santé, ou n’importe quoi d’autre, mais d’abord, ils doivent permettre à l’Etat de rouvrir”, a soutenu le président américain sur sa plateforme Truth Social.Pourtant, il avait déclaré peu avant vouloir conclure un accord sur ces questions de santé, revendications principales des démocrates. Les négociations “pourraient mener à de très bonnes choses”, avait affirmé le président de 79 ans depuis la Maison Blanche.Le chef démocrate Hakeem Jeffries a lui dénoncé devant la presse le “silence radio” de la Maison Blanche, qui a cessé a-t-il dit toute discussion avec les responsables de l’opposition depuis une semaine.- Solde -L’exécutif américain continue également de menacer de limoger purement et simplement des fonctionnaires en cas de blocage persistant. “Hélas, si ce +shutdown+ continue, des licenciements en seront une conséquence malheureuse”, a prévenu lundi la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.Les plus de deux millions d’employés fédéraux se trouvent au premier rang des personnes les plus touchées par la paralysie budgétaire. Même s’ils échappent au licenciement, leur paie est différée jusqu’à ce qu’un budget soit adopté au Congrès, qu’ils soient au chômage technique ou non. “Il est bien possible que ce +shutdown+ se prolonge pendant des semaines, et pas seulement quelques jours”, estime auprès de l’AFP Andrew Koneschusky, ancien conseiller du ténor démocrate Chuck Schumer.Mais pour Michael Strain, économiste au centre de réflexion conservateur American Enterprise Institute, il est “inconcevable” que le blocage dure plusieurs mois. Il cite notamment l’absence de solde pour les militaires — dans un pays où ceux-ci ont une place particulière dans l’esprit du grand public — comme un élément majeur de la pression politique que subiront les élus pour sortir de la crise.- Souffrance maximale -A son sixième jour lundi, le “shutdown” en cours est encore loin du record. Entre décembre 2018 et janvier 2019, déjà sous Donald Trump, le précédent blocage avait duré 35 jours.Cependant, le président républicain, qui a gelé ces derniers jours des projets d’infrastructures dans des Etats démocrates, applique aujourd’hui une stratégie de “souffrance maximale” envers l’opposition, selon les termes de certains observateurs.L’intransigeance du président républicain constitue une raison majeure de croire que le record de durée puisse tomber, explique James Druckman, professeur de sciences politiques à l’université de Rochester.”L’administration Trump considère qu’elle dispose d’un mandat sans contrôle, et par conséquent ne se prête généralement pas au compromis”, souligne-t-il auprès de l’AFP.De leur côté, “les démocrates ont été critiqués pour ne pas s’être battus de manière suffisamment forte” contre Donald Trump, rappelle le professeur.En mars dix sénateurs démocrates avaient voté à contrecoeur pour un texte républicain afin d’éviter la paralysie fédérale. Leur choix avait provoqué la colère de nombreux militants et sympathisants démocrates, qui les accusaient de plier face au président.En définitive, ce “compromis n’a produit aucun effet positif pour les démocrates”, analyse James Druckman. Alors cette fois-ci, “ils sont plus enclins à tenir bon”.

Wall Street portée par la tech et l’IA

La Bourse de New York a terminé orientée à la hausse lundi, à l’exception du Dow Jones, profitant d’une vague d’annonces du créateur de ChatGPT OpenAI qui a redonné de l’élan à l’enthousiasme autour de l’intelligence artificielle (IA).Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a gagné 0,71%, à 22.941,67 points, et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,36%, à 6.740,28 points, atteignant tous deux un nouveau record en clôture. Seul le Dow Jones a reculé, cédant 0,14%.”L’optimisme suscité par l’IA est aujourd’hui un facteur haussier majeur”, résume auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.OpenAI a annoncé avoir passé une commande géantes de puces électroniques au groupe américain de semi-conducteurs Advanced Micro Devices (AMD), dont il va devenir actionnaire minoritaire.Cet accord a le “potentiel de générer un chiffre d’affaires nettement supérieur à 100 milliards de dollars étalés sur les prochaines années”, a assuré lundi la directrice générale d’AMD, Lisa Su.AMD s’est engagé à livrer au créateur de ChatGPT plusieurs millions de processeurs graphiques considérés comme essentiels au développement de l’IA.Dans les premiers échanges après l’ouverture de Wall Street, son titre a gagné jusqu’à plus de 37%. Vers 14H05 GMT, il était toujours très recherché, avançant de près de 26% à 207,58 dollars.Cette annonce “insuffle donc une nouvelle vie au secteur technologique, alors que certains craignaient qu’il ne s’essouffle”, estime Sam Stovall.Les géants technologiques ont été la locomotive de la place américaine ces dernières années en raison notamment de la course à l’IA, qui a vu les investissements s’enchaîner, à coups de dizaines voire de centaines de milliards de dollars.Mais les perspectives de retour sur investissement restent éloignées alors que la plupart des acteurs du secteur ne visent pas la rentabilité à court terme.Par ailleurs, en l’absence de nouvelles données économiques d’ampleur, “les émotions commencent également à jouer un rôle dans l’évolution du marché, notamment la peur de passer à côté d’une opportunité” en attendant la publication des résultats d’entreprises, estime Sam Stovall.”Ces développements éclipsent le sixième jour d’arrêt des services publics (aux Etats-Unis, ndlr), les sénateurs devant voter cet après-midi et le président Trump menaçant de prendre des mesures radicales, notamment le licenciement massif de fonctionnaires fédéraux si aucun accord n’est trouvé”, ajoute Jose Torres, d’Interactive Brokers.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance dix ans se tendait nettement, à 4,16% vers 20H30 GMT contre 4,12% à la clôture vendredi.Côté entreprises, la plateforme américaine de design collaboratif Figma (+7,39% à 56,96 dollars) a bondi, portée par l’annonce par OpenAI d’une nouvelle fonctionnalité pour son modèle ChatGPT, qui pourra désormais interagir avec certains applications.La plateforme de réservations de vols Expedia (+2,10% à 223,83 dollars) a elle aussi bénéficié de cette nouveauté.Le groupe de services pour créateurs d’applications AppLovin (-14,03% à 587,00 dollars) a plongé, plombé par des informations de presse assurant qu’il serait dans le viseur du gendarme boursier américain (SEC) en raison de sa politique de collecte de données.La banque régionale Comerica (+13,68% à 80,20 dollars) s’est envolée à l’annonce de son rachat par Fifth Third Bancorp (-1,40% à 43,79 dollars) pour près de 11 milliards de dollars. Cette fusion accouchera d’un acteur de poids, qui sera parmi les dix plus importants établissements bancaires des Etats-Unis avec environ 280 milliards de dollars d’actifs.

Les Etats-Unis dans leur deuxième semaine d’un blocage budgétaire qui promet de durer

Le blocage budgétaire aux Etats-Unis est entré lundi dans sa deuxième semaine avec toujours aucune issue en vue, et alors que la Maison Blanche a menacé de nouveau de licencier des fonctionnaires si l’opposition démocrate ne cédait pas.Chaque camp s’arcboute sur ses positions et se rejette la faute depuis que les Etats-Unis sont entrés mercredi en situation de “shutdown”, avec à la clé du chômage technique pour des centaines de milliers de fonctionnaires.Si Donald Trump avait affirmé dimanche que les licenciements purs et simples de fonctionnaires avaient commencé conformément à ses menaces, la porte-parole de la Maison Blanche a affirmé lundi que le président américain faisait en réalité référence au chômage technique. “Mais hélas, si ce +shutdown+ continue, des licenciements en seront une conséquence malheureuse”, a-t-elle prévenu.- “Inconcevable” -Les fonctionnaires fédéraux se trouvent au premier rang des personnes les plus touchées par le blocage. Même s’ils échappent au licenciement, leur paie est différée jusqu’à ce qu’un budget soit adopté au Congrès, qu’ils soient au chômage technique ou non. Un manque à gagner conséquent pour ces plus de deux millions de fonctionnaires si la situation venait à durer.Pour sortir de la crise, les républicains proposent une extension du budget actuel jusque fin novembre, tandis que les démocrates insistent pour obtenir la prolongation de certains programmes d’assurance santé pour les plus démunis.”Il est bien possible que ce +shutdown+ se prolonge pendant des semaines, et pas seulement quelques jours”, estime Andrew Koneschusky, ancien conseiller du ténor démocrate Chuck Schumer.”Les deux bords campent sur leurs positions” et “aucun ne semble prêt à céder”, explique-t-il à l’AFP.Mais pour Michael Strain, économiste au centre de réflexion conservateur American Enterprise Institute, il est “inconcevable” que le blocage dure plusieurs mois. Il cite notamment l’absence de solde pour les militaires — dans un pays où ceux-ci ont une place particulière dans l’esprit du grand public — comme un élément majeur de la pression politique que subiront les élus pour sortir de la crise.Outre l’impact sur les fonctionnaires, les Américains qui comptent prendre l’avion prochainement pourraient subir des perturbations en raison d’un manque d’agents de sécurité des transports ou de contrôleurs aériens, entraînant retards et annulations.- “Souffrance maximale” -A son sixième jour lundi, le “shutdown” en cours est encore loin du record. Entre décembre 2018 et janvier 2019, déjà sous Donald Trump, le précédent blocage avait duré 35 jours.Cependant, le président républicain, qui a gelé ces derniers jours des projets d’infrastructures dans des Etats démocrates, applique aujourd’hui une stratégie de “souffrance maximale” envers l’opposition, selon les termes de certains observateurs.L’intransigeance du président républicain constitue une raison majeure de croire que le record de durée puisse tomber, explique James Druckman, professeur de sciences politiques à l’université de Rochester.”L’administration Trump considère qu’elle dispose d’un mandat sans contrôle, et par conséquent ne se prête généralement pas au compromis”, souligne-t-il auprès de l’AFP.De leur côté, “les démocrates ont été critiqués pour ne pas s’être battus de manière suffisamment forte” contre Donald Trump, rappelle le professeur.En mars dix sénateurs démocrates avaient voté à contrecoeur pour un texte républicain afin d’éviter la paralysie fédérale. Leur choix avait provoqué la colère de nombreux militants et sympathisants démocrates, qui les accusaient de plier face au président.En définitive, ce “compromis n’a produit aucun effet positif pour les démocrates”, analyse James Druckman. Alors cette fois-ci, “ils sont plus enclins à tenir bon”.Malgré tout, les républicains espèrent bien faire céder suffisamment de sénateurs démocrates pour atteindre le seuil de 60 voix, synonyme de fin du blocage. Vendredi, leur texte n’en avait récolté que 54, dont trois de l’opposition. Un nouveau vote est prévu lundi en début de soirée, sans qu’une percée ne soit attendue pour autant.

La Bourse de Paris flanche après la démission de Lecornu

La Bourse de Paris a terminé en nette baisse lundi, les investisseurs digérant la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu après avoir dévoilé dimanche soir une partie de son gouvernement. Le CAC 40, l’indice vedette de la Bourse de Paris, a terminé en baisse de 1,36%, soit une forte perte de 109,76 points, pour s’établir à 7.971,78 points à la clôture.Après l’annonce dimanche soir de la composition de son gouvernement, immédiatement critiqué et menacé d’implosion, le Premier ministre français Sébastien Lecornu a présenté lundi matin, environ 14 heures plus tard, sa démission au président français Emmanuel Macron.”Les inquiétudes grandissent quant à la nature précaire du système politique français alors que le pays est à nouveau à la recherche d’un nouveau Premier ministre”, commente Danni Hewson, responsable de l’analyse financière chez AJ Bell.”La grande question est de savoir ce qui va se passer ensuite, car après cinq Premiers ministres en deux ans, trouver une solution viable – même temporaire – est devenu de plus en plus difficile”, poursuit-il.Le CAC 40 creuse l’écart avec ses homologues européens, affichant “un retard marqué depuis le début de l’année”, relève Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.L’indice vedette de la Bourse de Paris s’est en effet octroyé 8,01% depuis le 1er janvier, pendant que le Dax de Francfort évolue proche de ses sommets et a gagné 22,45% sur la même période, et que le FTSE 100 à Londres enchaine les records en séance, prenant 15,98% depuis le début de l’année.Les banques françaises dans le rougeParmi les actions les plus affectées par la crise politique française figurent les banques: Société Générale a terminé en forte baisse de 4,23% à 54,32 euros, Crédit Agricole a lâché 3,43% à 16,34 euros et BNP Paribas a cédé 3,21% à 75,50 euros.”Les détenteurs d’une bonne partie de la dette française sont les banques françaises”, explique Philippe Cohen, gérant de portefeuilles chez Kiplink. Les cours des banques françaises, très sensibles au coût de la dette françaises, n’ont pas résisté à la hausse brutale du taux d’intérêt de la France à dix ans, passé de 3,51% vendredi en clôture à 3,61% juste après la démission de Sébastien Lecornu, avant de terminer à 3,57 à la clôture lundi soir. En comparaison, le taux allemand à dix ans a terminé à 2,72%, plutôt stable par rapport à son niveau de vendredi (2,70%).Le “spread”, ou l’écart entre les taux d’emprunt français et allemand à 10 ans sur les marchés, atteint désormais 0,85 point de pourcentage. Avant la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin 2024, cet écart était d’environ 0,50 point de pourcentage.

Dans un Parlement européen sous tension, von der Leyen tente de réunir sa coalition

Visée par deux motions de censure, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est efforcée lundi d’appeler le Parlement européen à l’unité, après plus d’un an de crispations et d’invectives jusque dans sa propre majorité.Dans un “monde dangereux”, les adversaires de l’Union européenne “exploitent nos divisions” et les “attisent”, a-t-elle souligné, en mentionnant la Russie.”Les tensions et les débats font partie intégrante” de la vie parlementaire, mais “nous devons nous concentrer sur ce qui compte vraiment” et “agir pour les Européens”, a-t-elle exhorté.Débattues ce lundi et soumises au vote jeudi, ces motions déposées par l’extrême droite et la gauche radicale n’ont quasiment aucune chance de faire tomber la présidente de la Commission.Mais elles traduisent un changement d’ambiance au Parlement européen, bousculé par la percée de l’extrême droite aux élections de juin 2024. Et elles vont permettre de mesurer dans quel état se trouve la coalition entre sociaux-démocrates, centre (Renew) et droite (PPE).Gauche et centre reprochent à la droite européenne, dont est issue Ursula von der Leyen, de cultiver l’ambiguïté avec l’extrême droite pour mieux détricoter les lois environnementales.Une première tentative de censure de l’extrême droite avait été largement repoussée en juillet. Mais le débat avait déjà donné lieu à une série de critiques au sein du camp dit pro-européen.Rebelote lundi. “Depuis la première motion de censure de juillet dernier, on ne peut pas dire qu’on ait réellement fait de progrès dans ce Parlement. La majorité pro-européenne qui vous a élue fonctionne mal, toujours aussi mal”, a déploré la cheffe des centristes Valérie Hayer, en se tournant vers Ursula von der Leyen.- “Fuite en avant migratoire” -“Vous devez choisir entre vos alliés et ceux qui ne sont pas nos amis”, a aussi réclamé la présidente des sociaux-démocrates Iratxe Garcia.L’amertume s’est accentuée cet été après l’accord commercial scellé par l’Union européenne avec les Etats-Unis, que de nombreux parlementaires, y compris parmi les soutiens de la présidente de la Commission, jugent déséquilibré.Les eurodéputés sont “rentrés énervés après s’être fait allumer tout l’été sur le deal avec Donald Trump”, raconte un haut fonctionnaire européen. “Je sais que ces préoccupations sont sincères et légitimes”, a tenté de déminer lundi Ursula von der Leyen, qui avait défendu cet accord le 10 septembre, pour éviter le “chaos” de la guerre commerciale.Son appel à l’unité a-t-il été entendu ? Cette fois, le chef de la droite, Manfred Weber, et son homologue sociale-démocrate Iratxe Garcia ont évité les invectives personnelles.Manfred Weber a renvoyé dos à dos “extrême droite” et “extrême gauche”, reprochant à Jordan Bardella (Les Patriotes) et Manon Aubry (LFI) d’importer au niveau européen les débats politiques français.Auparavant M. Bardella et Mme Aubry s’étaient succédé à la tribune pour demander à Ursula von der Leyen de partir.Le responsable d’extrême droite a pointé du doigt la “fuite en avant migratoire” de l’Union européenne et critiqué la “reddition commerciale” de Bruxelles dans l’accord commercial avec Donald Trump.- “Moment de vérité” -Manon Aubry, cheffe du groupe de gauche radicale, a de son côté, dénoncé “l’inaction” de l’Europe dans ce qu’elle considère comme un “génocide” à Gaza.Dans un hémicycle de plus en plus polarisé, le camp pro-européen a eu bien du mal à afficher un visage uni depuis plus d’un an.Jusqu’ici, faute de lois majeures, ces crispations à répétition restent sans grande conséquence. Mais l’automne “sera un moment de vérité”, prévient Manfred Weber. Car les premières lois de fond arrivent, dont une série de mesures de simplification de lois environnementales qui divisent l’hémicycle.”Depuis un an, notre problème, c’est que le Parlement est introuvable. C’est une situation un peu visqueuse. Et on ne sait pas trop comment ça va se décanter”, témoigne un diplomate européen, anonymement.Selon un haut fonctionnaire, “le risque ce n’est pas que la motion de censure passe cette fois, mais que tout se cristallise sur un texte qui provoque un blocage et disloque la majorité”.Jamais, le Parlement européen n’a renversé une Commission à ce jour. Avec cependant un cas particulier en 1999. Avant un vote perdu d’avance, la Commission européenne de l’époque, présidée par le Luxembourgeois Jacques Santer, avait démissionné à la suite d’un rapport accablant sur sa “lourde responsabilité” dans des affaires de fraude.